Des limaces sur légumineuses de printemps ? Cela peut arriver lors des printemps humides, surveillons-les !

Ce printemps est relativement humide, avec des pluies parfois faibles mais fréquentes, qui entretiennent l’hygrométrie sur les parcelles et des températures plutôt douces. Le maintien de fraicheur en surface est favorable à la présence de limaces sur les légumineuses de printemps.

Habituellement absentes sur les lentilles, les limaces ont fait une arrivée fracassante sur la culture au printemps dernier, avec des parcelles parfois complètement consommées lors de la levée de la culture. Ces dégâts irréversibles ont entrainé des re-semis plus tardifs, dans des conditions moins favorables pour la culture. En effet, si les limaces sont peu problématiques lorsque la culture est assez développée, il faut les éviter lors du semis et du développement des premières feuilles de la culture. La lentille étant peu développée sur ses premières phases de cycle, l’impact peut être assez marqué. Leur présence est pour l’instant identifiée sur le bassin Poitou-Charentes.

Concernant les pois de printemps, les dégâts peuvent être tout aussi importants, même si la culture se développe plus rapidement que la lentille.

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Si une intervention est nécessaire, appliquez un anti-limaces à base de métaldéhyde ou phosphate ferrique qui sont les 2 substances actives autorisées.

Tableau des principaux anti-limaces

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Les anti-limaces qui contiennent du métaldéhyde sont soumis à la RPD. A part Techn’o Intens et Metarex Duo, leur concentration est égale ou supérieure à 3 % ce qui a un impact sur leur stockage et leur utilisation. Les solutions à base de phosphate ferrique uniquement ne sont pas soumis à ces contraintes et sont utilisables en production biologique.

 

Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent national protéagineux
​​​​​​​Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest

Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux

Préparation de campagne Implantation Début de cycle / croissance Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Ravageurs Féverole de printemps Lentille Soja Pois de printemps Lupin de printemps Laurent Ruck, Bastien Remurier, Agathe Penant, Zoé Le Bihan

Limiter les dégâts d'oiseaux sur tournesol : état des lieux de la recherche et développement

Fin mars, Terres Inovia et ses partenaires se retrouvaient pour un colloque de restitution sur le projet Lido, dont l'objet est la limitation des dégâts d'oiseaux.

Lancé début 2022 et piloté par Terres Inovia, le projet Lido touche à sa fin. Un colloque de restitution s'est tenu le 25 mars à l'Asiem (Paris 7). Dans l'assistance étaient présents des firmes privées et des acteurs de la recherche et du développement agricoles de France, Suisse et Belgique.

La matinée s'est articulée autour de plusieurs présentations.

  • Introduction : un enjeu important mais un sujet encore trop négligé par Christophe Sausse (Terres Inovia)​
  • Résultats du projet Lido : ​
    • Observatoires territoriaux : quels liens entre dégâts et paysages ? par Lucie Zgainski (Terres Inovia et UMR-Agronomie de l'Inrae)​
    • Etude sur les déplacements du corbeau freux et lien avec les dégâts, par Michel Bertrand (UMR-Agronomie de l'Inrae ; en photo ci-dessous) et Olivier Crouzet (Offrice français pour la biodiversité)​
    • Caméras : fréquentation des parcelles et détection automatique, par Michel Bertrand​
  • Co-conception de stratégies de prévention, par Lucie Zgainski​
  • Résultats de tests au champ, par Lucie Zgainski
  • Peut-on prédire les risques de dégâts ? par Christophe Sausse
  • Perspectives scientifiques et appliquées, par Christophe Sausse

Des solutions actuelles peu efficaces face aux dégâts d’oiseaux

L’effarouchement a une efficacité partielle en raison de l’habituation des oiseaux. Contrairement au maïs, aucun usage répulsif oiseau n’est autorisé sur tournesol. Des produits à allégation répulsive en traitement de semences ou en plein sont néanmoins commercialisés mais ceux testés par Terres Inovia ne montrent pas d’efficacité pratique.

Tirs et piégeages peuvent avoir un effet dissuasif local, mais sont conditionnés par le classement des espèces et la disponibilité des chasseurs. Le resemis ne doit être envisagé qu’en dernier recours après vérification des symptômes létaux sur tige.

Hormis le déploiement de l’application de déclaration de dégâts des chambres d’Agriculture, peu d’avancées ont été notées sur le terrain depuis le colloque organisé fin 2022 ans sur le sujet. Le constat est toutefois différent pour la R&D. 

Ce colloque de restitution fait suite à l'état des lieux qui avait été proposé fin 2022 et dont les conclusions peuvent être consultées ici : Dégâts d'oiseaux aux cultures : quelles solutions ?

 

Mieux comprendre l’écologie des oiseaux pour trouver une stratégie de gestion efficace

A problème complexe, stratégie simple : pas de solutions sans connaissance en éthologie et écologie. Le projet Lido (financement ANR et Semae) a produit quelques résultats.

  • Les facteurs de risque (forêts, tournesol isolé, dates de semis décalées…) sont mieux objectivés. L’intégration des données dans un modèle "boite noire" permet de prédire les risques en fonction du paysage et d’affiner cette prévision en début de campagne en précisant la météo et les intentions de semis. Il s’agit encore d’un concept technologique testé localement et dont la généralisation dépend de la remontée de données de terrain pour améliorer les modèles.
  • Une étude connexe sur des corbeaux freux équipés de GPS en lien avec l’Office français de la biodiversité a montré qu’ils élargissent leur aire de prospection autour de la corbeautière une fois l’élevage des jeunes terminé. Cela signifie que les parcelles les plus éloignées des corbeautières, qui ont dépassé le stade sensible à cette période de l’année, ont moins de chances d’être attaquées. 
  • La constitution d’une banque d’images sur les oiseaux posés a permis de mieux décrire la fréquentation des parcelles selon les espèces. Ces images sont utilisées pour entrainer des modèles de reconnaissance à même d’avertir l’agriculteur ou de déclencher automatiquement l’effarouchement.

Les avancées en R&D

Le développement de répulsifs à base de substance naturelle suit son cours. Sauf surprise, ces produits ne constitueront pas une garantie en cas de forte pression. La R&D sur les effaroucheurs progresse sur les signaux (ex : laser), la réactivité (reconnaissance optique) et l’utilisation de drones. L’intégration de ces briques technologiques est en cours, mais il faudra aborder des questions réglementaires et résoudre l’équation économique avant d’aboutir à des produits commerciaux : faut-il mutualiser ? développer des drones multifonctions ?

Ce bref panorama indique la voie : utiliser des modèles de prédiction pour adapter la protection ; combiner des solutions à efficacité partielle à la parcelle ; et à terme développer des stratégies territoriales pour éviter de déplacer et concentrer les dégâts. 

Signaler les dégâts est important pour informer les pouvoirs publics et produire des connaissances. L’application des chambres permet de le faire en quelques clics


Le replay du colloque est désormais accessible.

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Contact : C. Sausse, c.sausse@terresinovia.fr​​​​​​​

France entière Ravageurs Tournesol oiseaux tournesol

Limiter les dégâts d'oiseaux sur tournesol : état des lieux de la R&D

Les semis de tournesol approchent. C’est l’occasion de présenter les méthodes actuelles et futures de prévention des dégâts de colombidés et de corvidés sur la culture.

Des solutions actuelles peu efficaces face aux dégâts d’oiseaux

L’effarouchement a une efficacité partielle en raison de l’habituation des oiseaux. Aucun usage répulsif oiseau n’est autorisé sur tournesol. Des produits à allégation répulsive en traitement de semences ou en plein sont néanmoins commercialisés mais ceux testés par Terres Inovia ne montrent pas d’efficacité pratique. Tirs et piégeages peuvent avoir un effet dissuasif local, mais sont conditionnés par le classement des espèces et la disponibilité des chasseurs. Le resemis ne doit être envisagé qu’en dernier recours après vérification des symptômes létaux sur tige. Hormis le déploiement de l’application de déclaration de dégâts des Chambres d’agriculture, peu d’avancées ont été notées sur le terrain depuis le colloque organisé il y a 2 ans sur le sujet. Le constat est toutefois différent pour la R&D. 

 

Mieux comprendre l’écologie des oiseaux pour trouver une stratégie de gestion efficace

A problème complexe, stratégie simple : pas de solutions sans connaissance en éthologie et écologie. Le projet LIDO (LImitation des Dégâts d’Oiseaux) sur financement ANR et SEMAE a ainsi produit quelques résultats, notamment :

  • Les facteurs de risque (forêts, tournesol isolé, dates de semis décalées…) sont mieux objectivés. L’intégration des données dans un modèle « boite noire » permet de prédire les risques en fonction du paysage et d’affiner cette prévision en début de campagne en précisant la météo et les intentions de semis. Il s’agit encore d’un concept technologique testé localement et dont la généralisation dépend de la remontée de données de terrain pour améliorer les modèles.
  • Une étude connexe sur des corbeaux freux équipés de GPS en lien avec l’OFB a montré qu’ils élargissent leur aire de prospection autour de la corbeautière une fois l’élevage des jeunes terminé. Cela signifie que les parcelles les plus éloignées des corbeauti ères, qui ont dépassé le stade sensible à cette période de l’année, ont moins de chances d’être attaquées.
  • La constitution d’une banque d’images sur les oiseaux posés a permis de mieux décrire la fréquentation des parcelles selon les espèces. Ces images sont utilisées pour entrainer des modèles de reconnaissance à même d’avertir l’agriculteur ou de déclencher automatiquement l’effarouchement.

 

Les avancées en R&D

Le développement de répulsifs à base de substance naturelle suit son cours. Sauf surprise, ces produits ne constitueront pas une garantie en cas de forte pression. La R&D sur les effaroucheurs progresse sur les signaux (ex : laser) la réactivité (reconnaissance optique) et l’utilisation de drones. L’intégration de ces briques technologiques est en cours, mais il faudra aborder des questions réglementaires et résoudre l’équation économique avant d’aboutir à des produits commerciaux : faut-il mutualiser ? développer des drones multifonctions ?...
Ce bref panorama indique la voie : utiliser des modèles de prédiction pour adapter la protection ; combiner des solutions à efficacité partielle à la parcelle ; et à terme développer des stratégies territoriales pour éviter déport et concentration des dégâts. 

 

Signaler les dégâts est important pour informer les pouvoirs publics et produire des connaissances. L’application des chambres permet de le faire en quelques clics


 

Préparation de campagne Implantation France entière Ravageurs Tournesol Christophe Sausse

Lancement du projet CONCERTO

Officiellement terminé depuis mars 2024, le projet R2D2 poursuit son engagement auprès des producteurs dans le cadre d’un nouveau projet DEPHY EXPE intitulé Concerto . Si le collectif et les axes de travail restent inchangés, le projet se renouvelle et tire parti des enseignements obtenus après 6 ans d’expérimentation et d’accompagnement au changement.

 

Créer des conditions favorables au changement de pratiques

Avec le projet CONCERTO, l’ambition initiale du projet R2D2 est réaffirmée pour 6 ans sur le territoire d’un millier d’hectares situé sur les plateaux de bourgogne : obtenir des systèmes plus résilients vis-à-vis des dégâts d’insectes et aider les agriculteurs à se passer progressivement d’insecticides sur l’ensemble des cultures de la rotation. 

Pour y parvenir, la stratégie globale reste identique : accompagner le collectif dans le but de créer des conditions favorables au changement de pratiques et à l'aménagement du paysage. 

Elle se décline en 3 axes de travail complémentaires : le déploiement de leviers agronomiques pour des cultures plus robustes, le renforcement des processus de régulation biologique des principaux ravageurs et la mise en œuvre de techniques de manipulations comportementales des ravageurs par l’utilisation de plantes de services.

Un accroissement de la résilience des systèmes

Concerto offre une approche innovante et originale qui s’appuie sur les principes suivants :
•    La concertation entre agriculteurs du territoire afin de converger vers un objectif commun
•    La mise en œuvre de leviers à effets partiels imbriqués de l’échelle de parcelle à l’échelle du paysage
•    La dynamisation des processus biologiques à différentes échelles : vie du sol, régulations naturelles des bioagresseurs
Il vise ainsi l’accroissement de la résilience des systèmes sans compromettre leurs performances

Ce qui change

La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) ont rejoint l’aventure aux côté de Terres Inovia, pilote du projet, et de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. 

Ces nouveaux acteurs du territoire vont renforcer l’accompagnement des agriculteurs autour des questions de biodiversité et favoriser ainsi la création et l’entretien d’habitats semi-naturels favorables aux oiseaux, ennemis naturels des ravageurs, insectes pollinisateurs. Des diagnostics réalisés dans les fermes suivis de préconisations vont permettre à chaque agriculteur de s’inscrire dans le projet collectif.

L’accompagnement agronomique des agriculteurs reste une pierre angulaire de la démarche. Il intègrera désormais une nouvelle composante :  la gestion de la fertilité des sols. Sur la base d’un bilan initial, il s’agira, pour chaque agriculteur, d’établir une feuille de route qui lui permette de restaurer progressivement l’équilibre entre les principaux compartiments de la fraction organique de son sol pour un fonctionnement optimal. À l'instar des actions menées pour favoriser les régulations biologiques, ce travail s’inscrit dans une recherche d’autonomie vis-à-vis des intrants chimiques et de résilience face aux aléas.

Toutes les informations sur le projet CONCERTO

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Normandie et Ouest Ile-de-France : prise en compte du risque méligèthes en colza

Jusqu’à mi-mars, les méligèthes étaient peu ou pas présents, et dans tous les cas peu voraces. Les températures maxi sont désormais en hausse. Quelques créneaux ensoleillés pourraient survenir avant le retour d’un temps instable. Quoiqu’il en soit, il reste essentiel de surveiller l’évolution des infestations dans les 15 prochains jours.

Etat de la situation au 18 mars

Les colzas sont globalement tous dans la phase sensible : stade D1, D2 très majoritairement, stade E pour les plus précoces. Le stade F1 ne devrait pas arriver avant fin mars, voire 5-10 avril.

En Normandie, la fréquence de parcelles colonisées est passée de 35 à 60 % en l’espace de 8-10 jours (BSV). Pour les parcelles concernées, le nombre moyen d’individus fluctue de 0,1 à 3 individus par plante au 18 mars 2025. La pression est donc faible à moyenne. Mais la vigilance doit être de rigueur désormais. Les conditions météo à venir vont probablement augmenter le curseur de risque.
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Examinez attentivement et très régulièrement l’évolution des choses à l’échelle de la parcelle, dans les 15 jours qui suivent. L’entrée en floraison – qui marque la fin du risque généralement - est encore loin. Pas de précipitation mais prudence car la menace rôde en particulier dans les vallées et parcelles entourées de bois / haies, ou parcelles en délicatesse depuis 3-4 semaines…​​​

​​​​​​​Observation et évaluation du risque 

Les stratégies contre les méligèthes visent à maintenir leur population à un niveau acceptable, sans chercher à les éradiquer, afin de permettre une floraison optimale et laisser le colza exprimer ses capacités de compensation pendant cette phase du cycle.

Il est important d'observer les parcelles du stade D1 au stade F1 :​​​​​​​

  • Au stade D1, les méligèthes sont plus difficiles à repérer, il est donc nécessaire d'examiner attentivement les boutons encore cachés par les feuilles.
  • À partir du stade D2-E, leur présence devient plus facile.
  • Au-delà de la présence, c'est bien le nombre d'insectes par plante qui constitue le risque. Il faut donc compter.

Méthode de comptage efficace

Afin d'évaluer correctement le risque, il est important d'éviter de se fier uniquement aux plantes en bordure ou aux plus hautes, qui ne sont pas représentatives. Il est recommandé d'effectuer un comptage sur 4 x 5 ou 2 x 10 plantes consécutives pour une meilleure estimation de la pression du ravageur.

​​​​​​​​​​​​​Seuils de risque et prise de décision

L'état du colza joue un rôle essentiel dans la gestion des méligèthes :

  • Colza fragile ou en difficulté (levée tardive, excès d’eau hivernal, ou stress hydrique durant la montaison, dégâts significatifs de ravageurs, enherbement très concurrentiel, etc.) : une surveillance accrue est nécessaire car le risque persiste même avec l'apparition des premières fleurs. Seuils d'intervention : 1 méligèthe par plante au stade D1, 2 à 3 méligèthes par plante au stade E
  • Colza vigoureux et bien implanté : le seuil est plus élevé et l'intervention n'est généralement justifiée qu'à partir du stade E si le nombre de méligèthes par plante dépasse 4 à 6.

Dès que les fleurs sont ouvertes et que le pollen est accessible, la nuisibilité des méligèthes devient généralement nulle ou faible rendant tout traitement inutile.

Faible à forte infestation en méligèthes

Stratégies de protection et insecticides autorisés

Les méligèthes sont depuis longtemps partout résistants aux insecticides en « ines » : lambda-cyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine. D’autres pyréthrinoïdes spécifiques sont toutefois encore efficaces :

  • Étofenprox (TREBON 30 EC, UPPERCUT)*
  • Tau-fluvalinate (MAVRIK SMART, TALITA SMART)

* produit à privilégier dans le cas d’une gestion simultanée méligèthes + charançon de la tige

Recommandations d’application

  • Volume de bouillie : 200 l/ha est recommandé pour optimiser l'efficacité du traitement, évitant les trop bas-volumes (<100 l/ha).
  • Protection des pollinisateurs : En présence de fleurs, l'application des insecticides doit respecter les nouvelles règles (arrêté du 20 novembre 2021) :
    • Traitements autorisés uniquement dans les 2 heures précédant le coucher du soleil et les 3 heures suivant celui-ci.
    • En présence de fleurs, n'utiliser que des produits disposant d'une dérogation abeille (MAVRIK SMART, TREBON 30 EC, limite BBCH61).

Plantes pièges attractives pour les méligèthes pour limiter les dégâts et, dans certains cas, les traitements

La méthode est connue, relativement bien développée dans la région : l’association d’une variété haute et très précoce à floraison (ex DK EXAVANCE, ATRAKT, LID TRETO, ES ALICIA …) en mélange à 5-10% avec la variété d’intérêt peut permettre de rester en deçà des seuils d’intervention. Cette variété haute et très précoce sera en effet plus attractive pour les méligèthes, protégeant ainsi les plantes de la variété d’intérêt.


​​​​​​​ ​​​​​​​​​​​​Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest

Montaison Normandie et Ouest Ile-de-France Ravageurs Colza Jean Lieven

Taupins et noctuelles terricoles en tournesol : évaluer le risque pour mieux adapter la lutte

Les larves de taupins peuvent attaquer le tournesol mais la nuisibilité est beaucoup plus faible que sur maïs. En effet, malgré un peuplement faible, le tournesol ne subit généralement pas de dégâts apparents importants par pertes de plantules car la phase sensible est brève (semis à 2 feuilles) et intervient souvent en période peu favorable à une bonne activité des larves de taupins. Les leviers d’action possibles sont la protection au semis avec des microgranulés, le travail du sol, la date et densité de semis. Lorsque le microgranulé insecticide est nécessaire en cas de risque avéré taupin, il faudra aussi tenir compte d’un autre ravageur, la noctuelle terricole encore appelée vers gris.

Bien identifier les parcelles à risques taupins

Les dernières enquêtes de Terres Inovia ont révélés que 15% des parcelles avaient eu des dégâts de taupins, en légère progression par rapport aux années antérieures. Les régions Sud-Ouest, Ouest, Poitou-Charentes et Bretagne sont les plus concernées. Plusieurs espèces de taupins sont présentes du genre Athous et Agriotes, ce dernier étant plus nuisible. Les différents stades larvaires se succèdent dans le sol et le cycle larvaire est plus ou moins long, entre 2 et 4 ans en général. L’observation de dégâts de taupins avec présence de larves dans la parcelle est le premier critère pour identifier les parcelles à risque. Les taupins aiment les régions humides ainsi que les sols humides avec des débris végétaux frais comme les prairies, jachères ou parcelles riches en matière organique.

 

Quelques leviers agronomiques simples

En interculture, en fin de printemps ou d’été (période de ponte des taupins), un travail du sol superficiel en conditions séchantes occasionnera un surcroît de mortalité parmi les œufs et les jeunes larves de taupins mais n’aura pas ou peu d’impact sur les larves plus âgées qui mobiles, migrent en profondeur en cas de sécheresse et de températures élevées.
Un semis dans un sol suffisamment réchauffé permettra une levée rapide et la phase de sensibilité sera réduite (semis à cotylédons/2 feuilles).

​​​​​​​Pour les cas les plus exposés, il existe des microgranulés insecticides, mais comment les choisir ?  

Les conditions d’emploi diffèrent selon les 3 substances actives autorisées que sont la lambda-cyhalothrine, la téfluthrine et la cyperméthrine.

Les microgranulés à base de lambdacyhalothrine et de téfluthrine doivent être incorporés respectivement à 4 et 3 cm de profondeur minimum et donc sans diffuseur.
Les microgranulés à base de cyperméthrine peuvent être incorporés dans la raie de semis grâce à un diffuseur.  
Pour Trika Lambda 1, Trika Super et Trika Perfect, la lambdacyhalothrine est associée à un fertilisant starter et un biostimulant.

Spécialité commerciale de référenceSeconds noms commerciauxSubstance activeDose homologation usage traitement du sol ravageurs du solIncorporation / diffuseurFertilisant starter et biostimulantPrix ha € HT
ErcoleKaraté 0.4 GR

Lambdacyhalothrine

0.4%

15 kg/ha4cm /nonnon64
Trika Lambda 1Trika Expert+

Lambdacyhalothrine

0.4%

15 kg/ha4cm /nonoui80
Trika SuperDekiel

Lambdacyhalothrine

0.24%

25 kg/ha4cm /nonoui115
Trika PerfectExtra P

Lambdacyhalothrine

 0.15%

40 kg/ha4cm /nonoui130
Force 1.5GViking

Téfluthrine

1.5%

10kg/ha3cm /nonnon61
Belem 0.8MGDaxol, Malis

Cyperméthrine

0.8%

12 kg/ha-/ oui*non51

(*) application possible avec un diffuseur (QDC-DXP,…)

Le tournesol est moins sensible qu’un maïs

La question taupin en tournesol n’est pas récente. Des essais taupins anciens avaient été réalisés dans les années 2008 et 2009 dans le Sud-ouest (Landes, Lot et Garonne, Pyrénées Atlantiques) dans des parcelles réputées infestées de taupin Agriotes Sordidus lorsqu’une culture de maïs non traitée y est implantée ou après prairie.

Dans les témoins non protégés de 4 essais la perte moyenne de pieds au stade BBCH14-18 (4 à 8 feuilles du tournesol) est de 40% alors qu’une une protection microgranulés avec Belem 0.8MG à 12 kg/ha et incorporé à 3-4 cm avec diffuseur a permis de réduire ces pertes à 20% ; 2 essais avaient été récoltés mais aucun écart significatif de rendement n’avait été observé.


Le tournesol est moins sensible que le maïs : dans cet essai Terres Inovia 2008 (Pyrénées Atlantiques), la durée d’action du Curater était suffisante pour protéger le tournesol jusqu’à 2 feuilles mais n’avait pas été suffisante sur maïs.

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Les résultats d’Arvalis sur maïs ont montré que l’efficacité des microgranulés appliqués sans diffuseur sont réduits de moitié comparé à des applications avec diffuseurs. Cette comparaison n’est pas disponible sur tournesol à ce jour, les attaques étant trop faibles pour différencier les efficacités des solutions dans les essais disponibles.

Noctuelles terricoles encore appelées vers gris

2 espèces de noctuelles peuvent occasionner des dégâts sur tournesol. Agrotis segetum et Agrotis ipsilon. Agrotis ipsilon est une noctuelle migratrice qui vient d’Afrique et qui disparait quasi totalement en France en hiver. Agrotis segetum, elle, peut être considérée comme sédentaire.
Les adultes d’A. ipsilon (papillon nocturne) apparaissent fin mars à début mai dans le sud de la France puis migrent vers le nord et cherchent un milieu humide pour y pondre.
Les vers gris ont une teinte grise plus ou moins foncée, portent très peu ou pas de poils et peuvent mesurer jusqu’à 40 à 50 mm. Ces chenilles s’enroulent dès qu’elles sont touchées ou qu’elles sont dérangées. Elles vivent dans les premiers cm du sol et se nourrissent le plus souvent aux dépends des racines et des collets. Dans les cultures jeunes, les larves dévorent le collet, à environ 1 cm au-dessous de la surface du sol, ce qui entraîne le flétrissement des plantes. Elles peuvent également s’attaquer aux parties aériennes. Les larves de noctuelles sont actives la nuit et enfouies au pied des plantes le jour.

Les attaques des noctuelles terricoles sont-elles prévisibles et comment adapter la protection au semis ?

Les attaques dues en général à Agrotis ipsilon sont difficiles à prévoir mais restent habituellement modérées en intensité et localisées. En cas de disparition de pieds entre la levée et le stade 2 feuilles, assurez-vous de leur présence en grattant le sol au pied des plantes.

  • Cas général : la présence de vers gris n’est que très rare ou ne s’est jamais manifestée. En cas de présence avérée du ravageur, intervenez rapidement dès les premiers signes d’infestation avec une pulvérisation à base de cyperméthrine (uniquement Sherpa 100EW, Aphicar 100EW, Cyperfor 100EW, Scipio 100EW). Le volume de la bouillie est d’au moins 500 l/ha. Traitez le soir (activité nocturne).
  • Cas particulier prenant en compte la lutte taupin et la lutte contre noctuelle terricole : en Poitou-Charentes, depuis 2-3 ans une montée de la fréquence des attaques est signalée. Si le risque taupins est avéré et que des dégâts de noctuelles sont très régulièrement observés dans les parcelles, il est conseillé de choisir un microgranulé à base de cyperméthrine (Belem 0,8 MG/Daxol) appliqué avec un diffuseur. Cette application sera efficace contre les attaques précoces de noctuelles terricoles qui font des dégâts plus en surface

Faut-il choisir un microgranulé associant un fertilisant starter et un biostimulant ?

Un essai de Terres Inovia en 2024 en Poitou Charentes à Rom (79) a montré un effet positif sur la vigueur des plantes avec Trika lambda1/Trika Expert+ (cf. photos) associant la lambda-cyhalothrine à un biostimulant et un engrais starter. Le semis de l’essai (bandes avec répétitions) a été réalisé avec le semoir de l’agriculteur.  Les pertes liées aux taupins étaient faibles : les microgranulés ont permis de conserver 10% de peuplement supplémentaire.  L’essai a été récolté et les microgranulés ont permis d’améliorer le rendement avec un léger gain en faveur de Trika lambda1/Trika Expert+ comparé à la référence Belem 0.8MG (rendement mesuré avec remorque auto-peseuse, figure ci-dessous). Cette différence en végétation n’avait pas été constatée dans un autre essai de 2024 et historiquement en tournesol, les engrais starter n’avaient pas montré d’effet sur le rendement du tournesol.

​​​​​​​Ces microgranulés (Trika lambda1/Trika Expert+) étant plus coûteux (+30 €/ha), il faut poursuivre les essais sur tournesol pour s’assurer du gain de vigueur et/ou de rendement.  De nouveaux essais sont prévus dès ce printemps 2025.  

 

 

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Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle

Préparation de campagne Implantation France entière Ravageurs Tournesol Laurent Ruck (l.ruck@terresinovia.fr)

Thrips, sitones et pucerons, les ravageurs à surveiller dès la levée sur légumineuses de printemps

Les semis des légumineuses à graines de printemps – pois, féverole, lupin et lentille – se préparent ou sont en cours. La surveillance débute dès la levée pour certains ravageurs. Retour sur les méthodes d’observations, les seuils et les interventions possibles. Le pois chiche n’est pas affecté par ces insectes de début de cycle.

Le sitone, le ravageur toujours ponctuel  

Les sitones sont des charançons de grande taille, de couleur gris verdâtre à brun-rouge. Actif à partir de 12°C, leur présence dans les parcelles se traduit par des encoches semi-circulaires sur le bord des feuilles qui présentent alors un aspect dentelé. Cette activité d’alimentation n’est pas nuisible. En revanche, les larves le sont en détruisant les nodosités compromettant l’alimentation en azote des légumineuses. Les larves étant non atteignables, la lutte vise les adultes.  

Larve de sitone dans nodosité - Encoches sur feuilles - Sitone adulte (photos L.jung - Terres Inovia) 

 

Une observation simple : surveiller les encoches semi-circulaires sur les feuilles à partir de la levée.  

Pois protéagineux : surveillez les parcelles de la levée jusqu'au stade 5-6 feuilles du pois de printemps et jusqu’à 8-10 feuilles du pois d’hiver. Intervenir à partir de 5 à 10 encoches par plante sur les 1ères feuilles émises. Maintenir ensuite la surveillance et réintervenir si le seuil est à nouveau dépassé sur les jeunes feuilles émises avant 6 feuilles du pois de printemps et 10 feuilles du pois d’hiver.  

Féverole, lentille et lupin : la présence de nombreuses encoches sur l’ensemble des étages foliaires avant 6 feuilles peut justifier une intervention. Pour la lentille, les feuilles sont particulièrement petites et peuvent facilement tomber, n’hésitez pas à surveiller également les racines avec les attaques des larves sur les nodosités.  

Si les seuils sont atteints, un traitement à base d’un pyréthrinoïde homologué est recommandé. L’intervention sera d’autant plus efficace que les sitones sont actifs (temps ensoleillé, sans vent). Ne plus intervenir au-delà de 6 feuilles (10 feuilles du pois d’hiver) : passer ce stade, l’essentiel des pontes a déjà eu lieu. Si les adultes sont observables tout au long de la campagne, la nuisibilité des larves devient négligeable au-delà de ce stade.  

 

Le thrips, le ravageur discret  

Le thrips est un insecte minuscule de 1 mm brun foncé et de forme allongée, difficilement observable directement sur les plantes. Il est actif dès que la température atteint les 7-8°C. Il pique les plantes pour se nourrir et injecte alors une salive toxique, provoquant des réactions physiologiques tels que le nanisme des plantes, la crispation des feuilles avec des tâches jaunes et brunes et développant de nombreuses ramifications. La nuisibilité des thrips est accentuée si la plante est jeune et peu poussante. 

Les pois, les lupins et les lentilles sont concernés par cet insecte, par contre la nuisibilité est faible sur les féveroles. 

Une astuce pour l’observation : les thrips étant très petits, il est recommandé pour les dénombrer de prélever des plantes et les mettant dans un sac transparent laissé au soleil. Au bout d’une dizaine de minutes, les thrips vont s’agglutiner sur la paroi du sac, permettant de relever leur nombre par rapport au nombre de plantes dans le sac. 

Pois protéagineux : la surveillance se fait de la levée au stade 3 feuilles du pois de printemps. Une intervention est recommandée si l’on dénombre 1 thrips par plante en moyenne. Il n’a jamais été observé de dégâts de thrips en pois d’hiver. 
Lupin : Surveillance de la levée à 3 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. 
Lentille : Surveillance de la levée à 4 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. Comme pour les sitones si un traitement est nécessaire, utiliser un pyréthrinoïde homologué.  

 

Le puceron, attention en cas d’hiver doux 

Le pois et la lentille sont généralement colonisés par des pucerons verts du pois (Acyrthosiphon pisum). Celui-ci présente une couleur verte à rose et se cache souvent sous les feuilles et dans les nouvelles feuilles émergentes et plus tard dans les boutons floraux. 

 

La féverole est préférentiellement colonisée par le puceron noir de la fève (Aphis fabae) qui s’agglutine en manchons de plusieurs centimètres sur les tiges et est bien visible. Le puceron vert du pois Acyrthosiphon pisum peut également être observé en fin de cycle sur féverole.  

Le lupin peut être colonisé par Macrosiphon albifrons, gros puceron bleu-vert-gris spécifique des plantes du genre Lupinus, mais dont la présence en parcelle est très rare.  

Les pucerons arrivent habituellement vers la floraison. Cependant, certaines années, les populations peuvent arriver plus tôt en végétation comme en 2020. Les pucerons, en plus de ponctionner la sève, peuvent transmettre des virus.  Ces viroses sont d’autant plus nuisibles qu’ils infectent les plantes à des stades jeunes sur des plantes stressées. A partir de la floraison, le risque viroses diminue mais il faut prendre en compte les dégâts directs liés aux piqures : avortements de boutons floraux et de jeunes gousses.  

Le test de la feuille blanche pour observer le puceron vert : le puceron vert est souvent caché et peu visible par sa couleur verte. Pour mieux l’observer, il suffit de prélever des plantes et de les secouer au-dessus d’une feuille blanche. Les pucerons verts du pois ont une faible adhérence à la plante et tombent facilement. 
 

Les seuils d’intervention varient selon la culture, le stade et le type de puceron. Les produits à appliquer varient selon le stade et la culture mais avant toute intervention, rester attentif à la présence d’auxiliaires (coccinelles, syrphes…) qui permettent de réguler les populations de pucerons : 

StadesPoisFéveroleLentille
Levée – 6 feuilles (1) 

≥ 10% plantes avec pucerons 

Préférentiellement Pyréthrinoïde autorisé ou KARATE K

≥ 10% plantes avec pucerons 

Pyréthrinoïde autorisé

6 feuilles – avant début floraison (2) 

≥ 10-20 pucerons/plante 

KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 10-20% plantes avec pucerons 

KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 10% plantes avec pucerons 

TEPPEKI  

Floraison (3) 

≥ 20-30 pucerons/plante 

MAVRIK JET, TEPPEKI

≥ 20% plantes avec manchons (4) 

MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 2-3 pucerons/plante 

TEPPEKI 

 

Tenir compte du pourcentage de plantes avec pucerons aux stades précoces, avec un seuil d’intervention à 10% 

(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.  
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable en pois ou féverole (absence de mention abeille). Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables selon la culture mais attention, leur utilisation est limitée à une application.  
(3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison du pois ou de la féverole car il ne bénéficie pas de mention “abeille”. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application. 
(4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon. 

 

Nouvelles recommandations d’emploi pour Teppeki/Afinto 

Il est recommandé de ne plus utiliser d’adjuvant ou d’huile pour les cultures suivantes : pois protéagineux et fourragers, féverole, lupin, pois écossés frais, fève sèche, haricots secs, pois secs, pois chiche, et lentille sèche.   

Les autres conditions d’emploi restent inchangées.  

 

Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison  

La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE.  

L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.  

Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer. 

 

Mélanges 
Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les deux traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélange » du 12 juin 2015).  

 

Implantation Début de cycle / croissance Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Ravageurs Lentille Pois de printemps Féverole de printemps Lupin de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Le guide de culture pois 2025 est disponible pour accompagner producteurs et conseillers lors de la prochaine campagne

Terres Inovia a mis à jour son guide de culture pois protéagineux. L’édition 2025 bénéficie de l’avancée des derniers travaux de l’institut sur l’implantation de la culture et la gestion des maladies et accompagnera producteurs et conseillers tout au long de la campagne. Téléchargeable gratuitement sur le site internet de Terres Inovia, il peut également être commandé en version imprimée.

Légumineuse historique des assolements français, au cœur des enjeux d’autonomie en protéines, le pois s’affiche comme une culture pilier des enjeux environnementaux, sociétaux et agronomiques des rotations françaises. Riche en protéines, valorisable sur de nombreux débouchés tant en alimentation animale qu’humaine, le pois constitue une solution de diversification des rotations, apporte de nombreux services agronomiques et contribue au verdissement de l’agriculture par son autonomie azotée.

Sécuriser le potentiel par la gestion de l’implantation, la protection contre les maladies et le choix variétal


Ce guide de culture permet de tout savoir sur les pois d’hiver et de printemps, du choix des variétés à la récolte et à la conservation, en passant par l’implantation, la fertilisation, le désherbage et la lutte contre les ravageurs et les maladies.
L’édition 2025 bénéficie des résultats des derniers travaux menés par Terres Inovia. Ainsi, alors que l’implantation reste une étape clé dans l’élaboration du potentiel final, les plages et les secteurs de semis évoluent pour adapter la culture du pois au changement du climat. Les enseignements des dernières campagnes ont également permis de mettre au point une nouvelle stratégie de protection contre les maladies. Enfin, la gamme de variétés disponibles continue à s’étoffer, la tenue de tige restant un critère important à prendre en compte.
    
Le guide de culture pois 2025 peut être téléchargé gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’institut. La version imprimée est également gratuite, seule une participation aux frais de port est demandée. Il sera disponible à partir du 18 mars 2025.

 

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Les colzas abordent le stade de sensibilité vis-à-vis du méligèthe

A la faveur des températures douces et de l’allongement de la durée d’ensoleillement, les colzas sont aujourd’hui dans une phase de croissance active. Avec le maintien des températures conjugué à un retour des pluies et un bon enracinement, toutes les conditions devraient être réunies pour assurer au colza une poursuite de son développement sans entrave majeure dans les jours à venir. Dans ce contexte et jusqu’à l’entrée en floraison, le risque lié au méligèthe est à prendre en compte à travers une surveillance rigoureuse.

Pour bien prendre en compte votre situation, nous vous conseillons de vous référer à votre BSV régional:

La gestion de ce ravageur repose sur la mesure du risque la plus juste possible, pour décider d'intervenir ou de ne pas intervenir.

Visiter les parcelles pour évaluer le risque

Les règles de décision mises au point pour lutter contre les méligèthes visent à maintenir la population à un niveau acceptable (et non de l’éradiquer) pour que la floraison puisse s'engager franchement et que les capacités de compensation du colza, importantes à cette période du cycle, puissent s'exprimer.

Observer les parcelles du stade D1 (BBCH50) correspondant à l’apparition des boutons accolés toujours cachés sous les feuilles jusqu’au stade F1 (BBCH60) correspondant aux 1ères fleurs ouvertes sur la moitié des plantes :

  • Au stade D1 lorsque les boutons floraux sont présents et encore dissimulés sous les feuilles terminales, les méligèthes sont plus difficiles à observer. Il faut prendre le temps de bien analyser la zone de feuilles entourant les boutons. Au stade D2 (BBCH53) et E (BBCH57), les boutons sont complètement visibles  et les méligèthes sont plus facilement repérables.
  • Les comptages en bordure ou sur les plantes les plus hautes ne sont pas représentatifs de la situation. Evitez les plantes pièges si elles sont présentes. Comptage sur 4 x 5 ou 2 x 10 plantes consécutives.

Prendre en compte l’état du colza et le nombre de méligèthes par plante 

Rappelons qu’un colza vigoureux et sain, pourra supporter une présence, même importante de méligèthes. Au contraire, un colza chétif, stressé, dans un contexte contraint sera particulièrement vulnérable.

  • La vigilance doit à présent être maintenue par un dénombrement régulier sur les plantes pour se situer par rapport aux seuils.
  • Dès que les fleurs sont ouvertes, le pollen étant libre d’accès, la nuisibilité du méligèthe devient généralement nulle et le traitement inutile.
  • Surveillance de rigueur également dans les situations avec une variété haute et très précoce (ex : ES Alicia ou DK Exavance) en mélange. Cette pratique permet de maîtriser certaines attaques faibles à moyennes mais n’exclue pas la surveillance ! En cas de fortes attaques, au-delà des seuils indiqués ci-dessous sur les plantes d'intérêt, un contrôle des populations de méligèthes peut se justifier.
  • Il est important de ne pas intervenir trop rapidement afin de toucher le maximum d'insectes lors de l'application.
  • Toute intervention est à éviter à partir de l’apparition des premières fleurs dans la végétation sauf si la pleine floraison ne se produit pas une semaine après l’apparition des premières fleurs.

Les seuils d'intervention

Etat de la culture

Conseil et seuil d'intervention

Si le colza n’est pas vigoureux en sortie d’hiver (petits colzas dus aux levées tardives, infestations larvaires ...) et/ou si les conditions environnementales sont défavorables aux compensations (températures faibles, plantes stressées en eau, dégâts parasitaires antérieurs de type larves d'altises, charançons du bourgeon terminal).

 
1 méligèthe par plante au stade D1 ; 2 à 3 méligèthes par plante au stade E. 

Si le colza est vigoureux (sain, bien implanté, dans un sol profond et en l'absence de stress printanier significatif).

Attendre le stade E (boutons séparés) et intervenir uniquement si le seuil de 4 à 6 méligèthes par plante est dépassé.

Quels insecticides utiliser ?

Les méligèthes sont résistantes aux pyréthrinoïdes en «ine» lambda-cyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine,… Le taufluvalinate et l'étofenprox sont 2 pyréthrinoïdes qui échappent à la rapide métabolisation par les méligèthes et conservent leur potentiel d’efficacité.

Les substances actives efficaces sur méligèthes  

  • l'étofenprox (TREBON,30EC, UPPERCUT 0.2 l/ha)
  • le tau-fluvalinate (MAVRIK SMART, TALITA 0.2 l/ha)

Recommandations d’utilisation

  • Volume de bouillie, un optimum autour de 200 l/ha : pour optimiser l'efficacité d'une pulvérisation insecticide, il est conseillé de travailler à volume « normal », en évitant les trop bas-volumes, inférieurs à 100 l/ha.
  • Le contexte de réalisation est important : réglage du pulvérisateur, conditions climatiques, caractéristiques du produit appliqué.
  • Protection des abeilles: Dangereux pour les abeilles (phrase SPE8) : pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison et/ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille F, PE, ou FPE. En cas d’intervention tardive (par exemple, stade E avec apparition des premières fleurs), utiliser impérativement les solutions efficaces et bénéficiant d’une dérogation abeille : MAVRIK SMART, TREBON 30EC (stade limite d’utilisation BBCH61) Attention : ces applications font l’objet d’un arrêté encadrant les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. 

Une utilisation raisonnée de ces solutions est indispensable. Lire attentivement les étiquettes et la documentation disponible et respecter les recommandations d'emploi.
 

Vos contacts en région :

  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur
  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées   
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie 
     
Montaison Floraison Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Auvergne Rhônes-Alpes Ravageurs Colza Equipe Sud et AURA - Terres Inovia

Méligèthes : une menace discrète, mais à surveiller de près

Les méligèthes sont de retour dans les parcelles de colza. Bien que leur présence soit encore discrète, il est essentiel de surveiller leur évolution, car une météo plus clémente pourrait favoriser leur essor.

Une pression actuellement modérée, mais une vigilance de rigueur

Les conditions climatiques récentes, marquées par des températures fraîches suivies de pluies et d'une certaine douceur, ne sont pas favorables à une arrivée massive des méligèthes. Néanmoins, ces insectes sont piégés en cuvettes en Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire. Leur présence sur plante reste timide, mais une météo plus douce les après-midi pourrait entraîner les premières vagues de vol.

Observation des parcelles et évaluation du risque

Les stratégies contre les méligèthes visent à maintenir leur population à un niveau acceptable, sans chercher à les éradiquer, afin de permettre une floraison optimale et laisser le colza exprimer ses capacités de compensation pendant cette phase du cycle.
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Il est important d'observer les parcelles du stade D1 au stade F1 :

  • Au stade D1, les méligèthes sont plus difficiles à repérer, il est donc nécessaire d'examiner attentivement les boutons encore cachés par les feuilles.
  • À partir du stade D2-E, leur présence devient plus facile.
  • Au-delà de la présence, c'est bien le nombre d'insectes par plante qui constitue le risque. Il faut donc compter.

Stade actuel en région Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire

Actuellement, les stades de colza dans les régions Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire évoluent, avec une majorité ​​​​​​​de parcelles qui devraient atteindre rapidement ou qui sont déjà au stade D1 ("Boutons accolés encore cachés") quelques-unes le stade D2 ("Inflorescence principale dégagée") des stades E sont observables voire même quelques fleurs isolées !.

L'activité des méligèthes débute avec les premiers individus détectés dans les pièges, signe de leur présence en parcelle. Mais pour évaluer le risque, c'est le comptage du nombre d'insectes par plante qui reste l'indicateur à prendre en compte pour déterminer le risque.

Rappel​​​​​​​ : les adultes de méligèthes perforent les boutons floraux du colza pour se nourrir du pollen. Les adultes, peuvent lors de ce prélèvement de pollen en dommager le pistil d’autant plus que les boutons sont petits et, provoquer l’avortement des boutons floraux. Plus les boutons sont gros plus la nuisibilité baisse. Avec l’apparition des premières fleurs, le risque continue de diminuer. Mais il faut une floraison dynamique pour détourner un maximum d’individus vers les fleurs ouvertes. Les larves de méligèthes considérées comme nuisibles quant à elles, apparaissent plusieurs semaines plus tard et sont naturellement régulées par de nombreux prédateurs, notamment des hyménoptères, qu’il est essentiel de préserver pour maintenir cet équilibre.

Méthode de comptage efficace

Afin d'évaluer correctement le risque, il est important d'éviter de se fier uniquement aux plantes en bordure ou aux plus hautes, qui ne sont pas représentatives. Il est recommandé d'effectuer un comptage sur 4 x 5 ou 2 x 10 plantes consécutives pour une meilleure estimation de la pression du ravageur.

Seuils de risque et prise de décision

L'état du colza joue un rôle essentiel dans la gestion des méligèthes :

  • Colza fragile ou en difficulté (levée tardive, excès d’eau hivernal, ou stress hydrique durant la montaison, dégâts significatifs de larves d'altises ou de charançons du bougeons terminal ou de la tige) : une surveillance accrue est nécessaire car le risque persiste même avec l'apparition des premières fleurs. Seuils d'intervention : 1 méligèthe par plante au stade D1, 2 à 3 méligèthes par plante au stade E
  • Colza vigoureux et bien implanté : le seuil est plus élevé et l'intervention n'est justifiée qu'à partir du stade E si le nombre de méligèthes par plante dépasse 4 à 6.

Dès que les fleurs sont ouvertes et que le pollen est accessible, la nuisibilité des méligèthes devient généralement nulle, faible rendant tout traitement inutile.

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De faible à forte infestation en méligèthes - Photo L.Jung Terres Inovia

Stratégies de protection et insecticides autorisés

Les méligèthes sont résistants aux pyréthrinoïdes en "ine" (lambdacyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine). Toutefois, certaines pyréthrinoïdes spécifiques sont encore efficaces :

  • Étofenprox (TREBON 30 EC, UPPERCUT)
  • Tau-fluvalinate (MAVRIK SMART, TALITA SMART)

Recommandations d’application

  • Volume de bouillie : 200 l/ha est recommandé pour optimiser l'efficacité du traitement, évitant les trop bas-volumes (<100 l/ha).
  • Protection des pollinisateurs : ​​​​​​​En présence de fleurs, l'application des insecticides doit respecter les nouvelles règles (arrêté du 20 novembre 2021) :
    • Traitements autorisés uniquement dans les 2 heures précédant le coucher du soleil et les 3 heures suivant celui-ci.
    • En présence de fleurs, n'utiliser que des produits disposant d'une dérogation abeille (MAVRIK SMART, TREBON 30 EC, limite BBCH61).

​​​​​​​En Savoir plus :


►​​​​​​​ Surveillance et lutte contre le méligèthe

►​​​​​​​ Les bonnes pratiques de traitement en floraison pour protéger les abeilles

Les abeilles, des alliées pour nos cultures. Protégeons-les !


Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
​​​​​​​Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire

Sortie hiver Montaison Floraison Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Ravageurs Colza Elodie Tourton & Julien Charbonnaud