Rootworm of oilseed rape: Terres Inovia invests in research
Colza : les micro-organismes du sol, une piste sérieuse pour éradiquer l’orobanche rameuse
Classement des variétés de colza commercialisées vis-à-vis de l'orobanche rameuse (2006 à 2025)
Le screening mené depuis 2006 par Terres Inovia met en évidence des différences de comportement entre variétés de colza face à l’orobanche rameuse.
Pourquoi cette évaluation ?
Le choix de variétés à bon comportement, dans les zones à risque ou avérée d’infestation faible à moyenne, est indispensable pour limiter la nuisibilité et la dissémination de l’orobanche rameuse. L’utilisation de ces variétés doit toujours être accompagnée de pratiques conformes au plan de prophylaxie.
Variété à bon comportement (gauche) versus variété sensible face à l'orobanche (droite).
Le comportement des variétés évaluées et commercialisées à ce jour sont disponibles ci-dessous. Ils sont le reflet de plusieurs essais par an, avec des pressions différentes, réalisés en Poitou-Charentes/Vendée. Ces résultats ne constituent qu’une évaluation comparative et doivent donc être interprétées avec prudence, en particulier pour les variétés évaluées une seule année. A ce jour, il n’existe pas de résistance variétale totale vis‐à‐vis de l’orobanche.
En 2025, ce sont 7 variétés à bon comportement dont deux nouvelles qui ont pu être mises en évidence dans les essais menés par Terres Inovia. Pour tout savoir sur la dernière campagne d’évaluation, cliquez ici.
Vous pouvez retrouver le comportement des variétés commercialisées sur myvar.fr, mais aussi dans les documents disponibles en téléchargement ci-dessous.
Terres Inovia vous propose aussi ses listes recommandées régionalisées de variétés de colza pour vous aider à réaliser ou à conforter votre choix variétal pour les semis 2025 dans les secteurs à orobanche.
Sélectionner une variété selon le comportement face à l'orobanche rameuse sur MyVar
1. Aller sur www.myvar.fr, puis dans l'onglet "Choisir"
Sélectionner la culture Colza d'hiver puis votre département
2. Cliquez sur "Fliltrer" en haut à droite du tableau
3. Cherchez le filtre "Comportement à l'orobanche"
4. Sélectionnez "bon", "moyen" ou sensible" puis cliquez sur "Appliquer"
Le tableau vient d'être mis à jour, vous pouvez le consulter afin de trouver la variété correspondant à vos critères de recherche
Documents à télécharger
Mieux connaitre l’orobanche cumana
Un phénomène récent en France
Originaire du Bassin Méditerranéen, Orobanche cumana parasite les racines de tournesol et provoque depuis environ 50 ans d'importants dégâts dans les pays producteurs de tournesol (Espagne, Turquie, Bassin de la Mer Noire). Depuis 2007, sa présence est avérée en France. Elle est présente dans le Sud-Ouest et plus ponctuellement en Vendée et Poitou-Charentes.
Une plante parasite exclusive au tournesol
L'orobanche cumana est une plante parasite. Elle n’a pas de chlorophylle, et doit donc se fixer sur le tournesol pour se développer. Ses graines minuscules (0.3 mm), stockées dans le sol, vont germer, stimulées par des molécules émises par les racines de son hôte. Une fois fixée sur les racines du tournesol, l’orobanche va détourner les nutriments de cet hôte à son profit et former un tubercule souterrain. Une tige non ramifiée de 50 cm environ émergera hors du sol, avec des fleurs le plus souvent blanches plus ou moins teintées de bleues. A maturité, des milliers de graines se dissémineront dans la parcelle et contamineront les prochains tournesols. La durée de vie de ces graines dans le sol est de plus de 10 ans.
Une nuisibilité importante
Dans les parcelles les plus infestées, les pertes de rendement peuvent aller au-delà des 90%, dans le cas où les mesures de lutte ne sont pas appliquées. L’orobanche cumana est une plante parasite redoutable car elle possède une forte capacité de dissémination (vent, machines agricoles, animaux, semences…) et une production grainière très importante.
D’autres orobanches sont susceptibles de se fixer sur le tournesol, telles que Orobanche reticulata ou Phelipanche ramosa, mais elles ne sont pas ou peu préjudiciables pour cette culture.
Plusieurs orobanches ?
Dans les pays de l’Est, les variétés résistantes ont été largement développées au cours du siècle dernier. Cette utilisation récurrente a favorisé l’apparition de populations d’orobanche cumana de plus en plus agressives face à chaque nouveau gène de résistance introduite dans les variétés cultivées. Ainsi aujourd’hui on distingue plus de 8 populations ou races d’orobanche dans le monde (notées race A, B, C, D, E…). En France, on considère la présence a minima de la race E, a priori parfois en mélange avec d’autres races sur les parcelles, en proportion variable. Le caractère émergeant explique que les populations ne sont pas encore homogènes au sein d’une même parcelle.
1. Des graines de très petites tailles - 2. Plantule
3. Floraison - 4. Maturité
Des leviers existent pour lutter efficacement
Face au risque d'infestation croissante des parcelles par ce parasite, Terres Inovia et ses partenaires en région préconisent un plan de prophylaxie et de lutte pour limiter l'expansion du parasite, abaisser son stock grainier dans les sols, et limiter sa nuisibilité sur le tournesol.
Le contrôle de cette plante parasite chez le tournesol en France s’articule autour de plusieurs leviers associés à un choix variétal adapté dont le comportement est disponible sur myvar.fr.
Une combinaison de leviers pour lutter contre l’orobanche cumana - Terres Inovia
Le détail des leviers opérationnels de lutte contre cette plante parasite est disponible en cours de campagne.
Documents à télécharger
En savoir plus sur l’orobanche rameuse
La plante parasite et ses hôtes
L’orobanche rameuse ou Phelipanche ramosa est une plante parasite non chlorophyllienne. Présente sous forme de graines dans le sol, elles ne peuvent germer qu’en présence de molécules émises par les racines de certaines plantes, avant de se fixer sur ces dernières.
Elle est capable de parasiter de nombreuses espèces végétales, aussi bien des cultures d’hiver que de printemps (colza, chanvre, tabac, melon, tournesol, tomate…) mais aussi des adventices que l’on peut retrouver dans les parcelles de colza (ammi majus, gaillet grateron, géraniums, érodium, calépine…).
Orobanche rameuse en fleur
Symptômes
A l’automne, il faut arracher les pieds de colza pour observer des tubercules d’orobanches aux racines. Entre avril et juin, une fois émergées hors du sol, les tiges ramifiées de l’orobanche rameuse sont visibles à l’œil nu, assez trapues et d’une hauteur de 10-30cm. Les fleurs vont du violet pale au bleu. Avant floraison du parasite, il est souvent difficile de détecter sa présence dans une parcelle. C’est au moment de la récolte que les orobanches arrivées à maturité sont surtout visibles par leur impact sur la culture.
Tubercules d'orobanche rameuse
Orobanche rameuse en fleur
Orobanche rameuse en fleur
Dégâts d’orobanches sur colza en sortie hiver (variété résistante et non résistante)
Dégâts d’orobanche sur colza au stade silique (variété sensible entourée de variétés à bon comportement)
Les infestations sont souvent très hétérogènes sous formes de foyers. Elles débutent généralement par quelques pieds de plantes parasitées, avec des conséquences limitées. Au fil des années, les foyers s’élargissent favorisées par le retour des espèces hôtes jusqu’à envahir toute la parcelle.
NuisibilitéLes dégâts occasionnés peuvent entrainer un effet dépressif sur la vigueur des plantes, un nanisme du colza associé à une chlorose des feuilles, jusqu’à une disparition des pieds pour les variétés les plus sensibles. Les pertes de qualité et de rendement peuvent atteindre 100% de la récolte pour les situations les plus infestées si aucune mesure de lutte n’est prise. |
Importance
Depuis 2010, Terres Inovia assure un suivi de la zone d’extension du parasite.
Ce travail de surveillance est réalisé à travers une enquête en ligne participative.
L’orobanche rameuse est présente principalement dans l’Ouest de la France, en Poitou-Charentes et en Vendée. Elle est également détectée de plus en plus régulièrement dans le Nord-Est de la France (et notamment dans l’Aube, essentiellement sur chanvre et sur quelques parcelles de colza). Elle est trouvée de façon très localisée sur quelques parcelles, dans le Sud. Une fois installée, ce bioagresseur est très persistant dans le sol avec des graines qui peuvent avoir une durée de vie supérieure à 10 ans.
Carte des parcelles recensées
Consulter les parcelles de colza autres espèces, touchées par l'orobanche rameuse.
Consulter
Cycle de vie
L’orobanche rameuse possède un haut degré de dépendance et de synchronisation à celui de sa plante hôte, c’est‐à‐dire que la durée de son cycle de développement varie en s’adaptant à celui de son hôte. Son cycle est de 40 semaines sur colza, mais de 14 à 16 semaines sur tabac, tomate, sarrasin, chanvre.
Son cycle se divise en deux phases distinctes :
- Une phase souterraine, qui intègre une phase de préconditionnement et la germination de la graine, sa fixation et sa pénétration dans les tissus de l’hôte avant développement d’une tige souterraine.
- Une phase aérienne, correspondant à l’émergence d’une tige, floraison et fructification.
Cycle de l’orobanche rameuse sur colza d’hiver
La plante parasite présente sous forme de graines (0.2-0.3 mm) dans les sols, se fixe en général dès l’automne pour le colza, après stimulation de germination des graines d’orobanche par les exsudats racinaires de son hôte. Une fois fixée sur le système racinaire, l’orobanche détourne nutriment, eau et sels minéraux pour croitre et se multiplier. Jusqu’à la reprise de végétation, son développement reste souterrain. Des tubercules se forment au milieu des racines. A partir de la montaison du colza, se forme une tige le plus souvent ramifiée à partir des tubercules, qui émerge hors du sol. Celle-ci développe une hampe florale dont les fleurs sont ornées de bleu violet. Après fructification, chaque hampe va libérer des milliers de graines de la taille de grains de poussières.
De nouvelles fixations au printemps sont possibles, mais elles sont supposées moins préjudiciables pour le colza.
Facteurs favorables
Les capacités invasives de l’orobanche rameuse en font un bioagresseur redoutable à éradiquer :
- Elle est capable de produire des milliers de graines par pied, de taille minuscule (0.2-0.3 mm) se disséminant facilement par le vent, les animaux, les machines agricoles…
- Les graines peuvent avoir une durée de vie supérieure à 10 ans dans le sol, et résistent au passage dans le tractus digestif des animaux.
- Elle a un spectre d’hôtes très large, en parasitant de nombreuses cultures et plantes adventices. Elle peut adapter son cycle à celui de son hôte.
- Elle se développe dans de nombreuses conditions pédoclimatiques.
Différents facteurs culturales et climatiques favorisent son développement et son extension.
Sol et climat
L’orobanche rameuse semble se développer dans toutes les conditions pédoclimatiques françaises, bien qu’il semble qu’elle apprécie davantage les sols argilo-calcaires.
Les conditions optimales d’infection et de développement sont des températures comprises entre 10-25°C. Les excès d’eau sont défavorables à son développement.
Pratiques culturales
Le retour fréquent du colza dans la rotation et d’autres cultures hôtes favorisent l’augmentation de l’inoculum.
Un mauvais désherbage favorise la multiplication de l’orobanche rameuse, capable de parasiter de nombreuses adventices.
D’autres facteurs favorisent également la dissémination de la plante parasite par ses graines tels que le broyage des résidus de colza avec des orobanches matures aux pieds, ou l’absence de nettoyage des outils d’une parcelle contaminée à une parcelle saine.
Autres facteurs
L’interaction parasitaire peut être modulée par la microflore du sol. Certains micro-organismes favoriseraient la germination des graines d’orobanche et leurs attachements aux racines de leur hôte. Cette interaction tripartite semble spécifique au colza.
D’autres associations microbiennes semblent corrélées à une réduction d’infestation et à l’apparition de symptômes nécrotiques.
Diversité de l’agent pathogène
Différents travaux d’analyses génétiques et d’infestations croisées sur plusieurs populations de P.ramosa de la France et l’Europe montrent qu’il existe plusieurs groupes génétiques. Ces groupes se distinguent par leur distribution géographique, une préférence d’hôtes et certains traits phénotypiques (degrés de ramification, taille des tiges, couleurs des fleurs…). Il a été observé la présence exclusive du groupe I à l’Ouest de la France avec une préférence à parasiter le colza et le tabac, et une incapacité à parasiter le chanvre. Ce type se différencie également des autres populations par une croissance moindre sur des espèces communes.
Leviers de lutte
Face au risque d'infestation croissante des parcelles par ce parasite, Terres Inovia et ses partenaires en région préconisent un plan de prophylaxie et de lutte pour limiter l'expansion du parasite, abaisser son stock grainier dans les sols, et limiter sa nuisibilité sur les cultures. Ces conseils sont distillés tout au long de la campagne dans votre suivi de parcelle. Des mesures agronomiques et prophylactiques sont à associer systématiquement à un choix variétal adapté.
Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection du colza contre l’orobanche rameuse du colza.
Quelques projets de recherche et de développement passés et en cours à Terres Inovia pour lutter l’orobanche rameuse
Durant la période 2010-2013, un partenariat regroupant Terres Inovia, le laboratoire de biologie et de pathologie végétale (LBPV) de l’université de Nantes et les Chambres d’agriculture de Vendée (CA85) et des Deux-Sèvres (CA79) s'est formé pour : mieux cartographier la présence de la plante parasite en France, quantifier l’efficacité de pratiques culturales susceptibles de réduire le stock grainier de l’orobanche. Au cours de ce projet, nous avons pu :
- Créer une enquête en ligne sur le site de Terres Inovia, qui a permis de mieux appréhender les différents foyers d’infestations;
- Identifier trois types génétiques (I, II et III) de l’orobanche sur le territoire français, avec une quasi-exclusivité du type I dans l’Ouest et une dominance du type II dans le Nord-Est;
- Tester des pellicules de colza comme moyen de lutte, et dont l’évaluation au champ a montré des résultats d’efficacité relative;
- Evaluer le comportement d’espèces adventices (76) et cultivées (34) sous infestation artificielle, dont l’évaluation de certaines au champ. Ceci a permis d’identifier les espèces susceptibles de multiplier l’orobanche, mais aussi d’identifier certaines espèces cultivées non-hôtes ou faux-hôtes, potentiellement capables de réduire le stock grainier au champ.
Entre 2016 et 2018, Terres Inovia s’est attelé à explorer l’intérêt du levier azoté couplé à différentes dates de semis pour lutter contre l’orobanche rameuse. L’objectif était de réduire les infestations et par conséquent la nuisibilité sur le colza. Les conclusions de ces travaux sont restées mitigées :
Avec une variété à comportement moyen, pas de risque d’augmenter le niveau d’infestation en fertilisant le colza sous différentes formes N, sans interaction avec une date tardive ou précoce mais les mesures ne permettent pas de généraliser et/ou de valider un effet N sur le niveau d’infestation.
Comme attendu, on observe un effet date de semis : un semis tardif reste défavorable aux accroches précoces d’orobanches mais avec des risques agronomiques augmentés (altises, faibles biomasses).
Les conditions expérimentales et la puissance du dispositif n’ont pas permis de conclure sur l’effet potentiel de la fertilisation N*date de semis sur la nuisibilité de l’orobanche rameuse sur colza. Toutefois la modalité « fientes de volaille » semblerait se démarquer en tendance positivement.
En 2021/2022, Terres Inovia a participé avec la CA85, Terre Atlantique et Océalia au projet LUTOR pour évaluer différentes solutions opérationnelles pour lutter contre l’orobanche rameuse du colza. Retrouver la synthèse des résultats ICI.
De 2019-2023, Terres Inovia a participé au financement d’une thèse en collaboration avec Nantes Université (Laboratoire LBPV), pour identifier et caractériser les microorganismes du sol qui pourraient être impliqués dans l’interaction orobanche-colza, en particulier ceux qui pourraient réduire l’impact parasitaire observée dans certains champs. Ces travaux ont abouti à :
- mettre en évidence l’implication d’un microbiote du sol qui facilite la germination et des graines d’orobanches et leurs attachements sur le système racinaire du colza
- mettre en évidence des micro-organismes susceptibles d’être favorable au colza, en réduisant les infestations et en provoquant des nécroses sur les orobanches.
Plusieurs candidats ont été proposés au sein du microbiote favorable et défavorable à l’orobanche rameuse. Les travaux se poursuivent pour valider l’implication de ces micro-organismes. Un article de synthèse publié dans Phytoma est disponible ci-dessous.
La recherche se poursuit. La filière oléagineuse via SELEOPRO participe au financement du projet COBRA (Université Nantes/INRAE IGEPP). L’intérêt de ce projet réside notamment dans la capacité à identifier des mécanismes de résistance à des phases précoces de développement de l’orobanche, notamment dans les espèces apparentées au colza. Ces résultats contribueront à proposer de nouvelles variétés de colza durablement résistantes.
Documents à télécharger
Surveiller l’apparition d’orobanche sur les parcelles et prendre ses précautions
Savoir reconnaitre l’orobanche rameuse
Orobanche à maturité
Au printemps, l’orobanche rameuse est caractérisée par une tige jaune pâle (en pointe d’asperge) le plus souvent ramifié, qui va rapidement se transformer en hampe florale entre avril et juin. Ses petites fleurs sont jaunes pâles ornées de bleu violet. Il s’accompagne d’un phénomène de nanisme du colza associé à une chlorose des feuilles. Dans les situations très infestées, il y a perte de pieds en particulier sur les variétés sensibles. Au moment des interventions, il faut observer certains de ces symptômes en particulier lors de la récolte (l’orobanche est alors arrivée à maturité). Les infestations, souvent hétérogènes, sont présentes sous formes de « ronds ».
Précautions en cas de présence d’orobanche
Des précautions sont à réaliser pour éviter la dissémination des graines d’orobanche dans les parcelles potentiellement saines à proximité.
Veiller à la bonne planification des chantiers de récolte, en évitant le passage de matériels agricoles de parcelles infestées vers des parcelles saines, et en nettoyant autant que possible les outils après un travail sur une parcelle infestée pour éviter de propager les graines.
Eviter le broyage des résidus de colza : ceci assure une dissémination dans l’air des graines (de la taille des poussières).
Ne pas utiliser les pailles de colza en litière ou en fourrage pour les animaux si les parcelles sont touchées par l'orobanche. La récupération des pailles et leur transport sont un risque supplémentaire de dispersion de l'orobanche vers des secteurs indemnes. Ne pas apporter de résidus issus du traitement des pailles de chanvre sur les parcelles recevant du colza. Chercher à abaisser le stock de graines d’orobanche en favorisant les repousses de colza durant au moins 1 mois.
Enquête de surveillance orobanche rameuseDans le but d'améliorer les connaissances sur son infestation et son développement et d'optimiser les méthodes de lutte envisagées, nous vous invitions à remplir l’enquête en ligne. |
Réussir un colza sous pression orobanche
L’utilisation conjointe de différentes solutions permet de limiter la nuisibilité et la multiplication de cette plante parasite.
Associer mesures prophylactiques et agronomiques
- Soigner le désherbage : de nombreuses adventices (géranium, gaillet…) sont des hôtes de l’orobanche et contribuent à sa multiplication.
- Allonger les rotations au maximum pour faire revenir le colza moins souvent. Le melon, le tabac, le chanvre et, dans une moindre mesure, le tournesol, doivent être exclus car ce sont des cultures sensibles multiplicatrices du parasite. Dans la rotation, utiliser si possible des cultures dites « faux hôtes » (germination des graines, mais pas de développement du parasite) comme le lin, le pois, le maïs ou le sorgho.
- Le choix des espèces à privilégier se réfléchit aussi pour les cultures intermédiaires dont certaines peuvent être plus pertinentes que d’autres pour éviter d’augmenter le stock grainier. Un outil mis à jour en 2020 est disponible pour aider le producteur dans ce choix.
- Chercher à abaisser le stock de graines d’orobanche en favorisant les repousses de colza durant au moins un mois.
- Réduire la densité de semis (25-30 plantes/m2) : les plantes les plus développées supportent mieux la compétition.
- Semer à une date adaptée au contexte pédo-climatique de la parcelle pour installer un colza robuste.
D’autres mesures peuvent permettre de limiter la dissémination de cette plante parasite :
- Eviter le broyage des résidus de colza avec des orobanches matures au pied.
- Ne pas utiliser les pailles de colza en litière ou en fourrage pour les animaux si les parcelles sont touchées par l'orobanche.
- Ne pas apporter de résidus issus du traitement des pailles de chanvre sur les parcelles recevant du colza.
- Nettoyer les outils après un travail sur une parcelle infestée pour éviter de propager les graines, et planifier les interventions pour éviter le passage de matériels agricoles de parcelles infestées vers des parcelles saines.
Adapter la lutte selon la situation
L’utilisation de variétés à bon comportement est un levier indispensable, en complément des autres solutions agronomiques et prophylactiques, pour limiter la nuisibilité et la dissémination de l’orobanche rameuse dans :
- les situations à risque : parcelles situées dans le périmètre géographique concernée par l’orobanche ou premiers signes d’apparitions dans la parcelle (quelques pieds discrets)
- les situations avérées où l’orobanche a été identifiée en foyers marqués sur les colzas précédents.
Dans les situations très infestées, si le rendement d’une variété à bon comportement se montre très en deçà du résultat attendu : aucune solution n’existe pour garantir la rentabilité de la culture.
Un choix variétal indispensable
Le screening variétal mené depuis 2006 par Terres Inovia met en évidence un comportement différent entre variétés. Favoriser les variétés à bon comportement est nécessaire pour limiter la nuisibilité de l’orobanche rameuse. Cependant, aucune variété n’est indemne d’orobanche. Attention aux semences de ferme issues de parcelles contaminées, toujours susceptibles, même de façon invisible, de disséminer le parasite.
Pour choisir votre variété à bon comportement : Classement des variétés de colza commercialisées vis-à-vis de l'orobanche rameuse (2006 à 2024) ou sur myvar.fr. Toute production de semences de colza sur une parcelle infestée n’est pas conseillée afin d'éviter un risque de dissémination supplémentaire.
Pour évaluer le risque orobanche rameuse dans votre région, consulter la carte des communes touchées.
Terres Inovia met aussi à disposition sa liste recommandée de variétés dans les secteurs à orobanche.
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