Calcul de la dose totale d’azote et fractionnement des apports d’engrais minéral
A la reprise de végétation, la Réglette azote colza® permettra de déterminer la dose totale à apporter à partir de plusieurs informations : la biomasse du colza, l’objectif de rendement de la parcelle, le type de sol, l’apport de produits organiques, la nature du précédent et éventuellement l’association de légumineuses gélives.
Estimer l'objectif de rendement de façon réaliste
Faire la moyenne des rendements des 5 derniers colzas sur la parcelle ou des parcelles comparables, en enlevant la valeur la plus faible et la valeur la plus élevée (dans tous les cas, en zones vulnérables, se conformer à la règlementation en vigueur).
Une surestimation du potentiel de rendement conduit à apporter de l’azote qui ne sera pas valorisé. Une sous-estimation du potentiel se répercutera directement sur le rendement et se traduira, au final, par un manque à gagner.
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Cas particulier des colzas à faible croissance : les 3 principaux indicateurs à prendre en compte pour ajuster l’objectif de rendement en fonction de l’état de la culture (hors contraintes réglementaires) sont :
Ce rendement maximum devra être revu à la baisse en tenant compte d’autres facteurs défavorables qui pourront être pris en compte au cas par cas en fonction de la situation : hydromorphie, enherbement, défaut d’enracinement, dégâts de ravageurs, hétérogénéité de peuplement. |
Colzas à faible croissance et estimation de l’objectif de rendement
| Biomasse = poids matière verte (MV) en g/m² |
Densité minimum (nbre de plantes/m²) |
Objectif de rendement maximum | |
| Sols superficiels |
MV |
20 | |
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200 g/m² < MV > 400 g/m² |
15 |
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| MV |
10 | Pas de limitation liée à la biomasse | |
| Sols profonds | MV |
15 | |
| 200 g/m² < MV > 400 g/m² | 15 | ||
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MV |
5 | Pas de limitation liée à la biomasse |
Fractionner la dose totale
Le fractionnement permet d’ajuster au mieux les apports aux besoins des plantes.
Pour les colzas à faible croissance, un premier apport précoce dès la reprise de végétation est recommandé ; il est en effet nécessaire d’accompagner la reprise car les petites plantes ont peu de réserves et elles n'accèdent pas facilement à l’azote du sol car, leur système racinaire est faible.
Au contraire pour les colzas à forte croissance, il est conseillé d’attendre la montaison pour l’apport éventuel d’azote ; la remobilisation des réserves accumulées dans les organes suffira à assurer une bonne reprise de végétation.
Dans tous les cas, ne pas apporter plus de 100 kg/ha d’azote en une fois.
| Dose à apporter (kg/ha) | Reprise de végétation (stades C1-C2) | Début montaison (stades C2-D1) | Boutons accolés (D1-D2) | Boutons séparés (stade E) |
| <100 | <100 | |||
| 100 à 170 | 60 à 80 | 40 à 90 | ||
| >170 | 40 à 60 | 50 et + | 40 à 60 | |
Adapter la dose selon la forme d’engrais et les conditions d’épandage
Aucune adaptation de la dose n’est nécessaire lorsque l’azote est apporté sous forme d’ammonitrate. En revanche, lorsque l’azote est apporté sous forme de solution ou d’urée, il faut veiller à maximiser l’efficacité de l’engrais. Il est conseillé pour cela de l’apporter juste avant une pluie, d’éviter les conditions ventées et les fortes températures afin de limiter les pertes par voie gazeuse. Lorsque les conditions idéales d’épandage ne sont pas réunies, et ce d’autant plus que le pH du sol est supérieur à 7, il est possible de majorer la quantité d’azote à apporter de 5 à 15%. Cette augmentation doit être raisonnée au cas par cas et pour chaque apport. La majoration ne s’applique en aucun cas à la dose totale prévisionnelle.
Grille COMIFER pour évaluer le risque de volatilisation et la majoration de doses en rapport
Evaluer la biomasse du colza pour optimiser les apports d’azote au printemps
La biomasse est un indicateur de la quantité d’azote absorbé par la culture, indispensable pour ajuster la fertilisation au printemps. En effet, le colza a la capacité de mettre en réserve l’azote dans ses organes pendant l’été et l’automne puis de le remobiliser dès la reprise de végétation au printemps.
Ainsi un gros colza aura absorbé plus d’azote qu’un petit colza et la dose à lui apporter au printemps sera réduite comparée à celle nécessaire au petit colza pour un même objectif de rendement.
La mesure de la biomasse permettra d’utiliser la Réglette Azote Colza® ou tout autres outils de calcul de dose prévisionnelle pour calculer la dose totale d’azote à apporter à la culture au printemps.
Une ou deux mesures selon la situation
Dans toutes les régions, une double estimation de la biomasse à l’entrée et à la sortie de l’hiver est conseillée. Ces deux mesures sont indispensables dans les régions où le gel hivernal est fréquent. Elles permettent de tenir compte des pertes de feuilles vertes durant l’hiver. La moitié de la quantité d’azote contenu dans ces feuilles tombées au sol sera remobilisée au printemps. C’est autant de fertilisant azoté à apporter en moins. Ailleurs, une mesure réalisée à la sortie de l’hiver peut être suffisante.
Les méthodes d'estimation de la biomasse du colza
La méthode par pesée
Cette méthode consiste à couper des pieds de colza au ras du sol (bien secouer les plantes pour les débarrasser des gouttes d’eau sur les feuilles en cas de forte rosée ou de pluie et enlever les éventuelles petites mottes de terre à la base de la tige), sur 2 à 4 placettes de 1 m2 chacune, représentatives de la parcelle en évitant les bordures de la parcelle. La biomasse prélevée est pesée en frais et le poids exprimé en kg/m2.
Lorsque la parcelle est hétérogène, il est recommandé de réaliser 4 prélèvements, en s’efforçant de positionner les placettes sur des zones représentatives. La valeur moyenne sera reportée dans l’outil Réglette azote colza®.
En pratique
Les prélèvements sont à réaliser en plaçant un cadre de 1m de coté en travers des rangs (en diagonale de préférence). Les « cadres circulaires » ne sont pas recommandés, car ils augmentent les risques d’erreur. Pour les écartements entre rang supérieurs à 30 cm Un prélèvement de plantes sur une portion de rang correspondant à 1m² est recommandé. Afin de limiter un éventuel effet rang, il est recommandé de faire le prélèvement sur 2 rangs contigus. Le mètre linéaire, par rapport au cadre, permet de s’affranchir de l’écartement entre-rang et d’obtenir une surface de prélèvement juste.
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| Ecartements entre rangs (cm) | 40 | 50 | 60 | 70 | 80 |
| Portion totale de rang à prélever | 2,5 | 2 | 1,67 | 1,43 | 1,25 |
Les méthodes par capteurs sur satellites ou drones
Plusieurs opérateurs proposent des services de conseils azoté spatialisés sur colza à partir d’un traitement d’image. Tous les outils avec capteur embarqué sur drone ou satellite calculent une dose optimale d'azote adaptée à la parcelle grâce à une représentation de la variabilité des états de croissance au sein de la parcelle. Ils permettent en outre aux agriculteurs qui le souhaitent de moduler les apports au sein de la parcelle, soit avec un système piloté sur l'épandeur d'engrais, soit en modulant manuellement par grandes zones dans les parcelles présentant des états de croissance différents. L'expérience montre que la dose optimale peut varier de 60 à 80 unités au sein d'une grande parcelle !
Quatre produits font l’objet d’un accord de partenariat avec Terres Inovia : "Farmstar"(Airbus, Arvalis), "Agro-rendement" (Wanaka/Agroptimize - Geosys),"PRECIFert Azote" (Precifield) et "Bilan Colza by Abelio" (Abelio).
Farmstar, le plus répandu, utilise des images satellitaires. Terres Inovia, partenaire historique, apporte chaque année une garantie de la qualité du conseil délivré pour l’ensemble des parcelles de colza engagées avec Farmstar.
« Agro-Rendement », « PRECIFERT Azote » et « Bilan Colza by Abelio » utilisent également des images satellitaires. Ils reprennent en tout ou partie les équations et paramètres de calcul de dose à partir de la biomasse de la Réglette azote colza. De plus, Terres Inovia évalue chaque année la qualité du paramétrage du modèle utilisé pour l’estimation de la biomasse en entrée hiver et sortie hiver à partir des images satellitaires, sans validation individuelle de chacun des conseils spatialisés délivrés à la parcelle.
Les estimations de biomasse colza faites par satellite avec Spotifarm ont été validée par les experts de Terres Inovia.
Les méthodes par capteurs sur appareil piéton
A ce jour, deux applications smartphone, ImageIT (Yara France) et Crop-Analyser (Visio-Crop) ainsi que l’appareil N-Pilot (LAT Nitrogen), font l’objet d’un partenariat avec Terres Inovia.
Avec les applications smartphone la biomasse est estimée à partir de photographies classiques. L’appareil N-Pilot est doté de deux capteurs et mesure la réflectance du couvert végétal. Dans les deux cas, l'exploitation fait intervenir la prise en compte de la hauteur de végétation.
Avec le smartphone (application ImageIT) ou encore grâce à un appareil portatif (N-Pilot), la biomasse est estimée à partir de photographies dont l'exploitation (données numériques / réflectance du couvert végétal) est ajustée par la hauteur de végétation.
ImageIT : L’application smartphone ImageIT | Yara France analyse une photographie du couvert. La prise en compte de la hauteur du couvert végétal a permis d’élargir son champ d'application aux colzas bien développés allant jusqu'à 2 kg/m².
Crop-Analyser : L’application smartphone Crop-Analyser | Visio-Crop permet de réaliser des mesures à partir de quelques photos ou d’une vidéo « en avançant », ce qui permet de bien intégrer les hétérogénéités du couvert végétal.
Documents à télécharger
Molybdène : principaux symptômes et confusion
Principaux symptômes
- feuilles incurvées, bifides, unilobées,
- fragments de limbe apparaissant à partir de la nervure centrale dans un plan perpendiculaire au reste de la feuille (phénomène de prolifération tissulaire),
- destruction du bougeon teminal, départ de nouvelles ramifications, impression de tallage.
Feuilles incurvées avec épaississement et réduction du limbe, unilobées
Risque de confusion
Phytotoxicité d'herbicides entraînés sur la culture de colza (embruns de phytohormones par exemple).
Fertilisation du colza : phosphore et potasse
Le colza a besoin d’absorber 90 kg de phosphore (P2O5) pour un objectif de rendement de 35 q/ha.
Etablir la fumure de fond à partir des analyses de sol et du passé de fertilisation, selon les principes de la méthode COMIFER.
Apporter annuellement du phosphore à chaque culture de la rotation en fonction de ses besoins (se référer au site du COMIFER).
Si cela n’est pas possible, concentrer l'apport de phosphore sur les cultures très exigeantes comme le colza. Ne pas faire d'impasse en sol pauvre ou moyennement pourvu et en sol argilo-calcaire où le phosphore peut être bloqué ou moins disponible.
Dans les parcelles à faible biodisponibilité du phosphore, préférer les apports en fin d’été avant l’implantation de la culture pour limiter le risque de carence précoce à l’automne. Le stade de sensibilité maximale du colza à la carence en phosphore se situe pendant la phase juvénile, au stade 5-6 feuilles.
Cinq essais, conduits en 2009 et 2010 par Terres Inovia, ont montré l’intérêt d’un apport d’engrais de redressement sur le rendement du colza, lorsque le phosphore est le premier facteur limitant. Le gain de productivité est variable selon la gravité de la carence, allant de 3,5 à 15,7 q/ha dans les situations étudiées.
Plante rougeâtre carencée en phosphore
Conseils de fumure de fond
| Phosphore (P205) | Potasse (K20) | |||||
| Sol à faible teneur | Sol à teneur moyenne | Sol à teneur élevée | Sol à faible teneur* | Sol à teneur moyenne | Sol à teneur élevée | |
| Objectif de rendement : 30 q/ha | ||||||
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Si apport au cours des 2 dernières années |
90 | 50 | 0 | 50 | 30 | 0 |
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Si apport plus ancien |
120 | 70 | 30 | 60 | 40 | 20 |
|
Objectif de rendement : 35 q/ha |
||||||
| Si apport au cours des 2 dernières années | 100 | 60 | 0 | 50 | 30 | 0 |
| Si apport plus ancien | 150 | 80 | 30 | 60 | 40 | 20 |
| Objectif de rendement : 40 q/ha | ||||||
| Si apport au cours des 2 dernières années | 110 | 70 | 0 | 50 | 40 | 0 |
| Si apport plus ancien | 160 | 100 | 40 | 70 | 50 | 20 |
Données calculées selon la méthode COMIFER
* en cas d'exportation des pailles de céréales avant la culture, ajouter à ces chiffres 30 à 40 u de potasse (K2O), uniquement en sols pauvres.
Fertilisation du colza : la carence en bore
Besoins de la culture pour un rendement de 35 q/ha
| Besoins totaux (g bore/ha) | Exportations (g bore/ha) | Restitutions (g bore/ha) |
| 370 | 70 | 300 |
L'association de plusieurs symptômes est nécessaire pour conclure à une carence en bore
- épaississement du pivot et du collet, et éventuellement moelle nécrosée dans la partie supérieure,
- régression et disparition des bourgeons terminaux ; départ très bas des ramifications ; port buissonnant,
- fentes longitudinales sur la tige en croissance active (stade D2) en "coups de rasoirs",
- pincement de la tige sous les boutons floraux de la hampe principale et des ramifications,
- siliques peu nombreuses, plus ou moins vides, souvent en crochet
1. Pivot épaissi et creux 2. Bloquage de la croissance des siliques
Risque de confusion
- Dégâts de gel entraînant la pourriture du bourgeon terminal
- Dégât de charançon du bourgeon terminal
- Eclatement de l'épiderme des tiges, lié à une croissance trop rapide au printemps
- Attaque de charançon de la tige entraînant une nécrose de la tige
- Carence en soufre et siliques vides
Des risques de carence surtout en sols sableux
La carence en bore reste rare. Cependant, il est important d'évaluer la disponibilité en bore à l’aide d’analyses de sols régulières dans quelques situations à risque : sol sableux, sol riche en calcaire actif (y compris chaulage l’année de la culture) et situation de sécheresse.
Normes de teneur des sols
Pour mesurer la teneur en bore, certains laboratoires appliquent la norme NF X31-122. Les valeurs qu'ils obtiennent par une extraction au CaCl2 chaud sont généralement plus faibles que celles mesurées avec la méthode d’extraction à l’eau chaude que Terres Inovia utilise pour établir ses références.
Ainsi, pour Terres Inovia, un sol qui contient 0,3 à 0,8 ppm de bore est en général bien pourvu hormis dans les situations argilo-calcaires où une valeur supérieure à 1,2 ppm serait souhaitable.
L'interprétation des analyses de sol faite par les laboratoires tient compte, par ailleurs, des interactions pH, pourcentage de sable, profondeur et conditions séchantes.
Normes de teneur des feuilles
Les teneurs optimales dans les limbes "adultes" de colza se situent entre 20 et 25 ppm au stade D1 de la culture.
Méthodes de correction
L’apport foliaire est à privilégier au printemps à la reprise de végétation. Il existe diverses formulations de bore présentant de bonnes efficacités.
Les applications au sol sont possibles dans les situations les plus à risques : sols sableux et automne froid et humide. Dans ce cas l’application d’automne devra être complétée par une seconde application au printemps.
Le bore convenant plutôt aux sols calcaires et le molybdène plutôt aux sols acides, il n'est pas pertinent d'avoir recours à un produit multi actions contenant à la fois du bore et du molybdène, dont le coût à l'hectare est plus élevé.
Colza : surveiller l’apparition de maladies
Phoma
Dès la sortie de l’hiver, une nécrose au collet peut apparaître et conduire, dans les cas les plus extrêmes, à la rupture du collet et au dessèchement des plantes par défaut d’alimentation.
Cylindrosporiose
Crevasse transversale, liégeuse, plus ou moins profonde avec déformation de la feuille du côté attaqué. Un traitement fongicide peut être effectué en reprise de végétation.
Hernie des crucifères
L’arrachage de pieds permet d’observer une déformation et un renflement des racines. Ces hypertrophies sont de forme et de grosseur variables. Les galles sont d’abord fermes (intérieur plein) et blanches, puis brunissent et se craquellent, puis pourrissent. La dégradation du système racinaire entraîne la mort de la plante dans la majorité des cas.
Les symptômes observés sur les parties aériennes vont du flétrissement temporaire du feuillage, au cours de chaudes journées, à un défaut de croissance et à un rougissement des plantes infectées. Avant l’apparition des symptômes sur feuilles, la maladie peut déjà avoir progressé considérablement dans les racines.
Dégâts hernie des crucifères
Attention aux risques de confusion de symptômes entre la hernie et les galles provoquées au collet par le charançon gallicole. Sectionner les galles :
- si présence de galeries et/ou de larves, il s'agit du charançon gallicole
- si l'intérieur de la galle est plein, compact, parfois un peu spongieux, mais jamais creux, il s'agit de la hernie des crucifères.
Coupe transversale de galles : charançon gallicole (à gauche) et hernie des crucifères (à droite)
Remplissez le questionnaire en ligneSimple et rapide, il vous permet d'ajouter vos parcelles touchées par la hernie des crucifères à notre base de surveillance. |
Petit guide pratique colza
Les maladies du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
Acheter
Adapter l'itinéraire technique du colza pour optimiser l'usage des fongicides
Cette formation s’adresse aux techniciens et agriculteurs qui souhaitent diminuer l'usage des fongicides colza, sans pour autant pénaliser les performances de la culture.
S'inscrire à la formation
Diagnostic pathologique sur matériel végétal
Réalisation d’un diagnostic par observations macroscopique et microscopique, complété si nécessaire d’une recherche par analyse moléculaire et/ou par un isolement du micro-organisme pathogène sur milieu de culture.
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Maladie du lupin : Botrytis
Description
Le botrytis (Botrytis cinerea) peut être observé sur lupin. Il provoque une pourriture brun-gris. La maladie se développe le plus souvent en conditions humides à partir de la floraison.
Nuisibilité
Elle est moyenne à élevée en fonction des conditions climatiques.
Méthode de lutte
La gestion du botrytis doit être intégrée au programme fongicides.
Préférer Amistar 0,8 l/ha ou Sunorg Pro 0.8l/ha (metconazole 90g/l).
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Maladie des taches brunes
Biologie
La maladie des taches brunes (Pleiochaeta setosa) est moins fréquente et se développe principalement sur lupin d’hiver. Des taches violacées brunes à noirâtres ponctiformes peuvent évoluer en nécroses plus ou moins irrégulières sur les feuilles, les tiges et les gousses. Les graines atteintes sont de taille réduite, tâchées et déformées. Des températures modérées (10-15°C) et une humidité importante favorisent le développement de la maladie.
A noter que le champignon peut également attaquer le système racinaire, provoquant des lésions noires sur les racines, et entrainant le flétrissement de la plante.
Nuisibilité
Elle peut être élevée pour les semis d’automne.
Méthode de lutte
Prévenir l’apparition de la maladie en utilisant des semences saines.
Pas de traitement homologué en végétation.
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Désherbage mécanique du lupin
Assurer le désherbage mécanique du lupin
Le lupin est une culture se prêtant facilement au désherbage mécanique. Bien qu’un lupin semé au semoir à céréales puisse se désherber à la herse étrille ou houe rotative, le désherbage sera en général beaucoup plus efficace si la bineuse peut être utilisée. Pour cela, anticiper l’action mécanique en adaptant l’écartement du semis (30-35 cm). Intervenir sur un sol bien ressuyé, sans pluie prévue dans les 2 jours suivants.
Il est conseillé de réaliser un premier passage de herse étrille ou houe rotative à l'aveugle (c’est-à-dire avant la levée) afin de limiter au maximum le développement des adventices pendant la phase de croissance relativement lente du lupin au départ. La herse étrille peut ensuite être utilisée en post-levée entre les stades 2 feuilles et 3-4 feuilles (dents souples, vitesse lente).
Bineuse
Un à plusieurs passages de bineuse sont à envisager en complément à des stades plus tardifs : ils permettent d’éliminer des adventices assez développées, qui auraient échappé aux premiers passages d’outils mécaniques ; ces passages deviennent essentiels en cas de non passage de herse étrille / houe rotative en pré ou post levée. Arrêter toute intervention mécanique dès l’apparition des fleurs.
Désherbage mécanique du lupin d'hiver
Désherbage mécanique du lupin de printemps
Il existe d'autres moyens de lutter contre les mauvaises herbes. Pour cela, se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour la gestion des adventices sur le lupin.
Désherbage de prélevée et post-levée sur lupin
Le lupin est une culture peu couvrante en début et fin de cycle, qui peut se salir facilement.
Peu de molécules chimiques sont homologuées sur lupin : une intervention en prélevée est indispensable. La réhomologation récente du CENT 7 (isoxaben – AMM mars 2021), en association avec PROWL 400 ou CENTIUM 36CS, permet néanmoins la bonne gestion d’un grand nombre d’adventices.
CENT 7 de nouveau homologué sur LupinCet herbicide avait vu son AMM retirée suite au renouvellement des homologations en 2017. En effet, la règlementation UE 1107/2009 ne permettaient plus de remplir les conditions du dossier sur la LMR de l’isoxaben en graine de lupin. Terres Inovia s’était alors attaché à retrouver cet usage en culture mineure. Le comité technique opérationnel des usages orphelins (CTOP – animation DGAL) et la commission des usages orphelin (CUO – animation DGAL) ont été mobilisés et des essais résidus ont ainsi pu être financés pour le montage d’un dossier d’extension d’usage pour culture mineure (art51 du REG 1107/2007) en collaboration avec la société CORTEVA (dépôt mars 2020).
OU
Spe02 : pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer sur sol artificiellement drainé ayant une teneur en argile supérieure à 45% |
Produits homologués sur lupin (MAJ novembre 2022)
| Spécialité commerciale | Substances actives | Dose d’AMM | Nb max d’applications | Mention d’avertissement | Mentions de danger (règlement CPL) | DAR |
| CENTIUM 36 CS | clomazone 360 g/l | 0,3l/ha | 1 | - | H413 | - |
| PROWL 400 (3) | pendiméthaline 400 g/l | 3l/ha | 1 | Attention | H400-H410 (H400 - H401 - H410 = Baroud) | 63 j |
| CENT 7 | isoxaben 125g/l | 0.8l/ha prélevée | 1 | Attention | H400-H410 | 100 j |
| 0.4l/ha en prélevée PUIS 0.4l/ha en post levée | 1 | |||||
| AGIL / CLAXON / AMBITION | Propaquizafop 100 g/l | 1,2 l/ha (annuelles) ; 2 l/ha (vivaces) | 1 | Danger | H304-H319-H411 | 45 j |
| KERB FLO (lupin d’hiver uniquement) (2) |
Propyzamide 400 g/l | 1, 875 l/ha | 1 | Attention | H351-H410 | BBCH 14 |
| FUSILADE MAX | fluazifop-p-butyl 125 g/l |
1,5 l/ha (annuelles) 2,5 l/ha (vivaces) |
1 | Attention | H361d-H400-H410 | 90 j |
| PERTUS | clomazone 360 g/l | 0,25 l/ha | 1 | - | H411 - EUH401 | - |
(1) Lupins à destination de l'alimentation animale ou production de semence uniquement
(2) Autres spécialités génériques : attention, les produits à base de propyzamide n'ont pas tous une AMM (autorisation de mise sur le marché) sur graines protéagineuses.
(3) Autres spécialités : BAROUD SC, PENTIUM FLO
Programmes lupin d’hiver et de printemps et spectres
| Produit | Dose/ha | Efficacité |
| CENTIUM 36 CS (clomazone 360g/l) | 0,25-0,3 l/ha | Bonne efficacité sur éthuse, ammi-majus, gaillet, stellaire, renouée des oiseaux, chénopode Insuffisant sur matricaire, mercuriale, fumeterre, renouée liseron, crucifères, pensée |
| PROWL 400 (pendiméthaline 400g/l) | 3l/ha | Bonne efficacité sur Capselle, chénopode, coquelicot, laiterons, lamier, morelle, pensée Efficacité moyenne sur renouées, fumeterre, atriplex, matricaire, véroniques Insuffisant sur gaillet, ombellifère, sanve, ravenelle, morelle |
|
CENT 7 (isoxaben 125g/l) |
0,8 g/l/ha seul ; en programme : 0,4 l/ha puis 0,4l/ha au stade 2-4 feuilles |
Bonne efficacité sur fumeterre (0,8 l/ha), matricaire, pensée, crucifères, renouée des oiseaux, stellaire, véroniques Insuffisant sur renouée persicaire et renouée liseron, chénopode |
| CENTIUM 36 CS + PROWL 400 | 0,25l/ha + 2,5-3l/ha | Bonne efficacité sur capselle, chénopode, coquelicot, morelle, stellaire, renouées, gaillet, éthuse, ammi-majus, pensée Efficacité moyenne sur fumeterre, véroniques, matricaire, mercuriale Insuffisant sur sanves, ravenelle, géranium |
| CENT 7 + PROWL 400 | 0,6-0,8 l/ha + 2,5-3 l/ha | Bonne efficacité sur crucifères, chénopode, coquelicot, fumeterre, lamier matricaire, pensée, stellaire, véroniques, renouées, chénopode, pensée Insuffisant : éthuse |
| CENTIUM 36 CS + CENT 7 | 0,25-0,3 l/ha + 0,4 l/ha | Bonne efficacité sur capselle, gaillet, matricaire, éthuse, pensée, crucifères, chénopode, renouées, stellaire, véroniques Insuffisant sur coquelicot, fumeterre |