Gestion des ravageurs lors de la floraison des pois, féveroles et lentilles
La floraison s’est engagée pour les féveroles d’hiver et les pois d’hiver. D’ici quelques semaines, les protéagineux de printemps aborderont également la floraison. Voici pour rappel, les principaux ravageurs à surveiller et les moyens d’actions à disposition.
Pucerons verts du pois et pucerons noirs de la fève
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) colonise fréquemment le pois et la lentille. Ce puceron peut être également retrouvé sur féverole, mais dans une moindre mesure. Le puceron vert du pois se reconnait par sa couleur verte, parfois rose, et sa taille conséquente ; il se cache souvent dans les boutons et sous les feuilles. Ce puceron tombe facilement des plantes lorsqu’on les secoue. N’hésitez pas à placer une feuille blanche en dessous des pois et lentilles afin de mieux les observer et les dénombrer.
Le puceron noir de la fève (Aphis fabae) impacte principalement la féverole. Ce puceron colonise les plantes en formant de longs manchons (agglomérat de plusieurs pucerons sur au moins 1cm).
Ces deux pucerons peuvent impacter les cultures directement par la ponction de la sève mais également indirectement en transmettant des viroses. A noter que les pressions précoces sur de jeunes stades sont les plus dommageables.
Plus d’informations sur le puceron vert du pois et le puceron noir de la fève
La protection contre les pucerons se raisonne après observation des colonies, selon des seuils de présence en nombres de pucerons par plantes ou % de plantes avec pucerons selon le stade et la culture.
Attention à prendre en compte l’activité des auxiliaires avant toute intervention. Karaté K et Mavrik Jet ne sont pas autorisés en lentille. Karaté K ne peut pas être utilisé en floraison sur pois ou féverole.
1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.
2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable en pois ou féverole (absence de mention abeille). Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables selon la culture mais attention, leur utilisation est limitée à une application.
3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison du pois ou de la féverole car il ne bénéficie pas de mention “abeille”. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application.
4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon.
|
Encadré 1 : nouvelles recommandations d’emploi pour Teppeki/Afinto Il est recommandé de ne plus utiliser d’adjuvant ou d’huile pour les cultures suivantes : Les autres conditions d’emploi restent inchangées. |
La tordeuse du pois
La tordeuse est un papillon gris, dont la chenille impacte la qualité des graines de pois. L’insecte est également présent en lentille mais avec un impact faible. Sa chenille, de couleur blanche à tête noire, se balade de gousse en gousse durant une courte période, grignotant les graines.
Le déclenchement d’une protection contre le papillon se raisonne en observant la dynamique de vol via la mise en place d’un piège à phéromones sexuelles capturant les mâles. Il s’agit d’un piège delta muni d’une plaque engluée et d’une capsule à phéromone à positionner dans la parcelle (minimum 10-15 m de la bordure) sous le vent dominant dès le début de la floraison. Relevez le piège toutes les semaines et cumulez le nombre de captures. Si celui-ci dépasse les 100 captures en pois, une protection est conseillée pour les débouchés en alimentation humaine et en semences. Passé les 400 captures, une protection est également préconisée pour le débouché alimentation animale. La protection est à renouveler au bout de 8-10 jours si les seuils sont réatteints. Surveiller jusqu’à fin floraison + 8 à 10 jours.
Plus d’informations sur la tordeuse du pois
Les bruches
La bruche est un coléoptère venant pondre sur les gousses. Les larves se développent dans les graines et sortent après la récolte, trouant les graines qui perdent en qualité et en pouvoir germinatif, pouvant déclasser certains lots selon les débouchés visés. Chaque culture possède une bruche spécifique.
Historiquement, les bruches de la féverole et de la lentille sont les plus présentes sur l’ensemble du territoire. La bruche du pois est plus localisée dans le Sud de la France. Cependant, avec les printemps chauds et secs, l’insecte est régulièrement observé dans la moitié Nord de la France.
En pois et féverole, une protection insecticide, qui vise les adultes, n’est que rarement efficace et peu valorisée en raison de la longueur de la phase de risque, du stade jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu’à fin floraison + 10 jours (une seule application réglementairement possible en floraison). Cette application nécessite un fort volume d’eau (au moins 200 L/ha) pour pénétrer le couvert. Cette application permet de limiter le risque mais ne garantit pas toujours d’atteindre certains seuils qualité exigés en alimentation humaine par exemple.
En lentille, aucun traitement n’est autorisé à ce jour sur la phase de risque principal. La lutte contre les bruches se fait avant tout préventivement à l’échelle des silos et au stockage des exploitations.
Plus d’informations sur les différentes bruches :
Bruche du pois / Bruche de la féverole / Bruche de la lentille
|
Encadré 2 : Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison |
| La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F (floraison), PE (production exsudats) et FPE (floraison+production exsudats). |
|
L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. Mélanges |
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest
Etat des cultures – pois et féverole d’hiver
Le beau temps et la douceur des derniers jours ont permis un redémarrage des pois et féveroles d’hiver – point sur l’état des cultures en sortie d’hiver.
Les pois d’hiver, semés entre la mi-novembre et la mi-janvier, sont entre les stades 1 feuille et 7 feuilles. Les enracinements sont bons et les nodosités, dont la mise en place a été freinée par les fortes humidités de sol, se développent doucement.
Quelques dégâts de limaces sont à signaler. Par ailleurs, des symptômes de complexe ascochytose/bactériose/colletotrichum peuvent commencer à être visibles : nous avons pu les observer sur ¼ des parcelles visitées. Malgré l’absence de symptômes, les champignons peuvent être déjà présents dans les parcelles : précocifier les interventions fongicides afin de limiter au maximum leur développement.
Nouvelle stratégie contre le complexe de maladies du pois d'hiver
Attention, ce schéma n'affiche pas les doses et nombres d'applications maximales
Les féveroles d’hiver, semées entre la mi-novembre et la fin décembre, atteignent les stades 3-4 feuilles. Les enracinements sont très bons et les nodosités bien développées. La culture démontre de nouveau sa bonne résilience face aux excès d’eau.
Là aussi, des symptômes de botrytis commencent à être observés. Ne négligez pas ces premières infestations, et intervenez dès que possible là aussi, afin de maintenir des couverts sains.
- A lire aussi : Gestion des maladies aériennes de la féverole
Enracinement de féverole d'hiver
Etat des cultures - protéagineux d'hiver
Les semis tardifs et les températures fraîches de ce début d’année ont permis une croissance maîtrisée des protéagineux d’hiver.
Pois et féveroles d’hiver sont au stade 2 à 4 feuilles selon les dates de semis. Les enracinements sont bons, et malgré les cumuls d’eau parfois encore importants dans certains secteurs, notamment à l’Ouest (cf. carte), les nodosités se développent correctement.
Parcelle de pois d'hiver (Crédit photo : B. Remurier)
Les pois d’hiver sont sains : quelle que soit la date de semis, on note une absence généralisée du complexe maladies hivernales (colletotrichum, ascochytose, bactériose,) à date. Attention néanmoins à surveiller régulièrement vos parcelles dès maintenant ! Quand les symptômes deviennent visibles, c’est que le champignon est déjà bien présent dans la parcelle. Rappel de la nouvelle stratégie fongicide en fin de note.
Les féveroles d’hiver : la plupart des parcelles sont saines mais certaines peuvent présenter des débuts de symptômes de botrytis. Dans ces situations, une protection courant mi-mars sera à prévoir. Contre le botrytis, privilégier les programmes avec du pyriméthanil (SCALA, TOUCAN) qui apportent une bonne efficacité. Exemple SCALA 0.75L/ha + AMISTAR 0.5 L/ha.
Les lupins d’hiver souffrent d’avantage du trop d’eau, certaines parcelles flétrissent et auront du mal à repartir. La culture est saine pour le moment. La même stratégie fongicide est néanmoins conseillée par rapport à des attaques précoces d’anthracnose, suite à une forte pression l’an passée.
Lupin d’hiver : stratégie fongicide 2025
Nouvelle stratégie fongicide pois d’hiver
Au vu de la pression maladie de la campagne dernière, et même en l’absence de symptômes visibles dans les parcelles, nous recommandons fortement une intervention précoce, dans la dernière décade de février ou la première de mars, afin de freiner le développement du complexe de maladies. Cette nouvelle stratégie résulte des conclusions d’essais et retours terrain, notamment en 2024 où les conditions climatiques extrêmes ont été favorables à un démarrage rapide des maladies (dégâts de gel, sortie d’hiver chaude, forte humidité)
En l’absence de symptômes, renouveler à début floraison ; si des symptômes apparaissent après le premier traitement et que la maladie progresse rapidement (conditions climatiques favorables), ré intervenir 20 jours après la première application puis à début floraison.
Pour une meilleure efficacité, éviter les traitements d’azoxystrobine seules.
Nouvelle stratégie contre le complexe de maladies du pois d’hiver
Attention, ce schéma n’affiche pas les dose et nombres d’applications maximales.
Choisir sa variété de pois d'hiver avec Myvar®
Myvar® la plateforme de Terres Inovia qui révolutionne votre choix variétal
Tout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts.
Accéder aux dernières publications disponibles sur Myvar® en pois d'hiver
Choisir sa variété de pois de printemps avec Myvar®
Myvar® la plateforme de Terres Inovia qui révolutionne votre choix variétal
Tout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts.
Accéder aux dernières publications disponibles sur Myvar® en pois de printemps
En savoir plus sur la bactériose du pois
Agent pathogène et Hôtes
La bactériose est une maladie aérienne causée par une bactérie Pseudomonas syringae pathovar pisi, spécifique du pois. Il existe plusieurs races au sein de ce pathovar.
Symptômes
Les symptômes apparaissent le plus souvent en foyers dans la parcelle.
Sur stipules, de petites taches vert foncé à l’aspect huileux apparaissent puis évoluent en plages plus ou moins larges, de formes irrégulières et anguleuses, de couleur marron foncé, parfois translucide. Les symptômes suivent souvent les nervures, prenant parfois une forme d’éventail. Les tissus infectés finissent par dessécher, prenant un aspect parcheminé.
Sur tiges, des symptômes de couleur brun foncé à l’aspect huileux sont observés, souvent au niveau des nœuds, à l’aisselle des feuilles. Ils peuvent ceinturer la tige, parfois sur plusieurs centimètres.
Sur gousses, on observe des lésions plus ou moins circulaires de couleur vert foncé et d’aspect huileux. Les graines contaminées peuvent présenter des taches translucides ou sembler saines.
Importance
La bactériose est fréquemment observée dans les parcelles de pois d’hiver depuis 2016. Les dégâts et dommages sont très variables d’une année à l’autre, en lien avec les conditions climatiques.
Cycle de vie
La bactérie peut se conserver d’une saison à l’autre dans les graines contaminées. Elle peut également se maintenir sur les débris de cultures malades, les repousses de pois ou encore sur certaines espèces végétales et être disséminée sur de plus ou moins longues distances, principalement par le vent et la pluie. Une fois sur la plante, la bactérie peut vivre et se multiplier sans être pathogène (vie épiphyte). Elle ne devient pathogène que si elle pénètre dans les tissus de la plante. Cette pénétration est le plus souvent rendue possible suite à des blessures occasionnées par le gel, la grêle, le vent, les ravageurs ou encore les machines agricoles.
Bactériose du pois : Cycle biologique (Moussart, Terres Inovia)
Facteurs favorables
Les températures négatives ont un rôle particulièrement important dans l’initiation de la maladie. Les bactéries, en servant de noyau de prise en glace, favorisent en effet le gel des plantes à des températures habituellement supportées par celles-ci, ce qui facilite leur pénétration. Les gel tardifs, sur des plantes désendurcies, sont particulièrement dommageables.
Les conditions douces et humides sont favorables à la multiplication des bactéries (vie épiphyte) et au développement des symptômes.
Conditions climatiques
Les températures négatives ont un rôle particulièrement important dans l’initiation de la maladie. Les bactéries, en servant de noyau de prise en glace, favorisent en effet le gel des plantes à des températures habituellement supportées par celles-ci, ce qui facilite leur pénétration. Les gel tardifs, sur des plantes désendurcies, sont particulièrement dommageables.
Les conditions douces et humides sont favorables à la multiplication des bactéries (vie épiphyte) et au développement des symptômes.
Pratiques culturales
Les semis précoces trop précoces, les interventions pouvant blesser les plantes (ex :roulage)
Leviers de lutte
Lutte chimique
Il n’existe actuellement aucune méthode de lutte chimique.
Lutte culturale
Eviter les semis trop précoces à l’automne
Privilégier les variétés résistantes au froid
Eviter les interventions pouvant blesser les plantes (ex : roulage)
Lutte génétique
Il n’existe actuellement aucune variété totalement résistante mais des différences de comportement variétal ont été observées.
Choisir sa variété de lentille avec Myvar®
Myvar® la plateforme de Terres Inovia qui révolutionne votre choix variétal
Tout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts.
Aller sur MyVar® :
Accéder aux dernières publications disponibles sur Myvar® en lentille
Vidéo : résultats d'évaluation et classification des variétés - Arnaud VAN BOXSOM & Zoé LE BIHAN
Choisir sa variété de lupin de printemps avec Myvar®
Myvar® la plateforme de Terres Inovia qui révolutionne votre choix variétal
Tout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts.
Aller sur MyVar® :
Accéder aux dernières publications disponibles sur Myvar® en lupin de printemps
Choisir sa variété de lupin d'hiver avec Myvar®
Myvar® la plateforme de Terres Inovia qui révolutionne votre choix variétal
Tout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts.
Aller sur MyVar® :
Accéder aux dernières publications disponibles sur Myvar® en lupin d'hiver
Choisir sa variété de féverole de printemps avec myVar®
Myvar® la plateforme de Terres Inovia qui révolutionne votre choix variétal
Tout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts.
Accéder aux dernières publications disponibles sur Myvar® pour la féverole de printemps
S'inscrire avec Facebook
S'inscrire avec Google