Tournesol

Calcul de la marge économique du tournesol

 

L’outil de calcul de marge de tournesol est destiné à vous aider à estimer la marge brute annuelle en €/ha de votre culture de tournesol. Ce calcul peut vous aider à identifier des marges de progrès dans la conduite afin d’améliorer la marge de cette culture. Cet outil n’intègre pas les effets de précédent et à l’échelle de la rotation qui peuvent survenir lorsque vous introduisez du tournesol dans une succession culturale (qualité de précédent, meilleur équilibre entre les cultures d’été et de printemps et les cultures d’hiver permettant une meilleure gestion du désherbage).

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Le sclérotinia sur capitule a fait son retour dans plusieurs régions

Si les conditions climatiques estivales chaudes et sèches de ces dernières années ont permis de protéger la culture de tournesol des attaques de sclérotinia sur capitule, cette maladie a fait son retour en 2021 dans plusieurs régions. Explications…. 

 

Un inoculum capable de se conserver jusqu’à 10 ans dans le sol 

Le sclérotinia est un champignon qui, comme son nom l’indique, se conserve sous forme de sclérotes. Ces sclérotes se forment en fin de cycle, dans les tissus infectés : les filaments mycéliens du champignon s’agglomèrent et se mélanisent, formant des petites « boules » noires plutôt dodues, voire une grille entourant les graines sur les capitules. Ces sclérotes, capables de survivre 5 à 10 ans dans le sol, sont à l’origine des contaminations sur les cultures sensibles à la maladie.

 

Des conditions climatiques favorables à la production d’ascospores et à la réussite des infections

Enfouis dans l’horizon superficiel du sol (2-3 cm maximum), les sclérotes sont capables de produire, à partir d’avril, jusqu’à quatre vagues d’apothécies lorsque les conditions climatiques sont favorables : sol bien humide pendant une longue période, températures de 10 à 20°C. Ces apothécies ressemblent à de toutes petites girolles. Assez difficiles à repérer, elles larguent les ascospores contaminantes à chaque brusque variation de l’humidité relative de l’air. Les projections d’ascospores ne sont interrompues que lorsque les apothécies sont recouvertes d’eau, ou par temps très sec (humidité relative de l’air inférieure à 50%). Leur capacité de survie (qui peut être de plus de 30 jours), leur quantité et leur capacité à résister à des conditions de faible hygrométrie font qu’elles peuvent être présentes dans les champs durant toute la période de réceptivité du tournesol.  

Sur capitule, l’installation du sclérotinia est très fortement conditionnée à la pluviométrie au moment de la floraison. En effet, la contamination ne se fait que sur la face fleurie du capitule, et exige la présence d’eau libre sur les fleurons pendant 39 à 42 heures consécutives, dans une fenêtre de temps allant du début de la floraison (stade F1) à 200 degrés.jours plus tard (en base 5°C pour le champignon). De plus, des températures de 20 à 24°C sont favorables au développement du champignon dans les tissus. 

Cette année, en plusieurs régions, les pluies du mois de mai ont favorisé la production d’apothécies, puis les alternances régulières pluies-temps sec sur juin et juillet, concomitantes à une température moyenne favorable très rarement au-dessus de 25°C, ont permis la production d’un inoculum probablement significatif. La période de floraison a toujours été pluvieuse et, même si les jours de pluie ont parfois été rares, les quelques grosses journées pluvieuses à 30-40 mm ont été suffisantes pour permettre la création de conditions favorables aux contaminations des fleurons : les températures moyennes, souvent entre 20 et 25°C, ont à la fois limité l’évaporation de l’eau et permis au mycélium de se développer à l’intérieur des tissus.

 

Un retour des pluies en septembre qui a permis aux symptômes de se développer 

Lorsque le champignon s’est installé dans les tissus, il ne développe pas tout de suite des symptômes visibles. Ceux-ci apparaissent d’autant plus rapidement que la variété est sensible, mais la période dite de latence, entre l’infection et l’apparition de la pourriture, peut aller de 2 à 8 semaines selon les conditions climatiques. Seules des conditions climatiques très chaudes et très sèches (ex. 1976) peuvent bloquer la progression de la pourriture. Cette année, le retour des pluies observé au mois de septembre après un mois d’août sec mais sans excès de température ont été particulièrement favorables au développement des symptômes.

Panorama des conditions météorologiques de l’année 2021 dans cinq régions

 

Plateforme d’essais en Charente-Maritime : 34 mm de pluie le 24 juillet : déterminants pour l’infection.

En Sud Aquitaine, deux vagues de floraison en parcelles agriculteurs, soumises toutes deux à des épisodes pluvieux suffisants pour la réussite des infections.

Plateforme expérimentale en Lorraine : des conditions très favorables à la réussite des infections à partir des 43 mm de pluie du 14 juillet. 

En Bourgogne – Franche-Comté, une floraison étalée sur 15 jours en parcelles agriculteurs, dont le début a coïncidé avec un important épisode pluvieux puis des températures de 20-25°C très appréciées par le champignon.

En région Centre, les cumuls de pluies n’ont pas été toujours insuffisants pour les contaminations et une expression importante des symptômes avant la récolte.

 

A l’inverse, le Centre, peu touché …

Les dégâts liés au sclérotinia sur capitule ont été plutôt rares en région Centre. Les cumuls de pluies par décade sur la période de floraison ont été très variables selon les secteurs et pas toujours suffisants pour permettre la réussite des contaminations, malgré un ressenti plutôt pluvieux. Après le mois d’août sec, septembre a lui aussi connu une pluviométrie irrégulière selon les secteurs. On se trouve donc bien loin des parcelles touchées à 100% d’il y a 15 ans… Au-delà de ces conditions météorologiques, une faible pression d’inoculum liée aux rares attaques de sclérotinia sur les autres cultures sensibles depuis une bonne dizaine d’années et une évolution du comportement des variétés face à cette maladie ont probablement contribué à limiter les dégâts.

 

 

Les apothécies de Sclerotinia sclerotiorum mesurent 4 à 10 mm de diamètre ; chaque sclérote peut en produire plusieurs (crédits L. Jung). Une pourriture beige clair, humide et sentant bon le champignon se développe au dos du capitule (crédits E. Mestries). En conditions humides, le mycélium s’agglomère sur la face fleurie du capitule pour former une grille de sclérotes autour des graines (crédits E. Mestries). Les grilles de sclérotes tombent au sol en fin de cycle et enrichissent le réservoir d’inoculum pour les prochaines cultures sensibles (crédits D. Lebourgeois).

 

 

Un comportement variétal qui progresse malgré la complexité de la résistance du tournesol

Bien que cette forme d’attaque soit la plus nuisible sur tournesol, les niveaux d’attaque observés cette année ont globalement peu impacté la production. Associée à un réservoir d’inoculum faible suite à plusieurs années sans dégâts, la gamme des variétés cultivées a probablement sa part dans cette faible pression. En effet, même si la résistance du tournesol face à cette maladie est très complexe car contrôlée par de nombreux gènes (on parle de résistance quantitative), le progrès génétique est bien réel dans les variétés proposées aux producteurs : en 30 ans, les variétés sensibles ont quasiment disparu de l’offre variétale, alors que la part des variétés peu sensibles représente près de la moitié de l’offre sur les 20 dernières années.

 

Un stock d’inoculum qui se reconstitue et appelle à la vigilance pour les prochaines campagnes de cultures sensibles

Le sclérotinia dispose malheureusement d’une large gamme de cultures-hôtes parmi les oléoprotéagineux : le soja, le colza, les légumineuses, le tournesol, le lin, … ; d’autres espèces sont également concernées telles mais le melon, les haricots, la luzerne, etc… Chaque attaque est pour lui l’occasion de reconstituer un stock de sclérotes dans les résidus de culture infectés et d’enrichir le sol en inoculum. Dans la littérature, on trouve une estimation de la capacité de production de sclérotes par pied de tournesol infecté, se situant entre 50 à 100 ; pour un taux d’attaque moyen de 5%, le nombre potentiel moyen de sclérotes s’élèverait ainsi à 225 000 par hectare (pour un peuplement de 60 000 pieds/ha), soit 2 par m². Largement suffisant lorsque l’on sait qu’un sclérote peut produire plusieurs apothécies et qu’une seule apothécie est capable de larguer 200 millions d’ascospores à elle toute seule !

 

Des moyens de lutte avant tout préventifs

Les mesures de lutte à mettre en œuvre contre le sclérotinia reposent sur deux piliers : la lutte génétique, associée à de bonnes pratiques agronomiques qui peuvent réduire considérablement les périodes à risque pour la culture (moindre humidité dans le sol et sur les plantes, réduction du temps accordé au champignon pour se développer).
Pour le tournesol, optez pour :

  • le choix d’une variété à bon comportement (peu sensible) au sclérotinia et de précocité adaptée à votre région afin de maximiser les chances de récolter début septembre avant le retour des pluies, et donc de laisser le moins de temps possible au champignon d’envahir les capitules et de produire des sclérotes ;
  • un itinéraire technique à moindre risque, avec :
    • une date de semis raisonnée pour une récolte précoce, 
    • une densité de peuplement normale (pas au-delà de 60000 pieds/ha) et une fertilisation azotée ajustée pour limiter l’exubérance du couvert et réduire le risque d’infection,
    • l’arrêt de l’irrigation en floraison si le temps est humide,
    • et l’utilisation d’un produit de biocontrôle dans la rotation pour détruire les sclérotes et assurer une lutte sur le long terme : Contans ® WG.

Détruire les sclérotes avec LALSTOP CONTANS® WG

LALSTOP CONTANS® WG est produit de biocontrôle, basé sur un champignon parasite, Coniothyrium minitans. Ce champignon a pour particularité de détruire les sclérotes de sclérotinia en quelques semaines et contribue ainsi à limiter les attaques sur toute future culture sensible au sclérotinia.

LALSTOP CONTANS® WG est biocompatible avec certaines spécialités phytosanitaires. Ne pas mélanger LALSTOP CONTANS® WG avec les engrais liquides. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société LALLEMAND SAS – 4 Route de Beaupuy – 31180 Castelmaurou. Tél : 05 34 27 67 80.

Appliquer le produit de biocontrôle (2 kg/ha) après récolte sur les résidus contaminés pour détruire les sclérotes nouvellement formés.

Renouveler les applications (1 kg/ha) dans la rotation : doté d’une efficacité moyenne d’environ 50%, l’utilisation de C. minitans est à inscrire dans la durée car l’expérience montre que tous les sclérotes ne sont pas détruits à 100 % après une seule application et que l’efficacité tend à augmenter par des applications répétées sur la culture sensible et mieux encore sur l’ensemble des cultures sensibles de la rotation.

 

 

 

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Verticillium du tournesol : nuisibilité de la maladie

Le verticillium est un champignon du sol, à l’origine de symptômes de dessèchement/flétrissement sur de nombreuses cultures. Il attaque le tournesol par son système racinaire et la colonisation du système vasculaire des plantes est à l’origine des symptômes observés : plages de nécrose entourées d’un halo jaune entre les nervures, commençant sur les feuilles du bas, pouvant conduire au dessèchement complet de celle-ci lorsque tous les étages foliaires sont touchés. Cette maladie entraine également des symptômes sur tige. En fin de cycle, la tige est molle, cela est dût à la rétractation de la moelle qui se retrouve couverte de microsclérotes (structure de conservation du champignon). Ces microsclérotes peuvent survivre plus de 10 ans dans le sol

Observé régulièrement et de manière de plus en plus fréquente et grave depuis les années 2010 dans le Sud-Ouest, il s’est peu à peu aussi révélé en régions Poitou-Charentes et Centre (carte de la situation en 2024), probablement à la faveur de l’utilisation de variétés sensibles. Ce développement significatif est à l’origine de pertes de rendement importantes, mais aussi d’un maintien de l’inoculum sur le long terme dans les parcelles touchées. 

 

 

 

La nuisibilité de la maladie, étudiée en Argentine où cette maladie est endémique, s’explique par l’importance des symptômes sur feuilles : les nécroses accélèrent la sénescence des feuilles par la diminution de la photosynthèse et de l’interception du rayonnement ; la durée de fonctionnement de la surface foliaire des plantes est donc réduite, affectant le remplissage des grains après la floraison.

Les facteurs favorables à son développement sont surtout climatiques. Une température du sol comprise entre 21 et 27°C ainsi que la présence d’humidité, favorisent la maladie. De plus, une bonne alimentation en eau de la plante favoriserait la progression de la maladie dans les vaisseaux et augmenterait donc la sévérité des symptômes.

En France, une étude menée par Terres Inovia, le GEVES et six semenciers sur une gamme de onze variétés représentant une large gamme de comportement face à la maladie (de S à TPS) a permis d’évaluer la nuisibilité de la maladie. Celle-ci est liée à la présence de symptômes sur la quasi-totalité des feuilles de la plante. Pour chaque tranche de 10% de plantes très atteintes dans une parcelle, les pertes sont évaluées à 2 q/ha et 0,3 point de teneur en huile. 

Ainsi, dans une parcelle présentant 30% de pieds avec des symptômes sur feuilles montant presque en haut (maximum 5 dernières feuilles saines), la perte atteint 6 q/ha et presque 1 point de teneur en huile. 

Cette étude a également permis de montrer que cette nuisibilité apparaît identique quel que soit le comportement de la variété (S, MS, PS, TPS).

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Biostimulants en enrobage de semences sur tournesol : quels bénéfices en attendre ?

 

Le tournesol est une culture dont la phase de début de cycle est particulièrement sensible car sa levée est soumise aux conditions de semis (sol réchauffé et frais, levée irrégulière) mais également aux attaques de différents ravageurs (lièvres, limaces, oiseaux…). Dans ce contexte, un tournesol avec une bonne vigueur au démarrage et semé dans de bonnes conditions, passera d’autant plus vite les stades sensibles (levée --> B4) et les dégâts de ces ravageurs seront limités. Ainsi Terres Inovia vous propose un retour sur les biostimulants testés sur leurs essais et leur intérêt sur les critères de productivité et de vigueur à la levée.

 

Fonctionnement des biostimulants

Il arrive que, malgré toutes les précautions prises, le début de cycle du tournesol soit impacté. Dans ces situations, l’utilisation de produits permettant de booster la plante au démarrage peut l’aider à surmonter cette phase critique : c’est le cas notamment des biostimulants. Pour rappel, un biostimulant est un produit qui stimule le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’il contient. Cette stimulation vise précisément un ou plusieurs processus :

  • L’amélioration de la disponibilité des éléments nutritifs dans le sol et/ou leur absorption et leur utilisation par la plante, 
  • ou encore une meilleure tolérance aux différents stress abiotiques.

Ces biostimulants peuvent être utilisés sur une végétation déjà développée avec des produits appliqués en foliaire en tout début de cycle (cotylédons à B2) ou avec des produits appliqués directement sur la semence. L’avantage de ce mode d’application est que le biostimulant peut agir dès la germination, pour stimuler la croissance racinaire et/ou agir sur la mise à disposition des éléments nutritifs au contact de la rhizosphère.

 

Zoom sur les expérimentations menées en enrobage de semences

Afin de valider l’intérêt de ce type de produits en enrobage de semences, Terres Inovia a conduit depuis 2019 plusieurs expérimentations. Ces dernières visent à évaluer l’intérêt de ces produits (i) sur la dynamique de croissance du tournesol en début de cycle et (ii) sur les performances finales du tournesol (rendement et qualité). Huit essais ont ainsi été conduits ces dernières années en Charentes Maritimes, Côte d’Or, Haute-Garonne et dans l’Indre.

2 biostimulants testés :

  • Starcover : combinant la bactérie Bacillus amyloliquefaciens IT45t et un extrait de plante.
  • Fortify : enrobage à base de phosphore, potassium, magnésium et zinc.

Les deux biostimulants revendiquent un effet sur la stimulation de la croissance racinaire, permettant une levée plus rapide et homogène, ainsi qu’une croissance aérienne renforcée.

Chacun de ces produits a été proposé dans les essais en association avec une variété particulière, sous forme d’une combinaison « variété – biostimulant ». En conséquence, l’effet de chaque produit a été testé face à une graine sans biostimulant de la même variété et issu du même lot de semences. Les résultats de chaque produit sont ainsi comparés dans le reste du document à un témoin spécifique noté « Témoin_Fortify » et « Témoin_Starcover ».

 

Aucun effet significatif observé sur la phase démarrage

Sur les trois années d’expérimentation, aucun effet significatif des biostimulants n’a été noté sur les dates de levées, peuplement à la levée et notes de vigueur sur les différents essais, quel que soit les conditions de levée. L’analyse en regroupement d’essais met en évidence des tendances mais sans impact réel car les différences observées sont minimes. Les conditions de températures du sol à l’implantation, la qualité de la semence et le cumul de degrés jours, restent les points cruciaux pour favoriser la vigueur.

Sur 2020, un suivi de l’évolution de la couverture du sol par le tournesol a été réalisé via des prises de vues par drones à différents stades (B2 puis B4). On observe que la couverture du sol (exprimé en % de couverture/plant) reste faible aux stades B2 et B4, même si un écart est constaté entre ces deux stades (pas plus de 1 à 2% de couverture). Cet écart est plus lié à la variété testée qu’au couple d’une même variété avec ou sans biostimulant.

 

Figure 1 - Evolution du % de couverture du tournesol estimé par plant entre les stades B2 et B4 – 
essai mené dans l'Indre en 2020

 

Aucun effet significatif observé sur le rendement

Les écarts de rendements observés sont contenus et non significatifs. De fortes différences existent entre les sites en positif (gain) ou négatif (perte). Le Starcover ne permet pas de gain en moyenne, toutefois il permet un gain sur la majorité des essais. Enfin, le Fortify conduit en tendance à une légère perte de rendement sur la quasi-totalité des essais.

  Gain moyen (en % du témoin) Nb d’essais ou le gain > 0% Gain maxi
Fortify -4% 01 juin 5%
Starcover 1% 05 août 4%

Gain moyen et maxi obtenus par les biostimulants

 

Des gains de rendement à relativiser face au choix variétal

Comme chaque biostimulant était associé à une variété différente, ces essais permettent d’apprécier le poids de l’effet des biostimulants relatif à celui des variétés choisies. Le tableau suivant montre les écarts de rendements (mini-maxi) obtenus en jouant sur le levier variétal d’une part et les biostimulants d’autres parts. Comparativement aux gains octroyés par les biostimulants, le gain obtenu par le « bon » choix variétal apparaît être largement supérieur. Dans la réussite du tournesol, le choix variétal (ré)apparaît comme étant la priorité.

  Dpt 17 (2020) Dpt 31 (2020) Dpt 36 (2020) Dpt 17 (2020) Dpt 17 (2021) Dpt 31 (2021) Dpt 36 (2021)
Gain de rendement maximal octroyé par le choix variétal 0.68 1.60 3.39 3.82 4.92 8.19 8.63
Gain de rendement maximal obtenu avec l’usage d’un des biostimulants 0.9 1.7 3.2 0.7 1.0 1.9 2.0

 

 

Les effets observés sur la qualité des graines

Aucun effet significatif n’a été observé ni même en tendance.

Le marché des biostimulants étant aujourd’hui en plein essor, de nombreuses innovations sont disponibles. Parmi les modalités de biostimulants en enrobage de semence testées en 2020 et 2021, nous n’avons pas mis en évidence un intérêt quant à l’usage de ce type de solution dans nos essais. Terres Inovia reste mobilisé autour de cette thématique pour affiner les références techniques.  

Préparation de campagne Implantation Implantation Tournesol Tournesol Tournesol Cécile Le Gall (c.legall@terresinovia.fr), Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)

Outil tournesol : date de récolte

Outil tournesol : densité de semis