Stratégies efficaces pour maîtriser l’enherbement dès le début du cycle

Le pois chiche est une culture qui se développe lentement en première partie de cycle, jusqu’au début de la floraison, ce qui est propice à l’enherbement de l’entre-rang. A ce jour, une stratégie basée sur une application de prélevée est incontournable pour assurer une efficacité acceptable. Elle pourra être relayée par une application de post-levée en fonction de la flore. 

 

Application de la prélevée

Selon les conditions climatiques, la levée du pois chiche peut être relativement longue. Toutefois, il est conseillé de ne plus appliquer d’herbicides dans les quelques jours qui précèdent la levée afin d’éviter tout risque de phytotoxicité. Le positionnement de la prélevée au plus près du semis est donc à privilégier. L’humidité dans les premiers centimètres du sol conditionnera l’efficacité de ces herbicides racinaires dans les semaines qui suivent l’application. Pour leurs larges spectres, deux stratégies sont privilégiées : Prowl 400 1.5l/ha + Challenge 600 3l/ha ou Nirvana S 1,8 à 2l/ha (voir tableau ci-dessous).

Antidicotylédones en post-levée : deux spécialités commerciales disponibles

Le Challenge 600 peut être utilisé en post levée (à 0,5 l/ha), sous conditions d’une impasse de cette spécialité commerciale en prélevée. Il doit être appliqué tôt, au stade 2-3 feuilles du pois chiche sur des adventices jeunes (2-3 feuilles maximum). ONYX (Pyridate 600 g/l) apporte un bénéfice net sur la postlevée avec une efficacité régulière sur datura, repousses de tournesol, morelle et renouées. Comme le Challenge, il doit être appliqué tôt, à partir de 2 feuilles (et jusqu’à 8 feuilles) sur des adventices entre 2 et 4 feuilles. Une application par an et fractionnable en 2x 0,75l/ha. Un effet dose est constaté sur datura, morelle, renouées et matricaire (1,5 l plutôt que 0,75 ou 1 l). 

(1)    En fonction du type de sol, moduler la dose de Nirvana entre 1,5 et 2 l/ha maximum. Déconseillé dans les sols sableux.
(2)    Si Challenge 600 non utilisé en prélevée
(3)    Renouées en relais d’une prélevée efficace uniquement
(4)    Fractionnement à 7-10 jours d’intervalle
(5)    Non couvert par les firmes

Voir l’ensemble des caractéristiques et contraintes réglementaires dans le tableau complet 

Antigraminées

Kerb Flo, en prélevée, pourra être associé à d’autres spécialités commerciales homologuées. Attention vérifier la possibilité de ces mélanges d’un point de vue règlementaire avec l’outil Mélanges (https://melanges.arvalisinstitutduvegetal.fr/index.php). 
En semis tardif et en raison d’une température du sol plus chaude, son efficacité déclinera, notamment sur ray-grass. En post levée, les antigraminées foliaires homologuées de la famille des inhibiteurs de l’ACCase sont des solutions de rattrapage possibles, surtout sur panic-sétaire-digitaire. En forte pression ray-grass, la résistance à ce mode d’action est très fréquente, on privilégiera une stratégie avec Kerb Flo en prélevée en conditions propices à son efficacité (semis précoce uniquement). 

Désherbage mécanique

En complément ou en substitution, des solutions de désherbage mécanique sont possibles et montrent chez certains producteurs des efficacités tout à fait acceptables. 

•    Un passage d’herse étrille « à l’aveugle » en post semis prélevée sera profitable, puis de nouveau en végétation, à partir du stade 3-4 feuilles (le pivot des plantes est alors assez développé pour ne pas être arraché par l’outil). En adaptant la vitesse et l’agressivité, le passage de herse étrille est possible dès 1 feuille.
•    Un passage de bineuse dans l’inter-rang est possible, si l’implantation est réalisée au semoir monograine, à partir du stade 4-5 feuilles (en veillant à ne pas recouvrir les plantes).

Le déclenchement des passages mécaniques se fera selon la levée des adventices (privilégier des interventions sur adventices jeunes), le stade de la culture (voir tableau ci-dessous) et les conditions météorologiques (intervenir toujours par temps séchant : sol bien ressuyé et pas de pluie annoncée dans les jours suivants, afin d’éviter le repiquage des adventices ou la mise en germination de nouvelles graines).

Dans nos essais, en situation de printemps humide, écartement à 60 cm, nous avons pu constater qu’une stratégie basée uniquement sur l’utilisation de la herse étrille en début de cycle à 1-2 feuilles, n’a pas donné satisfaction. De même, une stratégie basée uniquement sur du binage à partir de 4 feuilles ne permet pas une efficacité comparable à une stratégie combinant les deux outils : Herse étrille à 1-2 feuilles puis binage à partir de 3-4 feuilles, stratégie qui pour le coup a présenté de bons résultats en expérimentation. La météo de l’année et la diversité de la flore dans la parcelle ont une grande influence sur les résultats.
 

Figure 1 : Désherbage mécanique du pois chiche, réglages et possibilités de passage en fonction du stade de la culture et du choix de l'outil.

Désherbage mixte

Allier chimique et mécanique prend tout son sens, d’autant plus pour une culture mineure où les solutions disponibles sont peu nombreuses et ne permettent pas toujours de répondre à toutes les flores rencontrées. En situation sèche au semis ou pluvieuse au printemps par exemple, une stratégie tout en prélevée peut s’avérer insuffisante : inefficacité de la prélevée ou re-sallissement au printemps. On peut alors adopter, en substitution ou complément de la prélevée, une stratégie avec herbicide de post-levée appliqué à 3-4 feuilles en combinaison avec un ou plusieurs passages de bineuse à partir de 4-5 feuilles. L’application de la post-levée sera considérée en fonction des levées d’adventices. Cette stratégie donne de bons résultats en flore simple à moyenne (dans notre essai 2023 : renouée liseron, mercuriale, véronique des champs et ray-grass). 

Votre contact 
Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Référent National Pois Chiche
 

Préparation de campagne Implantation Phase végétative Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Désherbage Pois chiche Quentin Lambert & Gwénola Riquet & Fanny Vuillemin - Terres Inovia

Symbiose et inoculum en pois chiche, point sur les nouveautés 2025

Le pois chiche a la capacité à fixer biologiquement l’azote de l’air, si son partenaire microbien du genre Mesorhizobium est présent dans le sol. Cette présence est attestée dans la plupart des sols calcaires du Sud méditerranéen et du Sud-ouest.

 Terres Inovia a diffusé depuis plusieurs années une carte indicative à dire d’experts des zones géographiques, où a priori les Mesorhizobium peuvent être présents. Ce zonage n’inclut pas des régions telles que Val de Loire, Région Centre, Bourgogne, ou Grand-Est, régions trop septentrionales où les populations natives sont absentes.  De la même façon, dans les sols acides ou à pH inférieurs à 7, les populations natives sont soit absentes, soit insuffisantes, y compris dans le midi.

 

En cas de situation non-anticipée d’échec de nodulation : la fertilisation azotée 

Cette pratique doit être précédée d’un diagnostic en parcelle de la présence de nodosités et de viabilité de celles-ci. Ce diagnostic est à réaliser en préfloraison, dans toutes les parcelles. Si l’absence de nodosité est avérée, l’apport d’azote est envisageable en veillant à ne débuter les apports qu’à partir du début floraison, pour soutenir la mise en place des composantes de rendement et non le feuillage. Comme toutes les légumineuses, les besoins en azote pour la performance de la culture sont élevés. Il est illusoire de répondre complétement au besoin avec une fertilisation minérale. Le potentiel de rendement initial sera revu à la baisse. La pratique est généralement comprise entre 50uN (en 1 apport) et 100u (en 2 apports) entre le début floraison et le remplissage des graines. Attention, un apport d'azote doit rester exceptionnel pour substituer un échec de nodulation non anticipé. Dans tous les cas, en zones vulnérables, respectez la réglementation et les doses plafonds fixées dans les arrêtés préfectoraux.

En cas de situation prévisible d’absence de nodulation : l’inoculation  

Depuis juin 2024, un inoculum à deux souches pour le pois chiche est disponible en formulation tourbe (voir ci-dessous). Les semis 2025 sont donc pourvus, pour la première fois, d’une solution pour les zones de production septentrionale.

La spécialité Legumefix n’est pas passée par la voie de l’AMM en France mais par une nouvelle possibilité accordée par l’UE (norme CE via Directive 2019-1009). Ce produit ne fait pas l’objet d’une licence avec l’INRAE et ne bénéficie donc pas d’un contrôle qualité indépendant. 
Ce produit a bien été testé il y a quelques années en pois chiche dans des essais Terres Inovia et partenaires.

La présence ou non de populations natives conditionnera l’intérêt de cette nouvelle spécialité. En situation de non-présence de populations natives, cet inoculum présente un effet sur le rendement, en fonction des situations (toujours en l’absence de bactéries), de gain entre +10 à +30%  . En situation de présence de populations natives (et donc de nodosités) aucun intérêt n’a pu être démontré. Les deux souches qui composent cet inoculum semblent donc peu compétitives vis-à-vis des populations natives 

Enfin, une attention particulière sera portée sur l’usage d’un inoculum sous forme de tourbe si la semence est accompagnée d’un traitement de semence (type Prepper – fludioxynil, efficace sur ascochytose en début de cycle). En effet, les bactéries risquent d’être affectées au contact du traitement de semence avec une pénalisation sur la nodulation.

Aujourd’hui, le risque ascochytose étant très important sur l’ensemble du territoire, nous conseillons dès lors que c’est possible l’usage du seul traitement de disponible à ce jour, le Prepper. D’autres formulations, type micro-granulés, pourrais permettre l’usage combiné d’un TS et d’un inoculum. Ce type de formulation n’est pas disponible actuellement sur le marché.
 

Nous maintenons la mise en garde concernant les agriculteurs et les opérateurs qui utiliseraient de façon illicite d’autres inoculants pour le pois chiche, sans autorisation et donc commercialisé illégalement. Au-delà de l’aspect règlementaire, un minimum de connaissances sur la/les souches qui le compose est nécessaire (efficience, compétitivité, présence ou pas d’un gène intervenant dans les processus de dénitrification).

 

D’autres solutions innovantes sont en cours de développement et l’offre autour des inoculums en pois chiche devrait sans nul doute s’étoffer dans les années à venir

Quentin Lambert - (q.lambert@erresinovia.fr) - Référent national Pois Chiche

 

 

 

Préparation de campagne Implantation Sud Aquitaine Ouest Occitanie Est Occitanie Inoculation Pois chiche Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) & Xavier Pinochet (x.pinochet@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Comment assurer la bonne implantation de la lentille ?

​​​​​​​Les semis de lentille pourront démarrer à partir de mi-février dans les secteurs les plus précoces, et début mars sur la majorité des bassins de production. Les objectifs d’une implantation correcte de la lentille sont la levée rapide et homogène de la culture et un enracinement suffisant pour la bonne mise en place de la nodulation.​​​​​​​​​​​​​​

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​​​​​​​Bien choisir sa parcelle : le pré-requis pour réussir la culture de la lentille​​​​​

​​​Les sols superficiels sont bien adaptés pour la culture de la lentille

La culture de la lentille est idéale pour valoriser les sols superficiels présentant une réserve utile faible à moyenne.
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L’objectif sera de cibler des parcelles de sols argilo calcaires superficiels, moyens ou des sols volcaniques et granitiques. Il est recommandé de privilégier des sols drainants, aérés et appuyés dont les réserves azotées sont modérées. Les sols à forte réserve utile sont à éviter car ils favorisent une végétation exubérante, augmentant le risque de verse. La mise en place de la nodulation peut être négativement impactée par des sols à forts reliquats azotés et les sols compactés. Enfin, les sols très caillouteux peuvent compliquer les chantiers de récolte.

Limiter les risques biotiques dès le choix de la parcelle

La lentille présente des sensibilités aux champignons telluriques, tels que Aphanomycès euteiches, ou des complexes de Fusarium spp et Pythium spp. Ces pathogènes pénètrent et impactent l’appareil racinaire, caractérisés par des symptômes de nécroses. L’appareil végétatif pourra présenter un jaunissement, un retard de croissance ou des flétrissements foliaires. La lutte contre ces pathogènes est préventive, en évitant le retour trop fréquent de la lentille sur une même parcelle.
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Pour Aphanomyces euteiches, le délai de retour de la lentille préconisé est d’au moins 5 ans​​​​​​​. La sensibilité à ce ravageur des autres légumineuses est également à prendre en compte. Les autres cultures sensibles à ces pathogènes, (pois, luzerne, certains trèfles…) sont également à prendre en compte dans la rotation (voir tableau ci-dessous).

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​​​​​​​Sensibilité des légumineuses à Aphanomyces euteiches (Source : Anne Moussart, Terres Inovia)

L'évaluation du potentiel infectieux des parcelles peut être réalisée avant l'implantation :
Aphanomycès du pois : test du potentiel infectieux d'un sol

Privilégier également des parcelles indemnes de flore adventice difficile, telles que le datura, l’ambroisie, le bleuet ou l’ortie royale. En effet, les solutions de désherbage sur lentille restent limitées ce qui complique la gestion de certaines flores. De plus, la présence de certaines adventices (morelles, xanthium, ambroisie ou encore datura) peut entrainer un déclassement de la récolte vers l’alimentation animale.

Un semis précoce dans un sol ressuyé

Les semis des parcelles de lentille commencent dès mi-février dans les bassins du Sud-Ouest, de la côte atlantique et du Sud-Est, ils se poursuivent jusqu’en mi-avril pour le Centre-Val de Loire, le bassin Champenois ainsi que les nouveaux secteurs de production du Nord et Est. Enfin, les secteurs d’altitudes, comme le Cantal ou la Haute-Loire, réalisent des implantations plus tardives jusqu’à fin mai.
 

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Le sol de la parcelle doit être ressuyé et suffisamment réchauffé afin d’éviter les tassements. La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 6°C pour favoriser une germination rapide.  

La préparation d’un lit de semence aéré et meuble sur les 15 premiers cms est un facteur important pour une bonne implantation de la lentille. En effet, la culture possède un système racinaire fasciculé peu puissant : un travail du sol adéquat permettra une exploration racinaire favorable à une bonne alimentation hydrique lors des périodes plus sèches au cours du cycle.

Semer entre 2 et 3 cm de profondeu
r avec un semoir à céréales et viser 220-250 plantes/m² levées. Attention aux semis trop denses qui favorisent le développement de maladies et augmentent le risque de verse.

Semis précoces Semis tardifs En altitude
270 gr/m2​​​​​​​ 300 gr/m2​​​​​​​ 300-320  gr/m2​​​​​​​


En conduite biologique, les densités de semis sont majorées si un désherbage mécanique est prévu. Selon les terroirs, cette majoration varie entre +10 % et +30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel.

Un écartement entre 12 et 17cm sera optimal pour éviter un trop grand salissement de la parcelle. En cas de présence de cailloux, un roulage des parcelles post semis est recommandé pour niveler le sol, il peut être réalisé jusqu’au stade 5-6 feuilles.​​​​​

La lentille requière une vigilance pour le désherbage mais est peu exigeante en fertilisation.

Lors des premiers stades de son développement, la croissance de la lentille est lente, ce qui limite sa compétitivité avec les adventices. La mise en place d’un programme de désherbage est recommandée pour limiter la croissance de ces adventices.

Pour faire le point sur le désherbage, n'hésitez pas à consulter cet article complet : Le désherbage de la lentille : allier prélevée et post-levée pour optimiser la maitrise de la flore adventice

La nodulation de la lentille avec Rhizobium leguminosarum, naturellement présent dans les sols permet à la culture la fixation de l’azote atmosphérique. Elle est peu exigeante :  pour un rendement de 15 à 25q/ha, apporter 30 à 50 unités de P2O5, 60 à 80 unités de K2O et 20 à 25 unités de Mg.

Et le choix de la variété ?

Consultez les résultats complets des essais variétés 2024 sur le site :​​​​

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Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin et lentilles zone Centre & Ouest

Préparation de campagne Implantation Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Implantation Lentille Zoé Le Bihan

Implantation de la féverole de printemps - campagne 2025

L’implantation de la féverole de printemps approche. De la réussite de ce chantier dépend une bonne partie du bon développement végétatif de la culture, et de l’expression de son potentiel final. Rappel des principales règles de réussite de l’implantation.

Choisir une parcelle à bonne réserve hydrique et bien structurée 

La féverole de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques faibles (<100mm) car la fin de son cycle s’expose souvent à des stress hydriques (juin-juillet). Privilégier les parcelles possédant une bonne réserve utile. 

Également, éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement de la féverole et de ses nodosités en début de cycle. 

Même si la féverole possède un pivot puissant, il reste nécessaire de faciliter son enracinement et sa nodulation en s’assurant de la bonne structuration du sol sur les 15-20 cm, profondeur où se développent la plupart de ses nodosités ainsi que ses radicelles, garantes de l’essentiel de son alimentation en nutriments. Ses racines doivent pouvoir atteindre le second horizon afin de mieux valoriser l’eau.  

Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillé avant toute implantation. 

 

La féverole s’adapte bien à des préparations grossières du lit de semence, la rendant accessible à de nombreux types d’implantation (du labour au semis direct). Attention, cependant, à bien assurer le positionnement de la graine à une bonne profondeur. 

 

Semer tôt sur un sol ressuyé pour éviter les stress climatiques 

 

Pour réussir une féverole de printemps, il faut opérer une implantation dans des conditions correctes. L’objectif est d’obtenir une levée homogène, mais surtout un développement optimal des racines et des nodosités afin d’assurer les besoins de la culture par la suite. Tout ennoiement et tassement sont des facteurs de risque pouvant ralentir voire bloquer le développement de la féverole. 

Si la météo le permet, (absence de pluie, sol ressuyé ou gelé portant) il est recommandé de semer tôt, au début des plages de semis conseillées (cf. carte). Semer tôt permet d’avancer le cycle de la féverole et de diminuer les stress en fin de cycle permettant de sécuriser son potentiel de rendement. 

 

 

 

Maitriser le peuplement et la profondeur de semis pour mieux maitriser le potentiel 

La féverole de printemps se sème à 6-7 cm de profondeur pour un semis précoce en février et/ou sur sol gelé. La profondeur passe à 5cm pour un semis courant mars. Dans les situations de semis sur sol gelé ou de semis avant une faible gelée, vigilance à bien enfouir la graine à 7 cm de profondeur pour la protéger du froid. 

La féverole peut se semer avec un semoir à céréales. Cependant, la qualité du semis est meilleure avec un semoir monograine, permettant d’abaisser de 5 grains/m² la densité. Avec un grand écartement (45cm et +), l’introduction du binage et des interventions localisées sont possibles. 

Il est important de respecter les densités de semis selon les sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité des produits de contact contre certains ravageurs et augmente la compétition hydrique

Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence. 

Conseils pour un taux de germination de 90%

  Sol limoneux  Sol argileux ou caillouteux 
40 à 45 graines/m²  45 à 50 graines/m² 
PMG 400g  160 à 180 kg/ha  180 à 200 kg/ha 
PMG 450g  180 à 200 kg/ha  200 à 225 kg/ha 

 

Préparation de campagne Implantation France entière Implantation Féverole de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Implantation du pois de printemps - campagne 2025

L’implantation du pois de printemps approche. De la réussite de ce chantier dépend une bonne partie du bon développement végétatif de la culture et l’expression de son potentiel final. Rappel des principales règles de réussite de cette étape.

Choisir une parcelle à bonne réserve hydrique et bien structurée 

Le pois de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques faibles (<100mm) car la fin de son cycle s’expose souvent à des stress hydriques (juin-juillet). Privilégier les parcelles possédant une bonne réserve utile.

Également, éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement des pois et de leurs nodosités en début de cycle. 

Le système racinaire des pois reste sensible au tassement du sol et à tout phénomène d’anoxie. Ces phénomènes freinent son enracinement et sa nodulation, affectant son alimentation et son autonomie en azote. Afin d’assurer un développement optimal du système racinaire et des nodosités, le pois doit bénéficier d’un sol aéré sur 15-20 cm. Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillée avant toute implantation. 

Le lit de semence du pois demande une bonne préparation et d’être rappuyé si nécessaire. 

 Cependant, n’hésitez pas à ne pas trop affiner la structure du lit de semence et à laisser des mottes (2-3 cm) dans des cas de risques de battance. 

 

 

 

 

 

Assurez-vous de l’absence de risque d’aphanomyces 

Par son cycle printanier, le pois de printemps est très sensible à l’aphanomyces, pathogène tellurique propagé par diverses légumineuses sensibles (pois, lentille, gesse, luzerne, certaines variétés de vesces et de trèfles ...) 

Si les sols calcaires tels que les craies sont moins réceptifs à la maladie, ce n’est pas le cas des autres sols où l’insertion du pois doit être raisonnée par rapport à l’historique des légumineuses sensibles. 

Afin de conforter son choix, Terres Inovia a développé l’outil EVA, permettant d’établir une première évaluation de risque.  

L’outil EVA est disponible à ce lien

 

Semer tôt sur un sol ressuyé pour éviter les stress climatiques 

Pour réussir un pois de printemps, il faut opérer une implantation dans des conditions correctes. L’objectif est d’obtenir une levée homogène, mais surtout un développement optimal des racines et des nodosités afin d’assurer les besoins de la culture par la suite. Tout ennoiement et tassement sont des facteurs de risque pouvant ralentir, voire bloquer le développement du pois. 

 

Si la météo le permet (absence de pluie, sol ressuyé ou gelé portant), il est recommandé de semer tôt, au début des plages de semis conseillées (cf. carte). Semer tôt permet d’avancer le cycle du pois et de diminuer les stress en fin de cycle permettant de sécuriser son potentiel de rendement.
Dans les situations de semis sur sol gelé ou de semis avant une gelée, vigilance à bien enfouir la graine à 5 cm de profondeur pour la protéger du froid. 

 

Un pois robuste commence par une densité de semis sans excès 

Le pois de printemps se sème à 5 cm de profondeur pour les semis précoces et 4 cm pour les semis plus tardifs.  L’écartement peut aller de 12 à 25cm.  

Il est important de respecter les densités de semis selon les sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité des produits de contact contre certains ravageurs et augmente la compétition hydrique

Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence. 

Conseils pour un taux de germination de 90%
  Sol limoneux  Sol argileux ou caillouteux  Sol de craie
70 à 80 graines/m²  90 graines/m²  105 graines/m² 
PMG 230g  160 à 180 kg/ha  205 kg/ha  240 kg/ha 
PMG 260g  180 à 210 kg/ha  235 kg/ha  275 kg/ha 

 

Niveler son semis pour plus de sécurité

Le roulage permet de sécuriser la récolte et de limiter les risques de phytotoxicité des produits de prélevée. 
Rouler les pois de printemps entre le semis et la levée, avant l'application de l'herbicide de prélevée. Si le roulage n'a pas été réalisé avant la levée, attendez le stade 3-4 feuilles pour de le faire, avec un rouleau lisse à faible vitesse et en conditions ressuyées. Patientez au moins 8 jours avant d'appliquer un herbicide. 

Préparation de campagne Implantation France entière Implantation Pois de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Bilan de campagne tournesol 2024 - Zone Nord&Est

La campagne de tournesol 2024 dans la zone Nord et Est de la France a été marquée par des conditions climatiques extrêmement capricieuses, affectant tant les surfaces cultivées que les rendements. Des semis retardés par des pluies incessantes, un été pluvieux favorisant l’apparition de maladies et une récolte tardive ont constitué de véritables défis pour les agriculteurs. Ces obstacles ont eu un impact significatif sur les rendements qui se révèlent, dans la plupart des cas, inférieurs aux attentes.

 

Pour faire le point plus en détails, n'hésitez pas à télécharger le bilan de campagne complet, en suivant ce lien : ici

Préparation de campagne Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Tournesol Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

Protéagineux de printemps : Bilan de campagne national 2024

Malgré des semis tardifs dus aux intempéries, les protéagineux de printemps ont affiché de bons rendements, en particulier la féverole. Si la variabilité entre parcelles reste importante en raison des conditions d'implantation, de gestion des maladies précoces et des difficultés de récolte, le potentiel est bien meilleur que les années passées, grâce à l'absence de stress climatique marqué en fin de cycle.

Malgré des semis se terminant tardivement jusqu’à début mai, contraints par les fortes intempéries du printemps, les protéagineux de printemps ont bénéficié d’une fin de cycle sans stress thermique et hydrique marqués. Les pluies printanières ont favorisé une bonne nodulation et un développement végétatif important, les pois et féveroles atteignant de fortes biomasses.

Les potentiels de rendements sont globalement bons, en particulier en féverole. Si de très bons rendements sont observés (>60 q/ha), certaines parcelles décrochent également (<20q/ha), amenant sur une moyenne, bien meilleure que les années passées, mais hétérogène (35 q/ha en pois et 36-38 q/ha en féverole). Cette variabilité s’explique par différents facteurs techniques.

D’abord, l’implantation parfois réalisée dans des sols non ressuyés, pouvant compromettre le développement des nodosités et l’alimentation en azote de certaines parcelles. De plus, quelques rares parcelles de pois ont souffert de fortes propagations précoces de maladies, des cas d’aphanomyces sont signalés dans les parcelles à risque ainsi que des propagations précoces de colletotrichum. Plus généralement, la nouaison s’est révélée bonne en lien avec l’absence de stress hydriques et thermiques. Certaines parcelles de pois, souvent affaiblies par d’autres facteurs, ont toutefois pu souffrir du déficit de rayonnement entre mai et mi-juin lié aux intempéries. Enfin, bien que la maitrise des maladies ait été satisfaisante pendant la floraison, la persistance des pluies en fin de cycle a favorisé l’apparition de symptômes à l’approche de la récolte. Si l’impact sur les composantes de rendement reste anecdotique, la forte présence de nécroses, associées aux orages et retards de chantier, a compromis la tenue de tige, rendant la récolte difficile et entrainant des pertes de grains non négligeables. A l’instar d’autres cultures de printemps, l’expression du potentiel a été influencé par l’implantation, le rayonnement et les conditions de récoltes.

 

Le bilan de campagne complet est disponible ici.

 

 

 

Vos contacts :

Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr
Agathe PENANT – a.penant@terresinovia.fr
Véronique Biarnès – v.biarnes@terresinovia.fr

Préparation de campagne Maturité/récolte France entière Pois de printemps Féverole de printemps

Bourgogne-Franche-Comté : apport d’azote en végétation à l’automne sur colza, de nouvelles possibilités réglementaires

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Bourgogne-Franche-Comté, a été signé le 9 août 2024 pour une entrée en application au 1er septembre 2024. En vigueur en zones vulnérables, il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante).

Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir

Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 2 – paragraphe I de l’arrêté.​​​

​Pour la culture du colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée.

Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :
Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II (fertilisants azotés organiques) correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​
Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ​;
Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​

    - Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ​;
    - ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).

Le PAR 7 de la région Bourgogne-Franche-Comté définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 1. Sont considérés comme sols à faible disponibilité en azote :  
- Les sols superficiels (voir tableau ci-dessous)
- Les sols profonds (voir tableau ci-dessous) pour lesquels le colza est semé avant le 15 août.

Les types de sols sont catégorisés de la manière suivante selon leur épaisseur :​​​​​​

Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN).

En résumé​​​​​​​

 

Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31 août.

Accéder aux textes réglementaires : PAR 7 Bourgogne-Franche-Comté

Votre contact régional
Victoire LEFEVRE (v.lefevre@terresinovia.fr) – Bourgogne-Franche-Comté

Préparation de campagne Implantation Automne Bourgogne-Franche-Comté Fertilisation Colza Victoire LEFEVRE (v.lefevre@terresinovia.fr)

Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Grand Est

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Grand Est, a été signé le 4 juillet 2024 pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante). 

 

Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir.  

Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 9 de l’arrêté. 

Sur colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée. 

Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :    

  • Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​ 
  • Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ​; 
  • Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​  

- Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ​;   

- ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).  

 

Le PAR 7 de la région Grand Est définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 3. Les sols sont spécifiques aux différents départements de la région : 

Départements 08, 10, 51 et 52  Départements 67 et 68  Départements 54, 55, 57 et 88

- G1, sols argilo-calcaires très superficiels avec cailloux 

- G2, sols argilo-calcaires superficiels avec cailloux 

- G3, sols argilo-calcaires moyennement profonds avec cailloux 

- Graveluche 

- Craie moyenne 

- Sable-Grève 

- Sol sableux des rivières vosgiennes Nord (67) 

- Sol sableux à limono-sableux des rivières vosgiennes Centre (67) 

- Ried brun caillouteux (67) 

- Sol superficiel de Hardt (68) 

- Ochsenfeld (68) 

- Sols à cailloux 

- Sols argilocalcaires 

- Sols sur marne peu profonde 

- Sols sableux (sur alluvions et grèves) 

 

Sont également considérés comme sols à faible disponibilité en azote, les types de sols non mentionnés dans le tableau de l’annexe 3 s’ils remplissent toutes les conditions suivantes : 

 

  • Si aucun apport de fertilisants azotés de type 0, Ia, Ib et II (fertilisant organique) n’est intervenu dans les 5 dernières années ; 
  • Si le précédent cultural n’est pas une légumineuse ou un protéagineux ; 
  • Et si aucun retournement de prairie n’est intervenu depuis au moins trois ans. 

Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN). 

 

En résumé :  

Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31/08.  

Accéder aux textes réglementaires : PAN 7 et PAR 7 Grand Est 

Vos contacts régionaux 
Aurore BAILLET (a.baillet@terresinovia.fr) – Lorraine-Alsace 
Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr) – Champagne-Ardenne 

Préparation de campagne Implantation Automne Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Fertilisation Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr); Aurore BAILLET (a.baillet@terresinovia.fr)

Nouvelle-Aquitaine: Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza , de nouvelles possibilités réglementaires

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR7), en région Nouvelle-Aquitaine, est à présent acté. L’arrêté a été signé par M. le Préfet de région le 9 juillet 2024 pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2024. Il permet ainsi d’encadrer les apports d’azote à l’automne pour les colzas semés avant le 25/08. 

Depuis février 2023, le septième programme d’actions national « nitrates » (PAN7) ouvre la voie à un apport d’azote automnal sur la culture de colza. Cette évolution réglementaire, soutenue par les travaux engagés depuis 2021 par Terres Inovia et son réseau de partenaires, nécessitait une déclinaison régionale, pour entrer en vigueur. C’est désormais chose faite. 

Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir. 

Désormais la réglementation ouvre donc la possibilité d’un apport en végétation. Cet apport limité à 30 unités d’azote de type III est possible sur un colza à partir du stade 4 feuilles, et sur une période allant du 01/09 au 15/10. Par ailleurs l’apport est autorisé sous réserve de remplir les conditions suivantes, définies dans le PAN7 : 

  • Il n'est pas réalisé d'apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II avant le 1er septembre correspondant à plus de 30 unités d'azote efficaces​ 

et 

  •  où le semis du colza est réalisé avant le 25 août​ 

et 

  • où au moins une des conditions suivantes est respectée :​ 

Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois​ 

ou  

Sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional)  

Le PAR7 Nouvelle-Aquitaine considère les catégories de sols suivants, à faible disponibilité en azote : 

  • sols calcaires (groies argileuses, aubues, champagnes, tuffeau) 
  • sols sableux (sols sableux, doucins sableux hydromorphe, podzols) 
  • sols limoneux ( terres rouges à châtaigniers, bornais, limons, sols limono-argileux à argilo-limoneux, doucins limoneux, limons sur schistes ou gneiss)) 
  • sols de terrasse (sols de terrasses de vallée, alluvions, colluvions, alluvions hydromorphes, colluvions hydromorphes, alluvions sableuses et caillouteuses, boulbènes) ; 
  • sols sur granite (sables sur granite ; sables limoneux) ; 
  • sols argileux à sablo-argileux (argile à silex, brandes, doucins argileux, terreforts, palus, coteaux molassiques du piémont pyrénéens, silex, galets)

Pourquoi cette évolution vers un apport en végétation ? 

Face aux contraintes sanitaires que représentent notamment les larves de grosses altises, les solutions de gestion insecticides se sont considérablement restreintes avec les retraits successifs des chlorpyriphos (éthyle et méthyle), plus récemment du phosmet ainsi qu’avec le développement de résistances aux pyréthrinoïdes. 

Par conséquent, la recherche d’un colza robuste vis-à-vis des différentes menaces, est une priorité. Toutefois, la précocification des dates de semis, induite par l’incertitude des pluies et la recherche d’un colza à 4 feuilles avant l’arrivée des grosses altises adultes, entraine un risque de faim d’azote prématuré à l’automne. Cette faim d’azote, augmente la sensibilité du colza aux attaques larvaires. Ainsi, sur les colzas semés avant le 25 août, plus sujets aux faims d’azote précoces que ceux semés plus tardivement, un apport d’azote est autorisé pour améliorer la dynamique de croissance automnale.

C’est ce que traduit le graphique 1, Comparaison des dynamiques  de croissance du colza selon 2 modalités d'apport d'azote et un témoin sans apport (12 sites entre 2021 et 2022), où en l’absence d’azote, le témoin cesse sa croissance au cours de l’automne, tandis l’on peut observer une dynamique de croissance continue du colza, avec un apport d’azote en végétation. L’apport d’azote au semis conduit à un parcours de croissance intermédiaire, avec une première phase de croissance rapide, puis un net ralentissement avant l’hiver. La biomasse atteinte en entrée hiver est identique pour les 2 modalités d’apport,  mais le parcours de croissance continu dans le cas de l’apport en végétation est plus favorableBien que ce levier agronomique ne puisse pas constituer une parade absolue à lui seul, il contribue, au sein d’une gestion intégrée, à la diminution de la nuisibilité des attaques larvaires.

Le graphique 2, Evaluation du taux de plantes "anormales" sur des couples sans azote et 30 unités en végétation (14 sites entre 2021 et 2022), illustre le taux de plantes « anormales » c’est-à-dire les plantes buissonnantes et autres fasciès anormaux. Chaque couple de points (bleu et noir) représente sur un même essai, les modalités 0N et 30 unités N en végétation. On note en moyenne une baisse de 10% du taux de plantes « anormales » sur 14 sites de 2021 à 2022. 

 

 

 

Azote au semis et/ou en végétation : point sur les différents cas de figure possibles 

  1. Colza remplissant les conditions de l’apport en végétation à apport possible au semis et en végétation. 
  2. Colza semé avant le 25/08 mais ne remplissant pas les conditions de l’apport en végétation à apport possible jusqu’au 31/08 uniquement. 
  3. Colza semé entre le 25/08 et 31/08 à  apport possible jusqu’au 31/08 uniquement. 
  4. Colzas semés après le 31/08 à aucun apport possible autre que l’apport localisé d’un engrais composé dans la limite de 10 unités d’azote. 

A noter que, pour les situations concernées, l’apport d’engrais de type III au semis puis en végétation n’est pas incompatibles, mais ne semble pas justifié, dans la plupart des cas.  

Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, en particulier les semis au-delàs du 25/08, aucun changement n’intervient.  Ainsi les apports de fertilisant de type III, restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31/08. Au-delà de cette date, l’apport localisé d’un engrais composé dans la limite de 10 unités d’azote demeure possible. 

Accéder aux textes réglementaires : PAN7 et PAR7 Nouvelle-Aquitaine

Vos contacts régionaux

  • A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine
  • Elodie Tourton (e.tourton@terresinovia.fr)- Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Préparation de campagne Implantation Automne Sud Aquitaine Fertilisation Colza A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) & Elodie Tourton (e.tourton@terresinovia.fr)- Terres Inovia