Datura, chassez les idées reçues

Pour bien agir contre le datura, Arvalis, Terres Inovia, l’UNILET et d’autres partenaires font la chasse aux idées reçues

Le datura est une adventice aux levées échelonnées au printemps et en été très nuisible pour les cultures de printemps. Elle est très toxique pour l’homme et les animaux. Certains leviers de lutte sont encore mobilisables. Soyez vigilant également lors de la récolte en particulier, afin d’éviter de contaminer les lots avec les alcaloïdes.
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Préparation de campagne France entière Désherbage Maitrise des adventices Soja Tournesol Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr)

L'association céréales-légumineuses, une alternative pour produire des protéagineux en AB

L’atout majeur de l’association céréales-légumineuses est la sécurisation de la production. La diversité d’espèces semées permet d’avoir des cycles phénologiques différents, qui limitent l’impact des stress abiotiques.

Principe et intérêt de l’association pour la sécurisation des protéagineux

Dans un contexte où les rendements des cultures de protéagineux, essentielles  en agriculture biologique pour leur apport en azote, sont en baisse et irréguliers, l’association céréales-légumineuses émerge comme une alternative. Cette pratique agricole consiste à cultiver simultanément une céréale et une légumineuse sur le même espace, pendant une période significative de leur cycle de vie. L’agriculteur est ainsi assuré de récolter un mélange, dont la proportion de chaque espèce varie annuellement mais dont le volume total reste globalement stable.

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Choisir les bons « partenaires » en se basant sur des critères agronomiques

Quels critères de choix et densité de semis ?

La première étape pour conduire ce type d’association est de choisir les bons « partenaires » en se basant sur des critères agronomiques : le premier est la compatibilité des cycles de culture, afin que la récolte puisse se faire à maturité pour les deux espèces. Le deuxième élément clé est le choix variétal des espèces, où la précocité et la hauteur jouent un rôle crucial en tant que facteurs déterminants pour la réussite de l’association. La prochaine étape cruciale, une fois les partenaires identifiés, est d’ajuster la densité et la profondeur des semis en fonction de l’objectif initial, qu’il s’agisse de favoriser les protéagineux, d’augmenter la teneur en protéines des céréales, ou d’obtenir un mélange équilibré pour l’autoconsommation. A noter que pour une même densité de semis, les résultats obtenus à la récolte sont très différents en fonction des conditions pédoclimatiques. La production de références locales est donc indispensable pour adapter l’itinéraire technique au contexte de production.

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​​​​​​​Construction de son association en fonction de son objectif de départ.

Une alternative face aux rendements irréguliers des protéagineux

Les résultats expérimentaux indiquent une amélioration de la productivité des légumineuses et des céréales, et offrant une marge brute moyenne supérieure. Toutefois, dans des conditions idéales pour les légumineuses, les cultures pures peuvent s’avérer plus rentables, tandis que dans des conditions défavorables, les associations limitent les pertes grâce aux revenus des céréales. Le succès de l’association repose aussi sur ses nombreux avantages agronomiques, notamment en matière de gestion des adventices. Les espèces plantées présentent des architectures et des cycles de croissance complémentaires, ce qui permet une occupation optimale de l’espace et une maximisation de l’utilisation de la lumière et des nutriments par les cultures.

Un frein majeur : la commercialisation

Si l’association est vendue à un collecteur, l’agriculteur doit s’assurer de la disponibilité du débouché au risque de ne pas être collecté. Dans ce cadre, les mélanges binaires sont à privilégier car plus simples à trier. Certains organismes stockeurs acceptent de collecter le mélange, mais ils imposent souvent une liste restreinte de mélanges, afin de pouvoir gérer la logistique du stockage et du triage. Par ailleurs, certaines espèces présentent un débouché plus porteur, qui justifie de les privilégier. Enfin, certains mélanges sont plus difficiles à trier, ce qui peut pénaliser la valorisation de l’une des deux espèces pour des débouchés vers l’alimentation humaine. D’autres collecteurs, non équipés, demanderont que le mélange soit trié en amont à la ferme. Le montage de filières à base d’associations doit donc toujours être le fruit d’une entente entre l’ensemble des maillons de la filière, du producteur jusqu’au transformateur, afin de trouver les meilleurs compromis.

 

 

Préparation de campagne France entière Agriculture biologique Féverole d'hiver Pois d'hiver Lentille Pois de printemps Pois chiche Lupin d'hiver Lupin de printemps Benjamin DELHAYE (b.delhaye@terresinovia.fr)

Plantes compagnes colza : une association de bienfaiteurs !

La réussite du colza, surtout dans les régions affectées par des insectes d’automne comme la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal passe par l’obtention d’un colza robuste.

Les plantes compagnes jouent un rôle crucial à ce niveau, notamment en renforçant le système racinaire du colza, ce qui améliore l’utilisation des ressources et retarde la faim d’azote. Elles contribuent également à réduire le nombre de larves par plante, bien que les mécanismes précis restent en partie inconnus. Une biomasse de couverture de 300-500 g/m² à l’entrée de l’hiver est nécessaire, mais ce levier ne suffit pas à éliminer totalement les interventions insecticides en cas de forte infestation.
Cependant, l’impact sur la gestion des adventices est limité. Les légumineuses, dont la croissance active est décalée par rapport au colza, ne peuvent pas efficacement contrôler les adventices par extinction lumineuse ou concurrence. Les techniques de semis direct avec une moindre perturbation du sol se révèlent plus efficaces pour limiter les levées d’adventices.

 Colza associé à de la féverole – L.Jung – Terres Inovia

Adaptation des plantes compagnes selon le type de sol

Les plantes compagnes sont adaptées à tous les types de sol, mais leur utilité varie. Dans les sols profonds et fertiles, où le colza peut atteindre une biomasse de 1500 g/m² à l'entrée de l'hiver, les plantes compagnes peuvent être moins pertinentes en raison de la concurrence. Toutefois, elles contribuent à la fertilité globale du sol. Dans les sols superficiels, où il est difficile d’atteindre une forte biomasse de colza, les légumineuses apportent une biomasse complémentaire bénéfique.

Gains de rendement et nutrition des cultures suivantes

Les bénéfices des plantes compagnes incluent des gains de rendement allant de 0 à 6 q/ha selon les années, ainsi qu’une amélioration de la nutrition des cultures suivantes, notamment les céréales.

Choix des plantes compagnes

Les légumineuses sont privilégiées en raison de leur phase de croissance active décalée (500 à 700°C base 0 depuis la levée) par rapport au colza (400°C base 0 depuis la levée). Cela permet au colza de s’installer avant que les légumineuses ne commencent à croître significativement, favorisant ainsi le colza dans des conditions hydriques contraignantes.

Espèces recommandées :
•    Féverole : Idéale pour sa biomasse et structure, notamment dans les sols hydromorphes. Nécessite une technique de semis adaptée et suffisamment d’eau.
•    Lentille, fenugrec, trèfle d’Alexandrie : Se mélangent bien avec le colza dans la même cuve, évitant ainsi des passages supplémentaires qui assècheraient le sol.


 
Les associations de couverts sont recommandées pour atteindre l'objectif de biomasse de 300-500 g/m². L’utilisation d’espèces non légumineuses comme le tournesol, le niger, et le sarrasin est possible mais doit rester limitée pour éviter une concurrence excessive (3 à 5 pieds/m²).

En conclusion, les plantes compagnes constituent une stratégie prometteuse pour renforcer la robustesse du colza, améliorer la fertilité du sol et augmenter les rendements, tout en nécessitant une gestion adaptée selon les conditions spécifiques de chaque type de sol.

 

Préparation de campagne Implantation France entière Colza associé Colza Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

L’étape cruciale de l'inoculation du soja, pour une nodulation efficace

Le soja est une légumineuse qui a la capacité, en s’associant avec une bactérie spécifique, de fixer l’azote de l’air et ainsi pouvoir croitre sans apport d’engrais azotée. Cependant le soja est une plante originaire d’Asie dont le partenaire symbiotique est naturellement absent des sols français.

Une fois installées, les populations de Bradyrhizobium spécifiques du soja survivent en général bien dans les sols, mais il est nécessaire de les amener par inoculation lors d’une première culture dans la parcelle. Cette pratique de l’inoculation est devenue familière des producteurs en parallèle du développement des surfaces. 

Afin de mettre toutes les chances de son côté pour obtenir un nombre optimal de nodosités sur le système racinaire, plusieurs conditions doivent être satisfaites : 

  • 1)    Avoir un inoculum de qualité, sans contaminant, avec une concentration adéquate d’une souche vivante et efficiente de Bradyrhizobium. 
  • 2)    Réaliser l’inoculation avec précaution, sans eau javélisée, à l’abri de la lumière, et en allant semer en respectant les délais impartis entre inoculation et semis.  
  • 3)    Réaliser le semis dans des conditions de milieu sans facteur limitant majeur pour la nodulation. Les facteurs limitants principaux de la nodulation sont des erreurs de manipulation, des conditions sèches, et la présence à trop forte concentration d’azote minéral 

Pour inoculer une culture de soja, plusieurs techniques sont possibles : 

Inocula commercialisés à base de Tourbe

La plus ancienne est l’utilisation d’un inoculum sous forme de tourbe. Chaque sachet de tourbe doit contenir au moins 4.1011 bactéries par sachet, ce qui équivaut à un million de bactéries par graine semée. Le contenu du sachet de tourbe est mélangé aux semences après ajout d’environ un litre d’eau non javélisée ou de lait. Il faut une fois le mélange réalisé et conservé à l’abri de la lumière, semer dans un délai de 4 heures.  Cette technique initiale a été complétée par des additifs, le plus souvent liquides osmo-protecteurs permettant de limiter les pertes entre inoculation et semis, et permettant un allongement du délais inoculation / semis. 

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
BASF BASF NPPL Max 4h av. semis G49

Oui

AGRIFUTUR Ets Gaillard NITROGEN Max 4h av. semis G49 Oui
BASF BASF NPPL Force 48 Inoculation/Semis 0-48h G49 Oui

Inocula commercialisés à base de Tourbe sur micro-granulés d’argile

Face à la difficulté et aux inconvénients de mélanger 100 kg de semences (cases de semences), une autre technique a émergé dans les années 80 en utilisant les micro-granulateurs des semoirs de précision. Il s’agit de mélanger avec le contenu du sachet de tourbe, non pas 100 kg de semences, mais avec 10kgs de micro-granulés d’argile, opération plus facile préservant les semences. Cela aboutit en général à des nodosités mieux réparties sur l’ensemble du système racinaire et moins exposées aux alternances humectation/dessication. On obtient ainsi souvent des nodosités plus régulièrement fonctionnelles avec à l’issue de la culture des gains de rendement et/ou de teneur en protéine.

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
AGRIFUTUR Ets Gaillard NITROGEN Max 4h av. semis G49 Oui

Inocula commercialisés liquides avec adjuvants

Avec les progrès des microbiologistes pour stabiliser les productions des bactéries, sont apparus sur le marché dans les années 90 des inocula liquides, permettant d’utiliser directement une solution bactérienne sans recours à la tourbe, évitant ainsi les opérations nécessaires de préparation d’un tel support : Broyage, neutralisation et stérilisation.  Ces inocula sont utilisés avec un adjuvant servant de colle et de source carbonée pour une meilleure survie sur la graine. 

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
RIZOBACTER De Sangosse Rhisoliq Top Jusqu'à 10-12 jours G49 Oui
Cybele Agro Care Cerience Vitalianz R soja Jusqu'à 2-3 jours G49 Oui

En termes de perspectives, on constate ces dernières années des efforts faits par les producteurs d’inocula pour augmenter le délai inoculation/semis. Nous sommes passés successivement de 4h à 48h, puis quelques jours. Aujourd’hui des opérateurs ont des AMM pour des durées plus longues. L’objectif à terme est d’avoir la capacité à inoculer des semences en usine avant commercialisation et libérer l’agriculteur de cette contrainte.  

Semences pré-inoculées en usine 

Parmi les pionniers, BASF qui commercialise le procédé HICOAT, mais avec une concentration en bactéries encore un peu faible par rapport à la norme INRAE (5.105 contre minimum de 106 b/graine). 

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
BASF Distributeurs de semences HICOAT Semences pré-inoculées - Ré-inoculation de sécurité 532C

5.10Bactéries/Grain

La plupart des opérateurs travaillent à avoir la capacité de proposer au marché, des semences pré-inoculées.  La tâche est assez ardue. Il faut en effet être capable de maintenir vivantes plus d’un million de bactéries par graine pendant 2 à 3 mois, durée moyenne des opérations entre traitement et ensachage des semences jusqu’au semis. La surface de la graine constitue a priori un environnement hostile à la survie d’une bactérie gram négative qui ne sporule pas. Il faut donc y associer un produit osmo-protecteur qui puisse également fournir une source carbonée pour sa survie.  

Lorsque les opérations d’inoculation et de semis sont réalisées dans de bonnes conditions, les nodosités vont apparaitre sur les racines environ un mois après la levée avec des variations selon les températures et la teneur en nitrate du sol.  Un nombre de nodosités de l’ordre de 10 au stade V3 est un bon indicateur de réussite. Néanmoins, ceci ne suffit pas pour bénéficier pleinement de la fixation biologique de l’azote. En effet celle-ci est très sensible aux conditions de milieu et plus consommatrice d’énergie pour la plante que l’assimilation du nitrate.  Le facteur limitant principal de la fixation biologique est l’alimentation hydrique.  En cas de sécheresse, la plante ne va fonctionner que sur l’assimilation de l’azote minéral du sol et sera donc souvent en situation de carence avec des conséquences sur la productivité. 

Avec les évolutions réglementaires, à l’échelle de l’Europe, d’autres inocula peuvent être proposés à la vente. Ceux-ci sont fortement déconseillés. Ils reposent soit sur des souches inconnues, soit au contraire connues pour leurs inconvénients. Souvent, Ils ne satisfont pas non plus aux critères de qualité définis et contrôlés par l’INRAE depuis plus de 40 ans. 

Tout autre inoculum (Liquifix, Biofix In...) est déconseillé à l'emploi. Ces produits ne possèdent pas de contrôle qualité INRAE et les souches de Bradyrhizobium utilisées sont déconseillées.

Préparation de campagne Implantation France entière Inoculation Soja X. Pinochet - Terres Inovia

Semer ses protéagineux de printemps en mars ?

Les pluies régulières de sortie d’hiver compliquent toujours l’accès à de nombreuses parcelles et retardent les chantiers de semis des protéagineux de printemps. Si Terres Inovia conseille des implantations précoces pour esquiver certains stress climatiques et améliorer son rendement, qu’en est-il cette année si la météo n’est pas propice ?

Toujours privilégier un sol ressuyé pour une bonne implantation

Il est essentiel de privilégier un semis dans un sol ressuyé. Les bénéfices d’une date de semis précoce sont annulés si le semis est effectué dans un sol peu portant. Semer dans de bonnes conditions sur sol ressuyé permet de garantir un meilleur enracinement, une bonne nodulation ce qui favorise la robustesse de la culture. Elle sera capable de s’alimenter même en cas de stress hydrique et thermique et de compenser si les conditions redeviennent favorables.

Liens vers l’article implantation pois de printemps et implantation féverole de printemps

Des semis tardifs mais des conditions optimales pour la nodulation cette année

A l’inverse d’autres années telles que 2020 et 2022 présentant un manque d’eau précoce dès le début du cycle des protéagineux, les fortes pluviométries de janvier et février 2024 assurent un début de cycle avec une réserve utile pleine et de bonnes conditions d’humidité dans le premier horizon. Cette humidité est un atout. Elle est essentielle pour le développement et le fonctionnement des nodosités, qui se mettent en place entre 2-3 feuilles et début floraison. Les nodosités assurent 60% à 80% de l’alimentation en azote des protéagineux ; leur activité impacte directement le rendement final ! (cf. graphique 1).
Pour illustrer la qualité de la nodulation et l’intérêt de conditions humides en début de cycle, on peut observer l’indice de nutrition azotée (INN) à début floraison. Cet indicateur traduit une alimentation azotée optimale si la valeur observée est ≥1. En dessous de 0.8, on considère que la plante est en carence azotée. Des mesures d’indice de nutrition azotée (INN) réalisées en 2021, 2023 (années à printemps humides) et 2022 (à printemps sec) montrent des INN plus élevés en faveur des printemps humides (cf. graphique 2).

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Les risques climatiques à semer tardivement

Les dates de semis précoces visent principalement à limiter l’exposition à des stress hydriques et thermiques tardifs durant la floraison et le début du remplissage. Lorsqu’il n’est pas possible de semer tôt dans de bonnes conditions, les risques de stress climatiques impactant pour le rendement augmentent. Ils sont estimés en simulant le cycle des pois de printemps selon la date de semis.

Le stress hydrique : les risques vont principalement dépendre de la réserve utile (RU) des sols. Si en fréquence les sols profonds s’en sortent bien dans la plupart des situations, cela est plus nuancé en sol intermédiaire. Pour des semis tardifs vigilance à s’orienter de préférence sur des sols profonds (RU ≥ 120mm) pour ne pas impacter le potentiel des pois et féveroles.

Le stress thermique : le potentiel commence à être affecté dès 20°C cumulés au-delà de 25°C en température maximale journalière durant la phase de floraison et le début remplissage. Les simulations sur le nord de la France montrent que des semis du 15 mars sont encore possibles en limitant le risque dans la plupart des secteurs. Seuls certains secteurs du Centre-Est présentent des risques plus importants de stress thermique. Dans ces secteurs à risque thermique élevé, un semis du 15 mars reste possible en pois sous réserve d’un sol à bonne réserve utile permettant de compenser les pertes d’eau par évapotranspiration.​​​​​​​​​​​​​​

Des semis au 25 mars (carte de droite) sont plus risqués, si ce n’est sur l’extrême nord de la France et les bordures maritimes. Dans ces cas, privilégier également une bonne réserve utile.

Quelles dates de semis limites pour le pois et la féverole ?

Le pois de printemps se sèmera de préférence avant le 15 mars dans la moitié Nord de la France, modulo le positionnement dans des terres profondes. Par la suite, le Nord-Ouest pourra pousser les semis avec les mêmes recommandations jusqu’à fin mars à moindre risque. Les semis tardifs dans le Centre-Est restent possibles jusqu’à fin mars en connaissance d’une possible réduction du potentiel final selon l’année climatique.
La féverole de printemps sera plus contrainte, liée à son cycle plus tardif que le pois l’exposant d’avantage aux risques climatiques. Si des semis début mars conviennent pour l’ensemble du territoire, seul le Nord-Ouest pourra pousser les dates de semis plus tardivement et uniquement en sols profonds sans contrainte majeur.​​​​​​​

Nord-Ouest : Hauts-de-France, Ile de France, Normandie, Bretagne, Nord des Pays de la Loire et du Centre
Centre-Est : Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Sud des Pays de la Loire et du Centre
Pour le Poitou-Charentes, les semis de protéagineux de printemps sont déconseillés en mars au regard de nos résultats d’essais dates de semis en pois et du risque de stress thermique et hydrique en périodes sensibles de floraison-remplissage.

Préparation de campagne Implantation Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Implantation Pois de printemps Féverole de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr) et Agathe PENANT (a.penant@terresinovia.fr)

Réussir la destruction des couverts végétaux hivernaux

La période de destruction des couverts végétaux hivernaux approche. Cette intervention, qui doit permettre la dévitalisation totale des couverts et le maintien d’une structure de sol favorable à l’implantation de la culture suivante, est dans la mesure du possible réalisée dans des conditions optimales d’humidité du sol, ce qui réclame un grand niveau de vigilance.

Comment choisir la période de destruction des couvert hivernaux ?

  • Pour un couvert à dominante crucifères ou graminées, la destruction doit survenir au moins deux mois avant la date prévisionnelle de semis de la culture suivante. L’objectif est d’éviter une faim d’azote sur les premiers stades de développement de la culture. Attention également à la phacélie, dont le rapport C/N a tendance à fortement augmenter en fin de cycle.
  • Pour un couvert à dominante légumineuses, la destruction peut être plus tardive, jusqu’à trois semaines avant la date prévisionnelle de semis. Dans ce cas de figure, les principaux points de vigilance concernent la présence de résidus non dégradés au moment du semis, et la concurrence exercée sur l’eau et les minéraux du sol par des couverts détruits trop tardivement.

La destruction tardive d’un couvert hivernal à forte biomasse peut conduire à l’assèchement de sols à faible réserve utile (sols superficiels, sols sableux ou limoneux), surtout si la fin d’hiver et le début du printemps sont marqués par un déficit de pluviométrie. L’alimentation hydrique de la culture suivante risque alors d’être pénalisée, en particulier en conduite pluviale. 
Aussi, il faut savoir prendre la décision d’arrêter la progression d’un couvert quand il atteint 2 à 4 tonnes de biomasse par hectare (1 à 2 kg de matière verte par m²), et qu’il a fourni les bénéfices que l’on en attend (protection contre l’érosion, piège à nitrates).

Vouloir  « pousser » son couvert, peut conduire, en cas de scénario climatique défavorable, a des destructions trop tardives, impactant directement la réussite de la culture suivante.

Les conditions d’intervention sont cruciales pour les destructions mécaniques, tout particulièrement sur sols argileux. Les couverts contribuent au ressuyage du sol durant l’hiver, ils participent également au maintien d’une humidité au sol, d’autant plus importante avec des fortes biomasses ou s’ils contiennent des graminées. En fin d’hiver, il est ainsi primordial de détruire le couvert dès qu’une fenêtre favorable se présente,  lorsque le sol est suffisamment ressuyé sur tout le profil travaillé . Pour cela, un suivi régulier des conditions d’humidité du sol s’impose pour limiter les risques de tassement ou de lissage.

Quel mode de destruction pour mes couverts ?

Les techniques de destruction sont multiples et doivent être choisies en bonne cohérence avec les caractéristiques des espèces implantées et les propriétés du sol.

Les techniques de destruction sont multiples et doivent être choisies en bonne cohérence avec les caractéristiques des espèces implantées et les propriétés du sol. 
En fin d’hiver, sur sols argileux, il faut attendre un ressuyage suffisant du sol et réaliser des interventions qui restent superficielles, sont 2 conditions indispensables (ex : 2xDDI, Broyeur+scalpeur, rouleau hacheur + herse rotative).

Le labour ou des travaux profonds ne peuvent être envisagés que sur les sols limoneux ou sableux. Dans des situations avec des couverts bien développés, un broyage préalable peut être nécessaire.

Les travaux menés par Terres Inovia dans le cadre du réseau Syppre Lauragais ont montré que sur des couverts à tige creuse (féverole, phacélie), de nombreux matériels présentent des résultats satisfaisants de destruction (herse rotative, scalpeurs, déchaumeurs à disques indépendants, rouleaux hacheurs). La herse rotative sans rouleau, utilisée à faible profondeur (5-7cm) sur des couverts moyennement développés, assure la dévitalisation des plantes et la création d’un lit de semence favorable à la culture suivante. Le débit de chantier reste toutefois faible, tout comme l’efficacité sur les plantes à pivots et les graminées. 


La difficulté principale consiste bien souvent à détruire les graminées adventices qui peuvent se développer dans le couvert pendant l’hiver, auquel cas, les outils à bon recouvrement ou équipés d’ailettes se détachent en termes d’efficacité, même si celle-ci est rarement totale. Aussi, la présence d’adventices et notamment de graminées justifie une destruction précoce, afin d’intervenir sur des stades jeunes plus faciles à détruire, et viser une implantation de la culture suivante sur un sol propre.

Si le choix se porte sur la destruction chimique, des couverts développés vont demander des doses élevées de glyphosate. L’ajout de 2-4D peut améliorer l’efficacité de destruction des dicotylédones, mais s’il est utilisé, veiller rigoureusement au délai d’application avant semis du tournesol (30 jours). Précisions, également que le levier de destruction chimique peut être mobilisé après une 1ère étape de destruction mécanique, si des graminées adventives n’ont pas été détruites et si les conditions d’humidité ne sont pas favorables. Dans ce cas de figure, le glyphosate seul suffira, et il conviendra de moduler les doses utilisées.

Quel que soit le mode de destruction, il faudra être vigilant à la présence de résidus non dégradés ou trop grossiers qui risquent de perturber le passage de l’élément semeur de la culture suivante, ou nuire au contact sol-graine. Les résidus peuvent également générer une activité plus importante des mollusques au printemps. Une surveillance précoce doit être mise en place pour éviter des potentiels dégâts sur la culture suivante.

Pour aller plus loin:

Votre contact régional

Clémence de Saintignon (c.desaintignon@terresinovia.fr)

Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr)

Préparation de campagne Implantation Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Rhônes-Alpes Auvergne Couverts végétaux Tournesol M. Abella & C. De Saintignon – Terres Inovia

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Fiche qualité des graines lentille - récolte 2024

L’Observatoire de la qualité des graines de lentille collectées en France est piloté par Terres Univia qui en confie la mise en oeuvre à Terres Inovia. Il a pour but d’appréhender annuellement les principaux critères qualitatifs de la récolte.

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Contexte de la campagne 2024

Les pluies du début de la campagne 2024 ont entrainé des retards de semis sur la moitié nord de la France et le quart sud-est. Les conditions météorologiques particulièrement pluvieuses ont favorisé le développement de biomasse de la culture mais également des adventices, conduisant à un fort salissement des parcelles. Ces conditions ont également favorisé la floraison, qui a permis la mise en place d’un nombre de gousses important et leur remplissage optimal. Les récoltes ont été plus tardives que les campagnes précédentes, sur plusieurs sites les orages estivaux ont versé les parcelles et pénalisé le rendement, comme dans le Sud-Ouest et le Sud-Est ainsi que dans le Nord-Est. Les conditions météorologiques signent le retour des maladies foliaires, en particulier l’ascochytose et le botrytis, pouvant tacher les graines en forte infestation. A l’échelle du territoire français, les récoltes se passent bien et permettent d’obtenir des rendements très bons. Les bruches sont très présentes, entrainant un taux de graines bruchées élevé à la récolte.

Impuretés : La récolte 2024 est moins impactée par les impuretés visuelles dans les lots ou les problèmes d’hétérogénéité de couleurs. Si les impuretés sont présentes dans la plupart des lots évalués, elles le sont en des proportions faibles < 1 %.

Teneur en eau : 12,6%

Protéines (% MS) : 28,4%

Taux de grains bruchés : 14,5%

PMG (g) : 27,3g

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