Surveillance et lutte contre le puceron cendré
| Secteur | Fréquence | Nuisibilité potentielle |
| Sud & Ouest | Forte | Moyenne à forte |
| Autre | Moyenne si hiver doux | Faible à moyenne |
Description et biologie
Les pucerons cendrés forment des colonies constituées d’individus aptères (sans ailes) et ailés. Les individus aptères qui sont les plus fréquents, sont jaunâtres mais produisent une sécrétion cireuse qui leur donne un aspect gris cendré. Ils sont pourvus d’antennes, de pattes et de cornicules plutôt courts et restent toujours regroupés en colonies serrées.
En hiver, les pucerons subsistent dans les cultures sous forme d’œufs ou d’adultes aptères.
Si l’hiver est doux, les aptères qui ont hiverné peuvent se multiplier de bonne heure et former rapidement des colonies. Lorsque les pucerons d’une colonie sont trop nombreux et que les conditions d’alimentation sont défavorables, il apparait des individus ailés qui vont infester d’autres plantes.
Leur croissance est ensuite d’autant plus rapide que les températures sont élevées et la pluviométrie limitée.
Dégâts
Les prélèvements de nourriture et la salive toxique des pucerons cendrés sont d’autant plus pénalisants que les attaques sont précoces (hiver doux) et que les colonies de pucerons cendrés se densifient précocement. En fin de cycle les colonies peuvent provoquer des avortements et de l’échaudage ce qui est plus fréquent dans le Sud et l’Ouest de la France où les températures sont élevées et la pluviométrie limitée.
Lorsque les attaques sont tardives, les avortements de siliques sont plus limités et les capacités de compensation entre plantes sont plus importantes.
Une colonie de pucerons cendrés du chou Colonie qui s'est développée en manchon
Intervention
| Période de surveillance et de sensibilité | Méthodes d’observation | Vol | Seuil |
| De la reprise au printemps à 1 mois avant la récolte | Observation sur plante. | Temps chaud et sec | De la reprise à la floraison : pas de seuil (voir ci-dessous) |
| Être particulièrement vigilant dans le Sud-Ouest et l’Ouest dès la reprise | Floraison à 1 mois avant récolte : 2 colonies* par m2 |
*Attention ne pas confondre colonie et manchon. Une colonie peut être seulement constituée de quelques individus et passer inaperçue. Lorsque la colonie devient importante elle se transforme en manchon.
** Aucune résistance du puceron cendré aux insecticides n’est connue à ce jour.
Protection
Entre début mars et la floraison, il n’existe pas vraiment de seuil de traitement mais à titre d’indicatif, il est possible de se baser sur le critère de 1 colonie tous les 10 mètres linéaires pour envisager une intervention. Si les colonies sont sous forme de foyers, il est possible de traiter spécifiquement les foyers.
De la floraison jusqu’à un mois avant la récolte (lorsque la dessication des colzas est avancée), le seuil d’intervention est de 2 colonies par mètre carré. En cas de forte infestation et de présence de manchons, il faut choisir une association comme Mavrik Jet utilisable en floraison et production d'exsudats.
Avant floraison et en l'absence d'exsudats, en présence de manchons utiliser Karaté K. Mavrik Jet ne peut s’utiliser qu’à partir du stade BBCH 59 (Les premiers pétales sont visibles mais les fleurs sont toujours fermées).
Avant toute intervention spécifique, vérifier la présence des auxiliaires. En effet les pucerons sont régulés par de nombreux auxiliaires (syrphes, coccinelles, névroptères, parasitoïdes…). Leur présence peut limiter le développement des colonies.
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Surveillance et lutte contre le méligèthe
Un ravageur visible mais peu nuisible en général
Le méligèthe est un petit coléoptère de 1.5 à 2.5 mm, son corps de forme aplatie est noir brillant avec des reflets métalliques parfois verts. Ses antennes et ses pattes sont noires ; ses antennes sont en forme de massue.
Les méligèthes se nourrissent de pollen : lorsque les fleurs sont encore au stade boutons, ils les perforent pour atteindre les étamines, ce qui peut endommager le pistil et conduire à leur avortement. Le risque de pertes est d’autant plus important que les boutons sont petits ; mais dès que les fleurs sont ouvertes, le pollen est libre d’accès et la nuisibilité devient généralement nulle et le traitement inutile. Les femelles pondent pendant la floraison dans les boutons mais cela n’endommage pas la plante.
1et 2. Méligèthe adulte sur boutons - 3. Boutons avortés suite attaque de méligèthes
Stratégie de lutte : maintenir la population à un niveau tolérable
La stratégie de lutte vis-à-vis des méligèthes a pour objectif de maintenir la population à un niveau tolérable (et non à l'éradiquer) pour que la floraison puisse s’engager sans retard important et que les compensations puissent s'exprimer au maximum. Le colza dispose d’importantes capacités de compensation. Lorsque la culture est vigoureuse, elle peut faire face à des attaques de méligèthes même fortes.
Visiter ses parcelles pour évaluer l’état des colzas et le niveau de présence du méligèthe
Plus la culture est vigoureuse et saine, plus elle peut supporter la présence de méligèthes, même abondante. Au contraire, plus la culture est chétive, stressée ou en situation contrainte, plus elle sera sensible aux attaques. L'observation de l'état du colza est donc aussi primordiale que l'observation du ravageur
- Ne pas intervenir trop rapidement, mais essayer de faire "le plein" avant l'application d'un insecticide. Traiter 5 à 7 jours après que le seuil d'intervention a été atteint. Si une nouvelle intervention s'avère nécessaire, attendre une semaine.
- Toute intervention est à éviter à partir de l’apparition des premières fleurs dans la végétation sauf si la pleine floraison ne se produit pas une semaine après l’apparition des premières fleurs. La ponte des adultes et les larves n’engendrent pas de dégâts à la culture.
| Stade sensible | Du stade boutons accolés D1 ou BBCH 50 au stade boutons séparés E ou BBCH 59 |
| Piégeage | Cuvette jaune uniquement indicateur de présence. Dénombrement sur plante nécessaire. |
| Condition de vol | Températures >14° C |
| Seuils d'intervention en fonction de l'état du colza et de son stade | ||
| Colza au stade D1 | Colza au stade E | |
| Colza vigoureux | Pas d'intervention |
6 à 9 méligèthes par plante** Région sud : 4 à 6 méligèthes par plante |
| Colza peu vigoureux | 50% de plantes infestées ou 1 méligèthe par plante** | 65 à 75% de plantes infestées ou 2 à 3 méligèthes par plante** |
*ou conditions peu favorables aux compensations (températures faibles, plantes stressées en eau à floraison, dégâts parasitaires antérieurs…)
**Les comptages en bordure ou sur les plantes les plus hautes ne sont pas représentatifs de la situation. Il est conseillé de compter sur 5 x 5 plantes consécutives ; puis de calculer une moyenne ou un % par plante à rapprocher des seuils mentionnés dans le tableau. De plus il faut tenir compte des capacités de compensation des cultures.
Innover avec l'utilisation de plantes piègesDans les situations où les attaques de méligèthes sont généralement modérées l’association d’une variété haute et très précoce à floraison (ex ES Alicia, Troubadour …) en mélange à 5-10% avec la variété d’intérêt peut permettre de rester en deçà des seuils d’intervention. Cette variété haute et très précoce sera en effet plus attractive pour les méligèthes, protégeant ainsi les plantes de la variété d’intérêt. |
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Identifier la présence de baris (très fréquent ; non nuisible)
La baris est un charançon noir à reflet bleu vert de 2,4 à 5mm, sans poils.
Sa nuisibilité est généralement très faible et est principalement due aux larves qui se développent à l’intérieur de la racine principale.
Les adultes sont capturés dans les cuvettes jaunes tout au long du cycle du colza. La lutte contre les autres insectes au printemps ne permet pas de contrôler la baris qui est installé sous le couvert végétal.
| Pour vous aider à différencier les différentes espèces de charançons du colza, utiliser la clé d’identification suivante : http://www1.montpellier.inra.fr/CBGP/coleotool/charancons.html |
|
Les ravageurs du colza sont tous régulés par de nombreux auxiliaires. Limiter les traitements insecticides autant que possible. Si un traitement se justifie, sur les insectes résistants, utiliser des produits efficaces au risque d’engendrer des pullulations d’insectes. Pour en savoir plus sur ces organismes, consulter l’article sur les auxiliaires. |
*L’utilisation des insecticides à base de néonicotinoïdes comme PROTEUS, HOREMEV200 est interdite depuis le 1er septembre 2018.
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Identifier la présence de nématodes (peu fréquent, peu nuisible)
La présence de foyers de plantes peu développées, au feuillage jaunissant peut être observée dans des parcelles de colza. Les régions les plus touchées se situent dans l'Aube, la Marne et l'Aisne, mais également sur la façade atlantique, en Charente, Vendée, Loire atlantique et dans le sud de la Touraine et les rotations qui y sont pratiquées permettent à quatre espèces de nématodes d'être à l'origine des symptômes observés. Ces symptômes s'expriment essentiellement à la fin de l’hiver lorsque les plantes supportent difficilement la reprise de végétation mais peuvent avoir une toute autre origine, comme des viroses, des carences, ou des problèmes de structure de sol. Des analyses sont donc indispensables pour identifier l'origine des dégâts observés.
Biologie
Meloidogyne artiellia est un nématode à galles qui peut se développer sur toutes les céréales mais également sur les légumineuses et les crucifères. Les populations sont présentes dans le grand bassin parisien, la Champagne et la Basse Normandie, où leur présence peut s’exprimer par des symptômes sur colza.
Heterodera cruciferae et H. schachtii sont des nématodes à kyste, bien connus tant du point de vue de leur biologie que de leur gamme d'hôte : H. schachtii se développe sur une large gamme de plantes hôtes, betteraves, crucifères, H. cruciferae étant strictement inféodé à cette dernière famille. Il n'existe par contre, que peu d'informations sur leur présence respective dans les zones où le colza domine même si H. cruciferae y est relevé ponctuellement.
Pratylenchus spp est largement connu pour être un agent de fatigue des sols et est par conséquent un candidat potentiel pour ce type de dégâts.
Surveillance du charançon de la tige du chou (très fréquent, peu nuisible)
Biologie
Le charançon de la tige du chou, accompagne ou précède légèrement et très fréquemment le charançon de la tige du colza dans les cuvettes, à la reprise de la végétation.
Les pontes sont déposées dans les pétioles et les larves migrent plus ou moins rapidement vers la moelle des plantes qui peuvent supporter ces hôtes sans dommages.
Charançon de la tige du chou adulte
Sa nuisibilité reste très limitée, contrairement à celle du charançon de la tige du colza.
Il est donc nécessaire d'apporter le plus grand soin à l'identification des captures dans les pièges pour ne pas les confondre et éviter un traitement inutile.
Ne pas confondre le charançon de la tige du colza avec le charançon de la tige du chou considéré comme peu ou pas nuisible pour le colza.Le charançon de la tige du colza a le bout des pattes noir. Le charançon de la tige du chou, plus petit, a le bout des pattes roux et une tache blanchâtre dorsale entre le thorax et l’abdomen. |
1. Charançon de la tige du colza; 2. Charançon de la tige du chou
Les adultes de charançons de la tige du chou pondent dans les pétioles puis les larves progressent vers les tiges. Les plantes peuvent supporter sans dommages un grand nombre de larves dans la partie médullaire. Des pertes de productions n’ont été identifiés que dans des cultures très denses (> 100 plantes/m2) où les larves ont attaqué les vaisseaux libéro-ligneux sur des tiges de très faible diamètre.
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des ravageurs du colza
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Charançons : identification de l'espèce au stade larvaire
Analyse d’un fragment spécifique d’ADN afin d’identifier les différentes espèces de charançons ravageurs du colza.
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Surveillance et lutte contre le charançon de la tige du colza (fréquent, très nuisible)
Biologie
C’est le plus gros des charançons nuisibles sur colza (3 à 4 mm). De couleur gris cendré, le bout des pattes est noir.
1. Charançon de la tige du colza adulte - 2. Tige déformée - 3. Tige éclatée
Ne pas confondre le charançon de la tige du colza avec le charançon de la tige du chou considéré comme peu ou pas nuisible pour le colza.Le charançon de la tige du colza a le bout des pattes noir. Le charançon de la tige du chou, plus petit, a le bout des pattes roux et une tache blanchâtre dorsale entre le thorax et l’abdomen. |
1. Charançon de la tige du colza 2. Charançon de la tige du chou
Le charançon de la tige du colza pond dans la tige ce qui peut provoquer une déformation et un éclatement de la tige. La nuisibilité de l'insecte est plus élevée en conditions sèches (avec ou sans éclatements de tiges).
| Stade sensible | Piégeage | Vol | Seuil |
|
De la reprise de végétation (apparition des premiers entre-nœuds) - C2 ou BBCH 31 jusqu'à fin montaison E ou BBCH 57 |
Cuvette jaune posée sur la végétation |
Températures >9° C, absence vent et pluies favorables |
Lutte contre adultes avant la ponte. En général 8 jours après les premières arrivées* |
*En cas de premières captures précoces sur un colza encore au repos végétatif, différer l'intervention pour se rapprocher du début d'élongation de la tige. Attention toutefois à ce que les prévisions météo ne risquent pas de conduire à l'impossibilité de passer matériellement (pluies, vent) alors que le stade sensible est atteint.
*L’utilisation des insecticides à base de néonicotinoïdes comme PROTEUS, HOREMEV200 est interdite depuis le 1er septembre 2018.
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Charançons : identification de l'espèce au stade larvaire
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Fertilisation : diagnostic foliaire sur colza
Pratiquer les analyses par couples
Le diagnostic foliaire est un outil pertinent pour identifier ou confirmer les carences. Cependant, compte tenu des délais entre la prise d'échantillon et la délivrance des résultats, il ne permet pas toujours de décider d'une action corrective.
En présence de symptômes non identifiés que l'on suspecte d'être d'ordre nutritionnel, pratiquer des analyses par couples (feuilles sans symptômes d'un côté et feuilles avec symptômes de l'autre).
Prélever les feuilles lobées pleinement développées sur la tige principale. Prélever 50 feuilles pour obtenir 50 g de matière sèche au moins. Comparer les données de l'analyse avec les données optimales (voir tableau). Les teneurs optimales ont été établies pour un colza au stade D1 (voir photo). Elles ne sont pas pertinentes pour les autres stades. Comparer aussi entre eux les deux échantillons du couple.
Exemple de laboratoire pratiquant ce type d'analyses :
AUREA
270, avenue de la Pomme de Pin
45160 ARDON
https://aurea.eu/
Coût moyen d’un diagnostic foliaire au SAS laboratoire :
- 3 éléments (N, P, K) : environ 60 € HT
- 6 éléments (N, P, K, Ca, Mg,Na) : environ 65 € HT
- 11 éléments (N, P, K, Ca, Mg, Cu, Zn, Mn, Fe, Bo, Na) : environ 70 € HT
Teneurs optimales en éléments minéraux dans les feuilles au stade D1
| Eléments majeurs et mineurs | Teneurs optimales (en % de la matière sèche) |
| Azote | 4-4,7 |
| Phosphore (P) | 0,35-0,49 |
| Potasse (K) | 3-4,4 |
| Calcium (Ca) | 1-2,2 |
| Magnésium (Mg) | 0,12-0,15 |
| Soufre (S) | 0,68-0,70 |
| Oligo-éléments | Teneurs optimales (en ppm) |
| Fer (Fe) | 60-80 |
| Cuivre (Cu) | 4-6,2 |
| Zinc (Zn) | 30-38 |
| Manganèse (Mn) | 30-140 |
| Bore (B) | 16-28 |
| Molybdène (Mo) | 0,5-0,7 |
La fertilisation soufrée trop souvent négligée
Symptômes de carence en soufre
Au moment de la montaison : décoloration (jaunissement) du limbe des feuilles les plus jeunes (au sommet). Les nervures restent vertes. En vieillissant, ces feuilles deviennent rougeâtres et cassantes. La croissance est fortement ralentie.
feuilles décolorées, jaunies
Le colza a besoin de soufre au printemps
Mobilisation en soufre de différentes cultures
Source : SADEF pôle d'Aspach
Dans le cas du colza, la demande en absorption est plus précoce que pour les autres cultures, à un moment où la minéralisation du soufre du sol peut être faible.
Le colza est une culture qui a besoin d'une quantité de soufre importante au printemps et dans un laps de temps précis. C'est pourquoi, il est impératif d'apporter le soufre en début montaison (stade C2/D1)
Une disponibilité insuffisante entraîne des pertes de rendement pouvant atteindre 10 à 20 q/ha dans les cas les plus graves.
Apporter 75 unités de soufre sous la forme assimilable (sulfate)
Réaliser systématiquement un apport au début de la montaison, de début février dans le Sud à mars/début avril dans le Nord. Une dose de 75 unités de soufre (SO3) permet de compenser les exportations par la culture et offre le meilleur rapport rendement/qualité de la graine.
En cas d'apport régulier de produit organique, le risque de carence en soufre est plus limité. Mais en année difficile, des carences peuvent s'exprimer. Adapter la dose apportée.
Attention ! L'apport de soufre sous forme S est onéreux et a une action nutritionnelle directe faible. Même si un léger effet fongicide et physiologique sur le couvert foliaire a été observé en laboratoire, préférer les formes sulfates (voir tableau de produits ci-après).
En cas de carence en soufre
Si vous observez des symptômes de carence sur feuille (décoloration entre les nervures), il faut intervenir rapidement en pulvérisant 100 kg/ha de sulfate d’ammoniaque, dilué dans 500 l d’eau pour éviter les brûlures des plantes.
Principaux engrais soufrés utilisables
Dernière mise à jour : juin 2016
| Engrais | Concentration de SO3 (1) | Apport minimal pour 75 unités de SO3/ha | Elément associé au soufre (1) | Observations | |
| en kg | en litre | ||||
| Sulfate d'ammoniaque | 60% | 125 | - |
21% N |
Ne pas épandre sur végétation humide ou par temps de gel |
| Sulfonitrate d'ammoniaque 26 | 32,5% | 230 | - | 26% N | Bien adapté au 2ème apport d’azote |
| Ammonitrate soufré 26 - 13 (2) | 13% | 580 | - | 26% N | |
| Solution azotée soufrée 26 - 14 (2-3) |
14 kg SO3/100 l |
678 | 536 | 26 kg N / 100 l | |
| Superphosphate simple ou normal 18 | 30% | 250 | - | 18% P2O5 | |
| Superphosphate concentré 25 | 20% | 375 | - | 25% P2O5 | |
| Sulfate de potassium | 45% | 170 | - | 50% K2O | |
| Kiesérite granulé(sulfate de magnésium) | 50% | 150 | - | 25% MgO | A réserver aux sols pauvres en magnésium |
| Polysulfate TM | 48% | 155 | - |
14 % K2O 6 % MgO 17 % CaO |
|
|
Engrais composés |
variable | à calculer | |||
(1) Concentration variable. Référez-vous à votre distributeur
(2) Il existe d'autres formulations : consultez votre distributeur
(3) Densité de 1,265
Calcul de la dose totale d’azote et fractionnement des apports d’engrais minéral
A la reprise de végétation, la Réglette azote colza® permettra de déterminer la dose totale à apporter à partir de plusieurs informations : la biomasse du colza, l’objectif de rendement de la parcelle, le type de sol, l’apport de produits organiques, la nature du précédent et éventuellement l’association de légumineuses gélives.
Estimer l'objectif de rendement de façon réaliste
Faire la moyenne des rendements des 5 derniers colzas sur la parcelle ou des parcelles comparables, en enlevant la valeur la plus faible et la valeur la plus élevée (dans tous les cas, en zones vulnérables, se conformer à la règlementation en vigueur).
Une surestimation du potentiel de rendement conduit à apporter de l’azote qui ne sera pas valorisé. Une sous-estimation du potentiel se répercutera directement sur le rendement et se traduira, au final, par un manque à gagner.
|
Cas particulier des colzas à faible croissance : les 3 principaux indicateurs à prendre en compte pour ajuster l’objectif de rendement en fonction de l’état de la culture (hors contraintes réglementaires) sont :
Ce rendement maximum devra être revu à la baisse en tenant compte d’autres facteurs défavorables qui pourront être pris en compte au cas par cas en fonction de la situation : hydromorphie, enherbement, défaut d’enracinement, dégâts de ravageurs, hétérogénéité de peuplement. |
Colzas à faible croissance et estimation de l’objectif de rendement
| Biomasse = poids matière verte (MV) en g/m² |
Densité minimum (nbre de plantes/m²) |
Objectif de rendement maximum | |
| Sols superficiels |
MV |
20 | |
|
200 g/m² < MV > 400 g/m² |
15 |
|
|
| MV |
10 | Pas de limitation liée à la biomasse | |
| Sols profonds | MV |
15 | |
| 200 g/m² < MV > 400 g/m² | 15 | ||
|
MV |
5 | Pas de limitation liée à la biomasse |
Fractionner la dose totale
Le fractionnement permet d’ajuster au mieux les apports aux besoins des plantes.
Pour les colzas à faible croissance, un premier apport précoce dès la reprise de végétation est recommandé ; il est en effet nécessaire d’accompagner la reprise car les petites plantes ont peu de réserves et elles n'accèdent pas facilement à l’azote du sol car, leur système racinaire est faible.
Au contraire pour les colzas à forte croissance, il est conseillé d’attendre la montaison pour l’apport éventuel d’azote ; la remobilisation des réserves accumulées dans les organes suffira à assurer une bonne reprise de végétation.
Dans tous les cas, ne pas apporter plus de 100 kg/ha d’azote en une fois.
| Dose à apporter (kg/ha) | Reprise de végétation (stades C1-C2) | Début montaison (stades C2-D1) | Boutons accolés (D1-D2) | Boutons séparés (stade E) |
| <100 | <100 | |||
| 100 à 170 | 60 à 80 | 40 à 90 | ||
| >170 | 40 à 60 | 50 et + | 40 à 60 | |
Adapter la dose selon la forme d’engrais et les conditions d’épandage
Aucune adaptation de la dose n’est nécessaire lorsque l’azote est apporté sous forme d’ammonitrate. En revanche, lorsque l’azote est apporté sous forme de solution ou d’urée, il faut veiller à maximiser l’efficacité de l’engrais. Il est conseillé pour cela de l’apporter juste avant une pluie, d’éviter les conditions ventées et les fortes températures afin de limiter les pertes par voie gazeuse. Lorsque les conditions idéales d’épandage ne sont pas réunies, et ce d’autant plus que le pH du sol est supérieur à 7, il est possible de majorer la quantité d’azote à apporter de 5 à 15%. Cette augmentation doit être raisonnée au cas par cas et pour chaque apport. La majoration ne s’applique en aucun cas à la dose totale prévisionnelle.
Grille COMIFER pour évaluer le risque de volatilisation et la majoration de doses en rapport
Fertilisation du colza : phosphore et potasse
Le colza a besoin d’absorber 90 kg de phosphore (P2O5) pour un objectif de rendement de 35 q/ha.
Etablir la fumure de fond à partir des analyses de sol et du passé de fertilisation, selon les principes de la méthode COMIFER.
Apporter annuellement du phosphore à chaque culture de la rotation en fonction de ses besoins (se référer au site du COMIFER).
Si cela n’est pas possible, concentrer l'apport de phosphore sur les cultures très exigeantes comme le colza. Ne pas faire d'impasse en sol pauvre ou moyennement pourvu et en sol argilo-calcaire où le phosphore peut être bloqué ou moins disponible.
Dans les parcelles à faible biodisponibilité du phosphore, préférer les apports en fin d’été avant l’implantation de la culture pour limiter le risque de carence précoce à l’automne. Le stade de sensibilité maximale du colza à la carence en phosphore se situe pendant la phase juvénile, au stade 5-6 feuilles.
Cinq essais, conduits en 2009 et 2010 par Terres Inovia, ont montré l’intérêt d’un apport d’engrais de redressement sur le rendement du colza, lorsque le phosphore est le premier facteur limitant. Le gain de productivité est variable selon la gravité de la carence, allant de 3,5 à 15,7 q/ha dans les situations étudiées.
Plante rougeâtre carencée en phosphore
Conseils de fumure de fond
| Phosphore (P205) | Potasse (K20) | |||||
| Sol à faible teneur | Sol à teneur moyenne | Sol à teneur élevée | Sol à faible teneur* | Sol à teneur moyenne | Sol à teneur élevée | |
| Objectif de rendement : 30 q/ha | ||||||
|
Si apport au cours des 2 dernières années |
90 | 50 | 0 | 50 | 30 | 0 |
|
Si apport plus ancien |
120 | 70 | 30 | 60 | 40 | 20 |
|
Objectif de rendement : 35 q/ha |
||||||
| Si apport au cours des 2 dernières années | 100 | 60 | 0 | 50 | 30 | 0 |
| Si apport plus ancien | 150 | 80 | 30 | 60 | 40 | 20 |
| Objectif de rendement : 40 q/ha | ||||||
| Si apport au cours des 2 dernières années | 110 | 70 | 0 | 50 | 40 | 0 |
| Si apport plus ancien | 160 | 100 | 40 | 70 | 50 | 20 |
Données calculées selon la méthode COMIFER
* en cas d'exportation des pailles de céréales avant la culture, ajouter à ces chiffres 30 à 40 u de potasse (K2O), uniquement en sols pauvres.
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