Les travaux de Terres Inovia portés à l’ISO au Japon

La réunion ISO au Japon concernait le comité technique relatif à l’agroalimentaire dans sa globalité et Vincent Jauvion est intervenu sur le volet graines et coproduits oléagineux.

Crédit : Service économique régional Japon-Corée (Ambassade de France au Japon).

Mi-janvier, Vincent Jauvion (à droite sur la photo ci-dessus), responsable du département transformation et valorisation des graines s’est rendu au Japon. Arrivé en octobre 2017 en tant que responsable du laboratoire de Terres Inovia basé à Ardon (45), il a également été élu depuis janvier 2024 président d’un sous-comité (SC) ISO : le "SC2 : Graines et fruits oléagineux et farines de graines oléagineuses" faisant lui-même partie d’un comité technique relatif à l’agroalimentaire, le TC34 au sein de l’ISO qui édite les normes internationales (voir schéma). "L’objectif de la réunion du TC34 était de discuter et partager les activités menées au sein de chaque SC (allant des graines, aux produits laitiers, viandes…) afin de coordonner les actions du secteur agro-alimentaire. La réunion ISO au Japon concernait ainsi le TC34 dans sa globalité et je suis intervenu sur le volet graines et coproduits oléagineux contenu dans le SC2", détaille Vincent Jauvion.

Des normes pour standardiser les échanges

Les normes sont des documents de référence approuvés par un institut de normalisation reconnu tel qu’Afnor, ISO ou d’autres. Ils comportent des solutions à des questions techniques et commerciales concernant des produits, des biens d’équipements ou des services.
Les normes dont Terres Inovia à la charge concernent principalement les méthodes d’analyses et d’échantillonnage des graines et tourteaux. Par exemple, la norme NF EN ISO 659 sur l’analyse de l’huile des graines oléagineuses indique comment opérer précisément (équipement, produits, mode opératoire…) pour mesurer le contenu en huile des graines.

La norme est le fruit d’un consensus entre l’ensemble des parties prenantes d’un marché ou d’un secteur d’activité, ce qui lui permet d’être reconnue et utilisée largement et de faire foi dans les transactions commerciales.

Une méthode de détermination de l’azote approuvée

Le positionnement international n’est possible que lorsque la normalisation nationale est active. Celle-ci, qui est le fruit d’une synthèse entre analyse technique et intérêt collectif de la filière, pourra ainsi être définie et défendue au niveau international. C’est un travail d’experts techniques qui nécessite aussi la connaissance du contexte économique et une capacité de conviction et d’ouverture pour atteindre le consensus.

Ainsi, la proposition de révision de la méthode de détermination de l’azote des protéines par la méthode Dumas sur graines oléagineuses et aliments des animaux (NF EN ISO 16634-1) a été acceptée lors du meeting japonais, ce qui permettra désormais à Vincent Jauvion de porter le travail de révision afin de conserver à jour cette norme très utilisée par les laboratoires à travers le monde.

Contact : V. Jauvion, v.jauvion@terresinovia.fr​​​​​​​

 

The ISO meeting in Japan concerned the technical committee on agri-food in its entirety, and Vincent Jauvion spoke on the oilseeds and co-products section.

Copyright: Japan-Korea Regional Economic Department (French Embassy in Japan).

In mid-January, Vincent Jauvion (on the right in the photo above), Head of the Seed Processing and Development Department, travelled to Japan. He arrived in October 2017 as head of the Terres Inovia laboratory based in Ardon (45), and since January 2024 has also been elected chairman of an ISO subcommittee (SC): "SC2: Oilseeds, oil fruits and oilseed meals", which is itself part of a technical committee relating to agri-food, TC34 within ISO, which publishes international standards (see diagram). "The aim of the TC34 meeting was to discuss and share the activities carried out within each SC (ranging from seeds to dairy products, meat, etc.) in order to coordinate the actions of the agri-food sector. The ISO meeting in Japan therefore concerned TC34 as a whole, and I spoke on the oilseeds and oilseed co-products section of SC2", explains Vincent Jauvion.

Standards to standardise exchanges

Standards are reference documents approved by a recognised standards institute such as Afnor, ISO or others. They contain solutions to technical and commercial questions concerning products, capital goods or services.
The standards for which Terres Inovia is responsible mainly concern analysis and sampling methods for seeds and oilcakes. For example, standard NF EN ISO 659 on oil analysis of oilseeds indicates how to operate precisely (equipment, products, operating procedure, etc.) to measure the oil content of seeds.

The standard is the result of a consensus between all the stakeholders in a market or sector of activity, which means that it is widely recognised and used, and can be relied on in commercial transactions.

An approved method for determining nitrogen

International positioning is only possible when national standardisation is active. This is the fruit of a synthesis between technical analysis and the collective interests of the industry, and can thus be defined and defended at international level. This is a task for technical experts, which also requires knowledge of the economic context and a capacity for conviction and openness in order to reach a consensus.

For example, the proposal to revise the Dumas method for determining protein nitrogen in oilseeds and animal feed (NF EN ISO 16634-1) was accepted at the Japanese meeting, which will now enable Vincent Jauvion to lead the revision work to keep this standard, which is widely used by laboratories around the world, up to date.

Contact : V. Jauvion, v.jauvion@terresinovia.fr​​​​​​​

 

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Les débouchés de la féverole

Graines de féverole

La féverole est utilisée majoritairement en alimentation animale (volaille, porc, bovin, poisson) en France ou à l’export. La teneur moyenne en protéines des graines se situe entre 28 % et 30 % de la matière sèche. Depuis trois ans, l’exportation de féveroles décortiquées vers la Norvège pour une utilisation en pisciculture est en augmentation. Le marché national de la meunerie (alimentation humaine) reste stable et représente environ 10 000 t. Le débouché alimentation humaine est valorisé de l’ordre de 30 à 40 €/t au-dessus du marché destiné à l’alimentation animale.

La quasi-totalité des féveroles de printemps cultivées en France sont à fleurs colorées. Les teneurs en protéines et en facteurs anti-nutritionnels, comme la vicine-convicine ou les tanins, sont variables entre variétés. En pratique, toutes les variétés peuvent convenir pour tous les débouchés, en alimentation animale comme en alimentation humaine.

 

Pour le débouché alimentation humaine (export vers l'Egypte)

Les féveroles sont commercialisées sous forme de graines entières. Les lots doivent donc présenter une bonne qualité visuelle. Le taux de graines bruchées doit se situer entre 1 % et 3% maximum. Cependant, ces dernières années, les lots de féverole présentaient des taux très élevés (> 10 %) en raison d’une lutte en végétation, limitée en nombre d’applications et avec des produits peu efficaces. La commercialisation sur ce marché est de ce fait devenue particulièrement difficile. Une tolérance plus importante en graines bruchées à 5-8 % est parfois observée dans les contrats.
A cause des tanins contenus dans les variétés à fleurs colorées, les graines foncent progressivement : éviter de mélanger des lots de 2 années de récolte différentes car ils n’auront pas la même couleur.
Les variétés à faible teneur en vicine-convicine permettent d’éviter les risques de favisme (forme d’anémie assez grave) chez les personnes sensibles (2 à 10 % de la population méditerranéenne). Ce critère n’est ni demandé, ni valorisé par le marché. Cependant, il pourrait apporter une certaine sécurité sur le marché de l’alimentation humaine.

 

En alimentation des volailles

Les variétés à teneur élevée en protéines sont appréciées. Les tanins et la vicine‑convicine diminuent la digestibilité de l’énergie et des protéines pour les volailles, et pour cette dernière entraîne aussi une baisse du poids de l’œuf, d’où l’importance du choix de variétés à faible teneur pour ce débouché.

 

En alimentation des poissons

Pour cette utilisation, les féveroles sont décortiquées, ce qui permet d’augmenter la teneur en protéines. Ce débouché est en augmentation depuis 3-4 ans (export vers la Norvège).

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Atouts de la culture Féverole d'hiver Féverole de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps alimentation animale alimentation humaine débouches de la féverole Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr)

Les atouts du pois

Le pois s’intègre aisément dans les rotations céréalières

  • Il est le plus souvent cultivé avant un blé, mais il peut être aussi associé au semis à d’autres cultures sur la même parcelle (pois d’hiver et blé, ou pois et triticale)
  • Il facilite l’implantation sans labour de la culture suivante car il laisse un sol bien structuré, du fait des pailles peu abondantes, d’une récolte précoce (pendant l’été), d’un système pivotant et d’une activation de la vie biologique des sols.
  • Le pois d’hiver peut faciliter le calendrier de travail car les périodes de son semis et de sa récolte sont décalées par rapport par rapport au blé, au colza et aux principales cultures de printemps ou d’été.

Gousse de pois

Gousses de pois

Il apporte des bénéfices au système de culture

  • Le pois est l’un des meilleurs précédents du blé et du colza. Un blé tendre après un pois produit 6 à 12 q/ha de plus qu’un blé de céréale (7,4q/ha en moyenne). Un colza après pois produit entre 0,5 et 3 q/ha de plus qu’un colza après paille (données d’essais sur 3 campagnes).
  • En faisant évoluer la composition des rotations à forte proportion de céréales ou de celles de type colza-blé-orge, le pois favorise la régulation des maladies des cultures dominantes (coupure des cycles des bio-agresseurs).
  • Le pois aide au contrôle des adventices à l’échelle de la rotation cultureale, car il permet notamment de diversifier les substances actives utilisées et les dates de semis des cultures.
  • Les légumineuses comme le pois sont capables de prélever l’azote de l’air grâce aux bactéries symbiotiques des nodosités de leurs racines. Elles ne demandent donc pas d’apport d’engrais azote. Les doses optimales d’azote sont, en outre, à réduire sur les cultures suivantes, soit de -20 à -60 kg/ha d'azote, selon les situations, sur les céréales à pailles ou le colza, pour un rendement similaire ou amélioré par rapport à un précédent de non-légumineuse.

Son intérêt économique se révèle à l’échelle de la rotation

L’intérêt économique du pois se perçoit à l’échelle de la rotation en intégrant les effets de précédent : une économie d’apport d’azote sur la culture suivante, un gain de rendement du blé suivant par rapport à un blé de paille, une possible réduction des phytosanitaires, et, à terme, une meilleure robustesse et productivité des cultures (efficience azotée voire activité biologique des sols). En tant que protéagineux, il bénéficie d’une aide couplée.

Exemples de marges indicatives comparées à l’échelle de la rotation

  Marge brute indicative* (€/ha/an)
Potentiel de sol élevé Rotation de référence 3 ans Colza Blé tendre Blé tendre / Sur la rotation
842 973 742   819
Rotation avec pois d'hiver 4 ans Colza Blé tendre Pois d'hiver Blé tendre Sur la rotation
Avec prix de vente du pois = 195 €/t 842 873 627 930 818
Avec prix de vente du pois = 222 €/t** 842 873 748 930 848
Potentiel de sol limité Rotation de référence 3 ans Colza Blé tendre Blé tendre / Sur la rotation
531 617 486   545
Rotation avec pois d'hiver 4 ans Colza Blé tendre Pois d'hiver Blé tendre Sur la rotation
Avec prix de vente du pois = 195 €/t 531 617 515 674 584
Avec prix de vente du pois = 222 €/t** 531 617 615 674 609

* marge brute = produit brut - charges opérationnelles (+ aide découplée pour le pois à 100 €/ha)

** prix moyen de vente du pois dans l'observatoire des résultats économiques à la production 2006-2016 ; départements n° 10, 14, 27, 76 et 89

Sources : projection de marges 2019 du CER Nord Est Ile de France ; observatoires et expertises de Terres Inovia

Hypothèse concernant le blé de pois Vs blé de blé : + 7,4 q/ha à 160 €/t ; - 40 kg Nmin/ha à 1 €/unité ; - 30 €/ha de désherbage

Des débouchés en alimentation animale et humaine

Le débouché principal du pois protéagineux cultivé en France est l’alimentation animale (environ 50 % au cours des dernières campagnes). Les débouchés en alimentation humaine et comme ingrédient sont en pleine croissance depuis quinze ans : le pois jaune est utilisé par l’industrie française des ingrédients agroalimentaires et non alimentaires, ou exporté vers l’Inde pour l’alimentation humaine ; le pois vert est destiné à la casserie ; le pois marbré à l’oisellerie. Ces débouchés sont mieux valorisés en termes de prix de vente que le débouché alimentation animale. Quant aux pailles de pois, elles sont reconnues pour leur valeur fourragère ou utilisées pour la litière (bovins allaitants, animaux à croissance lente).

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Atouts de la culture Pois d'hiver Pois de printemps Pois d'hiver Pois de printemps alimentation animale alimentation humaine atout du pois effet précédent intérêt économique du pois rotation système de culture Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr); Vincent LECOMTE (v.lecomte@terresinovia.fr)