Zoom sur Séléopro : accompagner la recherche semencière
Ce dispositif de soutien à la recherche semencière est un levier stratégique pour développer des variétés plus performantes pour le colza et le tournesol. Au moment où Séléopro publie son rapport d’activité, coup de projecteur sur le rôle central de Terres Inovia, avec Martine Leflon, responsable du département génétique et protection des cultures de Terres Inovia.
Lors du Carrefour tournesol de Séléopro, organisé à Auzeville (31), les 10 et 11 février 2025
Séléopro vient de publier son rapport d’activité. Pouvez-vous nous dire quel est l’objectif de ce dispositif ?
Sa vocation est d’orienter et de soutenir les travaux des équipes de recherche sur des thématiques d’importance pour le colza et le tournesol pour favoriser l’innovation variétale et permettre à ces deux cultures d’être plus compétitives.
Comment, concrètement, ce dispositif est un levier stratégique pour soutenir la recherche semencière ?
Le dispositif finance et oriente les actions de recherche, par le biais de ses appels à projets et de son comité scientifique. L’objectif est d’apporter des connaissances et des outils pour améliorer les variétés ou les méthodes de sélection. Financé par Sofiproteol pour le compte du Fonds d’Actions Stratégiques des Oléagineux et Protéagineux (FASO), Terres Univia, Terres Inovia et l’Union Française des Semenciers, c’est un lieu d’échanges entre les acteurs de la filière, la recherche publique et les entreprises privées comme les semenciers. Ce dispositif permet de créer ce lien précieux pour faire avancer la recherche sur les variétés. Cette synergie, c’est la force de Séléopro, et c’est ça qui permet de rendre nos cultures plus compétitives grâce à la recherche.
Quel est le rôle de Terres Inovia ?
En plus d’être co-financeur du dispositif, Terres Inovia participe au comité scientifique, qui sélectionne les projets dans le cadre de ses appels à projets. Mais surtout, notre rôle est d’encourager les échanges entre les équipes de recherche publique et les sélectionneurs pour créer des communautés de recherche sur ces deux cultures : nous animons au sein de Séléopro une commission colza et une commission tournesol, auxquelles ne participent que des volontaires, privés ou publics, pour partager des visions sur les travaux à mener ou des informations sur des actions en cours. Nous organisons chaque année les carrefours de la sélection (colza et tournesol) qui permettent via du partage d’informations et des échanges informels, de créer et de maintenir une réelle communauté de recherche sur ces cultures, avec à la clé de nouvelles idées et de nouvelles collaborations.
Quatre grands thèmes de recherche
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Séléopro : la recherche semencière au coeur des enjeux de Terres Univia
Séléopro, moteur d'une recherche semencière oléagineuse ciblée et collaborative
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Revivez les Carrefours du colza et du tournesol 2025
Ravageurs du soja - Point sur les résultats d'essai 2024
Depuis trois campagnes, la culture de soja est confrontée à un complexe de ravageurs regroupant quatre espèces majeures : la pyrale du haricot, la punaise verte, la punaise diabolique et l’héliothis. Depuis 2022, les dégâts observés sont très variables d’une année à l’autre, tant par leur nature que par leur intensité — avec un pic d’impact en 2023. En 2025, Terres Inovia, avec le soutien de son réseau de partenaires, poursuit ses actions pour mieux comprendre ces pressions et identifier des leviers de gestion efficaces.
Le réseau de piégeage dédié au soja est en cours de déploiement, et les premières captures sont en cours. Pour rester informés, pensez à consulter régulièrement le BSV de votre région.
En attendant, nous vous partageons dans cet article les premiers résultats des essais menés cette année : pistes de gestion, observations terrain et enseignements à suivre de près pour anticiper les prochaines campagnes.
Héliothis ou Helicoverpa armigera : le fait marquant de 2024
Alors que les punaises et pyrales, pourtant redoutées, se sont montrées plus discrètes en 2024, les héliothis ont été particulièrement présents et dans certains cas nuisibles.
Un essai réalisé au nord d’Agen, a permis de renforcer les résultats déjà observés ces dernières années sur d’autres cultures, notamment en pois chiche. Tout d’abord, il est à souligner la perte d’efficacité de la lambda-cyhalothrine, homologuée en soja contre la punaise verte mais qui ne bénéficie pas d’un usage contre Héliothis. La résistance des populations d’héliothis à cette molécule semble généralisée et un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes comme la lambda-cyhalothrine ne permettra pas de gérer les populations d’héliothis.
Parmi les solutions autorisées testées, les seules présentant une efficacité aujourd’hui sont les solutions à base de Bacillus thuringiensis ou Bt (Dipel DF testé dans cet essai, ou Costar WG, XenTari) ou à base de virus comme Helicovex. Les travaux de l’UNILET en haricot (communication à la conférence CIRAA 2024 de Végéphyl) ne montrent pas de différences notables entre les Bt et Hélicovex dans les essais avec plus de 10% des gousses de haricot attaquées (efficacité respective de 58 et 51%).
Attention, la stratégie de lutte contre l’héliothis vise à atteindre les jeunes larves (L1, L2) qui sont les plus sensibles. Leur niveau de rémanence d’action est d’environ 10 jours et le volume de bouillie doit être conséquent.
Dans l’essai conduit par la station d’Agen, l’Altacor - Coragen (à base de chlorantraniliprole) obtient de bons résultats.
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En 2025, une dérogation 120 jours (Art 53 REG 1107/2009) a été obtenue pour ALTACOR pour lutter contre Héliothis en pois chiche et uniquement en Occitanie-Nouvelle Aquitaine pour le soja (une application par campagne, du 05/07 au 02/11/25) |
Dans l’essai, 2 applications ont été réalisées, car l’essai était initialement destiné à la lutte contre la pyrale du haricot mais ce dernier ravageur a été absent sur la parcelle.
Les attaques rencontrées en aout 2024 soulignent en effet l’importance du positionnement avec une intervention rapide après les premières arrivées sur la parcelle. De manière générale l’intervention doit être d’autant plus rapide que les solutions à base de Bt ou de virus sont efficaces sur les premiers stades. Un réseau de suivi des vols permettra de mieux positionner les interventions et de les renouveler. En effet, avec les Bt et Helicovex plusieurs interventions sont nécessaires ; selon les conditions météo, il est recommandé de renouveler tous les 10-15 jours si l’activité persiste.
Pyrale du Haricot : une présence bien plus discrète en 2024
La pyrale du haricot particulièrement impactante en 2022 et 2023 sur les zones de production en sec du Lot-et-Garonne notamment, a eu un impact négligeable en 2024 (ponctuellement, des attaques plus sévères ont pu être observées). Plusieurs dispositifs avaient pourtant été mis en place de façon à progresser sur l’identification des moyens de lutte (lutte chimique et lutte par les trichogrammes entre autres).
Responsables des dégâts infligées aux graines, la larve de l’insecte est particulièrement difficile à cibler dans le cadre de la lutte. Très tôt après l’éclosion de l’œuf déposé par les femelles adultes, la larve pénètre dans les gousses de soja, ainsi protégée de toute action de contact avec l’insecticide. De plus, par l’architecture du couvert de soja, il est particulièrement difficile d’atteindre par pulvérisation, les individus présents sur les gousses les plus basses. Les essais mis en place dans le cadre de la lutte insecticide conventionnelle et biocontrôle avaient donc pour but de cibler les adultes à leur arrivée sur les parcelles. Une action complémentaire de cette application sur larves par ingestion lorsqu’elles pénètrent dans les gousses, pouvant également jouer un rôle.
Sur les 2 essais mis en place en 2024, 1 essai en Haute-Garonne avec des dégâts importants (50% de gousses attaquées dans le témoin non protégé) a permis d’évaluer certaines solutions. Parmi ces solutions d’intérêt la lambda-cyhalothrine autorisée pour 2 applications contre les punaises sur soja (modalité Karaté Zéon appliquée ici 3 fois) a réduit le pourcentage de gousses attaquées à 20% ; avec 2 applications de Coragen de gousses attaquées tombe à 10-15%. Les efficacités obtenues sont donc encourageantes, de l’ordre de 60 à 80%. Pour rappel : le chlorantraniliprole n’est pas homologué en soja mais fera l’objet d’une demande de dérogation par Terres Inovia en 2025. Des résultats complémentaires dans un essai punaise ont confirmé un intérêt de lutter contre l’adulte et de la lambda-cyhalothrine notamment pour des applications sur la deuxième quinzaine d’aout dans le contexte 2024.
La détection du vol, grâce au piégeage est un préalable indispensable au bon positionnement de la lutte, sur lequel, les travaux se poursuivent en 2025.
Punaises Vertes
Cette fiche a été réalisée dans le cadre d'une dynamique multi-partenariale amorcée sur le sud-ouest, pour répondre aux enjeux autour des ravageurs sur la cutlure du soja. Plusieurs actions sont en cours pour la campagne 2024, avec notamment des réseaux de piègeages renforcés, des évaluations de nuisibilité, et des essais pour affiner la stratégie de lutte.
Contenus suplémentaires
Vos Contacts Régionaux :
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
- Laura Cipolla (l.cipolladenoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
LIDO
ANR/OFB et SEMAE
822 000€
39 mois Oui NationalLes enjeux
Il n’existe pas à ce jour de solution efficace aux dégâts d’oiseaux à la levée des grandes cultures et la recherche s’est peu investie sur cette thématique. Le désarroi des producteurs s’accroit depuis une quinzaine d’année et peut conduire à l’abandon de têtes de rotations jugées trop risquées (tournesol, légumineuses à graines, maïs). En conséquence, les dégâts d’oiseaux ont un impact sur la diversité des cultures et indirectement sur plusieurs aspects de la durabilité des systèmes de culture, y compris les pratiques de traitements. L’impact économique peut être particulièrement important en production de semences. Les approches centrées sur la parcelle sont insuffisantes et les processus écologiques sous-jacents justifient une approche hiérarchique : le problème doit aussi être considéré aux niveaux du paysage et de la région.
Les objectifs
L’objectif du projet la production de connaissances pour la mise au point et le test d’une démarche de gestion concertée à l’échelle de territoires. Les travaux seront réalisés en lien étroit avec les acteurs de territoires pilotes concernés à la fois par des dégâts de colombidés et de corvidés: la Beauce, le Gâtinais, l'Yonne, la Drôme et la Vendée (semences). Indirectement, le projet contribuera à apaiser le débat sur la destruction des nuisibles, en le reformulant autour d’une gestion intégrée intégrant des leviers agronomiques.
Les résultats attendus
- Une meilleure connaissance des processus à l’origine des dégâts
- Une démarche de prévention collective documentée et évaluée
- Une boite à outils pour la collecte et le partage d’informations territoriales
Le rôle de Terres Inovia
Coordinateur
Terres Inovia coordonne le projet et participe au suivi dans l’Yonne et à l’analyse globale des résultats.
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Christophe Sausse c.sausse@terresinovia.fr
01 janvier 2022 Renforcer la souveraineté en huiles et protéines Terres Inovia Terminé NonLutte contre héliothis en soja - Dérogation 120 jours ALTACOR - Uniquement Nouvelle Aquitaine et Occitanie
L’héliothis (Helicoverpa armigera) est polyphage et de ce fait, elle peut s’attaquer au soja dès le début de la floraison avec une phase de risque importante dès l’apparition des gousses et jusqu’à l’entrée en maturité de la culture.
Le ravageur impacte le potentiel de rendement et la qualité des graines sur les parcelles touchées. La pression héliothis est observée depuis deux campagnes. En 2023, des attaques sont remontées sur l’ensemble des bassins de production (Sud-Ouest, Rhône-Alpes, Bourgogne). En 2024, la présence se concentre sur le Sud-Ouest avec une incidence en forte augmentation (fréquence de parcelles concernées et dégâts).
Globalement, les sojas sont actuellement en pleine floraison et la présence du ravageur, sans incidence à ce jour, est signalée depuis début juillet.
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Afin de répondre aux enjeux de la lutte contre héliothis en soja, une demande de dérogation 120 jours (art 53 REG 1107/2009) déposée auprès du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire par TERRES INOVIA en accord avec FMC a reçu un avis favorable. La spécialité commerciale ALTACOR (AMM 2100122) bénéficie d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025, du 05 juillet au 02 novembre 2025 pour le soja au sein de l’usage Soja*Traitement Parties Aériennes*Chenilles phytophages.
ALTACOR est composé de chlorantraniliprole (350g/kg). ALTACOR est autorisé à la dose maximale d’emploi de 0,07 kg/ha des stades BBCH40 à BBCH89 en 1 application maximum. Délai de rentrée : 6 heures Délai avant récolte : 21 jours |
Protection de l’eau et de l’environnement
- SPe 1 : Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant du chlorantraniliprole plus d'une année sur deux.
Protection des organismes aquatiques, des arthropodes et des plantes non-cibles
- SPe 1 : Pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant du chlorantraniliprole plus d'une année sur deux sur les sols artificiellement drainés.
- SPe 2 : Pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer sur sol artificiellement drainé ayant une teneur en argile supérieure ou égale à 45 %.
- SPe 3 : Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres comportant un dispositif végétalisé permanent non traité d’une largeur de 5 mètres en bordure des points d’eau.
- SPe 3 : Pour protéger les arthropodes non-cibles, respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux zones non cultivées adjacentes.
Protection des abeilles
- SPe 8 : Peut être dangereux pour les abeilles. Application possible durant la floraison et sur les zones de butinage, en dehors de la présence d’abeilles, dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil ou les 3 heures suivant le coucher du soleil.
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Dose maximale d’emploi d’ALTACOR : 0,07 kg/ha Une seule application autorisée par campagne que l’on positionnera une fois entrée dans la période de risque (apparition des premières gousses), en fonction de la dynamique de vol évaluée via le réseau de piégeage et des premiers dégâts observés. L’efficacité d’ALTACOR® est dépendant de la qualité de l’application, adapter le volume de bouillie à la végétation pour en recouvrir la totalité (viser à minima 300 l/ha de bouillie) et du stade des larves (meilleure efficacité sur stades jeunes, c’est à dire L1-L2). Si les captures d’héliothis se poursuivent, la protection pourra être complétée dans la suite du cycle par des spécialités autorisées à base de Bacillus thuringiensis (Dipel DF, Xentari, Costar WG…) ou de baculovirus (Helicovex). |
Auteur:
- Laurent Ruck - Terres Inovia - Lutte contre les ravageurs - Responsable insecticides et biocontrôle
Vos Contacts Régionaux sur la zone concernée par la dérogation:
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
- Elodie Tourton (e.tourton@terresinovia.fr) - Nord Nouvelle Aquitaine
Bulletins de surveillance d'héliothis - Auvergne-Rhone-Alpes
Retrouvez chaque semaine le bulletin de surveillance d'Héliothis en pois chiche pour le secteur Auvergne-Rhone-Alpes. Ce bulletin est édité en partenariat entre Terres Inovia et le réseau Chambre d'Agriculture de la région.
Réseau de surveillance Terres Inovia - Chambres d'Agriculture secteur Auvergne-Rhône-Alpes -
Bulletins Héliothis:
Votre contact régional:
Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)
Implantation du colza : les clés pour une culture moins sensible aux ravageurs
La réussite du colza se joue avant même le semis par la mise en place des fondamentaux agronomiques. Une structure du sol favorable à l’enracinement, une gestion des pailles et des résidus pour un lit de semences de qualité, ainsi qu’une nutrition optimale en éléments minéraux durant l’automne sont les pratiques clés pour une implantation réussie.
Un diagnostic de la structure du sol, avant ou après la récolte,
via un profil « 3D » ou un test bêche, est un préalable essentiel. Crédit : Terres Inovia.
La réussite de l’implantation du colza est un facteur déterminant pour garantir dès le départ le potentiel de la culture. Une levée précoce, rapide et homogène limite la sensibilité aux insectes d’automne, en particulier les altises d’hiver adultes. La mise en place de ces pratiques assure une croissance la plus vigoureuse possible et continue du colza durant la phase automnale et printanière. Mais pour y parvenir, chaque étape doit être optimisée : de la récolte du précédent en passant par le travail du sol, jusqu’à la date et à la méthode de semis.
Un bon enracinement du colza passe par un sol bien structuré. S’il est nécessaire, le travail du sol ne doit ni dessécher le profil, ni engendrer des lissages ou des tassements. Ainsi, les conditions d’humidité du sol sont primordiales et déterminantes afin d’obtenir un résultat correspondant aux objectifs de travail du sol (fissuration, mulchage, scalpage…).
Observer et anticiper
Un diagnostic de la structure du sol est un préalable essentiel. Il peut être réalisé avant ou après la récolte, par la méthode du profil « 3D » ou a minima par un test bêche sur 20 à 25 cm de profondeur. Ce diagnostic permet de caractériser l’état structural, d’apprécier le niveau de ressuyage du sol, puis d’adapter l’outil et la profondeur de travail du sol. Lors des deux dernières campagnes, le sol était humide lors de l’implantation des cultures d’automne et, dans de nombreuses situations, la structure des sols a été dégradée. L’observation du sol avant les premières interventions post-récoltes est indispensable afin d’anticiper et prévoir les opérations de correction de l’état structural.
Anticiper les travaux du sol, en tenant compte de sa teneur en argile et de l’état d’humidité, afin d’être prêt à semer dès que les conditions seront favorables : sur un sol émietté mais qui a maintenu sa fraîcheur, ou juste avant l’annonce d’une pluie significative.
Autre point-clé : trouver un compromis entre la gestion du travail et la fraîcheur du sol, notamment par le contrôle des repousses de céréales. Ces dernières peuvent assécher plus fortement le sol que les passages de certains outils.
Assurer une levée rapide en évitant la surdensité
Un semis réussi repose sur un lit de semence optimal. Ce dernier doit être fin, régulier et homogène, avec des résidus de pailles maîtrisés permettant un bon contact terre-graine. Ce lit doit garantir à la fois un semis à une profondeur régulière et adaptée aux conditions de fraîcheur (selon la texture du sol) ainsi qu’une levée homogène et rapide.
L’objectif est que le colza soit levé avant fin août pour atteindre le stade « 4 feuilles » avant le 25 septembre, date critique de l’arrivée des altises d’hiver adultes. Les parcelles historiquement touchées et impactées par les larves d’altises ou de charançons du bourgeon terminal ont régulièrement en commun un colza affaibli par un manque de croissance automnale, souvent en lien avec une mauvaise structure de sol ou une levée hétérogène. À l’inverse, un colza robuste et bien implanté résiste mieux à ces attaques.
La mise en place de conditions optimales de semis et de levée permet de maîtriser le nombre de grains/m² semés afin d’éviter des surdensités. Ces dernières peuvent affaiblir la biomasse par plante du colza ainsi que sa croissance automnale, le rendant plus vulnérable aux larves d’insectes jusqu’à sa floraison.
En ce qui concerne les semoirs, le monograine favorise une levée régulière et une répartition homogène du peuplement, mais il n’est pas approprié à toutes les situations ni à tous les écartements. En semis direct, les meilleurs résultats sont obtenus avec des semoirs à dents, plus adaptés à l’ensemble des modes de gestion de la paille et des résidus. Cette technique permet aussi de limiter la levée d’adventices, mais la croissance du colza peut - dans certains contextes pédoclimatiques - être plus lente, ce qui justifie un semis encore plus précoce ou une adaptation de la nutrition.
Quelles pratiques de la nutrition automnale ?
En parallèle, l’apport avant semis de produits organiques ayant une bonne disponibilité des éléments minéraux (lisiers, fumiers, fientes et produits de type II) peut contribuer à améliorer la disponibilité en azote pour le colza. Cependant, un compromis doit être trouvé entre la gestion des dates et des conditions d’épandage de ces produits, et la capacité à préparer le sol et à garantir un semis et une levée précoces du colza. Dans certaines situations, des apports d’azote sous forme minérale avant ou après le semis (selon les réglementations régionales en vigueur, régies par la Directive nitrate) favoriseront la croissance continue du colza durant toute la phase automnale.
L’apport de phosphore au semis (en plein ou en localisé) est un levier souvent négligé et sous-estimé, car peu visuel contrairement à l’effet de l’azote à l’automne. Pourtant, le colza est une culture fortement exigeante en phosphore. Pour une valorisation optimale du phosphore par le système racinaire de la plante, le moment de l’apport et les doses doivent être ajustés selon les teneurs en phosphore du sol.
L’association du colza avec des légumineuses gélives (féverole, fenugrec, trèfle d’Alexandrie...) est une technique éprouvée, bénéfique à la fois pour la croissance de la culture et pour la gestion des insectes. Mais sa réussite dépend de plusieurs conditions. Elle doit être intégrée dans une réflexion globale sur le semis, en tenant compte de la taille des graines et des équipements du semoir. Elle suppose aussi une attention particulière à la gestion du désherbage : les espèces associées doivent être choisies en fonction du niveau de salissement de la parcelle et de la stratégie herbicide envisagée.
Contact : M. Loos, m.loos@terresinovia.fr
Retrouvez l'article entier dans le n°534 de Perspectives agricoles : https://www.perspectives-agricoles.com/conduite-de-cultures/implantation-colza-ravageurs
Mélanges de produits phytosanitaires
Savoir si son mélange de produits phytosanitaire est autorisé.
Terres Inovia a intégré ses cultures dans l'application Internet proposée par ARVALIS-Institut du Végétal et qui permet de vérifier la conformité d'un mélange, ou de construire un mélange à partir des produits autorisés.
Déclaration de dégâts d'oiseaux
Formulaire de déclaration des dégâts d'oiseaux sur parcelles agricoles.
Cette application connectée fonctionne aussi en l’absence de réseau téléphonique.
Votre bilan sanitaire en 5 étapes:
- Je localise ma parcelle
- J'observe ma parcelle
- J'observe les plantes
- J'observe la flore adventice
- Bilan et conseils de Terres Inovia
Insectes du silo
Insectes du silo, l’appli pour identifier les ravageurs au stockage et trouver des mesures de lutte adaptées.
Terres Inovia a intégré ses cultures dans l'application Internet proposée par ARVALIS-Institut du Végétal et qui permet de vérifier la conformité d'un mélange, ou de construire un mélange à partir des produits autorisés.
Les ravageurs de la cameline
Les altises des crucifères et les méligèthes constituent les deux principaux insectes susceptibles d’être observés sur la culture.
Généralités
Les altises des crucifères et les méligèthes constituent les deux principaux insectes susceptibles d’être observés sur la culture.
Toutefois, dans la majorité des situations, leur présence se limite à des dégâts mineurs, sans conséquence notable sur le développement de la caméline. À noter également la possible présence de limaces, qui peuvent occasionner des dommages, en début de cycle.
Petite altise
La cameline peut être attaquée par les altises des crucifères, ou petites altises (Phyllotreta spp.). Ce petit coléoptère, noir ou bicolore (noir avec une bande longitudinale jaune sur chaque élytre), mesure entre 2 et 2,5 mm et se caractérise par ses pattes postérieures renflées lui permettant de sauter.
Les dégâts se manifestent par de nombreuses morsures circulaires d’environ 1 mm de diamètre, perforantes ou non, sur les cotylédons et le limbe des feuilles.
Bien que la cameline appartienne à la famille des Brassicacées, elle est nettement moins attractive pour les altises que le colza ou les moutardes. Ainsi, sauf situation exceptionnelle, que ce soit en culture principale ou en dérobé estivale, aucune intervention chimique n’est généralement nécessaire.
Méligèthes
Les méligèthes des crucifères (Brassicogethes sp.) adultes mesurent entre 1,5 et 2,5 mm. Ils présentent une forme aplatie et une coloration noir brillant aux reflets métalliques, parfois teintés de vert. Leurs antennes sont noires, tandis que les pattes, courtes et souvent peu visibles en vue dorsale, sont noires ou rousses selon les espèces.
Les méligèthes ne peuvent être présents que sur la cameline conduite en culture principale. Seuls les adultes sont responsables des dégâts. Ils perforent les boutons floraux à la recherche de pollen, endommageant notamment le pistil.
Ces perforations peuvent entraîner des déformations florales, voire un avortement des fleurs en cas d’attaques précoces et soutenues. Toutefois, dès l’apparition des premières fleurs, la nuisibilité diminue fortement.
Globalement, les dégâts restent limités et sans impact significatif sur le rendement, la cameline étant peu attractive pour cet insecte. Ainsi, sauf situation exceptionnelle, aucune intervention chimique n’est à prévoir.
Limaces
Les limaces peuvent s’avérer nuisibles au moment de la levée de la culture. Leur activité dépend davantage des conditions d’humidité en surface que de la densité de population présente dans la parcelle.
Les sols creux ou motteux, ainsi que ceux contenant des résidus de culture non décomposés, constituent un environnement particulièrement favorable à leur développement.
En l’absence de travail du sol, comme c’est souvent le cas lors de l’implantation de la cameline en dérobé estivale, l’activité des limaces peut être significative en conditions humides.
En présence de limaces et si le climat maintient une certaine fraîcheur en surface au moment du semis, il est recommandé d’appliquer préventivement un anti-limace en plein, juste après le semis.
Les éditions sur la cameline
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