La diminution des surfaces de colza entre 2018 et 2021 a été engendrée par des difficultés à gérer des populations très importantes de ravageurs à l’automne, combinées à des conditions d’implantation difficiles. Les ravageurs sur colza sont en effet de plus en plus difficiles à gérer notamment du fait du développement de résistances à la principale famille insecticide utilisée, les pyréthrinoïdes. Bien que des leviers agronomiques soient de plus en plus mobilisés préventivement, dans certains contextes, le recours à un insecticide reste nécessaire. L’enjeu de ce projet est d’apporter des éléments de connaissances sur les niveaux et les mécanismes de résistance au sein des populations pour adapter les conseils de gestion des ravageurs du colza et proposer, lorsque c’est nécessaire, un insecticide efficace. Cela contribue à éviter des traitements inutiles.  

L’objectif du projet est de permettre aux agriculteurs et aux prescripteurs d’adapter au mieux les stratégies de gestion insecticides de l’altise d’hiver et du charançon du bourgeon terminal à leur contexte de résistance afin de développer des pratiques durables et performantes. Ce projet aboutira à la mise à jour des conseils techniques à destination des agriculteurs : quelles stratégies insecticides utiliser en fonction du contexte de résistance et éviter des traitements inutiles ? 

• Evaluer les niveaux de résistance dans les territoires sur altise d’hiver, charançon du bourgeon terminal et méligèthes
• Evaluer au champ l’efficacité de plusieurs solutions chimiques et de différentes stratégies de traitement en fonction du contexte de résistance
• Construire des règles de décision pour le choix du traitement adapté aux différents contextes
• Alimenter les Outils d’Aide à la Décision disponibles sur le site de Terres Inovia pour fournir un conseil adapté à l’échelle départementale 

Ces dernières années, la culture du colza est confrontée à de nombreuses difficultés liées à des infestations d’insectes (en particulier l’altise d’hiver) de plus en plus difficiles à gérer, combinées avec des conditions d’implantation défavorables.  Le développement de variétés résistantes à l’altise d’hiver, mobilisables dans le cadre d’une stratégie de protection intégrée, serait une solution complémentaire pour faire face à cet insecte.   

L’objectif du projet RESALT, soutenu dans le cadre du Plan de sortie du phosmet, est de fournir des ressources pour la construction de variétés résistantes à l’altise par la combinaison de différents mécanismes génétiques et biochimiques susceptibles d’affecter les étapes clés du cycle de vie des altises en interaction avec le colza.  

• Développer un ensemble de méthodologies de phénotypage en conditions contrôlées et au champ capable d’évaluer quantitativement les réponses de la plante aux différents stades phénologiques de l’interaction avec un débit satisfaisant pour l’évaluation de larges panels de diversité.
• Identifier chez le colza et au sein de la diversité sauvage et cultivée de ses deux espèces parentales (B. oleracea et B. rapa) des sources de résistance pour chaque stade phénologique de l’interaction.  
• Identifier des facteurs génétiques et métaboliques impliqués dans le contrôle de chacune de ces étapes clés de l’interaction. 

La grosse altise (Psylliodes chrysocephala) est devenue le ravageur le plus problématique du colza et les solutions curatives à base d’insecticides montrent leurs limites. L’enjeu de ce projet est de contribuer, dans le cadre du Plan de sortie du phosmet, à la recherche de solutions opérationnelles contre la grosse altise en apportant des connaissances nouvelles sur l’écologie de ce ravageur et d’amorcer le développement de nouvelles stratégies de lutte. Les interactions entre cet insecte et ses plantes hôtes permettent, en effet, d’imaginer le développement de nouveaux leviers basés sur la manipulation comportementale.  

Ce projet, qui fait partie du Plan de sortie du phosmet, propose de mobiliser les plantes hôtes du colza comme plantes de service à des périodes stratégiques du cycle de ce ravageur et/ou les signaux (les composés organiques volatils aussi appelés COV) qu’elles émettent et qui les rendent attractives ou stimulantes pour détourner une partie des populations d’altise des cultures de colza et ainsi fortement diminuer les dommages infligés. 

• Identifier d’autres brassicacées plus attractives que le colza ou dont les odeurs stimulent davantage l’alimentation ou la ponte de la grosse altise
• Identifier par des approches d’écologie chimique classiques les composés organiques volatils (COV) responsables
• Tester le potentiel de ces plantes de service et/ou des COV pour détourner ce ravageur du colza à différentes échelles spatiales et temporelles de son cycle
• Combiner ces leviers comportementaux avec d’autres leviers agroécologiques pour proposer une stratégie globale de gestion de la grosse altise 

Le méligèthe du colza est principalement contrôlé par l'application d'insecticides. Or, quand elle est réalisée juste avant et au début de la floraison, elle peut avoir des effets collatéraux sur les insectes auxiliaires, bénéfiques à la culture, et notamment les pollinisateurs.  

En développant des variétés de colza résistantes au méligèthe, l’enjeu du projet est de maintenir la durabilité du colza dans les systèmes agricoles français, tout en diminuant les doses d’insecticides au printemps et, ainsi, améliorer la biodiversité, la santé des écosystèmes agricoles et la préservation des pollinisateurs. BRING IT ON soutient ainsi les objectifs du Plan Ecophyto en France, qui vise à réduire l'utilisation des pesticides et à promouvoir des pratiques agricoles plus durables. 

L’objectif de BRING IT ON est de faire avancer les programmes de sélection du colza en identifiant les zones du génome de la moutarde blanche (Sinapis alba) impliqués dans la résistance aux méligèthes. Ces zones pourraient ensuite être transférées dans le colza grâce à des croisements intergénériques ou bien recherchées directement au sein du colza.  

Le projet vise ainsi à offrir des solutions concrètes et innovantes pour la gestion durable des bioagresseurs dans les cultures de colza, tout en répondant aux défis environnementaux, économiques, et sociétaux actuels. 

• Identifier les déterminants génétiques de la résistance au méligèthe dans Sinapis alba
• Identifier les composés chimiques produits par les accessions résistantes de Sinapis alba
• Accélérer le développement de variétés de colza résistantes
• Promouvoir l'innovation en biotechnologie végétale 

Les agriculteurs du territoire des plateaux de Bourgogne sont concernés depuis plusieurs années par des impasses techniques, notamment pour la maîtrise des dégâts d’insectes d’automne du colza (altises d’hiver, charançons du bourgeon terminal) qui ont développé des résistances très importantes aux insecticides pyréthrinoïdes. De plus, depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, la gestion du risque lié aux pucerons sur céréales est plus difficile.

Dans ce contexte d’urgence, l’enjeu local est de retrouver des niveaux de production et de rentabilité élevés et stables grâce à des systèmes de culture résilients, s’inscrivant dans une démarche d’agriculture durable. L’ensemble des acteurs agricoles du territoire partage la nécessité d’amorcer des changements profonds dans les modes de production et dans les stratégies de gestion des ravageurs. 

Le projet R2D2 est un projet territorial. Il vise l’accompagnement de 10 agriculteurs pour mettre en œuvre à l'échelle d'un territoire de 1300 ha une stratégie de gestion agroécologique des ravageurs de cultures. Le principe est une combinaison de leviers agronomiques à la parcelle pour renforcer la robustesse des cultures et aussi de pratiques innovantes et d'aménagements paysagers pour favoriser les insectes auxiliaires et défavoriser les ravageurs de culture. La finalité est d'essayer de passer d'une gestion des ravageurs chimique, individuelle et curative à la parcelle à une gestion concertée, préventive à l'échelle d'un territoire combinant l'agronomie aux principes de la lutte biologique par conservation.  

A l’échelle du territoire

• Augmenter les régulations biologiques en limitant les effets non-intentionnels des pratiques agricoles sur la faune auxiliaire et en augmentant les habitats et ressources alimentaires pour les auxiliaires de cultures.
• Manipuler le comportement des ravageurs à l'échelle du territoire pour réduire leurs populations et les dégâts en culture (technique des intercultures pièges à altises)

A l’échelle de la parcelle agricole

• Esquiver la présence des ravageurs en adaptant la date de semis
• Augmenter la robustesse des cultures grâce à des leviers agronomiques pour limiter la nuisibilité des attaques de ravageurs