Le progrès génétique en pois de printemps
Depuis les années 2000, le progrès génétique en pois de printemps a principalement porté sur l’amélioration de la hauteur de tige à la récolte en plus du rendement.
Les variétés de pois cultivées dans les années 1990 et au début des années 2000 étaient toutes très sensibles à la verse (Athos, Baccara, Badminton, Solara…). Elles se plaquaient au sol lors des étés pluvieux, entraînant des pertes de rendement pouvant atteindre 10 q/ha. Aujourd’hui, ces variétés ne sont plus cultivées. Kayanne (inscrite en 2008) les remplace en grande partie, avec d’autres variétés comme Astronaute, Safran ou Bagoo. On note des progrès en rendement de l’ordre de 14 q/ha de plus pour les variétés récentes et en tenue de tige (gain de 30 à 40 cm) sur la période du CTPS 2008-2019. Ces résultats confirment ceux constatés dans un réseau de 13 essais implantés en 2013 par ARVALIS – Institut du végétal : Kayanne apportait en moyenne un gain de 11 q/ha et de 30 cm à la récolte par rapport à Solara (inscrite en 1987).
De nouveaux critères ont été développés en pois de printemps et mesurés dans le cadre du CTPS : la tolérance à Aphanomyces sur parcelles faiblement contaminées, un meilleur pouvoir couvrant, ou encore une moindre décoloration chez les variétés de pois à grains verts destinées à la casserie.
Note de préservation du rendement vis-à-vis d'Aphanomyces
- 1 : nulle à très faible : Astronaute, Safran, Kayanne (et les autres variétés de pois de printemps sauf 3)
- 2 : très faible
- 3 : faible : Poseidon, Kagnotte, 3007604 (Karacter)
- 4 : faible à moyenne
- 5 : moyenne
- 6 : moyenne à bonne
- 7 : bonne
- 8 : bonne à très bonne
- 9 : très bonne
Afin d’améliorer le choix variétal et de promouvoir le progrès génétique, Terres Inovia, en collaboration avec le GEVES, développe de nouveaux critères et outils. Depuis l’automne 2019, toutes les informations sur les variétés de pois d’hiver et de printemps sont disponibles grâce à l’outil MyVar. Il est désormais possible de comparer les résultats des variétés sur un département donné sur un grand nombre de critères et d’accéder aux rendements pluriannuels de pré et post-inscription.
Le progrès génétique en pois d'hiver
En pois d’hiver comme de printemps, malgré des surfaces fluctuantes, la sélection est restée dynamique et l’on assiste à une augmentation continue du nombre de variétés inscrites pour les deux types de pois.
Ces nouvelles variétés amènent un progrès notable sur le rendement mais aussi sur d’autres caractères comme la hauteur à la récolte, la taille des graines et la teneur en protéines. La culture bénéficie donc aujourd’hui de perspectives intéressantes grâce à ce progrès génétique.
Rendement
Le progrès génétique réalisé en pois d’hiver sur le rendement a pu être évalué à partir des données du CTPS à l’inscription des variétés, de 2004 à 2021, en comparant toutes les variétés récentes par rapport à une variété ancienne, Isard, inscrite depuis plus de 15 ans. L’analyse fait apparaître une amélioration de près de 20 à 25% de rendement/an sur cette période (soit +10 q/ha en 15 ans). Les quatre dernières variétés, inscrites en 2021, se sont distinguées avec un rendement particulièrement élevé, supérieur ou équivalent à celui de la variété Furious, actuellement la plus cultivée en France. Elles ont confirmé ces bonnes performances en 2022 dans le réseau de post-inscription géré par Terres Inovia.
Hauteur à la récolte
La hauteur à la récolte des variétés de pois d’hiver a également été nettement améliorée et tend à se rapprocher de celle des pois de printemps. Isard reste la variété la plus sensible à la verse : elle dépassait rarement 30 à 35 cm à la récolte. Un gain de plus de 30 cm en hauteur a été obtenu depuis plus de 15 ans avec les variétés récemment inscrites, qui dépassent 60 cm de hauteur pour certaines en fin de cycle. La verse et les maladies aérienne comme l’ascochytose ont ainsi été réduites grâce une meilleure tenue de tige des variétés. La récolte de la culture s’en trouve également facilitée.
Résistance au froid
La résistance au froid des variétés est variable. Celle-ci est élevée pour des inscriptions comme Myster, Balltrap et Fresnel, proche de celle d’Isard, qui peut résister jusqu’à -18 °C en condition d’endurcissement maximal (températures négatives qui descendent progressivement). Parmi les variétés récentes, Casini, Paddle et Furtif possèdent une résistance au froid équivalente voire supérieure. Ces variétés sont à recommander dans les secteurs les plus froids de l’Est de la France. En revanche, Enduro, Aviron et Curling ne semblent pouvoir résister qu’à ‑13°C en condition d’endurcissement maximal. Lapony, Furious et Flokon mais aussi Uppercut et Feroe ont un niveau de résistance intermédiaire, supérieur à celui de Faste, Frosen et Escrime. Toutes ces variétés sont plus adaptées à la région Centre et à l’Ouest de la France.
Bactériose
Concernant les maladies, des différences variétales de comportement en présence de bactériose ont été identifiées en 2021 dans le réseau d’évaluation de post inscription de Terres Inovia sur 10 variétés dans quelques sites où des notations ont pu être réalisées. La tolérance à la bactériose semble être liée à la résistance au gel mais il est encore trop tôt pour établir un classement des variétés. Il vaut mieux éviter celles qui sont notées très sensibles. Des notations effectuées en 2023 pourraient venir conforter les différences variétales déjà observées.
Teneur en protéines et PMG
La teneur en protéines et le PMG, même s’ils sont variables entre variétés, ont globalement progressé depuis 15 ans. Parmi les dernières inscriptions, la teneur en protéines a souvent égalé ou dépassé le seuil de 22 % en pois d’hiver, avec des pointes à 22.2 % avec Uppercut et à 22.6 % avec Faquir.
Enfin, la plupart des variétés récentes présentent un PMG plus élevé, proche ou supérieur à 200 g, que les variétés plus anciennes (170-180 g). Seules quelques exceptions (Uppercut ou Paddle) ont des graines de plus petite taille.
L’investissement au coeur du Plan Protéines
Choisir sa variété de pois de printemps
En pois de printemps, le choix variétal vise à de combiner rendement élevé et bonne tenue de tige. Des variétés à graines jaunes, à PMG et teneur en protéines élevés intéressent les fabricants d’ingrédients agro-alimentaires. Des variétés de pois à graines vertes existent aussi pour le marché de la casserie.
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Gousses de pois de printemps
Le rendement
En 2018, dans le nord de la France, les semis ont été tardifs en avril. Des conditions sèches, accompagnées de températures élevées à partir de fin mai lors de la floraison, ont limité les rendements. Ces derniers sont en moyenne proches de 40 q/ha. Dans le Sud, des excès d’eau au printemps ont aussi conduit à des rendements moyens à faibles.
En variétés à graines jaunes, Karpate sort en tête, à la fois en 2018 mais aussi au niveau pluriannuel sur trois ans. Elle a présenté un rendement relativement régulier durant ces trois années pourtant contrastées (2017 et 2018 étaient chaudes et sèches, et 2016 humide) comme sur l’ensemble des regroupements régionaux. Elle surpasse Kayanne, qui était jusque-là la référence, et apporte donc un réel progrès en rendement. Autre variété intéressante à suivre : Bagoo. Plutôt en tête en 2017, Bagoo se retrouve encore bien classée partout en 2018, hormis dans le sud de la France. Elle ressort nettement dans le regroupement Hauts de France-Normandie. Parmi les variétés testées depuis quatre ans et toujours bien classées jusque-là, Astronaute, Safran, Volt et Mowgli déçoivent cette année. Mythic est en retrait pour la quatrième année consécutive sauf dans le Sud, où elle s’est bien comportée, ainsi qu’Astronaute. La variété Trendy, présente sur trois ans, a présenté de meilleures performances cette année alors qu’elle était mal classée les années précédentes. Inversement, LG Auris décroche fortement en 2018 comme en 2017, loin des résultats obtenus en 2016. Ces deux variétés sont donc plutôt instables. De même, la variété Altarus, testée deux ans, ne confirme pas ses performances de 2017. Enfin, pour sa première année d’évaluation, la variété Kassiopée s’est plutôt bien comportée, contrairement aux deux autres nouveautés - Spot et, surtout, Hacker – qui décrochent et se retrouvent en fin de classement.
En graines vertes, les variétés Karioka et Blueman ont obtenu pour la deuxième année consécutive des résultats supérieurs à ceux de Kayanne. Daytona, qui avait donné des rendements particulièrement faibles en 2017, se retrouve très bien classée en 2018. À l’inverse, Kingfisher, Crackerjack, LG Stallion et, surtout, Bluetooth déçoivent cette année et sont loin des performances élevées des années précédentes. Ces cinq variétés se révèlent donc assez instables. Sur trois ans, la variété Poseïdon ne dépasse pas la moyenne. Vertige se rapproche de la moyenne en 2018 mais est en-dessous du rendement moyen obtenu en 2015. Enfin, Peps, évaluée pour la première fois dans le réseau, se situe en-deçà de la moyenne et doit être évaluée une seconde année.
Pois de printemps au stade 3 feuilles
La hauteur à la récolte
La hauteur à la récolte est un critère important dans le choix de la variété. Les types hauts sécurisent la récolte en la facilitant lorsque les conditions sont difficiles (sol humide ou cailloux en surface). Parmi les variétés testées, Hacker a une hauteur à la récolte proche de celle de Kayanne, avec environ 50 cm. Pour les variétés présentes depuis deux ans, Bagoo, présente environ 15 cm de plus que Kayanne. Pour Volt, présente sur trois ans, sa hauteur à la récolte dépasse de 10 cm celle de Kayanne. Enfin, pour les variétés plus anciennes Astronaute, Mythic ou Safran, les écarts avec Kayanne sont assez faibles.
Le PMG
Les variétés à plus petites graines sont Kassiopée, Bagoo et LG Auris dont les PMG sont inférieurs à 230 g. Les autres variétés ont un PMG supérieur à celui de Kayanne (234 g). Karpate et Hacker présentent un PMG égal ou supérieur à 250 g. Enfin, les PMG les plus élevés ont été observés pour Spot, Safran, Mowgli et Altarus (environ 260 g).
La teneur en protéines
Parmi les nouveautés testées en 2018, Hacker et Kassiopée présentent des teneurs en protéines supérieures à celle de Kayanne de près d’un point. Spot apporte 0,5 point de protéines en plus par rapport à Kayanne. Pour les variétés testées depuis 2 ans, Altarus se distingue avec une teneur en protéines très élevée. Karpate et LG Auris, sont du niveau de Kayanne. En revanche, Astronaute et surtout Mythic amènent un plus en protéines par rapport à Kayanne (+0.8 à 1 % MS).
Les progrès génétiques en pois de printemps
- Depuis les années 2000, le progrès génétique en pois de printemps a principalement porté sur le rendement et l’amélioration de la hauteur de tige à la récolte.
- Les variétés de pois cultivées dans les années 1990 et au début des années 2000 étaient toutes très sensibles à la verse (Athos, Baccara, Badminton, Solara…). Elles se plaquaient au sol lors des étés pluvieux, entraînant des pertes de rendement pouvant atteindre 10 q/ha.
- Aujourd’hui, ces variétés ne sont plus cultivées. Kayanne (inscrite en 2008) les remplace en grande partie, avec d’autres variétés comme Mythic ou Astronaute. Des progrès en rendement et en tenue de tige ont ainsi été constatés dans un réseau de 13 essais implantés en 2013 par ARVALIS – Institut du végétal : Kayanne apportait en moyenne un gain de 11 q/ha et de 30 cm à la récolte par rapport à Solara (inscrite en 1987).
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Choisir sa variété pour le pois d’hiver
Les nouvelles variétés de pois d’hiver, inscrites depuis 5-6 ans, apportent un net progrès en rendement et en tenue de tige, mais aussi pour la teneur en protéines. Elles présentent par ailleurs des PMG plus élevés. En revanche, leur résistance au gel est variable.
Récolte de pois d’hiver
Le rendement
La campagne 2019-2020 s’est caractérisée par un climat extrême et capricieux, peu favorable aux protéagineux. Les semis d’hiver se sont étalés de novembre 2019 à janvier 2020, au gré des pluies, et souvent dans des conditions de ressuyage limites. Les pois d’hiver ont par la suite fleuri courant avril, dans des conditions devenues sèches, avec des amplitudes thermiques importantes. Les conditions séchantes ont perduré pendant une bonne partie du printemps, ce qui a pu être pénalisant en sols superficiels. Malgré les conditions très humides de l’hiver, et les gelées de fin avril, les maladies ont été finalement peu présentes. En revanche, les fortes pressions sitones et pucerons, vecteurs de viroses, subies de mars à mai ont pu avoir un impact. Ainsi, ravageurs et facteurs climatiques ont affecté fortement les composantes de rendement, expliquant en grande partie les résultats moindres de cette campagne 2019-2020.
Dans ce contexte difficile, FURIOUS et FROSEN ont présenté les performances de rendement les plus élevées, confirmant ainsi les résultats observés depuis 4-5 ans. Ce sont donc des valeurs sûres. Leur PMG moyen reste plus élevé que la moyenne et leur teneur moyenne en protéines est plus faible que celle des autres variétés.
FLOKON et AVIRON conservent également des rendements régulièrement au dessus de la moyenne depuis 5-6 ans et sont donc aussi sécurisantes. FLOKON a des graines jaunes à PMG élevé alors qu’AVIRON possède des petites graines vertes. Leur richesse en protéines est moyenne.
FASTE et BALLTRAP ont des indices de rendements proches de la moyenne et donc de meilleurs résultats que les deux années précédentes. Leur PMG est en dessous de la moyenne. Leur teneur en protéines est moyenne.
FRESNEL est en retrait au niveau du rendement pour la deuxième année consécutive. Son PMG reste au-dessus de la moyenne et sa teneur en protéines proche de la moyenne. Comme l’an dernier, JAGGER a aussi des performances en rendement en retrait (soit 2 années sur 3). Toutefois, JAGGER possède la teneur en protéines la plus élevée (1% de plus que la moyenne) et également le PMG le plus élevé.
Les rendements des nouveautés 2019 ESCRIME et LAPONY sont respectivement plus faibles et plus élevés que l’an dernier. Leurs performances en rendement sur 2 ans sont proches de la moyenne. Leur teneur en protéines est proche de la moyenne avec un léger plus pour LAPONY cette année. Le PMG est moyen pour ESCRIME et plus élevé pour LAPONY. ESCRIME possède la moins bonne tolérance à la verse cette année.
Enfin, la nouveauté 2020 FRIZZ obtient des rendements très décevants pour sa première année dans le réseau de post-inscription. Ses performances sont bien en dessous des rendements des années de pré-inscription (CTPS). Ses autres caractéristiques sont dans la moyenne sauf le PMG qui est plus élevé. Une deuxième année d’évaluation est donc nécessaire.
Semences de pois d’hiver
La tenue de tige
Des progrès ont été réalisés sur la tenue de tige. Frizz, Lapony et Jagger ont présenté un bon comportement par rapport à la verse. A l’inverse, Flokon était moins bien notée, de même qu’Escrime. Les autres variétés se sont assez bien comportées dans les conditions de l’année 2020.
La teneur en protéines
Jagger conforte sa place avec la meilleure teneur en protéines de l’ensemble des variétés, suivie de Lapony et, devant Aviron, , Balltrap, Faste, Frizz et Escrime. A l’inverse, Furious, Frosen, Flokon et Fresnel présentent les valeurs les plus faibles.
Pois d’hiver au stade 6 feuilles
Les PMG
Les PMG en 2020 sont supérieurs à ceux mesurés les années précédentes. Aviron, Balltrap et Faste obtiennent les plus petits PMG (180-190 g). Jagger, Furious, Frizz, Fresnel,Frosen, et Lapony présentent un PMG supérieur à 210 g Les PMG d’Escrime et Flokon sont intermédiaires, proches de 200 g.
La résistance au gel
La résistance maximale d’une variété correspond au niveau de gel qu’elle peut supporter lorsque l’endurcissement (acclimatation au froid acquise après 35 à 42 jours à des températures ≤ 0 °C) est maximal. Cette résistance maximale est évaluée par l’Inra à Chaux-des-Prés dans le Jura, où les températures minimales descendent chaque hiver progressivement en dessous de 0 °C. La résistance maximale évaluée dans ces conditions est pour Enduro de -13 °C et pour Isard, proche de -20 °C (données moyennes sur sept années de test). Parmi les variétés récentes, Lapony est du niveau de Fresnel et Balltrap, qui sont parmi les plus tolérantes et proches du niveau d’Isard. Viennent ensuite la nouvelle variété Frizz et Flokon, qui sont assez résistantes puis Faste, Frosen, FuriousEscrime et Jagger et enfin Aviron, qui sont un peu moins tolérantes.
Pois d’hiver au stade 8 feuilles
Pour en savoir plus :
voir rubrique Progrès génétique en pois d'hiver
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