Hernie des crucifères : signaler les parcelles touchées, c'est important !
La hernie des crucifères est une maladie racinaire qui prend de l’ampleur ces dernières années, 2025-2026 ne fait pas exception. Les dégâts causés par la hernie sont très variables. Le plus souvent quelques zones ou foyers feront perdre 5 à 20 % du potentiel. Dans les pires cas, cela entraîne la nécessité de retourner la parcelle. Face à cette maladie, aucun levier seul ne suffit : la clé, c’est la combinaison.
Une maladie qui s’exprime davantage avec le changement climatique
Les températures douces durant l'automne combinées aux précipitations importantes en septembre, ont créent des conditions idéales au développement de cette maladie racinaire. La hernie des crucifères est causée par le parasite obligatoire Plasmodiophora brassicae. Les symptômes se manifestent par des boursouflures hypertrophiées (galles) sur les racines.
Des flétrissements et des rougissements sont généralement visibles sur les parties aériennes des plantes, souvent répartis en foyers ou en larges bandes dans les parcelles, pouvant aller jusqu’à la perte de pieds. La conséquence est la perte de rendement.
Une fois installée dans la parcelle, la maladie peut y rester plus de 10 ans et s’accrochera plus ou moins facilement aux crucifères cultivées dans la rotation, selon les conditions de milieu. Mieux vaut donc anticiper.
Galle de hernie sur colza - Crédit photo : L. Jung
Prévention, des réflexes à adopter
Pour les parcelles avec des symptômes de hernie, il n'y a pas de solution corrective efficace. Mais il est important de saisir l’enquête en ligne « hernie des crucifères » pour nous aider à lutter collectivement contre cette maladie : déclarer en ligne une parcelle avec de la hernie. En effet, la quantification des parcelles concernées ainsi que leur localisation permettent de cibler la communication et les programmes de recherche.
Après le diagnostic de présence de hernie, actuellement, il peut être judicieux de préparer la prochaine campagne, notamment pour les parcelles de l’exploitation en sol acide et hydromorphe, il est possible de réaliser un dépistage. Le test du chou chinois permet de vérifier si votre sol est contaminé par la hernie.
On veillera en particulier à éviter les contaminations entre parcelles (transport de terres collées aux pneumatiques et aux outils de travail du sol, épandeur d’apports organiques, etc.).
Le projet Concerto à l’honneur aux Rencontres des insectes pollinisateurs
Les 4èmes Rencontres nationales des insectes pollinisateurs, organisées par l’association Arthropologia, se sont déroulées à Lyon les 23 et 24 octobre. Terres Inovia y était invité pour présenter la stratégie agroécologique expérimentée dans le cadre du projet Concerto, visant à atténuer les dégâts de ravageurs avec moins d’insecticides.
Les populations d’insectes pollinisateurs sont actuellement en déclin significatif. C’était justement l’enjeu de cet événement organisé à Lyon au cours duquel agriculteurs, techniciens, acteurs de la recherche, administrations publiques, collectivités locales et associations naturalistes se sont réunis pour partager connaissances, outils pratiques et expériences de terrain afin de favoriser le développement de ces espèces.
Le projet Concerto reconnu comme une initiative inspirante

Concerto a fait l'objet d'une table-ronde lors des 4èmes Rencontres nationales des insectes pollinisateurs (crédit photo : M.Geloen-Terres Inovia)
Lors de ces Rencontres, Concerto, piloté par Terres Inovia, a été mis à l’honneur.
Ce projet territorial fait suite au projet R2D2 qui a démarré il y a sept ans sur les plateaux de Bourgogne. « Il a été reconnu par les participants comme une initiative inspirante en ligne avec les stratégies de protection des pollinisateurs », se félicite Nicolas Cerrutti. C’est pourquoi le chargé d’études de Terres Inovia, spécialisé dans la pollinisation et les régulations naturelles, a présenté, avec Michael Geloen, ingénieur de développement, Concerto lors d’une table-ronde et d’un atelier dédié.
Ce projet territorial vise à accompagner un collectif d’agriculteurs pour limiter les dégâts d’insectes tout en réduisant l’utilisation d’insecticides. Il combine, dans une stratégie originale d’action collective territoriale, de l’échelle de la parcelle à celle du paysage, différents leviers pour renforcer la robustesse des cultures avec la démarche de colza robuste, manipuler le comportement des ravageurs par les techniques d’intercultures pièges et développer les régulations biologiques. « Cette approche, qui permet aux neuf agriculteurs du projet de maintenir les performances économiques des systèmes tout en réduisant l’IFT insecticide de 30 % sur le colza, a été saluée comme une initiative inspirante, en ligne avec les objectifs de protection des insectes pollinisateurs ».
Des freins au changement à lever
Dans ce projet, l’accompagnement des agriculteurs au changement est un défi à relever car de nombreux freins – sociotechniques ou liés à la situation individuelle des exploitants- existent encore. « Les succès et les difficultés rencontrés depuis le démarrage du projet R2D2 ont été partagés avec la cinquantaine de personnes présentes lors de l’atelier », précise Nicolas Cerrutti. De riches échanges qui ont permis de partager des retours d’expériences issus du terrain et de renforcer le dialogue entre la filière agricole et les différents acteurs engagés dans la protection des pollinisateurs.
Concerto : un projet centré autour d’un collectif d’agriculteurs
Les solutions et les leviers mis en œuvre sont co-construits avec le groupe et consistent à : • Améliorer les régulations biologiques grâce à la mise en place d’un réseau d’infrastructures agroécologiques interconnectées. |
Plus d'informations sur Concerto
Larves de grosses altises : les 1ers Berlèses peuvent débuter
Les captures de grosses altises adultes ont débuté précocement cette année, s’étalant de début septembre pour les secteurs les plus précoces à mi-septembre. Les premières larves commencent à être observées sur la zone Nord & Est.
Larve de grosse altise - Crédit photo : Terres Inovia
La période de surveillance via les tests Berlèse doit débuter à partir de maintenant. Ces 1ères mesures fourniront un début d’estimation quant à la quantité de larves d’altises présentes cette campagne. Compte tenu de la persistance du vol des adultes sur certains secteurs, des émergences échelonnées sont à prévoir. Il est donc fortement recommandé de refaire un test Berlèse 2 à 3 semaines plus tard.
Lire aussi : Comment faire un Berlèse ?
Vous pouvez consulter les périodes potentielles d’apparition des larves en fonction du début de la période de vol dans les BSV :
Attention à ne pas confondre les larves
| Autres diptères dans les pétioles et feuilles |
Grosse altise dans les pétioles à cette époque de l'année |
Gauche : larve de grosse altise au stade L1 |
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| Taille | 5 mm | 2 mm au stade L1 4 mm au stade L2 6 à 9 mm au stade L3 |
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| Forme | Larve allongée | Larve allongée + 3 paires de pattes | |
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N’intervenez qu’en cas de besoin
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Le risque d’avoir des dégâts nuisibles dépend de l’état de croissance du colza à l’entrée de l’hiver et de sa capacité à engager rapidement la montaison au printemps (contexte pédo-climatique, choix variétal, enracinement).
Grille de risque simplifiée adaptée au territoire
| Infestation larvaire | Risque agronomique | Indication de risque |
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> 5 larves / |
Toutes situations | Risque fort |
| Entre 2-3 et 5 larves / plante |
Biomasse < 45 g/pied |
Risque fort |
| Biomasse > 45 g/pied ET Croissance continue sans faim d'azote (pas de rougissement, disponibilité en azote, bon enracinement) |
Risque moyen | |
| < 2-3 larves / plantes | Toutes situations | Risque faible |
Attachez une réelle importance aux fortes infestations conjuguées à des risques élevés (petit colza, faim d’azote, pivots défectueux, reprises tardives, etc.). Les dégâts sont généralement plus sévères (seuil à 3 larves par plante).
Avec quoi intervenir si nécessaire ?
Il convient en premier lieu de s'informer sur l'état des résistances selon sa région afin de prendre la bonne décision : MINECTO GOLD : autorisation dérogatoire pour le colza
Rappel : nos essais montrent qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.
Les insecticides sont efficaces sur des larves d'altises L1 et L2
Pour être efficace, l’intervention chimique doit être positionnée, après avoir « fait le plein » de larves aux stades sensibles (L1 et L2), c'est-à-dire lorsque les larves sont encore mobiles. Dans les essais, les meilleures efficacités sont obtenues en tendance lorsque les températures moyennes ne descendent pas sous 7°C les quelques jours qui encadrent l’intervention.
Les applications de sortie hiver ne sont pas efficaces pour réduire l’impact des insectes sur les plantes.
Cooperea : relocaliser les protéines végétales pour les élevages
Dans le cadre du Sommet de l’élevage, la Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes, Cooperea a été présenté lors d'une conférence de presse, le 10 octobre dernier. Ce projet multipartenarial ambitieux, qui mobilise l'institut technique Terres Inovia, vise à relocaliser la chaine d’approvisionnement en protéines végétales pour la ration des animaux d’élevage en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Produire des graines d’oléagineux et des tourteaux riches en protéines sur le territoire de la
région Auvergne-Rhône-Alpes, travailler sur la réduction de la consommation des tourteaux
par les élevages et substituer les tourteaux d’importation par des tourteaux locaux : tels sont
les principaux objectifs du projet Coopeara.
Le projet réunit 21 partenaires (15 coopératives et 6 organismes techniques dont Terres Inovia et
l’Institut de l’élevage) où l’ensemble des maillons de la filière alimentation animale coopérative
régionale est représenté pour relocaliser la production de protéines végétales destinées à
l’alimentation animale.
L’objectif est de réduire la dépendance actuelle de la filière régionale aux importations de soja
(passer de 95 % actuellement à 60 % fin 2028) et de tournesol (passer de 58 % actuellement à 50 % fin 2028) et de réduire l’empreinte carbone de la filière en allant chercher dans le cadre de ce projet une réduction des émissions de gaz à effet de serre estimée à 10 620 tonnes équivalent CO₂/an (transport et moindre utilisation d’engrais azotés).
Deux volets techniques principaux sont poursuivis dans le cadre du projet :
• Produire des graines d’oléagineux soja, colza et tournesol en région Auvergne-RhôneAlpes ; avoir des usines de trituration à pression mécanique performantes et optimisées pour
les triturer et produire localement des tourteaux riches en protéines (soja, colza et
tournesol).
Trois usines de triturations sont au cœur du dispositif :
- Usine de UCAL protéine dans l’Allier (30 000 T de graines/an triturées)
- Usine de OXYANE en Isère (30 000 T de de graines/an triturées)
- Usine de NUTRALP dans l’Ain (15 000 T de graines/an triturées)
• Renforcer l’autonomie alimentaire sur les élevages de notre région pour réduire la
consommation de tourteaux et remplacer les tourteaux d’importation par des tourteaux locaux, avec le recrutement et la structuration d’un réseau de 58 fermes pilotes constitué sur 4
espèces :
• 27 fermes bovins lait
• 17 fermes bovins viande
• 10 fermes ovins viande
• 3 fermes porcines
• 1 ferme caprine
Une cartographie des exploitations sur la localisation et l'origine des protéines consommées a été réalisée.

Plus d'informations sur le projet
- La fiche de synthèse sur le projet
- Une vidéo de présentation du projet
VELCO-A : un champignon pour contrôler l’altise du colza ?
Après trois ans de travaux dans le cadre du Plan de sortie du phosmet, BASF, en partenariat avec Terres Inovia et INRAE, fait le bilan du projet Velco-A : des résultats prometteurs en laboratoire mais non concluants au champ.
Les champignons entomopathogènes, tels que Beauvaria Bassiana, sont connus pour leur capacité à parasiter et tuer certains insectes, constituant des candidats idéals pour le développement de solutions de biocontrôle.
C’est dans cet objectif, que le projet VELCO-A a été conçu. Porté par BASF, en partenariat avec INRAE et Terres Inovia et financé par Sofiprotéol avec les cotisations interprofessionnelles (CVO) de la filière des huiles et protéines végétales, il visait, dans le cadre du Plan de sortie du phosmet (2022-2025), à identifier les conditions d’utilisation et le potentiel d’un champignon pour réduire durablement les émergences d’altises du colza.
Des résultats prometteurs lors des tests en laboratoire
En 2023, les travaux en laboratoire conduits par INRAE ont confirmé la capacité du champignon B. Bassiana à infecter les larves d’altises. De plus, ce champignon présente une bonne capacité à s’installer dans les sols et y survivre avec une tolérance aux variations de température (de 4 à 22°C) sous réserve de l’absence d’excès d’humidité. Ces conditions sont appropriées à celles observées au moment de l’application sur le terrain.
Des acquis méthodologiques aux champs
En 2023 et 2024, un vaste réseau de 19 essais* a été conduit par les expérimentateurs de Terres Inovia et de BASF (voir carte). L’objectif était d’évaluer le potentiel d’un produit de biocontrôle à base de champignon entomopathogène pour réduire les émergences d’altises au printemps. Pour cela, différentes périodes d’application et diverses concentrations du produit ont été testés.

Carte des 19 essais conduits par Terres Inovia (en vert) et BASF (en bleu) pour évaluer le potentiel d'un champignon en 2023 et 2024
Photographie d'une tente à émergences pour suivre la population d'altises dans un essai sur le site de Bretenière (Terres Inovia) en juin 2024.
Bien que certains essais ont montré ponctuellement une baisse du nombre d’altises au printemps, l’analyse consolidée du réseau n’a pas permis de mettre en évidence d’efficacité significative par rapport au témoin non-traité.
Pour faire face à la difficulté de positionner au mieux le produit lorsque les larves d’altises chutent du colza et débutent leur nymphose dans le sol en sortie d’hiver (phase clé du cycle qui est difficile à prévoir), plusieurs applications ont été réalisées. Mais ces applications ont parfois été confrontées en sortie d’hiver à des conditions météorologiques pouvant être très contrastées et défavorables (sol gelé, sécheresse, …). Malgré ces aménagements et des analyses poussées, aucun des facteurs mesurés (température, pluviométrie avant et après traitement, taux de couverture, concentration du champignon) n’expliquent la différence de résultats obtenus entre les essais.
Bien qu'il n'y ait pas eu de résultats concluants en termes d’efficacité, le projet a permis d’importants acquis méthodologiques telles que la mise au point de protocoles de suivi des populations d’altises au printemps à l’aide de tentes à émergences, ou encore l’harmonisation des méthodes d’application du champignon au sol.
Perspectives
L’analyse technico-économique du produit (efficacité, conditions d’application, et coût par hectare) ainsi que la nécessité de gérer ce ravageur à une échelle territoriale sont trop éloignées des pratiques actuelles des agriculteurs, et ne permettent pas d’envisager le développement de ce biocontrôle.
Ainsi, le projet VELCO-A n’aura malheureusement pas permis d’identifier une solution économique complémentaire mobilisable par les agriculteurs dans leur stratégie de gestion des altises, mais il aura contribué à développer une méthodologie d’évaluation de ce type de produit de biocontrôle en positionnement au sol.
Consulter la fiche projet sur le Plan de sortie du phosmet
*19 essais = 10 essais réalisés par Terres Inovia dans le cadre du projet Adaptacol² soutenu par le Casdar opéré par FranceAgriMer et 9 essais réalisés par BASF dans le cadre du projet VELCO-A soutenu par le fond FASO opéré par Sofiprotéol
Evaluer le risque lié au charançon du bourgeon terminal du colza dans le Sud-Ouest
Les piégeages réalisés dans le cadre du réseau de surveillance colza, ont mis en évidence un début de vol du charançon du bourgeon terminal (CBT) depuis trois semaines maintenant. Même si le vol s’intensifie doucement, il est temps de faire un point sur l’évaluation du risque en parcelle à partir des différents critères agronomiques qui permettent, selon les situations, une impasse de traitement.
Le CBT, un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps : rappel. Les dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ces dégâts se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. A l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30% de plantes à port buissonnant.
Faut-il intervenir?
L’état du colza est primordial, couplé à la présence ou non du ravageur sur le territoire. Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza.
1/ Evaluer l’activité du charançon du bourgeon terminal (BSV et parcelle)
Cuvette jaune indispensable. En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment si l’intervention se justifie (risque de pontes). Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser les données de réseaux d’observations (exemple BSV, bulletin de santé du végétal) et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes.
Les captures du ravageur étaient peu nombreuses depuis deux semaines. Elles tendent à se généraliser cette semaine, même si elles restent encore peu élevées en intensité.
N'hésitez pas à consulter le dernier BSV de votre région pour plus d'informations sur le risque local et les captures significatives :
• Occitanie
• Nouvelle-Aquitaine
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Ne pas hésiter à utiliser notre outil de prédiction des vols en sélectionnant le Charançon du bourgeon terminal- Prédiction des vols ravageurs Globalement, l’ensemble des secteurs de production de colza dans le Sud-Ouest sont concernés par la présence du ravageur. Rappelons que la protection des colzas vise les adultes au moment de la ponte des femelles. L’arrivée des adultes signale le début du décompte des 8-10 jours et donc de la période de risque. |
Attention, la moyenne pluriannuelle tend à lisser les pics de captures de chaque année.
2/ Evaluer le risque agronomique, c’est-à-dire la capacité du colza à poursuivre sa croissance
Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants.
La biomasse fraîche (mesurer la biomasse en kg/m² ou g/plante), la couleur du colza, la qualité de l’enracinement (longueur du pivot et état du système racinaire) et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance.
On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.
3/ Reporter les indicateurs de votre parcelle dans l’outil dédié
C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur (qui permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider le passage d’un insecticide. La simple présence du ravageur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte !
4/ Si je dois intervenir, comment positionner mon traitement
La stratégie de lutte consiste à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.
La date d’intervention est donc fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle, 8 à 10 jours après les premières captures significatives (>5 individus/cuvette lors d’un relevé hebdomadaire).
Avec quelle solution peut-on intervenir ?
Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.
L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises. Dans les situations peu poussantes, hydromorphe.
Votre contact régional
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) - Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées
Surveillez les larves de grosses altises grâce au test Berlese
Les toutes premières larves de grosses altises peuvent être repérées dès fin octobre. Pour en avoir le cœur net, le test Berlèse est votre meilleur allié.
► Consulter les BSV rendant compte des prévisions de stades larvaires et analyses de risques :
- Centre-Val de Loire
- Poitou-Charentes/Vendée/Limousin
- Bretagne / Pays de la Loire
- Normandie / Ile-de-France
Les larves les plus dommageables colonisent les colzas bien avant l’hiver
Au début de leur vie, les larves sont relativement mobiles et s’introduisent par la face supérieure des pétioles des feuilles (des trous de galeries évoluant en cicatrices apparaissent alors très vite). Au gré des conditions, elles poursuivent leur développement pendant l’hiver en minant et se réfugiant dans les pétioles des feuilles. Le gel ne tue pas les larves. Dans le pire des cas, les larves gagnent le cœur des plantes avant ou pendant la reprise de végétation en sortie hiver.
Pour cette raison, il convient d’anticiper ! La lutte en novembre/décembre est la seule efficace pour limiter l’impact sur les plantes et notamment les ports buissonnants au printemps.
Pas de discrimination, diagnostiquez tous vos colzas
L'expérience des années récentes montre qu'il convient d’examiner tous types de colzas (gros, petit, sain, stressé, etc.) quel que soit le niveau d’attaques des grosses altises adultes en début de cycle. Les parcelles n'ayant pas nécessité d'insecticide jusqu’alors sont à surveiller au même titre que les autres. Le diagnostic des infestations larvaires est essentiel pour tous les profils de colza.
Berlese = plus simple et plus fiable
La méthode Berlèse peut être utilisée de façon assez rapide et permet sans effort de détecter et dénombrer toutes les larves. L’essayer c’est l’adopter !
Vidéo : Comment faire un Berlese
Attention à ne pas confondre les larves
De nombreux techniciens signalent en fin octobre et en fin novembre, la présence d'autres larves lors de la réalisation de test Berlèse ou lors d'observations directement sur les plantes. Le plus souvent sans pattes, il s'agit de larves de diptères et non d'altises d'hiver.
| Autres diptères dans les pétioles et feuilles |
Grosse altise dans les pétioles à cette époque de l'année |
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| Taille | 5 mm | 2 mm au stade L1 4 mm au stade L2 6 à 9 mm au stade L3 |
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| Forme | larve allongée | larve allongée + 3 paires de pattes | |
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Risque très inféodé à la parcelle !
Le risque de dommages liés à la présence de larves d’altises dans un colza dépend de plusieurs facteurs :
- type d’infestation : nombre de larves, date de leur apparition et dynamique de développement,
- conditions de milieu : réserve d’azote / phosphore disponible dans le sol, météo hivernale et post-hivernale,
- biomasse foliaire produite par le colza avant l’hiver et sa capacité ou non à soutenir cette dynamique de croissance le plus tardivement possible,
- qualité d’enracinement des plantes (état sanitaire, forme et taille des pivots).
De ce fait, la protection insecticide doit être raisonnée pour chaque parcelle. Les enjeux liés aux phénomènes de résistance et à la durabilité des solutions chimiques sont tels que chacun doit se sentir responsable.
N’intervenez qu’en cas de besoin
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Avec quoi intervenir si nécessaire ?
Il convient en premier lieu de s'informer sur l'état des résistances selon sa région afin de prendre la bonne décision : MINECTO GOLD : autorisation dérogatoire pour le colza
Rappel : nos essais montrent qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.
Les insecticides sont efficaces sur des larves d'altises L1 et L2
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Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Colloque final du Plan de sortie du phosmet
INSCRIPTION & PRIX
Inscription obligatoire (à venir)
DATE & LIEU DE L'EVENEMENT
24 mars 2026 - de 9h à 17h
Paris
PUBLIC
Agriculteurs, conseillers, journalistes
CONTACT
Service communication (contact@terresinovia.fr)
Présentation
Depuis 2022, le Plan d’action de sortie du phosmet travaille à identifier et déployer des stratégies de protection pour réduire durablement l’impact des ravageurs d’automne sur le colza. Animé par Terres Inovia et l'INRAE, soutenu par les pouvoirs publics et la filière, ce programme soutient 11 projets innovants portés par des acteurs de la recherche et du développement agricole.
L’objectif de ce programme, qui se termine en décembre 2025, est de déployer à court terme des stratégies de protection alternatives au phosmet et de réduire durablement la pression parasitaire des coléoptères d’automne grâce à la combinaison d’un maximum de leviers appliquées à différentes échelles dans une approche systémique.
Programme
Ce colloque valorisera les principaux résultats obtenus au fil de différentes conférences et d'une table-ronde :
Conférences
Les enjeux du colza : pourquoi un Plan de sortie du phosmet
Favoriser la robustesse du colza pour limiter la nuisibilité des ravageurs d’automne
Détourner les ravageurs d’automne du colza à l’échelle de la parcelle et du paysage
Luttes alternatives contre les grosses altises
Le charançon du bourgeon terminal, un ravageur peu connu en recrudescence
Table-ronde
Du levier aux stratégies de gestion des ravageurs du colza : comment favoriser la mise en œuvre ?
Intervenants et partenaires
A venir
Suivi du vol du charançon du bourgeon terminal du colza : une activité en progression
Les observations issues du réseau de surveillance colza indiquent une activité croissante du charançon du bourgeon terminal (CBT) depuis le début du mois d’octobre. Si les premières captures ont été relevées dans des créneaux similaires aux tendances pluriannuelles, la progression du vol apparaît cette année plus graduelle que l’automne 2024.
En Auvergne
Les premiers individus ont été détectés dès la semaine du 1er octobre, et le nombre de parcelles concernées poursuit son augmentation ces derniers jours. Cette évolution traduit un vol désormais bien amorcé avec des captures significatives sur l’ensemble des départements suivis (Allier – 03, Puy-de-Dôme - 63, Haute-Loire – 43).
En Rhône-Alpes
La situation reste plus hétérogène, avec quelques captures enregistrées depuis la semaine du 6–7 octobre, principalement dans l’Ain, le Rhône et le nord de l’Isère.
L’activité du ravageur demeure pour l’instant modérée, mais une poursuite du vol est à suivre dans les semaines à venir, en fonction des conditions climatiques.
Dans tous les cas, la surveillance en cuvettes jaunes est impérative !
N'hésitez pas à consulter le dernier BSV de votre région pour plus d'informations sur le risque local:
Le CBT, un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps : rappel. Les dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ces dégâts se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. A l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30% de plantes à port buissonnant.
Faut-il intervenir? une surveillance indispensable pour évaluer présence du charançon du bourgeon terminal (CBT) et état du colza
Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza. Pour être en mesure de raisonner au mieux chaque intervention, Terres Inovia a récemment intégré la notion d’état végétatif du colza dans le processus de prise de décision pour intervenir ou non vis-à-vis du charançon du bourgeon terminal.
Le CBT est-il présent dans ma parcelle et/ou dans le secteur ? A quel niveau ?
Cuvette jaune indispensable : trop de parcelles aujourd’hui ne sont pas équipée de ce piège et dans ces conditions, impossible de raisonner correctement l’intervention (installer une cuvette jaune (avec de l’eau), posée sur la végétation).
En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment. Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser également les données de réseaux d’observations et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes. Par exemple, la consultation du BSV colza est un outil permettant de suivre la situation, plus ou moins précisément selon la répartition des parcelles sur le réseau.
Ma parcelle présente-t-elle un risque agronomique ?
Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants. La couleur du colza, la qualité de l’enracinement et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance. On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.
Les apports d’azote étant interdits à l’automne en zone vulnérable, on tiendra compte de l’enracinement du colza pour évaluer sa capacité à exploiter les ressources en profondeur, de la connaissance de la parcelle et de sa capacité de minéralisation. L’apport d’engrais organique, au semis et/ou de façon récurrente sur la parcelle fait partie des éléments à prendre en compte pour définir si oui ou non le colza risque une faim d’azote trop tôt à l’automne. (voir en bas de page le tableau décisionnel pour le diagnostic du risque charançon du bourgeon terminal) qui est intégré dans l'outil Colza / Risques charançon du bourgeon termila .
-- En pratique --1/ Evaluer l’activité du charançon du bourgeon terminal (BSV et parcelle)
Ne pas hésiter à utiliser notre outil de prédiction des vols en sélectionnant le Charançon du bourgeon terminal- Prédiction des vols ravageurs 2/ Evaluer la capacité du colza à poursuivre sa croissance (voir ci-dessous évaluation du risque agronomique) 3 / Reporter les indicateurs de votre parcelle dans l’outil C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur (qui permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider le passage d’un insecticide. la simple présence du ravageur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte! |
Quand faut-il intervenir ?
La date d’intervention est fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle. Rappelons que les solutions insecticides disponibles ne permettent pas d’atteindre les larves responsables des dégâts et que la stratégie de lutte consiste donc à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.
Avec quelle solution peut-on intervenir ?
- Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.
L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises*. Il faudra toutefois surveiller attentivement ces larves et se préparer à une éventuelle intervention plus tard, pour cibler spécifiquement les larves d’altises.
*Hors secteurs avec résistance Super KDR aux pyréthrinoïdes avérée sur larves d’altises
Votre contact régional
Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
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