Symptômes de carence en soufre, phosphore et bore à floraison
Symptômes de carence en soufre
Décoloration (blanchissement) des fleurs. Les symptômes foliaires sont parfois fugaces ou peu prononcés. Ils apparaissent d'abord dans les tournières, les ruptures de pente et dans toutes les zones où la minéralisation et l'enracinement sont mauvais.
Fleurs pâles, avortées
Symptômes de carence en phosphore
A ce stade, il n’est plus possible de corriger les carences sur la culture en place. Etre attentif au raisonnement de la fertilisation sur les cultures suivantes, surtout si elles sont très exigeantes, pour éviter l’apparition de nouvelles carences.
Avec et sans fertilisation phosphatée, essai Terres Inovia
Symptômes de carence en bore
L'association de plusieurs symptômes est nécessaire pour conclure à une carence en bore
- épaississement du pivot et du collet, et éventuellement moelle nécrosée dans la partie supérieure,
- régression et disparition des bourgeons terminaux ; départ très bas des ramifications ; port buissonnant,
- fentes longitudinales sur la tige en croissance active (stade D2) en "coups de rasoirs",
- pincement de la tige sous les boutons floraux de la hampe principale et des ramifications,
- siliques peu nombreuses, plus ou moins vides, souvent en crochet.
Bloquage de la croissance des siliques
Risque de confusion
- dégâts de gel entraînant la pourriture du bourgeon terminal
- dégât de charançon du bourgeon terminal
- éclatement de l'épiderme des tiges, lié à une croissance trop rapide au printemps
- attaque de charançon de la tige entraînant une nécrose de la tige
- carence en soufre et siliques vides.
Méthodes de correction
Le stade est trop tardif pour réaliser une correction.
La fertilisation soufrée trop souvent négligée
Symptômes de carence en soufre
Au moment de la montaison : décoloration (jaunissement) du limbe des feuilles les plus jeunes (au sommet). Les nervures restent vertes. En vieillissant, ces feuilles deviennent rougeâtres et cassantes. La croissance est fortement ralentie.
feuilles décolorées, jaunies
Le colza a besoin de soufre au printemps
Mobilisation en soufre de différentes cultures
Source : SADEF pôle d'Aspach
Dans le cas du colza, la demande en absorption est plus précoce que pour les autres cultures, à un moment où la minéralisation du soufre du sol peut être faible.
Le colza est une culture qui a besoin d'une quantité de soufre importante au printemps et dans un laps de temps précis. C'est pourquoi, il est impératif d'apporter le soufre en début montaison (stade C2/D1)
Une disponibilité insuffisante entraîne des pertes de rendement pouvant atteindre 10 à 20 q/ha dans les cas les plus graves.
Apporter 75 unités de soufre sous la forme assimilable (sulfate)
Réaliser systématiquement un apport au début de la montaison, de début février dans le Sud à mars/début avril dans le Nord. Une dose de 75 unités de soufre (SO3) permet de compenser les exportations par la culture et offre le meilleur rapport rendement/qualité de la graine.
En cas d'apport régulier de produit organique, le risque de carence en soufre est plus limité. Mais en année difficile, des carences peuvent s'exprimer. Adapter la dose apportée.
Attention ! L'apport de soufre sous forme S est onéreux et a une action nutritionnelle directe faible. Même si un léger effet fongicide et physiologique sur le couvert foliaire a été observé en laboratoire, préférer les formes sulfates (voir tableau de produits ci-après).
En cas de carence en soufre
Si vous observez des symptômes de carence sur feuille (décoloration entre les nervures), il faut intervenir rapidement en pulvérisant 100 kg/ha de sulfate d’ammoniaque, dilué dans 500 l d’eau pour éviter les brûlures des plantes.
Principaux engrais soufrés utilisables
Dernière mise à jour : juin 2016
| Engrais | Concentration de SO3 (1) | Apport minimal pour 75 unités de SO3/ha | Elément associé au soufre (1) | Observations | |
| en kg | en litre | ||||
| Sulfate d'ammoniaque | 60% | 125 | - |
21% N |
Ne pas épandre sur végétation humide ou par temps de gel |
| Sulfonitrate d'ammoniaque 26 | 32,5% | 230 | - | 26% N | Bien adapté au 2ème apport d’azote |
| Ammonitrate soufré 26 - 13 (2) | 13% | 580 | - | 26% N | |
| Solution azotée soufrée 26 - 14 (2-3) |
14 kg SO3/100 l |
678 | 536 | 26 kg N / 100 l | |
| Superphosphate simple ou normal 18 | 30% | 250 | - | 18% P2O5 | |
| Superphosphate concentré 25 | 20% | 375 | - | 25% P2O5 | |
| Sulfate de potassium | 45% | 170 | - | 50% K2O | |
| Kiesérite granulé(sulfate de magnésium) | 50% | 150 | - | 25% MgO | A réserver aux sols pauvres en magnésium |
| Polysulfate TM | 48% | 155 | - |
14 % K2O 6 % MgO 17 % CaO |
|
|
Engrais composés |
variable | à calculer | |||
(1) Concentration variable. Référez-vous à votre distributeur
(2) Il existe d'autres formulations : consultez votre distributeur
(3) Densité de 1,265
Trop d'impasses sur la fertilisation soufrée
Importance de chaque étape du cycle
| Amendement organique | La teneur en soufre varie selon le type de matière organique, l'effet est faible l'année de l'apport et dépend de la minéralisation |
| Dépositions atmosphériques | La teneur en soufre de l'air et celle des dépôts dans le sol subit une baisse importante depuis plus de 20 ans |
| Absorption | Un mauvais enracinement ou de mauvaises conditions climatiques peuvent causer des difficultés d'absorption |
| SO2 - SO4 | La forme sulfate est la seule assimilable par le colza et la quantité présente dans le sol est faible et aléatoire |
| Minéralisation | La minéralisation est aléatoire et fortement dépendante des conditions climatiques et du type de sol (teneur en matière organique, structure...) |
| Soufre organique | Cette forme est majoritaire dans le sol mais non directement assimilable par le colza |
Les facteurs de risques de carence en soufre sont nombreux
- absence d'apport de soufre dans la rotation avec l'utilisation systématique d'engrais ne comportant que de l'azote.
- apport de soufre trop précoce, réorganisation de l'apport en soufre organique (non assimilable).
- sols froids du fait d'un hiver marqué qui se prolonge tardivement et/ou d'un début de printemps frais, entraînant un retard de la minéralisation.
- lessivage des formes SO4, aggravé lorsque la pluviométrie cumulée des mois de novembre à février est supérieure à 350 mm.
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