Le désherbage du soja évolue avec l’autorisation à titre dérogatoire de l’ISARD
Autorisation de Mise sur le Marché
Suite à la demande portée par Terres Inovia, Unilet et Légumes de France le 10 février dernier, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a accordé le 23 avril, à titre dérogatoire, une autorisation de mise sur le marché 120 jours pour ISARD /SPECTRUM / ENCARIT (art53 – REG 1107/2009). Cette autorisation porte notamment sur la culture de soja du 22/04/2025 au 14/08/2025.
Cette dérogation s’inscrit dans le cadre du retrait du S-métolachlore dont le délai de grâce a pris fin au 23/07/2024 pour les dernières utilisations. Tandis que la gestion par voie racinaire des fortes pressions de graminées estivales, apparait aujourd’hui préférable en soja, aucune solution homologuée ne constitue une réelle alternative, alliant spectre d’efficacité et sélectivité au niveau du s-métolachlore.
ISARD bénéficie d’une AMM sur soja à la dose de 1.2 l/ha (recommandations d’usage de 0.7 à 0.9l/ha, voir ci-après)
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ISARD est composé de dmta-P à 720 g/l, apportera une réponse efficace aux pressions de graminées en particulier estivales, voire en ray-grass de manière plus partielle, avec quelques bénéfices en dicotylédones, notamment chénopodes, morelles ou encore laiterons. Les recommandations d’usage varient selon les situations, de 0.9 l/ha en utilisation seule et/ou forte pression graminées, à 0.7 l/ha en pression faible à modérée, ou utilisation associée à une autre solution de pré-levée. |
Il est accompagné des mentions :
- Protection des organismes aquatiques
Spe3 - Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres par rapport aux points d'eau.
- Protection des arthropodes et des plantes non cibles
Spe3 - Pour protéger les plantes non ciblées, respectez une zone tampon non traitée de 5 mètres par rapport à la zone non cultivée adjacente.
- Protection de l’eau et de l’environnement
Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit
ou tout autre produit contenant du diméthénamide-P plus d’une fois tous les 2 ans sur la même parcelle.
Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas utiliser sur une parcelle située dans le périmètre de protection d’un captage pour l’alimentation en eau potable.
Cette dernière restriction sur les périmètres, mise en place par le Ministère est inhabituelle dans les AMM et s’applique aux captages de prélèvements en eaux souterraines. Elle concerne les périmètres de captage en eaux souterraines dans leur différents niveaux (immédiat, rapproché et éloigné) qui représentent en général des surfaces restreintes (sauf certains périmètres en zones karstiques). Cette restriction ne présage pas du contenu des futurs renouvellements d’AMM ou des AMM par extension (ex : tournesol et soja) toujours en attente (ANSES). L’information sur ces périmètres de captage de prélèvement d’eau souterraine
est à rechercher auprès des Chambres départementales d’Agriculture ou des DRAAF-SRAL.
Alternatives à l’Isard dans les périmètres prioritaires de captage en :
L’usage de l’Isard n’est pas permis dans ces situations, ce qui complexifie indéniablement la gestion des graminées. Par conséquent, les alternatives envisageables sont :
- Successor 600 à base de péthoxamide, 1,5 à 2 l/ha. Performante en sétaire et digitaire, cette solution reste en retrait sur panic.
- Les solutions à base de pendiméthaline telles que Atic-Aqua, Prowl. Face au risque de manque de sélectivité en sols filtrant, bien tenir des recommandations de doses.
- Les anti-graminées foliaires (Stratos Ultra, Agil, Fusilade Max, etc.). Afin d’éviter tout risque d’antagonisme, il est préférable de dissocier l’application de Pulsar et d’antigraminées foliaire avec un intervalle d’une semaine (Pulsar ou Corum puis antigraminées foliaire).
Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr)
Ingénieur de Développement. Lutte contre la flore adventice. - Responsable herbicides
Implantation du soja : une étape clé pour réussir la culture
Contrairement aux dernières campagnes, la faible pluviométrie sur le mois d'avril permet la préparation des parcelles pour les semis de soja dans des conditions favorables sans risque de tassement dû à une humidité excessive des terres. Le retour de la pluie ces derniers jours va apporter de la fraicheur favorable à la germination des graines et les chaleurs de la semaine prochaine permettront une levée rapide du soja.
Travailler le sol pour favoriser la levée et la qualité d’enracinement
La préparation du sol doit permettre d’obtenir un sol bien structuré en profondeur, propice à un enracinement de qualité favorisant l’absorption des éléments du sol (minéraux et eau). Un lit de semences aéré et suffisamment affiné en surface favorisera également une levée rapide et homogène. Le bon nivellement de la parcelle facilitera, à la moisson, la récolte des gousses les plus basses. En présence de cailloux, un passage de rouleau sur le sol peut être envisagé après le semis.
Semer sur un sol réchauffé pour une levée rapide
Quelle que soit la variété choisie, il convient de la semer dans un sol suffisamment réchauffé (10°C à 5 cm) pour permettre une levée précoce et favoriser la nodulation. Le semis devra être fait dès que les conditions le permettent, pour ne pas s’exposer à des retards de maturité à la récolte.
Dans les régions du Nord-Est, les variétés des groupes 00 et 000 sont les plus adaptées, avec une période optimale de semis se situant entre le 20 avril et le 31 mai.
Semer au semoir monograine ou au semoir à céréales ?
L’utilisation d’un semoir monograine assurera une meilleure régularité à la levée et permettra ultérieurement un passage de bineuse sur la parcelle. En cas de semis réalisé avec un semoir à céréales, privilégiez les semis à faibles écartements (15 cm) pour une meilleure couverture du sol.
Quel que soit le type de semoir utilisé, la graine doit être semée à 2 cm en semis précoce sur terre froide et battante. Pour les semis plus tardifs, sur terre chaude, ou sèche et motteuse, visez un semis plus profond à 3-4 cm.
Adapter la densité de semis
La densité de semis est à moduler en fonction du groupe de précocité et de la conduite hydrique de la parcelle. En cas de risque hydrique, la perte de potentiel peut être compensée par une augmentation du peuplement. Il conviendra d’ajuster le peuplement en fonction des pertes potentielles pour atteindre un objectif de 400 000 plantes par ha pour les variétés du groupe 00 à 500 000 pour les variétés du groupe 000.
Assurer le développement des nodosités
Lors d’une première culture de soja sur la parcelle, il est indispensable de réaliser une inoculation de bactéries fixatrices d’azote qui assureront 70 à 80 % de la fourniture d’azote à la plante. En effet, les rhizobiums sont naturellement absents des sols européens et doivent être ajoutés, soit directement sur les semences, soit via des micro-granulés incorporés sur la ligne de semis. Si la dernière culture de soja date de plus de 5 ans sur la parcelle ou si le sol est calcaire, la ré-inoculation sera également indispensable. Selon l’inoculum utilisé, il faut veiller à respecter les prescriptions pour maximiser la nodulation.
Semis de soja - Crédit photo : L. Jung
Réduction de la phytotoxixcité herbicide par les biostimulants, pas d’intérêt observé dans les essais Terres Inovia
Ces dernières années, l’association de l’herbicide de post levée à un biostimulant visant à réduire l’impact de la phytotoxicité de l’herbicide, s’est installée de façon généralisée dans le sud-ouest. L’intérêt de ces solutions suggère deux préalables. D’une part l’impact négatif sur le rendement de l’herbicide de post-levée et d’autre part la compensation par un biostimulant de cette perte supposée. Sur ces deux aspects, Terres Inovia a souhaité apporter des premiers éléments de réponses par la mise en place d’essais expérimentaux en 2023 et 2024
Evaluation de l’impact de l’imazamox sur les performances du soja
L’application d’un herbicide n’est jamais neutre pour la culture qui le reçoit. Les conséquences pour la culture s’observent selon 3 critères visuels : la réduction de vigueur, la décoloration et la déformation des plantes. Un quatrième critère, le plus important mais non observable à l’œil, est celui de la diminution de rendement.
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Figure 1 : Symptôme de décoloration du soja consécutif à une application d'imazamox |
Ce dernier critère est d’autant plus difficile à évaluer autrement que par la pesée, qu’il n’est pas toujours corrélé aux critères visuels. Dans le cas du soja, les symptômes liés à l’application des herbicides telles que l’imazamox ou la bentazone peuvent être fréquemment observés. Dans le cas de la bentazone, des marquages blancs de
Figure 2 : Réduction de vigueur du soja suite à une application d'imazamox (à droite) par rapport au témoin non traité ( à gauche)
5 essais ont été conduits depuis 2016 afin d’évaluer l’impact de l’imazamox sur le soja, dans des conditions variées du sud-ouest (4 essais) et de la Côte d’Or (1 essai), plus ou moins favorables au manque de sélectivité de l’imazamox. La réduction de vigueur et la décoloration du feuillage sont observées de façon systématique. Le fractionnement de la dose en 2 applications à 0.625 l/ha avec adjuvantation induit des symptômes plus marqués qu’une application unique à 1.25 l/ha non adjuvantée. Ces symptômes notés 15 jours après le premier passage (dans le cas du fractionnement), s’estompent déjà lors de la seconde application 10 jours plus tard. Les résultats obtenus sur 3 essais en 2023 et 2024 ne font pas apparaitre d’impact significatif du Pulsar 40 aux doses des 0.625 l/ha +huile ni à 1.25 l/ha, sur le rendement comparativement au témoin non traité (désherbage manuel), confirmant ainsi les résultats déjà obtenus sur 2 essais en 2016.
Graphique 1 : Notes de sélectivité du Pulsar 40 en double application (0,625l/ha + huile) 0 15 jours après le T1 (à gauche) puis 15 jours après le T2 (à droite)
Graphique 2 : Comparaison de rendement du soja entre témoin non traité (désherbage manuel) et modalités avec Pulsar 40 en double application (0,625 l/ha + huile) ou simple application à 1,25 l/ha.
Aucun bénéfice mesuré des biostimulants évalués
En 2024, 2 essais (département 31 et 64) ont permis d’évaluer l’effet de 4 biostimulants sur les symptômes de phytotoxicité causés par l’imazamox aux doses de 1.25 l/ha et en double application à 0.625 l/ha + huile. Il s’agit des produits Kaïshi ; Delfan, Agroptim Sunset et Megafol (dont l’allégation vis-à-vis des stress induits par la phytotoxicité n’est plus soutenue à ce jour par la firme). A noter qu’un seul essai (dans le 64) est retenu pour l’analyse du rendement, l’essai du 31 n’étant pas statistiquement valide. Ces essais viennent enrichir les références obtenues sur 2 essais en 2023, étudiant essentiellement le Kaïshi associé au Pulsar aux mêmes doses.
Concernant les réductions des symptômes de phytotoxicité, il n’apparait pas de bénéfices apportés par les solutions testées, pas même dans les situations où les marquages d’imazamox ont été les plus importants (départements 47 en 2023 (uniquement Kaïshi évalué en 2023) et 64 en 2024).
Les rendements mesurés en 2023 et 2024 sur 3 essais ne font apparaitre aucun bénéfice lié à l’utilisation du Kaïshi en 2023 et 2024 sur 3 essais, ni de Delfan, Agroptim Sunset et Mégafol en 2024, sur 1 essai, bien qu’ayant visuellement fortement réagit aux marquages d’imazamox.
En conclusion
Alors que des symptômes marqués d’imazamox peuvent survenir sur soja, il n’apparait pas d’impact significatif sur le rendement, dans des conditions d’application proches des recommandations voire au-delà (résultats 2023 non présentés avec Pulsar 1l/ha + huile). De même, aucun effet additionnel sur le rendement n’a pu être obtenu à partir des solutions de biostimulants évaluées. En conséquence, ces résultats ne permettent pas de justifier l’investissement de 25-30€ par hectare dans les solutions testées, visant à préserver le rendement d’une éventuelle perte de rendement liée aux applications d’imazamox.
Enfin, rappelons que le respect des bonnes conditions d’application des herbicides de prélevée, en termes de dosage, stade de la culture et conditions de milieu, reste la clé d’un équilibre préservé entre efficacité et sélectivité de la culture.
Graphique 3: Notes finales de sélectivité comparées entre Pulsar en double application utilisé seul ou associé aux solutions de biostimulants 15 jours après le T2 (NB : tendance équivalente lors de la première note de sélectivité à T1 + 15 jours).
Graphique 4 : Rendement obtenu sur soja après double application de Pulsar 60 (0,625 l/ha) utilisé seul, ou associé à différentes solutions de biostimulants
Votre contact régional
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
- Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) - AURA & PACA
FILEG : le point sur les actions phares de 2024
Plus de 50 personnes étaient présentes au lycée agricole de Carcassonne le 18 mars 2025 pour participer à l'assemblée générale de FILEG. A l'occasion de l'assemblée générale, l'Agence de l'eau Adour-Garonne et la Région Occitanie ont souhaité rappeler leur soutien constant, notamment d'un point de vue financier et l’intérêt d’une démarche collective comme celle de FILEG pour répondre aux enjeux du territoire. Le conseil d'administration a été renouvelé et le président, Édouard Cavalier - Arterris, réélu pour 3 ans.
Terres Inovia coordonne ce projet ambitieux et structurant, qui vise à créer une filière de légumineuses à graines en Occitanie.
Découvrez la synthèse complète de l'assemblée générale de FILEG
Des limaces sur légumineuses de printemps ? Cela peut arriver lors des printemps humides, surveillons-les !
Ce printemps est relativement humide, avec des pluies parfois faibles mais fréquentes, qui entretiennent l’hygrométrie sur les parcelles et des températures plutôt douces. Le maintien de fraicheur en surface est favorable à la présence de limaces sur les légumineuses de printemps.
Habituellement absentes sur les lentilles, les limaces ont fait une arrivée fracassante sur la culture au printemps dernier, avec des parcelles parfois complètement consommées lors de la levée de la culture. Ces dégâts irréversibles ont entrainé des re-semis plus tardifs, dans des conditions moins favorables pour la culture. En effet, si les limaces sont peu problématiques lorsque la culture est assez développée, il faut les éviter lors du semis et du développement des premières feuilles de la culture. La lentille étant peu développée sur ses premières phases de cycle, l’impact peut être assez marqué. Leur présence est pour l’instant identifiée sur le bassin Poitou-Charentes.
Concernant les pois de printemps, les dégâts peuvent être tout aussi importants, même si la culture se développe plus rapidement que la lentille.
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Si une intervention est nécessaire, appliquez un anti-limaces à base de métaldéhyde ou phosphate ferrique qui sont les 2 substances actives autorisées.
► Tableau des principaux anti-limaces
Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent national protéagineux
Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux
Légumineuses : entre agriculture durable et sensibilité au déficit hydrique
Le 19 mars, à l'occasion d'une séance à l'Académie d'agriculture de France, coordonnée par Xavier Pinochet (Terres Inovia), la vulnérabilité des légumineuses au stress hydrique a été explorée avec des experts dont Véronique Biarnès (Terres Inovia).
Les légumineuses sont souvent présentées comme une solution clé pour une agriculture plus durable : fixation de l’azote atmosphérique, réduction des besoins en engrais minéraux, diversification des cultures, protéines végétales… Pourtant, leur culture reste limitée, une des causes est qu’elles sont sensibles au déficit hydrique.
- Un constat clé : la fixation de l’azote par les nodosités est affectée par le manque d’eau, ce qui impacte directement les rendements.
- Des solutions à explorer : adapter les variétés et les territoires de culture, gérer une irrigation au stade critique d’installation des nodosités, renforcer la sélection variétale pour une meilleure résilience.
Enjeux à ne pas négliger : la pression des ravageurs et pathogènes, les filières de valorisation et les défis de la PAC. Les légumineuses ne sont pas une panacée, mais leur intégration raisonnée reste un levier fort pour une agriculture plus durable !
Retrouvez toutes les informations et présentations sur le site de l'Académie de l'agriculture de France : ici.
Contact : V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr
Salon International de l'Agriculture : rétrospective 2025
Lors du Salon international de l'Agriculture, qui s'est tenu à Paris du 22 février au 2 mars 2025, l'institut technique a pu partager son expertise sur de nombreux sujets de réflexion pour augmenter la compétitivité des productions agricoles. Bio, atouts et débouchés de la cameline et du chanvre, zoom sur des projets du PARSADA, adaptation au changement climatique, lancement de projets multipartenariaux... Que s'est-il passé ? Rétrospective.
Terres Inovia, Arvalis, l’ITB et l’Acta ont confirmé leur volonté de poursuivre ensemble le développement et le déploiement de l’outil SYSTERRE. Ils ont signé, au Salon International de l’Agriculture le 24 février, sur le stand de l'Acta, la nouvelle convention signant la poursuite du déploiement de cet outil, qui permet l’évaluation de la multiperformance des systèmes de production en grandes cultures.
Gilles Robillard, le président de l’institut technique, est intervenu lors d’une conférence organisée par SEMAE sur le changement climatique.
Terres Inovia a présenté FILEG, animé par l’institut et qui structure une filière de légumineuses à graines en Occitanie. L’occasion de faire un point sur les avancées du projet.
Une conférence sur les leviers de compétitivité et de durabilité pour les filières bios a permis de mieux faire connaître le programme inter-instituts Synergies Bio & non Bio.
Le plan d’action initié par le gouvernement afin d'identifier de nouveaux leviers pour protéger les récoltes, face au retrait de certaines substances actives, a été à l’honneur. Le point sur la mobilisation active de Terres Inovia.
Comment rendre les formations et les métiers d’ingénieurs agronomes et agroalimentaires plus séduisants ? C’est l’objectif d’Avenir-Agro, porté par AgroParisTech et 26 partenaires, parmi lesquels figure Terres Inovia. Une campagne d’information nationale et d’actions régionales sont prévues pour 2026.
Terres Inovia, l'institut technique de la filière chanvre, et InterChanvre ont présenté les atouts agronomiques et les débouchés de cette plante qui connaît un bel essor en France.
Culture robuste, ses atouts agronomiques et ses débouchés, notamment pour les biocarburants dans l’industrie aéronautique, ont de quoi séduire les agriculteurs.
Une table-ronde organisée sur le stand de l’Acta a permis de rassembler tous les partenaires du projet Protei’sol, qui vise à structurer une filière de légumineuses dans les Hauts-de-France.
Quelle place pour le bio dans les variétés proposées aux agriculteurs ? Terres Inovia a expliqué comment l’agriculture biologique était intégrée dans ses réseaux d’évaluation.
Comment rester compétitif dans le secteur des grandes cultures malgré le changement climatique ? Xavier Pinochet, expert stratégique scientifique de Terres Inovia, et Philippe Gate, ex-directeur scientifique d’Arvalis, ont fait le point sur les connaissances actuelles.
Adaptation au changement climatique : le point avec l’Académie de l’Agriculture
Comment rester compétitif dans le secteur des grandes cultures malgré le changement climatique ? Une conférence au Salon International de l’Agriculture a été organisée sur le stand de l’Acta par l’Académie de l’Agriculture. Xavier Pinochet, expert stratégique scientifique de Terres Inovia, et Philippe Gate, ex-directeur scientifique d’Arvalis, ont fait le point sur les connaissances actuelles.
Les aléas et les excès climatiques peuvent affecter la compétitivité des cultures. « La variabilité des rendements est principalement une affaire de climat, avec de grandes proportions, par exemple pour le blé, selon le niveau de stress hydrique », confirme Xavier Pinochet. De même, le rendement peut varier selon les réserves utiles d’eau et la capacité d’irrigation des bassins de production.
Xavier Pinochet et Philippe Gate lors de la conférence sur l'adaptation au changement climatique, sur le stand de l'Acta, au Salon international de l'Agriculture.
Une combinaison de leviers à explorer
Lors de cette conférence, qui a détaillé les aspects variétaux et la physiologie des plantes, Xavier Pinochet et Philippe Gate ont mis en avant les différents leviers agronomiques pour s’adapter au changement climatique, et donc rester compétitif :
• L’amélioration génétique des variétés
• Ajuster le choix des espèces d’hiver et de printemps selon les conditions pédoclimatiques
• Un semis précoce
• Une diversification des cultures
• Une mise en place de couverts
• Des associations d’espèces
Les nouvelles technologies, un support pour rester compétitif
Les outils de phénotypage modernes qui permettent des mesures plus fréquentes et précises, associés à des capacités de modélisation et aux outils moléculaires , offrent des gains d’efficacité dans la recherche de meilleures résistances à la sécheresse. « Par exemple, sur la plateforme Heliaphen, à l’INRAE de Toulouse, un robot permet, pour le tournesol et le soja, aussi bien des travaux de recherche que de l’évaluation variétale sur des critères nouveaux pour s’adapter au changement climatique ».
Variétés précoces et diversification des cultures parmi les solutions
Parmi les adaptions possibles, Xavier Pinochet mentionne également la précocité des variétés : « pour le soja, des variétés très précoces ont pu voir leur rendement et des teneurs en protéines s’améliorer, ce qui a permis de développer des surfaces dans l’Est de la France ».
La diversification des cultures est également un des leviers phares pour mieux s’adapter à ces aléas climatiques. « Certaines légumineuses ont des marchés qui permettent une belle valorisation économique et compenser un rendement inférieur, c’est intéressant pour l’agriculteur ». Pour continuer à rester compétitif, la solution passe par une combinaison de leviers, génétiques et agronomiques, pour limiter la variabilité des rendements. « Nous devons concilier toutes ces solutions dans un cadre agroécologique », conclut Xavier Pinochet.
Pour visionner la conférence (à partir de 13’03)
Arpège : un projet novateur pour l’agriculture régénérative
Au Salon International de l’Agriculture, une conférence de presse a permis de présenter ce projet, dont Terres Inovia est partenaire, et qui ambitionne de développer l’agriculture régénérative et les légumineuses dans le Centre Val-de Loire à grande échelle.
La présentation d'Arpège lors de la conférence de presse organisée au Salon International de l'Agriculture
Comment adopter des pratiques vertueuses pour façonner l’agriculture de demain ? C’est l’objectif d’Arpège, un projet piloté par Axereal et porté par un consortium comprenant Terres Inovia, Unilasalle, Axa Climate, Genesis et Fertiberry semences.
Développer des filières agricoles vertueuses
Financé par BPI France dans le cadre du plan d’investissement France 2030, il vise à déployer l’agriculture régénérative à grande échelle avec le développement de productions de légumineuses sur le territoire Centre-Val de Loire.
Concrètement, le projet vise à développer des filières agricoles vertueuses afin de renforcer la résilience des exploitations, améliorer la santé des sols, réduire l’impact environnemental et assurer la viabilité économique des producteurs.
Arpège souhaite en particulier rendre concrètes les solutions d’allongement de la rotation à échelle des exploitations, en optimisant le potentiel de production et les bienfaits environnementaux des cultures bas carbone et bas intrants.
Les 4 axes du projet
• Mesurer pour agir : évaluation de l’impact des pratiques régénératives sur la santé des sols;
• Innover pour produire mieux : expérimentations pour déplafonner et améliorer la productivité des cultures bas-intrants;
• Anticiper le futur : concevoir des rotations adaptées aux défis climatiques de demain;
• Former et transformer : accompagner les agriculteurs, moderniser et adapter les infrastructures de stockage des grains.
Les différentes étapes
Le projet Arpege a démarré en 2024 pour quatre ans, avec trois étapes clés :
• Expérimentations de cultures de bas-intrants, avec un suivi sur toute la durée du projet, basée sur les pratiques existantes
• Etat des lieux de la santé du sol : une première évaluation sera faite en juin 2025
• Mesure des impacts : en 2027, analyse de la santé des sols suite aux changements de pratiques
Des essais auront lieu chez des agriculteurs de toute la région Centre-Val de Loire. Ils sont également déployés dans les différentes stations expérimentales agronomiques des partenaires (notamment le réseau Syppre). Objectif ? Avoir, fin 2026, 2 000 agriculteurs qui cultivent en agriculture régénérative.
Gilles Robillard, président de Terres Inovia
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SIA 2025 : l’évaluation des variétés en bio
Quelle place pour le bio dans les variétés proposées aux agriculteurs ? Lors du Salon International de l’Agriculture, Terres Inovia a expliqué comment l’agriculture biologique était intégrée dans ses réseaux d’évaluation.
Pour améliorer la compétitivité des cultures, le choix variétal est un critère déterminant. Quelle est alors la place du bio ? Lors de la « séquence innovation » du Village Semences organisée par l’Interprofession des semences et plants (Semae), Cécile le Gall, chargée d’études en environnement et agriculture biologique de Terres Inovia, a expliqué, le 28 février, comment l’institut technique intégrait le bio dans les réseaux d’évaluation variétale.
Des réseaux d’essais pour mettre les variétés à l’épreuve du terrain
Cécile Le Gall lors de la "séquence innovation" au Salon International de l'Agriculture
« Il existe peu de variétés exclusivement dédiées au bio. Pour permettre aux agriculteurs de disposer d’un panel de variétés à utiliser en agriculture biologique, nous sélectionnons certaines variétés d’agriculture conventionnelle utilisables pour la conduite en bio », explique Cécile Le Gall.
Le rôle de l’institut technique est alors de voir quelles variétés sont les plus adaptées à l’agriculture biologique. « Nous travaillons avec les semenciers pour savoir les variétés les plus adaptées et, ensuite, nous allons tester ces variétés sur le terrain, chez des agriculteurs, pour qu’elles soient caractérisées pour le bio, en prenant soin particulièrement de certains critères, comme la hauteur et la vigueur ».
Ce dispositif d’essais spécifique pour le bio, qui existe actuellement pour le soja et le tournesol, permet de tester chaque année 10 à 20 variétés selon l'espèce. Et pour les autres cultures ? « Pour le moment, des essais bio sont inclus dans les réseaux essais variétaux mixtes (avec des essais bio et conventionnels) avec, pour chaque culture, deux à trois essais disponibles ». L’institut technique réalise aussi des tests d’itinéraires techniques sur diverses thématiques, comme la précocification de la date de semis pour s'adapter à la problématique montante du changement climatique.
Visionner la "séquence innovation" avec Cécile Le Gall
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