Orobanche cumana : utiliser des solutions adaptées à votre situation

Dans les situations à risque, des mesures curatives et prophylactiques sont à mettre en place dans la rotation mais également pour préparer l’implantation future d’une culture de tournesol.

Pour en savoir plus sur cette plante parasite exclusive au tournesol - Mieux connaître Orobanche Cumana

 

Quelles sont les zones à risque ?

Des mesures s’imposent dans ou autour de ces zones à risque fort :

Poitou-Charentes/Vendée : secteurs de Longeville-sur-Mer (Vendée), Poitou-Charentes (triangle Tusson-Aigre-Lupsault (Charente) et secteur Sainte-Cognac-Barbezieux-Saint-Hilaire-Jonzac)

Sud-Ouest : grand sud du Tarn-et-Garonne, sud-ouest du Tarn, Gers (triangle Gimont, Mauvezin, L’Isle Jourdain et Ligardes), Lauragais et Ouest-audois.

 

Que faire lorsqu'on se situe dans un secteur à risque fort ?

En amont de la campagne, dans la rotation :

  • Allonger votre rotation, avec un tournesol tous les 3-5 ans selon présence de la plante parasite
  • Intégrer des espèces potentiellement faux hôtes dans la rotation (soja, sorgho, maïs, avoine, pois chiche, blé, colza, triticale, moha, millet, féverole, chanvre) qui stimulent la germination de l’orobanche cumana sans que celle-ci puisse se fixer, afin de réduire le stock grainier.

A la mise en place de la culture :

Absence ou présence très faible de l’orobanche sur la parcelle Quelques foyers à forte présence de l’orobanche sur la parcelle

Semer une variété au moins peu sensible (PS) vis-à-vis de l’orobanche cumana

Cas particulier : en cas de présence d’adventices difficiles à détruire avec des herbicides classiques, utilisez une variété de tournesol CLEARFIELD® (en privilégiant au moins PS) accompagnée d’un traitement PULSAR 40/Listego (positionnement classique au stade 4 feuilles du tournesol)

2 solutions à utiliser en alternance lorsque le tournesol revient sur la parcelle

  1. Utiliser une variété CLEARFIELD® au moins PS vis-à-vis de l’orobanche

    Appliquer en postlevée l’herbicide Pulsar40/Listego à des stades adaptés à la lutte contre l’orobanche :

    soit en une application à 1.25 l/Ha au stade 8-10 feuilles du tournesol,

    soit en deux applications à 0,625 l/ha + adjuvant au stade 4 feuilles du tournesol puis renouvelé 8-10 jours plus tard.

    Le fractionnement sera la stratégie la plus efficace sur les adventices autres que l’orobanche. En cas de salissement important, compléter le programme avec un herbicide de prélevée.
  2. Alterner dans la rotation avec une variété au moins PS orobanche sans application de Pulsar 40/Listego

 

orobanche cumana tournesol

hampe d'orobanche cumana

 

Que faire si la parcelle se situe autour d’un secteur à risque fort ?

  • Surveiller vos parcelles de tournesol à la floraison et à la récolte, durant lesquelles les orobanches sont visibles
  • Cultiver du tournesol tous les 3-4 ans
  • Privilégier une variété moyennement sensible, en modulant ce choix vis-à-vis des autres bioagresseurs présents sur la parcelle

Attention : quel que soit le type de variété de tournesol choisi, une attaque d’orobanche cumana ne peut être exclue. Il s’agit en effet d’un phénomène émergeant non stabilisé en termes de populations d’orobanche présentes. Classement consultable sur MyVar.

A la récolte, en cas de présence d’orobanche cumana, limiter au maximum la dissémination !

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Phase végétative Maturité/récolte Orobanche Tournesol Tournesol Tournesol Tournesol clearfield germination orobanche herbicide orobanche cumana orobanche cumana tournesol orobanche tournesol tournesol variété tournesol Christophe JESTIN (c.jestin@terresinovia.fr)

L'orobanche rameuse sur chanvre

L'orobanche rameuse : un parasite majeur

L’orobanche rameuse Orobanche ramosa (Orobanchacées) est une plante parasite non chlorophyllienne mais pourvue de suçoirs qui se développent sur les racines de ses plantes hôtes. L’orobanche est donc totalement dépendante de son hôte pour sa nutrition en éléments carbonés (sucre…), en eau et en sels minéraux.

Présente en Europe, l’orobanche rameuse occasionne des dégâts relativement importants sur colza, tabac et chanvre. En France, certaines régions de culture du chanvre sont touchées à des degrés divers sur certaines zones : Champagne-Ardenne, Haute Saône, Maine et Loire…

orobanche rameuse chanvre

Méthodes de lutte

En cas de suspicion de présence d’orobanche dans la parcelle, déterrer quelques systèmes racinaires de chanvre pour confirmer la liaison hôte/parasite et avertir le technicien le cas échéant. Il n’existe pas à ce jour de méthode de lutte curative efficace contre l’orobanche. Seule une observation accrue des parcelles et quelques précautions agronomiques peuvent permettre de limiter son extension :

  • nettoyer le matériel à la sortie de la parcelle infestée pour éviter toute contamination future,
  • optimiser la lutte contre les adventices avant implantation du chanvre. Certaines espèces d’adventices sont considérées comme des hôtes secondaires potentiels permettant au parasite de se multiplier,
  • abandonner la culture du chanvre sur les parcelles fortement contaminées,
  • allonger les rotations,
  • ne pas ensemencer du colza ou du tabac sur une parcelle en chanvre parasité précédemment,
  • arracher manuellement les pieds de chanvre parasités avant la maturation des graines d’orobanche.

Utilisation du levier génétique

Dans les parcelles faiblement infestées, il est recommandé d’utiliser une variété tolérante à l’orobanche. Cette variété est principalement destinée pour les parcelles « à risque », c’est-à-dire en bordure de zone infestée, ou sur lesquelles quelques orobanches ont déjà pu être observées. 

Il n’est pas conseillé de la cultiver dans des parcelles déjà totalement infestées par l’orobanche pour ne pas augmenter d’autant plus le stock de graines d’orobanches de la parcelle, et pour limiter le risque de dissémination du parasite. 

Aucune variété totalement résistante n’existe pour lutter contre l’orobanche rameuse.
Ces variétés tolérantes sont le résultat d’un travail qui a débuté en  2008 par la FNPC (aujourd’hui Hemp-it). En parcelle infestée, ces variétés ne sont pas totalement indemnes d’orobanche, mais le niveau d’infestation est significativement diminué par rapport aux variétés dites sensibles : le nombre de plantes parasitées diminue de 10 à 20 fois suivant le génotype et la variété témoin considérée. A ce jour, une variétés ayant un bon comportement à l’orobanche et des caractéristiques d’un niveau acceptable par rapport aux variétés actuelles (précocité, hauteur, rendement...) est disponible auprès des agriculteurs.

Incidence économique de l’orobanche

L’orobanche est un problème majeur lorsqu’elle est présente dans les parcelles. 
Le transformateur qui a établi un contrat avec le producteur reste très vigilant à ce sujet. Si sa présence est avérée, mais très faible, il peut être encore possible de détruire les pieds de chanvre parasités avant maturité des graines d’orobanche. 

Cependant, il est courant que la parcelle soit déclassée. Si l’infestation est plus importante, le transformateur peut refuser de collecter la production et le producteur sera dans l’obligation de détruire sa récolte, de ne plus ensemencer sa parcelle en chanvre et, par mesure de précaution, d’éviter d’implanter du colza ou du tabac.

Les symptômes

Dans certaines zones géographiques, les foyers d’infestation sont nombreux et les dégâts observés peuvent couvrir une échelle allant de l’insignifiant au plus sévère. En effet, l’orobanche rameuse peut entraîner des pertes de rendements jusqu’à 100 %.
Les dégâts se traduisent par un retard de croissance dû au fait que le parasite puise les ressources de son hôte. Les plantes parasitées dépérissent et donnent au champ un aspect clairsemé. La plante présente une chlorose des feuilles puis de la tige. En cas d’attaque très sévère, les plantes sont totalement détruites.

Cycle biologique de la plante parasite

Une phase souterraine

La plante parasite est présente sous forme de graines dans le sol. La présence de molécules émises par les racines de son hôte est indispensable pour induire la germination des graines. Lorsque les graines entrent en germination, elles émettent un tube germinatif (procaulôme) qui va se fixer sur la racine du chanvre. L’orobanche va puiser tous les éléments nécessaires à son développement grâce à son appareil d’absorption (appelé suçoir ou haustorium) qui la relie en direct aux éléments conducteurs des racines du chanvre. Le bourgeon s’allonge en une tige souterraine (rhizome) qui progresse dans la terre vers la surface du sol (fin mai à fin juin).

Une phase aérienne

L’émergence de la tige souterraine marque le début de la phase aérienne du cycle du parasite. Cette tige (jaune pâle à bleuâtre) se transforme rapidement en une hampe florale (juillet, voire août et même septembre). Les fleurs, groupées en épis, sont jaune pâle, ornées de bleu-violet, en épis. Après fécondation, les fleurs se transforment en fruits (capsules) qui vont libérer des dizaines de milliers de graines par pied d’orobanche (août-septembre). Les graines (0,2 à 0,3 mm) conservent leur pouvoir germinatif dans le sol pendant plus de 10 ans. Elles sont disséminées par le vent, l’eau, les animaux, dont les insectes, le matériel agricole ou l’homme. Les conditions permettant la germination des graines d’orobanche sont extrêmement variables, ce qui en fait un parasite très difficile à maîtriser.

Déclarez vos dégâts d’orobanche

Saisissez en ligne les parcelles dans lesquelles vous avez identifié de l'orobanche rameuse. Un questionnaire simple et rapide vous permettra d’ajouter vos parcelles touchées à notre base de surveillance, dans le cadre du suivi réalisé par Terres Inovia.

 

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Phase végétative Orobanche Chanvre Chanvre orobanche ramosa chanvre Louis-Marie ALLARD (lm.allard@terresinovia.fr)

En savoir plus sur l’orobanche rameuse

La plante parasite et ses hôtes

L’orobanche rameuse ou Phelipanche ramosa est une plante parasite non chlorophyllienne. Présente sous forme de graines dans le sol, elles ne peuvent germer qu’en présence de molécules émises par les racines de certaines plantes, avant de se fixer sur ces dernières.

Elle est capable de parasiter de nombreuses espèces végétales, aussi bien des cultures d’hiver que de printemps (colza, chanvre, tabac, melon, tournesol, tomate…) mais aussi des adventices que l’on peut retrouver dans les parcelles de colza (ammi majus, gaillet grateron, géraniums, érodium, calépine…).

 

orobanche rameuse

Orobanche rameuse en fleur

 

Symptômes

A l’automne, il faut arracher les pieds de colza pour observer des tubercules d’orobanches aux racines.  Entre avril et juin, une fois émergées hors du sol, les tiges ramifiées de l’orobanche rameuse sont visibles à l’œil nu, assez trapues et d’une hauteur de 10-30cm. Les fleurs vont du violet pale au bleu. Avant floraison du parasite, il est souvent difficile de détecter sa présence dans une parcelle. C’est au moment de la récolte que les orobanches arrivées à maturité sont surtout visibles par leur impact sur la culture.

Tubercules d'orobanche rameuse

Orobanche rameuse en fleur

Orobanche rameuse en fleur

Dégâts d’orobanches sur colza en sortie hiver (variété résistante et non résistante)

Dégâts d’orobanche sur colza au stade silique (variété sensible entourée de variétés à bon comportement)

Les infestations sont souvent très hétérogènes sous formes de foyers. Elles débutent généralement par quelques pieds de plantes parasitées, avec des conséquences limitées. Au fil des années, les foyers s’élargissent favorisées par le retour des espèces hôtes jusqu’à envahir toute la parcelle.

Nuisibilité

Les dégâts occasionnés peuvent entrainer un effet dépressif sur la vigueur des plantes, un nanisme du colza associé à une chlorose des feuilles, jusqu’à une disparition des pieds pour les variétés les plus sensibles.

Les pertes de qualité et de rendement peuvent atteindre 100% de la récolte pour les situations les plus infestées si aucune mesure de lutte n’est prise.

 

Importance

Depuis 2010, Terres Inovia assure un suivi de la zone d’extension du parasite.
Ce travail de surveillance est réalisé à travers une enquête en ligne participative.

Je participe

L’orobanche rameuse est présente principalement dans l’Ouest de la France, en Poitou-Charentes et en Vendée. Elle est également détectée de plus en plus régulièrement dans le Nord-Est de la France (et notamment dans l’Aube, essentiellement sur chanvre et sur quelques parcelles de colza). Elle est trouvée de façon très localisée sur quelques parcelles, dans le Sud.  Une fois installée, ce bioagresseur est très persistant dans le sol avec des graines qui peuvent avoir une durée de vie supérieure à 10 ans.

Carte des parcelles recensées

Consulter les parcelles de colza autres espèces, touchées par l'orobanche rameuse.

Consulter

 

Cycle de vie

L’orobanche rameuse possède un haut degré de dépendance et de synchronisation à celui de sa plante hôte, c’est‐à‐dire que la durée de son cycle de développement varie en s’adaptant à celui de son hôte. Son cycle est de 40 semaines sur colza, mais de 14 à 16 semaines sur tabac, tomate, sarrasin, chanvre.

Son cycle se divise en deux phases distinctes :

  • Une phase souterraine, qui intègre une phase de préconditionnement et la germination de la graine, sa fixation et sa pénétration dans les tissus de l’hôte avant développement d’une tige souterraine.
  • Une phase aérienne, correspondant à l’émergence d’une tige, floraison et fructification.

Tubercules d'orobanche rameuse

Orobanche rameuse émergée

Orobanche rameuse en fleur

Orobanche rameuse mature

Cycle de l’orobanche rameuse sur colza d’hiver

 

La plante parasite présente sous forme de graines (0.2-0.3 mm) dans les sols, se fixe en général dès l’automne pour le colza, après stimulation de germination des graines d’orobanche par les exsudats racinaires de son hôte. Une fois fixée sur le système racinaire, l’orobanche détourne nutriment, eau et sels minéraux pour croitre et se multiplier. Jusqu’à la reprise de végétation, son développement reste souterrain. Des tubercules se forment au milieu des racines. A partir de la montaison du colza, se forme une tige le plus souvent ramifiée à partir des tubercules, qui émerge hors du sol. Celle-ci développe une hampe florale dont les fleurs sont ornées de bleu violet. Après fructification, chaque hampe va libérer des milliers de graines de la taille de grains de poussières.

De nouvelles fixations au printemps sont possibles, mais elles sont supposées moins préjudiciables pour le colza.

 

Facteurs favorables

Les capacités invasives de l’orobanche rameuse en font un bioagresseur redoutable à éradiquer :

  • Elle est capable de produire des milliers de graines par pied, de taille minuscule (0.2-0.3 mm) se disséminant facilement par le vent, les animaux, les machines agricoles…
  • Les graines peuvent avoir une durée de vie supérieure à 10 ans dans le sol, et résistent au passage dans le tractus digestif des animaux.
  • Elle a un spectre d’hôtes très large, en parasitant de nombreuses cultures et plantes adventices. Elle peut adapter son cycle à celui de son hôte.
  • Elle se développe dans de nombreuses conditions pédoclimatiques.

Différents facteurs culturales et climatiques favorisent son développement et son extension.

Sol et climat

L’orobanche rameuse semble se développer dans toutes les conditions pédoclimatiques françaises, bien qu’il semble qu’elle apprécie davantage les sols argilo-calcaires.

Les conditions optimales d’infection et de développement sont des températures comprises entre 10-25°C. Les excès d’eau sont défavorables à son développement.

Pratiques culturales

Le retour fréquent du colza dans la rotation et d’autres cultures hôtes favorisent l’augmentation de l’inoculum.

Un mauvais désherbage favorise la multiplication de l’orobanche rameuse, capable de parasiter de nombreuses adventices.

D’autres facteurs favorisent également la dissémination de la plante parasite par ses graines tels que le broyage des résidus de colza avec des orobanches matures aux pieds, ou l’absence de nettoyage des outils d’une parcelle contaminée à une parcelle saine.

Autres facteurs

L’interaction parasitaire peut être modulée par la microflore du sol. Certains micro-organismes favoriseraient la germination des graines d’orobanche et leurs attachements aux racines de leur hôte. Cette interaction tripartite semble spécifique au colza.

D’autres associations microbiennes semblent corrélées à une réduction d’infestation et à l’apparition de symptômes nécrotiques.

 

Diversité de l’agent pathogène

Différents travaux d’analyses génétiques et d’infestations croisées sur plusieurs populations de P.ramosa de la France et l’Europe montrent qu’il existe plusieurs groupes génétiques. Ces groupes se distinguent par leur distribution géographique, une préférence d’hôtes et certains traits phénotypiques (degrés de ramification, taille des tiges, couleurs des fleurs…). Il a été observé la présence exclusive du groupe I à l’Ouest de la France avec une préférence à parasiter le colza et le tabac, et une incapacité à parasiter le chanvre. Ce type se différencie également des autres populations par une croissance moindre sur des espèces communes.

 

Leviers de lutte

Face au risque d'infestation croissante des parcelles par ce parasite, Terres Inovia et ses partenaires en région préconisent un plan de prophylaxie et de lutte pour limiter l'expansion du parasite, abaisser son stock grainier dans les sols, et limiter sa nuisibilité sur les cultures. Ces conseils sont distillés tout au long de la campagne dans votre suivi de parcelle. Des mesures agronomiques et prophylactiques sont à associer systématiquement à un choix variétal adapté.

Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection du colza contre l’orobanche rameuse du colza.

Quelques projets de recherche et de développement passés et en cours à Terres Inovia pour lutter l’orobanche rameuse

Durant la période 2010-2013, un partenariat regroupant Terres Inovia, le laboratoire de biologie et de pathologie végétale (LBPV) de l’université de Nantes et les Chambres d’agriculture de Vendée (CA85) et des Deux-Sèvres (CA79) s'est formé pour : mieux cartographier la présence de la plante parasite en France, quantifier l’efficacité de pratiques culturales susceptibles de réduire le stock grainier de l’orobanche. Au cours de ce projet, nous avons pu :

  • Créer une enquête en ligne sur le site de Terres Inovia, qui a permis de mieux appréhender les différents foyers d’infestations;
  • Identifier trois types génétiques (I, II et III) de l’orobanche sur le territoire français, avec une quasi-exclusivité du type I dans l’Ouest et une dominance du type II dans le Nord-Est;
  • Tester des pellicules de colza comme moyen de lutte, et dont l’évaluation au champ a montré des résultats d’efficacité relative;
  • Evaluer le comportement d’espèces adventices (76) et cultivées (34) sous infestation artificielle, dont l’évaluation de certaines au champ. Ceci a permis d’identifier les espèces susceptibles de multiplier l’orobanche, mais aussi d’identifier certaines espèces cultivées non-hôtes ou faux-hôtes, potentiellement capables de réduire le stock grainier au champ.

Entre 2016 et 2018, Terres Inovia s’est attelé à explorer l’intérêt du levier azoté couplé à différentes dates de semis pour lutter contre l’orobanche rameuse. L’objectif était de réduire les infestations et par conséquent la nuisibilité sur le colza. Les conclusions de ces travaux sont restées mitigées :

Avec une variété à comportement moyen, pas de risque d’augmenter le niveau d’infestation en fertilisant le colza sous différentes formes N, sans interaction avec une date tardive ou précoce mais les mesures ne permettent pas de généraliser et/ou de valider un effet N sur le niveau d’infestation.

Comme attendu, on observe un effet date de semis : un semis tardif reste défavorable aux accroches précoces d’orobanches mais avec des risques agronomiques augmentés (altises, faibles biomasses).

Les conditions expérimentales et la puissance du dispositif n’ont pas permis de conclure sur l’effet potentiel de la fertilisation N*date de semis sur la nuisibilité de l’orobanche rameuse sur colza. Toutefois la modalité « fientes de volaille » semblerait se démarquer en tendance positivement.

En 2021/2022, Terres Inovia a participé avec la CA85, Terre Atlantique et Océalia au projet LUTOR pour évaluer différentes solutions opérationnelles pour lutter contre l’orobanche rameuse du colza. Retrouver la synthèse des résultats ICI.

De 2019-2023, Terres Inovia a participé au financement d’une thèse en collaboration avec Nantes Université (Laboratoire LBPV), pour identifier et caractériser les microorganismes du sol qui pourraient être impliqués dans l’interaction orobanche-colza, en particulier ceux qui pourraient réduire l’impact parasitaire observée dans certains champs. Ces travaux ont abouti à :

  • mettre en évidence l’implication d’un microbiote du sol qui facilite la germination et des graines d’orobanches et leurs attachements sur le système racinaire du colza
  • mettre en évidence des micro-organismes susceptibles d’être favorable au colza, en réduisant les infestations et en provoquant des nécroses sur les orobanches.

Plusieurs candidats ont été proposés au sein du microbiote favorable et défavorable à l’orobanche rameuse. Les travaux se poursuivent pour valider l’implication de ces micro-organismes. Un article de synthèse publié dans Phytoma est disponible ci-dessous.

La recherche se poursuit. La filière oléagineuse via SELEOPRO participe au financement du projet COBRA (Université Nantes/INRAE IGEPP). L’intérêt de ce projet réside notamment dans la capacité à identifier des mécanismes de résistance à des phases précoces de développement de l’orobanche, notamment dans les espèces apparentées au colza. Ces résultats contribueront à proposer de nouvelles variétés de colza durablement résistantes.

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Surveiller l’apparition d’orobanche sur les parcelles et prendre ses précautions

Savoir reconnaitre l’orobanche rameuse

orobanche rameuse dans colza

Orobanche à maturité

Au printemps, l’orobanche rameuse est caractérisée par une tige jaune pâle (en pointe d’asperge) le plus souvent ramifié, qui va rapidement se transformer en hampe florale entre avril et juin. Ses petites fleurs sont jaunes pâles ornées de bleu violet. Il s’accompagne d’un phénomène de nanisme du colza associé à une chlorose des feuilles. Dans les situations très infestées, il y a perte de pieds en particulier sur les variétés sensibles. Au moment des interventions, il faut observer certains de ces symptômes en particulier lors de la récolte (l’orobanche est alors arrivée à maturité). Les infestations, souvent hétérogènes, sont présentes sous formes de « ronds ». 

Précautions en cas de présence d’orobanche

Des précautions sont à réaliser pour éviter la dissémination des graines d’orobanche dans les parcelles potentiellement saines à proximité.

Veiller à la bonne planification des chantiers de récolte, en évitant le passage de matériels agricoles de parcelles infestées vers des parcelles saines, et en nettoyant autant que possible les outils après un travail sur une parcelle infestée pour éviter de propager les graines.

Eviter le broyage des résidus de colza : ceci assure une dissémination dans l’air des graines (de la taille des poussières).

Ne pas utiliser les pailles de colza en litière ou en fourrage pour les animaux si les parcelles sont touchées par l'orobanche. La récupération des pailles et leur transport sont un risque supplémentaire de dispersion de l'orobanche vers des secteurs indemnes. Ne pas apporter de résidus issus du traitement des pailles de chanvre sur les parcelles recevant du colza. Chercher à abaisser le stock de graines d’orobanche en favorisant les repousses de colza durant au moins 1 mois.

 

Enquête de surveillance orobanche rameuse

Dans le but d'améliorer les connaissances sur son infestation et son développement et d'optimiser les méthodes de lutte envisagées, nous vous invitions à remplir l’enquête en ligne.

 

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Réussir un colza sous pression orobanche

L’utilisation conjointe de différentes solutions permet de limiter la nuisibilité et la multiplication de cette plante parasite.

 

Gérer l

Associer mesures prophylactiques et agronomiques 

  • Soigner le désherbage : de nombreuses adventices (géranium, gaillet…) sont des hôtes de l’orobanche et contribuent à sa multiplication.  
  • Allonger les rotations au maximum pour faire revenir le colza moins souvent. Le melon, le tabac, le chanvre et, dans une moindre mesure, le tournesol, doivent être exclus car ce sont des cultures sensibles multiplicatrices du parasite. Dans la rotation, utiliser si possible des cultures dites « faux hôtes » (germination des graines, mais pas de développement du parasite) comme le lin, le pois, le maïs ou le sorgho. 
  • Le choix des espèces à privilégier se réfléchit aussi pour les cultures intermédiaires dont certaines peuvent être plus pertinentes que d’autres pour éviter d’augmenter le stock grainier. Un outil mis à jour en 2020 est disponible pour aider le producteur dans ce choix.   
  • Chercher à abaisser le stock de graines d’orobanche en favorisant les repousses de colza durant au moins un mois.
  • Réduire la densité de semis (25-30 plantes/m2) : les plantes les plus développées supportent mieux la compétition. 
  • Semer à une date adaptée au contexte pédo-climatique de la parcelle pour installer un colza robuste.

D’autres mesures peuvent permettre de limiter la dissémination de cette plante parasite : 

  • Eviter le broyage des résidus de colza avec des orobanches matures au pied.  
  • Ne pas utiliser les pailles de colza en litière ou en fourrage pour les animaux si les parcelles sont touchées par l'orobanche. 
  • Ne pas apporter de résidus issus du traitement des pailles de chanvre sur les parcelles recevant du colza. 
  • Nettoyer les outils après un travail sur une parcelle infestée pour éviter de propager les graines, et planifier les interventions pour éviter le passage de matériels agricoles de parcelles infestées vers des parcelles saines.  

Adapter la lutte selon la situation

L’utilisation de variétés à bon comportement est un levier indispensable, en complément des autres solutions agronomiques et prophylactiques, pour limiter la nuisibilité et la dissémination de l’orobanche rameuse dans : 

  • les situations à risque : parcelles situées dans le périmètre géographique concernée par l’orobanche ou premiers signes d’apparitions dans la parcelle (quelques pieds discrets) 
  • les situations avérées où l’orobanche a été identifiée en foyers marqués sur les colzas précédents. 

Dans les situations très infestées, si le rendement d’une variété à bon comportement se montre très en deçà du résultat attendu : aucune solution n’existe pour garantir la rentabilité de la culture.

Un choix variétal indispensable

Le screening variétal mené depuis 2006 par Terres Inovia met en évidence un comportement différent entre variétés. Favoriser les variétés à bon comportement est nécessaire pour limiter la nuisibilité de l’orobanche rameuse. Cependant, aucune variété n’est indemne d’orobanche. Attention aux semences de ferme issues de parcelles contaminées, toujours susceptibles, même de façon invisible, de disséminer le parasite. 

Pour choisir votre variété à bon comportement : Classement des variétés de colza commercialisées vis-à-vis de l'orobanche rameuse (2006 à 2024) ou sur myvar.fr. Toute production de semences de colza sur une parcelle infestée n’est pas conseillée afin d'éviter un risque de dissémination supplémentaire. 

​​​​​​Pour évaluer le risque orobanche rameuse dans votre région, consulter la carte des communes touchées.

Terres Inovia met aussi à disposition sa liste recommandée de variétés dans les secteurs à orobanche.

Documents à télécharger

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