Accidents climatiques du pois : gel et basses températures
Les situations à risque
La résistance du pois – notamment d’hiver – au froid dépend de plusieurs critères :
- agronomiques : la variété, le niveau d’endurcissement, les stades de développement et la profondeur de semis ;
- environnementaux : la rigueur des températures, la date d’arrivée du froid et les conditions du milieu (en particulier le taux d’humidité du sol) au moment du gel.
Variété et résistance au froid
Selon la région de culture, la variété de pois choisie doit être résistante au froid et avoir une bonne aptitude à ramifier.
La baisse progressive des températures permet au pois de mieux supporter le froid, c’est l’endurcissement. La résistance maximale au gel est atteinte au bout de 35 à 42 jours d'endurcissement selon les variétés. En comparaison, le blé n’a besoin que de 28 jours.
Date de semis et stades de développement
Le semis doit être réalisé durant la plage optimale, notamment en pois d’hiver pour lequel les risques de gel sont à craindre. Les variétés de pois d’hiver semées trop tôt atteignent un stade avancé à l’arrivée du froid. Les risques de dégâts de gel sont alors importants.
En cas d’hiver doux, le pois d’hiver risque également d’être très développé et peu endurci au froid. Si les températures chutent brutalement en janvier/février, les dégâts seront importants (pertes de pieds voire retournement de la parcelle dans les situations extrêmes).
Avant la levée, les semences de pois en phase d’imbibition (pénétration de l’eau dans les graines) sont sensibles au gel : les départs de germes sont faibles ou, pire, la levée est inexistante. Ce risque est surtout à redouter en pois de printemps. Eviter de semer si des gelées sont annoncées dans les jours qui suivent. Attendre le retour de conditions plus favorables pour semer.
Après le stade initiation florale, la résistance au froid du pois décroît. Des gels d’apex peuvent être observés principalement sur pois de printemps (gelées tardives) : la tige principale détruite est relayée par les ramifications ; l’incidence sur le rendement est faible. En revanche, pour le pois d’hiver, des températures fortement négatives après l’initiation florale peuvent conduire à des pertes de plantes importantes.
Températures et humidité
Entre le semis et la levée, le pois d’hiver est apte à résister à des températures négatives (proches de -10°C). Sa capacité de résistance au froid est d’autant plus faible que le sol est humide.
Date d’arrivée du froid
Les dégâts sur pois sont importants lorsqu’une gelée arrive brutalement après une période de températures douces. La plante n’a pas eu le temps de s’acclimater (de s'endurcir).
Les symptômes observés
Brunissement des plantules
Le gel provoque la formation de glace à l’intérieur et à l’extérieur des cellules du pois. La plante présente des lésions et l’entrée des agents pathogènes (comme Pseudomonas syringae pisi responsable de la bactériose) est facilitée. Feuilles et tiges brunissent, entraînant parfois la mort de la plantule (entièrement noire).
Plantes déchaussées
Le gel engendre le déchaussement des plantes de pois dans les sols de craies ou argilo-calcaires. Dans les situations extrêmes, les collets sont cisaillés, empêchant la reprise de la végétation.
Émission de ramifications
Lorsque l’apex des tiges principales du pois est brûlé par le gel, des ramifications prennent le relais et compensent (en partie ou totalement) ce phénomène.
Pois : destruction et remplacement
Destruction du pois
Observer les parcelles et le peuplement
Avant de s’interroger sur un éventuel retournement de la culture de pois d'hiver, observer les parcelles et le peuplement est incontournable.
Système racinaire : si la tige et le système racinaire sont blancs et sains, la plante poursuivra sa croissance. En revanche, si la tige et le système racinaire sont bruns et mous, la plante risque de dépérir. Vérifier l’absence de pincement ou de cisaillement au niveau du collet.
Observer l’évolution de la parcelle après l’épisode de gel et le retour de conditions favorables. L’émission de nouvelles feuilles sur la tige principale et/ou de nouvelles ramifications partant des deux premières écailles est encourageante.
Seuils de retournement
Pour un même nombre de plantes/m², les conséquences sur le rendement sont moins importantes dans les sols limoneux que dans les sols argilo-calcaires. Compte-tenu des coûts importants engendrés par un retournement, conserver une culture de pois d’hiver à partir de 20-25 plantes/m² en sol limoneux. Elles doivent être suffisamment bien réparties pour limiter le salissement de la parcelle. En sol argilo-calcaire ou crayeux, quel que soit le contexte de prix, compter sur au moins 45-50 plantes/m² pour espérer avoir une culture économiquement viable.
Remplacement d'un pois d'hiver
Après un pois d'hiver accidenté, comme après une féverole d'hiver ayant subi des dégâts de gel, il est envisageable de procéder à une culture de remplacement sous certaines conditions.
Documents à télécharger
Pas d’azote minéral à l’automne sauf exception
A l’automne, un apport d’azote minéral se justifie très rarement
Même en situation de faible disponibilité ou de levée tardive. Les besoins du colza sont faibles (40 à 60 unités N) et les fournitures du sol suffisent. Une absorption d’azote limitée à l’automne ne pénalise pas le potentiel de production de la culture dans la mesure où la fertilisation au printemps est ajustée. Un apport d’azote en plein est le plus souvent interdit après le 31 août en zone vulnérable. En revanche, un apport d’engrais composé NP ou NPK jusqu’à 10 kg N/ha est toléré, à condition d’être localisé dans la ligne au semis. Consultez les arrêtés régionaux.
Raisonner la fertilisation pour limiter la nuisibilité des ravageurs
Dans les situations où la pression des ravageurs d’automne est forte et la disponibilité en azote du sol à l’automne est faible, des applications d’engrais composé NP ou NPK peuvent être réalisées en localisé (maximum 10 u d’azote) ou en plein (maximum 30 u d’azote) pour favoriser une croissance plus rapide du colza et lui permettre d’être plus robuste face aux bio-agresseurs. Les effets bénéfiques de ces apports d’azote apparaissent à partir du stade 3-4 feuilles. Ils sont inutiles lorsque le colza est mal implanté : levée tardive et mauvaise structure de peuplement. Ils ne permettent pas dans ce cas d’améliorer une situation compromise.
Ne pas favoriser les attaques de phoma
Dans les régions avec un risque phoma, attention aux fortes absorptions d’azote à l’automne. En effet, au-delà d’une centaine d’unités d’azote absorbé, la croissance automnale du colza est très forte, la tige commence à s’allonger, la zone d’élongation est sensible au gel et constitue une porte d’entrée pour le phoma.
En zones vulnérables, se référer aux arrêtés préfectoraux
Dans tous les cas, respecter strictement les réglementations en vigueur, notamment les arrêtés préfectoraux en zones vulnérables*. Les arrêtés préfectoraux diffèrent d'une région à une autre, dans les méthodes de calcul et les grilles de références.
* Liste des communes en zone vulnérable : voir le site de votre Chambre d'agriculture, DREAL ou DRAAF.
Période hivernale : gel sur lupin
Les variétés de lupin d’hiver sont sélectionnées entre autres pour leur résistance au froid.
Leur capacité à résister à des températures négatives dépend de différents facteurs liés à la variété, la date de semis ainsi que les conditions hivernales.
Le lupin atteint l’initiation florale vers le stade 7-8 feuilles. Avant ce stade, le lupin peut résister à des températures de l’ordre de -10°C en sol sain. Au-delà de ce stade, la culture peut présenter des dégâts de gel à partir de températures minimales de l’ordre de -5°C. Le lupin est très sensible à tout excès d’eau et résiste mieux au froid dans les sols très filtrants (sols sableux) que dans les sols argileux ou limoneux.
Afin de prévenir les dégâts de gel sur lupin, il est important de bien choisir sa parcelle, choisir une variété résistante et semer aux dates conseillées afin de favoriser un bon endurcissement à l’arrivée des gelées.
Mais l’endurcissement c’est quoi ?
Les protéagineux d’hiver ont la capacité de s’endurcir, c’est-à-dire de s’acclimater au froid pour mieux y résister. Pour que l’endurcissement se fasse dans de bonnes conditions, les températures doivent descendre progressivement et non brutalement.
Dégâts liés au gel
Ils apparaissent en quelques semaines, souvent suivant un retour de températures douces.
Les dégâts de gel apparaissent tout d’abord sous forme de brûlures sur le bord des feuilles, brûlures qui progressent sous forme de nécroses noires du haut vers le bas de la plante.
Il est également important de vérifier l’état du collet et de la racine même si les parties aériennes semblent saines : si ces derniers sont bruns et mous, la plante va dépérir plus tardivement et ne repartira pas. En revanche, s’ils sont bien blancs et sains, il n’y aura pas de dégâts. Un diagnostic précoce peut être effectué en prélevant des plantes et en les ramenant progressivement à une température de 15 à 20°C : au bout de quelques jours, si les plantes reprennent leur vigueur et restent vertes, c’est qu’elles n’ont pas gelé.
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