1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90,91,92,93,94,95

Interview : Serge Zaka, agroclimatologue, président d’AgroClimat2050

Ce scientifique est intervenu lors de la journée technique de Concerto le 24 novembre dernier. En quoi ce projet piloté par Terres Inovia a valeur d’exemple ? Interview. 

Serge Zaka, on vous définit comme un lanceur d’alerte, comment l’expliquer ?

Je suis un scientifique. Comme je travaille sur l’avenir, toujours de façon sourcée et chiffrée, je suis qualifié de lanceur d’alerte. Mais cette dénomination pourrait aussi être appliquée à un agriculteur qui innove et qui essaie d’avertir les autres producteurs sur la nécessité de développer la fertilité du sol, d’avoir une approche paysagère, de bien choisir ses variétés, de mettre en place une agriculture de conservation des sols pour adapter l’agriculture au changement climatique. 

Pourquoi vous êtes-vous intéressé aux travaux de Concerto ? 
Je suis un scientifique de terrain et j’aime aller voir les terres agricoles. C’est bien plus impactant d’intervenir au cœur des campagnes au plus proche des problématiques des producteurs, que dans une salle parisienne de 1000 personnes. Derrière les territoires, il y a des projets tellement intéressants. 

En quoi les leviers mis en place par le projet Concerto vont dans le bon sens pour s’adapter au changement climatique ? 
En amont de cette conférence, j’ai beaucoup discuté avec les pilotes du projet de Terres Inovia sur les problématiques qu’ils travaillent: les ravageurs, les insectes auxiliaires, les paysages, les haies, les oiseaux… Ce qui est intéressant, c’est que ce projet travaille sur un écosystème. En mettant en place des solutions liées aux insectes auxiliaires et aux paysages, Concerto travaille aussi sur l’eau, l’évapotranspiration, le microclimat de la parcelle. Les solutions proposées par Concerto peuvent résoudre beaucoup de problèmes environnementaux, écosystémiques et climatiques. Ce sont des leviers qui permettent une vraie adaptation au changement climatique. 

 

Comment généraliser ces pratiques au-delà du groupe d’agriculteurs impliqué dans le projet ?
Certains agriculteurs seront davantage sensibilisés par le climat, d’autres sur l’écosystème ou le stockage du carbone… Or, les problèmes à résoudre, qu’ont les agriculteurs, chacun de leur côté, peuvent être résolus par un seul levier, qui peut solutionner plusieurs problèmes à la fois.  Par exemple, investir dans une haie joue à la fois sur l’eau, la biodiversité, la qualité du sol, les nappes phréatiques, les ravageurs. 

Ils peuvent alors servir d’exemple ? 
Oui, Concerto est un exemple de terrain sur un territoire complet. Souvent, les agriculteurs ne savent pas par où commencer. Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est de savoir qu’il est possible d’actionner ces leviers à l’échelle d’un paysage, collectivement. Il peut alors être un exemple qui peut être transposé à d’autres territoires dans lesquels il est possible de concilier la rentabilité économique et la gestion vertueuse des paysages. 

Est-ce qu’il existe une agriculture idéale ?
Non, aucune forme d’agriculture ne peut répondre à la fois à des exigences liées à l’environnement, au climat, à la main d’œuvre, aux coûts, au rendement… Il y a tellement d’éléments à prendre en compte que l’objectif est juste de trouver le meilleur compromis. 

 

Qui est Serge Zaka ?

Serge Zaka est un ingénieur agronome, docteur en agroclimatologie et chasseur d'orages franco-libanais. Après ses études, il se fait connaître en tant que lanceur d'alerte sur les impacts du changement climatique sur la production agricole. Il tente de sensibiliser aux effets du changement climatique et de lutter contre les discours climatosceptiques.

Il est l’auteur d’une thèse sur l’impact de la température sur les espèces fourragères à partir d’expérimentations en chambres de culture et de modélisations et se spécialise dans l’impact des paramètres climatiques, notamment le stress thermique et hydrique. 

Très suivi sur les réseaux sociaux (son compte X totalise plus de 100 000 abonnés), il s’est fait connaître dans les milieux agricoles et politiques en alertant de l’impact du gel sur la production agricole. 

 

 

Retrouvez Serge Zaka en vidéo

 

France entière Changement climatique : atténuation et adaptation changement climatique lanceur dalerte zaka

Renforcer la résilience des systèmes agricoles avec Concerto

Le 24 novembre dernier, Terres Inovia a organisé une journée terrain, à Mouffy (89), autour du projet Concerto, qui vise à atténuer les dégâts d’insectes sur le colza sans recours à l’insecticide. En partenariat avec Terres Inovia, le célèbre agro-climatologue Serge Zaka est intervenu pour éclairer les agriculteurs sur les impacts du changement climatique et les conforter dans la pertinence de l’approche paysagère pour renforcer la résilience des systèmes agricoles. 

 

Dans la salle culturelle de Mouffy, un petit village de l’Yonne à une trentaine de minutes d’Auxerre, plus d’une centaine d’agriculteurs, parfois venus de loin, n’auraient pas manqué la première journée technique d'une telle ampleur organisée autour de Concerto. 

Plus d'une centaine de personnes étaient réunies, ce 24 novembre, pour la première journée technique de Concerto

Ce projet, piloté par Terres Inovia et créé dans le prolongement des travaux de R2D2, vise à expérimenter des leviers innovants et une approche concertée à l’échelle territoriale pour atténuer les dégâts de ravageurs et notamment ceux de l’altise d’hiver et du charançon du bourgeon terminal du colza, sans aucun recours aux insecticides. Surtout, l’événement recevait un invité de marque : Serge Zaka, agroclimatalogue et chercheur en modélisation, souvent qualifié de lanceur d’alerte sur les impacts du changement climatique qui a proposé des stratégies concrètes pour en atténuer les effets.

Trois axes de travail actionnant chacun plusieurs leviers pour se passer d’insecticides

Le projet Concerto, dans le prolongement de R2D2, permet à un collectif d'agriculteurs d'obtenir des systèmes plus résilients 

Dans le prolongement des travaux de  R2D2, Concerto est un projet DEPHY EXPE 3 financé par l’OFB, né en janvier 2025 pour accompagner un collectif d’agriculteurs à développer des systèmes plus résilients vis-à-vis des dégâts d’insectes et se passer ainsi progressivement d’insecticides. Des leviers sont ainsi déployés de l’échelle parcellaire à l’échelle paysagère afin de prévenir les dégâts de ravageurs par des moyens non chimiques sur un territoire d’un millier d’hectares au cœur des plateaux de Bourgogne. Nicolas Cerrutti, chargé d’études, et Michael Geloen, ingénieur de développement de Terres Inovia, ont pu expliciter en détail les trois axes de travail innovants mis en œuvre dans le cadre de Concerto sur la culture du colza : 


Renforcer le contrôle biologique

  • Alimenter les parasitoïdes par des bandes fleuries annuelles
  • Favoriser l’émergence des adultes par le recours à un semis direct après colza, évitant ainsi de les détruire
  • Améliorer leur circulation et leur dispersion via des bandes réservoirs. 

Piéger les altises 

Le projet Concerto déploie chaque année 250 à 300 h d’intercultures pièges pilotées, contenant du radis chinois, à l’échelle du territoire. Elles attirent les altises, les détournent partiellement du colza et permettent de casser le cycle de développement des altises au moment de la destruction de ses couverts.

Atténuer les dégâts sur le colza en renforçant la robustesse des plantes par un semis avant le 15 août, la fertilisation au semis et l’association de la culture avec de la féverole. 

Le projet Concerto met en œuvre une combinaison de leviers complémentaires qui reposent sur des processus biologiques pour contrôler les ravageurs. « Il est possible de renforcer le contrôle biologique de l’altise en favorisant l’alimentation, la circulation et la protection des parasitoïdes d’intérêt », explique Nicolas Cerutti.

Ce levier est associé à un système d’intercultures pièges pour détourner partiellement les grosses altises des parcelles de colza en utilisant une autre crucifère attractive, le radis chinois. « Ces intercultures seront ensuite détruites mécaniquement en hiver, ce qui permettra de supprimer les larves contenues dans les plantes, et ainsi de rompre avec le cycle biologique du ravageur ». 

Le système des intercultures pièges pilotées 

Dans ce contexte, l’enjeu est donc « d’augmenter la capacité d’accueil, sur le territoire, des insectes auxiliaires de culture et faciliter leur alimentation et leurs déplacements grâce aux habitats semi-naturels et de créer un environnement défavorable aux ravageurs grâce aux plantes pièges ».

Une fois ces deux leviers activés, le dernier rempart contre les insectes est le colza robuste « un semis précoce, le choix de variétés à croissance rapide et dynamique en début de cycle et une association avec des légumineuses permettent de créer des plantes robustes, qui sauront être plus résilientes face aux attaques des ravageurs ». 

Kevin Perrault, agriculteur à Fontenailles

« Les attaques des grosses altises ont été nettement diluées »

Dans son exploitation de 170ha, il fait partie des producteurs de la première heure à avoir testé, depuis le lancement de R2D2 il y a six ans, les leviers vertueux préconisés par R2D2 et Concerto pour réduire les attaques des ravageurs sur ses parcelles de colza. 

Quelles sont les pratiques que vous expérimentez sur votre ferme pour réduire les insecticides ?

Je mets en place des couverts d'intercultures, avec du radis chinois notamment, pour attirer les altises. J’ai aussi planté 1,5 ha de bandes fleuries. Les parcelles de colza sont également associées à des plantes compagnes, avec, selon les années, du fenugrec, du lin et de la lentille. Depuis un an, nous avons testé la féverole, qui donne de très bons résultats. 

Avez-vous pu observer des effets de ces pratiques sur les cultures ?

Les attaques de grosses altises sont nettement plus diluées, notamment avec les couverts, et les invasions de charançons du bourgeon terminal sont moins problématiques. 

Vous vous passez alors complétement d’insecticides ?

Oui, quand c’est possible, ou nous les utilisons vraiment en dernier recours. Par exemple, cette année, le problème c’était les criquets. Il a fallu retravailler le sol pour supprimer leurs habitats naturels et utiliser un peu d’insecticide pour les supprimer complétement. Mais c’est une pratique qui reste très limitée. 

Avec la mise en place de ces leviers, qu’en est-il de la rentabilité de l’exploitation ? 

Les rendements sont stables et les charges sont moins élevées. C’est donc très positif. 

 

 

Serge Zaka : une combinaison de l’approche paysagère et de l’agronomie

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L'agroclimatologue Serge Zaka est intervenu pour epliquer les stratégies d'anticipation à actionner pour les grandes cultures en réponse au changement climatique

Cette journée technique a été aussi l’occasion d’écouter l’agro-climatologue et modélisateur Serge Zaka. Ce scientifique, à la tête d’AgroClimat 2050, s’est fait connaître comme lanceur d'alerte sur les impacts du changement climatique sur la production agricole. « Nous avons souhaité inviter Serge Zaka car nos préoccupations et pistes d'adaptation se rejoignent : miser sur l'agronomie (matières organiques) et le paysage (haies et arbres) pour limiter l'impact du changement climatique sur les cultures, explique Michael Geloen. Il nous a montré grâce à ses simulations et cartographies que des adaptations étaient possibles mais que la mise en place de pratiques spécifiques étaient nécessaires ».

Le scientifique a en effet expliqué aux agriculteurs présents qu’il est « important que le grand public comprenne que le changement climatique peut induire des pertes de rendement chez les agriculteurs ». Avec une hausse de 4 degrés de la température moyenne d’ici 2100, les cultures vont forcément devoir s’adapter. « Il faut accompagner et anticiper la vitesse de déplacement des cultures dans les aires géographiques ». 

Or, l’architecture du paysage peut modifier les effets du changement climatique. « Le rôle des haies, des forêts et de la gestion de l’eau vont être essentiels. Il faut trouver un équilibre entre l’arbre et la plante. » L’agro-climatologue a notamment présenté une simulation de l’impact du changement climatique sur les grandes cultures et l’élevage, mais aussi les effets vertueux de pratiques comme l’agroforesterie et l’agriculture de conservation des sols. « Les systèmes en semis direct, par exemple, présente davantage de vers de terre, avec majoritairement des anéciques. On retrouve une diversité plus forte d’espèces de mycorhizes avec certaines espèces uniquement présentes en système de semis direct », a notamment expliqué Serge Zaka. 

Nicolas Cerutti, pilote du projet Concerto

« La pertinence de l’approche paysagère conforté pour s’adaptent au changement climatique »

« L’intervention de Serge Zaka a mis en lumière l'importance des haies et des éléments arborés pour renforcer la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique, avec un effet sur le cycle de l’eau et la régulation thermique des parcelles cultivées. L’analyse scientifique de Serge Zaka conforte ainsi la pertinence de l’approche paysagère, promue depuis sept ans par R2D2 et aujourd’hui Concerto.  L'action collective et territoriale, en intégrant l’environnement non cultivé et l’échelle paysagère, est indéniablement plus pertinente que les stratégies individuelles pour atténuer les dégâts de ravageurs par des moyens non chimiques et s'adapter au changement climatique ».

 

Un temps a été consacré à une visite terrain au coeur d'une exploitation

La journée s’est ensuite poursuivie sur le terrain, au cœur de l’exploitation de Denis Perrault, à Fontenailles, où Nicolas Cerutti a animé un atelier sur la création d'un paysage fonctionnel en termes de biodiversité. Les agriculteurs ont pu également se rendre, au sein de cette exploitation, sur la plateforme d’expérimentation « zéro insecticides », réalisée en partenariat avec la Chambre d'agriculture de l'Yonne. 

Paroles d’agriculteurs

Ils étaient à la journée terrain de Concerto. Qu’en ont-ils pensé ?

« Ce qui a été expliqué durant cette journée me conforte dans la transition de mon exploitation vers l’agriculture de conservation. Je vais notamment planter des haies et, depuis plusieurs années, je mets en place des couverts réguliers et permanents, avec aussi plus de légumineuses, pour améliorer nos sols. Ces pratiques permettent de réduire les intrants, mais surtout de réduire le travail du sol, faire des économies de fioul, et j’arrive à avoir des rendements équivalents aux exploitations voisines qui travaillent de manière plus conventionnelle. C’est très positif ». Michel R.

« Le colza est notre culture principale, je voulais améliorer la productivité de l’espèce, notamment pour limiter les invasions de ravageurs. Je sème de plus en plus tôt pour avoir des colzas plus robustes, cela permet de diminuer l’utilisation des intrants. J’ai également testé l’association de plantes compagnes au colza, j’ai pu ainsi faire l’économie d’engrais et d’insecticides. Ces leviers sont intéressants pour essayer d’arrêter les insecticides ». Julien B.

« Je suis ici pour voir quelles évolutions je peux apporter sur mon exploitation. J’ai essayé de mettre en place des cultures bios, je réduis le travail du sol. Tout ce qui a été expliqué permet d’avoir des pistes pour anticiper les effets climatiques, comme le choix des variétés, adapter les dates de semis. Je me rends compte déjà que la luzerne et le trèfle, par exemple, attirent les insectes. Une diversification plus importante est essentielle ». Alain C. 

 

Plus d'informations sur Concerto

France entière Biodiversité Colza

L'innovation au coeur de la filière

L’édition 2025 des Rencontres Oléopro, co-organisées par Terres Inovia, s’est déroulée à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 26 novembre dernier et a rassemblée plus de 400 personnes sous le thème : « Semer l’avenir : l’innovation au cœur de la filière ». L’institut technique a pu valoriser ses travaux innovants pour accompagner les producteurs, notamment dans l’adaptation au changement climatique. 

Comme chaque année, Les Rencontres Oléopro offrent un coup de projecteur aux actions de la filière des huiles et protéines végétales. L’événement, qui s’est déroulé comme l’an dernier au Beffroi de Montrouge, a rassemblé 415 participants.

Lors de l'assemblée générale de la FOP, les actions innovantes de Terres Inovia ont pu être valorisées

Comme à l’accoutumée, le colloque était précédé de l’assemblée générale de la FOP dans laquelle l’innovation sur les territoires mise en œuvre par l’institut technique a été valorisée. « Nous avons à cœur de défendre les revenus des agriculteurs : lever les carcans réglementaires, sécuriser les moyens de production et pousser l’innovation pour avoir des exploitations productives et résilientes », a insisté Gilles Robillard, président de Terres Inovia. 

Gilles Robillard, président de Terres Inovia

Focus sur les intercultures pièges pilotées

Michaël Geloen, ingénieur de développement de l’institut, a présenté aux acteurs de la filière le dispositif des intercultures pièges pour limiter la forte pression des insectes dans les parcelles de colza. « Les couverts végétaux peuvent être bénéfiques pour limiter la quantité d’insectes : on les expérimente avec du radis chinois, une plante très attractive sur la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal. Placés à proximité de parcelles de colza, ils permettent de diluer la pression des insectes », explique-t-il. En outre, la destruction de ces intercultures « permet de casser le cycle de développement des larves. On constate ainsi une dilution de presque 30 % des insectes d’automne ». 

Michaël Geloen, ingénieur de développement de Terres Inovia

En savoir plus sur les intercultures pièges pilotées

 

Zoom sur Seleopro

Lors de l’assemblée générale de la FOP, ce dispositif qui finance et accompagne la recherche semencière a été cité comme un bel exemple d’innovation véhiculée par la filière.

Financé par Sofiproteol pour le compte du Fonds d’Actions Stratégiques des Oléagineux et Protéagineux (FASO), Terres Univia, Terres Inovia et l’Union Française des Semenciers, c’est un lieu d’échanges entre les acteurs de la filière, la recherche publique et les entreprises privées comme les semenciers. « Il a vocation à permettre une synergie de recherche entre les acteurs publics et privés, avec des thématiques qui sont directement liées aux problématiques vécues par les filières sur le terrain », a précisé Gilles Robillard, le président de Terres Inovia, lors d’une vidéo de présentation. 

 

Deux exemples d'innovation

En marge des débats, Terres Inovia a présenté deux posters qui constituent deux exemples, parmi d'autres, de l'innovation déployée par l'institut texchnique : 

  • Le programme Cap Agronomie, une offre d’accompagnement inédite proposée par l’institut technique aux conseillers pour déployer des systèmes agroécologiques et innovants sur les territoires
    Plus d'informations sur Cap Agronomie



•    La participation de l’institut technique à des concours d’innovation, comme Cap Proteines Challenge et le coaching de projets de l’EM Lyon (liens vers actus)

Cap Protéines Challenges

EM Lyon

 

L’innovation, l’ADN de la filière

Laurent Rosso, directeur général de Terres Inovia

Lors du colloque sur « Innovation, science et conscience », Laurent Rosso, directeur général de Terres Inovia, a rappelé que « l’innovation est l’ADN de la filière depuis plus de 40 ans, à la fois technique et technologique pour positionner nos cultures et créer de la valeur ». Elle représente ainsi « près de 80% de notre investissement collectif, dont 52% pour Terres Inovia ». C’est « ce collectif, cette dimension humaine, qui est le garant de la pérennité de la filière ».

La filière doit maintenant relever de nouveaux défis. Lesquels ? « L’adaptation au changement climatique et la décarbonation de l’agriculture, l’innovation sur des produits, l’adaptation logistique pour accompagner des productions très segmentées, l’augmentation de la valeur des protéines végétales pour répondre aux enjeux de consommation », répond Laurent Rosso. 

 

Retrouvez les interventions de Gilles Robillard et la présentation des intercultures pièges pilotées en vidéo

L'actualité sur les Rencontres OléoPro sur le site de Terres Univia

 

Crédit photos : Philippe Montigny

France entière Colza Tournesol Pois d'hiver Pois de printemps Soja Féverole de printemps Féverole d'hiver Lentille Pois chiche Lin d'hiver Lin de printemps Lupin de printemps Lupin d'hiver filière gilles robillard laurent rosso rop

PLATOON : la lutte se poursuit contre la hernie des crucifères

Terres Inovia  se mobilise avec 13 partenaires  autour du projet PLATOON pour produire des connaissances et des outils en vue de faciliter la gestion de la hernie des crucifères, en recrudescence dans les parcelles de colza dans un contexte de changement climatique. 

Les cultures de Brassicacées, comme le colza et le chou, sont de plus en plus touchées par la hernie des crucifères, une maladie du sol provoquée par Plasmodiophora brassicae. En forte augmentation ces dernières années, la lutte contre cette maladie représente aujourd’hui un enjeu majeur pour la production de colza en France. 

 

Quelle est la 1ère étape ?

Le lancement du projet a eu lieu sur le site de l’INRAE du Rheu le 7 octobre 2025. Ce comité de pilotage a permis de préciser les actions et les livrables qui devront aboutir à l’issue du projet. 

 

Les 1ères actions débutent cet automne avec l’échantillonnage de sol contaminé et de galles de hernie sur le territoire français (plus d’une cinquantaine pour le colza et une dizaine sur chou). 

Le test chou chinois va être réalisé par l’INRAE, Terres Inovia et Végénov sur ces échantillons afin de disposer suffisamment d’inoculum avant que celui-ci soit caractérisé à partir de 2026 sur 2 ans par 5 laboratoires (GEVES, RAGT, KWS, NPZ, DSV).

La caractérisation du pouvoir pathogène de P. brassicae va consister à confronter en conditions contrôlées les galles de hernie (70-80 échantillons) avec un panel de 18 génotypes de navettes, colza et chou comprenant différentes résistances. Ce sont plus de 15 000 plantes qui vont devoir être caractérisés.

Les autres actions se dérouleront à partir de 2026.

Quels bénéfices pour les agriculteurs ?

Ce projet permettra d’apporter des solutions concrètes en proposant un outil moléculaire de diagnostic plus rapide et abordable des pathotypes de hernie présents sur les parcelles des agriculteurs.

Il pourra aussi proposer des adaptations des tests officiels d’évaluation des variétés de colza vis-à-vis de la hernie qui soient plus représentative de la réalité terrain.

Les connaissances acquises permettront aussi de mieux appréhender l’évolution potentielle des populations de l’agent pathogène en lien avec les méthodes de lutte et anticiper les effets du changement climatique. La finalité sera d’apporter un meilleur conseil sur le choix variétalet mieux orienter les stratégies de lutte.

Quels bénéfices pour la filière ?

Pour la filière, le projet représente un levier majeur d’innovation et de compétitivité pour maintenir la place du colza dans la rotation où la maladie est présente.

Les connaissances produites sur l’agent pathogène permettront d’orienter les programmes de sélection pour créer des variétés à résistance adaptée au contexte français.

Le projet devrait aussi renforcer l’attractivité du catalogue français et valoriser le travail des sélectionneurs par des tests d’évaluation officiels plus adaptés et plus représentatifs du terrain.

Les résultats du projet créeront aussi une véritable synergie entre les différentes structures impliquées, en stimulant de nouveaux projets collaboratifs et le développement de solutions partagées pour mieux gérer la hernie des crucifères dans les cultures de Brassicacées.  

 

Pourquoi ce projet ?

Le projet PLATOON (2025-2028), financé par le CASDAR, est coordonné par Limagrain avec le soutien de 13 partenaires. Il a pour enjeu principal d’améliorer la gestion du principal levier de lutte contre la hernie des crucifères pour le colza et le chou : l’utilisation de variétés résistantes.

Afin de répondre à cet enjeu, ce projet se propose de :

  •     produire des connaissances sur l’agent pathogène (diversité génétique, mise à jour de la fréquence et répartition des pathotypes, impact des facteurs environnementaux sur l’expression de la maladie) en France
  •     développer un outil moléculaire peu coûteux pour caractériser plus rapidement et plus précisément les pathotypes présents sur les parcelles agriculteurs
  •     d’adapter le protocole officiel de caractérisation des variétés de colza face à la hernie des crucifères pour qu’il soit plus représentatif de la réalité terrain.

Ce projet s’appuiera en partie sur les résultats du projet Pangenoclub. 

 

Retrouvez les enjeux, les objectifs et les résultats attendus du projet PLATOON dans la fiche dédiée au projet

 

 

 

 

France entière Maladies Colza colza génétique hernie sélection varietes

Fertilité du sol : le GIEE Magellan fête ses dix ans

Le 18 novembre, à Bona (58), ce groupement d’intérêt économique et environnemental a organisé une journée terrain qui a rassemblé plus de 500 personnes pour souffler ses dix bougies. L’institut technique a noué, depuis de nombreuses années, un partenariat important avec ce réseau d’agriculteurs nivernais. Gilles Robillard, président de Terres Inovia, était présent à l’événement. 

Malgré le froid glacial qui s’est abattu sur les plateaux du Nivernais ce 18 novembre, les agriculteurs, conseillers techniques et élèves de lycées agricoles étaient nombreux à avoir investi les parcelles d’une exploitation de Bona, où le GIEE Magellan avait choisi d’organiser l’événement anniversaire de ses dix ans. 

A Bona (58), plus de 500 personnes s’étaient donné rendez-vous autour du GIEE Magellan.

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Un groupement d’agriculteurs pour améliorer la fertilité des sols

Ce groupement économique et environnemental spécialisé dans la fertilité des sols, né en 2015 de l’initiative d’une poignée d’agriculteurs nivernais, a permis aux visiteurs de mieux connaître les solutions innovantes défendues par le GIEE Magellan, témoignages d’agriculteurs à l’appui.

Objectif : améliorer la fertilité des sols, des biofertilisants aux matières organiques, en passant par l’allongement des rotations et les couverts végétaux pour rendre les cultures plus résilientes face aux aléas climatiques et aux attaques de ravageurs par la mise en place des pratiques innovantes avec des systèmes moins gourmands en produits phytosanitaires. 

En savoir plus sur le GIEE Magellan

Commander le guide du GIEE Magellan sur le semis direct édité par Terres Inovia

Tout au long de la journée, des ateliers tournants ont pu diffuser outils, méthodes et leviers d’actions testés depuis dix ans par ce groupement économique et environnemental, comme la culture de céréales sous couvert permanent de légumineuses, la compaction des sols, les effets des techniques de la destruction des couverts, l’utilisation de préparations naturelles ou encore les leviers pour créer des colzas robustes.  

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​​​​​​​​​​​​​Huit ateliers ont animé la journée anniversaire du GIEE Magellan.

 

Ils y étaient 

Julien M., conseiller technique
« Je travaille pour un groupement d’agriculteurs qui mène des pratiques agroécologiques dans le Poitou et cette journée est vraiment enrichissante, elle donne plein d’idées. Cela permet de comparer, d’être conforté dans ses choix ou d’ajuster ses pratiques ».

Raphaël T., agriculteur (Seine-et-Marne)
« J’ai connu le GIEE Magellan par le guide qu’ils ont édité sur leurs pratiques et je les suis via leur page Facebook. Je suis aussi dans cette démarche d’améliorer la fertilité, c’est rassurant d’entendre qu’il existe plusieurs techniques possibles, et pas seulement le semis direct ».

Thibault S., agriculteur (Cher) 
« Comme exploitant, je suis toujours à la recherche de leviers pour améliorer les systèmes. Les pratiques innovantes testées par le GIEE Magellan sont intéressantes pour la résilience des cultures, mais aussi pour baisser le coût de la main d’œuvre et du temps de travail. L’existence d’un groupement comme lui, avec un recul de dix ans, permet de comparer les pratiques ». 

 

Entre Terres Inovia et le GIEE Magellan, un lien tissé depuis longtemps

Terres Inovia a été un partenaire de poids du groupement. L’institut technique met, en effet, à disposition du groupement l’expertise de ses collaborateurs. Ainsi, c’est Michaël Geloen qui réalise l’animation du groupement, avec un rôle d’appui technique et d’organisation de tours de plaine et de formations. Des expérimentations du GIEE sont également réalisées avec le soutien de l’une des stations d’expérimentation de l’institut à Bretenière. Et c’est également Terres Inovia qui a édité, en 2021, un guide pour diffuser largement les méthodes et outils du GIEE. Du côté de l’institut technique, l’intérêt de collaborer aussi étroitement avec le groupement permet d’identifier plus rapidement de nouveaux leviers pour rendre les cultures plus compétitives.

 

Gilles Robillard, président de Terres Inovia


 
« Terres Inovia est associé de longue date avec le GIEE Magellan dans l’élaboration de solutions innovantes pour améliorer la fertilité des sols et la résilience des systèmes. Ce partenariat permet de mettre en place des essais à taille réelle d’exploitation pour tester ces innovations. 
Nos cultures oléo-protéagineuses sont un levier majeur pour la fertilité des sols et les observations menées par le GIEE Magellan permettent de valider l'insertion des légumineuses dans les systèmes de culture et leur rentabilité, mais aussi d'en quantifier les gains sur la fertilité des sols.
»

 

Deux ateliers animés par des experts de l’institut technique

Michaël Geloen lors de l'animation d'un atelier.

La journée a été orchestrée par Michael Geloen, animateur du groupement et ingénieur de développement de l’institut. L’expert de Terres Inovia a également animé un atelier sur la conduite de céréales sous couvert permanent de légumineuses. « Pour maximiser les cultures de printemps, il est important de renforcer la fertilité du sol et la résilience des systèmes », a-t-il expliqué, en préambule avant de détailler les méthodes pour faire coexister une culture avec un couvert permanent. 

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Matthieu Loos a expliqué aux visiteurs les méthodes pour construire des colzas robustes.

​​​​​​​Matthieu Loos, autre ingénieur de développement de Terres Inovia, a animé, de son côté, un atelier sur la robustesse des colzas. « L’objectif est de montrer comment nos pratiques peuvent influer sur l’état des colzas pour créer une robustesse permettant aux plantes de mieux résister aux ravageurs », a-t-il expliqué, présentant les tableaux de bord développés par Terres Inovia « pour savoir, à toutes les étapes de l’itinéraire technique, si les pratiques mises en place ont été vertueuses pour avoir des colzas robustes ». 

Romain Maillault, agriculteur à Montigny-sur-Canne et membre du GIEE Magellan

Ce producteur dans la Nièvre est l’un des membres fondateurs du GIEE Magellan. Il gère une exploitation de 500 ha et a mis en place un système de cultures très diversifié, jusqu’à parfois une douzaine de cultures, en semis direct et en couvert. 

Pourquoi avez-vous rejoint le GIEE Magellan ? 
Avec la nature de mes sols, je voulais maximiser le potentiel des cultures de l’exploitation. Le GIEE s’est constitué dès 2015 pour créer un dynamisme local, d’abord en testant des systèmes avec des couverts de légumineuses en interculture. Nous avons démarré avec un réseau de huit agriculteurs. 

Comment a fonctionné ce groupement depuis sa création ?
De 2015 à 2018, nous avons testé différents leviers et, dès 2020, le groupement était déjà en phase de routine, avec des expérimentations en micro-parcelles où on a vu la résilience des systèmes s’améliorer nettement. Le groupe fonctionne très bien, avec un partage des solutions mises en place lors de réunions régulières et d’ateliers de co-conception pour réfléchir sur une thématique ou construire un nouvel itinéraire technique. 

Quelle la plus-value pour votre exploitation ?
Derrière les légumineuses, je peux semer du blé directement. Mes charges opérationnelles sont très faibles, avec par exemple une dépense en fioul divisée par deux, une diminution du temps de travail et, surtout, je constate le retour de la matière organique dans le sol. 

 

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Utilisation des spécialités fongicides à floraison : quelles évolutions au 1er janvier 2026 ?

Contexte : l’arrêté Abeilles du 20 novembre 2021 restreint l’application de produits phytopharmaceutiques (y compris fongicides et herbicides) sur les cultures attractives (toutes les cultures oléoprotéagineuses) lors de la floraison depuis le 1er janvier 2022.

Jusqu’alors, seuls les insecticides étaient soumis à une règlementation particulière vis-à-vis des pollinisateurs, pour assurer leur préservation. Une « mention Abeille » était alors attribuée aux seuls insecticides dont l’évaluation permettait d’exclure des effets néfastes sur les pollinisateurs.

Conséquences :
L’arrêté Abeilles du 20 novembre 2021 bouleverse deux points :

- L’utilisation des spécialités insecticides déjà autorisées à floraison des cultures attractives est contrainte à des horaires spécifiques (cf. Figure 1) – vérifier l’absence de Spe8 pour les usages concernés précisée dans les AMM

- L’évaluation de l’innocuité des spécialités fongicides et herbicides et leur autorisation est désormais obligatoire en vue d’une application à floraison. Cette application est également soumise aux mêmes contraintes horaires 

Une période dérogatoire était prévue par l’arrêté pour l’usage à floraison spécialités fongicides (et herbicides) - entre le 1er janvier 2022 et le 1er janvier 2026. Durant cette période, ces spécialités étaient utilisables à floraison des cultures attractives sous réserve d’application sous contrainte horaire (Figure 1) et hors mention spécifique dans l’AMM.

N.B : les herbicides n’étant pas utilisés lors de la floraison des cultures, ils ne sont pas impactés par les évolutions décrites ci-après.

Attention donc : à compter du 1er janvier 2026, la période dérogatoire explicitée ci-avant prend fin pour les cultures majeures (colza-pois-féverole-pois-chiche-lentille-lupin-tournesol). Cela ne change rien pour les insecticides car les autorisations étaient déjà obligatoires. 

En revanche, à partir de cette date, l’arrêté Abeilles prévoit l’interdiction d’utilisation à floraison des spécialités fongicides (et herbicides) ne disposant pas d’une des conditions suivantes : 

- bénéficier d’une dérogation à l’interdiction (phrase Spe08) avec la mention « emploi possible »

OU

- ayant fait l’objet d’une demande d’autorisation (dérogation à l’interdiction Spe08 avec « emploi possible ») auprès de l’ANSES via le dépôt de données complémentaires dans un délai de 48 mois après l’entrée en vigueur de l’arrêté soit un dépôt avant le 1er janvier 2026). Ce dossier vise à prouver l’innocuité des spécialités vis-à-vis des pollinisateurs lors d’une application sous les contraintes horaires explicitées en figure 1.

Si la spécialité fongicide dispose de l’une de ces conditions, son utilisation à floraison est soumise aux horaires indiqués en figure 1.

Afin d’accompagner au mieux les acteurs des filières oléo-protéagineuses, Terres Inovia a réalisé une liste (non exhaustive) des principales spécialités impactées au 1er janvier 2026 :

- Les tableaux des guides cultures ont été actualisés et sont mis à jour sur le site internet de Terres Inovia (tableaux fongicides et/ou au sein des guides téléchargeables) (vérifier la date d’édition des tableaux/guides lors du téléchargement : à partir de novembre 2025 la mise à jour est effective)

- Des points spécifiques sont dédiés au sujet lors de nos Rencontres Techniques de Terres Inovia de 2025

A toutes fins utiles, nous rappelons que le site E-phy est une base de données non officielle (information non opposable lors d’un contrôle). Ne sont officiels que l’étiquette produit et le document de décision d’AMM (publics et disponibles sur le site de l’ANSES).
 

Site E-phy

Guide de culture colza 2025 (maj novembre 2025)

Contacts : Gwénola RIQUET (g.riquet@terresinovia.fr), Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr);

France entière Maitrise des maladies Maladies Colza

Colza : Mesurer la biomasse en entrée hiver pour un apport d’azote sur-mesure

Les conditions de ce début de campagne ont permis, dans l’ensemble, un bon développement des colzas, lorsque ces derniers n’ont pas pâti de mauvaises conditions d’implantation. Afin d’estimer la dose d’azote à apporter au printemps, il est important de mesurer la biomasse des colzas à l’entrée et à la sortie de l’hiver.

La pesée entrée hiver est fortement recommandée 

La biomasse est un indicateur de la quantité d’azote absorbée par la culture de colza. Par exemple, un colza de 1,5 kg/m² à l’entrée de l’hiver a absorbé 75 uN (1 kg de matière verte / m² en entrée hiver = 50 uN absorbé).
La mesure du poids vert du colza en entrée hiver est fortement recommandée pour optimiser la fertilisation azotée des gros colzas qui, en proportion, perdent plus de feuilles durant l’hiver. Grâce à la double pesée (entrée et sortie d’hiver), la Réglette Azote Colza® ajuste la quantité d’azote à apporter au printemps en tenant compte de l’azote contenu dans les feuilles perdues qui sera à nouveau disponible pour la culture au cours de son cycle.

L’estimation de la biomasse en sortie hiver est quant à elle indispensable. L’estimation de l’azote absorbé à l’ouverture du bilan constitue un des piliers du calcul de la fertilisation azotée avec la fixation de l’objectif de rendement.

 

Méthode d’estimation de la biomasse

La pesée s’effectue sur 4 fois 1m² en sectionnant les colzas au niveau du collet pour une bonne estimation de sa parcelle. La méthode de prélèvement varie selon l’écartement du colza. 

Ecartement    Méthode de prélèvement
Inférieur à 30 cmPrélever dans un carré de 1 mètre de côté
45 cmPrélever 2 rangs contigus de 1,25 mètre linéaire
50 cmPrélever 2 rangs contigus de 1 mètre linéaire

 

Dans les parcelles avec des colzas hétérogènes, il convient de couvrir au mieux cette variabilité en effectuant des prélèvements à des endroits représentatifs.

Voir le tuto en vidéo

 

Colza associé à des légumineuses gélives

Dans le cas d’un colza associé, il est également conseillé d’estimer la biomasse des plantes compagnes, à part du colza. Cette mesure permettra de savoir si le couvert est suffisamment développé pour avoir un impact sur l’alimentation azotée. La Réglette Azote Colza® prend en compte un effet « couvert associé », si la biomasse des plantes compagnes est supérieure à 250-300 g/m².

 

Un prélèvement de colzas doublement utile

La réalisation du test Berlèse est fortement recommandée durant l’hiver afin de suivre l’évolution de la pression des larves de grosses altises. Une fois la pesée de biomasse réalisée, profitez de l’échantillon prélevé pour mettre en place un test Berlèse.

Lire aussi : Larves de grosses altises : les 1ers Berlèses peuvent débuter

 

 

Automne France entière Colza Clarisse Guiziou-Jaouen (c.guizioujaouen@terresinovia.fr)

Agriculture biologique : le guide de culture féverole bio 2025 de Terres Inovia est disponible

Terres Inovia a mis à jour son guide de culture dédié à la féverole en conduite biologique. Ce tout nouveau guide complet accompagne pas-à-pas les conseillers et les producteurs de légumineuses dans la réussite de cette culture. Ce support est téléchargeable gratuitement sur le site internet de Terres Inovia et peut également être commandé en version imprimée.

Légumineuse performante dans la fixation de l’azote et la structuration des sols grâce à son système racinaire pivotant, la féverole est une légumineuse pilier dans les systèmes biologiques. En effet, elle dispose d’une forte capacité à rapporter de l’azote dans le système. De plus, sa richesse en protéines permet une valorisation pour de nombreux débouchés.

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Le guide de culture féverole bio permet de découvrir les étapes de l’itinéraire technique de la féverole bio, tant pour les types hiver que printemps : le choix de la parcelle et des variétés, les clés de l’implantation ou de la fertilisation, mais aussi le déploiement des leviers agronomiques de lutte contre les bioagresseurs ou bien encore les techniques de récolte et de conservation.

Deux nouvelles rubriques enrichissent cette édition 2025, le couvert végétal avant la féverole et un focus sur les auxiliaires, qui représentent le premier levier de contrôle biologique de certains ravageurs. La conduite technique a été également revue, notamment la rubrique implantation, étape essentielle dans l’élaboration du potentiel final de la culture. Les plages et secteurs de semis ont été revus en lien avec les conditions climatiques afin d’apporter plus de robustesse dans les potentiels de rendements. 

Les solutions disponibles tels que le choix variétal (la dernière synthèse pour la féverole d’hiver bio 2024 est à retrouver sur l’outil Myvar) et les méthodes de biocontrôle ont aussi été mis à jour.

Le guide de culture féverole bio est téléchargeable gratuitement sur le site internet de Terres Inovia et peut être commandé en version imprimée, seule une participation aux frais de port est demandée.

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Tournesol 2025 : une campagne tout en contraste

Avec une collecte approchant les 1.5 millions de tonnes (1) en 2025, la production française de tournesol se maintient au niveau de 2024, ce malgré l’érosion des surfaces cultivées (2) (688 000 ha, soit -9%). Par rapport à la difficile campagne 2024, le rendement moyen national rebondit à 21.5 q/ha (1) ; il reste toutefois en deçà de la moyenne quinquennale (22.6 q/ha), pénalisé par 2 longs épisodes de déficit hydrique et de canicule, le 1er étant survenu dès la mi-juin et ayant fortement affecté les semis tardifs.

En ce début de campagne de commercialisation 2025-2026, le contexte des prix du tournesol reste porteur par rapport à d’autres grandes cultures. Le tournesol préserve ainsi sa rentabilité économique dans les exploitations agricoles, pour peu que son rendement n’ait pas décroché. La marge brute moyenne nationale (3) devrait se situer dans la moyenne quinquennale 2020-2024, intermédiaire entre les pics de 2021 (effet de rendements élevés) et 2022 (effet de prix élevés), et le creux de 2023 (effet de prix en retrait et de charges élevées) et 2024 (effet de rendements en retrait).


Les conditions climatiques de 2025 ont été globalement défavorables aux cultures d’été en France, les précipitations ayant fait défaut lors des phases critiques de leur développement. Ce fut le cas pour le tournesol dans ses principaux bassins de production. Dans le Sud du pays ainsi qu’en Nord-Aquitaine, pluies régulières et douceur des températures ont accompagné la 1ère partie de cycle, puis l’offre climatique s’est brutalement dégradée, avec un début d’été caniculaire ayant imposé des stress hydrique et thermique précoces, avec un impact fort sur les phases de fécondation puis de remplissage des graines.

Dans certains secteurs, la sécheresse s’est même imposée dès le printemps, pénalisant très tôt et de façon irréversible le potentiel de la culture, rappelant le scenario de 2022. Dans le Centre et en Bourgogne, des conditions contrastées ont été observées, parfois favorables à l’expression du potentiel, parfois très défavorables dans les secteurs n’ayant reçu que de faibles précipitations du semis à la récolte, et de façon encore plus prégnante sur les sols superficiels. Sans oublier les aléas climatiques, orages ou vents tempétueux, relativement fréquents cette année et qui ont pu être à l’origine de re-semis ou de dégâts sur la culture.

Des résultats techniques satisfaisants ont néanmoins été obtenus dans les rares secteurs ayant bénéficié d’une année climatique plus clémente, tels que la Normandie, les Hauts-de-France ou la Champagne. Il convient également de souligner que les implantations réussies se démarquent notablement cette année, cette réussite découlant souvent d’une date de semis précoce, jusqu’à mi-avril, et d’un semis effectué sur un sol bien structuré. Des rendements atteignant régulièrement les 30 q/ha sont également signalés en sols très profonds, ou encore sur des parcelles menées avec irrigation, levier majeur qui, plus que jamais en 2025, a constitué un réel filet de sécurité. Ces situations représentent des surfaces relativement réduites de tournesol à l’échelle nationale.

Sur le front sanitaire, le verticillium (Verticillium dahliae) poursuit sa montée en puissance et sa progression vers la moitié nord de la France. Quant au mildiou (Plasmopara halstedii), il a été observé avec une fréquence élevée dans les secteurs historiques de production ayant reçu une forte pluviométrie au moment des semis, et pour la première fois en Lorraine.

Autre fait marquant, une forte pression exercée par le phomopsis (Phomopsis helianthi) sur des génétiques sensibles en Lorraine et Haute-Marne. En outre, pour la 3ème année consécutive, les limaces ont généré des dégâts importants, parfois à l’origine de re-semis, sur l’ensemble du territoire national, et l’activité de « nouveaux » ravageurs de début de cycle a été confirmée localement, tels que les pucerons dans le nord-est de la France.

Enfin, les échecs de désherbage, nombreux et imputables à des conditions d’intervention délicates au printemps, ont laissé les adventices exercer une forte concurrence sur la culture, exacerbant les effets de stress hydriques.

Quant aux oiseaux, palombidés et corvidés, ennemis majeurs de la culture en début de cycle, leurs dégâts sont estimés en repli sur l’ensemble du territoire national par rapport aux exercices précédents, ils restent toutefois ponctuellement à un niveau assez élevé.

Le retour de pluies régulières et abondantes entre fin août et mi-septembre ont fait planer le spectre des conditions de récolte de la campagne dernière. Finalement, les chantiers ont pris du retard, mais ont pu se dérouler dans des conditions quasi normales à partir de la dernière décade de septembre.

Au sortir d’une campagne 2025 très délicate pour les cultures d’été, le tournesol démontre une fois encore sa robustesse face aux séquences estivales de stress hydrique marqué. Toutefois, cet atout n’a pu s’exprimer qu’avec des tournesols robustes, c’est-à-dire non limités par leur peuplement, leur surface foliaire, et leur enracinement. En cela, la réussite de la séquence d’implantation a été incontestablement déterminante, et doit faire l’objet de toutes les attentions de la part des producteurs.

(1)    Données provisoires, à partir de l’expertise de Terres Inovia
(2)    Données AGRESTE septembre 2025
(3)    Données provisoires issues de projections à partir de de l’observatoire des résultats économiques à la production Terres Inovia – Terres Univia (données du CN Cerfrance) ; Marge Brute [€/ha] = Produit Brut – (Charges opérationnelles + travaux par tiers)

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Légumineuses à graines : un progrès en marche pour mieux les cultiver et les utiliser

Ce mardi 4 novembre, Terres Inovia, en collaboration avec Terres Univia et avec le soutien de Plant2Pro, organise un colloque sur les légumineuses, à Paris. Agriculteurs, acteurs de la recherche et de la filière s’y presseront pour connaître les dernières avancées de la recherche, les leviers techniques à mobiliser et les formidables atouts de ces espèces dans les assolements. Le point avec Véronique Biarnès et Xavier Pinochet, experts de Terres Inovia. 

 

500 000 ha de légumineuses à graines en France en 2025

•    Soja : 150 357 ha
•    Pois : 149 866 ha
•    Féverole : 112 285 ha
•    Lentille : 33 979 ha
•    Pois chiche : 26 134 ha
•    Lupin : 3790 ha

 

Gilles Robillard, introduit le sujet de la journée

Pourquoi Terres Inovia organise un colloque sur les légumineuses à graines ?

Véronique Biarnès (VB) et Xavier Pinochet (XP) : jusque-là, nous avions mis en place un colloque sur le pois et la féverole. Organisé à deux reprises, c'était un rendez-vous apprécié de la filière. Cette fois-ci, nous avons voulu élargir à toutes les espèces de légumineuses à graines et mettre l’accent sur la construction de filière. L’objectif est de montrer que les travaux pour améliorer la productivité et les débouchés sont particulièrement dynamiques. Les choses bougent : des moyens conséquents sont mis sur le terrain pour augmenter les rendements et améliorer les utilisations des produits à base de légumineuses. Les filières se structurent, mais sur un temps long.

Un investissement conséquent pour les légumineuses 

•    Près de 100 Millions d’euros investis dont 50% d’aides publiques
•    Près de 300 Partenaires impliqués dans une dizaine de projets nationaux et européens
•    Des résultats diffusés entre 3 et 6 ans 

 

Pourquoi faut-il s’intéresser aux légumineuses ? 

V.B et X.P : au-delà de leurs atouts nutritionnels et environnementaux, la demande des consommateurs est croissante, comme le montre l’Observatoire OléoProtéines réalisé par Terres Univia, qui décrypte chaque année les produits à base de protéines végétales pour l’alimentation humaine. 

Des produits appréciés par les consommateurs

Le top 3 des ventes en commerce de détail des légumineuses à graines (en valeur) : 


1. Légumes secs appertisés (+16%)
2.Alternatives végétales (+14%)
3. Snacks apéritifs salés (+13%)

Source : Observatoire OléoProtéines 2024, ventes en valeur dans le commerce de détail

 

Quels leviers permettraient aujourd’hui de développer davantage l’utilisation des légumineuses ?

V.B et X.P : une meilleure connaissance de la composition des graines permet d’identifier les plus adaptées selon différents usages. Par exemple, pour la féverole, les travaux sur le décorticage permettent d’éliminer en partie les bruches, de donner une valeur ajoutée aux graines et d’ouvrir de nouveaux débouchés en alimentation humaine. Ainsi, les procédés technologiques constituent des leviers essentiels.

 

Pour le producteur, ces espèces peuvent-elles être compétitives ? 

V.B et X.P : souvent, les agriculteurs hésitent à cultiver les légumineuses car elles peuvent être sensibles aux aléas climatiques et apporter un rendement plus faible. Mais il ne faut pas regarder la compétitivité des légumineuses de manière isolée. L’azote symbiotique qu’elles apportent a un effet important sur les autres cultures de la rotation. A l’échelle du système de cultures, elles peuvent donc être compétitives en améliorant le rendement des cultures suivantes, à condition de les positionner dans des sols et des climats adaptés. L’insertion de ces cultures dans les systèmes doit donc être raisonné pour valoriser au mieux les services qu’elles peuvent apporter. Des exemples de systèmes intégrant des légumineuses montrent qu’ils peuvent avoir une performance à la fois économique, environnementale et sociétale.

Pour bien les cultiver, il existe aussi des leviers à actionner ? 

V.B et X.P : oui, car du fait de la fixation symbiotique de l’azote qu’elles apportent, elles peuvent être sensibles aux stress hydriques et thermiques. Les innovations qui sont menées vont pouvoir améliorer la sensibilité des légumineuses aux facteurs extérieurs : la génétique permet de développer des variétés qui s’adaptent mieux aux aléas climatiques. On a montré, avec des travaux récents, que des espèces ou des variétés de légumineuses peuvent réagir différemment en conditions hydriques limitantes. Avec ces avancées de la recherche, ces espèces pourront être mieux positionnées selon leur potentiel dans les bassins de production en établissant une cartographie pour développer les surfaces. La recherche sur les maladies racinaires progresse aussi : certaines légumineuses sont plus résistantes dans certaines situations. Pour la bruche, si le contrôle au champ reste difficile, des méthodes de stockage vont permettre d’éviter qu’elles prolifèrent. 

 

Il faut donc regarder les légumineuses avec une vision à long terme ?

Oui car les bénéfices dans un système ne sont pas immédiats, il faut attendre plusieurs années. Il en est de même pour la contractualisation. Il faut s'adapter au fil du temps, tisser des liens durables entre tous les maillons de la chaîne, basés sur la confiance qui s’établit sur le long terme. Il faut aussi qu’il y ait une prise en charge partagée du risque lié à la variabilité des rendements.

 

En savoir plus 

Quelques exemples de projets sur les légumineuses à graines : 

Cap Protéines+

Insérez Les

LetsProSeed

Resobruche

Peamage

Jack

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