Désherbage

Désherbage mécanique ou mixte du colza avec la houe rotative

La houe rotative, possible mais très technique

houe rotative dans colza

Avantages et inconvénients de la houe rotative

Constituée de roues dentées qui frappent le sol à haute vitesse et arrachent les adventices, la houe rotative comme la herse étrille désherbe toute la surface du sol, sans contrainte d’écartement de semis. Malgré une largeur inférieure à la herse (de 4.70 m à 6 m en général, voire 9 m), la houe permet des débits de chantiers élevés grâce à une vitesse de passage élevée (15 à 18 km/h). La houe peut être utilisée pour d’autres fonctions (écroûtage par exemple). La houe est très sélective du colza. Son utilisation est possible après un passage pluvieux dès lors que la terre ne colle plus aux roues du tracteur.

Les principales limites de cet outil sont un investissement élevé et un créneau d’efficacité étroit : passé le stade de 2-3 feuilles du colza, il est très difficile de détruire les adventices avec cet outil car elles sont alors généralement trop développées.

Comment passer la houe rotative ?

Le réglage de l’agressivité de la houe se fait uniquement avec la vitesse d’avancement de l’outil (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune) et la profondeur de travail (on peut descendre un peu plus lorsque la culture est plus enracinée et plus développée).

Pour un bon passage, il faut :

  • une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
  • des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
  • une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
  • une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
  • une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture

Pour obtenir la meilleure efficacité, la houe rotative est préconisée à des stades précoces : du stade de germination à 3 feuilles du colza. En effet, elle peut se passer en aveugle, c’est-à-dire en prélevée, ce qui permet de déraciner les jeunes adventices en train de germer suite au passage du semoir de la culture. Ensuite, les passages possibles à tous les stades jusqu’à 3 feuilles du colza permettront de continuer à déraciner les jeunes levées d’adventices.

passage houe rotative dans colza

Pour une bonne réussite, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. Cet outil est particulièrement adapté aux sols limoneux.

Quels résultats ?

La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente. Et ce d’autant plus pour la houe que pour la herse. Ainsi, l’efficacité de la herse reste bonne jusqu’au stade 4 feuilles des adventices, tandis que celle de la houe est valable jusqu’à 2 voire 3 feuilles.

Efficacité de la herse et de la houe selon le stades adventices

  Germination Cotylédons 2 feuilles 3 feuilles 4 feuilles 5 feuilles
Herse +++ +++ +++ +++ +++ --
Houe +++ +++ +++ - --- ---
Condtion favorable +++
Condition peu défavorable -
Condition moyennement défavorable --
Condition très défavorable ---

L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.

L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.

Dans les essais Terres Inovia, l’efficacité de la houe rotative semble moins aléatoire que celle de la herse étrille (écarts-types plus faibles sur houe rotative que sur herse étrille).

Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.

Pour en savoir plus, consulter les articles sur :

-Le désherbage mécanique général

-La herse étrille

-La bineuse

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Implantation Automne Désherbage Colza Colza Colza Colza colza désherbage mixte désherbage mécanique colza houe rotative houe rotative colza utilsation houe rotative Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr)

Désherbage mécanique ou mixte du colza avec herse étrille

La herse étrille, agressive pour les jeunes plantules

herse étrille désherbage mécanique

Intérêts de la herse étrille

La herse-étrille présente plusieurs avantages dont celui d’un débit de chantier important grâce à une largeur de travail conséquente (12 m de large, voire 24 m) et une vitesse de passage élevée (4 à 8 km/h).
Elle ne nécessite pas un matériel de semis spécifique et l’investissement est assez limité.

La herse étrille peut apporter des solutions contre certaines flores qu’il est difficile de détruire chimiquement, sauf si l’infestation est trop importante. On observe en effet que ces outils sont capables de détruire les géraniums et les crucifères adventices lorsque l’intervention est précoce.

Comment passer la herse étrille ?

La herse étrille est équipée de dents longues et souples dont l’agressivité et les vibrations déracinent les plantules. Toute la surface de la parcelle est travaillée. Le réglage de l’agressivité de la herse est possible en jouant sur l’inclinaison des dents (plus les dents sont verticales, plus l’agressivité est forte), la profondeur de travail et la vitesse d’avancement (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune).

Pour un bon passage, il faut :

  • une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
  • des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
  • une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
  • une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
  • une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture

La herse étrille peut se passer en aveugle, c’est-à-dire en prélevée, ce qui permet de déraciner les jeunes adventices en train de germer suite au passage du semoir de la culture. Ensuite, on peut la passer au stade 3 feuilles du colza avec prudence ou bien à partir de 4 feuilles jusqu’au stade rosette.

Stades d’intervention en colza :

passage herse étrille dans colza

Les passages de herse entre les stades "cotylédons" et "2 feuilles" du colza sont à proscrire. Par ailleurs, il est recommandé de tenir compte, lors du semis du colza, d’une perte de pieds oscillant entre 9 et 15% à chaque passage de l’outil. Ajuster la densité de semis à la tactique envisagée.

Pour une bonne réussite, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. En limon battant, cet outil est délicat à utiliser même en conditions sèches car son agressivité ne suffit pas pour briser la croûte de battance.

Les réglages de l’outil conditionnent l’efficacité. Il faut trouver le compromis « efficacité/sélectivité ». Sur adventices plus développées dans un colza lui aussi plus développé, les outils peuvent être réglés de façon plus agressive pour une meilleure efficacité sans mettre en cause la sélectivité. Les réglages peuvent être assez fastidieux dans les sols hétérogènes.

Quels résultats ?

La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente.

efficacité herse étrille dans colza

L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.

L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.

Efficacité de la herse étrille selon le stade des adventices au moment du passage

  Efficacité par passage (% de destruction des adventices)
Stade de l'adventice zone observée min max moy Nombre d'observations

≤ 2 feuilles

inter-rang + rang 0% 89% 50% 14
> 2 feuilles inter-rang + rang 0% 92% 25% 19

Efficacité de la herse étrille selon le type d’adventice

  Efficacité du passage (% de destruction des adventices)
Adventice zone observée min max moy nombre d'observations
Graminées inter-rang + rang 0% 100% 50% 17
Dicotylédones inter-rang + rang 35% 89% 64% 18

 

Itinéraires de désherbage mixte

En situation de faibles pressions en dicotylédones et en graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :

dicotylédones : parcelles sans difficultés

NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.

En situation de forte pression en dicotylédones mais faible pression de graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :

Dicotylédones : fortes difficultés

NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.

En situations de forte pression graminées (et de pression dicotylédones faible ou forte), la propyzamide est de toute façon indispensable. Par conséquent le désherbage mécanique n’apporte pas spécialement de plus-value par rapport à la propyzamide donc dans ces situations de fortes pressions graminées, l’insertion du désherbage mécanique n’est pas spécialement conseillée.

Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.

Pour en savoir plus, consultez nos articles sur :

-Le désherbage mécanique général

-La houe rotative

-La bineuse

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Désherbage mécanique ou mixte du colza avec binage

Pourquoi biner ?

Par rapport à la herse étrille et la houe rotative, la bineuse est efficace contre des mauvaises herbes plus développées donc son utilisation se fera à des stades de développement plus tardifs.

Le binage complète efficacement l'action des herbicides. C’est particulièrement vrai en présence d’adventices difficiles ou qui n’ont pas été contrôlées par les programmes mis en œuvre (spectre d’efficacité insuffisant, conditions sèches après l’application).

bineuse dans colza

Le binage est réalisable à partir de 3 feuilles du colza avec des protèges plants et une vitesse faible (environ 4 km/h), ou de 4 feuilles à la reprise de végétation de sortie d’hiver sans protèges-plants. En avançant dans le cycle on peut se permettre d’augmenter la vitesse de passage (jusqu’à 10 km/h).

Pour une bonne réussite du binage du colza, il faut en amont soigner la préparation du sol, bien entendu prévoir un grand écartement (au moins 40 cm) et exclure les parcelles à gros cailloux. Penser à intervenir tôt en début d’automne. Pour passer au bon moment, observer très régulièrement la dynamique de levée des adventices. Le sol doit être ressuyé et le temps séchant les jours suivants pour éviter que les mauvaises herbes ne se repiquent. Un second binage peut s’envisager si besoin en entrée ou sortie hiver. Adapter alors la profondeur de travail, le choix des dents et socs au comportement du sol.

schema bineuse sur colza

La bineuse est équipée de socs (plats ou en forme de pattes d’oie) qui sectionnent les racines des mauvaises herbes présentes dans l’inter-rang. Par projection de terre au pied des plantes, les adventices présentes sur le rang peuvent être étouffées (fonction buttage), lorsque les disques protège-plantes sont relevés. Les lames « Lelièvre » et les moulinets (doigts kress par exemple) permettent de se rapprocher le plus possible du rang. Il existe différents systèmes de guidage.

 

Quels résultats ?

L’efficacité du binage est conditionnée par

  • l’état du sol, qui doit être sec lors du passage de la bineuse,
  • le stade des adventices, qui doivent être jeunes,
  • la météo qui doit être clémente les 3-4 jours suivant l'intervention pour que les adventices sèchent rapidement après le passage de l'outil.

L’efficacité dans l’inter-rang est très bonne sur des mauvaises herbes jeunes (jusqu’à 3-4 feuilles pour les dicotylédones et avant tallage pour les graminées) ; si les adventices sont plus développées l’efficacité du binage sera moyenne. Sur le rang, l’efficacité est nulle mais si la vitesse du passage est élevée il peut y avoir une certaine efficacité par buttage de terre ou grâce aux éléments comme les moulinets ou les lames Lelièvre.

efficacité bineuse sur colza

Données Terres Inovia 1993 à 2014

Les performances du binage sont très variables, de 50 à 100 % sur dicotylédones. L’efficacité est comparable sur graminées mais les résultats sont plus aléatoires et, au-delà de 4-5 feuilles, leur destruction est plus difficile. Si l’efficacité du binage en pourcentage de destruction est parfois jugée moyenne, il ne faut pas oublier que les adventices restantes sont affaiblies, ce qui handicape leur développement ultérieur et leur faculté à produire des semences.

Efficacité de la bineuse selon le type d’adventice

  Efficacité par passage (% de destruction des adventices)
Adventice zone observée min max moy Nombre d'observations
Graminées inter-rang 34% 100% 72% 10
rang 0% 72% 34% 10
inter-rang + rang 4% 100% 54% 13
Dicotylédones inter-rang 64% 96% 82% 37
rang 0% 81% 31% 37
inter-rang + rang 30% 100% 63% 72

La notation effectuée sur le rang prend en compte la zone non travaillée par les dents, de la bineuse (environ 10 cm de part et d'autre de la ligne de semis).

Itinéraires techniques mixtes combinant bineuse et herbicides

La technique "herbisemis puis binage" réduit les quantités d’herbicides à l’hectare

herbisemis

Le binage peut s’associer à un désherbage chimique de prélevée sur le rang au moment du semis (c’est l’HERBISEMIS). Ainsi la surface pulvérisée diminue de 2/3. La complémentarité herbisemis (traitement sur le rang) et binage (lutte mécanique dans l’interrang) est une des techniques de désherbage mixte. La technique a montré de bonnes performances technico-économiques pour le désherbage car l’efficacité, même si légèrement inférieure à un traitement en plein, est satisfaisante sur les flores du colza et l’IFT herbicide est diminué. La combinaison désherbage chimique de prélevée localisé au semis (herbisemis) et binage est donc une piste intéressante.

 

Performances de différentes stratégies alternatives avec binage testées par Terres Inovia (en % de destruction des adventices, toutes espèces confondues) :

efficacité globale toutes adventices confondues

"référence chimique" : programme à base de produit de prélevée du colza (type COLZOR, NOVALL…)
"référence chimique allégé" : intègre soit une réduction de dose de traitement de prélevée soit une substitution du traitement de présemis par le binage

Si le binage seul reste souvent insuffisant, plusieurs essais montrent que les programmes de désherbage intégrant l'herbisemis (herbicide de prélevée sur le rang puis binage) donnent d’aussi bons résultats que les programmes chimiques classiques. L’intérêt de cette technique « combinée » réside aussi dans la possibilité de raisonner en post-levée. Il est possible de ne pas intervenir mécaniquement si l’état de salissement de la parcelle ne le justifie pas. Il faut noter que le colza dispose d’une capacité naturelle d’étouffement qu’il est judicieux de mettre à profit dans la lutte contre les adventices.

Cette technique est possible sur toutes les parcelles cultivées avec un inter-rang large (idéal à partir de 45 cm). Plus l’écartement est important, plus la quantité d’herbicides est réduite. Il est nécessaire d'équiper le semoir d’un kit de pulvérisation pour le désherbage localisé.

Vidéos sur l’herbisemis :

- RMT FLORAD

- La conjonction de leviers techniques : la démarche gagnante pour diminuer l'usage d'herbicides sur maïs

- Avantages de l'herbisemis

 

La technique « pulvérisation localisée d’herbicide sur le rang puis binage » est pertinente

La pulvérisation localisée sur le rang au moyen d’une rampe grande largeur adaptée (de type Maréchal) puis binage dans l’inter-rang a été évaluée par le projet Ecophyto II du nom de PLEVOP (Pulvérisation Localisée En Végétation sur Oléagineux et Protéagineux), financé par l’OFB. La rampe de pulvérisation MARECHAL permet de ne traiter que 44% de la surface (soit 20cm sur le rang, pour un écartement de 45 cm).

Des essais sur colza réalisés en Lorraine par Terres Inovia entre 2017 et 2020, en collaboration avec la Coopérative Agricole Lorraine, ont montré que la technique de désherbage mixte (herbicide localisé sur le rang puis binage) en post-levée du colza était tout à fait pertinente et semblable à un traitement en plein, à condition de pouvoir biner au moins 1 fois. En effet, l’efficacité moyenne à mauvaise de la modalité « traitement localisé non biné » montre l’importance du binage pour atteindre un désherbage satisfaisant sur toute la surface.

 

Quel guidage en pratique ?

Différents modes de guidage de la rampe (GPS, trace, caméra…) ont été testés. Il s’avère que sur des terres à colza qui peuvent être parfois irrégulières, le guidage trace n’est pas toujours adapté. Les guidages par caméra et par GPS sont bien adaptés et satisfaisants. Cependant, le guidage caméra étant plus coûteux que le guidage GPS, ce dernier semble suffisant.

Calculer les doses d’eau et de produit pour un traitement localisé sur le rang, un casse-tête ?

Terres Inovia, en partenariat avec AgroSupDijon et la société SUDUINNOV, a conçu une application smartphone android qui permet de calculer les réglages optimums d’une pulvérisation localisée efficace (choix de la buse, angle, volume, quantité de produit, vitesse, etc…) en fonction de la culture et de son stade (hauteur, largeur de la biomasse de la culture, etc…). Les paramètres de sortie sont, selon le choix de l’utilisateur : le volume ou la vitesse ou le débit (choix de la buse). L’Outil d’Aide à la Décision calcule aussi le gain de produit phytosanitaire non pulvérisé en %.


Accessible sur PlayStore, son nom est PréciLoc

 Télécharger l'application sur Google Play Store

 

Les agriculteurs/expérimentateurs peuvent l’utiliser facilement au champ. Selon leur souhait, plusieurs options de traitement sont possibles : traitement localisé sur l’ensemble du champ, traitement en plein sur les bords de champ et localisé pour tout le reste de la parcelle et enfin traitement en plein sur toute la surface. L’OAD calculera les doses de produit et les volumes d’eau correspondants. L’historique des pulvérisations est enregistré dans l’application et peut être réutilisé pour des traitements ultérieurs.

 

Finalement quels intérêts ?

Terres Inovia a également fait un bilan technico-économique de cette technique.

Sur la base du barème APCA 2017, la pulvérisation localisée avec une rampe Maréchal de 36 rangs qui fait 150 ha/an en moyenne (avec un tracteur de 120 CV qui fait 700h/an) coûte 23,8 €/ha, en prenant en compte les frais d’amortissement, d’entretien, de carburant et de main d’œuvre, tant pour la rampe que pour le tracteur.

Avec une hypothèse de coût moyen herbicide de 100 €/ha, la pulvérisation localisée, grâce au gain de produit non appliqué dans l’inter-rang, a un coût herbicide de 44€/ha puisque pour un écartement de 45 cm et une largeur de bande traitée de 20 cm, on ne traite que 44% de la surface. On obtient donc les comparaison de coûts suivantes :
 

Si on prend également en compte le temps de travail et le gain environnemental (IFT), la technique « pulvérisation localisée Maréchal puis binage » est intermédiaire et plutôt un bon compromis.

NB : le désherbinage, qui consiste à traiter sur le rang de la culture levée et à biner en même temps avec un seul et même outil (une désherbineuse), n’est pas conseillé car les conditions favorables à ces deux opérations sont rarement réunies : sol ressuyé et temps séchant pour le binage et hygrométrie suffisante pour le traitement avec absence de vent.

 

Pour plus de renseignements sur les résultats de ce projet

Voir le compte rendu

 

 

 

Itinéraires de désherbage mixte

En situation de faibles pressions en dicotylédones et en graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :

Dycotylédones : parcelles sans difficultés

NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.

En situation de forte pression en dicotylédones mais faible pression de graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :

Dicotylédones : forte pression

NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.

En situations de forte pression graminées (et de pression dicotylédones faible ou forte), la propyzamide est de toute façon indispensable. Par conséquent le désherbage mécanique n’apporte pas spécialement de plus-value par rapport à la propyzamide donc dans ces situations de fortes pressions graminées, l’insertion du désherbage mécanique n’est pas spécialement conseillée.

Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.

Pour en savoir plus, consulter les articles sur :

Le désherbage mécanique général

La herse étrille

La houe rotative

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Désherbage mécanique du colza

Tout ce qui peut contribuer à limiter l’usage des pesticides répond à des attentes environnementales et sociétales. Le désherbage mécanique présente une alternative ou un complément crédible aux herbicides et aux mesures agronomiques préventives.

La lutte mécanique se prépare dès le semis du colza (préparation du sol, compatibilité d'écartement entre semoir et bineuse, légère augmentation de la densité pour la herse, etc.)

Réaliser un désherbage mécanique

Réaliser un désherbage mécanique

En amont :

Soigner la préparation du sol et augmenter la profondeur et la densité de semis.

Au moment du passage :

Choisir d’intervenir tôt en début d’automne afin de viser des adventices jeunes. La houe et la herse sont efficaces qu’à des stades très précoces (fil blanc – cotylédon – 2 feuilles). La bineuse peut être efficace sur des adventices jusqu’à 3-4 feuilles.

Intervenir par temps séchant (la météo ne doit pas annoncer de pluie dans les jours suivants) et toujours sur un sol ressuyé.

Ajuster au mieux les réglages : adapter la profondeur de travail, l’inclinaison des dents de la herse et le choix des socs de la bineuse au comportement du sol (dureté et présence de cailloux notamment).

Ne pas hésiter à renouveler les passages pour détruire petit à petit la majorité des mauvaises herbes, mais également gérer les nouvelles levées.

Comparaison des outils de désherbage mécanique

Efficacités comparées des outils mécaniques (toutes situations pédoclimatiques confondues) :

schéma comparatif outils désherbage mécanique

La bineuse est légèrement plus efficace (rang et interrang confondus) que la herse étrille. La houe rotative a une efficacité décevante. Elle est cependant bien adaptée aux sols limoneux.

Du fait du système racinaire des graminées mieux ancré dans le sol que celui des dicotylédones à nombre de feuilles équivalent, les graminées sont plus difficiles à détruire avec les outils en plein (herse étrille et houe rotative) que les dicotylédones.

comparatif outils désherbage mécanique

Comparaison des coûts

Comparaisons de coûts économiques, temps de travaux et IFT de différents outils de désherbage mécanique

Comparaisons de coûts économiques, temps de travaux et IFT de différents outils de désherbage mécanique

 

Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.

 

Pour en savoir plus, consulter les articles sur :

-La herse étrille

-La houe rotative

-Le binage

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Leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza

La gestion des adventices commence bien avant le semis du colza

La clé de la réussite réside dans la mise en œuvre de méthodes préventives qui faciliteront la maîtrise des adventices en culture.

La combinaison de plusieurs techniques de lutte pour limiter la pression d'adventices doit être privilégiée.

tableau lutte adventices

Diversifier les rotations

La rotation de cultures diversifiées sur une même parcelle constitue un des leviers agronomiques les plus efficaces dans le cadre d’une gestion à long terme des adventices. En effet, chaque créneau de date de semis est favorable à des adventices dont les levées préférentielles coïncident avec celles des cultures (exemple : vulpin et blé d’hiver, géraniums et colza, sanve et pois de printemps, morelle et tournesol, etc). Varier les successions culturales dans les rotations permet donc de perturber la germination et la croissance des adventices.

Eviter les rotations courtes (colza-blé, colza-blé-orge, par exemple) qui aboutissent à la prédominance d’espèces spécialisées, calées sur les cycles culturaux.

Profiter des différentes familles chimiques disponibles.

Anticiper la gestion. Par exemple contrôler les géraniums dans les céréales ou durant l’interculture limitera le problème dans le colza.

Travailler le sol en interculture

Le travail du sol a des effets importants sur l’évolution de la flore adventice dans les systèmes de culture.

  • Effets directs (destruction de plantes en interculture).
  • Effets indirects sur le stock semencier présent dans les premiers horizons de sol (enfouissement ou remontée de graines, levée de dormance ou mise en dormance des graines, etc.).

Le labour permet de « tamponner » les évolutions de flore : s’il n’est pas trop dressé, il enfouit une grande majorité du stock semencier superficiel et remonte les graines jusqu’alors incapables de germer car trop profondes. Il élimine, par la même occasion les adventices levées. Les dicotylédones sont cependant pour la plupart assez persistantes dans le sol, ce qui fait que le labour n’est malheureusement pas le levier idéal pour les gérer.

Le déchaumage doit être réalisé avant la grenaison des adventices, par exemple dans la foulée de la récolte.
Il peut stimuler la levée groupée de certaines espèces (bromes, géraniums en août, vulpins en septembre-octobre), à la faveur d’un temps humide et doux dans les jours qui suivent l'opération. On obtient alors le résultat recherché par la technique du faux-semis.

Le faux-semis consiste à préparer un lit de semences fin et rappuyé très tôt avant le vrai semis, pour favoriser la levée des adventices. La destruction des adventices levées peut s'envisager de façon mécanique (outil de déchaumage, herse étrille) ou de façon chimique par un herbicide non sélectif. Sur le long terme, le faux-semis permet de réduire le stock semencier de la parcelle et peut s'avérer très utile sur les adventices problématiques en colza.

Période la plus appropriée au faux-semis

Période la plus appropriée au faux-semis

Le semis direct

Semis direct de colza

Semis direct de colza

Le semis direct du colza a montré de bons résultats sur les levées d’adventices dans la culture, qui sont réduites car la réduction du flux de terre provoque moins de germinations. Par exemple, le semis direct a permis de réduire 85 à 95% des levées de géranium dans le colza sur un ensemble d’essais Terres Inovia.

Pour réussir le semis direct du colza, aucun travail du sol ne doit être fait avant et un semoir à disques doit être utilisé avec une vitesse inférieure à 7km/h pour limiter le flux de terre (et donc réduire les risques de stimuler de nouvelles germinations d’adventices). Les chasse-débris sont indispensables pour « nettoyer » la ligne de semis et ainsi éviter le pincement des pailles dans le sillon qui gêne la germination des graines. Les disques limitent le flux de terre, évitant ainsi de provoquer de nouvelles levées d’adventices.

Un sol bien structuré sur l’horizon 0-20 cm est nécessaire pour bien réussir son semis direct et pour permettre un bon enracinement du colza. Le semis direct en colza nécessite donc de l’anticipation et une attention particulière pour éviter les tassements.

impact du semis direct sur géranium par rapport au travail du sol

Impact du semis direct sur géranium par rapport au travail du sol

Associer des plantes compagnes au colza

Semer le colza en association avec des légumineuses gélives compagnes permet de concurrencer le développement des adventices dans les situations à risque adventices faible à moyen. En effet, le meilleur ennemi de la mauvaise herbe (en plus de la matière active) est la biomasse aérienne du colza et des couverts. La compétition culture + couvert associé vis-à-vis des adventices est renforcée par l’association. A condition d’obtenir une levée précoce du colza associé (avant le 1er septembre), certaines plantes compagnes (comme le trèfle d’Alexandrie, la lentille, la vesce pourpre notamment) peuvent contribuer à gérer des adventices qui lèvent en décalé ou de façon échelonnée par rapport au colza (comme le gaillet, les matricaires, les véroniques, la capselle…) tout en diminuant les quantités herbicides anti-dicotylédones.

Les plantes compagnes associées au colza ne limitent pas les levées d’adventices. En revanche, elles contribuent à limiter leur croissance en biomasse (donc souvent leur nuisibilité et leur potentiel grainier) grâce à un taux de couverture colza + légumineuses plus élevé. L’effet est notable lorsque la biomasse aérienne fraiche (colza + légumineuses) dépasse 1,5 kg/m² en entrée hiver.

biomasse colza + couvert associé entrée hiver

L’association modifie peu le nombre d’adventices levées mais contribue à limiter leur développement (effet biomasse du colza complété).

Pour réussir cet effet du colza associé, les non-légumineuses sont à proscrire car elles présentent un risque de concurrence vis-à-vis du colza, sans avoir d’atout décisif en termes de concurrence des adventices. Il est conseillé également de choisir des plantes gélives pour éviter la concurrence entre le colza et les plantes compagnes. Pour concurrencer les mauvaises herbes dans le colza, les plantes compagnes les plus intéressantes sont la lentille, les vesces (vesce pourpre notamment) et le trèfle d’Alexandrie (type mono-coupe) car leur vitesse d’installation et leur port sont de bons atouts pour couvrir le sol. En respectant les dates de semis, le choix des espèces et les densités de semis conseillés, les légumineuses associées ne nuisent pas au colza durant l’automne car leur phase de croissance active est plus tardive que celle du colza. De plus elles utilisent préférentiellement l’azote de l’air grâce à la fixation symbiotique.

En résumé, pour maîtriser les dicotylédones en colza :

  • raisonner le désherbage tout au long de la rotation
  • renforcer la lutte contre ces espèces dans les céréales,
  • pratiquer les faux-semis, en particulier dans l’interculture colza-céréale,
  • ne pas exclure le labour occasionnel ou le binage,
  • réaliser un programme de désherbage bien adapté à la flore.

 

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Gestion des graminées hivernales

La pression des graminées hivernales comme le ray-grass, le vulpin, les bromes, la folle-avoine, la vulpie… est de plus en plus forte dans les cultures hivernales (céréales, colza…). Cela peut s’expliquer par le travail simplifié du sol, les rotations courtes hivernales (colza-blé-orge), le développement de la résistance aux herbicides…

graminées dans colza

Pour maîtriser les graminées, il faut donc :

  • raisonner le désherbage tout au long de la rotation
  • renforcer la lutte contre ces espèces dans les céréales,
  • pratiquer les faux-semis pour favoriser la levée avant le semis du colza ou du blé,
  • ne pas exclure le labour occasionnel ou le binage,
  • réaliser un programme de désherbage bien adapté à la flore.

Tableau leviers agronomiques

La rotation

L’introduction de cultures de printemps ou d’été dans la rotation limite les fortes infestations de graminées hivernales, car la période d’implantation de ces cultures n’est pas en phase avec les périodes préférentielles de levée de ces adventices, ce qui les défavorise (rupture du cycle). Par ailleurs la diversification des cultures offre une gamme d’herbicides efficaces plus large.

La stratégie antigraminées se raisonne à la rotation, en privilégiant un programme d'automne sur céréales et en s’appuyant sur la gamme d’anti-graminées foliaires (brome) et racinaires qu’offre le colza.

En colza, les antigraminées racinaires de postlevée sont à privilégier. En cas de forte pression, les programmes "prélevée" ou "présemis puis prélevée" sont conseillés. Des stratégies sont possibles en postlevée selon la résistance des graminées.

La stratégie chimique n’est pas efficace à elle seule, pour une gestion efficace, les mesures agronomiques doivent occuper une place de premier choix dans une stratégie globale et continue à l'échelle de la rotation.

Le labour

Le labour permet de « tamponner » les évolutions de flore : s’il n’est pas trop dressé, il enfouit une grande majorité du stock semencier superficiel, et remonte les graines jusqu’alors incapables de germer car trop profondes. Il élimine, par la même occasion, les adventices levées. Les graines de graminées perdent leur viabilité en profondeur beaucoup plus rapidement que les graines dicotylédones (leur Taux Annuel de Décroissance est bien plus élevé), si bien que le labour occasionnel (tous les 3-4 ans, avant une céréale de préférence) peut s’avérer intéressant comme stratégie d’épuisement progressif de certaines espèces : bromes, vulpins, ray-grass... Il réduit donc significativement leur stock semencier viable.

Attention cependant, le labour peut aussi favoriser la remontée de graines viables de géranium et de crucifères, non négligeables en colza.

schéma semencier colza

source ACTA

travail labour colza

Labour pour colza

Les systèmes en « non-labour continu » accentuent généralement les salissements de parcelles car ils concentrent les graines en surface, zone plus favorable aux germinations et levées. De plus, la présence de résidus couvrant le sol dégrade l’efficacité des herbicides racinaires. Dans ces systèmes, la maîtrise des adventices et en particulier des graminées reste possible mais nécessite une vigilance sans faille, et les échecs sont plus lourds de conséquences.

Le déchaumage et les faux-semis

Le déchaumage doit être réalisé avant la grenaison des adventices, par exemple dans la foulée de la récolte.
Il peut stimuler la levée groupée de certaines espèces (bromes, ray-grass fin août-septembre, vulpins en septembre-octobre), à la faveur d’un temps humide et doux dans les jours qui suivent l'opération. On obtient alors le résultat recherché par la technique du faux-semis.

En faisant lever les graminées en dehors des périodes de culture, les faux-semis permettent aussi de réduire leur stock semencier, en prenant soin bien sûr de détruire ces levées avant le semis de la culture suivante.

Schéma déchaumage colza

source : ACTA & RMT Florad

Pour réussir les faux-semis, le travail du sol doit être superficiel (pas supérieur à 5 cm de profondeur), affiné (très émietté) et bien rappuyé.

Cependant, la réussite du faux-semis est très dépendante de la météo ! Si une pluie est nécessaire pour favoriser la levée des adventices, ce sont cependant des conditions séchantes qui sont requises après la destruction mécanique des levées pour éviter que les graminées continuent de lever ensuite dans la culture.

Avant colza, il est plutôt conseillé de travailler le sol le moins possible avant le semis pour éviter d’assécher trop le sol. Un déchaumage juste après la récolte (pour profiter de la fraicheur du sol), plutôt superficiel et rappuyé, puis une destruction des graminées ou des repousses de céréales 15 jours après ou avant le semis du colza, peuvent suffire.

Après colza et avant une céréale, il y a davantage de temps pour réaliser les déchaumages et faux semis. Attention, les passages répétés d’outils légers superficiels (herse étrille) peuvent favoriser la formation d’une croûte de battance par un affinage excessif. Dans les sols fragiles (sols limoneux) préférer un déchaumeur à faible profondeur et finir avec un seul passage de herse étrille s’il y a lieu.

Mais aussi…

En céréales, le décalage de la date de semis a montré des résultats intéressants sur graminées (plus d'informations sur le site d'Arvalis ).

Et puis pour éviter de disséminer les graines de graminées et d’infester d’autres parcelles, récolter les parcelles les plus chargées d’adventices en dernier et prenez soin de bien nettoyer votre moissonneuse-batteuse.

récolte du colza

Récolte du colza

Lutte chimique

En forte pression, l’action de la propyzamide (Kerb Flo, etc.) ne suffit pas. Un contrôle préalable en présemis ou en prélevée est nécessaire. Miser sur la napropamide (type Colzamid 2 l/ha) en présemis, dont l’efficacité est régulière, ou sur des produits de prélevée de type Colzor Trio, Alabama ou Springbok, Novall et autres herbicides à base de métazachlore. L’efficacité est d’un bon niveau mais irrégulière en conditions sèches. Le programme le plus efficace intègre présemis et prélevée.

L’utilisation de ces herbicides limite le développement de résistance.

Les groupes HRAC (Herbicide Resistance Action Comittee) ont été créés pour faciliter cette gestion d’alternance : A, B, K3, etc. correspondant chacun à un mode d’action spécifique.

Gérer le rattrapage en prenant en compte le risque de développement des résistances

  Repousses de céréales
pas ou peu nombreuses (environ 5 plantes/m2) nombreuses (plus de 5-10 plantes/m2)
Ray-grass, résistant ou vulpin résistant, pratiques culturales à risque (1) propyzamide Antigraminées foliaire précoce (à dose repousses) puis antigraminées racinaire (2)
Ray-grass, vulpin et pratiques culturales à faible risque. Brome Antigraminées tout type (foliaire ou propyzamide) Antigraminées tout type

(1) cas type : forte pression graminées, rotation courte ou à forte dominance de cultures d'hiver, absence de labour et faux-semis peu fréquents. Pour en savoir plus : R-sim ou Arvalis.

(2) type propyzamide

L’action des antigraminées foliaires doit être durable (famille des “fop” type Pilot, famille de “dime” type Centurion 240EC ou Stratos). Ils peuvent permettre de sauver des situations délicates en colza (échec de la prélevée limitant le développement du colza en octobre) et certaines cultures ne peuvent être désherbées qu’avec ces produits (ex : lin). Dans les situations à risque de résistance et sur les cibles ray-grass ou vulpin, il est préférable de ne les utiliser qu’occasionnellement, en préalable d’une application de propyzamide. Dans le cas contraire, le risque de résistance est important, quelle que soit la molécule.

 

Les adventices citées dans cette page font l'objet d'informations complémentaires dans le site Infloweb. Cliquez sur leur nom pour ouvrir leur fiche dans cet outil.

Fiches : Brome stérile, Folle avoine, Pâturin annuel, Vulpie queue-de-rat, Vulpin des champs, Ray-grass

 

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Colza : lutter contre les géraniums

Reconnaître les géraniums

Identifier les différentes espèces de géraniums par l'observation de leur tige et de leurs feuilles.

Les adventices citées dans cette page font l'objet d'informations complémentaires dans le site Infloweb.

Une compétition importante et durable

géranium

De nombreuses parcelles de colza sont affectées par les géraniums.
Ils sont favorisés par des rotations courtes (colza/céréales), le non-labour et les rotations à base uniquement de cultures d'hiver. Leur nuisibilité peut être précoce en cas de fortes infestations, puis plus tardive par leur capacité à se développer dans le colza au printemps. Ils sont d’autant plus problématiques que les levées du colza sont lentes et leur population importante (sols de rendzines ou argilo-calcaires superficiels).
Dans les situations de conduites sans labour, les colzas ont souvent des croissances plus lentes et peuvent avoir du mal à jouer leur rôle d’étouffement qui contribue à limiter la compétition par les mauvaises herbes.

Des adventices de plus en plus problématiques

Les géraniums se retrouvent dans les situations critiques de rotations courtes du Centre, de l’Est, de Poitou-Charentes et de quelques secteurs du Sud-Ouest. Ils sont présents lorsque le colza est la tête de rotation quasi unique, surtout en technique sans labour.
Le géranium disséqué est abondant dans toutes les régions et est assez indifférent au pH du sol. Il se rencontre dans la plupart des cultures.
Le géranium mou, moins abondant, est assez commun sur toutes les cultures.
Les autres géraniums (tiges grêles et feuilles rondes) montrent une prédilection pour les rendzines mais se rencontrent également sur tous les sols avec des pH neutres.

Effets des techniques agronomiques sur les infestations de géraniums

La rotation

Les géraniums sont capables de lever toute l'année mais ils ont des préférences nettes entre septembre et février. C’est pourquoi, l'introduction de cultures de printemps dans la rotation limite les levées, épuise les graines en profondeur et laisse plus de souplesse pour désherber chimiquement.

Les faux-semis d’interculture

Dans une rotation colza-blé-orge sans labour (situation fréquente dans les grands bassins céréaliers), les faux-semis peuvent doper significativement les levées de géraniums en interculture et sont très fructueux dans l’interculture colza-blé. Les passages d’outils positionnés fin août - début septembre sont les plus efficaces pour déstocker car ils coïncident avec l’époque de levée privilégiée de ces adventices.
Dans une expérimentation pluriannuelle menée dans le Berry, les résultats d’efficacité du faux-semis contre les géraniums ont dénoté un fort effet précédent colza. Les chances de stimuler la germination des graines non-dormantes de géraniums derrière un colza sont plus élevées que derrière des céréales. La réduction du stock grainier est donc davantage à privilégier entre le colza et le blé qui suit. Avant céréales, l'interculture présente des opportunités pour lutter contre les géraniums.

Nombre de géraniums (moyennes de plantes/m²) observés juste avant implantation des 3 cultures de la rotation colza-blé-orge, consécutivement ou non à un faux-semis

Nombre de géraniums (moyennes de plantes/m²) observés juste avant implantation

Levées de géraniums (stade cotylédons) dans des repousses de colza

Levées de géraniums (stade cotylédons) dans des repousses de colza en interculture colza-blé

Un autre essai dans l’Indre en 2015 dans l’interculture colza-blé avec différentes dates de faux-semis (fin août, mi-septembre et fin septembre) après un déchaumage de post-récolte ou non montre qu’en présence de repousses de colza et de géranium, l’absence de tout travail du sol à cette période permet de maximiser les levées mais qu’un faux-semis fait tout de même lever beaucoup de géraniums alors qu’il réduit fortement les levées de repousses de colza.

Enfin, il ne faut pas oublier que la réussite des faux-semis est fortement conditionnée à la météo estivale, la date des interventions de travail du sol, leur profondeur ainsi que l’outil utilisé pour les réaliser.

Le semis direct du colza

La profondeur de déchaumage et le type de semis impactent les levées ultérieures de géraniums en colza. Le travail profond en août est susceptible de remonter des graines en surface. L’absence de travail du sol ou le travail superficiel en août limiteront le potentiel d’infestation dans le colza.

Comptage des géraniums dans le colza (notation en entrée hiver) en fonction de l'itinéraire d'implantation

comptage géraniums dans le colza

Semer le colza sans travail du sol préalable et avec un semoir de semis direct diminue les levées de géranium de 85 à 95% ensuite dans la culture.

semis du colza géranium

Pour réussir le semis direct du colza, aucun travail du sol ne doit être fait avant et un semoir à disques doit être utilisé avec une vitesse inférieure à 7km/h pour limiter le flux de terre (et donc réduire les risques de stimuler de nouvelles germinations d’adventices). Les chasse-débris sont indispensables pour « nettoyer » la ligne de semis et ainsi éviter le pincement des pailles dans le sillon qui gêne la germination des graines. Les disques limitent le flux de terre, évitant ainsi de provoquer de nouvelles levées d’adventices.

semis direct de colza

Semis direct de colza

Un sol bien structuré sur l’horizon 0-20 cm est nécessaire pour bien réussir son semis direct et pour permettre un bon enracinement du colza. Le semis direct en colza nécessite donc de l’anticipation et une attention particulière pour éviter les tassements.

Désherbage mécanique

Les passages aux bons moments de herse étrille, houe rotative et bineuse seront d'une grande utilité pour le désherbage, y compris en cas d'infestations massives.

Désherbage chimique

Efficacité des programmes

Les produits de prélevée peuvent se montrer insuffisants sur cette flore difficile. Les efficacités des produits et des programmes classiques sont données dans ce tableau :


 

ALABAMA et SPRINGBOK sont les meilleurs produits de prélevée contre les géraniums, à condition de rester à 2.5 l/ha. Mais en forte pression, un programme à base de napropamide (COLZAMID) à 1.5 l/ha en présemis incorporé (incorporation légère sur 2-3 cm) reste la solution la plus régulière en efficacité.

Exemple : COLZAMID 1.5 l/ha + AXTER 1.5 l/ha ou mieux encore, COLZAMID 1.5 l/ha puis SPRINGBOK 2 l/ha.

Les programmes avec prélevée suivi de post-levée avec IELO

IELO présente une action contre les géraniums que l’on valorise dans un programme avec prélevée. Le résultat final est plutôt innovant et nettement supérieur aux références de type ALABAMA ou même COLZAMID puis AXTER. Les efficacités contre géranium disséqué, géranium à feuille ronde et géranium mou sont supérieures à celle obtenue sur géranium à tige grêle.

Des programmes de type AXTER 1,5 l/ha puis IELO 1,5 l/ha sont plus efficaces qu’une application de prélevée seule type ALABAMA. Le meilleur programme, en particulier sur géranium à tige grêle, combine ALABAMA 2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha. Attention, IELO n’est pas efficace sur le gaillet. Prendre en compte cette flore dans le choix du produit de prélevée.

Tout en post-levée

Selon la pression, un MOZZAR à 0,25 l/ha ou MOZZAR 0,25 puis IELO 1,5 l/ha ou MOZZAR 0,25 puis MOZZAR 0,25 seront efficaces.

 

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Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.

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La gestion des autres adventices difficiles en colza

Hormis les graminées hivernales, les géraniums et les crucifères, d’autres adventices posent problème dans les colzas et sont à gérer spécifiquement. On peut citer l’ammi élevé, le gaillet gratteron, le chardon-marie, le bleuet et l’érodium.

Ammi majus

L'ammi majus présente un développement végétatif exubérant qui peut le rendre très concurrentiel en fin de cycle.

Ammi majus lantule

Ammi majus : 1. Plantule - 2. à la floraison

L'ammi élevé est capable de germer toute l'année avec un pic en sortie d'hiver, début de printemps. Les germinations s'estompent à l'approche des fortes températures estivales pour reprendre à l'automne dans les colzas notamment, dès le début du mois de septembre. La fructification a lieu pendant l'été. En raison de ces caractéristiques biologiques et de son mode de levée plutôt échelonné, la rotation des cultures n’est pas un levier très efficace. Des faux-semis dans l’interculture colza-céréales peuvent contribuer à réduire le stock semencier superficiel. Le labour n’a pas d’effet.

Nos références actuelles montrent que l’ammi majus est bien contrôlé en prélevée avec des herbicides à base de clomazone (COLZOR TRIO, AXTER, CENTIUM 36 CS…) ou des herbicides à base de quinmérac (NOVALL, ALABAMA, etc…). En postlevée, le MOZZAR à 0,25 l/ha (ou MOZZAR 0,25 puis IELO 1,5 l/ha ou MOZZAR 0,25 puis MOZZAR 0,25) est efficace.

Fiche Ammi-majus sur Infloweb

Gaillet

Le gaillet est très préjudiciable en colza. Bien que sa nuisibilité soit tardive, des pertes significatives sur le rendement, en fonction du milieu et des conditions, sont enregistrées dès 2 pieds/m². De plus, il provoque des problèmes de verse et une gêne considérable à la récolte (enroulements autours des rabatteurs, bourrages). Enfin, des études ont signalé que les gaillets peuvent constituer des plantes hôtes, relais de l'orobanche rameuse.

gaillet
gaillet à floraison

Gaillet gratteron : 1. Plantule - 2. à la floraison

Le gaillet lève préférentiellement de septembre à mars. La floraison a lieu de mai à octobre. Seule l'introduction de cultures d'été (semées dès la mi-avril) permettra de casser le cycle de l'adventice et diminuer progressivement la pression des gaillets en cultures d'hiver. Compte tenu de la persistance modérée des graines de gaillet une fois enfouies dans le sol, le labour peut être envisagé en cas d’échec de gestion. Les premières germinations débutant en fin d'été, des faux semis dans l’interculture colza-céréales réguliers et bien menés seront efficaces à partir de septembre et plus tardivement. Le binage à partir de 3-4 feuilles du colza est aussi une possibilité.

Les herbicides de prélevée comme COLZOR TRIO 4l/ha (avec clomazone) ou ALABAMA 2.5 l/ha (avec quinmérac) présentent les meilleures efficacités. Un programme avec de la napropamide 1.5 l/ha en présemis suivie d’un produit à base de quinmérac ou de clomazone en prélevée à dose modulée (2/3 à 3/4) est également envisageable (renforcement via la napropamide). On note fréquemment un petit complément d’efficacité à la prélevée avec IELO. Le produit de postlevée FOX est efficace sur très jeunes gaillets poussants. Mais c’est le produit MOZZAR qui sera le plus efficace, sur gaillet levé, quel que soit le stade.

Fiche Gaillet gratteron sur Infloweb

Chardon-Marie

Le chardon-Marie est une espèce annuelle qui se rencontre de plus en plus souvent en régions Centre, Poitou-Charentes et Sud-Ouest. Concurrentiel et volumineux, sa gestion est importante en colza.

chardon-marie

Chardon-Marie

Les germinations ont lieu à l’automne et à l’entrée de l’hiver. Avant la sortie des pétales, le broyage et l’écimage peuvent être envisageables comme technique de lutte mécanique.

CALLISTO est une solution efficace et économique. Sur jeune adventice, les efficacités sont supérieures à 90%. Appliquer CALLISTO à 0,15 l/ha à partir de 6 feuilles du colza, sur une culture endurcie par les premiers froids (températures inférieures à 7/8°C). Renouveler l'application 3 semaines plus tard si nécessaire. IELO est un produit également efficace sur cette adventice, mais son niveau d’action diminue sur chardon-marie développé.

Les solutions suivantes sont les plus adaptées :

  • CALLISTO 0,15 l/ha dès 6 feuilles du colza puis IELO 1,5 l/ha (début novembre);
  • IELO 1,5 l/ha + CALLISTO 0,15 l/ha (début novembre). Ce mélange, éprouvé, se fera sous la responsabilité de l’utilisateur (déconseillé par les firmes).
  • Le produit MOZZAR est très efficace sur cette adventice, une fois levée, dès la dose de 0,25 l/ha

Enfin, en l’absence de rattrapage à l’automne, il ne faut pas exclure la possibilité d’un rattrapage de printemps avec LONTREL SG à 174 g/ha + huile. L’efficacité, sans être supérieure à 85% reste tout de même très significative (efficacité finale observable au mois de mai) et empêche la multiplication de graines.

Bleuet

De plus en plus fréquent dans les parcelles du Centre, de Bourgogne ou de Lorraine, le bleuet est très difficile à contrôler en prélevée.

bleuet dans colza

Bleuet

Le bleuet levant principalement entre octobre et novembre et de manière plutôt groupée, l’introduction de cultures de printemps ou d’été dans la rotation -ainsi que l'augmentation de l'intervalle de temps entre deux colzas dans la parcelle- limiteront la progression de l'adventice. Comme les graines du bleuet perdent leur viabilité rapidement lorsqu'elles sont enfouies (Taux Annuel de Décroissance proche de 70%), le labour occasionnel est un moyen de gestion efficace après un échec de désherbage.

L'herbicide COLZOR TRIO à 4 l/ha reste la meilleure référence de prélevée (effet napropamide) avec une efficacité insuffisante. Le bleuet se contrôle surtout en postlevée.

En rattrapage, trois solutions sont à retenir :

  • début octobre à décembre : MOZZAR 0,25 l/ha
  • début novembre : IELO 1,5 l/ha
  • printemps : LONTREL SG à 174 g/ha + huile. Efficacité moyenne.

Fiche Bleuet dans Infloweb

Erodium cicutarium

erodium cicutarium

Erodium cicutarium à floraison

  • Cotylédons de grande taille, divisés en 3 lobes profonds irréguliers permettant l’identification rapide de l’espèce
  • Plantule en rosette étalée sur le sol
  • Pétiole long et nettement poilu
  • Feuilles lancéolées, qui comprennent jusqu’à 15 segments profondément lobés, voire divisés
  • Plante adulte de moins de 20 cm de hauteur
  • Fleurs rouges à roses, de 1 cm de diamètre
  • Le fruit se termine par un bec et la graine possède une arête torsadée à sa base

Le contrôle en prélevée est difficile. Les meilleurs programmes combinent de la napropamide 1,5 l/ha (COLZAMID, etc.) en présemis incorporé avec un produit de prélevée type AXTER, COLZOR TRIO ou ALABAMA.

En post-levée, le rattrapage peut se faire avec FUSILADE MAX 1,5 l/ha, qui bizarrement, est relativement efficace (l’érodium n’est pas une graminée).

En postlevée l’utilisation de CLERAVIS/CLERANDA présente de bonne efficacité, à condition de choisir une variété CLEARFIELD®.

Pour les fortes infestations et en postlevée, on peut privilégier un programme de type MOZZAR 0,25 l/ha pus IELO 1,5 l/ha + FOX 1 l/ha.

Anthrisque

L’anthrisque n’est pas aussi nuisible qu’un gaillet mais elle n’est pas négligeable. Elle est du même ordre qu’une moutarde. Assez fréquente en observation, elle pose toutefois rarement de problèmes.

C’est de loin, avec l’ammi majus, l’ombellifère la plus difficile à contrôler. Privilégier les programmes ou solutions de prélevée à base de quinmérac (ALABAMA, NOVALL ou RAPSAN TDI).

En postlevée, les seules solutions efficaces sont :

  • MOZZAR 0,25 l/ha (4-6 f du colza, à partir du 1er octobre) à renouveler 1 mois plus tard.
  • LONTREL SG, à pleine dose, efficace uniquement du stade cotylédon à 2 feuilles.

Brochure "Lutte contre les adventices en systèmes céréaliers et oléagineux"

Brochure Lutte contre les adventices en systèmes céréaliers et oléagineux
Les spécialistes de Terres Inovia et d'ARVALIS-Institut du végétal ont passé au crible les moyens de lutte pour gérer les adventices majeures des systèmes céréaliers et oléagineux. Cette brochure rassemble 14 fiches adventices, ainsi qu'une sélection d'articles parus dans Perspectives Agricoles.

 

 

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