Les stades repères du chanvre
Les stades repères du soja
Les stades repères du colza
Les stades repères du tournesol
Les stades repères du lupin
Un stade est atteint lorsque 50 % des plantes sont à ce stade, sauf la levée (80 % des plantes sont levées). Echelle BBCH.
Dessins : Terres Inovia
Optimiser l’implantation pour lutter contre les ravageurs
L’implantation est une étape clé pour limiter la nuisibilité de tous les bioagresseurs du colza. Cela est particulièrement vrai pour l’altise d’hiver et le charançon du bourgeon terminal.
Il faut mobiliser tous les moyens agronomiques pour réussir l’implantation et obtenir un colza robuste et poussant tout l’automne : viser une levée précoce pour atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre et une croissance dynamique et continue à l’automne et au printemps.
Larves de charançons du bourgeon terminal (à gauche) et d'altises (à droite)
Quels objectifs à atteindre ?
Objectif 1
Viser une levée précoce avant le 1er septembre pour atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre au moment de l’arrivée des grosses altises adultes.
Les adultes d’altises d’hiver sont d’autant plus nuisibles que les stades du colza sont précoces, de la levée jusqu’au stade 3 feuilles inclus. A partir de 4 feuilles, les plantes peuvent supporter les prélèvements foliaires des altises. Le traitement visant les adultes devient alors inutile. Le levier le plus efficace pour réduire la période de risque consiste à semer suffisamment tôt pour viser une levée avant le 1er septembre et atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre, au moment de l’arrivée des insectes.
Objectif 2
Tout mettre en œuvre pour favoriser une croissance dynamique à l’automne sans rupture d’alimentation jusqu’à l’hiver.
Une croissance dynamique et continue à l’automne atténue les dégâts causés par les altises adultes : les morsures de feuilles, et donc la proportion de surface verte détruite, sont négligeables sur de grosses feuilles. Les dégâts causés au printemps par les larves d’insectes d’automne sont également plus limités : plus la croissance est soutenue et continue, moins les larves migrent vers le cœur des plantes et moins elles perturbent la croissance du colza. Un arrêt de croissance lié à un problème de faim d’azote, par exemple alors que les températures sont encore favorables à l’activité des larves et à la croissance des plantes, facilite leur migration vers le cœur des plantes.
Avec 800 g/m2 ET 25 g/plante de matière verte aérienne mi-octobre puis 1.5 kg/m² ET 45 g/plante en entrée d’hiver (fin novembre - début décembre), le colza est beaucoup plus robuste pour faire face aux attaques des ravageurs d’automne. Attention aux surdensités qui limitent la croissance des plantes.
Pourcentage de plantes indemnes de dégâts de charançons du bourgeon terminal et de grosses altises à montaison en fonction du poids frais mi-octobre en kg/m2 (a) ou en g/plante (c) et entrée hiver en kg/m2 (b) ou en g/plante (d) dans des modalités ou parcelles agriculteurs non traitées contre les insectes d’automne.
Cependant, au-delà de la biomasse entrée hiver, c’est bien la dynamique de croissance au cours de l’automne et à la reprise au printemps qui est importante pour limiter la nuisibilité des insectes, la biomasse à un instant donné n’étant qu’un indicateur partiel.
Une reprise précoce et une croissance dynamique en sortie d’hiver permettent, comme en automne, d’atténuer les dégâts causés au printemps par les larves d’insectes d’automne : l’objectif est que la croissance de la tige s’amorce avant que les larves n’atteignent le cœur des plantes. La dynamique de reprise dépend du climat, du statut azoté du colza et de la variété.
Comment atteindre ces objectifs ?
Choisir une variété vigoureuse et moins sensible aux attaques larvaires (infestations et dégâts moins importants).
Les travaux conduits par Terres Inovia ces dernières années montrent que les variétés présentent des différences de vigueur et de comportement face aux ravageurs d’automne. Pour en savoir plus, et intégrer ces critères dans le choix variétal, consulter les derniers résultats obtenus.
Assurer une levée rapide et régulière, sans surdensité.
Préserver l’humidité pendant l’interculture : limiter le nombre et la profondeur des passages de travail du sol au strict nécessaire pour gérer la structure du sol et les principaux bioagresseurs (risque adventices et ravageurs du sol).
- Obtenir un lit de semence optimal
- Eviter les surdensités de semis
Assurer une nutrition minérale azote et phosphore optimale à l’automne
- Par un bon enracinement (pivots>15cm) en entrée d’hiver.
- Par une disponibilité en azote et en phosphore :
Dans les sols où ces éléments peuvent être limitants :
- Associer le colza à des légumineuses gélives permet un meilleur fonctionnement de la plante, une meilleure absorption de l’azote et du phosphore. L’effet sur le nombre de larves d’altises est visible dès lors que le poids frais des légumineuses en entrée d’hiver est supérieur à 200 g/m².
- Et apporter de l’azote et du phosphore à l’implantation sous forme organique ou minérale. Respecter la réglementation en vigueur.
Dans les sols où l’azote et le phosphore ne sont pas limitants : les apports de ces éléments ne sont généralement pas nécessaires.
Eviter les facteurs limitants la croissance à l’automne
- Gestion adaptée des adventices
- Attention à la phytotoxicité liée aux désherbants du précédent et ceux appliqués sur le colza
- Défaut de structure de sol
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
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des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Optimiser l’implantation du colza grâce au test bêche
Cette formation doit permettre de comprendre les facteurs qui influent sur les tassements et leur régénération ; de savoir mettre en œuvre le test bêche pour évaluer la structure du sol et de l’interpréter pour optimiser l’implantation du colza.
S'inscrire à la formationLimiter les risques de colmatage des drains par les racines de colza
Quelques précautions doivent être prises pour limiter le risque de colmatage par les racines.
- Favoriser une structuration homogène du sol pour limiter la concentration des racines dans les tranchées fonctionnelles qui surplombent les drains.
- Déchaumer pour détruire les pieds de colzas susceptibles de reverdir après la récolte
- Détruire les repousses avant le début de la période de drainage. Les racines mortes qui doivent s’évacuer du réseau par l’écoulement des eaux ne doivent pas être bloquées par de nouvelles racines.
- Eviter les rotations courtes. Un délai de 4 ans entre deux colzas est recommandé pour assurer une dégradation complète des racines qui ne seraient pas évacuées des drains.
Présence de racines dans le système de drainage des eaux
Le colza révèle les faiblesses du réseau de drainage
La durée du cycle cultural, la densité du chevelu racinaire, la profondeur d’enracinement, la capacité des racines à se développer dans le drain et la faible vitesse de dégradation des racines mortes sont autant de raisons qui concourent à l’abondance des débris végétaux dans les drains sous colza.
Toutefois, un réseau fonctionnel doit pouvoir évacuer ces débris grâce à la force de l’eau qui s’écoule en période de drainage.
Bouchon de racines évacué lors d'une intervention sur un réseau de drainage.
Les erreurs de conception sont rares et concernent le plus souvent un sous calibrage des canalisations ou le captage d’une mouillère.
Le bouchage de drain sous colza est essentiellement dû à des défauts de réalisation du réseau. Dans 80% des cas, le problème est lié à un mauvais raccordement entre le drain et le collecteur. Les autres causes peuvent être multiples et nécessitent un diagnostic précis : rupture de pente, drain écrasé, profondeur insuffisante (un minimum de 80 cm est requis)…
Les raccordements de drains effectués avec les anciens coudes pénétrants profondément dans les collecteurs causent régulièrement des bouchons. Le remplacement par des clips et pipes de raccordement, inventés par le SNED au début des années 80, résout le problème.
Lorsqu'un problème de bouchage survient, créant une zone ennoyée, une intervention avec une hydrocureuse peut résoudre la difficulté. Toutefois, l’ouverture d’une tranchée pour identifier la cause du problème est préférable car, le plus souvent, le réseau peut être réparé et les colmatages évités.
Enfin, les fossés collecteurs doivent être curés régulièrement pour permettre un bon écoulement des eaux du drainage vers l’exutoire.
Colza sur sol drainé
Le colza en limons et argiles hydromorphes
Pourcentage de colza implanté sur des surfaces drainées par bassins de production
Le colza, très sensible à l’excès d’eau, valorise les terres agricoles drainées. Source enquête nationale colza, Terres Inovia 2018
Le drainage a rendu possible la culture du colza sur les limons et argiles hydromorphes et a ainsi contribué à l’essor des surfaces de la culture. Aujourd’hui, plus de 350 000 ha de colza sont cultivés sur sol drainé chaque année en France.
Certaines entreprises de drainage recommandent de ne pas cultiver du colza sur une parcelle drainée ou d'observer un délai pouvant aller jusqu’à 10 ans entre les travaux et l’implantation du colza. Ces conseils n’ont aucun fondement technique. Un colza peut être implanté après l'installation d'un système de drainage sans mettre en péril le réseau, dès lors que les travaux ont été réalisés dans les règles, et que cette installation est bien entretenue. Les anciens réseaux en poterie ne posent pas de problème particulier.
Implantation : les clés pour un colza robuste
L’implantation est l’étape clé qui conditionne la robustesse du colza, c’est-à-dire sa capacité à supporter les attaques de bioagresseurs, en particulier les insectes d’automne, les aléas climatiques, et donc à exprimer son potentiel de rendement dans un contexte contraint.
La robustesse du colza passe par l’obtention d’états-clés
Une levée précoce
avant le 1er septembre pour atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre pour avoir un colza suffisamment développé avant l’arrivée des altises adultes et la baisse des températures automnales
Une croissance dynamique et continue à l’automne, et des pieds vigoureux
- biomasse supérieure à 1.5 kg/m² en entrée hiver
- pieds d'au moins 25g/plante mi-octobre et 45g/plante en entrée hiver pour limiter le risque de dégâts de larves d’insectes
Une reprise dynamique en sortie d’hiver
pour limiter globalement le risque de dégâts de coléoptères ou de leurs larves
Pourcentage de plantes saines à floraison (non impactées par les dégâts de larves d’insectes d’automne) en fonction de la biomasse par pied de colza en entrée hiver, dans des essais sans traitement insecticide et en parcelles agriculteurs
Etats-clés pour un colza robuste
La réussite de l’implantation a une influence majeure sur l’obtention de ces états-clés et doit s’appuyer sur
- Un précédent favorable : récolte précoce, reliquat d’azote disponible pour le colza, résidus pas trop abondants
- Un travail du sol optimisé qui limite l’assèchement du sol et permet un bon enracinement du pivot. Le diagnostic de la structure du sol dans le précédent est un prérequis pour s’adapter à chaque situation. Différents contenus sont dédiés à ce sujet :
- Une vidéo sur l’importance d’une bonne structure du sol pour la réussite de l’implantation du colza
- Un article « évaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté »
- Une vidéo sur la mise en œuvre du test bêche
- Une vidéo sur le choix du travail du sol en fonction des résultats du test bêche
- Une vidéo sur les critères à considérer pour optimiser le travail du sol
- Un article « décider du travail du sol à privilégier en intégrant toutes les problématiques »
- Un article « adapter le travail du sol au type de sol »
- Une nutrition optimale en azote et phosphore qui peut s’appuyer sur différents leviers : sol fertile, précédent favorable, fertilisation (minérale ou organique) au semis, association de légumineuses gélives au colza
- Un choix variétal adapté : variétés à forte vigueur de départ et automnale et à reprise précoce en sortie d’hiver dans les situations à forte pression insectes et sols à faible disponibilité en azote
- Un semis précoce, avant les pluies et sans surdensité pour éviter d’obtenir des pieds chétifs peu robustes
- Si possible un semis au semoir monograine qui favorise la levée et la répartition du peuplement
Pratiques-clés pour un colza robuste
Toutes les informations détaillées sur la réussite de l’implantation sont à retrouver dans le point technique « Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste »

PUBLICATION
Colza - Point technique Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
L’implantation, une étape décisive pour la réussite du colza
Une bonne implantation permet d’obtenir un colza robuste, peu sensible aux ravageurs et aux adventices et nécessitant peu d’intrants...