Plan de sortie du phosmet : leviers testés et perspectives attendues

Un collectif d’acteurs de la recherche, publique et privée, et du développement agricole s’est mobilisé sur l’ensemble du territoire sur la gestion des ravageurs d’automne du colza.

Le phosmet était le dernier insecticide efficace pour protéger les colzas des attaques d’altises d’hiver et du charançon du bourgeon terminal dans les zones de résistances aux pyréthrinoïdes. Depuis son retrait, la filière colza et les pouvoirs publics ont mis en œuvre le Plan de sortie du phosmet de 2022 à 2025 (1). Son objectif était d’identifier et déployer des stratégies alternatives pour réduire durablement les ravageurs d’automne du colza. Ce programme a donc développé et testé une diversité de leviers appliqués à plusieurs échelles dans une perspective de gestion intégrée des ravageurs d’automne du colza. La plupart des projets du Plan de sortie du phosmet s’achèvent fin 2025 (encadré : Colloque final – 24 mars 2026 à Paris).

Des leviers prometteurs

Certains projets présentent des résultats prometteurs. C’est le cas de la manipulation du comportement de l’altise par l’utilisation de plantes de services et des composés qu’elles émettent. Des brassicacées plus attractives que le colza (navette, chou chinois, radis chinois) ont été caractérisées et testées dans diverses stratégies au champ et à l’échelle du territoire (Ctrl-Alt, Inrae ; Adaptacol², Terres Inovia et partenaires régionaux). En parallèle, les composés qu’elles émettent ont été identifiés et formulés afin d’optimiser le détournement de l’altise du colza soit par des composés dissuasifs (Colzactise, De Sangosse et Inrae), soit des composés volatils attractifs (Ctrl-Alt, Inrae et Agriodor). Ces travaux se poursuivent pour confirmer les efficacités au champ et concevoir les stratégies applicables par les agriculteurs.

Autre exemple, l’utilisation d’acariens prédateurs du sol pour réduire les dégâts causés par les larves d’altises (Moplah, Evolutive Agronomy). Les premiers résultats en laboratoire témoignent d’un bon potentiel de prédation de certaines espèces d’acariens compatibles avec les conditions d’utilisation au champ. Ces résultats restent à confirmer, pour cela, des premiers essais en conditions réelles sont prévus à l’automne 2025.

Grâce au projet Resalt (Inrae, Innolea, Terres Inovia et dix obtenteurs), des progrès sur le levier variétal se dessinent. Chez le colza, parmi 300 génotypes élites évalués, issus des principaux semenciers français, une dizaine présentent de bons comportements face à l’altise. En complément, au sein de 150 accessions de choux, des résistances plus fortes ont été identifiées. Ces approches ouvrent la voie à une diversification des ressources génétiques sur ce critère.
Pour ces leviers, les premiers résultats prometteurs doivent encore être confirmés au champ pour espérer compléter demain la palette de moyens d’action disponibles pour les agriculteurs.

Une dynamique commune

Des actions concrètes sont déjà mises en œuvre par les agriculteurs et leurs conseillers pour appliquer des leviers de robustesse du colza face aux ravageurs d’automne. Les six comités régionaux, animés par Terres Inovia dans Adaptacol², ont contribué à l’acquisition de références sur le terrain et à leur diffusion. En guise d’exemples, depuis 2023, l’évaluation variétale intègre un critère sur le meilleur comportement vis-à-vis des ravageurs (www.myvar.fr).

De plus, depuis l’automne 2024, l’apport d’azote minéral en végétation à l’automne est rendu possible, sous conditions dans la plupart des régions (7e Programme d’actions régional nitrates (2)) et peut contribuer à favoriser l’obtention d’un colza robuste vis-à-vis des ravageurs. En complément, les plantes de services – au sein d’intercultures-pièges à base de radis chinois – contribuent à diluer la pression des ravageurs. 

En trois ans, le Plan a permis de clore certaines pistes pour mieux concentrer les efforts de développement et de transfert sur celles qui s’avèrent les plus prometteuses. Au-delà de l’identification et du déploiement de leviers de gestion, un collectif inédit d’acteurs de la recherche, publique et privée, et du développement agricole s’est mobilisé sur l’ensemble du territoire sur la gestion des ravageurs d’automne du colza (figure 1).

Figure 1: Dispositifs d’acquisition de références
​​​​​​​et de transfert conduits dans Adaptacol² (source : Terres Inovia)

 

Colloque final – 24 mars 2026 à Paris

Le Plan de sortie du phosmet touche à sa fin. L’ensemble des résultats sera présenté lors d’un colloque final, organisé à Paris le 24 mars 2026. Chercheurs, instituts techniques, acteurs de la filière et agriculteurs y partageront leurs acquis et perspectives pour la gestion durable des ravageurs d’automne du colza. Inscriptions en ligne, dans la rubrique Evénements.

 

Testés et non approuvés

Le projet Adaptacol² a contribué à obtenir un positionnement technique sur des produits non-concluants pour réduire la nuisibilité des ravageurs. Des mélanges de variétés de colza ont été testés pour détourner les ravageurs d’automne de la culture d’intérêt. Après 3 campagnes et plus 70 essais, aucune efficacité n’a pu être mise en évidence avec les variétés disponibles aujourd’hui. Des biostimulants ont aussi été testés pour réduire la nuisibilité des ravageurs. Sur les 7 biostimulants testés dans 30 essais, aucun n’a montré un effet sur le gain de biomasse, la réduction des dégâts ou le rendement. Ces pratiques sont donc déconseillées.

Pour d’autres projets, les travaux ont permis de clore le développement de solutions. Le projet Velco-A (porté par BASF) a étudié l’utilisation d’un produit de biocontrôle à base de champignon pour réduire les émergences d’altises. Malgré des résultats prometteurs au laboratoire, la variabilité des efficacités au champ n’a pu être expliqué, ce qui a conduit la firme à suspendre le développement du produit. Le projet DS-Alt (porté par De Sangosse) a exploré en 2024 un produit à base d’extraits de plantes pour gérer les altises adultes. Il a été suspendu en raison de contraintes réglementaires.

 

(1) Terres Inovia et Inrae coordonnent le Plan de sortie du phosmet, lequel s’articulent autour d’onze projets, qui mobilisent une trentaine d’acteurs de la recherche publique et privée, et une centaine d’acteurs du développement.

(2) https://www.prefectures-regions.gouv.fr/bourgogne-franche-comte/Actualites/Signature-du-7e-PAR-Nitrates

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Contact : Laurine Brillault, l.brillault@terresinovia.fr 

Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

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Colloque final du Plan de sortie du phosmet

 

INSCRIPTION & PRIX

 

Inscription obligatoire (à venir)
 

DATE & LIEU DE L'EVENEMENT

24 mars 2026 - de 9h à 17h

 Paris

PUBLIC

Agriculteurs, conseillers, journalistes

CONTACT

Service communication (contact@terresinovia.fr)

Présentation

Depuis 2022, le Plan d’action de sortie du phosmet travaille à identifier et déployer des stratégies de protection pour réduire durablement l’impact des ravageurs d’automne sur le colza. Animé par Terres Inovia et l'INRAE, soutenu par les pouvoirs publics et la filière, ce programme soutient 11 projets innovants portés par des acteurs de la recherche et du développement agricole.

L’objectif de ce programme, qui se termine en décembre 2025, est de déployer à court terme des stratégies de protection alternatives au phosmet et de réduire durablement la pression parasitaire des coléoptères d’automne grâce à la combinaison d’un maximum de leviers appliquées à différentes échelles dans une approche systémique. 

Programme

Ce colloque valorisera les principaux résultats obtenus au fil de différentes conférences et d'une table-ronde : 

Conférences 

Les enjeux du colza : pourquoi un Plan de sortie du phosmet
Favoriser la robustesse du colza pour limiter la nuisibilité des ravageurs d’automne 
Détourner les ravageurs d’automne du colza à l’échelle de la parcelle et du paysage 
Luttes alternatives contre les grosses altises 
Le charançon du bourgeon terminal, un ravageur peu connu en recrudescence 

Table-ronde

Du levier aux stratégies de gestion des ravageurs du colza : comment favoriser la mise en œuvre ? 

Intervenants et partenaires

A venir

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Biocontrôle contre la grosse altise : que sait-on et que fait-on ?

​​​​​​​La grosse altise est un ravageur important du colza à l’automne. Pour y faire face, le Plan de sortie du phosmet vise à identifier et déployer des leviers de gestion, à l’échelle de la plante, de la parcelle et du paysage, qu’il s’agira de combiner dans des stratégies de gestion efficace sur le terrain. Le biocontrôle qui utilise des mécanismes naturels pour lutter contre les nuisibles apparaît comme une alternative à intégrer dans ces stratégies de protection du colza. Cet article synthétise les résultats des recherches menées par Terres Inovia, et ses partenaires sur l'efficacité aux champs de diverses solutions de biocontrôle et leurs conditions d’application pour lutter contre les grosses altises adultes et leurs larves.​​​​​​​

Note importante : Les solutions testées et présentées ci-dessous ne sont pas autorisées aujourd’hui contre les grosses altises sur colza.

Le biocontrôle c’est quoi ?

Un produit de biocontrôle utilise des mécanismes naturels pour protéger les végétaux et renforcer leurs défenses contre les organismes nuisibles grâce à des macroorganismes, des microorganismes ou des produits comprenant des médiateurs chimiques, des substances naturelles (d'origine végétale, animale ou minérale), et des substances de base, tout en présentant un niveau élevé de sécurité pour la santé publique et l'environnement.

En France, près de 50% des produits de biocontrôle sont utilisés en arboriculture, maraîchage et viticulture. Cependant, de fortes attentes existent pour leur utilisation en grandes cultures, notamment pour les applications insecticides, qui représentent un tiers de leur usage total.
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Pour lutter contre les grosses altises, différentes stratégies sont envisagées par Terres Inovia : réduire la consommation des feuilles par les altises adultes, diminuer la pression larvaire sur le colza et limiter la colonisation du colza à l’échelle de la parcelle ou du territoire.

La lutte directe pour réduire les dégâts foliaires des adultes sur les jeunes colzas

Terres Inovia et ses partenaires ont évalué une quinzaine de substances naturelles pour limiter les dégâts foliaires par les adultes avant le stade 4 feuilles. Les efficacités observées sont variables et en général inférieures aux références insecticides. Les sels d’acides gras dont le mode d’action par déshydratation et suffocation nécessitent de toucher l’altise et le soufre dont le mode d’action aurait un effet plutôt répulsif se sont avérés les plus efficaces parmi les différentes solutions testées.

Sels d’acides gras : La première application est réalisée au début de l’attaque lorsque 30% des plantes environ présentent des morsures avant 4 feuilles. Trois traitements espacés de 5 à 7 jours sont réalisés et appliqués en fin de journée lorsque les altises adultes sont actives. Une réduction des dégâts foliaires est observée dès la première application avec une efficacité moyenne comprise entre 25 et 50%. L’action choc de la référence insecticide est supérieure. Après 2 ou 3 applications, et 2 à 3 semaines après l’unique application de Karaté Zéon, la réduction des dégâts foliaires par les sels d’acides gras est comparable à la référence insecticide.

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Figure 1 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de sel d’acide gras. Volume de bouillie 300 l/ha.  (nombre d’essais)

Soufre : La première application est réalisée en tout début d’attaque car le mode d’action supposé est répulsif. L’efficacité moyenne est comprise entre 20 et 45%. L’absence de pluies et les températures élevées semblent favorables à l’efficacité.

Figure 2 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de soufre. Volume de bouillie 200 l/ha. (nombre d’essais)


Le talc et le kaolin qui agissent comme barrière physiques se sont avérés moins efficaces.

L’huile de paraffine, le purin d’ortie, l’azadirachtine (extrait naturel du margousier reconnu pour ces propriétés insecticides contre les pucerons et utilisé par dérogation en arboriculture) ou encore le bore (forme octoborate) se sont avérés inefficaces dans les essais de l’institut et de ses partenaires.

Les essais se poursuivent sur la campagne 2025 afin de conclure sur leur efficacité et dans ce cas, de mieux comprendre les conditions d’application, ainsi que leur positionnement technico-économique. Il s’agit également d’identifier de nouvelles solutions.  

Des solutions pour limiter les infestations larvaires

Pour réduire la pression larvaire, plusieurs projets sont en cours dans le Plan de sortie du phosmet, pour développer des solutions techniques à base de produits de biocontrôle en lutte indirecte (projet Nap-Guard).

Terres Inovia a également mené divers essais pour limiter la pression larvaire avec des applications répétées de produits de biocontrôle (nématodes, quassine, champignon entomopathogène, bactérie Bt tenebrionis…), en entrée hiver (fin octobre et novembre). La cible visée est dans ce cas la larve de deuxième stade qui a des phases mobiles pendant lesquelles elle peut être au contact des solutions de biocontrôle. Cette piste s’est avérée peu efficace car les solutions de biocontrôle évaluées à ce jour ont une action essentiellement de contact à une période où le risque de lessivage est important.

Des solutions pour limiter la colonisation à l’échelle de la parcelle ou du territoire

La dernière stratégie envisagée consiste à limiter la colonisation du colza en agissant avant l’arrivée des grosses altises adultes (vols), soit en diminuant la population dans le paysage, soit en détournant ces insectes de la culture.

 A titre d’exemple, dans le but de réguler les populations d’altise d’hiver à l’échelle du territoire, BASF (projet VELCO-A), évalue depuis 2ans en conditions contrôlées (avec INRAE) et sur le terrain (avec Terres Inovia) l’efficacité d’un champignon entomopathogène.

La lutte de type push-pull est également explorée (Ctrl-Alt et Colzactise) pour détourner les ravageurs à leur arrivée sur la parcelle de colza avec l’utilisation de composés aux propriétés attractives et dissuasives. Des composés efficaces ont été identifiés en conditions contrôlées, mais il reste du chemin à parcourir (extraction, formulation, homologation) avant l’obtention de produits applicables par les agriculteurs.  Si le premier objectif est de diminuer l’attaque sur la parcelle de colza, le second est qu’il n’y ait pas de descendance des individus détournés du colza. Pour cela, il s’agirait d’attirer ces individus vers des crucifères en interculture et de détruire en hiver les plantes, ce qui ne permet pas aux larves de terminer leur cycle. Cette stratégie combinatoire sera évaluée lors de la poursuite du projet.

Conclusion et Perspectives

Le Plan de sortie du phosmet a contribué à accroître l’acquisition de références sur les produits de biocontrôle, et à soutenir le développement de nouvelles solutions alternatives aux insecticides. Néanmoins des défis persistent :

  • Les efficacités restent inférieures aux insecticides et aucune solution n’a été identifiée pour lutter directement contre les larves
  • Les conditions d’application et d’efficacité de ces produits sont plus dépendantes des conditions climatiques (action de contact souvent sensible au lessivage),
  • Une mise en œuvre qui nécessite de la technicité et du temps (plusieurs passages nécessaires).

En savoir plus sur le plan d'action sortie du phosmet

Contact : Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr

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Plan d’action de sortie du phosmet : où en est-on ?

Depuis 2022, le Plan d’action de sortie du phosmet travaille à identifier et déployer des stratégies de protection pour réduire durablement l’impact des ravageurs d’automne sur le colza. Animé par Terres Inovia et INRAE, et soutenu par les pouvoirs publics et la filière colza, ce programme soutient 11 projets innovants portés par des acteurs de la recherche publique et privée, et du développement agricole.

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Retrouvez toutes les informations sur le Plan d'action de sortie du phosmet

Pour partager les avancées de ces travaux, le Plan d’action de sortie du phosmet a organisé un événement, les 5 et 6 novembre 2024, à Rennes. Il a réuni 50 représentants de la recherche publique (INRAE) et privée (firmes phytosanitaires, entreprises de l’Agtech et semenciers), ainsi que du développement agricole avec des organismes de conseils et des distributeurs. 

Objectif ? Faire un point d’étape sur les solutions développées dans les projets du Plan et renforcer le partage d’expériences. Une demi-journée était, en outre, consacrée à visiter les expérimentations en cours au laboratoire et au champ pour favoriser les échanges techniques et scientifiques sur les travaux conduits.

Approfondir les connaissances des ravageurs et de leurs auxiliaires  

  • Le projet AltisOR accélère la découverte des médiateurs chimiques chez l'altise d’hiver pour perturber sa communication olfactive. En analysant le transcriptome des antennes de l’altise, 74 récepteurs olfactifs ont été identifiés, dont 8 se sont fortement exprimés. Ces récepteurs vont être criblés avec un vaste panel de composés volatils, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans la manipulation du comportement de l’altise (attraction, répulsion, etc.).
  • La montée en puissance des élevages d’altises, notamment au sein des projets LEGO et RESALT, contribuent à fournir - en nombre et au bon stade physiologique- les projets de recherche sur l’altise d’hiver, et également d’acquérir des connaissances sur la biologie de cet insecte.

Des solutions à l’échelle de la plante

 
Sur le volet génétique
, le projet Adaptacol² a permis de classer les variétés commercialisées avec un indicateur de meilleur comportement vis-à-vis des insectes accessibles pour les agriculteurs sur MyVar . En complément, le projet RESALT explore les résistances à l’altise sur plus de 300 génotypes élites en pré-inscription et près de 200 accessions des espèces parentales du colza.

Sur le volet biocontrôle, plusieurs produits sont développés dans des projets portés par des firmes phytosanitaires pour cibler différentes phases du cycle de l’altise d’hiver, et ainsi limiter :

  • La colonisation avec l’identification de composés volatils attractifs pour détourner l’altise du colza (projet Ctrl-Alt) ou encore le développement d’un champignon entomopathogène pour réduire la pression à l’échelle du territoire (projet VELCO-A).
  • La consommation des altises adultes avec le développement d’un produit dissuasif de contact (projet Colzactise) ou encore d’un produit associé à des outils technologiques (projet Nap-guard ).
  • La pression larvaire, avec l’utilisation de micro et macro-organismes tels que les acariens prédateurs du sol (projet MOPLAH)

En parallèle de ces projets de recherche appliquée, Terres Inovia évalue au champs les conditions de réussite des solutions les plus prometteuses. Bien que certains de ces produits développés puissent espérer une homologation d’ici la fin du Plan sortie phosmet, la majorité nécessiteront encore plusieurs années d’expérimentation.

Des résultats à l’échelle de la parcelle et du paysage

Les résultats sont prometteurs sur la compréhension et l’utilisation de plantes de services et de leurs odorants pour détourner l’altise d’hiver à différentes phases de son cycle.


•    Le projet Ctrl-Alt montre que diverses espèces de brassicacées sont plus attractives que le colza. Les composés volatils qu’elles émettent sont en cours d’identification. Ils font actuellement l’objet de tests au laboratoire et sur le terrain en parcelles expérimentales pour affiner les stratégies de détournement des altises à l’échelle de la parcelle avec l’utilisation de bandes-pièges.
•    Ces stratégies de détournement sont également travaillées à l’échelle territoriale, initiées par un groupe d’agriculteurs (R2D2) et évaluées à grande échelle dans le projet Adaptacol². Le principe ? Attirer les ravageurs d’automne vers des parcelles d’intercultures « pièges » en y implantant des crucifères (radis chinois) plus attractives que le colza, puis détruire les intercultures en entrée d’hiver pour éliminer les larves et ainsi réduire les populations d’altises pour l’année suivante.

Plan de sortie du Phosmet : les partenaires témoignent de la réussite du plan

Le Plan de sortie du phosmet, de part la diversité des stratégies étudiées et les expertises mobilisées, constitue un programme de Recherche & Développement unique, qui contribue à fédérer les acteurs de la filière autour d’un même enjeu : réussir à continuer de produire du colza en utilisant des stratégies de protection durables et accessibles pour les agriculteurs.

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Autorisation dérogatoire pour MINECTO GOLD contre les larves de grosse altise du colza

MINECTO GOLD (s.a. cyantraniliprole) vient de recevoir une autorisation de mise sur le marché à titre de dérogation 120 jours (art53 – REG 1107/2009) du 25 septembre au 31 décembre 2024.

Dans le cadre du plan d’action de sortie du phosmet, Terres Inovia et Terres Univia se sont mobilisés pour la troisième année consécutive pour assurer aux producteurs une solution opérationnelle de lutte contre les ravageurs d’automne du colza dans un contexte de disponibilité réduite de solutions de traitement, de résistance forte aux pyréthrinoïdes (mutation Skdr) et ce, en complément de tous les outils de la protection intégrée. C’est le concept "colza robuste®".

Cette dérogation est limitée aux régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val-de-Loire et les départements de l’Allier, du Puy de Dôme, de l’Aisne, et de l’Oise. Ces régions sont celles concernées par les phénomènes avérés de forte résistance des grosses altises aux pyréthrinoïdes.

MINECTO GOLD (cyantraniliprole 400 g/kg, AMM 2220766) bénéficie d’un usage crucifères oléagineuses *traitement des parties aériennes* coléoptères phytophages sur colza et moutarde uniquement.
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Sur la culture du colza, MINECTO GOLD est autorisé en application unique (1 application maximale par an) à la dose maximale d’emploi de 100 g/ha des stades BBCH16 (6 feuilles du colza) à BBCH19 (9 feuilles ou plus).

Sur moutarde, les modalités d’usage (nombre et stade d’application) sont différentes.

Principaux éléments règlementaires :

Modalités d’application : test berlèse au préalable et intervention raisonnée selon l’estimation du risque par les outils d’aide à la décision disponibles.

SPe 1 : Pour protéger les eaux souterraines, ne pas utiliser ce produit ou tout autre produit contenant du cyantraniliprole plus d’une année sur 3 sur la même parcelle.

SPe 3 : Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres par rapport aux points d’eau comportant un dispositif végétalisé permanent non traité d’une largeur de 20 mètres en bordure des points d’eau.

SPe 3 : Pour protéger les arthropodes non-cibles, respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux zones non cultivées adjacentes.

SPe 8 : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs :

  • Ne pas utiliser en présence d’abeilles
  • Ne pas appliquer en période de floraison et de production d’exsudat
  • Ne pas appliquer sur les zones de butinage

Protection des résidents et personnes présentes : Respecter une distance d’au moins 5 mètres entre la rampe de pulvérisation et l’espace susceptible d’être fréquenté par des résidents ainsi que l’espace fréquenté par des personnes au moment du traitement.

La larve d’altise est la cible de MINECTO GOLD en culture de colza.
Le début de la date de dérogation est adapté à la filière moutarde. En colza, c’est bien la larve d’altise qui est visée avec une application unique qui ne peut pas intervenir avant le stade 6 feuilles de la culture et la réalisation d’un test Berlèse préalable.​​

Les recommandations de Terres Inovia

​​​​​​​L’application insecticide est un levier de lutte complémentaire aux mesures agronomiques mobilisées pour mettre en place un colza robuste moins sensible aux ravageurs.
La solution MINECTO GOLD est à réserver pour la lutte contre les larves de grosse altise dans les régions où les résistances fortes aux pyréthrinoïdes sont généralisées ou en progression (mutation Skdr).
L’application intervient si nécessaire, après évaluation à la parcelle, du risque qui dépend de la dynamique de croissance du colza et du nombre de larves (test Berlèse). L’OAD « ​​​​​​​Colza risques larves de grosse altise » est en libre accès sur le site de Terres Inovia.

Lorsqu’elle est nécessaire, la protection est à appliquer à l’entrée de l’hiver, courant novembre à début décembre.

 

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MINECTO GOLD (s.a. cyantraniliprole) has just been granted a marketing authorisation under the 120-day derogation (art53 - REG 1107/2009) from 25 September to 31 December 2024.

As part of the phosmet phase-out action plan, Terres Inovia and Terres Univia have joined forces for the third year running to provide growers with an operational solution for controlling autumn rapeseed pests in a context of reduced availability of treatment solutions and strong resistance to pyrethroids (Skdr mutation), in addition to all the tools of integrated protection. This is the ‘robust rapeseed®’ concept.

This derogation is limited to the regions of Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val-de-Loire and the departments of Allier, Puy de Dôme, Aisne and Oise. These are the regions concerned by the proven phenomena of high resistance of flea beetles to pyrethroids.

MINECTO GOLD (cyantraniliprole 400 g/kg, MA 2220766) has been approved for use on oilseed crucifers *treatment of aerial parts* phytophagous beetles on oilseed rape and mustard only.

On oilseed rape, MINECTO GOLD is authorised as a single application (maximum 1 application per year) at a maximum use rate of 100 g/ha from BBCH16 (6 leaf stage of oilseed rape) to BBCH19 (9 leaf stage or more).

On mustard, the conditions of use (number and stage of application) are different.

Main regulations:

Application methods: berlèse test beforehand and reasoned intervention based on risk assessment using available decision support tools.

SPe 1: To protect groundwater, do not use this product or any other product containing cyantraniliprole more than one year out of 3 on the same plot.

SPe 3: To protect aquatic organisms, a 20-metre untreated zone must be maintained in relation to water points, with a 20-metre wide permanent untreated vegetation strip bordering water points.

SPe 3: To protect non-target arthropods, maintain a 5-metre untreated zone in relation to adjacent uncultivated areas.

SPe 8: Dangerous for bees. To protect bees and other pollinating insects:

  • Do not use in the presence of bees
  • Do not apply during flowering or exudate production periods
  • Do not apply to foraging areas

Protection of residents and bystanders: Maintain a distance of at least 5 metres between the spray boom and areas likely to be frequented by residents, as well as areas frequented by people at the time of treatment.

Flea beetle larvae are the target of MINECTO GOLD in rapeseed crops.
The start of the exemption date is adapted to the mustard sector. In oilseed rape, flea beetle larvae are the target, with a single application that cannot be made before the 6-leaf stage of the crop and a Berlèse test carried out beforehand.

Terres Inovia's recommendations

​​​​​​​Insecticide application is a complementary control lever to the agronomic measures used to establish a robust rapeseed that is less susceptible to pests.
The MINECTO GOLD solution should be reserved for control of flea beetle larvae in regions where strong resistance to pyrethroids is widespread or increasing (Skdr mutation).
Application is made if necessary, after assessing the risk in the field, which depends on the rapeseed's growth dynamics and the number of larvae (Berlèse test). THE OAD "​​​​​​​Rapeseed - risk of flea beetle larvae". You can access this information free of charge on the Terres Inovia website.

Where necessary, protection should be applied at the start of winter, between November and early December.

 

 

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Trois nouveaux projets pour mieux gérer les ravageurs d’automne

Trois nouveaux projets intègrent l’ambitieux Plan de sortie du phosmet qui vise à trouver des stratégies opérationnelles pour réduire l’impact des ravageurs d’automne du colza.

Initié en 2022, le Plan de sortie du phosmet travaille à identifier et déployer, d’ici fin 2025, des stratégies de protection pour réduire durablement la pression parasitaire des coléoptères d’automne grâce au développement d’un maximum de leviers efficaces et complémentaires.  C’est Terres Inovia, INRAE et Sofiprotéol (pour le compte du FASO) qui sont chargés d’animer ce programme ambitieux.

En savoir plus sur le Plan

En plus des huit projets lancés au démarrage du Plan, Sofiprotéol, pour le compte du Fonds d’Actions Stratégiques pour les Oléagineux et protéagineux (FASO), a opéré un troisième appel à projets en 2024 doté d’une enveloppe de 259 000 euros. L’objectif ? Approfondir les travaux existants, mais aussi identifier de nouveaux projets portés par des entreprises du secteur privé souhaitant s’engager sur les thématiques du Plan.

L’appel à projets, qui s’est clôturé le 15 mars 2024, a permis d’identifier et de soutenir trois nouveaux projets, à la suite de l’évaluation technique et scientifique par le Comité Scientifique du Plan, pour développer des solutions complémentaires aux autres projets du Plan.

MOPLAH : évaluer l’intérêt d’utiliser des auxiliaires du sol contre la grosse altise

Le projet MOPLAH, porté par la start-up Evolutive Agronomy, vise à démontrer le potentiel d’utilisation d’une ou plusieurs espèces d’acariens prédateurs du sol pour réduire les dégâts de la grosse altise du colza. Les résultats obtenus pourront, à l’issue du projet, être approfondis afin d’enrichir un potentiel dossier d’homologation pour une commercialisation à horizon 3-5 ans.   

COLZA-PRIM : optimiser la réussite de semis précoce

Ce projet porté par l’entreprise SEED IN TECH, en partenariat avec Cérience, a pour objectif de développer, tester sur le terrain et planifier l’industrialisation de nouvelles technologies appliquées aux semences de colza. Ces technologies, combinant activation et biostimulation des semences visent à en améliorer leur levée, notamment en conditions de déficit hydrique, afin d'obtenir un colza robuste et moins sensible aux attaques des ravageurs d’automne.
 

DS-ALT : développer une solution à base d’extraits de plantes contre l’altise d’hiver

Après des résultats au champ encourageant d’une solution à base d’extraits de plante contre l’altise du colza, ce projet porté par DE SANGOSSE propose d’en évaluer l’efficacité à plus grande échelle en conditions réelles et d’initier les premières démarches réglementaires pour une mise à disposition des agriculteurs.
 

Pour consulter les fiches sur ces projets

 

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Projet Adaptacol² : synthèse des essais biostimulants menés en 2022, 2023 et 2024

Dans le cadre de ce projet du Plan d'action de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, sept biostimulants ont été testés dans un réseau d’essais menés avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 et 2023-2024 pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne sur colza. Voici les résultats.

Pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne, il faut que le colza présente une croissance dynamique et continue. Pour soutenir cette croissance, l’utilisation d’engrais au semis, l’association à une légumineuse gélive ou encore le choix du précédent sont autant de leviers qui ont déjà fait leur preuve. En complément, l’utilisation de certains types de biostimulants ayant pour revendication l’amélioration de "l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs" (Règlement UE 2019/1009) pourrait présenter un intérêt à condition que les effets positifs sur la nutrition se traduisent par des effets positifs sur la croissance.

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Dans le cadre d’Adaptacol², un projet du Plan de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, un pool de sept biostimulants a été testé au sein d’un réseau d’essais mené avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 (Kelpak, ValeaMax, BlueN, FreeN + Free PK, MouvN et Exelgrow) et 2023-2024 (ValeaMax, BlueN et Vixeran). Les biostimulants ont été apportés à l’automne, le plus souvent en début de cycle en une ou deux applications. Il a été choisi de tester des positionnements déjà éprouvés et également exploratoires, visant à stimuler généralement les plantes plus précocement que les positionnements actuellement proposés.

Produit Composition Effets attendus Stade d’application Dose de produit
Kelpak Extrait d’Eklonia Maxima Forte concentration en auxine →​​​​​​​ stimulation de la croissance (racinaire puis aérienne) ; en sus : meilleure tolérance au froid B2 puis B4/B6 2 L/ha
ValeaMax Extrait d’Ascophyllum Nodosum (dont manitol et antioxydants) +B+Mo Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques B2 2 L/ha
BlueN Bactérie fixatrice d’azote endophyte Methylobacterim Symbioticum Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable →​​​​​​​ augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture B6 0.333 kg/ha
FreeN + Free PK FreeN : Azotobacter chroococcum + Mn + Mo
FreePK : Bacillus mucitaginosus
- Fixe l’azote de l’air et le transforme en N assimilable (azotobacter)
- Augmente la minéralisation du P et du K (bacillus)
augmentation des quantités de NPK disponibles pour la culture
Levée à B2 0.5 L/ha FreeN + 0.5 L/ha Free PK
MouvN Glutacetine Stimulation du métabolisme azotée et de la photosynthèse → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture et stimulation de la croissance B6 puis D2 0.5 kg/ha
Exelgrow Extrait fermenté d’Ascophyllum nodosum + acides fulviques + glycine betaine Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques dont stress hydrique B4 0.5 L/ha
Vixeran Bactérie fixatrice d’azote endophyte Azotobacter salinestris CECT 9690 Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture Entre levée et B4 selon conditions météo 0.05 kg/ha

 

Les résultats obtenus ne mettent pas en évidence d’effet robuste et marqué sur la croissance (ni en entrée ni en sortie d’hiver) dans les conditions du réseau d’essais ; des tendances ponctuelles peuvent être décelées mais aucun effet significatif. Côté rendement, aucun effet significatif n’a été détecté, ni de tendance.

La synthèse complète des essais est disponible en téléchargement en bas de page.

Contact : C. Le Gall, c.legall@terresinovia.fr​​​​​​​

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Ravageurs du colza : les leviers alternatifs au phosmet dans la web-série Les pieds dans les champs

La web-série Les pieds dans les champs est de retour ! A partir du 27 février, elle diffuse deux témoignages d’agriculteurs sur les leviers alternatifs au phosmet pour mieux combattre les ravageurs d’automne du colza. Des paroles d’agriculteurs à écouter… et retenir.

Lancée par Terres Inovia en mai 2021, la web-série vidéo Les pieds dans les champs propose une immersion sur les parcelles d’un agriculteur qui explique, au fil d’une discussion, comment il mène sa culture, à quelles difficultés il est confronté et quels leviers et pratiques agronomiques il utilise. Cet entretien est complété par un entretien technique entre l’agriculteur et un expert de Terres Inovia.

Ravageurs du colza : quels leviers alternatifs au phosmet utilisés par les agriculteurs ?

Après la dernière saison consacrée à l’agroécologie, Les pieds dans les champs reviennent avec une thématique d’actualité : mieux combattre les ravageurs d’automne, en particulier l’altise et le charançon du bourgeon terminal, avec des leviers alternatifs au phosmet.

Cette 7ème saison a été réalisée dans le cadre du Plan d'action de sortie du phosmet Ce programme de R&D co-piloté par Terres Inovia et l’Inrae et qui s’achève fin 2025, travaille à trouver des solutions alternatives au retrait du phosmet.

Pour cette saison, Terres Inovia a été à la rencontre de deux agriculteurs, à deux moments différents, en entrée d’hiver, puis au printemps, afin de mesurer les impacts des leviers au fil de la campagne. Les deux premiers épisodes sont donc diffusés avant le printemps, quand les deux autres seront disponibles avant la période estivale.  

 

Dominique Tristant, agriculteur à Grignon (Yvelines) : "donner plus de vigueur aux colzas"

Cet agriculteur, gérant de la ferme de Grignon, déploie toute son énergie pour obtenir un colza robuste et résistant aux attaques de maladies et de ravageurs en mettant en place différents leviers avant l'implantation.

Sur des terres argilo-calcaires et même caillouteuses, le colza est la tête de rotation principale. Dominique Tristant met en place un précédent d'orge, qui permet de donner plus de vigueur à la croissance des colzas. L'exploitant effectue un travail du sol avant le semis, qu'il positionne au bon moment. "Début juillet, on est prêt à semer", raconte-t-il.

Découvrez cet épisode des Pieds dans les champs

Benoît Vernillat, exploitant à Billy-sur-Oisy (Nièvre) : "un colza plus robuste grâce à l'agroécologie"

Benoît Vernillat a repris l’exploitation familiale, où il cultive du blé, de l’orge, du colza et du tournesol. L’agriculteur, qui fait partie du GIEE Magellan, a mis en place des leviers avant et pendant l’implantation pour donner à ses colzas plus de robustesse, et ainsi leur permettre d’être beaucoup plus résistants face aux ravageurs d’automne.

Lors de cet épisode, Benoît Vernillat explique comment il pratique l’association de couverts avec du radis chinois, mais aussi la mise en place d’engrais minéraux au semis et une implantation précoce, et un minimum du travail du sol. Ces leviers permettent de diminuer l’insecticide.

Michaël Geloen, ingénieur de développement de Terres Inovia, remarque que cet ensemble de pratiques permettent à la fois « diluer la pression des insectes et de limiter leur impact par des mesures qui dynamisent la croissance des colzas ».

Découvrez cet épisode des Pieds dans les champs

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Launch of the 2024 call for projects under the Phosmet Exit Plan

Le Plan d'action de sortie du phosmet vise à identifier des stratégies alternatives opérationnelle au retrait de cet insecticide pour réduire les attaques et la nuisibilité des coléoptères ravageurs d’automne du colza - altise d’hiver (Psylliodes chrysocephala) et charançon du bourgeon terminal (Ceutorhynchus picitarsis).

Ce programme, lancé par les pouvoirs publics et la filière colza en 2022, soutient 8 projets portés par des partenaires de la recherche, publique et privée, et des acteurs du développement agricole.

En complément du Plan initial financé par le Compte d’affectation Spécial au Développement Agricole et Rural (CASDAR), Sofiprotéol apporte un soutien de 200.000 euros annuels sur 3 ans au travers du Fonds d’Actions Stratégiques pour les Oléagineux et Protéagineux (FASO), pour poursuivre la dynamique de développement de solutions innovantes et opérationnelles.

L’appel à projets 2024 "Plan d’action de sortie du phosmet" doté d’une enveloppe de 259.000 euros, soutiendra des projets sur les ravageurs d’automne du colza, menés sur des actions en faveur de partenariats publics-privés, et sur des actions de test et démonstration en vue d’une commercialisation par un ou plusieurs acteurs du privé.

Les projets sont à soumettre avant le 30 avril 2024.

Toutes les informations sont disponibles sur :Appel à projets 2024 « Plan d’action de sortie du phosmet » - Sofiprotéol.

Pour toutes questions relatives au dépôt de projets et pour l’envoi des dossiers de candidature, merci de vous adresser à :

Camille Jouan
Chargée de Projets Innovation et Filières, SOFIPROTEOL
Tel: 07-72-24-39-39
Email: camille.jouan@sofiproteol.com

Laurine Brillault
Animatrice du Plan sortie phosmet, TERRES INOVIA
Tel : 06-66-70-34-96
Email : lbrillault@terresinovia.fr

 

The Phosmet Exit Action Plan aims to identify operational alternative strategies to the withdrawal of this insecticide in order to reduce attacks and the harmfulness of autumn beetle pests of oilseed rape - winter flea beetle (Psylliodes chrysocephala) and terminal bud weevil (Ceutorhynchus picitarsis).
This programme, launched by the public authorities and the rapeseed industry in 2022, supports 8 projects run by public and private research partners and agricultural development players.
In addition to the initial plan financed by the Compte d'affectation Spécial au Développement Agricole et Rural (CASDAR), Sofiprotéol is providing annual support of €200,000 over 3 years through the Fonds d'Actions Stratégiques pour les Oléagineux et Protéagineux (FASO), to continue the drive to develop innovative and operational solutions.
The call for projects 2024 "Phosmet phase-out action plan", with a budget of 259,000 euros, will support projects on autumn rapeseed pests, carried out in favour of public-private partnerships, and on test and demonstration actions with a view to marketing by one or more private players.
Projects must be submitted by 30 April 2024.
All the information is available at: Call for projects 2024 "Phosmet phase-out action plan" - Sofiprotéol.

 

Camille Jouan
Chargée de Projets Innovation et Filières, SOFIPROTEOL
Tel: 07-72-24-39-39
Email: camille.jouan@sofiproteol.com

Laurine Brillault
Animatrice du Plan sortie phosmet, TERRES INOVIA
Tel : 06-66-70-34-96
Email : lbrillault@terresinovia.fr

 

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Plan de sortie du phosmet : des premiers résultats et des perspectives

Quels sont les premiers résultats du Plan de sortie du phosmet ? Le 30 novembre 2023, à Paris, les représentants des partenaires des huit projets du Plan, des membres du comité scientifique et des représentants des financeurs (ministère de l’Agriculture et Sofiproteol) se sont rassemblés pour discuter des résultats, des défis et des perspectives du Plan de sortie du phosmet.

 

Partage des avancées des projets

L'événement a servi de tribune pour discuter des premiers résultats des projets, mettant en avant les avancées concrètes réalisées par les équipes impliquées.

AltisOR

Emmanuelle Jacquin-Joly (INRAE), a partagé les avancées réalisées dans le projet AltisOR, avec le séquençage du transcriptome chimiosensoriel de l’altise, une ressource clé pour la communauté scientifique et une étape essentielle pour accélérer l’identification de composés actifs (attractifs, répulsifs, etc.) qui pourront permettre à terme de manipuler le comportement de l’altise.

RESALT

Comme en témoigne Antoine Gravot (INRAE/Université Rennes 1) au travers de la présentation du projet RESALT, le Plan de sortie du phosmet est aussi l’occasion pour différents acteurs de la filière de partager leurs méthodes et de mettre en commun leurs outils de recherche. 

La première année de RESALT a permis d’optimiser les méthodes d’évaluation variétales au champ sur les étapes clés de l’interaction entre le colza et les altises, de la pré-inscription à la post-inscription des variétés de colza, grâce à un partenariat large d’acteurs impliqués (10 obtenteurs, INRAE, Innolea, Terres Inovia). Il a également abouti à la création d’un nouvel élevage d’altises co-géré par Terres Inovia et INRAE, indispensable pour alimenter les travaux de recherche en cours, et d’un protocole d’évaluation de la résistance aux altises adultes en conditions contrôlées.

Ctrl-Alt

Anne-Marie Cortesero (INRAE/Université Rennes 1), a également partagé des premiers résultats prometteurs issus du projet Ctrl-Alt, qui mettent en évidence la capacité de certaines brassicacées à être plus attractives que le colza, et donc qui laisse imaginer des stratégies de gestion à base de plantes de services et de composés organiques volatils attractifs. Ces travaux serviront également à mieux caractériser les effets de ces plantes sur le comportement de l’altise, ce qui est complémentaire aux évaluations de stratégies territoriales, testés sous la forme d’intercultures-pièges par Terres Inovia et ses partenaires.

Adaptacol²

Cette réunion intermédiaire a aussi été l’occasion pour Céline Robert (Terres Inovia) de rappeler les interactions fortes qui existent entre les projets de recherche et Adaptacol².

Ce projet, animé par Terres Inovia en partenariat avec plus de 90 acteurs du développement, sous la forme de comités régionaux, contribue à acquérir des références sur le terrain et à déployer les stratégies de gestion les plus prometteuses.

Ainsi, à titre d’exemple, le réseau d’expérimentation du projet Adaptacol² évalue l’efficacité et les conditions d’application de solutions de biocontrôle notamment développées dans les projets du Plan : Nap-Guard (porté par Certis Belchim), VELCO-A (porté par BASF) et à l’avenir Colzactise (porté par DE SANGOSSE).

Adaptacol², via l’intermédiaire de ces comités régionaux, est également une opportunité pour confronter les recherches en cours aux acteurs régionaux, à titre d’exemple, Anne-Marie Cortesero (INRAE) et Margot Tixeront (Agriodor), sont intervenues dans les comités en juin 2023 pour partager leurs recherches sur l’écologie chimique.

Partage sur le développement et le transfert de solutions

Cette réunion intermédiaire a aussi été l’occasion de partager des témoignages sur le développement et le transfert des solutions en cours dans le Plan. Les intérêts pratiques ont été soulignés, sans masquer les contraintes techniques et économiques rencontrées par les agriculteurs sur le terrain.

Dans un premier temps, une table ronde, a réuni quatre intervenants pour témoigner des démarches misent en place :
-    Jean Lieven, ingénieur de développement régional chez Terres Inovia, a partagé son expérience en tant que co-animateur du comité régional Normandie-Hauts-de-France-Ile-de-France. Il a mis en lumière l'importance de mobiliser les acteurs en région, sur des nouvelles thématiques et une diversité de protocoles, qui constitue un support précieux d’animation en région.
-    Julien Goursaud, responsable du réseau d'expérimentation d’ACTURA, a présenté son rôle en tant que partenaire du projet Adaptacol². Il a souligné l'importance de mettre en place des réseaux d'essais en collectifs pour tester et valider des stratégies adaptées aux contextes locaux.
-    Antoine Gardarin a partagé son expertise en tant que maître de conférences à l'UMR Agronomie (INRAE) et partenaire du projet Ctrl-Alt. Impliqué dans des ateliers de co-conception, il a mis en avant l'importance de la collaboration avec les agriculteurs pour développer des solutions et s’inspirer de leurs idées pour faire évoluer les stratégies de protection proposées.
-    Enfin, le témoignage de Fabienne Maupas, responsable du département technique et scientifique de l'ITB et membre du comité de pilotage du PNRI (Plan Nationale de Recherche et Innovation) sur la betterave, a permis d’élargir la vision de l’ensemble des acteurs et les perspectives du Plan, en partageant les expériences de développement dans d'autres filières.

Cette table ronde a été suivi d’ateliers, pour échanger très concrètement sur les sorties opérationnelles du Plan, autour de 2 volets :

- Explorer les meilleures manières de combiner les leviers disponibles à court terme, complémentaires aux leviers déjà disponibles, pour assurer demain des stratégies de gestion intégrées des ravageurs d’automne du colza applicables sur le terrain.

- Se projeter sur une vision partagée des sorties du Plan et sur les actions à mener pour aboutir à des leviers complémentaires transférables à moyen-long terme.

Pour conclure, cette journée à Paris a été l'occasion de discuter des initiatives en cours et des perspectives à venir de stratégies de gestion des ravageurs d’automne du colza en adéquation avec les enjeux agricoles actuels.

Merci aux intervenants pour leurs contributions, et aux participants pour leurs échanges constructifs, marquant ainsi une étape-clé dans le Plan de sortie du phosmet.

 

Pour en savoir plus sur le projet Plan de sortie du phosmet

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