Désherbage mécanique ou mixte du colza avec la houe rotative
La houe rotative, possible mais très technique
Avantages et inconvénients de la houe rotative
Constituée de roues dentées qui frappent le sol à haute vitesse et arrachent les adventices, la houe rotative comme la herse étrille désherbe toute la surface du sol, sans contrainte d’écartement de semis. Malgré une largeur inférieure à la herse (de 4.70 m à 6 m en général, voire 9 m), la houe permet des débits de chantiers élevés grâce à une vitesse de passage élevée (15 à 18 km/h). La houe peut être utilisée pour d’autres fonctions (écroûtage par exemple). La houe est très sélective du colza. Son utilisation est possible après un passage pluvieux dès lors que la terre ne colle plus aux roues du tracteur.
Les principales limites de cet outil sont un investissement élevé et un créneau d’efficacité étroit : passé le stade de 2-3 feuilles du colza, il est très difficile de détruire les adventices avec cet outil car elles sont alors généralement trop développées.
Comment passer la houe rotative ?
Le réglage de l’agressivité de la houe se fait uniquement avec la vitesse d’avancement de l’outil (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune) et la profondeur de travail (on peut descendre un peu plus lorsque la culture est plus enracinée et plus développée).
Pour un bon passage, il faut :
- une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
- des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
- une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
- une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
- une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture
Pour obtenir la meilleure efficacité, la houe rotative est préconisée à des stades précoces : du stade de germination à 3 feuilles du colza. En effet, elle peut se passer en aveugle, c’est-à-dire en prélevée, ce qui permet de déraciner les jeunes adventices en train de germer suite au passage du semoir de la culture. Ensuite, les passages possibles à tous les stades jusqu’à 3 feuilles du colza permettront de continuer à déraciner les jeunes levées d’adventices.
Pour une bonne réussite, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. Cet outil est particulièrement adapté aux sols limoneux.
Quels résultats ?
La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente. Et ce d’autant plus pour la houe que pour la herse. Ainsi, l’efficacité de la herse reste bonne jusqu’au stade 4 feuilles des adventices, tandis que celle de la houe est valable jusqu’à 2 voire 3 feuilles.
Efficacité de la herse et de la houe selon le stades adventices
| Germination | Cotylédons | 2 feuilles | 3 feuilles | 4 feuilles | 5 feuilles | |
| Herse | +++ | +++ | +++ | +++ | +++ | -- |
| Houe | +++ | +++ | +++ | - | --- | --- |
| Condtion favorable | +++ |
| Condition peu défavorable | - |
| Condition moyennement défavorable | -- |
| Condition très défavorable | --- |
L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.
L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.
Dans les essais Terres Inovia, l’efficacité de la houe rotative semble moins aléatoire que celle de la herse étrille (écarts-types plus faibles sur houe rotative que sur herse étrille).
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Pour en savoir plus, consulter les articles sur :
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Désherbage mécanique ou mixte du colza avec herse étrille
La herse étrille, agressive pour les jeunes plantules
Intérêts de la herse étrille
La herse-étrille présente plusieurs avantages dont celui d’un débit de chantier important grâce à une largeur de travail conséquente (12 m de large, voire 24 m) et une vitesse de passage élevée (4 à 8 km/h).
Elle ne nécessite pas un matériel de semis spécifique et l’investissement est assez limité.
La herse étrille peut apporter des solutions contre certaines flores qu’il est difficile de détruire chimiquement, sauf si l’infestation est trop importante. On observe en effet que ces outils sont capables de détruire les géraniums et les crucifères adventices lorsque l’intervention est précoce.
Comment passer la herse étrille ?
La herse étrille est équipée de dents longues et souples dont l’agressivité et les vibrations déracinent les plantules. Toute la surface de la parcelle est travaillée. Le réglage de l’agressivité de la herse est possible en jouant sur l’inclinaison des dents (plus les dents sont verticales, plus l’agressivité est forte), la profondeur de travail et la vitesse d’avancement (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune).
Pour un bon passage, il faut :
- une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
- des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
- une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
- une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
- une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture
La herse étrille peut se passer en aveugle, c’est-à-dire en prélevée, ce qui permet de déraciner les jeunes adventices en train de germer suite au passage du semoir de la culture. Ensuite, on peut la passer au stade 3 feuilles du colza avec prudence ou bien à partir de 4 feuilles jusqu’au stade rosette.
Stades d’intervention en colza :
Les passages de herse entre les stades "cotylédons" et "2 feuilles" du colza sont à proscrire. Par ailleurs, il est recommandé de tenir compte, lors du semis du colza, d’une perte de pieds oscillant entre 9 et 15% à chaque passage de l’outil. Ajuster la densité de semis à la tactique envisagée.
Pour une bonne réussite, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. En limon battant, cet outil est délicat à utiliser même en conditions sèches car son agressivité ne suffit pas pour briser la croûte de battance.
Les réglages de l’outil conditionnent l’efficacité. Il faut trouver le compromis « efficacité/sélectivité ». Sur adventices plus développées dans un colza lui aussi plus développé, les outils peuvent être réglés de façon plus agressive pour une meilleure efficacité sans mettre en cause la sélectivité. Les réglages peuvent être assez fastidieux dans les sols hétérogènes.
Quels résultats ?
La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente.
L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.
L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.
Efficacité de la herse étrille selon le stade des adventices au moment du passage
| Efficacité par passage (% de destruction des adventices) | |||||
| Stade de l'adventice | zone observée | min | max | moy | Nombre d'observations |
|
≤ 2 feuilles |
inter-rang + rang | 0% | 89% | 50% | 14 |
| > 2 feuilles | inter-rang + rang | 0% | 92% | 25% | 19 |
Efficacité de la herse étrille selon le type d’adventice
| Efficacité du passage (% de destruction des adventices) | |||||
| Adventice | zone observée | min | max | moy | nombre d'observations |
| Graminées | inter-rang + rang | 0% | 100% | 50% | 17 |
| Dicotylédones | inter-rang + rang | 35% | 89% | 64% | 18 |
Itinéraires de désherbage mixte
En situation de faibles pressions en dicotylédones et en graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :
NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.
En situation de forte pression en dicotylédones mais faible pression de graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :
NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.
En situations de forte pression graminées (et de pression dicotylédones faible ou forte), la propyzamide est de toute façon indispensable. Par conséquent le désherbage mécanique n’apporte pas spécialement de plus-value par rapport à la propyzamide donc dans ces situations de fortes pressions graminées, l’insertion du désherbage mécanique n’est pas spécialement conseillée.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
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Désherbage mécanique ou mixte du colza avec binage
Pourquoi biner ?
Par rapport à la herse étrille et la houe rotative, la bineuse est efficace contre des mauvaises herbes plus développées donc son utilisation se fera à des stades de développement plus tardifs.
Le binage complète efficacement l'action des herbicides. C’est particulièrement vrai en présence d’adventices difficiles ou qui n’ont pas été contrôlées par les programmes mis en œuvre (spectre d’efficacité insuffisant, conditions sèches après l’application).
Le binage est réalisable à partir de 3 feuilles du colza avec des protèges plants et une vitesse faible (environ 4 km/h), ou de 4 feuilles à la reprise de végétation de sortie d’hiver sans protèges-plants. En avançant dans le cycle on peut se permettre d’augmenter la vitesse de passage (jusqu’à 10 km/h).
Pour une bonne réussite du binage du colza, il faut en amont soigner la préparation du sol, bien entendu prévoir un grand écartement (au moins 40 cm) et exclure les parcelles à gros cailloux. Penser à intervenir tôt en début d’automne. Pour passer au bon moment, observer très régulièrement la dynamique de levée des adventices. Le sol doit être ressuyé et le temps séchant les jours suivants pour éviter que les mauvaises herbes ne se repiquent. Un second binage peut s’envisager si besoin en entrée ou sortie hiver. Adapter alors la profondeur de travail, le choix des dents et socs au comportement du sol.
La bineuse est équipée de socs (plats ou en forme de pattes d’oie) qui sectionnent les racines des mauvaises herbes présentes dans l’inter-rang. Par projection de terre au pied des plantes, les adventices présentes sur le rang peuvent être étouffées (fonction buttage), lorsque les disques protège-plantes sont relevés. Les lames « Lelièvre » et les moulinets (doigts kress par exemple) permettent de se rapprocher le plus possible du rang. Il existe différents systèmes de guidage.
Quels résultats ?
L’efficacité du binage est conditionnée par
- l’état du sol, qui doit être sec lors du passage de la bineuse,
- le stade des adventices, qui doivent être jeunes,
- la météo qui doit être clémente les 3-4 jours suivant l'intervention pour que les adventices sèchent rapidement après le passage de l'outil.
L’efficacité dans l’inter-rang est très bonne sur des mauvaises herbes jeunes (jusqu’à 3-4 feuilles pour les dicotylédones et avant tallage pour les graminées) ; si les adventices sont plus développées l’efficacité du binage sera moyenne. Sur le rang, l’efficacité est nulle mais si la vitesse du passage est élevée il peut y avoir une certaine efficacité par buttage de terre ou grâce aux éléments comme les moulinets ou les lames Lelièvre.
Données Terres Inovia 1993 à 2014
Les performances du binage sont très variables, de 50 à 100 % sur dicotylédones. L’efficacité est comparable sur graminées mais les résultats sont plus aléatoires et, au-delà de 4-5 feuilles, leur destruction est plus difficile. Si l’efficacité du binage en pourcentage de destruction est parfois jugée moyenne, il ne faut pas oublier que les adventices restantes sont affaiblies, ce qui handicape leur développement ultérieur et leur faculté à produire des semences.
Efficacité de la bineuse selon le type d’adventice
| Efficacité par passage (% de destruction des adventices) | |||||
| Adventice | zone observée | min | max | moy | Nombre d'observations |
| Graminées | inter-rang | 34% | 100% | 72% | 10 |
| rang | 0% | 72% | 34% | 10 | |
| inter-rang + rang | 4% | 100% | 54% | 13 | |
| Dicotylédones | inter-rang | 64% | 96% | 82% | 37 |
| rang | 0% | 81% | 31% | 37 | |
| inter-rang + rang | 30% | 100% | 63% | 72 | |
La notation effectuée sur le rang prend en compte la zone non travaillée par les dents, de la bineuse (environ 10 cm de part et d'autre de la ligne de semis).
Itinéraires techniques mixtes combinant bineuse et herbicides
La technique "herbisemis puis binage" réduit les quantités d’herbicides à l’hectare
Le binage peut s’associer à un désherbage chimique de prélevée sur le rang au moment du semis (c’est l’HERBISEMIS). Ainsi la surface pulvérisée diminue de 2/3. La complémentarité herbisemis (traitement sur le rang) et binage (lutte mécanique dans l’interrang) est une des techniques de désherbage mixte. La technique a montré de bonnes performances technico-économiques pour le désherbage car l’efficacité, même si légèrement inférieure à un traitement en plein, est satisfaisante sur les flores du colza et l’IFT herbicide est diminué. La combinaison désherbage chimique de prélevée localisé au semis (herbisemis) et binage est donc une piste intéressante.
Performances de différentes stratégies alternatives avec binage testées par Terres Inovia (en % de destruction des adventices, toutes espèces confondues) :
"référence chimique" : programme à base de produit de prélevée du colza (type COLZOR, NOVALL…)
"référence chimique allégé" : intègre soit une réduction de dose de traitement de prélevée soit une substitution du traitement de présemis par le binage
Si le binage seul reste souvent insuffisant, plusieurs essais montrent que les programmes de désherbage intégrant l'herbisemis (herbicide de prélevée sur le rang puis binage) donnent d’aussi bons résultats que les programmes chimiques classiques. L’intérêt de cette technique « combinée » réside aussi dans la possibilité de raisonner en post-levée. Il est possible de ne pas intervenir mécaniquement si l’état de salissement de la parcelle ne le justifie pas. Il faut noter que le colza dispose d’une capacité naturelle d’étouffement qu’il est judicieux de mettre à profit dans la lutte contre les adventices.
Cette technique est possible sur toutes les parcelles cultivées avec un inter-rang large (idéal à partir de 45 cm). Plus l’écartement est important, plus la quantité d’herbicides est réduite. Il est nécessaire d'équiper le semoir d’un kit de pulvérisation pour le désherbage localisé.
Vidéos sur l’herbisemis :
La technique « pulvérisation localisée d’herbicide sur le rang puis binage » est pertinente
La pulvérisation localisée sur le rang au moyen d’une rampe grande largeur adaptée (de type Maréchal) puis binage dans l’inter-rang a été évaluée par le projet Ecophyto II du nom de PLEVOP (Pulvérisation Localisée En Végétation sur Oléagineux et Protéagineux), financé par l’OFB. La rampe de pulvérisation MARECHAL permet de ne traiter que 44% de la surface (soit 20cm sur le rang, pour un écartement de 45 cm).
Des essais sur colza réalisés en Lorraine par Terres Inovia entre 2017 et 2020, en collaboration avec la Coopérative Agricole Lorraine, ont montré que la technique de désherbage mixte (herbicide localisé sur le rang puis binage) en post-levée du colza était tout à fait pertinente et semblable à un traitement en plein, à condition de pouvoir biner au moins 1 fois. En effet, l’efficacité moyenne à mauvaise de la modalité « traitement localisé non biné » montre l’importance du binage pour atteindre un désherbage satisfaisant sur toute la surface.
Quel guidage en pratique ?
Différents modes de guidage de la rampe (GPS, trace, caméra…) ont été testés. Il s’avère que sur des terres à colza qui peuvent être parfois irrégulières, le guidage trace n’est pas toujours adapté. Les guidages par caméra et par GPS sont bien adaptés et satisfaisants. Cependant, le guidage caméra étant plus coûteux que le guidage GPS, ce dernier semble suffisant.
Calculer les doses d’eau et de produit pour un traitement localisé sur le rang, un casse-tête ?
Terres Inovia, en partenariat avec AgroSupDijon et la société SUDUINNOV, a conçu une application smartphone android qui permet de calculer les réglages optimums d’une pulvérisation localisée efficace (choix de la buse, angle, volume, quantité de produit, vitesse, etc…) en fonction de la culture et de son stade (hauteur, largeur de la biomasse de la culture, etc…). Les paramètres de sortie sont, selon le choix de l’utilisateur : le volume ou la vitesse ou le débit (choix de la buse). L’Outil d’Aide à la Décision calcule aussi le gain de produit phytosanitaire non pulvérisé en %.
Accessible sur PlayStore, son nom est PréciLoc
Télécharger l'application sur Google Play Store
Les agriculteurs/expérimentateurs peuvent l’utiliser facilement au champ. Selon leur souhait, plusieurs options de traitement sont possibles : traitement localisé sur l’ensemble du champ, traitement en plein sur les bords de champ et localisé pour tout le reste de la parcelle et enfin traitement en plein sur toute la surface. L’OAD calculera les doses de produit et les volumes d’eau correspondants. L’historique des pulvérisations est enregistré dans l’application et peut être réutilisé pour des traitements ultérieurs.
Finalement quels intérêts ?
Terres Inovia a également fait un bilan technico-économique de cette technique.
Sur la base du barème APCA 2017, la pulvérisation localisée avec une rampe Maréchal de 36 rangs qui fait 150 ha/an en moyenne (avec un tracteur de 120 CV qui fait 700h/an) coûte 23,8 €/ha, en prenant en compte les frais d’amortissement, d’entretien, de carburant et de main d’œuvre, tant pour la rampe que pour le tracteur.
Avec une hypothèse de coût moyen herbicide de 100 €/ha, la pulvérisation localisée, grâce au gain de produit non appliqué dans l’inter-rang, a un coût herbicide de 44€/ha puisque pour un écartement de 45 cm et une largeur de bande traitée de 20 cm, on ne traite que 44% de la surface. On obtient donc les comparaison de coûts suivantes :
Si on prend également en compte le temps de travail et le gain environnemental (IFT), la technique « pulvérisation localisée Maréchal puis binage » est intermédiaire et plutôt un bon compromis.
NB : le désherbinage, qui consiste à traiter sur le rang de la culture levée et à biner en même temps avec un seul et même outil (une désherbineuse), n’est pas conseillé car les conditions favorables à ces deux opérations sont rarement réunies : sol ressuyé et temps séchant pour le binage et hygrométrie suffisante pour le traitement avec absence de vent.
Pour plus de renseignements sur les résultats de ce projet
Itinéraires de désherbage mixte
En situation de faibles pressions en dicotylédones et en graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :
NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.
En situation de forte pression en dicotylédones mais faible pression de graminées, il est possible de réaliser les stratégies suivantes :
NB : la herse étrille n’est pas proposée dans la 3ème stratégie car elle n’est pas intéressante à 4-6 feuilles en l’absence d’herbicides de prélevée au préalable ; en effet les adventices seront trop développées.
En situations de forte pression graminées (et de pression dicotylédones faible ou forte), la propyzamide est de toute façon indispensable. Par conséquent le désherbage mécanique n’apporte pas spécialement de plus-value par rapport à la propyzamide donc dans ces situations de fortes pressions graminées, l’insertion du désherbage mécanique n’est pas spécialement conseillée.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
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Désherbage mécanique du colza
Tout ce qui peut contribuer à limiter l’usage des pesticides répond à des attentes environnementales et sociétales. Le désherbage mécanique présente une alternative ou un complément crédible aux herbicides et aux mesures agronomiques préventives.
La lutte mécanique se prépare dès le semis du colza (préparation du sol, compatibilité d'écartement entre semoir et bineuse, légère augmentation de la densité pour la herse, etc.)
Réaliser un désherbage mécanique
En amont :
Soigner la préparation du sol et augmenter la profondeur et la densité de semis.
Au moment du passage :
Choisir d’intervenir tôt en début d’automne afin de viser des adventices jeunes. La houe et la herse sont efficaces qu’à des stades très précoces (fil blanc – cotylédon – 2 feuilles). La bineuse peut être efficace sur des adventices jusqu’à 3-4 feuilles.
Intervenir par temps séchant (la météo ne doit pas annoncer de pluie dans les jours suivants) et toujours sur un sol ressuyé.
Ajuster au mieux les réglages : adapter la profondeur de travail, l’inclinaison des dents de la herse et le choix des socs de la bineuse au comportement du sol (dureté et présence de cailloux notamment).
Ne pas hésiter à renouveler les passages pour détruire petit à petit la majorité des mauvaises herbes, mais également gérer les nouvelles levées.
Comparaison des outils de désherbage mécanique
Efficacités comparées des outils mécaniques (toutes situations pédoclimatiques confondues) :
La bineuse est légèrement plus efficace (rang et interrang confondus) que la herse étrille. La houe rotative a une efficacité décevante. Elle est cependant bien adaptée aux sols limoneux.
Du fait du système racinaire des graminées mieux ancré dans le sol que celui des dicotylédones à nombre de feuilles équivalent, les graminées sont plus difficiles à détruire avec les outils en plein (herse étrille et houe rotative) que les dicotylédones.
Comparaison des coûts
Comparaisons de coûts économiques, temps de travaux et IFT de différents outils de désherbage mécanique
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
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Semis de féverole de printemps
La féverole de printemps peut être semée très tôt dans le sud, dès début janvier et, de mi-février à mi-mars dans le nord du pays. Un sol gelé peut lui convenir, l’essentiel étant de bien pouvoir positionner la graine à la profondeur souhaitée. En bordure maritime nord-Ouest, la féverole de printemps est plus appropriée.
Comme en féverole d’hiver, plus le semis est précoce plus il est conseillé de positionner la graine entre 6 et 8 centimètres de profondeur. En retardant le semis, le positionnement est plus superficiel, 4 à 5 centimètres, l’objectif étant de limiter les dégâts d’oiseaux et la sélectivité des produits de pré levée.
La densité de semis se situe entre 40 et 50 graines par mètre carré, cette dose est diminuée en semis écarté de 10 à 15 %.
Le semis se fait à vitesse assez réduite, 7 à 8 kilomètres par heure pour assurer le bon positionnement de la graine.
Date de semis optimale de la féverole de printemps bio
Préparation du sol pour la féverole de printemps
L’enracinement des légumineuses est très sensible aux accidents de structure du sol.
Travail du sol
Pour que les nodosités puissent se développer rapidement et en nombre suffisant, le sol doit être aéré et non compacté dès les premiers centimètres.
Il convient donc de travailler le sol profondément pour le fragmenter et éviter les ruptures de porosité qui limitent l’aération, ralentissent la progression verticale des racines ainsi que la circulation de l’eau.
Un travail avec un outil à dents de 10 à 15 centimètres de profondeur ou un labour selon le type de sol sont conseillés. Ce travail est fréquemment réalisé en hiver, sur un sol ressuyé. L’intervention sur sol ressuyé ou légèrement gelé est à privilégier. C’est l’occasion de détruire le couvert implanté en interculture, si ce n’est déjà fait. Un passage de rouleau en situation sèche et/ou gélive peut s’avérer utile avant le travail. Les alternances gel, dégel et sec, humide permettent l’effritement des mottes et facilitent une reprise superficielle juste avant ou au moment du semis.
Le lit de semence n’a pas besoin d’être très fin. Le sol doit être bien ressuyé au moment du semis, il est donc préférable de décaler la date de semis pour intervenir au moment le plus opportun. En cas d’application de produit de désherbage de pré-levée, le lit de semence ne doit pas être trop motteux pour éviter de nuire à l’efficacité du produit.
Dans les situations très bien structurées, l’absence de travail est envisageable. Toutefois, il est conseillé de prendre connaissance de l’état structural de la couche labourable pour prendre cette décision. Pour cela un test bèche ou l’utilisation d’un pénétromètre donneront l’information nécessaire à la prise de décision.
Le couvert est alors détruit soit par le gel ou bien « mulché » juste avant le semis par un passage de rouleau ou de herse rotative. Les résidus en surface limitent les risques d’érosion et ne doivent constituer un obstacle au bon fonctionnement du semoir.
Absence de travail du sol
Un semoir de semis direct à dents ou disques est bien adapté, sous condition de bien positionner la graine à la profondeur choisie.
L‘utilisation du strip-till est également envisageable. Le fractionnement de la ligne de semis est très favorable à la croissance du pivot et des racines. Il est souhaitable d’être attentif au positionnement de la graine qui doit être assez profond (au moins 5 centimètres).
Il convient d’être très attentif à l’état hydrique de surface et de n’intervenir qu’en situation bien ressuyée.
Semis de féverole d’hiver
Le semis de féveroles d’hiver ne doit être ni trop précoce, ni trop tardif. Il faut donc respecter les périodes conseillées.
Une levée précoce peut sensibiliser les jeunes plantules au gel en cas de températures négatives précoces. La féverole doit être levée bien avant les gels hivernaux. Pour limiter ces risques, un semis plus profond (6 à 8 centimètres de profondeur) est préférable.
L’implantation de féverole d’hiver est conseillée dans la partie ouest, du nord au sud et océanique du pays. Compte tenu des risques de fortes gelées dans les régions plus à l’est, il faut privilégier une variété de féverole d’hiver résistante au froid.
Les dates de semis de la féverole d’hiver vont donc se situer dans le mois de novembre selon la situation géographique, cette date pouvant être repoussée jusqu’à mi-décembre dans les régions sud.
Un peuplement à la levée de 20 à 25 plantes par mètre carré est suffisant en semis à faible écartement (15 plantes en semis à fort écartement).
Pour cela il est nécessaire de semer 25 à 30 graines par mètre carré.
Le semis se fait à vitesse assez réduite, 7 à 8 kilomètres par heure pour assurer le bon positionnement de la graine.
Date de semis optimale de la féverole d'hiver bio
Préparation du sol pour la féverole d’hiver
L’enracinement des légumineuses est très sensible aux accidents de structure du sol.
Travail du sol
Pour que les nodosités puissent se développer rapidement et en nombre suffisant, le sol doit être aéré et non compacté dès les premiers centimètres et plus profondément.
Il convient donc de travailler le sol en profondeur pour le fragmenter et éviter les ruptures de porosité qui limitent l’aération, ralentissent la progression verticale des racines ainsi que la circulation de l’eau.
Un travail avec un outil à dents de 10 à 15 centimètres de profondeur selon le type de sol est conseillé. Le lit de semence n’a pas besoin d’être très fin. Le sol doit être bien ressuyé au moment du semis, il est donc préférable de décaler la date de semis pour intervenir au moment le plus opportun. En cas d’application de produit de désherbage de pré-levée, le lit de semence ne doit pas être trop motteux pour éviter de nuire à l’efficacité du produit.
Dans les situations très bien structurées, l’absence de travail est envisageable. Toutefois, il est conseillé de prendre connaissance de l’état structural de la couche labourable pour prendre cette décision. Pour cela, un test bèche ou l’utilisation d’un pénétromètre donneront l’information nécessaire à la prise de décision.
Absence de travail du sol
Un semoir de semis direct à dents ou disques est bien adapté, sous condition de bien positionner la graine à la profondeur choisie.
L‘utilisation du strip-till est également envisageable. Le fractionnement de la ligne de semis est très favorable à la croissance du pivot et des racines. Il est souhaitable d’être attentif au positionnement de la graine qui doit être assez profond (au moins 5 centimètres).
Il convient d’être très attentif à l’état hydrique de surface et de n’intervenir qu’en situation bien ressuyée.
La féverole n’a pas besoin d’engrais azoté
Sur féverole, aucun apport d’azote n’est nécessaire
La nutrition azotée repose sur deux voies d’acquisition complémentaires : la fixation symbiotique de l'azote de l'air grâce aux nodosités et l’assimilation de l'azote minéral du sol par les racines.
La féverole fixe l’azote de l’air grâce à une symbiose avec des bactéries du genre Rhizobium qui forment donc les nodosités. Ces bactéries sont présentes naturellement dans le sol. Il est donc inutile d’inoculer les graines.
Des exigences modérées en phosphore et potasse
La féverole est moyennement exigeante en phosphore et en potasse. La dose d’engrais à apporter doit être raisonnée en fonction des exportations, de la teneur du sol en phosphore et en potasse, et du nombre d’années sans apport.
Pour un rendement en féverole de 50 q/ha et dans le cas d’un sol bien pourvu, compenser les exportations : apporter 60 kg/ha de P2O5 et 70 kg/ha de K2O.
Fertilisation phospho-potassique (pour un rendement de 50 q/ha)
| P2O5 | Sol pauvre | Sol bien pourvu | Sol très bien pourvu |
| si apport au cours des 2 dernières années | 100 | 60 | 0 |
| si apport plus ancien | 120 | 90 | 30 |
| K2O | Sol pauvre | Sol bien pourvu | Sol très bien pourvu |
| si apport au cours des 2 dernières années | 120 | 70 | 0 |
| si apport plus ancien | 140 | 90 | 50 |
En cas d'exportation des pailles de céréales avant la culture, ajouter à ces chiffres 30 à 40 u de K2O, seulement en sols pauvres.
Testez vos connaissances sur la gestion des adventices en colza et le semis direct !
Tous les vrais/faux sur la gestion des adventices en colza et semis direct :
Question 3 : Il est conseillé de semer lentement (moins de 6 km/h) pour gérer les adventices.
Question 4 : Pour la gestion des graminées, le semis direct est intéressant tant en interculture courte qu'en interculture longue.
Question 5 : Pour réussir son semis direct, il n'est pas nécessaire d'avoir un sol bien structuré.
Question 6 : Pour réussir son semis direct, un semoir à disques équipé de chasse-débris est indispensable.
Question 7 : Le semis direct est un élément indispensable à la technique du colza associé dans ces situations très infestées.
Question 8 : En semis direct, il faut semer tard.
Question 10 : Le semis direct est à éviter dans les situations à problèmes de limaces ou rongeurs.