1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90,91,92,93,94,95
Zoom sur Séléopro : accompagner la recherche semencière
Ce dispositif de soutien à la recherche semencière est un levier stratégique pour développer des variétés plus performantes pour le colza et le tournesol. Au moment où Séléopro publie son rapport d’activité, coup de projecteur sur le rôle central de Terres Inovia, avec Martine Leflon, responsable du département génétique et protection des cultures de Terres Inovia.
Lors du Carrefour tournesol de Séléopro, organisé à Auzeville (31), les 10 et 11 février 2025
Séléopro vient de publier son rapport d’activité. Pouvez-vous nous dire quel est l’objectif de ce dispositif ?
Sa vocation est d’orienter et de soutenir les travaux des équipes de recherche sur des thématiques d’importance pour le colza et le tournesol pour favoriser l’innovation variétale et permettre à ces deux cultures d’être plus compétitives.
Comment, concrètement, ce dispositif est un levier stratégique pour soutenir la recherche semencière ?
Le dispositif finance et oriente les actions de recherche, par le biais de ses appels à projets et de son comité scientifique. L’objectif est d’apporter des connaissances et des outils pour améliorer les variétés ou les méthodes de sélection. Financé par Sofiproteol pour le compte du Fonds d’Actions Stratégiques des Oléagineux et Protéagineux (FASO), Terres Univia, Terres Inovia et l’Union Française des Semenciers, c’est un lieu d’échanges entre les acteurs de la filière, la recherche publique et les entreprises privées comme les semenciers. Ce dispositif permet de créer ce lien précieux pour faire avancer la recherche sur les variétés. Cette synergie, c’est la force de Séléopro, et c’est ça qui permet de rendre nos cultures plus compétitives grâce à la recherche.
Quel est le rôle de Terres Inovia ?
En plus d’être co-financeur du dispositif, Terres Inovia participe au comité scientifique, qui sélectionne les projets dans le cadre de ses appels à projets. Mais surtout, notre rôle est d’encourager les échanges entre les équipes de recherche publique et les sélectionneurs pour créer des communautés de recherche sur ces deux cultures : nous animons au sein de Séléopro une commission colza et une commission tournesol, auxquelles ne participent que des volontaires, privés ou publics, pour partager des visions sur les travaux à mener ou des informations sur des actions en cours. Nous organisons chaque année les carrefours de la sélection (colza et tournesol) qui permettent via du partage d’informations et des échanges informels, de créer et de maintenir une réelle communauté de recherche sur ces cultures, avec à la clé de nouvelles idées et de nouvelles collaborations.
Quatre grands thèmes de recherche
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Pour en savoir plus sur Séléopro
Séléopro : la recherche semencière au coeur des enjeux de Terres Univia
Séléopro, moteur d'une recherche semencière oléagineuse ciblée et collaborative
La présentation synthétique de Séléopro
Revivez les Carrefours du colza et du tournesol 2025
Ravageurs du soja - Point sur les résultats d'essai 2024
Depuis trois campagnes, la culture de soja est confrontée à un complexe de ravageurs regroupant quatre espèces majeures : la pyrale du haricot, la punaise verte, la punaise diabolique et l’héliothis. Depuis 2022, les dégâts observés sont très variables d’une année à l’autre, tant par leur nature que par leur intensité — avec un pic d’impact en 2023. En 2025, Terres Inovia, avec le soutien de son réseau de partenaires, poursuit ses actions pour mieux comprendre ces pressions et identifier des leviers de gestion efficaces.
Le réseau de piégeage dédié au soja est en cours de déploiement, et les premières captures sont en cours. Pour rester informés, pensez à consulter régulièrement le BSV de votre région.
En attendant, nous vous partageons dans cet article les premiers résultats des essais menés cette année : pistes de gestion, observations terrain et enseignements à suivre de près pour anticiper les prochaines campagnes.
Héliothis ou Helicoverpa armigera : le fait marquant de 2024
Alors que les punaises et pyrales, pourtant redoutées, se sont montrées plus discrètes en 2024, les héliothis ont été particulièrement présents et dans certains cas nuisibles.
Un essai réalisé au nord d’Agen, a permis de renforcer les résultats déjà observés ces dernières années sur d’autres cultures, notamment en pois chiche. Tout d’abord, il est à souligner la perte d’efficacité de la lambda-cyhalothrine, homologuée en soja contre la punaise verte mais qui ne bénéficie pas d’un usage contre Héliothis. La résistance des populations d’héliothis à cette molécule semble généralisée et un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes comme la lambda-cyhalothrine ne permettra pas de gérer les populations d’héliothis.
Parmi les solutions autorisées testées, les seules présentant une efficacité aujourd’hui sont les solutions à base de Bacillus thuringiensis ou Bt (Dipel DF testé dans cet essai, ou Costar WG, XenTari) ou à base de virus comme Helicovex. Les travaux de l’UNILET en haricot (communication à la conférence CIRAA 2024 de Végéphyl) ne montrent pas de différences notables entre les Bt et Hélicovex dans les essais avec plus de 10% des gousses de haricot attaquées (efficacité respective de 58 et 51%).
Attention, la stratégie de lutte contre l’héliothis vise à atteindre les jeunes larves (L1, L2) qui sont les plus sensibles. Leur niveau de rémanence d’action est d’environ 10 jours et le volume de bouillie doit être conséquent.
Dans l’essai conduit par la station d’Agen, l’Altacor - Coragen (à base de chlorantraniliprole) obtient de bons résultats.
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En 2025, une dérogation 120 jours (Art 53 REG 1107/2009) a été obtenue pour ALTACOR pour lutter contre Héliothis en pois chiche et uniquement en Occitanie-Nouvelle Aquitaine pour le soja (une application par campagne, du 05/07 au 02/11/25) |
Dans l’essai, 2 applications ont été réalisées, car l’essai était initialement destiné à la lutte contre la pyrale du haricot mais ce dernier ravageur a été absent sur la parcelle.
Les attaques rencontrées en aout 2024 soulignent en effet l’importance du positionnement avec une intervention rapide après les premières arrivées sur la parcelle. De manière générale l’intervention doit être d’autant plus rapide que les solutions à base de Bt ou de virus sont efficaces sur les premiers stades. Un réseau de suivi des vols permettra de mieux positionner les interventions et de les renouveler. En effet, avec les Bt et Helicovex plusieurs interventions sont nécessaires ; selon les conditions météo, il est recommandé de renouveler tous les 10-15 jours si l’activité persiste.
Pyrale du Haricot : une présence bien plus discrète en 2024
La pyrale du haricot particulièrement impactante en 2022 et 2023 sur les zones de production en sec du Lot-et-Garonne notamment, a eu un impact négligeable en 2024 (ponctuellement, des attaques plus sévères ont pu être observées). Plusieurs dispositifs avaient pourtant été mis en place de façon à progresser sur l’identification des moyens de lutte (lutte chimique et lutte par les trichogrammes entre autres).
Responsables des dégâts infligées aux graines, la larve de l’insecte est particulièrement difficile à cibler dans le cadre de la lutte. Très tôt après l’éclosion de l’œuf déposé par les femelles adultes, la larve pénètre dans les gousses de soja, ainsi protégée de toute action de contact avec l’insecticide. De plus, par l’architecture du couvert de soja, il est particulièrement difficile d’atteindre par pulvérisation, les individus présents sur les gousses les plus basses. Les essais mis en place dans le cadre de la lutte insecticide conventionnelle et biocontrôle avaient donc pour but de cibler les adultes à leur arrivée sur les parcelles. Une action complémentaire de cette application sur larves par ingestion lorsqu’elles pénètrent dans les gousses, pouvant également jouer un rôle.
Sur les 2 essais mis en place en 2024, 1 essai en Haute-Garonne avec des dégâts importants (50% de gousses attaquées dans le témoin non protégé) a permis d’évaluer certaines solutions. Parmi ces solutions d’intérêt la lambda-cyhalothrine autorisée pour 2 applications contre les punaises sur soja (modalité Karaté Zéon appliquée ici 3 fois) a réduit le pourcentage de gousses attaquées à 20% ; avec 2 applications de Coragen de gousses attaquées tombe à 10-15%. Les efficacités obtenues sont donc encourageantes, de l’ordre de 60 à 80%. Pour rappel : le chlorantraniliprole n’est pas homologué en soja mais fera l’objet d’une demande de dérogation par Terres Inovia en 2025. Des résultats complémentaires dans un essai punaise ont confirmé un intérêt de lutter contre l’adulte et de la lambda-cyhalothrine notamment pour des applications sur la deuxième quinzaine d’aout dans le contexte 2024.
La détection du vol, grâce au piégeage est un préalable indispensable au bon positionnement de la lutte, sur lequel, les travaux se poursuivent en 2025.
Punaises Vertes
Cette fiche a été réalisée dans le cadre d'une dynamique multi-partenariale amorcée sur le sud-ouest, pour répondre aux enjeux autour des ravageurs sur la cutlure du soja. Plusieurs actions sont en cours pour la campagne 2024, avec notamment des réseaux de piègeages renforcés, des évaluations de nuisibilité, et des essais pour affiner la stratégie de lutte.
Contenus suplémentaires
Vos Contacts Régionaux :
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
- Laura Cipolla (l.cipolladenoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Ray-grass dans le colza : adopter la bonne stratégie
La pression des graminées augmente dans le colza, le ray-grass et le vulpin deviennent des cibles prioritaires. Leur gestion durable passe par l’activation et la combinaison de leviers agronomiques à l’échelle de la rotation. Un labour opportuniste, la réalisation de faux semis et l’alternance des dates de semis avec des cultures de printemps et d’hiver permettent de réduire la pression des graminées hivernales.
Les enjeux du contrôle précoce
Dans les situations à pression ray-grass modérée à forte, une application d’herbicide en prélevée est incontournable. Elle permet de maîtriser les populations d’adventices. Ce premier contrôle est partiel et fluctuant selon les conditions de l’année. Dans ces essais, Terres Inovia évalue l’efficacité moyenne des solutions les plus performantess autour de 60% toutes situations confondues.
Ce premier contrôle, bien que partiel, est essentiel pour limiter la concurrence précoce exercée par les graminées sur les jeunes plantes de colzas. En conséquence le colza, sera plus poussant et plus robuste face aux risques de début de cycles en particulier faces aux altises.
Quelles solutions sont à privilégier ?
L’application de napropamide à 900 g/ha en présemis incorporé (COLZAMID) offre depuis plusieurs années les meilleurs résultats en termes d’efficacité et d’efficacité. L’incorporation de la napropamide, bien que contraignante, offre une meilleure régularité de l’efficacité en conditions sèches
L’application de métazachlore à 750 g/ha comme le Sultan à 1.5 l/ha restent les références pour le contrôle précoce des ray-grass. Ce type de solution s’établi au même niveau que les doses modulées de métazachlore renforcées avec une autre molécule, comme par exemple le dmta-p (Springbok 2l ou Alabama à 2l par exemple). Solutions permettant de substituer le métazachlore par d’autre substances, telles que le dimétachlore à 625g/ha et napropamide 625 g/ha associés, avec Colzor Trio 3.3 l/ha présentent également un niveau d’efficacité comparable.
Rappelons qu’en cas d’usage du métazachlore 1 an sur 3 sur la même parcelle, la dose est plafonnée à 500 g/ha/an.
Au-delà de l’importance du choix de la solution et de la dose, il est à noter que ce sont les conditions d’application qui jouent le rôle le plus déterminant sur l’efficacité. Autant que possible, nous rechercherons une application de post-semis prélevée sur sol humide. Les applications de post-levée précoces se traduisent généralement par des pertes d’efficacité. Les ray-grass ayant la capacité à germer en même temps que le colza, ces applications de post levée perdent une partie de leurs effets anti-germinatifs.
Maintenir des bonnes conditions d’efficacité de la propyzamide
L’application en postlevée de propyzamide (KERB FLO, IELO, etc.) reste un élément majeur dans la gestion des graminées et assure, dans la plupart des cas, une efficacité finale supérieure à 90%. Pour optimiser l’efficacité de la substance active, l’application doit être réalisée sur un sol humide et frais (température du sol inférieure à 10-12°C) de novembre à décembre au plus tard. Enfin, il est préférable d’éviter les applications avant des précipitations importantes pour limiter l’impact sur la qualité de l’eau.
Gestion des dicotylédones : adapter les programmes à la flore observée
En plus des bénéfices attendus sur graminées, les solutions de prélevées sont d’un intérêt non négligeable pour le contrôle des dicotylédones. Les chloroacétamides (en particulier métazachlore ou dmta-p plus complets que diméthachlore ou péthoxamide) constituent la base des efficacités contre les dicotylédones. Les spectres de ces bases sont renforcés et équilibrés par les molécules comme le quinmérac (gaillet, coquelicot voire helminthie) la clomazone (gaillet ou quelques estivales comme la mercuriale) ou la napropamide (géranium tige grêle et disséqué, laiteron). A noter, l’intérêt du dmta-p sur géranium.
La majorité des dicotylédones peuvent toutefois être contrôlées en postlevée. L’action foliaire des herbicides est plus régulière et l’observation de la flore adventice permet de mieux adapter son programme et son coût à la flore adventice réellement présente. L’application pivot de MOZZAR à 0.25 l/ha, à 4 feuilles, dès le 1er octobre, assure une efficacité régulière sur un large spectre de dicotylédones. Si besoin, le programme peut être complété par une deuxième application de MOZZAR à 0.25 l/ha ou de IELO, FOX, CALLISTO ou ATIC-AQUA en fonction des espèces visées.
Retrouvez les pages du guide Colza 2025 consacrées au Désherbage
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Campagne colza 2025/26 : un nouveau guide de culture colza et le choix variétal disponible sur myvar
Terres Inovia met à disposition des producteurs et des conseillers deux outils essentiels pour réussir la campagne colza 2025/26. L’Institut a mis à jour son guide de culture colza, un support complet pour les guider à chaque étape de l’itinéraire technique de la culture. L’outil en ligne et libre d’accès myvar, édité par Terres Inovia, propose également le choix variétal en colza en prenant en compte le rendement et l’agronomie.
Le guide de culture colza 2025
Organisé en chapitres thématiques, cet outil présente les critères de choix variétal et les diverses phases par lesquelles passe le colza, jusqu’à la récolte et à la conservation. Comme chaque année, l’intégralité des rubriques a été revue à l’aune des nouveaux acquis des experts de Terres Inovia. Certaines thématiques du guide ont été plus largement étoffées et revues.
Guide de culture colza 2025
Dans la partie variétés, les critères indispensables et complémentaires sont expliqués pour choisir au mieux sa variété de colza sur Myvar ou dans les tableaux du guide. Dans ces derniers, sont mentionnées les caractéristiques agronomiques et de productivité par zone ou région de toutes les variétés commercialisées en France et évaluées par l’Institut.
La rubrique colza associé présente les mélanges commerciaux de couverts associés actuellement disponibles sur le marché, ainsi que les conseils techniques pour conduire avec succès un colza associé, en particulier pour la gestion du désherbage. Les intérêts à associer le colza avec des légumineuses sont aussi rappelés.
Un focus sur le stockage des graines a été réalisé : humidité, température, ventilation… tous les critères clés de conservation sont rappelés, avec des conseils concrets comme le nettoyage des cellules pour garantir une qualité optimale jusqu’à la commercialisation.
Le guide de culture colza 2025 peut être téléchargé gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’Institut. Le guide en version imprimée est également gratuit, seule une participation aux frais de port est demandée.
Choix variétal en colza : l’outil myvar prend en compte le rendement et l’agronomie
Afin d’aider producteurs et conseillers à sélectionner les variétés de colza les plus adaptées à leurs objectifs technico-économiques et à leurs contraintes de production, Terres Inovia propose myvar, l’outil gratuit et libre d’accès d’aide au choix variétal. Les données sont issues d’évaluations rigoureuses obtenues en conditions réelles. Chaque variété est classée selon un compromis entre sa productivité (rendement) et ses caractéristiques agronomiques (vigueur, tolérance aux maladies, à la verse, à l’élongation automnale, aux larves d’altises...), le tout compilé dans un indicateur unique : le mérite agronomique.
Les informations détaillées sur les variétés ainsi que la fonctionnalité permettant de comparer les profils variétaux restent accessibles.
myvar est disponible gratuitement et est consultable sur smartphone et ordinateurs.
Insérez-Les : première étape dans les avancées du projet
Après le lancement du projet en 2024, la réunion annuelle de 2025 d’Insérez Les s’est tenue à Rouen, dans les locaux d’Unilasalle, du 23 au 25 juin, rassemblant une cinquantaine de participants et avec deux représentants d’ANR, le financeur. L’événement a permis de travailler collectivement sur les avancées des travaux qui visent à dépasser les obstacles à l'adoption des légumineuses à graines par des actions coordonnées de l’amont à l’aval.
Les participants d'Insérez Les à Rouen, devant les quais de la ville
Pour faciliter l’adoption des légumineuses à graines par les agriculteurs, Insérez Les veut faciliter les innovations à toutes les échelles : agronomique, variétale, technologique, économique et sociétale. D’une durée de quatre ans depuis mars 2024, il fait partie de la Stratégie nationale « Alimentation durable et favorable à la santé » de France Relance 2030.
Plus d'informations sur la fiche dédiée au projet
Cultiver la coordination des actions
Le projet, animé par Terres Inovia, fédère 11 partenaires. « L’un des objectifs de la réunion a été atteint, avec une bonne appropriation individuelle par les différents contributeurs des enjeux collectifs de ce projet multidisciplinaire et l’identification des synergies à réaliser », résume Anne Schneider, chargée d’études de Terres Inovia et coordonnatrice d’Insérez Les.
Le programme de la réunion a permis de mixer différents types d’échanges entre participants : partage d’information en séances plénières, ateliers en sous-groupes pour avancer plus spécifiquement sur des points techniques entre deux ou plusieurs modules de travail, assemblée générale pour les sujets d’ordre statutaire et des échanges avec le financeur, table-ronde avec des invités extérieurs de la région, visites des laboratoires et d’essais au champ.
Les avancées du projet
Plusieurs formats d'échange ont été organisés
En l’espace d’un an, les différents modules de travail ont amorcé la dynamique partenariale pour préparer les sorties attendues du projet, avec :
• Les ingrédients de la recherche : l’arrivée de 2 doctorants, la mise en place des expérimentations au champ, les premières étapes de la collecte et de l’analyse de données et la mise en place de prestations avec des acteurs terrain régionaux ;
• Les premiers résultats sur les transformations des graines : les réglages du décorticage de la féverole avec une meule de pierre comme une technique appropriable par les agriculteurs ; la fermentation de graines de soja pour des produits à profils nutritionnels et sensoriels plus intéressants et la mise au point d’un couscous de pois chiche ;
• Les premiers éléments ont été mis en place pour un projet expérimental de PSE (contrat de Paiement pour Service Environnemental au bénéfice des agriculteurs) en Pays de la Loire ainsi que les enquêtes préalables pour des études économiques sur le décorticage de la féverole.
Renforcer les synergies entre l’amont et l’aval
Des visites terrain ont rassemblé les partenaires d'Insérez Les
La réunion annuelle d’Insérez Les a aussi été l’occasion de recueillir des témoignages d’acteurs régionaux œuvrant dans la chaine de valeur de ces cultures, comme la Chambre d’agriculture de Normandie, NatUp et Improve. « Depuis longtemps, la Chambre d’agriculture favorise l’utilisation de matières premières normandes, dont les légumineuses à graines. Malgré le constat d’une perte d’expertise technique et peu de transformations de proximité, on note une belle dynamique d’entreprises au niveau de la transformation pour ces espèces », a précisé Peggy Bouchez, de la Chambre d’agriculture de Normandie.
Cette table-ronde, riche en témoignages, a permis de mettre en avant la nécessité de renforcer :
la connaissance et la compréhension réciproques entre producteurs, collecteur et acteurs de la transformation ;
- la visibilité par le biais des contrats entre agriculteurs et/ou collecteurs et/ou industriels pour pouvoir s’engager avec ces cultures ;
- l’expertise pour mieux réussir ces cultures en développant des synergies entre les différents types de conseillers.
Les discussions ont souligné la pertinence des travaux engagés dans Inserez Les. Tous les protagonistes s’accordent sur les enjeux, mais il est essentiel de comprendre les raisons de la variabilité de rendement des légumineuses à graines et trouver des solutions pour l’atténuer en développant des innovations couplées sur l’ensemble de la chaîne de valeur. De plus, les synergies entre les acteurs sont à renforcer par un partage du risque et un accroissement de la valeur ajoutée associée à ces cultures.
En savoir plus sur les actions de Terres Univia dans le projet
Réussir l'implantation des couverts d'été
Implanter des couverts en été après une paille peut s'avérer difficile en raison de l’humidité du sol parfois insuffisante, de la présence importante de débris végétaux qui complique la tâche de certains semoirs, de la difficulté logistique à organiser les chantiers de semis rapidement après la moisson. Voici quelques stratégies gagnantes.
Afin d’identifier les meilleures stratégies de semis de couverts après une paille, Terres Inovia et Arvalis ont implanté des essais durant les étés 2021, 2022 et 2023, lesquels croisent techniques et dates de semis. La synthèse des résultats observés montre qu’il n’y pas de technique incontestablement meilleure mais une palette de solutions adaptées à chaque situation.
Le semoir à dents permet de semer rapidement dans un gros volume de paille
tous types de semences, à la date souhaitée.
Les semis autour de la moisson lèvent bien
La date de semis impacte le pourcentage de levées des couverts. Le semis à la volée anticipé affiche les moins bonnes valeurs, toutes espèces confondues. Les graines en surface n’ne sont pas rapidement recouvertes par un mulch après le semis et les plantules peuvent être soumises à la concurrence hydrique de la céréale. Le semis à la volée réalisé juste avant la moisson donne des résultats plus satisfaisants. En revanche, en moyenne, on constate très peu d’écarts entre le semis à la volée avant la moisson, le semis direct après la moisson et le semis sur déchaumage après la moisson.
Lire la suite de l'article sur le site de Perspectives agricoles :
https://www.perspectives-agricoles.com/conduite-de-cultures/semis-couverts-apres-une-paille
Contact : D. Jamet, d.jamet@terresinovia.fr
Implantation du colza : les clés pour une culture moins sensible aux ravageurs
La réussite du colza se joue avant même le semis par la mise en place des fondamentaux agronomiques. Une structure du sol favorable à l’enracinement, une gestion des pailles et des résidus pour un lit de semences de qualité, ainsi qu’une nutrition optimale en éléments minéraux durant l’automne sont les pratiques clés pour une implantation réussie.
Un diagnostic de la structure du sol, avant ou après la récolte,
via un profil « 3D » ou un test bêche, est un préalable essentiel. Crédit : Terres Inovia.
La réussite de l’implantation du colza est un facteur déterminant pour garantir dès le départ le potentiel de la culture. Une levée précoce, rapide et homogène limite la sensibilité aux insectes d’automne, en particulier les altises d’hiver adultes. La mise en place de ces pratiques assure une croissance la plus vigoureuse possible et continue du colza durant la phase automnale et printanière. Mais pour y parvenir, chaque étape doit être optimisée : de la récolte du précédent en passant par le travail du sol, jusqu’à la date et à la méthode de semis.
Un bon enracinement du colza passe par un sol bien structuré. S’il est nécessaire, le travail du sol ne doit ni dessécher le profil, ni engendrer des lissages ou des tassements. Ainsi, les conditions d’humidité du sol sont primordiales et déterminantes afin d’obtenir un résultat correspondant aux objectifs de travail du sol (fissuration, mulchage, scalpage…).
Observer et anticiper
Un diagnostic de la structure du sol est un préalable essentiel. Il peut être réalisé avant ou après la récolte, par la méthode du profil « 3D » ou a minima par un test bêche sur 20 à 25 cm de profondeur. Ce diagnostic permet de caractériser l’état structural, d’apprécier le niveau de ressuyage du sol, puis d’adapter l’outil et la profondeur de travail du sol. Lors des deux dernières campagnes, le sol était humide lors de l’implantation des cultures d’automne et, dans de nombreuses situations, la structure des sols a été dégradée. L’observation du sol avant les premières interventions post-récoltes est indispensable afin d’anticiper et prévoir les opérations de correction de l’état structural.
Anticiper les travaux du sol, en tenant compte de sa teneur en argile et de l’état d’humidité, afin d’être prêt à semer dès que les conditions seront favorables : sur un sol émietté mais qui a maintenu sa fraîcheur, ou juste avant l’annonce d’une pluie significative.
Autre point-clé : trouver un compromis entre la gestion du travail et la fraîcheur du sol, notamment par le contrôle des repousses de céréales. Ces dernières peuvent assécher plus fortement le sol que les passages de certains outils.
Assurer une levée rapide en évitant la surdensité
Un semis réussi repose sur un lit de semence optimal. Ce dernier doit être fin, régulier et homogène, avec des résidus de pailles maîtrisés permettant un bon contact terre-graine. Ce lit doit garantir à la fois un semis à une profondeur régulière et adaptée aux conditions de fraîcheur (selon la texture du sol) ainsi qu’une levée homogène et rapide.
L’objectif est que le colza soit levé avant fin août pour atteindre le stade « 4 feuilles » avant le 25 septembre, date critique de l’arrivée des altises d’hiver adultes. Les parcelles historiquement touchées et impactées par les larves d’altises ou de charançons du bourgeon terminal ont régulièrement en commun un colza affaibli par un manque de croissance automnale, souvent en lien avec une mauvaise structure de sol ou une levée hétérogène. À l’inverse, un colza robuste et bien implanté résiste mieux à ces attaques.
La mise en place de conditions optimales de semis et de levée permet de maîtriser le nombre de grains/m² semés afin d’éviter des surdensités. Ces dernières peuvent affaiblir la biomasse par plante du colza ainsi que sa croissance automnale, le rendant plus vulnérable aux larves d’insectes jusqu’à sa floraison.
En ce qui concerne les semoirs, le monograine favorise une levée régulière et une répartition homogène du peuplement, mais il n’est pas approprié à toutes les situations ni à tous les écartements. En semis direct, les meilleurs résultats sont obtenus avec des semoirs à dents, plus adaptés à l’ensemble des modes de gestion de la paille et des résidus. Cette technique permet aussi de limiter la levée d’adventices, mais la croissance du colza peut - dans certains contextes pédoclimatiques - être plus lente, ce qui justifie un semis encore plus précoce ou une adaptation de la nutrition.
Quelles pratiques de la nutrition automnale ?
En parallèle, l’apport avant semis de produits organiques ayant une bonne disponibilité des éléments minéraux (lisiers, fumiers, fientes et produits de type II) peut contribuer à améliorer la disponibilité en azote pour le colza. Cependant, un compromis doit être trouvé entre la gestion des dates et des conditions d’épandage de ces produits, et la capacité à préparer le sol et à garantir un semis et une levée précoces du colza. Dans certaines situations, des apports d’azote sous forme minérale avant ou après le semis (selon les réglementations régionales en vigueur, régies par la Directive nitrate) favoriseront la croissance continue du colza durant toute la phase automnale.
L’apport de phosphore au semis (en plein ou en localisé) est un levier souvent négligé et sous-estimé, car peu visuel contrairement à l’effet de l’azote à l’automne. Pourtant, le colza est une culture fortement exigeante en phosphore. Pour une valorisation optimale du phosphore par le système racinaire de la plante, le moment de l’apport et les doses doivent être ajustés selon les teneurs en phosphore du sol.
L’association du colza avec des légumineuses gélives (féverole, fenugrec, trèfle d’Alexandrie...) est une technique éprouvée, bénéfique à la fois pour la croissance de la culture et pour la gestion des insectes. Mais sa réussite dépend de plusieurs conditions. Elle doit être intégrée dans une réflexion globale sur le semis, en tenant compte de la taille des graines et des équipements du semoir. Elle suppose aussi une attention particulière à la gestion du désherbage : les espèces associées doivent être choisies en fonction du niveau de salissement de la parcelle et de la stratégie herbicide envisagée.
Contact : M. Loos, m.loos@terresinovia.fr
Retrouvez l'article entier dans le n°534 de Perspectives agricoles : https://www.perspectives-agricoles.com/conduite-de-cultures/implantation-colza-ravageurs
EGES - Bilan énergie et gaz à effet de serre
ARVALIS-Institut du végétal, Terres Inovia et l'ITB vous proposent l'outil EGES® pour évaluer les performances énergie et effet de serre de vos rotations.
A partir de la saisie de votre itinéraire technique, l'outil calcule les bilans suivants :
- Émissions de gaz à effet de serre par poste et par opération culturale
- Solde énergétique : énergie produite et consommée sur la rotation
EGES® vous apporte aussi des éléments de comparaison :
- Comparaison possible avec des références ou entre différentes rotations
- Plusieurs unités pour changer de points de vue
Une méthodologie validée par les instituts techniques
- EGES® se base sur la méthode d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) intègrant :
- les impacts directs de la conduite des cultures,
- les impacts liés à la production des intrants et des énergies finales (gazole, électricité, gaz, etc.) mobilisés.
Pour se faire, EGES® s’appuie sur des références récentes et adaptées au contexte de production agricole français.
Suite au Grenelle de l’environnement, la France veut concilier développement économique, réduction des émissions de gaz à effet de serre et économie d’énergie.
Bien qu’elle consomme à peine plus de 4 % de l’énergie nationale (source : ADEME), l’agriculture a un rôle important à jouer !
N-Pilot (Boréalis LAT)
L’utilisation du N-Pilot® sur la culture du colza vous permet d’estimer la biomasse sortie hiver par une simple mesure dans la parcelle.
Grâce au N-Pilot® proposé par Borealis L.A.T, il n’est plus nécessaire de faire une pesée manuelle de la biomasse. Développé en collaboration avec Terres Inovia pour la culture du colza, l’outil intègre la Réglette azote colza® permettant un conseil direct de dose totale en sortie hiver.
En mesurant la réflectance du couvert végétal ajusté par la hauteur de végétation, le N-Pilot® détermine avec précision la biomasse réelle de vos colzas.
Une mesure du N-Pilot® se réalise en 20 secondes tout en se déplaçant dans la parcelle. L’utilisation possède l’autonomie d’effectuer autant de mesures que nécessaires dans la parcelle.
L'outil a été validé sur 94 essais du réseau Terres Inovia, avec un très bon niveau de précision et de fiabilité.
R-sim - Risque de résistance
Un simulateur pour évaluer le risque d'apparition de résistances selon ses pratiques herbicides.
Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle.
Mode d'emploi
Après avoir choisi une rotation parmi les 9 proposées, et une à trois adventices présentes dans la parcelle, l'utilisateur saisit les pratiques herbicides pour chaque culture et quelques données de pratiques agronomiques.
En résultat R-sim fournit un niveau de risque pour chaque culture, et globalement pour la rotation. Il indique également si les pratiques agronomiques augmentent ce risque ou au contraire le diminuent.
Enfin, R-sim propose des stratégies herbicides pour chaque rotation, permettant de limiter le risque d'apparition d'adventices résistantesR-sim est aussi l’OAD (outil d’aide à la décision) du plan d’accompagnement des variétés tolérantes aux herbicides (VTH, variétés colza ou tournesol Clearfield® et tournesol ExpressSun) qui réunit les signataires de la charte : Instituts techniques, Coop de France, Fédération nationale du négoce, UFS (semenciers) et UIPP (industriels de la protection des plantes). Il répond à deux objectifs : appuyer le conseil à la vente de ses variétés afin d’évaluer le risque et alimenter un suivi des pratiques (enregistrement pour enquête sur un compte utilisateur) afin d’évaluer si l’utilisation de ces variétés est un facteur d’augmentation du risque.