Choix de la parcelle de pois d'hiver
Choisir des sols légers et profonds
- Le sol doit être bien aéré et sans obstacles au-delà de 10-15cm de profondeur pour être favorable au développement des nodosités et à l’enracinement.
- Limiter le risque de stress hydrique en évitant les sols séchants (sols très superficiels ou caillouteux non irrigués). Le pois est assez sensible à la sécheresse en raison de son enracinement peu profond (inférieur à 80 cm) et relativement peu ramifié.
- Privilégier des sols assez profonds, si possible avec 150 mm de réserve utile, car le pois de printemps doit être bien alimenté en eau jusqu’à mi-juin, voire fin juin. Le pois d’hiver supporte d’être implanté dans es sols plus superficiels avec 70-80 mm de réserve utile.
- Les sols argileux lourds et les limons battants hydromorphes sont peu adaptés à la culture du pois, car ils sont plus sensibles au tassement, qui limite la mise en place des racines. En cas de pluie abondante en hiver, ces sols se gorgent d’eau et la plante s’asphyxie.
Pois au stade 5 feuilles
L’interculture et le pois
Implanter une légumineuse est possible
Toutes les légumineuses n’ont pas le même comportement vis-à-vis d’Aphanomyces euteiches.
1. parcelle de lupin – 2. Parcelle de pois chiche
Si le pois est très sensible au champignon responsable de la pourriture de ses racines, d’autres cultures sont plus tolérantes. Le lupin, le pois chiche ou le fénugrec sont des espèces « non hôtes » ; la féverole et le soja sont hôtes mais très résistants au pathogène ; la majorité des variétés de trèfle sont très résistantes. Ces 6 cultures peuvent être cultivées sur des parcelles infestées, et trouvent donc leur place en interculture avant le pois (mais aussi dans une rotation avec du pois), car elles ne sont pas susceptibles de multiplier Aphanomyces euteiches.
Proscrire, en revanche, les cultures sensibles et multiplicatrices du pathogène telles que : la lentille, la gesse, certaines variétés de vesce et de trèfle blanc. La luzerne est sensible en conditions contrôlées, mais pas en plein champ. Par mesure de précaution, mieux vaut éviter tout de même de la cultiver.
En raison d'autres maladies racinaires, il est préférable d'éviter les légumineuses en interculture avant un protéagineux.
Gérer les résidus de récolte
Broyer les pailles du précédent avant pois d’hiver.
Si un seul déchaumage peut suffire, deux déchaumages superficiels permettent de les enfouir et favorisent leur dégradation en les mettant en contact avec le sol. Réaliser le second passage (faux-semis) avec un outil à dents afin de détruire les adventices (vulpin, brome...).
En situation infestée de vivaces, déchaumer 10 jours après une application d’herbicide total (à réaliser en conditions poussantes et sur sol humide).
- Avant pois de printemps, l’interculture est suffisamment longue pour permettre une bonne décomposition des pailles. Le broyage est inutile.
- Avant un pois de printemps ou un pois d’hiver, répartir les pailles de céréales (décomposées et/ou broyées) dans la parcelle pour éviter d’encombrer le lit de semences.
Sinon, elles peuvent gêner la mise en place des graines à la bonne profondeur, être un obstacle à la levée du pois, et avoir tendance à limiter le terrage du semoir (profondeur du semis insuffisante).
Les maladies de la lentille en période de floraison
L'aphanomyces
Aphanomyces est due à un pathogène tellurique (Aphanomyces euteiches) ; les spores flagellées se déplacent dans l’eau libre du sol, et colonise les racines des lentilles, entrainant une pourriture du système racinaire (racines molles et brunes puis desséchées). En végétation, la maladie s'exprime le plus souvent sous forme de foyers dans lesquels les plantes sont nanifiées et/ou jaunissantes.
Outre le pois et la lentille, d’autres légumineuses sont plus ou moins sensibles à aphanomyces, et multiplient l’inoculum.
Il n’existe pas de moyen de lutte contre cette maladie. La prévention doit ainsi se faire à l’échelle de la rotation, en espaçant d’au moins 5 ans deux cultures sensibles.
Espèces non-hôtes ou très résistantes :
Féverole, lupin, soja, pois chiche, fenugrec, lotier, sainfoin
Espèces sensibles :
Lentille, luzerne, gesse
Espèces présentant des variétés résistantes et des variétés sensibles
| Espèce | Variétés totalement résistantes à très résistantes (INR⩽1) |
Variétés partiellement résistantes à sensibles (INR>1) |
|
| Trèfle | Trèfle d’Alexandrie (T. alexandrinum) |
Maremma, Polaris, Sacromonte, Tabor, Tigri |
|
| Trèfle hybride (T. hybridum) |
Aurora | ||
| Trèfle incarnat (T. incarnatum) |
Bolsena, Carmina, Cegalo, Contea, Diogene, Kardinal, Tardivo, Trincat |
||
| Trèfle violet (T. pratense) |
Diplo, Formica, Lemmon, Lestris, Merviot |
Larus, Mistral | |
| Trèfle blanc (T. repens) |
Aber daï, Aberace, Giga, Lune de Mai, Tara |
Abercrest, Abervantage, Alberta, Aran, California, Grasslands demand, Grasslands Huia, Grasslands Tahora, Ladino, Luclair, Seminole, Menna, Merwi, NFG Gigant, Régal, Rivendel, Sonja, Podkowa |
|
| Trèfle de Perse (T. resupinatum) |
Ciro, Laser | Lightning | |
| Vesce | Vesce commune (V. sativa) |
Aneto, Ardente, Capucine, Caravelle, Catarina, Corail, Malachite, Marine, Melissa, Mikaela, Nacre, Pepite, Scarlett, Topaze, Vigile |
Amethiste, Barvicos, Beta, Candy, Caribou, Cristal, Delphi, Granit, Jade, Nikian, Opale, Platine, Rubis, Safran, Spido, Spinelle |
| Vesce pourpre (V. benghalensis) |
Barloo, Bingo, Popany |
||
| Vesce velue (V. villosa) |
Hungvillosa, Massa, Savane, Villana |
||
Afin de savoir si une parcelle est infestée, il est important de réaliser un test aphanomyces.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le résultat se présente sous la forme d’une note allant de 0 à 5 : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus de renseignements sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux »
L'ascochytose
L’ascochytose (Ascochyta lentis) est la maladie la plus préjudiciable à la lentille.
Elle se développe sur les feuilles, les tiges et les gousses sous forme de nécroses brunes. Des pycnides sont souvent visibles au centre des lésions. Une attaque précoce et importante peut entrainer la chute prématurée des feuilles et le dépérissement des jeunes plantes. Une attaque importante courant floraison peut entrainer l'avortement des fleurs et des gousses, impactant alors le rendement.
La maladie est favorisée par les printemps chauds et pluvieux.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque précoce ou de développement rapide de la maladie.
Méthode de lutte
Assurer une protection préventive avec une intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
Le botrytis
Le botrytis de la lentille (Botrytis cinerea), appelé également « pourriture grise », se développe dans des conditions humides et douces. Il se développe principalement sur les jeunes gousses, provoquant leur avortement.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque importante.
Méthode de lutte
Le botrytis se gère de la même manière que l’ascochytose : assurer une protection préventive avec un intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
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Le test aphanomyces sur lentille
Tout comme le pois, la lentille est une culture sensible à Aphanomyces euteiches. Avant d’envisager d’implanter une lentille, il est donc recommandé de réaliser un test de potentiel infectieux (PI), afin d’écarter tout risque de perte de la culture.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le prélèvement peut être effectué à tout moment de l’année, afin d’anticiper et de prévenir le risque. Le résultat du test est donné selon une échelle de 0 (pathogène non détecté) à 5 (risque très élevé) : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus d’informations sur la maladie et les cultures sensibles, se reporter à la page pois.
Pour plus de renseignement sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux ».
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