Publié le 24 octobre 2024 | Modifié le 15 décembre 2025

Larves d'altises : à surveiller grâce au test berlese

Les premières grosses altises adultes ont été capturées à partir de la mi-septembre avec une activité intense début octobre en Poitou-Charentes. Les premières larves de grosses altises sont , elles, repérées cette semaine pour plusieurs régions. Pour en avoir le cœur net, le test Berlèse est votre meilleur allié.

​​​​​La période de surveillance via les tests Berlèse doit débuter à partir de maintenant.  Pour les tests Berlèse déjà réalisés, il est fortement recommandé de recommencer 2 à 3 semaines plus tard afin de couvrir suffisamment large la période d’arrivée potentielle des larves.

► Prévisions des stades larvaires, mises à jour pour des données climatiques jusqu'au 05/11/2024 :

Les larves les plus dommageables colonisent les colzas bien avant l’hiver

Au début de leur vie, les larves sont relativement mobiles et s’introduisent par la face supérieure des pétioles des feuilles. Au gré des conditions, elles poursuivent leur développement pendant l’hiver en minant et se réfugiant dans les pétioles des feuilles. Le gel ne tue pas les larves. Dans le pire des cas, les larves gagnent le cœur des plantes avant ou pendant la reprise de végétation en sortie hiver.
Pour cette raison, il convient d’anticiper ! La lutte en novembre/décembre est la seule efficace pour limiter l’impact sur les plantes et notamment les ports buissonnants au printemps.

Pas de discrimination, diagnostiquez tous vos colzas

L'expérience des années récentes montre qu'il convient d’examiner tous types de colzas (gros, petit, sain, stressé, etc.) quel que soit le niveau d’attaques des grosses altises adultes en début de cycle. Les parcelles n'ayant pas nécessité d'insecticide jusqu’alors sont à surveiller au même titre que les autres. Le diagnostic des infestations larvaires est essentiel pour tous les profils de colza.

Berlese = plus simple et plus fiable

La méthode Berlèse peut être utilisée de façon assez rapide et permet sans effort de détecter et dénombrer toutes les larves. L’essayer c’est l’adopter !

Vidéo : Comment faire un Berlese

​​​​​Attention à ne pas confondre les larves

De nombreux techniciens signalent la présence d'autres larves lors de la réalisation de test Berlèse ou lors d'observations directement sur les plantes. Le plus souvent sans pattes, il s'agit de larves de diptères et non d'altises d'hiver.

  Autres diptères
dans les pétioles et feuilles
Grosse altise
dans les pétioles
à cette époque de l'année


Gauche : larve de grosse altise au stade L1
Droite : larve de diptère

Taille 5 mm 2 mm au stade L1
4 mm au stade L2
6 à 9 mm au stade L3
Forme larve allongée larve allongée + 3 paires de pattes
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​​​​​​​​​​​​​​Risque très inféodé à la parcelle !

Le risque de dommages liés à la présence de larves d’altises dans un colza dépend de plusieurs facteurs :

  • type d’infestation : nombre de larves, date de leur apparition et dynamique de développement,
  • conditions de milieu : réserve d’azote / phosphore disponible dans le sol, météo hivernale et post-hivernale,
  • biomasse foliaire produite par le colza avant l’hiver et sa capacité ou non à soutenir cette dynamique de croissance le plus tardivement possible,
  • qualité d’enracinement des plantes (état sanitaire, forme et taille des pivots).

De ce fait, la protection insecticide doit être raisonnée pour chaque parcelle. Les enjeux liés aux phénomènes de résistance et à la durabilité des solutions chimiques sont tels que chacun doit se sentir responsable​​​​​​​.

N’intervenez qu’en cas de besoin

​​​​​​OAD Larve de grosse altise

​​​​​En quelques clics, cet outil estime le risque lié aux larves de grosse altise. Il permet de combiner l'aspect agronomique de la parcelle à la pression du ravageur.  

 

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Les colzas à biomasse >1,5 kg/m² le jour de l’observation, ayant une qualité d’enracinement, une croissance continue à l’automne-hiver et une reprise de végétation avant le 25 février supporteront davantage les larves d’altises. Dans ces situations le seuil de traitement peut être réhaussé à 5 larves par plante.​​​​​​​

Attachez une réelle importance aux fortes infestations conjuguées à des risques élevés (petit colza, faim d’azote, pivots défectueux, reprises tardives, etc.). Les dégâts sont généralement plus sévères, faute de vigilance (seuil à 3 larves par plante).

Dans les régions où les larves arrivent tôt (mi à fin octobre) et où les hivers sont doux -secteurs maritimes notamment- maintenez une surveillance des parcelles jusqu’à fin décembre car des ré-infestations larvaires sont possibles.

 

Avec quoi intervenir si nécessaire ?

Il convient en premier lieu de s'informer sur l'état des résistances selon sa région : Etat des résistances selon la région et le ravageur

Puis selon les résistances présentes et l'AMM dérogatoire de Minecto Gold, de prendre la bonne décision.

Hors zone de dérogation : nos essais montrent qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.

Les insecticides sont efficaces sur des larves d'altises L1 et L2

Pour être efficace, l’intervention chimique doit être positionnée, après avoir « fait le plein », de larves aux stades sensibles (L1 et L2), c'est-à-dire lorsque les larves sont encore mobiles. Dans les essais, les meilleures efficacités sont obtenues en tendance lorsque les températures moyennes ne descendent pas sous 7°C les quelques jours qui encadrent l’intervention.

Les applications de sortie hiver ne sont pas efficaces pour réduire l’impact des insectes sur les plantes.


​​​​​​​Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin