Avant l’hiver, mesurez la biomasse et gardez un œil sur le niveau d’infestations de larves d’altises

Les colzas présentent dans l’ensemble un état de croissance plutôt satisfaisant à ce jour, sans atteindre celui de 2023 et 2022, à la même époque. Si ce n’est déjà fait, ou prévu par des outils munis de capteurs et d’analyses d’images, il est essentiel d’estimer l’azote absorbé en entrée d’hiver, via les pesées au champ. Dans le même temps, assurez-vous que la pression larvaire ne présente pas de risque pour les mois à venir.

Les dynamiques de croissance sont moins importantes que l’automne dernier

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Les trois derniers mois ont été marqués par une succession d’épisodes de pluies (+10 à 30 % d’excédent), couplés à une grisaille persistante et exceptionnelle en particulier dans le Centre-Ouest. Le mois de novembre est heureusement plus sec voire ensoleillé dans le sud du Poitou-Charentes. Les températures fraiches à la mi-septembre et un court épisode hivernal en novembre ne suffiront pas à contrebalancer un automne globalement plus doux que la normale, surtout du 10 octobre au 10 novembre.

Sur le plan agronomique, on notera des reliquats post-récolte du précédent souvent élevés et une minéralisation des sols modérée, plutôt décalée sur octobre/novembre. De même, les apports organiques ou minéraux semblent davantage avoir profité du redoux en octobre. Les levées ont pu être tardives et, le cas échéant, les jeunes plantes de colza ont souvent été abimées par des attaques de ravageurs (limaces, etc.). Dans l’ensemble, la croissance des colzas reste globalement correcte mais, somme toute, variable, reliée aux dates de semis, qualité et vigueur de levées et contexte de disponibilité en azote. Les valeurs de biomasse seront indéniablement plus faibles en tendance que l’an passé. Les pesées directes au champ et les estimations par télédétection restent, sans conteste, les moyens les plus sûrs de ne pas se tromper pour les estimations d’azote absorbé avant hiver.

Larves d’altises : deux précautions valent mieux qu’une

Les larves d’altises dans les colzas peuvent présenter un risque pour les mois à venir.

Dans le but de décider si un traitement est nécessaire, les niveaux d’infestation sont à évaluer par la méthode Berlèse au moins jusqu’à mi-décembre.

Qu’est-ce qu’un colza « robuste » ? Les repères à avoir en tête

  • Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse à l’entrée de l’hiver a absorbé 75 U N (1 kg de matière verte / m² en entrée hiver = 50 U N absorbé)
  • Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse ou 60 g de biomasse par plante est plus apte à faire face aux infestations larvaires (altises et charançons du bourgeon terminal)
  • Un colza ayant majorité de pivots droits et d’une longueur de 15 cm est “robuste” : il a plus de chances de tolérer les aléas sanitaires ou climatiques à venir
  • Un colza dont la rosette ne présente pas de signes de rougissement est bien alimenté en azote : pas de faim d’azote, pas de problème racinaire (mouches du chou, hydromorphie...)
  • Pour les colzas associés aux légumineuses, une biomasse de légumineuses ayant atteint 200 à 300 g/m² avant hiver est synonyme de réussite d’implantation. Des bénéfices agronomiques peuvent être attendus à partir de ce moment.

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Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr – Bretagne, Pays-de-la-Loire
 Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Automne Pause hivernale Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Ravageurs Colza Equipe Centre & Ouest

Arrivée des grosses altises dans les colzas : comment réagir ?

Le vol de grosses altises a débuté et la colonisation des parcelles est en cours. Mais faut-il s’en inquiéter ? Dans la majorité des situations, les colzas sont bien développés et ne craignent plus les dégâts foliaires. Quelques rares situations peuvent néanmoins nécessiter une stratégie de lutte. Rappel des éléments de décision.

La majorité des colzas ne craint plus les dégâts foliaires 

Les BSV du 24 septembre 2024 sont unanimes : les grosses altises sont là ! La colonisation des colzas a débuté. On note cette semaine une forte augmentation de la fréquence des captures. Les insectes sont repérés dans 50 % des parcelles en Hauts-de France, 87 % en Champagne-Ardenne, 86 % en Lorraine, 88 % en Alsace et 68 % en Bourgogne-Franche-Comté (source BSV régionaux semaine 39). Pour autant, cette première vague d’insectes ne doit pas créer la panique. 80 à 90 % des colzas sur la zone Est ont plus de 3 feuilles. Compte tenu de leur stade de développement, ils ne craignent plus les destructions de surface foliaire occasionnées par les altises adultes. En revanche, il peut exister quelques cas particuliers de semis tardifs pour lesquels il faudra être vigilant dans les prochaines semaines.  

 

Assurer une protection si la survie des levées tardives est engagée 

Pour l’heure, les BSV ne rapportent pas d’importants dégâts foliaires sur les cultures encore au stade sensible. Toutefois, il n’est pas impossible qu’une parcelle levée tardivement soit localement soumise à la déprédation des altises. L’intervention ne se justifie que si la culture est en péril et que la disparition de la surface foliaire est plus importante que la croissance. Le seuil indicatif de risque fixé à 8 pieds sur 10 portants des morsures et 25% de la surface foliaire détruite, peut aider à se positionner sur l’intensité des dégâts observés et la nécessité d’une intervention. A partir de 4 feuilles, l’intervention est inutile car le colza rentre dans une phase de croissance active. Dans les régions où la résistance forte aux pyréthrinoïdes (SKDR) n’est pas généralisée, la lutte insecticide contre les altises adultes peut s’envisager avec des pyréthrinoïdes (Karaté Zéon, Decis Protech, Cythrine Max ou Sherpa 100 EW). En revanche, il n’existe plus de solutions insecticides efficaces contre les altises d’hiver adultes dans les secteurs où la résistance SKDR est généralisée. 

 

Réserver le MINECTO GOLD (usage dérogatoire sous conditions) aux larves de grosse altise du colza 

Dans un contexte de résistance très forte des altises d’hiver aux pyréthrinoïdes (mutation Skdr), Minecto Gold (s.a. cyantraniliprole) vient de recevoir une autorisation de mise sur le marché à titre de dérogation 120 jours (art53 – REG 1107/2009) du 25 septembre au 31 décembre 2024. Cette dérogation est limitée aux régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val de Loire et les départements de l’Allier, du Puy de Dôme, de l’Aisne et de l’Oise ; régions concernées par des phénomènes de résistance généralisée aux pyréthrinoïdes. L’autorisation reposant sur une application unique à partir de 6 feuilles et sur le résultat d’un test berlèse, Minecto Gold est à réserver plus tard en saison, pour la lutte contre les larves d’altises d’hiver. La réalisation de tests berlèse début novembre permettra d’évaluer le risque à la parcelle et de réaliser l’intervention, si nécessaire, en entrée d’hiver (courant novembre à début décembre). 

A lire aussi : Autorisation dérogatoire pour MINECTO GOLD contre les larves de grosse altise du colza

 

Grosse altise (Crédit Photo : L. Jung)

Automne Pause hivernale Lorraine, Alsace et Haute-Marne Ravageurs Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Choisir sa variété de colza d'hiver avec Myvar®

 

 

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Outil : Prédiction des vols de ravageurs

Les pièges à insectes du colza

Céline Robert, chargée d'études ravageurs des cultures et faune auxiliaire chez Terres Inovia présente les différents pièges à insectes disponibles pour estimer les risques liés aux principaux ravageurs du colza durant toute la campagne.

Voici les méthodes présentées dans cette vidéo :

- la cuvette jaune

- la méthode berlèse

- la tente malaise

- la tente à émergence

- le filet fauchoir

- le pot barber

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Estimation du risque lié aux larves de grosse altise (altise d'hiver)

L'évaluation du risque lié aux larves de grosse altise est à réaliser à partir de la deuxième quinzaine de novembre et à renouveler pendant l’hiver si les conditions sont douces.

La nuisibilité de ce ravageur est dépendante de la pression en insectes et de la dynamique de croissance du colza.

La règle de décision intégrée dans cet outil combine ces deux aspects et permet d’estimer un risque lié à la situation agronomique de la parcelle ainsi qu’un risque lié à la pression en larves.

L'outil  ne se substitue donc pas à l'observation au champ qui reste incontournable pour une quelconque prise de décision.

L’estimation du risque global est associée à une recommandation : intervention conseillée ou non, insecticide à privilégier en fonction du contexte de résistance aux insecticides dans le département.

Cet outil a été construit en intégrant des résultats d'essais, des analyses de résistance et l'expertise des agents de Terres Inovia.

L'appréciation finale du risque est donnée ici à titre indicatif. Il est de la responsabilité de l’utilisateur (agriculteur, technicien) d’utiliser cette appréciation du risque pour le raisonnement de toute intervention phytosanitaire.

La nuisibilité des larves d’altises et de charançons du bourgeon terminal est dépendante de : 

  • la pression en insectes 
  • la dynamique de croissance du colza 

La règle de décision reprise dans cet outil combine ces deux volets et permet d’estimer un risque lié à la situation agronomique de la parcelle ainsi qu’un risque lié à la pression insecte.   

Afin d’estimer ces deux risques, l’évaluation s’appuie sur des observations simples à réaliser au champ au moment de la prise de décision.  

Ces règles de décisions sont amenées à évoluer au cours des années en fonction de l'acquisition de nouvelles références.

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En savoir plus sur la hernie des crucifères

Agent pathogène et Hôtes

La hernie des crucifères est une maladie racinaire, causée par un parasite obligatoire Plasmodiophora brassicae.

Cet agent pathogène peut infecter la majorité des 3700 espèces de la famille des Brassicacées dont des espèces cultivées telles que le colza, la navette, le chou…mais aussi des adventices crucifères dont la ravenelle, la capselle bourse à pasteur, la sanve, le sisymbre officinal…qui sont des sources de multiplication de P. brassicae.

 

Symptômes

Appareil végétatif : flétrissement des plantes

Les symptômes observés sur les parties aériennes sont multiples :

  • Un flétrissement temporaire du feuillage, surtout au cours de chaudes journées
  • Un feuillage sénescent
  • Un défaut de croissance
  • Un rougissement des plantes infectées, en sol hydromorphe et après gel hivernal
  • La disparition de pieds de colza en cas d’infection précoce et sévère. Avant l’apparition des symptômes sur feuilles, la maladie peut déjà avoir progressé considérablement dans les racines

 

Galles de hernie sur colza

Hypertrophie importante du système racinaire de colza

Hypertrophie des racines sur deux pieds de colza

Hypertrophie importante du système racinaire de colza

 

Hypertrophies (ou galles) racinaires

L’arrachage de pieds permet d’observer une déformation et un renflement des racines. Ces hypertrophies de forme et de grosseur variables peuvent apparaître très tôt à l’automne. Ces galles sont d’abord fermes (intérieur plein) et blanches, puis brunissent et se craquellent, puis pourrissent. La dégradation du système racinaire entraîne la mort de la plante dans la majorité des cas.

Coupe de galle de hernie : l’intérieur est plein, blanchâtre avec des marbrures brun-noir.

A ne pas confondre avec le charançon gallicole ! Voir les maladies du colza

 

Importance

La hernie des crucifères est une maladie racinaire majeure du colza.  En France moins d’1/5 des sols seraient exposés, avec des disparités régionales. Les sols calcaires sont en effet très peu réceptifs. Toutefois, la hernie semble progresser régulièrement dans les parcelles à pH acide, surtout quand elles sont conduites en rotations courtes.

La détection des premiers foyers de hernie sur colza en France date des années 80. La maladie s’est ensuite étendue vers des régions fortement productrices de colza (Berry, Bourgogne, Lorraine, Poitou-Charentes) et de crucifères légumières (Bretagne). La hernie continue son extension dans de nouvelles zones, notamment dans le Centre (Eure et Loir), en Ile de France (Yvelines) et en Normandie. Une fois installée, la maladie est très persistante dans le sol.

Une enquête en ligne participative permet de suivre l’extension de la hernie. Répondre à l'enquête.

 

Carte des parcelles recensées

Consulter les parcelles de colza, chou, moutarde et d'autres, touchées par la hernie des crucifères.

Consulter

Cycle de vie

L’ensemble du cycle s’effectue au niveau du sol et des racines du colza. L’eau libre dans le sol est un facteur indispensable pour la contamination et la dissémination. Le cycle comporte deux phases :

  • Une phase passive de conservation des spores de repos de hernie et leur dissémination. Ces spores sont libérées après formation des galles de hernie, et peuvent subsister dans le sol pendant plus de 15 ans sans hôte. Leur dissémination est multiple : matériels agricoles, animaux, eaux de ruissellements… 
  • Une phase active d’infection en une succession d’étapes :
    • Germination des spores de repos sous forme de zoospores biflagellées très mobiles dans l’eau libre du sol.  
    • Infection primaire des poils absorbants : les zoospores se fixent aux poils absorbants de l’hôte, y pénètrent et s’y multiplient. 
    • Infection secondaire :  une nouvelle colonisation des cellules racinaires de l’hôte peut avoir lieu. 
    • Formation des galles, renflements caractéristiques emplis du parasite (sous forme de plasmode) puis de spores de repos qui seront libérées dans le sol.

 

Cycle de développement de la hernie des crucifères sur le colza

Nuisibilité

L’incidence de la hernie sur le rendement dépend de la date et du degré de contamination. Sa nuisibilité peut être forte localement, allant de la perte de quelques quintaux jusqu’au retournement de la parcelle, dans le cas d’une attaque précoce et intense. Elle dépend également de la variété utilisée. La hernie entraîne également une perte d'huile (perte allant jusqu'à 3 points entre une parcelle infectée et une parcelle saine pour la même variété).

 

Facteurs favorables

Sol et climat

La hernie se développe préférentiellement dans les sols limoneux à pH acide, hydromorphe et battant.

Les conditions optimales d’infection et de développement sont des températures comprises entre 20-25°C et une humidité relative du sol supérieure à 80%. Les forts orages et l’irrigation sont des facteurs aggravants en cas de présence de hernie.

Pratiques culturales

Le retour fréquent du colza dans la rotation mais aussi l'implantation de crucifères comme CIPAN (culture intermédiaire piège à nitrate) favorisent l’augmentation de l’inoculum.
Un mauvais désherbage, notamment des crucifères, et le maintien des repousses de colza après la récolte favorisent la multiplication de l’agent pathogène
D’autres facteurs favorisent également le développement de la maladie : mauvais drainage de la parcelle ou l’absence de chaulage pour les sols acides.
L’absence de nettoyage des outils d’une parcelle contaminée à une parcelle saine favorisent la dissémination.

Contaminants potentiels

Attention à la dissémination de la hernie ! Les outils de travail du sol souillés dans une parcelle infestée sont des vecteurs potentiels de la hernie, tout comme des végétaux contaminés, de l’eau d’irrigation ou des fumiers contaminés.

 

Diversité de l’agent pathogène

Au sein de Plasmodiophora brassicae il existe plusieurs pathotypes, qui sont des groupes d’individus ayant une virulence différente. Ils sont caractérisés en utilisant une gamme d’hôtes différentiels de colza. Leur nombre va dépendre du nombre d’hôtes composant ce set. Selon le set de 3 hôtes différentiels de Somé et al. (1996) utilisé dans un projet collaboratif*, 6 pathotypes (P1 à P6) sont détectés à la suite d’un échantillonnage de sol/galles mené en France entre 2011 et 2012. Il ressort que :

  • La proportion de ces 6 pathotypes (P1 à P6) est variable sur le territoire français
  • P1 (le plus agressif), P2 puis P3 représentent plus de 90% des échantillons
  • Les pathotypes P1, P2 et P3 sont susceptibles d’attaquer, de façon non systématique, la variété de colza résistante Mendel, et d’autres variétés ayant des sources de résistance similaire.
  • L’ajout de la variété Mendel au set d’hôtes différentiels initial conduit à distinguer les pathotypes, selon leur capacité à contourner (P1*, P2*…) ou non (P1, P2…) la résistance de cette variété
  • Il existe une hétérogénéité intra- et inter-parcellaire. L’hétérogénéité est davantage présente entre parcelles qu’entre secteurs géographiques, conduisant à des préconisations variétales à l’échelle de la parcelle.

 

Proportion des pathotypes de hernie en France 2011-2012 (d’après Orgeur et al. 2016)

Le GEVES propose actuellement une prestation pour caractériser le ou les pathotypes présent(s) sur la parcelle, y compris ceux qui contournent la résistance de la variété Mendel.

* Projet collaboratif mené de 2011 à 2013 entre le GEVES (coordinateur), Terres Inovia, l’INRA-IGEPP, NPZ, Syngenta, Serasem, Limagrain Europe, Ucata.

 

Leviers de lutte

Le contrôle de la hernie des crucifères chez le colza en France s’articule autour de 3 leviers : la prévention, le levier génétique et de bonnes pratiques agronomiques.

Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection du colza contre la hernie des crucifères.

 

Une combinaison de leviers pour lutter contre la hernie des crucifères.

 

Le levier génétique est la voie la plus efficace pour lutter contre cet agent pathogène. Plusieurs variétés résistantes à certains pathotypes existent sur le marché français – toutes les informations disponibles sont sur myvar.fr.

Le détail des leviers opérationnels de lutte contre cette maladie est disponible en cours de campagne

Le projet Optiplasm (GEVES, Terres Inovia, INRAE) visant à optimiser l'évaluation officielle des variétés de colza vis-à-vis de la hernie des crucifères s’est terminé en 2022. Les résultats n’ont pas encore abouti à un changement de méthodologie car cela nécessite de poursuivre les travaux dans la compréhension de la diversité génétique des différents pathotypes de P. brassicae. Des pistes à court terme sont aussi en œuvre pour moduler les conditions expérimentales pour se rapprocher des conditions terrain. En savoir plus sur les résultats du projet.

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Chaque semaine pendant la période culturale, Terres Inovia participe à l'analyse des risques phytosanitaires (insectes et maladies) dans la plupart des régions de productions de colza.

Les observations sont menées dans le cadre de la Surveillance Biologique du Territoire (SBT) par de nombreux partenaires : organismes stockeurs, organismes de développement, lycées, FREDON, agriculteurs...
Les données sont saisies dans l'outil Vigicultures® puis validées par les animateurs régionaux. Les synthèses et analyses de risques sont régionalisées et publiées gratuitement dans les Bulletins de Santé du Végétal (BSV).

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* saisi sous VégéObs au lieu de Vigicultures®

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La Réglette azote colza®

La Réglette azote colza® de Terres Inovia calcule et affiche la dose totale d'azote à apporter à votre colza au printemps, à condition d’en avoir mesuré la biomasse.

Cet outil utilise la relation entre la biomasse produite (poids de matière verte fraiche) et la quantité d’azote absorbée par la culture. La Réglette azote colza® est disponible gratuitement en ligne.​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

La Réglette azote colza®

 

Une dizaine d’informations seulement à renseigner

Les informations à renseigner sont : le département, le type de sol, la biomasse du colza, l’objectif de rendement, les apports éventuels de produits organiques sur la parcelle (réguliers ou propres à la campagne en cours). Il est également demandé si le colza est implanté après un pois et s’il est associé avec un couvert de légumineuses.

Un résultat et aussi des conseils

En plus de la dose totale d’azote à apporter au colza à la reprise de végétation, l’outil Réglette azote colza® affiche des conseils complémentaires de mise en œuvre (fractionnement…) . Il propose aussi l’édition d’un rapport détaillé en PDF, et la possibilité de recevoir ce rapport par mail.

Un outil labellisé par le COMIFER

La Réglette azote colza® a reçu le label COMIFER (Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée) pour les outils de calcul de la dose prévisionnelle d’azote pour la culture du colza.

Son champ d’application couvre les Régions Auvergne – Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand-Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine (exceptés la Corrèze, la Creuse, la Haute-Vienne), Occitanie (exceptés l’Aude, Le Gard, l’Hérault, la Lozère, les Pyrénées-Orientales) et Pays de la Loire.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Pause hivernale Fertilisation Colza Colza calcul dose azote colza dose azote colza réglette azote colza télécharger réglette azote colza Luc CHAMPOLIVIER (l.champolivier@terresinovia.fr)

Enquête hernie des crucifères

En quelques clics, vous pouvez nous aider à contribuer à la lutte contre la hernie des crucifères en saisissant les coordonnées de vos parcelles dans lesquelles vous avez identifié cette maladie.

L’enquête permet de réaliser un suivi dynamique de la problématique hernie en France, avec pour objectifs :

  • Faciliter le conseil en particulier dans les nouvelles zones
  • Identifier de possibles cas de contournements de résistance
  • Contribuer à apporter des éléments chiffrés pour alerter et justifier de l’intérêt de la problématique auprès des financeurs
  • L’enquête sert aussi d’outil pour nous aider à choisir les parcelles d’intérêt lors d’étude épidémiologiques. Un projet a été déposé récemment pour obtenir des financements dans l’objectif d’établir une nouvelle caractérisation des pathotypes (de hernie) représentatifs du territoire français (réponse attendue cet été).

Un doute sur la maladie ? La hernie des crucifères, maladie racinaire, provoque des renflements ou galles du système racinaire du colza et de nombreuses crucifères dès l’automne. Cela peut conduire à un défaut de croissance jusqu’à la disparition de pieds. A ne pas confondre avec les symptômes du charançon gallicole !

La synthèse des communes est disponible en temps réel sur le site. Toutes les autres informations saisies restent confidentielles. De nombreuses parcelles sont déjà saisies !

​​​​​​​​​​​L’enquête ne prend que quelques minutes à compléter :

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Pause hivernale Sortie hiver Maladies Colza charançon gallicole enquête de surveillance colza enquête de surveillance hernie des crucifères hernie des crucifères hernie des crucifères colza Christophe JESTIN (c.jestin@terresinovia.fr)