Surveillance et lutte contre le charançon des siliques pour se protéger des attaques de cécidomyies
1- Charançon de 2.5 à 3 mm gris ardoise avec le bout des pattes noir.
2 - Larves de cécidomyie sur silique
3 - Cécidomyies, moucherons de petite taille 1.5 mm. Les adultes mouillés dans les cuvettes jaunes sont rose orange.
Surveillance et lutte
Le charançon perfore les jeunes siliques pour s’alimenter ou pondre, ce qui permet ensuite à la cécidomyie d’y pondre. Les larves de cécidomyies provoqueront les pertes par éclatement des siliques. Le charançon des siliques n’est pas nuisible directement. La stratégie de lutte vise le charançon compte tenu de l'absence de solution applicable directement sur les cécidomyies et la difficulté de lutter contre cette mouche.
| Stade sensible | Piégeage | Vol | Seuil |
|
De la formation des premières siliques (G2-BBCH71) aux 10 premières siliques bosselées (G4-BBCH 73) * |
Cuvette jaune uniquement indicateur de présence. Dénombrement sur plante nécessaire. |
Températures >15° C |
1 charançon sur 2 plantes à l’intérieur de la parcelle ** |
* Débuter la surveillance à partir du stade E ou BBCH57. Privilégier d'abord les observations en bordure. Les charançons arrivant par vagues successives, la surveillance doit être continue et régulière pendant toute la période de sensibilité.
** cas général (France hors sud-ouest)
Si l’arrivée du charançon est significative en bordure, un traitement sur ces bordures peut permettre d’éviter une application en plein.
Si les charançons ont diffusé dans la parcelle (bordures non contrôlées ou diffusion à partir d’arrivées précoces avant le stade G2) et que le seuil et le stade sensible sont atteints au-delà des 10 m de bordure intervenir.
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Surveillance et lutte contre le puceron cendré
| Secteur | Fréquence | Nuisibilité potentielle |
| Sud & Ouest | Forte | Moyenne à forte |
| Autre | Moyenne si hiver doux | Faible à moyenne |
Description et biologie
Les pucerons cendrés forment des colonies constituées d’individus aptères (sans ailes) et ailés. Les individus aptères qui sont les plus fréquents, sont jaunâtres mais produisent une sécrétion cireuse qui leur donne un aspect gris cendré. Ils sont pourvus d’antennes, de pattes et de cornicules plutôt courts et restent toujours regroupés en colonies serrées.
En hiver, les pucerons subsistent dans les cultures sous forme d’œufs ou d’adultes aptères.
Si l’hiver est doux, les aptères qui ont hiverné peuvent se multiplier de bonne heure et former rapidement des colonies. Lorsque les pucerons d’une colonie sont trop nombreux et que les conditions d’alimentation sont défavorables, il apparait des individus ailés qui vont infester d’autres plantes.
Leur croissance est ensuite d’autant plus rapide que les températures sont élevées et la pluviométrie limitée.
Dégâts
Les prélèvements de nourriture et la salive toxique des pucerons cendrés sont d’autant plus pénalisants que les attaques sont précoces (hiver doux) et que les colonies de pucerons cendrés se densifient précocement. En fin de cycle les colonies peuvent provoquer des avortements et de l’échaudage ce qui est plus fréquent dans le Sud et l’Ouest de la France où les températures sont élevées et la pluviométrie limitée.
Lorsque les attaques sont tardives, les avortements de siliques sont plus limités et les capacités de compensation entre plantes sont plus importantes.
Une colonie de pucerons cendrés du chou Colonie qui s'est développée en manchon
Intervention
| Période de surveillance et de sensibilité | Méthodes d’observation | Vol | Seuil |
| De la reprise au printemps à 1 mois avant la récolte | Observation sur plante. | Temps chaud et sec | De la reprise à la floraison : pas de seuil (voir ci-dessous) |
| Être particulièrement vigilant dans le Sud-Ouest et l’Ouest dès la reprise | Floraison à 1 mois avant récolte : 2 colonies* par m2 |
*Attention ne pas confondre colonie et manchon. Une colonie peut être seulement constituée de quelques individus et passer inaperçue. Lorsque la colonie devient importante elle se transforme en manchon.
** Aucune résistance du puceron cendré aux insecticides n’est connue à ce jour.
Protection
Entre début mars et la floraison, il n’existe pas vraiment de seuil de traitement mais à titre d’indicatif, il est possible de se baser sur le critère de 1 colonie tous les 10 mètres linéaires pour envisager une intervention. Si les colonies sont sous forme de foyers, il est possible de traiter spécifiquement les foyers.
De la floraison jusqu’à un mois avant la récolte (lorsque la dessication des colzas est avancée), le seuil d’intervention est de 2 colonies par mètre carré. En cas de forte infestation et de présence de manchons, il faut choisir une association comme Mavrik Jet utilisable en floraison et production d'exsudats.
Avant floraison et en l'absence d'exsudats, en présence de manchons utiliser Karaté K. Mavrik Jet ne peut s’utiliser qu’à partir du stade BBCH 59 (Les premiers pétales sont visibles mais les fleurs sont toujours fermées).
Avant toute intervention spécifique, vérifier la présence des auxiliaires. En effet les pucerons sont régulés par de nombreux auxiliaires (syrphes, coccinelles, névroptères, parasitoïdes…). Leur présence peut limiter le développement des colonies.
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Surveillance et lutte contre le méligèthe
Un ravageur visible mais peu nuisible en général
Le méligèthe est un petit coléoptère de 1.5 à 2.5 mm, son corps de forme aplatie est noir brillant avec des reflets métalliques parfois verts. Ses antennes et ses pattes sont noires ; ses antennes sont en forme de massue.
Les méligèthes se nourrissent de pollen : lorsque les fleurs sont encore au stade boutons, ils les perforent pour atteindre les étamines, ce qui peut endommager le pistil et conduire à leur avortement. Le risque de pertes est d’autant plus important que les boutons sont petits ; mais dès que les fleurs sont ouvertes, le pollen est libre d’accès et la nuisibilité devient généralement nulle et le traitement inutile. Les femelles pondent pendant la floraison dans les boutons mais cela n’endommage pas la plante.
1et 2. Méligèthe adulte sur boutons - 3. Boutons avortés suite attaque de méligèthes
Stratégie de lutte : maintenir la population à un niveau tolérable
La stratégie de lutte vis-à-vis des méligèthes a pour objectif de maintenir la population à un niveau tolérable (et non à l'éradiquer) pour que la floraison puisse s’engager sans retard important et que les compensations puissent s'exprimer au maximum. Le colza dispose d’importantes capacités de compensation. Lorsque la culture est vigoureuse, elle peut faire face à des attaques de méligèthes même fortes.
Visiter ses parcelles pour évaluer l’état des colzas et le niveau de présence du méligèthe
Plus la culture est vigoureuse et saine, plus elle peut supporter la présence de méligèthes, même abondante. Au contraire, plus la culture est chétive, stressée ou en situation contrainte, plus elle sera sensible aux attaques. L'observation de l'état du colza est donc aussi primordiale que l'observation du ravageur
- Ne pas intervenir trop rapidement, mais essayer de faire "le plein" avant l'application d'un insecticide. Traiter 5 à 7 jours après que le seuil d'intervention a été atteint. Si une nouvelle intervention s'avère nécessaire, attendre une semaine.
- Toute intervention est à éviter à partir de l’apparition des premières fleurs dans la végétation sauf si la pleine floraison ne se produit pas une semaine après l’apparition des premières fleurs. La ponte des adultes et les larves n’engendrent pas de dégâts à la culture.
| Stade sensible | Du stade boutons accolés D1 ou BBCH 50 au stade boutons séparés E ou BBCH 59 |
| Piégeage | Cuvette jaune uniquement indicateur de présence. Dénombrement sur plante nécessaire. |
| Condition de vol | Températures >14° C |
| Seuils d'intervention en fonction de l'état du colza et de son stade | ||
| Colza au stade D1 | Colza au stade E | |
| Colza vigoureux | Pas d'intervention |
6 à 9 méligèthes par plante** Région sud : 4 à 6 méligèthes par plante |
| Colza peu vigoureux | 50% de plantes infestées ou 1 méligèthe par plante** | 65 à 75% de plantes infestées ou 2 à 3 méligèthes par plante** |
*ou conditions peu favorables aux compensations (températures faibles, plantes stressées en eau à floraison, dégâts parasitaires antérieurs…)
**Les comptages en bordure ou sur les plantes les plus hautes ne sont pas représentatifs de la situation. Il est conseillé de compter sur 5 x 5 plantes consécutives ; puis de calculer une moyenne ou un % par plante à rapprocher des seuils mentionnés dans le tableau. De plus il faut tenir compte des capacités de compensation des cultures.
Innover avec l'utilisation de plantes piègesDans les situations où les attaques de méligèthes sont généralement modérées l’association d’une variété haute et très précoce à floraison (ex ES Alicia, Troubadour …) en mélange à 5-10% avec la variété d’intérêt peut permettre de rester en deçà des seuils d’intervention. Cette variété haute et très précoce sera en effet plus attractive pour les méligèthes, protégeant ainsi les plantes de la variété d’intérêt. |
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