Recherche semencière : quoi de neuf aux Carrefours SELEOPRO colza et tournesol ?
Les Carrefours de la sélection du colza et du tournesol SELEOPRO se sont tenus les 23 et 24 janvier à Bruz (35) et les 10 et 11 février à Auzeville (31). Ils ont réuni 180 participants.
A destination des acteurs de la recherche semencière académique et des semenciers privés, ces événements ont été l’occasion d’échanger et de découvrir les progrès scientifiques et techniques en termes d’amélioration génétique du colza et du tournesol.
Partager les avancées scientifiques
Les efforts de la recherche pour améliorer la sélection variétale constituent un levier clé pour améliorer la compétitivité des cultures. Organisés chaque année, le Carrefour de sélection du colza et le Carrefour de la sélection du tournesol permettent ainsi de partager les avancées scientifiques pour ces deux espèces majeures.
Ils sont organisés par SELEOPRO. Ce dispositif de soutien à la recherche semencière est financé par l’UFS, Terres Inovia, Terres Univia et Sofiprotéol comme gestionnaire du FASO. Il est animé par l’institut technique, qui organise notamment ces Carrefours colza et tournesol.
Ces rencontres partagent les avancées des projets financés par SELEOPRO, et plus largement, les travaux et les problématiques de recherche sur ces deux cultures.
Ils rassemblent à la fois les représentants des sélectionneurs colza et tournesol opérant en France, des représentants de la recherche académique (dont INRAE), du GEVES et de la filière oléoprotéagineuse avec son institut technique Terres Inovia, son interprofession Terres Univia et Sofiprotéol.
Colza : la lutte contre les bioagresseurs à l’honneur
Des conférences et ateliers ont ponctué les deux Carrefours du colza et du tournasol
• Le sujet préoccupant de la gestion de la grosse altise du colza a eu une large place avec la présentation de différents travaux dans le cadre du Plan d 'action sortie du phosmet, qui développe des solutions complémentaires pour réduire l’impact des ravageurs d’automne du colza. Les travaux sur la recherche de sources de résistance chez le colza et les espèces apparentées (RESALT), l’identification de composés volatils capables de détourner les insectes (Ctrl-Alt) et la caractérisation des récepteurs olfactifs de l’altise (AltisOR) ont été présentés par INRAE. Leurs résultats intermédiaires donnent des pistes prometteuses dans la lutte contre ce ravageur.
• La recherche de sources de résistances chez les espèces apparentés au colza pendant plus de 15 ans a permis d’aboutir avec le projet Hernicol (GIE colza, INRAE) à l’obtention de matériels résistants originaux à la hernie des crucifères.
• Les travaux présentés sur le phoma du colza par Inrae ont montré l’importance de mobiliser les connaissances sur l’agent pathogène pour améliorer durablement la gestion des résistances du colza.
• Terres Inovia et Corteva ont présenté l’état d’avancement du projet PRECOTION dédié au développement d’une méthode officielle d’évaluation variétale du colza au sclérotinia pour le CTPS.
• Enfin, INRAE a présenté le projet DeepImpact et ses résultats intermédiaires. Le microbiome (l’ensemble des micro-organismes du sol) est en cours d’étude pour comprendre son rôle potentiel dans la lutte contre certains bioagresseurs du colza.
D’autres sujets ont été abordés, comme l’augmentation de la teneur en protéine dans les graines de colza (InPetto), l’amélioration de sa vigueur de la plante par des approches génétiques (NAVIG), ou encore la définition des idéotypes de colza apte à l’association par des approches de modélisation (SILICOL).
Tournesol : un large éventail de travaux
Photo de groupe au carrefour du tournesol
• Des jeunes chercheurs d’INRAE et de l’université de Nantes sont venus présenter leurs travaux respectifs sur l’interaction entre le tournesol et l’orobanche, aux niveaux moléculaires et génétiques. Un autre doctorant d’INRAE a exposé son travail sur le contrôle génétique et moléculaire du microbiote de nectar de tournesol et son impact sur l’attractivité pour les pollinisateurs.
• L’amélioration de la teneur en protéine des graines de tournesol et de son aptitude au décorticage a été valorisée à travers la présentation des résultats du projet PROTOUR, porté par RAGT2n en partenariat avec SOLTIS, Terres Inovia et l’ITERG.
• Le développement et la comparaison d’approches par simulation présenté par SOLTIS, a ouvert la voie à des discussions sur l’amélioration des stratégies de sélection variétale du tournesol.
• Le développement et le maintien en cours de ressources génétiques de tournesol issues du projet HELIAWILD porté par INRAE pourront être mobilisés en sélection pour la qualité, la lutte contre les bioagresseurs, et plus largement pour des caractères utiles face au changement climatique.
Dans un contexte de changement climatique, MasSeed a également présenté les premiers résultats du projet HelEx pour produire des connaissances et des outils qui vont permettre d’accélérer la sélection de variétés de tournesol adaptées aux stress extrêmes de la sécheresse et de la chaleur.
Enfin, à travers les regards croisés de Terres Inovia et d’un semencier (Syngenta), ce Carrefour a été aussi l’occasion de discussions au sujet de l’impact du changement climatique sur la culture de tournesol.
L’intelligence artificielle au service de la sélection ?
L’intelligence artificielle (IA) s’invite partout dans notre quotidien et, de plus en plus, dans tous les métiers. En quoi et comment cette nouvelle technologie pourrait contribuer aux projets de sélection du colza et du tournesol ? Quels sont les besoins de collaboration pour accélérer l’intégration de l’IA dans les programmes de recherche et de sélection ? Des ateliers ont été organisés pour tenter de répondre à ces interrogations, à l’aide de l’intervention de trois experts :
• Léane GERNIGON (Adventiel) a expliqué les bases de l’IA ainsi que sa place actuelle en sélection et en agronomie en dressant un panorama des applications multiples qui existent.
• Pour Jérôme Gouzy (INRAE), elle pourrait aider à modéliser la diversité des allèles chez le tournesol et à produire des données de diagnostic maladie pour accélérer la sélection de variétés résistantes.
• Jean-Eudes HOLLEBECQ (Terres Inovia) a montré qu’il était possible de mobiliser l’IA pour accélérer nos pratiques expérimentales. Ainsi, par simple photographie, une application a été développée pour compter des larves d’insectes et éviter le comptage manuel très laborieux.
Les résultats de ces échanges permettront probablement d’orienter les futurs axes de l’appel à projet SELEOPRO 2026.
Lutte contre le charançon de la tige du colza : surveillez son arrivée pour un positionnement insecticide optimal
Premiers ravageurs du colza au printemps, les charançons de la tige du colza peuvent occasionner des éclatements de tige qui pénalisent les composantes de rendement, particulièrement lors des années sèches. Les moyens de lutte sont toujours efficaces. Mais le positionnement de l’intervention est déterminant pour garantir l’efficacité de la protection.
Vigilance lorsque les vols sont précoces et massifs
Les charançons de la tige sont les premiers insectes à coloniser les parcelles de colzas à la sortie de l’hiver. Un redoux au-dessus de 9°C déclenche les premiers vols, qui peuvent s’intensifier lorsque les températures dépassent 12°C. Ainsi, selon les conditions climatiques de l’année, le vol est précoce (mi-février) ou tardif (courant mars). L’installation d’une cuvette jaune sur la végétation est un bon moyen pour repérer l’arrivée de l’insecte. Nous considérons qu’il y a un risque de dégât pour la culture dès lors que les insectes sont présents et que le colza est en cours de montaison (du stade C2 à E). La rétrospective des dernières campagnes montre que les années avec des vols précoces et massifs sont les années où nous constatons le plus de dégâts (fréquence et intensité) dans les parcelles à l’échelle d’un territoire comme en 2019 et 2021.
Intervenir au pic de vol
Les agriculteurs qui souhaitent sécuriser leur production doivent intervenir 8 – 10 jours après les premières captures « significatives » ou idéalement au pic de vol régional (consulter le BSV pour connaitre la date du pic de vol à l’échelle du territoire). L’objectif est d’intervenir lorsqu’un maximum d’insectes est dans la parcelle et avant le début des pontes. Intervenir dès les premières captures conduit le plus souvent à traiter trop tôt. Il vaut mieux patienter quelques jours, même s’il est vrai que l’organisation des chantiers (semis, azote…) et les conditions météorologiques peuvent compliquer la mise en œuvre à cette période de l’année. A contrario, il ne faut pas négliger les infestations ou ré-infestations tardives, qui peuvent survenir jusqu’à fin montaison (stade E). Généralement, une seule intervention bien positionnée suffit à maitriser la majeure partie du risque. Toutefois, si un second pic de vol survient 2-3 semaines après l’application, une réintervention peut s’envisager.
Eclatements occasionnés par des piqûres de ponte de charançon de la tige du colza, en haut de tige.
Photo Aurore Baillet
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Ne pas confondre le charançon de la tige du colza avec le charançon de la tige du chou, considéré comme peu ou pas nuisible pour le colza Le charançon de la tige du colza (à gauche) a le bout des pattes noir. Le charançon de la tige du chou (à droite), plus petit, a le bout des pattes roux et une tache blanchâtre dorsale entre le thorax et l’abdomen. 1. Charançon de la tige du colza 2. Charançon de la tige du chou |
Les solutions insecticides sont toujours efficaces
L’efficacité de la lutte chimique dépend avant tout du positionnement de la protection et de sa persistance d’action. A ce jour, Terres Inovia n’a pas constaté de perte d’efficacité au champ. Et le monitoring réalisé par l’Institut ne montre pas de phénomène de résistance émergent inquiétant.
Les références DECIS PROTECH 0.33 l/ha et KARATE ZEON 0.075 l/ha sont efficaces pour réduire les dégâts du charançon de la tige du colza (réduction du nombre de tiges déformées et/ou éclatées). TREBON 30 EC est comparable aux références. SHERPA 100 EW et CYTHRINE MAX sont un peu en retrait. MAVRIK SMART est inférieur aux références (synthèse des essais Terres Inovia).
OAD Prédiction du vol de charançon de la tige du colza
Pour prédire la dynamique des vols de ce ravageur, Terres Inovia met à disposition l’Outil d’Aide à la Décision « Prédiction des vols de ravageurs ». L’outil informe sur la probabilité de capture en cuvette jusqu’à J+7, sous forme graphique et sous forme de carte. Il s’agit d’un outil de mise en alerte complémentaire aux réseaux d’observation sur le terrain. |
Arrivée des charançons de la tige du colza
Le redoux enregistré ces derniers jours constitue des conditions favorables à la reprise d’activité des charançons de la tige du colza, et les toutes premières captures ont été enregistrées dans les parcelles de colza cette semaine. Une surveillance minutieuse est à mettre en œuvre dès à présent.
Pourquoi surveiller le charançon de la tige du colza?
Le charançon de la tige du colza occasionne des éclatements de tige pénalisants pour la culture. Pour ce ravageur, un piégeage à la parcelle donnera une alerte mais l'analyse de risque en réseau est à privilégier par rapport à une simple observation en parcelle isolée.
Attention à ne pas confondre charançons de la tige du colza et charançons de la tige du choux (extrémité des pates rousse), ce dernier étant non nuisible pour le colza et souvent avec une arrivée plus précoce que celui de la tige du colza.
Sud-Ouest (19/02/25)
Les conditions ensoleillées depuis le weekend dernier, avec des températures en journée nettement supérieures à 15°C (déplacement des populations dès 12°C) et l’absence de vent constituent des conditions de vol idéales. La dynamique de vol actuelle semble comparable aux années précédentes. Les observations de la semaines prochaines permettront de savoir si le pic de vol est atteint ou non.
La quasi-totalité des parcelles du réseau de surveillance du BSV signalent la présence de charançons de la tige du colza, avec des captures significatives.
Risque au 19/02 de prédiction de vol du charançon de la tige du colza dans le Sud de la France. N'hésitez pas à faire fonctionner l'outil sur votre commune (voir ci-dessous). La situation évolue quotidiennement.
AURA & Sud Est (Carte du 19/02/25)
Les premières captures du charançon de la tige du colza ont été enregistrées sur la région Auvergne Rhône-Alpes, avec des captures significatives sur les départements les plus au sud (Drôme, Isère, Puy-de-Dôme). Le stade sensible (C2) est atteint pour 30 à 40% des parcelles du réseau de surveillance BSV et les températures en hausse cette fin de semaine devraient favoriser la progression des captures.
Attention : Les informations prédites par les outils ne tiennent pas compte des spécificités de chaque parcelle et ne dispensent pas de la surveillance au champ ( via cuvettes jaunes) et/ou du BSV.
Par ailleurs, alors que la reprise de végétation a débuté sur l’essentiel des parcelles du sud-ouest, la montaison ne semble pas encore amorcée, mais pourrait être imminente. Rappelons que le colza entre en phase de sensibilité à partir de ce stade montaison, caractérisé par l’allongement des entre-noeuds.
En complément de vos observations n'hésitez pas à vous référer au BSV de votre région !
Evaluer le risque et surveiller la parcelle : deux outils complémentaires
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Le piège à insecte «la cuvette jaune», est l'outil indispensable pour le suivi du colza. A ce stade de la campagne, la cuvette doit être posée sur végétation. Sa mise en place en amont de l’arrivée des insectes dans les parcelles est indispensable car cela permet ainsi de détecter les vols de ravageurs. Identifier la date d’arrivée d’un ravageur comme le charançon de la tige du colza est primordial pour raisonner la date d’intervention (voir ci-dessous). |
L'outil de Prédiction des vols du charançon de la tige du colza pour évaluer le risque. Cet outil digital simple, en accès libre, permet d’évaluer le risque et ainsi d’aider les producteurs de colza à prendre les bonnes décisions afin de protéger le plus efficacement possible cette culture tout en évitant les traitements inutiles. |
Faut-il intervenir ? Quand et avec quoi ?
Dans tous les cas, pas de précipitation pour intervenir lors des premiers piégeages, les femelles ne sont pas aptes à pondre à leur arrivée dans les parcelles. Il faut compter entre 7 et 10 jours avant les premières pontes. Inutile de traiter lorsque les premières femelles sont capturées, car le risque est maximal lorsqu’une majorité d’individus est présente sur la parcelle.
- A ce jour, à ce jour, la majorité des parcelles n’ont pas effectué de piégeage significatif (environ 4-5 insectes minimum). Remettre la cuvette en place, observer votre parcelle et suivre le BSV.
Le positionnement de l’intervention sera déterminant pour garantir l’efficacité de la protection
Une intervention trop précoce risque de ne pas couvrir le risque lié à des arrivées plus tardives. Toutefois, dans le cas où des piégeages significatifs sont observés et la météo annonce un risque de ne plus pouvoir entrée dans la parcelle (ex : fortes pluies), il peut être pertinent de ne pas attendre les 8 jours avant la protection.
Les solutions insecticides efficaces
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Les références DECIS PROTECH 0.33 l/ha et KARATE ZEON 0.075 l/ha sont efficaces pour réduire les dégâts du charançon de la tige du colza (réduction du nombre de tiges déformées et/ou éclatées).
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TREBON 30 EC est comparable mais est à réserver si présence simultanée de méligèthes au-delà du seuil. Ce n’est pas la cas lors de la rédaction de ce message.
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SHERPA 100 EW et CYTHRINE MAX sont un peu en retrait. MAVRIK SMART est inférieur aux références
Vos contacts régionaux
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
Le nouveau guide de culture lin oléagineux vient de paraître !
Paris, le 4 février 2025 - Terres Inovia a mis à jour son guide de culture lin oléagineux. Ce nouveau support complet, qui accompagnera les producteurs et les conseillers lors de la prochaine campagne, est téléchargeable gratuitement sur le site internet de l’institut technique et peut également être commandé en version imprimée.
Les atouts agronomiques et environnementaux conjugués aux propriétés de son huile, riche en oméga 3, font du lin oléagineux une culture de diversification que l’on peut introduire en type "hiver" ou "printemps" dans une large gamme d’assolements. Le lin oléagineux d’hiver représente aujourd’hui environ 80 % des surfaces de lin oléagineux cultivées.
Le guide de culture lin oléagineux 2025
Ce guide de culture permet de tout savoir sur le lin oléagineux d’hiver et de printemps : du choix des variétés, à la récolte et à la conservation, en passant par l’implantation, la fertilisation, le désherbage et la lutte contre les ravageurs et les maladies. Dans cette édition 2025, la partie dédiée à la gestion des adventices a également été mise à jour au regard des dernières actualités.
Le guide de culture lin oléagineux 2025 peut être téléchargé gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’Institut.
Le guide en version imprimée est également gratuit, seule une participation aux frais de port est demandée.
Contact : Z. Le Bihan, z.lebihan@terresinovia.fr
Biocontrôle contre la grosse altise : que sait-on et que fait-on ?
Note importante : Les solutions testées et présentées ci-dessous ne sont pas autorisées aujourd’hui contre les grosses altises sur colza.
Le biocontrôle c’est quoi ?
Un produit de biocontrôle utilise des mécanismes naturels pour protéger les végétaux et renforcer leurs défenses contre les organismes nuisibles grâce à des macroorganismes, des microorganismes ou des produits comprenant des médiateurs chimiques, des substances naturelles (d'origine végétale, animale ou minérale), et des substances de base, tout en présentant un niveau élevé de sécurité pour la santé publique et l'environnement.
En France, près de 50% des produits de biocontrôle sont utilisés en arboriculture, maraîchage et viticulture. Cependant, de fortes attentes existent pour leur utilisation en grandes cultures, notamment pour les applications insecticides, qui représentent un tiers de leur usage total.
Pour lutter contre les grosses altises, différentes stratégies sont envisagées par Terres Inovia : réduire la consommation des feuilles par les altises adultes, diminuer la pression larvaire sur le colza et limiter la colonisation du colza à l’échelle de la parcelle ou du territoire.
La lutte directe pour réduire les dégâts foliaires des adultes sur les jeunes colzas
Terres Inovia et ses partenaires ont évalué une quinzaine de substances naturelles pour limiter les dégâts foliaires par les adultes avant le stade 4 feuilles. Les efficacités observées sont variables et en général inférieures aux références insecticides. Les sels d’acides gras dont le mode d’action par déshydratation et suffocation nécessitent de toucher l’altise et le soufre dont le mode d’action aurait un effet plutôt répulsif se sont avérés les plus efficaces parmi les différentes solutions testées.
Sels d’acides gras : La première application est réalisée au début de l’attaque lorsque 30% des plantes environ présentent des morsures avant 4 feuilles. Trois traitements espacés de 5 à 7 jours sont réalisés et appliqués en fin de journée lorsque les altises adultes sont actives. Une réduction des dégâts foliaires est observée dès la première application avec une efficacité moyenne comprise entre 25 et 50%. L’action choc de la référence insecticide est supérieure. Après 2 ou 3 applications, et 2 à 3 semaines après l’unique application de Karaté Zéon, la réduction des dégâts foliaires par les sels d’acides gras est comparable à la référence insecticide.
Soufre : La première application est réalisée en tout début d’attaque car le mode d’action supposé est répulsif. L’efficacité moyenne est comprise entre 20 et 45%. L’absence de pluies et les températures élevées semblent favorables à l’efficacité.
Figure 2 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de soufre. Volume de bouillie 200 l/ha. (nombre d’essais)
Le talc et le kaolin qui agissent comme barrière physiques se sont avérés moins efficaces.
L’huile de paraffine, le purin d’ortie, l’azadirachtine (extrait naturel du margousier reconnu pour ces propriétés insecticides contre les pucerons et utilisé par dérogation en arboriculture) ou encore le bore (forme octoborate) se sont avérés inefficaces dans les essais de l’institut et de ses partenaires.
Les essais se poursuivent sur la campagne 2025 afin de conclure sur leur efficacité et dans ce cas, de mieux comprendre les conditions d’application, ainsi que leur positionnement technico-économique. Il s’agit également d’identifier de nouvelles solutions.
Des solutions pour limiter les infestations larvaires
Pour réduire la pression larvaire, plusieurs projets sont en cours dans le Plan de sortie du phosmet, pour développer des solutions techniques à base de produits de biocontrôle en lutte indirecte (projet Nap-Guard).
Terres Inovia a également mené divers essais pour limiter la pression larvaire avec des applications répétées de produits de biocontrôle (nématodes, quassine, champignon entomopathogène, bactérie Bt tenebrionis…), en entrée hiver (fin octobre et novembre). La cible visée est dans ce cas la larve de deuxième stade qui a des phases mobiles pendant lesquelles elle peut être au contact des solutions de biocontrôle. Cette piste s’est avérée peu efficace car les solutions de biocontrôle évaluées à ce jour ont une action essentiellement de contact à une période où le risque de lessivage est important.
Des solutions pour limiter la colonisation à l’échelle de la parcelle ou du territoire
La dernière stratégie envisagée consiste à limiter la colonisation du colza en agissant avant l’arrivée des grosses altises adultes (vols), soit en diminuant la population dans le paysage, soit en détournant ces insectes de la culture.
A titre d’exemple, dans le but de réguler les populations d’altise d’hiver à l’échelle du territoire, BASF (projet VELCO-A), évalue depuis 2ans en conditions contrôlées (avec INRAE) et sur le terrain (avec Terres Inovia) l’efficacité d’un champignon entomopathogène.
La lutte de type push-pull est également explorée (Ctrl-Alt et Colzactise) pour détourner les ravageurs à leur arrivée sur la parcelle de colza avec l’utilisation de composés aux propriétés attractives et dissuasives. Des composés efficaces ont été identifiés en conditions contrôlées, mais il reste du chemin à parcourir (extraction, formulation, homologation) avant l’obtention de produits applicables par les agriculteurs. Si le premier objectif est de diminuer l’attaque sur la parcelle de colza, le second est qu’il n’y ait pas de descendance des individus détournés du colza. Pour cela, il s’agirait d’attirer ces individus vers des crucifères en interculture et de détruire en hiver les plantes, ce qui ne permet pas aux larves de terminer leur cycle. Cette stratégie combinatoire sera évaluée lors de la poursuite du projet.
Conclusion et Perspectives
Le Plan de sortie du phosmet a contribué à accroître l’acquisition de références sur les produits de biocontrôle, et à soutenir le développement de nouvelles solutions alternatives aux insecticides. Néanmoins des défis persistent :
- Les efficacités restent inférieures aux insecticides et aucune solution n’a été identifiée pour lutter directement contre les larves
- Les conditions d’application et d’efficacité de ces produits sont plus dépendantes des conditions climatiques (action de contact souvent sensible au lessivage),
- Une mise en œuvre qui nécessite de la technicité et du temps (plusieurs passages nécessaires).
En savoir plus sur le plan d'action sortie du phosmet
Contact : Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr
Biocontrôle contre la grosse altise. Que sait-on et que fait-on ?
Note importante : Les solutions testées et présentées ci-dessous ne sont pas autorisées aujourd’hui contre les grosses altises sur colza.
Le biocontrôle c’est quoi ?
Un produit de biocontrôle utilise des mécanismes naturels pour protéger les végétaux et renforcer leurs défenses contre les organismes nuisibles grâce à des macroorganismes, des microorganismes ou des produits comprenant des médiateurs chimiques, des substances naturelles (d'origine végétale, animale ou minérale), et des substances de base, tout en présentant un niveau élevé de sécurité pour la santé publique et l'environnement.
En France, près de 50% des produits de biocontrôle sont utilisés en arboriculture, maraîchage et viticulture. Cependant, de fortes attentes existent pour leur utilisation en grandes cultures, notamment pour les applications insecticides, qui représentent un tiers de leur usage total.
Pour lutter contre les grosses altises, différentes stratégies sont envisagées par Terres Inovia : réduire la consommation des feuilles par les altises adultes, diminuer la pression larvaire sur le colza et limiter la colonisation du colza à l’échelle de la parcelle ou du territoire.
La lutte directe pour réduire les dégâts foliaires des adultes sur les jeunes colzas
Terres Inovia et ses partenaires ont évalué une quinzaine de substances naturelles pour limiter les dégâts foliaires par les adultes avant le stade 4 feuilles. Les efficacités observées sont variables et en général inférieures aux références insecticides. Les sels d’acides gras dont le mode d’action par déshydratation et suffocation nécessitent de toucher l’altise et le soufre dont le mode d’action aurait un effet plutôt répulsif se sont avérés les plus efficaces parmi les différentes solutions testées.
Sels d’acides gras : La première application est réalisée au début de l’attaque lorsque 30% des plantes environ présentent des morsures avant 4 feuilles. Trois traitements espacés de 5 à 7 jours sont réalisés et appliqués en fin de journée lorsque les altises adultes sont actives. Une réduction des dégâts foliaires est observée dès la première application avec une efficacité moyenne comprise entre 25 et 50%. L’action choc de la référence insecticide est supérieure. Après 2 ou 3 applications, et 2 à 3 semaines après l’unique application de Karaté Zéon, la réduction des dégâts foliaires par les sels d’acides gras est comparable à la référence insecticide.
Soufre : La première application est réalisée en tout début d’attaque car le mode d’action supposé est répulsif. L’efficacité moyenne est comprise entre 20 et 45%. L’absence de pluies et les températures élevées semblent favorables à l’efficacité.
Figure 2 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de soufre. Volume de bouillie 200 l/ha. (nombre d’essais)
Le talc et le kaolin qui agissent comme barrière physiques se sont avérés moins efficaces.
L’huile de paraffine, le purin d’ortie, l’azadirachtine (extrait naturel du margousier reconnu pour ces propriétés insecticides contre les pucerons et utilisé par dérogation en arboriculture) ou encore le bore (forme octoborate) se sont avérés inefficaces dans les essais de l’institut et de ses partenaires.
Les essais se poursuivent sur la campagne 2025 afin de conclure sur leur efficacité et dans ce cas, de mieux comprendre les conditions d’application, ainsi que leur positionnement technico-économique. Il s’agit également d’identifier de nouvelles solutions.
Des solutions pour limiter les infestations larvaires
Pour réduire la pression larvaire, plusieurs projets sont en cours dans le Plan de sortie du phosmet, pour développer des solutions techniques à base de produits de biocontrôle en lutte indirecte (projet Nap-Guard).
Terres Inovia a également mené divers essais pour limiter la pression larvaire avec des applications répétées de produits de biocontrôle (nématodes, quassine, champignon entomopathogène, bactérie Bt tenebrionis…), en entrée hiver (fin octobre et novembre). La cible visée est dans ce cas la larve de deuxième stade qui a des phases mobiles pendant lesquelles elle peut être au contact des solutions de biocontrôle. Cette piste s’est avérée peu efficace car les solutions de biocontrôle évaluées à ce jour ont une action essentiellement de contact à une période où le risque de lessivage est important.
Des solutions pour limiter la colonisation à l’échelle de la parcelle ou du territoire
La dernière stratégie envisagée consiste à limiter la colonisation du colza en agissant avant l’arrivée des grosses altises adultes (vols), soit en diminuant la population dans le paysage, soit en détournant ces insectes de la culture.
A titre d’exemple, dans le but de réguler les populations d’altise d’hiver à l’échelle du territoire, BASF (projet VELCO-A), évalue depuis 2ans en conditions contrôlées (avec INRAE) et sur le terrain (avec Terres Inovia) l’efficacité d’un champignon entomopathogène.
La lutte de type push-pull est également explorée (Ctrl-Alt et Colzactise) pour détourner les ravageurs à leur arrivée sur la parcelle de colza avec l’utilisation de composés aux propriétés attractives et dissuasives. Des composés efficaces ont été identifiés en conditions contrôlées, mais il reste du chemin à parcourir (extraction, formulation, homologation) avant l’obtention de produits applicables par les agriculteurs. Si le premier objectif est de diminuer l’attaque sur la parcelle de colza, le second est qu’il n’y ait pas de descendance des individus détournés du colza. Pour cela, il s’agirait d’attirer ces individus vers des crucifères en interculture et de détruire en hiver les plantes, ce qui ne permet pas aux larves de terminer leur cycle. Cette stratégie combinatoire sera évaluée lors de la poursuite du projet.
Conclusion et Perspectives
Le Plan de sortie du phosmet a contribué à accroître l’acquisition de références sur les produits de biocontrôle, et à soutenir le développement de nouvelles solutions alternatives aux insecticides. Néanmoins des défis persistent :
- Les efficacités restent inférieures aux insecticides et aucune solution n’a été identifiée pour lutter directement contre les larves
- Les conditions d’application et d’efficacité de ces produits sont plus dépendantes des conditions climatiques (action de contact souvent sensible au lessivage),
- Une mise en œuvre qui nécessite de la technicité et du temps (plusieurs passages nécessaires).
Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Terres Inovia mobilisée aux Rencontres Oléopro 2024
L’édition 2024 des Rencontres Oléopro, co-organisées par Terres Inovia, s’est déroulée à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 11 décembre dernier. Plus de 300 personnes étaient présentes pour découvrir les engagements et les actions autour des « Revenus, transitions, souveraineté alimentaire : une filière engagée collectivement ».
Comme chaque année, les Rencontres Oléopro offrent un coup de projecteur aux actions de la filière ders huiles et des protéines végétales. L’événement, qui s’est déroulée comme l’an dernier au beffroi de Montrouge, a rassemblé 335 participants.
Crédit photo : P. Montigny
Compétitivité et revenu des producteurs, défense des moyens de production et recherche d’alternatives, solutions concrètes pour une transition agroécologique et énergétique, développement de la souveraineté alimentaire et des filières agricoles locales… autant d’enjeux qui ont été au cœur des échanges de cette nouvelle édition des Rencontres Oléopro.
Focus sur les cultures robustes face aux aléas climatiques
L’institut technique, co-organisateur de l’événement, a pu partager son expertise d’accompagnement des agriculteurs et des techniciens pour construire des cultures capables de résister face aux dérèglements climatiques.
Lors de l’assemblée générale de la FOP (fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux), Gilles Robillard a ainsi expliqué que « Terres Inovia déploie de nouvelles solutions pour augmenter le savoir et le porter sur le terrain afin d’avoir des cultures résilientes et robustes ».
Crédit photo : P. Montigny
Le président de Terre Inovia a ainsi rappelé que, « lorsqu’il y a une massification de la recherche, nous pouvons trouver des leviers innovants pour avoir des cultures solides, comme ce qui a été fait avec le plan de sortie du phosmet pour le colza. Toute la filière est mobilisée pour trouver des solutions pour les agriculteurs ».
En savoir plus sur le Plan de sortie du phosmet
Alors, une culture robuste, c’est quoi ? Afsaneh Lellahi, directrice adjointe de l’institut, a précisé que « la robustesse des cultures, qui permet de produire la quantité et la qualité de graine souhaitée de façon durable, se construit tout au long du cycle à travers des états clés que l’on veut atteindre. Ces états clés ont été déterminés grâce aux observatoires et au suivi de la culture réalisé chez des agriculteurs et confortés par de l’expérimentation ». Or, justement, « choisir et combiner les pratiques qui permettent d’atteindre les objectifs à chaque état clé, c’est la démarche de culture robuste mise au point par l’institut », a-t-elle précisé.
Crédit photo : P. Montigny
Les travaux sur l’agroécologie et l’innovation sur la transformation valorisés
Une exposition de posters a aussi permis à Terres Inovia de valoriser ses travaux sur la transition vers l’agroécologie, avec la démarche Cap Agronomie, mais aussi sur l’innovation de l’institut sur les procédés de traitement pour améliorer la souveraineté protéique.
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Avant l’hiver, mesurez la biomasse et gardez un œil sur le niveau d’infestations de larves d’altises
Les colzas présentent dans l’ensemble un état de croissance plutôt satisfaisant à ce jour, sans atteindre celui de 2023 et 2022, à la même époque. Si ce n’est déjà fait, ou prévu par des outils munis de capteurs et d’analyses d’images, il est essentiel d’estimer l’azote absorbé en entrée d’hiver, via les pesées au champ. Dans le même temps, assurez-vous que la pression larvaire ne présente pas de risque pour les mois à venir.
Les dynamiques de croissance sont moins importantes que l’automne dernier
Sur le plan agronomique, on notera des reliquats post-récolte du précédent souvent élevés et une minéralisation des sols modérée, plutôt décalée sur octobre/novembre. De même, les apports organiques ou minéraux semblent davantage avoir profité du redoux en octobre. Les levées ont pu être tardives et, le cas échéant, les jeunes plantes de colza ont souvent été abimées par des attaques de ravageurs (limaces, etc.). Dans l’ensemble, la croissance des colzas reste globalement correcte mais, somme toute, variable, reliée aux dates de semis, qualité et vigueur de levées et contexte de disponibilité en azote. Les valeurs de biomasse seront indéniablement plus faibles en tendance que l’an passé. Les pesées directes au champ et les estimations par télédétection restent, sans conteste, les moyens les plus sûrs de ne pas se tromper pour les estimations d’azote absorbé avant hiver.
Larves d’altises : deux précautions valent mieux qu’une
Dans le but de décider si un traitement est nécessaire, les niveaux d’infestation sont à évaluer par la méthode Berlèse au moins jusqu’à mi-décembre.
Qu’est-ce qu’un colza « robuste » ? Les repères à avoir en tête
- Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse à l’entrée de l’hiver a absorbé 75 U N (1 kg de matière verte / m² en entrée hiver = 50 U N absorbé)
- Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse ou 60 g de biomasse par plante est plus apte à faire face aux infestations larvaires (altises et charançons du bourgeon terminal)
- Un colza ayant majorité de pivots droits et d’une longueur de 15 cm est “robuste” : il a plus de chances de tolérer les aléas sanitaires ou climatiques à venir
- Un colza dont la rosette ne présente pas de signes de rougissement est bien alimenté en azote : pas de faim d’azote, pas de problème racinaire (mouches du chou, hydromorphie...)
- Pour les colzas associés aux légumineuses, une biomasse de légumineuses ayant atteint 200 à 300 g/m² avant hiver est synonyme de réussite d’implantation. Des bénéfices agronomiques peuvent être attendus à partir de ce moment.
Articles liés
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- Larves d'altises : à surveiller grâce au test berlèse
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr – Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos
Le numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos de décembre est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeable ci-dessous).
A découvrir dans ce numéro :
OLÉOPROTÉAGINEUX
- Coléoptères d’automne sur colza : déployer des leviers préventifs innovants à grande échelle, p. 28
- Intercultures pièges : une nouvelle stratégie de gestion territoriale des altises d’hiver, p. 32
- Projet Biostim colza : évolution des méthodes d’évaluation, p. 34
- Désherbage du soja : le point sur les stratégies, p. 36
Documents à télécharger
Larves de grosse altise : intervenez quand le risque est présent
La gestion des larves de grosse altise passe par la combinaison de leviers agronomiques et l’usage de solutions insecticides efficaces. L’analyse de risque intègre le niveau d’infestation et le risque agronomique à la parcelle.
Contexte 2024
L’implantation et le début de développement des colzas ont parfois été contrastés avec des structures de sol dégradées et des températures fraiches en septembre qui ont pu limiter la croissance des colzas. Les conditions qui ont suivi ont été plus favorables. Dans l’ensemble, les colzas présentent des biomasses correctes. Cependant, pour les parcelles argileuses et sensibles aux excès d’eau, des colzas plus chétifs et présentant des faims d’azote sont visibles actuellement. Il faut être particulièrement vigilant dans ces situations sensibles aux dégâts de larves de grosse altise.
Concernant les altises adultes, elles ont colonisé les parcelles de colza plus tardivement cette année, vers le 20-25 septembre. Le stade de risque (colzas à moins de 4 feuilles) était passé pour la grande majorité des parcelles. L’émergence des larves de grosse altise est également assez tardive cette année. Globalement, les différents BSV établis dans la zone Nord et Est montrent des infestations globalement assez faibles dans les parcelles, mais avec cependant une certaine hétérogénéité. Cela souligne l’importance de réaliser des tests Berlèse pour connaitre l’infestation larvaire à l’échelle de la parcelle.
| BSV | Pourcentage de parcelles avec | ||
| moins de 2 larves/pl. | de 2 à 5 larves/pl. | plus de 5 larves/pl. | |
| Grand Est (57 parcelles) | 74 % | 16 % | 11 % |
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Bourgogne-France-Comté (55 parcelles) |
67 % | 22 % | 11% |
Évaluation du risque avant toute intervention
La gestion des larves de grosse altise repose sur une approche raisonnée qui combine des pratiques agronomiques et une évaluation précise du risque à la parcelle. Cette évaluation s’appuie sur plusieurs critères, tels que :
- La réussite de l'implantation d'un colza robuste avant l’hiver ;
- Le suivi de la dynamique de croissance et de l'état sanitaire de la culture ;
- Le diagnostic de la présence ou de l'absence d'insectes (le test Berlèse est fortement recommandé et obligatoire pour les applications de Minecto Gold).
Terres Inovia propose un OAD numérique gratuit pour aider à cette évaluation du risque. Il prend en compte le risque agronomique et le niveau d’infestation larvaire (mesuré par le test Berlèse). En fonction de ces données, une recommandation de lutte insecticide est faite.
Larves de grosse altise, préjudiciable en cas de forte pression
Quelles que soient la région et les résistances présentes, n’intervenez qu’après l’évaluation du risque à la parcelle. En l’absence de risque agronomique, le seuil est de 5 larves par plante. Contrairement à l’année dernière, un nombre un peu plus important de parcelles présentent des risques agronomiques identifiés. Dans ces situations, il est conseillé d’intervenir à partir d’une infestation de 2 à 3 larves d’altises par plante.
En absence de résistance forte SKDR, nos essais montrent que la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.
En secteur de résistance forte SKDR, le Minecto Gold est utilisable par dérogation. Nos essais ont montré l’importance des conditions d’application pour obtenir une efficacité satisfaisante. Il faut des températures douces (aux alentours des 7-10°C) avant et après le traitement. Pour des questions de compatibilité, il est déconseillé de mélanger le Minecto Gold avec tout produit contenant de la propyzamide.
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Zone de dérogation : un usage encadré des insecticides La récente autorisation de mise sur le marché de Minecto Gold (cyantraniliprole) à titre de dérogation 120 jours du 25 septembre au 31 décembre 2024 est limitée aux régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val de Loire, départements de l’Allier, du Puy-de-Dôme, de l’Aisne et de l’Oise concernés par les phénomènes avérés de forte résistance des grosses altises aux pyréthrinoïdes.
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Pour en savoir plus :
Outil Colza Risques larves de grosse altise - Estimation du risque lié aux larves de grosses altises
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