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Des conseils de culture mis à jour chaque année
12 chapitres permettent de tout savoir sur cette culture : variétés, implantation, fertilisation, régulateurs, désherbage, récolte et conservation. L’occasion aussi de faire le point sur les maladies et les ravageurs à l’automne et au printemps. Le guide aborde également la question de l’interculture après colza et donne les clefs pour conduire le colza en association avec des légumineuses. Pour terminer, on retrouve les grands rendez-vous de la culture selon les stades de développement du colza.
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Accidents climatiques de la féverole : sécheresse et températures élevées
Symptômes de "coup de chaud" sur féverole.
Températures > 25°C
L’effet des fortes températures sur le rendement en féverole de printemps devient significatif à partir de plusieurs jours au-delà de 25°C.
Lorsque la température maximale dépasse 25°C, pour chaque tranche de 10°C cumulés au-delà de ce seuil on observe une perte de rendement d’environ 2 q/ha en sol superficiel et 3 q/ha en sol profond (références acquises en situations bien alimentées en eau).
Stress hydrique
Le rendement de la féverole de printemps est corrélé à la consommation totale en eau du stade 2 feuilles à la récolte (résultats obtenus sur des plantes n’ayant pas subi de fortes températures). Un déficit hydrique de 100 mm peut faire perdre environ 20 q/ha.
Nématodes des tiges : des symptômes visibles en été
Les nématodes des tiges de la féverole se présentent sous la forme de vers minces et transparents à tous les stades. Ils se déplacent dans un film d’eau avant de pénétrer dans les jeunes végétaux. Les adultes mesurent de 0,9 à 2 mm de long.
Les deux principaux nématodes sont : Ditylenchus dipsaci, qui s’attaque à la féverole, mais aussi à la pomme de terre, la betterave ou la luzerne, et Ditylenchus gigas, spécifique de la féverole.
Facteurs de risque dans l’ordre d’importance décroissante
- Rotation culturale et charge en féverole (délai de retour inférieur à 4 ans entre deux féveroles) ;
- Présence de nématodes dans la graine ;
- Sols lourds (argileux) et mal ressuyés ;
- Climat doux (15 à 20°C) et humide (pluie, brouillard, rosée et irrigation).
(source : FNAMS)
Attaques généralisées à l’ensemble des parties aériennes de la féverole
Lors de la floraison, des gonflements et des lésions marron-rougeâtres des tissus marquent la tige. Les pieds de féverole voient leur croissance perturbée et deviennent plus chétives. Les gousses peuvent éclater, les pétioles et les feuilles se nécroser.
L’intensité des symptômes est variable en fonction de l’origine de l’infestation et du climat. Les pertes peuvent s’élever à 70 % du rendement.
Symptômes de nématodes sur tige et pétioles de féverole
Détection et période d’observation
Certaines plantes de féverole, bien qu’étant malades, ont néanmoins un aspect visuel sain. L’analyse au laboratoire est incontournable.
Observer les parcelles de féverole aux mois de juin et juillet, période à laquelle les symptômes liés aux attaques de nématodes des tiges s’expriment.
Plus aucune matière active n’est homologuée contre les nématodes des tiges de la féverole. La lutte chimique est donc impossible en France. L’Angleterre a axé ses recherches sur la génétique, pour mettre au point des variétés résistantes.
Bruche : des graines perforées
Ne pas confondre la bruche de la féverole (Bruchus rufimanus) à droite avec la bruche du pois (à gauche)
La bruche (Bruchus rufimanus) est un coléoptère de 3,5 à 5 mm de long, d’aspect trapu et dont le fémur des pattes antérieures est roux. Les élytres recouvrent presque tout l’abdomen. A ne pas confondre avec la bruche du pois (Bruchus pisorum) qui peut également se retrouver sur féverole : son fémur de la patte antérieure est noir et la bruche du pois présente une tâche blanche sur prothorax ainsi qu’une ligne oblique blanche sur élytre.
Présente partout. Elle se développe dans toutes les zones de culture françaises.
Des graines colonisées puis trouées. Les qualités visuelle et germinative sont altérées. Peu préjudiciable pour le rendement de la féverole, la bruche l’est davantage pour la qualité des graines. Pour le débouché alimentation humaine, le seuil de graines bruchées ne doit pas dépasser 1 à 3 % suivant les contrats. Une tolérance jusqu’à 5 % peut toutefois exister. En cas de taux élevé de graines bruchées, la qualité germinative peut être altérée, donc il faut être attentif pour le débouché semences.
Cycle biologique
La bruche présente une seule génération par an. Elle est active à partir d’une température d’environ 20°C. Les journées à plus de 25°C lui sont très favorables. L’adulte pond sur les gousses de féverole. Lorsque la larve éclot, elle pénètre directement dans la gousse sans se « balader ». Elle se développe à l’intérieur d’une graine pour donner un adulte. En cas de pression élevée, plusieurs larves peuvent cohabiter dans une même graine.
Pour s’extraire, à la récolte ou au stockage, l’adulte perfore la graine et laisse un trou parfaitement rond. Il gagne ensuite une zone d’hivernage. Les parcelles situées près des silos semblent les plus exposées.
La bruche, contrairement aux charançons des céréales, ne se reproduit pas dans les grains au stockage. Aucune nouvelle attaque n’est à craindre.
Période d’observation
Surveiller du début de la floraison jusqu’à fin floraison + 10 jours.
Une protection rarement valorisée
Une protection insecticide, qui vise les adultes, n’est que rarement efficace et peu valorisée en raison de la longueur de la phase de risque, du stade jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin florai-son + 10 jours (une seule application de lambdacyhalothrine est réglementairement possible en floraison).
L’efficacité est d’autant plus réduite si les températures sont élevées à floraison. En revanche, si les conditions de températures sont fraîches en début de formation des gousses pendant au moins 10-15 jours, un traitement peut limiter les populations.
Une éventuelle intervention serait à positionner à partir du stade jeunes gousses 2 cm et lorsque les températures maximales journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs (les bruches sont alors actives). Dans ce cas utilisez un volume d'au moins 200 à 300 l/ha pour assurer une bonne pénétration de la pulvérisation dans la végétation et atteindre les bruches qui se déplacent dans le couvert.
Les bruches se déplacent beaucoup et sur de grandes distances. Lutter collectivement est donc indispensable au sein d’un bassin de production destinée à l'alimentation humaine.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin floraison + 10 jours. | Observations sur plante | Temps chaud T> 20°C | Présence sur la culture et T° >20°C 2 jours consécutifs |
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Pucerons noirs sur la féverole - Surveiller le début du printemps
À l’âge adulte, les pucerons noirs (Aphis fabae) mesurent environ 2 mm. Leur corps est trapu et noir. Ils se développent généralement en colonies au moment de la floraison par un temps chaud et ensoleillé et forment des manchons (taches noires sur la tige sur au moins 1 cm de long). Ils colonisent rarement la parcelle entière. Plus d’un millier d’individus peuvent être dénombrés par pied de féverole en cas de pullulation. La féverole d’hiver est en général moins touchée du fait du décalage de son cycle.
Aphis fabae - Fréquence : forte, nuisibilité : moyenne à forte
Anticiper en cas d’attaque précoce
Ces pucerons noirs occasionnent des dégâts directs et indirects. Ils ponctionnent la sève de la féverole pour se nourrir et leur présence massive provoque un flétrissement et une décoloration des plantes, une moindre croissance et un avortement des fleurs. Ils peuvent également transmettre des virus. La production de miellat est à l’origine de brûlures sur le feuillage et du développement de fumagine (maladie due à un champignon).
Au printemps 2020, les pucerons noirs sont apparus avant floraison, parfois accompagnés du puceron vert du pois sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission de virus, très impactante.
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) adulte, qui mesure de 3 à 6 mm, peut parfois revêtir une teinte rose. Il a la propriété de se laisser tomber dès que la féverole est agitée. Sur féverole, il est moins nuisible directement que le puceron noir, mais il peut transmettre des viroses.
Règle de décision
Surveiller les parcelles de féverole dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons sont présents habituellement au moment de la floraison, observer les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Avant 6 feuilles (1) | Observations directe sur plante | Hiver doux |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons |
| De 6 feuilles à boutons floraux (2) | Printemps chaud et sec |
Plus de 10 à 20 % plantes avec des pucerons |
|
| Floraison (3) |
Plus de 20 % plantes avec manchons (4) |
(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable. Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables mais attention, leur utilisation est limitée à une application.
(3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application.
(4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon.
Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer les insecticides durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible durant la floraison et production d’exsudats. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
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Lutter contre les tournesols sauvages
Les tournesols sauvages (ou tournesols adventices) sont très nuisibles : en cas d’infestation, les pertes peuvent dépasser 50% du rendement et la récolte devenir impossible. De plus en plus fréquents dans diverses zones de production de tournesol dans le monde, ils prolifèrent aussi en France.
Tous les acteurs de la filière tournesol doivent se mobiliser autour d’une lutte préventive et durable contre cette adventice. Les semenciers en premier lieu mettent en œuvre des procédures pour réduire le risque de pollution fortuite des lots de semences. Les agriculteurs et leurs conseillers ont aussi un rôle clé dans la lutte.
Reconnaître les tournesols sauvages
1. Tournesol sauvage - 2. Coloration violacée du capitule et de la tige - 3. Capitule de tournesol sauvage
Malgré des morphologies assez variées et un fort apparentement avec les variétés cultivées, les tournesols sauvages ont des caractères très marqués qui permettent de les distinguer des tournesols cultivés. Les tournesols sauvages sont ramifiés, souvent de grande taille (supérieure à 2 m), polyflores sans capitule dominant. Leurs capitules sont de petite taille et de maturité différenciée. Ils portent de petites graines dont la majorité tombe au sol avant la maturité du tournesol cultivé. On constate souvent une coloration rouge à violette du capitule, de la tige et des pétioles.
Les risques de confusion
Tournesols polyflores à différents stades
Les tournesols sauvages se distinguent des deux formes suivantes, nettement moins préjudiciables.
L’hybride polyflore : ce phénomène qui touche certaines variétés est provoqué par des amplitudes thermiques importantes (de l’ordre de14°C à 20°C) ou/et une période de gel durant la phase d’initiation florale, 35 à 45 jours après la levée. Si le capitule principal est toujours bien identifié, quelques capitules secondaires démarrent sur la tige principale. En fin de cycle, la maturité de ces capitules secondaires évolue au même rythme que le capitule principal ce qui n’engendre pas d’augmentation d’humidité à la récolte. L’hybride polyflore est de même taille que les pieds sans polyflorie. Semé dans l’année, il se positionne sur le rang. L’impact sur le rendement est nul à très faible et il n’y a aucun risque d’infestation à terme de la parcelle.
Les repousses de tournesol proviennent de la germination de graines de tournesol hybride retombées au sol avant récolte. La polyflorie n’est pas systématique dans ce cas. Les pieds sont souvent de petite taille et ne présentent pas de coloration violacée. Leur capacité de dissémination et leur pouvoir concurrentiel sont bien moindres que le tournesol adventice « sauvage ».
Une nuisibilité très forte
En cas de forte présence de tournesols sauvages, la nuisibilité peut dépasser 50 % de pertes de rendement.
Dans les situations très infestées, la maturation des formes sauvages étant retardée, l'abondance de tiges vertes empêche le passage de la moissonneuse-batteuse. Dans les cas extrêmes, l'hybride cultivé est entièrement étouffé par le tournesol sauvage et disparaît sous le couvert, rendant la récolte impossible.
La teneur en acide oléique peut baisser jusqu'à 10 points.
Ces pertes sont dues au mélange à la récolte de graines de tournesol cultivé avec les graines de tournesol sauvage. Or ce critère qualitatif est déterminant pour la commercialisation des lots dans les filières oléiques.
Un phénomène en baisse mais qui reste préoccupant
Fin 2014, les tournesols sauvages concernent les principaux bassins de production de tournesol en France : Sud-Ouest, Poitou-Charentes, Vendée et, dans une moindre mesure, la région Centre. Leur présence est beaucoup plus rare ailleurs en France.
Depuis 2010 dans le Sud-Ouest, secteur le plus touché avec la région Poitou-Charentes, le taux de parcelles avec des tournesols sauvages a été réduit de moitié passant de 18% en 2010 à 9% en 2013. Cette réduction est à mettre sur le compte du développement des herbicides de post-levée sur variétés tolérantes (systèmes Clearfield et Express Sun) ainsi que sur l’allongement des rotations par les agriculteurs dans les parcelles les plus touchées (introduction en particulier du colza et du sorgho).
Cependant, les "néo-infestations" de tournesols sauvages sur le rang se maintiennent depuis 2011. En 2013, 6% des parcelles observées par Terres Inovia présentent des tournesols sauvages sur le rang, à des taux très faibles (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000 ce qui est inférieur à la norme commerciale de pureté variétale). Ce bruit de fond qui se maintient malgré les efforts réalisés par les semenciers, reste préoccupant.
Par ailleurs, le laboratoire de biologie moléculaire de Terres Inovia à Grignon (78) a formellement identifié quelques très rares cas de tournesols sauvages résistants aux inhibiteurs des ALS.
Régions essentiellement concernées fin 2014
Evolution de la pression des tournesols sauvages dans le sud-ouest de la France de 2010 à 2014
Origine des tournesols sauvages
La pollinisation accidentelle de lignées maternelles par des espèces possédant des caractères sauvages et poussant à proximité des champs de production de semences est à l'origine des populations de tournesols sauvages.
Les hybrides sauvages qui en résultent peuvent se retrouver dans des lots de semences, à de très faible taux (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000) et par la suite dans les parcelles semées avec ces lots de semences.
Si des tournesols sauvages sont observés dans la parcelle
Remplissez l’enquête en ligne de Terres Inovia. Saisir en ligne les parcelles de tournesol dans lesquelles vous avez identifié du tournesol sauvage permettra d'obtenir une base de données conséquente sur la localisation de cette adventice, dans le but d'améliorer les connaissances sur son développement et d'optimiser les méthodes de lutte envisagées. La synthèse des communes touchées sera disponible sur le site. Toutes les autres informations saisies restent confidentielles. Merci par avance pour votre contribution dans cette lutte collective !
Si présence de tournesols sauvages pour la première fois, arracher les pieds de tournesol sauvage avant la maturité des premiers capitules en évitant que les graines ne tombent au sol.
Agir rapidement pour une lutte efficace.
Allonger la rotation : attendre trois à quatre ans avant de semer à nouveau un tournesol dans la parcelle.
Dans la rotation :
- éviter le labour qui a tendance à enfouir à long terme les graines,
- pratiquer le faux-semis après la récolte du blé ou des autres cultures de la rotation,
- dans les autres cultures, utiliser un traitement très efficace contre le tournesol sauvage et éviter si possible les sulfonylurées ou tout autre herbicide inhibiteur de l’ALS (florasulam, etc.). Compléter si nécessaire par un binage, si les solutions chimiques sont limitées (ex. : soja).
Après une préparation du sol précoce (ou faux-semis), décaler la date de semis du tournesol au 20-25 avril pour favoriser des premières levées qu’il faut détruire (outils ou glyphosate) au moment du semis.
Semer une variété CLEARFIELD®, CLEARFIELD PLUS® ou EXPRESS SUN® puis traiter obligatoirement avec l’herbicide de post-levée associé en respectant les doses (PULSAR 40 1,25 l/ha ou PASSAT PLUS 2 l/ha ou EXPRESS SX 45 g/ha + TREND 90) et le stade 4 feuilles du tournesol.
Attention, les interventions trop tardives (6-8 feuilles du tournesol sauvage) sont inefficaces, certaines plantes redémarrant par les bourgeons axillaires.
Ne laisser aucune zone non désherbée dans la parcelle : compléter si nécessaire par un binage (entre les stades 4 feuilles et 12-14 feuilles). S’il reste des tournesols sauvages dans des zones non traitées ou en bordure immédiate de la parcelle, les détruire sans en laisser avant floraison (arrachage, broyage, etc.).
Si des pieds de tournesols sauvages non touchés sont observés dans une zone correctement traitée avec l’herbicide associé à la variété tolérante, il y a peut-être un phénomène de développement de résistance. Avertir rapidement le technicien pour un diagnostic (diagnostic complémentaire de Terres Inovia) et détruire impérativement ces plantes (binage, arrachage manuel).
Si la récolte est précoce (fin août - début septembre), réaliser un faux-semis pour favoriser les nouvelles levées.
Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol.
Préparer le lit de semences fin mars-début avril et attendre les premières levées de repousses de tournesol pour les éliminer par désherbage chimique total puis semer dans la foulée le tournesol (sans retravailler le sol), à partir de la deuxième quinzaine d’avril si les conditions le permettent.
Faux-semis ou « déstockage » de graines d’été ou d’automne.
Entre le tournesol et la céréale suivante, laisser les cannes de tournesol en place ou réaliser un travail du sol très superficiel (5 cm maxi) juste après la récolte du tournesol pour favoriser les levées de repousses de tournesol, tournesols sauvages compris.
Sur les chaumes de céréales, détruire les levées de tournesols sauvages survenues à la faveur de pluies estivales.
Si quelques pieds de tournesols sauvages sont observés pour la première fois sur la parcelle
- Si ces pieds sont présents sur la ligne de semis (pollution des semences), informer au plus vite le technicien habituel.
- Arracher les pieds de tournesol avant la maturité des premiers capitules. Si les pieds de tournesols sauvages sont repérés alors que les premières graines sont déjà formées, les arracher en évitant que les graines ne tombent au sol.
- Appliquer les recommandations précédentes lors du retour de la culture sur la parcelle.
Efficacité des différents moyens de lutte
La lutte chimique contre le tournesol sauvage passe par un désherbage de post-levée sur variété tolérante aux herbicides. La durabilité de ces solutions dépendra du respect de certaines précautions d'utilisation, pour éviter de favoriser le développement de tournesols sauvages résistants.
Focus sur les tournesols sauvages en vidéo, par Laurence Pauly
N’oubliez pas de saisir l’enquête en ligne de Terres Inovia sur le tournesol sauvage pour nous aider à lutter contre cette adventice !
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Diagnostiquer les maladies aériennes de la féverole de printemps à floraison
L’ascochytose
L’ascochytose (anciennement appelée anthracnose) est causée par un champignon, Ascochyta fabae. Les premiers symptômes sont des taches plus ou moins diffuses, de couleur brun-cendré et peu nombreuses par feuille. Elles évoluent le plus souvent en ‘coulures’ au pourtour brun-noir. Le centre de ces taches devient rapidement clair avec de nombreuses ponctuations noires (les pycnides, organes de fructification).
Ascochytose sur feuille de féverole.
Ce centre clair se nécrose allant parfois jusqu’à trouer les feuilles. Sur les tiges, des lésions du même type mais plus allongées peuvent se développer et provoquer des cassures. La maladie apparait le plus souvent sous forme de foyers dans la parcelle. Elle est favorisée par une humidité élevée et des températures fraiches (<15°C). Cette maladie aérienne est rare sur féverole de printemps.
Ne pas confondre les symptômes d’ascochytose avec des symptômes de botrytis.
Dans le cas de l’ascochytose, il y a rarement plus de 2 taches sur une feuille. Celles-ci sont pourvues de pycnides (points noirs).
Dans le cas du botrytis, le feuillage est couvert de taches beaucoup plus nombreuses qui en se regroupant vont faire de grandes plages nécrotiques dépourvues de pycnides.
Le botrytis
Botrytis sur feuille de féverole.
Le botrytis est une maladie aérienne, provoquée par un champignon, Botrytis fabae. Les plantes atteintes présentent de très nombreuses petites taches brun-chocolat de 2 à 3 mm de diamètre qui s’accroissent pour former des taches rondes ovales bien délimitées, entourées d’un halo foncé. Ces taches évoluent, deviennent coalescentes et peuvent nécroser entièrement les feuilles, entrainant leur chute prématurée. Sur tige, des symptômes du même type mais plus allongés apparaissent. La maladie est favorisée par une humidité élevée et des températures supérieures à 20°C.
Elle est très fréquente et est observée dans tous les bassins de production. La nuisibilité peut-être très élevée en cas de forte attaque.
Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide.
La rouille
Rouille sur féverole.
La rouille (Uromyces fabae) se développe sur le feuillage sous la forme de pustules brun-rouge auréolées d’un anneau plus clair. Lorsque les conditions climatiques sont favorables (temps chaud >20°C et humide) la rouille peut recouvrir, parfois très rapidement, la totalité des feuilles et parfois des tiges, provoquant un dessèchement prématuré des plantes. C’est une maladie fréquente et très préjudiciable. Elle peut entraîner jusqu’à 50 % de pertes de rendement (25 à 40 q/ha) lorsque l’attaque est précoce et importante, et qu’aucun traitement n’est réalisé.
Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. Traiter dès l’apparition des premières pustules, et jusqu’à fin juillet, avec un produit efficace contre la rouille et en prenant en compte le délai avant récolte (DAR).
Le mildiou
Mildiou sur féverole.
En végétation, des contaminations secondaires peuvent apparaître. On observe alors des zones décolorées sur la face supérieure des feuilles et un feutrage mycélien gris-blanc sur la face inférieure. Les zones touchées finissent par se dessécher. Le mildiou se déclare essentiellement lorsque les températures sont fraîches (<18°C) et le temps humide et couvert. Cette maladie est souvent peu nuisible. Les traitements en végétation manquent d’efficacité et ne bénéficient donc pas d’une autorisation (AMM).
Le sclérotinia
Sclérotinia sur féverole.
Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum. Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie attaque fréquemment de nombreuses autres cultures dont le tournesol et le colza, mais est très rare sur féverole. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées au sein de la parcelle et n’est donc pas nuisible.
Virose
Plusieurs espèces de virus peuvent infecter la féverole. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 7 virus sur féverole en France :
- le Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
- le Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
- le Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
- le Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
- le Clover Yellow Vein Virus (CIYVV)
- le Beet Western Yellow Virus (BWYV)
- le Pea Streak Virus (PeSV)
Le BLRV, le PEMV, le BYMV, le PSbMV et le ClYVV ont été détectés dans 60 à 100% des parcelles. Le BYMV et le PeSV en revanche étaient beaucoup moins fréquents.
Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.
Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :
- nanisme
- colorations (jaunissements, rougissement)
- mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
- énations (excroissances), crispations, enroulement
- nécroses
- pourritures
1 - Crispations, enroulement ; 2 - Crispations, mosaïques
Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie.
La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons (https://www.terresinovia.fr/-/ravageurs-du-pois-le-puceron-vert)
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Identifier la présence de maladies racinaires
Plusieurs pathogènes peuvent provoquer des maladies racinaires (Fusarium spp, rhizoctonia solani, Pythium spp, Phoma spp, Phytophtora spp, Macrophomina phaseolina). Les premiers symptômes apparaissent le plus souvent au moment de la floraison. Des plantes isolées ou en foyers prennent une couleur vert pâle, noircissent et/ou flétrissent. Si l’attaque est précoce et sévère, les plantes sont nanifiées. Sur le système racinaire, on observe des “traits de plume” de couleur marron-rouge à noire, qui évoluent en nécroses noires pouvant ceinturer tout le système racinaire. Les nodosités ne sont plus fonctionnelles.
En cas d’attaque de Fusarium oxysporum (flétrissement vasculaire), les racines peuvent paraitre saines mais le système vasculaire présente une coloration rouge à noire.
Aucune lutte chimique n’est disponible.
Diagnostiquer les maladies aériennes de la féverole à floraison
L’ascochytose
Ascochytose sur feuille de féverole.
L’ascochytose (anciennement appelée anthracnose) est causée par un champignon, Ascochyta fabae. Les premiers symptômes sont des taches plus ou moins diffuses, de couleur brun-cendré et peu nombreuses par feuille. Elles évoluent le plus souvent en ‘coulures’ au pourtour brun-noir. Le centre de ces taches devient rapidement clair avec de nombreuses ponctuations noires (les pycnides, organes de fructification). Ce centre clair se nécrose allant parfois jusqu’à trouer les feuilles. Sur les tiges, des lésions du même type mais plus allongées peuvent se développer et provoquer des cassures. La maladie apparait le plus souvent sous forme de foyers dans la parcelle. Elle est favorisée par une humidité élevée et des températures fraiches (10-15°C). En cas de forte attaque, l’ascochytose peut entraîner jusqu’à 10 q/ha de perte de rendement). Cette maladie aérienne peu fréquente est surtout observée dans le sud de la France ou en agriculture biologique.
Ne pas confondre les symptômes d’ascochytose avec des symptômes de botrytis ou de cercosporiose.
Dans le cas de l’ascochytose, il y a rarement plus de 2 taches sur une feuille. Celles-ci sont pourvues de pycnides (points noirs).
Dans le cas du botrytis, le feuillage est couvert de taches beaucoup plus nombreuses qui en se regroupant vont faire de grandes plages nécrotiques dépourvues de pycnides.
Enfin, dans le cas de la cercosporiose, les taches sont relativement grosses avec une zonation concentrique et sont dépourvues de pycnides.
Le botrytis
Botrytis sur feuille de féverole.
Le botrytis est une maladie aérienne, provoquée par un champignon, Botrytis fabae. Les plantes atteintes présentent de très nombreuses petites taches brun-chocolat de 2 à 3 mm de diamètre qui s’accroissent pour former des taches rondes ovales bien délimitées, entourées d’un halo foncé. Ces taches évoluent, deviennent coalescentes et peuvent nécroser entièrement les feuilles, entrainant leur chute prématurée. Sur tige, des symptômes du même type mais plus allongés apparaissent. La maladie est favorisée par une humidité élevée et des températures supérieures à 20°C.
Elle est très fréquente et est observée dans tous les bassins de production. La nuisibilité peut-être très élevée en cas de forte attaque précoce.
Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. La lutte est souvent difficile en cas d’attaque précoce.
La cercosporiose
Symptômes de cercosporiose
La cercosporiose (Cercospora zonata) provoque des lésions sombres avec une zonation concentrique sans ponctuations noires. Elles apparaissent précocement à la base du couvert et évoluent généralement peu. Cette maladie est peu fréquente et peu nuisible.
La rouille
Rouille sur féverole.
La rouille (Uromyces fabae) se développe sur le feuillage sous la forme de pustules brun-rouge auréolées d’un anneau plus clair. Lorsque les conditions climatiques sont favorables (temps chaud >20°C et humide) la rouille peut recouvrir, parfois très rapidement, la totalité des feuilles et parfois des tiges, provoquant un dessèchement prématuré des plantes. C’est une maladie fréquente et très préjudiciable. Elle peut entraîner jusqu’à 50 % de pertes de rendement (25 à 40 q/ha) lorsque l’attaque est précoce et importante, et qu’aucun traitement n’est réalisé.
La rouille peut apparaitre dès le mois de mai dans le sud et à partir de fin mai dans le nord et l’ouest de la France. Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. Traiter dès l’apparition des premières pustules, et jusqu’à fin juillet, avec un produit efficace contre la rouille et en prenant en compte le délai avant récolte (DAR).
Le mildiou
Mildiou sur féverole.
En végétation, des contaminations secondaires peuvent apparaître. On observe alors des zones décolorées sur la face supérieure des feuilles et un feutrage mycélien gris-blanc sur la face inférieure. Les zones touchées finissent par se dessécher. Le mildiou se déclare essentiellement lorsque les températures sont fraîches (5-18°C) et le temps humide et couvert. Cette maladie est souvent peu nuisible. Les traitements en végétation manquent d’efficacité et ne bénéficient donc pas d’une autorisation (AMM).
Le sclérotinia
Sclérotinia sur féverole.
Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum. Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie attaque fréquemment de nombreuses autres cultures dont le tournesol et le colza, mais est très rare sur féverole. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées au sein de la parcelle et n’est donc pas nuisible.
Virose
Plusieurs espèces de virus peuvent infecter la féverole. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 7 virus sur féverole en France :
- le Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
- le Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
- le Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
- le Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
- le Clover Yellow Vein Virus (CIYVV)
- le Beet Western Yellow Virus (BWYV)
- le Pea Streak Virus (PeSV)
Le BLRV, le PEMV, le BYMV, le PSbMV et le ClYVV ont été détectés dans 60 à 100% des parcelles. Le BYMV et le PeSV en revanche étaient beaucoup moins fréquents.
Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.
Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :
- nanisme
- colorations (jaunissements, rougissement)
- mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
- énations (excroissances), crispations, enroulement
- nécroses
- pourritures
1 - Crispations, enroulement ; 2 - Crispations, mosaïques
Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie.
La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons (https://www.terresinovia.fr/-/ravageurs-du-pois-le-puceron-vert)
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Stratégie fongicide féverole : prendre en compte la réglementation
Les récents retraits des spécialités à base de chlorothalonil (fin d’utilisation 20 mai 2020) modifient les programmes historiques de gestion du botrytis et de la rouille de la féverole. C’est plus de la moitié de la gamme de protection qui disparaît et la lutte contre ces maladies se recentre autour de l’azoxystrobine, le Prosaro et le Scala*.
*Attention, suite à la publication de l'arrêté Abeilles du 20 novembre 2021, en période de floraison, sur culture attractive, les applications de produits fongicides doivent être réalisés dans le créneau horaire suivant : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil (plus d'informations sur le site internet de Terres Inovia).
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