Orobanche cumana : utiliser des solutions adaptées à votre situation
Dans les situations à risque, des mesures curatives et prophylactiques sont à mettre en place dans la rotation mais également pour préparer l’implantation future d’une culture de tournesol.
| Pour en savoir plus sur cette plante parasite exclusive au tournesol - Mieux connaître Orobanche Cumana |
Quelles sont les zones à risque ?
Des mesures s’imposent dans ou autour de ces zones à risque fort :
Poitou-Charentes/Vendée : secteurs de Longeville-sur-Mer (Vendée), Poitou-Charentes (triangle Tusson-Aigre-Lupsault (Charente) et secteur Sainte-Cognac-Barbezieux-Saint-Hilaire-Jonzac)
Sud-Ouest : grand sud du Tarn-et-Garonne, sud-ouest du Tarn, Gers (triangle Gimont, Mauvezin, L’Isle Jourdain et Ligardes), Lauragais et Ouest-audois.
Que faire lorsqu'on se situe dans un secteur à risque fort ?
En amont de la campagne, dans la rotation :
- Allonger votre rotation, avec un tournesol tous les 3-5 ans selon présence de la plante parasite
- Intégrer des espèces potentiellement faux hôtes dans la rotation (soja, sorgho, maïs, avoine, pois chiche, blé, colza, triticale, moha, millet, féverole, chanvre) qui stimulent la germination de l’orobanche cumana sans que celle-ci puisse se fixer, afin de réduire le stock grainier.
A la mise en place de la culture :
- choisir une variété adaptée, avec ou sans herbicide selon les observations des années précédentes :
| Absence ou présence très faible de l’orobanche sur la parcelle | Quelques foyers à forte présence de l’orobanche sur la parcelle |
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Semer une variété au moins peu sensible (PS) vis-à-vis de l’orobanche cumana Cas particulier : en cas de présence d’adventices difficiles à détruire avec des herbicides classiques, utilisez une variété de tournesol CLEARFIELD® (en privilégiant au moins PS) accompagnée d’un traitement PULSAR 40/Listego (positionnement classique au stade 4 feuilles du tournesol) |
2 solutions à utiliser en alternance lorsque le tournesol revient sur la parcelle
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hampe d'orobanche cumana
Que faire si la parcelle se situe autour d’un secteur à risque fort ?
- Surveiller vos parcelles de tournesol à la floraison et à la récolte, durant lesquelles les orobanches sont visibles
- Cultiver du tournesol tous les 3-4 ans
- Privilégier une variété moyennement sensible, en modulant ce choix vis-à-vis des autres bioagresseurs présents sur la parcelle
Attention : quel que soit le type de variété de tournesol choisi, une attaque d’orobanche cumana ne peut être exclue. Il s’agit en effet d’un phénomène émergeant non stabilisé en termes de populations d’orobanche présentes. Classement consultable sur MyVar.
A la récolte, en cas de présence d’orobanche cumana, limiter au maximum la dissémination !
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Reconnaître les symptômes de carence en bore sur tournesol
A ce stade, il est trop tard pour réaliser un apport de bore. De plus, la carence s'exerçant avant que les symptômes ne se manifestent, il est inutile d'intervenir après leur apparition car il n'y a pas d'action curative.
Les symptômes de carence en bore
La carence s’exprime sur les feuilles du tiers supérieur de la plante, 10 à 15 jours après un défaut d’alimentation, par un gaufrage puis une décoloration et une grillure sèche de la base du limbe (zones internervaires, côté pétiole). La surface foliaire, essentielle au remplissage des graines, est alors réduite.
Dans les cas graves, des crevasses transversales avec émission de gomme conduisent parfois au cisaillement de la tige et à la chute du capitule, dès le stade bouton dégagé. Des graines vides peuvent également être observées.
Des déficiences précoces (lors de l'initiation florale) peuvent entraîner des malformations de capitules (fleurs ligulées ou bractées au centre du capitule).
1. Grillure de la base du limbe - 2. Cisaillement de la tige - 3. Malformation de pièces reproductrices
Risques de confusion
- Symptômes de sécheresse : les bords du limbe sont alors flétris.
- Dégâts liés au vent : couleur vert foncé.
- Maladie (phomopsis) : attaque à partir du bord du limbe en suivant une nervure.
Irriguer son tournesol à bon escient : un exemple en région Rhône-Alpes
Le bénéfice de l'irrigation du tournesol mesuré par Terres Inovia et le CREAS
Terres Inovia et le CREAS (Centre Régional d'Expérimentation agricole de Satolas - 69) ont mesuré les gains de rendement et de teneur en huile de tournesols "raisonnablement" irrigués.
Les résultats de ces 7 années d'expérimentations n'ont jamais été démenti depuis.
14 q/ha de plus pour 100mm
L’eau est le premier facteur limitant du rendement dans la plupart des parcelles à réserves faibles à moyennes du Sud-Est. L’irrigation pour une culture de tournesol implantée dans les situations à réserve limitée est justifiée 6 années sur 8.
On gagne de l’ordre de 5 quintaux par tour d’eau de 40 mm quelle que soit la période d’apport, durant la phase de sensibilité, avec effet cumulatif, soit une valorisation de 12 à 14 quintaux par 100 mm apportés, pour un témoin sec à 20 q/ha.
L'eau, principal facteur limitant du rendement
Expérimentation Terres Inovia/CREAS, Lyon St Exupéry
Sol de graviers profonds - 1 tour d'eau = 40 mm.
2 apports d’eau : 1 avant et 1 après la floraison
Deux tours d’eau, positionnés avant et après la floraison, constituent la meilleure solution pour augmenter le rendement avec une efficacité maximale de l'eau apportée.
Dans un contexte de disponibilité en eau restreinte et de faible développement végétatif, une seule irrigation avant ou après floraison donne un gain de rendement comparable. Mais dans ce cas il est préférable d’irriguer en post-floraison car on améliore considérablement la teneur en huile (+ 4 points).
Un gain de 3 points d'huile en moyenne
Outre le rendement, l'irrigation améliore la teneur en huile, sans changer la teneur en acide oléique.
Irrigation CREAS de 2000 à 2007 - Moyenne 2000-2006 pour 1 à 4 tours d'eau, 0 en 2007
Expérimentation Terres Inovia/CREAS, Lyon St Exupéry
Sol de graviers profonds - 1 tour d'eau = 40 mm.
Irriguer son tournesol à bon escient pour assurer les quintaux
Par climat sec et sur terres à réserve en eau limitée, 2 apports d'eau de 35 à 40 mm à partir de la floraison garantissent un gain de 8 q/ha et de 2 à 4 points d'huile.
Une culture très tolérante aux conditions sèches
Si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d'exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m), et d'extraire la totalité de l'eau disponible, là où d'autres cultures ne peuvent extraire que les 2/3 de la réserve utile.
Le tournesol est également une plante qui répond bien à l’irrigation surtout si sa croissance végétative est modérée avant la floraison. Du tout début floraison à la fin du remplissage de la graine, le tournesol doit consommer 230 mm d’eau pour assurer un rendement de 30 q/ha. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée à cette période, lorsque la réserve en eau du sol est épuisée. Les essais et les observations en culture ont montré des gains moyens de l’ordre de 8 q/ha pour des apports de 100 mm avec une irrigation bien gérée.
Rendement du tournesol (q/ha) et intensité de la sécheresse estivale
Niveau de remplissage de la réserve d'eau utile du sol le 21 juillet en %
Lors d'années humides (2007 ou 2011), les rendements nationaux ont pu atteindre 27 q/ha
Lors d'années sèches (2006 ou 2010), les rendements moyens ont stagné à 22-24 q/ha.
Un à trois tours d'eau suffisent
Le tournesol irrigué présente deux atouts majeurs particulièrement intéressants lorsque l’eau disponible pour l’irrigation est limitée ou lorsque le calendrier d’irrigation de l’exploitation est chargé :
- de faibles volumes d’eau requis : 30 à 120 mm d’eau d’irrigation suffisent ;
- une période d’irrigation centrée sur juillet et début août.
Débuter l’irrigation suivant l’état végétatif du tournesol
Le choix de la date de début d’irrigation dépend de l’état de croissance végétative du tournesol avant la floraison et de l’état des réserves en eau du sol. Il est en effet nécessaire d’éviter l’exubérance des plantes avant la floraison : l’efficacité des arrosages s'en trouve améliorée. Arrêter l’irrigation quand le dos du capitule vire du vert au jaune citron.
Pilotage de l'irrigation
| Croissance au stade bouton | A disposition : | ||
| 1 tour d'eau 30/40 mm | 2 tours d'eau 60/80 mm | 3 tours d'eau 90/120 mm | |
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Faible à modérée
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Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent |
Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent Fin floraison |
Sols superficiels : Bouton étoilé Début floraison Fin floraison* Sols profonds : Début floraison Fin floraison 10 jours plus tard |
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Normale à exubérante
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Fin floraison |
Fin floraison 10 jours plus tard |
Ne pas dépasser 2 tours d'eau |
En sol profond, l’irrigation est justifiée uniquement en année sèche. Un tour d’eau en fin floraison est conseillé.
* Dans le Sud-Est (vallée du Rhône et bordure méditerranéenne), la forte évapotranspiration et la faible pluviométrie justifient souvent un tour d’eau supplémentaire 10 jours après la fin de la floraison.
Après la première irrigation, la durée du tour d’eau recommandée est d’une dizaine de jours, tant qu’il ne pleut pas. Après une pluie, décaler le tour d’eau d’un jour par tranche de 5 mm. Préférer des doses de 30-35 mm à chaque tour d’eau à des apports plus faibles et plus rapprochés.
Attention au sclérotinia et au phomopsis
- Ne pas irriguer en pleine floraison si le temps est humide, pour éviter les attaques de sclérotinia du capitule.
- Veiller particulièrement au phomopsis en choisissant une variété très peu sensible ou peu sensible, protégée si nécessaire par un traitement en végétation.
Fertilisation du tournesol: diagnostic foliaire des carences
Le diagnostic est à réaliser en début de floraison
L'analyse de la teneur en éléments minéraux du tournesol constitue un bon indicateur de l'état nutritionnel des plantes. Il est nécessaire d'envoyer au laboratoire un échantillon d'au moins 500 grammes de feuilles fraîches en sac papier.
Les teneurs optimales en éléments minéraux figurant dans le tableau ci-dessous s'appliquent pour un diagnostic foliaire réalisé au début de la floraison sur les 5 et 6ème feuilles numérotées à partir du capitule.
Il est toujours préférable de réaliser les analyses par couple (un échantillon de feuilles prélevées sur des plantes présentant des symptômes et un échantillon de feuilles prélevées sur des plantes saines de croissance sensiblement équivalente). Dans ce cas, le diagnostic peut être réalisé à tout stade.
Coût moyen d’un diagnostic foliaire au SAS laboratoire :
- 3 éléments (N, P, K) : environ 60 € HT
- 6 éléments (N, P, K, Ca, Mg,Na) : environ 65 € HT
- 11 éléments (N, P, K, Ca, Mg, Cu, Zn, Mn, Fe, Bo, Na) : environ 70 € HT
Exemple de laboratoire pratiquant ce type d'analyses :
AUREA
270, avenue de la Pomme de Pin
45160 ARDON
https://aurea.eu/
Teneurs optimales en éléments minéraux dans les feuilles au début de la floraison
| Eléments majeurs et mineurs |
Teneurs optimales (en % de la matière sèche) |
| Phosphore (P) | 0.3 - 0.5 |
| Potasse (K) | 3 - 4.5 |
| Calcium (Ca) | 0.8 - 2 |
| Magnésium (Mg) | 0.3 - 0.8 |
| Soufre (S) | 0.15 - 0.2 |
| Oligo-éléments |
Teneurs optimales (en ppm de matière sèche) |
| Fer (Fe) | 80 - 120 |
| Cuivre (Cu) | 10 - 20 |
| Zinc (Zn) | 30 - 80 |
| Manganèse (Mn) | 25 - 100 |
| Bore (B) | 35 - 100 |
| Molybdène (Mo) | 0.4 - 1 |
Fertilisation du tournesol: carences en molybdène
Molybdène
Dans les sols très acides (pH inférieur à 6) on peut observer des carences en molybdène : les feuilles de couleur vert-jaune citron présentent une forme de cuillère avec les bords du limbe nécrosés marron clair (voir photo). En général, les symptômes sont légers et disparaissent rapidement sans qu’il soit nécessaire d’intervenir.
Carence en molybdène (feuilles en forme de cuillère), souvent confondue avec celle en potasse.
Attention, des confusions sont possibles avec une déficience en potasse, mais les symptômes interviennent généralement dès l’apparition des premières feuilles pour le molybdène et plus tard pour la potasse.
En présence de tels symptômes, une pulvérisation avec une solution à base de molybdène (10-20 g/ha) donne de bons résultats.
Dans les parcelles où l’on observe de telles carences, il est nécessaire de contrôler le pH du sol avec une analyse de terre : si le sol s’avère acide, réaliser un apport d’amendement basique.
Privilégier une fertilisation azotée en végétation plutôt qu'au semis du tournesol
En zones vulnérables, se référer aux arrêtés préfectoraux
Dans tous les cas, respecter strictement les réglementations en vigueur, notamment les arrêtés préfectoraux en zones vulnérables*. Les arrêtés préfectoraux diffèrent d'une région à une autre, dans les méthodes de calcul et les grilles de références.
* Liste des communes en zone vulnérable : voir le site de votre Chambre d'agriculture, DREAL ou DRAAF.
Raisonner la fertilisation azotée du tournesol
Les besoins en azote du tournesol sont modérés. Ils sont proportionnels au rendement à raison de 4,5 kg d'azote absorbé par quintal. Au delà de 150 kg d'azote absorbés/ha, l'azote n'est plus limitant.
Bien enraciné, le tournesol mobilise l’azote minéral des couches les plus profondes du sol qui lui fournit alors une grande partie de ses besoins, voire la totalité. La fertilisation azotée vise à compléter les fournitures du sol, si nécessaire, afin de satisfaire les besoins de la plante.
Pour déterminer la dose d'azote à apporter, il existe deux méthodes :
- l'estimation des besoins à partir des reliquats et de l'objectif de rendement (méthode du bilan)
Privilégier une fertilisation azotée en végétation plutôt qu'au semis
Un apport d'azote en végétation est souvent mieux valorisé qu'un apport au semis car il est mieux synchronisé avec la période de besoin maximum de la culture.
Pour apporter l’azote en végétation sans risque, utiliser une forme solide (ammonitrate ou urée), par temps sec, avant le stade 14 feuilles.
L’application de solution azotée est déconseillée ; elle n’est possible qu’en équipant le pulvérisateur de pendillards. Cet équipement évite de brûler les boutons dans le cas du report de l'intervention au delà du stade "14 feuilles'' (en raison par exemple de contraintes de temps de travail ou météorologiques).
Eviter les excès d'azote
- ils favorisent l'exubérance de la végétation, le développement des maladies (sclérotinia, phomopsis, botrytis) et la verse, ce qui pénalise le rendement ;
- ils abaissent la teneur en huile des graines d'un demi point pour 50 unités en trop, ce qui pénalise la qualité de la récolte. La teneur en acide oléique n'est pas affectée.
En revanche, quand on n'apporte pas d'engrais, ou trop peu là où il aurait fallu en fournir plus, on perd du rendement à cause des carences en azote (nombre de graines réduit et déficience photosynthétique)
Estimation des besoins à partir des reliquats et de l'objectif de rendement
En zone vulnérable vis à vis de la teneur en nitrate des eaux, respecter les arrêtés préfectoraux établissant les référentiels régionaux de mise en œuvre de l'équilibre de fertilisation azotée.
| Dose d'azote à apporter | |||
| Objectif de rendement | |||
| 25 q/ha (sol superficiel) (1) | 35 q/ha (sol profond) (2) | ||
| Reliquat d'azote minéral dans le sol au semis | faible (30 u) | 40 à 80 u | 80 à 100 u |
| moyen (60 u) | moins de 40 u | 40 à 80 u | |
| elevé (90 u) | 0 u | moins de 40 u | |
(1) argilo-calcaire superficiel, sol sableux, cranette
(2) limon, limon argileux, argile limoneuse, craie.
Si la minéralisation est forte, choisir la valeur basse de la fourchette et inversement. Les reliquats d'azote au semis se mesurent en prélevant des échantillons de sol à différentes profondeurs, par exemple par couche de 30 cm d'épaisseur jusqu'à 90 cm, voire 120 cm pour les sols les plus profonds. Ils peuvent être estimés à partir des résultats mesurés chaque année sur des réseaux de parcelles de référence ou calculés grâce à des logiciels de fertilisation azotée.
Fertilisation du tournesol: carences en molybdène et en magnésium
Molybdène
Carence en molybdène (feuilles en forme de cuillère), souvent confondue avec celle en potasse.
Dans les sols très acides (pH inférieur à 6) on peut observer des carences en molybdène : les feuilles de couleur vert-jaune citron présentent une forme de cuillère avec les bords du limbe nécrosés marron clair (voir photo). En général, les symptômes sont légers et disparaissent rapidement.
Attention, des confusions sont possibles avec une déficience en potasse, mais les symptômes interviennent généralement dès l’apparition des premières feuilles pour le molybdène et plus tard pour la potasse.
En présence de tels symptômes, une pulvérisation avec une solution à base de molybdène (10-20 g/ha) donne de bons résultats.
Dans les parcelles où l’on observe de telles carences, il est nécessaire de contrôler le pH du sol avec une analyse de terre : si le sol s’avère acide, réaliser un apport d’amendement basique.
Magnésium
Carence en magnésium due à un sol sableux
Le tournesol absorbe 90 kg/ha de magnésium mais en exporte peu. Il est utile de connaître sa teneur dans le sol pour prévenir d’éventuelles carences par des apports appropriés.
La carence en magnésium se caractérise par une chlorose internervaire des feuilles qui affecte l'ensemble du limbe. Ce dernier, épaissi et cassant, prend un aspect gaufré. Les chloroses magnésiennes affectent tout d'abord les feuilles de la base puis progressent vers les jeunes feuilles.
En cas d'observation des symptômes de carence, effectuer une analyse pour vérifier la teneur du sol.
Ne pas confondre avec les symptômes de vertilicilium.
Tournesol touché par verticilium
Fertilisation du tournesol: optimiser la fertilisation phosphatée et potassique
40 u P2O5 et 40 u K2O pour un rendement de 35 q/ha
Si l’on souhaite couvrir les exportations, pour un rendement de 35 q/ha, il faut apporter environ 40 unités d’acide phosphorique et 40 unités de potasse.
Le blocage de la fertilisation phospho-potassique sur les têtes de rotation n’est plus conseillé par le COMIFER (Comité français d'études et de développement de la fertilisation raisonnée). Il est préférable d’apporter les éléments phospho-potassiques nécessaires à chaque culture.
Gestion de la fertilisation phosphatée et potassique
| P2O5 | K2O | |||||
| Objectif de rendement | sol à faible teneur | sol à teneur moyenne | sol à teneur élevée | sol à faible teneur | sol à teneur moyenne | sol à teneur élevée |
| 25 q/ha | 40 u | 30 u | 0 u | 40 u | 30 u | 0 u |
| 35 q/ha | 60 u | 40 u | 0 u | 60 u | 40 u | 0 u |
En l’absence d’apport en année n-1 ou n-2, les quantités peuvent être augmentées de 10 u de P2O5 et de 20 u de K2O.
En cas d’exportations des pailles de céréales avant la culture, rajoutez à ces chiffres, et seulement en sols pauvres, 10 à 20 u de P2O5 et 30 à 40 u de K2O.
Se référer aux grilles diffusées par le COMIFER.
Pas d’intérêt particulier de la localisation
La localisation d’engrais PK sur tournesol n’apporte pas d’avantage par rapport aux applications en plein. Toutefois cette technique peut être utilisée sans inconvénient (même dose qu’en plein).
Attention aux impasses !
Selon l'enquête 2017 de Terres Inovia sur les conduites du tournesol, il y a encore 45% des surfaces de tournesol qui ne reçoivent pas de PK. Les doses moyennes apportées sont de 49 kg/ha de P2O5 (contre 56 kg/ha en 2011 et 51 kg/ha en 2013) et 51 kg/ha de K2O (contre 58 kg/ha en 2011 et 52 kg/ha en 2013).
Le tournesol est une plante considérée comme peu exigeante en phosphore et moyennement exigeante en potasse. Ces éléments combinés aux prix élevés des fertilisants phospho-potassiques peuvent inciter à généraliser les impasses.
Attention, faire des impasses sur une culture doit se faire en connaissance de cause. Il est donc important de réaliser des analyses de sol pour prendre la bonne décision.
Chaque année, quelques parcelles carencées sont observées. Les carences phospho-potassiques freinent la croissance végétative de la plante et limitent son potentiel de rendement.
Carence en potasse sur jeune plante à ne pas confondre avec celle en molybdène.
Les carences sont possibles :
- si les teneurs du sol en élément phospho-potassique sont trop faibles par rapport au besoin de la plante,
- en cas d'enracinement médiocre et de disponibilité en eau limitante.
Fertilisation du tournesol: carence en bore, intervenir préventivement en cas de risque
Le bore est un oligo-élément essentiel pour le tournesol : il en absorbe plus de 400 g/ha dont 80 % entre les stades “5 paires de feuilles” et “bouton floral” (E4). La carence s'exerçant avant que les symptômes ne se manifestent, il est inutile d'intervenir après leur apparition car il n'y a pas d'action curative.
Dans le sud de la France, les conditions chaudes fréquentes dès le mois de juin perturbent souvent l’assimilation du bore et provoquent l'apparition de carence avec des conséquences parfois lourdes : jusqu'à 10 q/ha et 5 points d'huile en moins !
Dans les situations à risque, intervenir préventivement
Pour limiter les risques de carence en bore liée à un mauvais enracinement, éviter les tassements excessifs, par exemple suite à de trop fréquents passages d’outils ou à un travail du sol en conditions humides.
Le recours à l’irrigation en cas de sécheresse favorise l'absorption du bore et peut limiter l’apparition de carence.
En végétation, privilégier les apports de bore au début de la période de ses besoins, entre le stade 10 feuilles et le stade limite passage du tracteur (le tournesol mesure 55 à 60 cm).
Les solutions à base d'acide borique, moins chères, sont aussi bien assimilées par la plante que les formes plus élaborées.
Apports conseillés en cas de risque de carence
Dernière mise à jour : mars 2018
| Apport | Stade | Forme | Dose de bore (B) |
| Au sol | Incorporer ou pas avant le semis, comme un herbicide (1) |
Solide, incorporer à la fumure classique Classique |
1,2 kg/ha(3) |
| En application foliaire | Entre les stades "10 feuilles" et LPT (1) (2) | Liquide : apporter au moins 200 l/hade bouillie | 300 à 500 g/ha (3) (4) |
(1) Peut être réalisé à l'occasion du désherbage ou de l'application du fongicide.
(2) LPT : limite de passage du tracteur. Le tournesol mesure 55 à 60 cm.
(3) Chélal B : 250 g B/ha au sol - 200 g B/ ha en application foliaire (données firme).
(4) Soit environ 3 l de produit liquide à 150 g/l de bore
Des risques de carence en rotation courte, sur sols légers ou très calcaires
Facteurs de risque :
- les sols légers (sables, boulbènes, argilo-calcaires, etc.),
- les sols calcaires (plus de 5 % de calcaire total),
- les sols où des carences en bore ont été observées au cours des années antérieures,
- les sols compactés pénalisant l'enracinement.
3 facteurs aggravants sont observés assez fréquemment dans les conditions de culture du tournesol dans le Sud-Ouest et en Poitou Charentes :
- les chocs thermiques (températures supérieures à 30°C) entre le stade 10 feuilles et le début de la floraison,
- les conditions sèches entre le stade 10 feuilles et le début de la floraison,
- le retour fréquent du tournesol dans les rotations (un an sur deux ou trois) sans apport de bore.
- Ils peuvent conduire à l'expression marquée de carence en bore y compris dans des sols profonds.
Les symptômes de carence en bore
La carence s’exprime sur les feuilles du tiers supérieur de la plante, 10 à 15 jours après un défaut d’alimentation, par un gaufrage puis une décoloration et une grillure sèche de la base du limbe (zones internervaires, côté pétiole). La surface foliaire, essentielle au remplissage des graines, est alors réduite.
Dans les cas graves, des crevasses transversales avec émission de gomme conduisent parfois au cisaillement de la tige et à la chute du capitule, dès le stade bouton dégagé. Des graines vides peuvent également être observées.
Des déficiences précoces (lors de l'initiation florale) peuvent entraîner des malformations de capitules (fleurs ligulées ou bractées au centre du capitule).
1. Grillure de la base du limbe - 2. Cisaillement de la tige
Risques de confusion
- Symptômes de sécheresse : les bords du limbe sont alors flétris.
- Dégâts liés au vent : couleur vert foncé.
- Maladie (phomopsis) : attaque à partir du bord du limbe en suivant une nervure.
L'analyse de terre pour une évaluation précise du risque
Pour évaluer le risque, l'analyse de terre est la méthode la plus précise. Avant d'effectuer cette analyse, vérifier que la carence n'est pas liée à un mauvais enracinement. En l'absence d'analyse, le traitement est conseillé, surtout dans les situations à risque décrites ci-dessus.
Attention, le risque d’observer au moins un facteur aggravant peut conduire à fertiliser en bore des parcelles situées en sol profond et moyennement profond.
| Type de sol* | Calcaire actif | pH eau | Valeur en dessous de laquelle il existe un risque de carence en bore (ppm) | ||
| Méthode d'extraction à l'eau chaude | Méthode CaC12 (COFRAC) | ||||
| Non calcaire (moins de 5% de calcaire total) | Argile ou limon | - | moins de 7 | 0,2 | 0,12 |
| plus de 7 | 0,5 | 0,30 | |||
| Sable | - | moins de 7 | 0,3 | 0,18 | |
| plus de 7 | 0,6 | 0,36 | |||
| Calcaire (plus de 5% de calcaire total) | moins de 10% | - | 0,3 | 0,18 | |
| plus de 10% | - | 0,5 | 0,30 | ||
* Le risque est accru sur sols légers, filtrants, à teneur en éléments grossiers + sables fins, supérieure à 15-20%.