Préparer la récolte du lin oléagineux
Les premières parcelles de lin oléagineux ont été récoltées sur les secteurs les plus précoces. Pour préparer au mieux cette dernière étape, voici quelques points de vigilance concernant les conditions météo de la récolte et le matériel utilisé.
- Le lin se récolte lorsque les graines sont libres dans les capsules et lorsque les tiges ont commencés à jaunir, par temps sec, chaud et ensoleillé. Les fortes chaleurs, températures dépassant 35°C seront à éviter.
- La tige du lin est sensible au rouissage, phénomène qui va augmenter la difficulté de récolte. Il est préférable de ne pas reporter la récolte et de moissonner une paille jaune et pas complément brune au risque de rencontrer des difficultés à la coupe.
- Le lin oléagineux possède des tiges très rigides et lignifiées, l’utilisation d’une lame de barre de coupe affutée est indispensable. L’utilisation de machines à vis à gros diamètre facilite la récolte. La vitesse de récolte conseillée est de 6 à 8 km/ha dans le sens du semis.
- Les normes de récolte sont de 9% d’humidité et 2% d’impuretés. La richesse en huile et en acide alpha-linolénique sont également des critères pris en compte pour la commercialisation. Des teneurs seuils peuvent être fixées lors de la contractualisation entre les producteurs et les organismes collecteurs.
N’hésitez pas à consulter la fiche technique de Terres Inovia sur la récolte et la gestion des résidus du lin oléagineux.
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux
[A VENIR] Quand semer pour récolter son tournesol
Estimez la période de récolte du tournesol, selon votre localisation, à partir de votre choix variétal et votre date de semis envisagée.
L’outil permet de visualiser :
- Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
- Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)
Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.
L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.
L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.
Récolte de la lentille : les premières moissons commenceront fin juin, que faut-il garder en tête avant de se lancer ?
Alors que les premières moissons de lentilles ont débuté la semaine dernière pour les secteurs les plus précoces, il est crucial de bien se préparer pour garantir une récolte optimale. Des conditions météorologiques aux techniques de récolte en passant par la gestion des adventices, découvrez les étapes essentielles pour maximiser votre rendement.
Stade des lentilles
Dans les bassins les plus précoces de la façade atlantique ouest et sud, les gousses se mettent en place et se remplissent correctement. Les premiers semis terminent leur maturité via la vague de chaleur.
Dans les bassins localisés au nord, les parcelles ont souffert d’un manque de pluviométrie, en particulier pour les semis réalisés à partir de la deuxième quinzaine de mars. La couverture du sol n’est pas totale et les défauts de désherbage (manque de pluviométrie) ont entrainé des salissements parfois importants. Pour les autres parcelles, le couvert végétal est bien développé, ayant permis une floraison correcte et les gousses se remplissent normalement. Les pics de températures actuels entrainent un arrêt de la floraison (les fleurs de lentille ne supportent pas les températures supérieures à 28°C).
Enfin, dans les bassins d’altitude, la croissance et la floraison se poursuivent normalement. Les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour l’évolution de la maturité des parcelles.
La fin de cycle peut être très rapide sur les lentilles ! Une surveillance sera nécessaire dès la remontée des températures pour ne pas subir d’égrainage.
Récolte de la lentille
Récoltez dès que la teneur en eau des lentilles atteint 15-16 % d’humidité, afin de limiter la casse des grains et de préserver leurs facultés germinatives (normes d'humidité de la lentille = 14 %). Les parcelles prennent une couleur jaune-beige, signe de la maturité des plants.
Quelques repères visuels :
- A maturité, il reste toujours quelques plantes vertes dans la parcelle car la lentille est une culture indéterminée qui peut poursuivre sa croissance végétative même pendant la maturité.
- En dessous de 11 % d’humidité, les grains deviennent fragiles et cassants.
Conduite de chantier :
En fin de cycle, les plants de lentilles peuvent s’affaisser, il est possible d’équiper la moissonneuse de doigts releveurs et d’une barre anti-cailloux sur la barre de coupe pour faciliter la récolte.
Travailler à vitesse lente pour minimiser la remontée de terre et cailloux dans la coupe et réduire le nombre de gousses laissées à terre.
Les releveurs, installés tous les 3 doigts (22 cm d’écartement), permettront de relever les lentilles versées et ainsi de faciliter la récolte. Un sol bien nivelé, ainsi qu’une végétation et un sol secs faciliteront également votre travail.
Il peut être également utile de récolte la lentille « à rebrousse-poil » afin de permettre une alimentation de la coupe régulière.
En cas de fortes chaleurs, récoltez les lentilles de préférence en matinée, l’après-midi le risque de casse des graines augmente et les gousses ont tendance à être plus déhiscentes, augmentant le risque de pertes de graines.
Quid du fauchage-andainage ?
Le fauchage-andainage peut être mis en place sur des parcelles de lentilles, pour avancer les récoltes, gérer les adventices en fin de cycle, homogénéiser le séchage des graines et faciliter la récolte en permettant un battage plus rapide.
Cette pratique doit être anticipée, afin de réserver l’intervention d’un prestataire une dizaine de jours avant la récolte pour éviter un égrenage lors de la fauche et du séchage de l’andain. La période de séchage de l’andain recommandée est de 4 à 5 jours de temps sec.
Les andaineuses avec un andain central sont à privilégier (lentille = culture avec peu de biomasse faisant des petits andains), à une hauteur de coupe entre 2 et 3 cm. Si l’intervention de fauche est trop tardive, le risque d’égrainage peut être très important, il est alors plus sûr de sécuriser la récolte par moisson directe.
Dans le cadre du projet W-Solent, porté par Terres Inovia et des partenaires du Grand-Ouest, des travaux sur le fauchage-andainage ont pu être conduits : zoom sur les résultats obtenus.
Le fauchage-andainage pour faciliter la récolte de la lentille ? La méthode est efficace mais JAMAIS en intervention pompier !
Le fauchage-andainage en lentille se pratique de plus en plus. Il permet d’avancer la récolte, d’homogénéiser la qualité des graines et de sécher les adventices encore vertes pouvant gêner la récolte.
Cependant, la lentille étant très sensible à l’égrainage le fauchage-andainage doit être ANTICIPÉ !
Le projet W-SoLENT a permis de mettre en place 2 essais sur lentille en 2023 (secteur 86). La fauche a été réalisée tardivement, lorsque les gousses et les graines de la lentille sont à une humidité de 22 et 15% respectivement. Ce stade est manifestement trop avancé pour faucher et andainer car cette modalité a perdu une partie non négligeable du rendement (non significatif cependant).
L’essai montre aussi une baisse de la teneur en impuretés grâce au fauchage-andainage.
Des travaux sont à mener pour identifier le meilleur stade d’intervention.
► W-SoLent : les résultats du projet d'accompagnement des producteurs de soja et de lentille
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux
Optimisation de la récolte du colza : de la maturité à la coupe
Après plus de dix mois de culture, le colza arrive à une étape cruciale : la récolte. Avant de l’entamer, il est essentiel de vérifier la maturité des parcelles pour limiter les pertes de rendement. Une fois ce stade atteint, un bon réglage de la moissonneuse-batteuse permettra de clôturer efficacement la campagne 2025.
S'assurer de la maturité du colza avant de récolter
La récolte du colza s’effectue idéalement lorsque les graines affichent un taux d’humidité d’environ 9 %. À cela s’ajoute, la nécessité d’avoir des siliques à enveloppes matures, de couleur brun clair, contenant environ 10 % d’humidité. Attention : la présence de siliques dont les enveloppes ne sont pas totalement sèches peut entraîner d’importantes pertes de rendement. Non battues, ces graines restent dans les pailles hachées par le broyeur, échappant ainsi à la récolte. Des précieux quintaux peuvent ainsi être perdus (tableau 1).
| Nombre de siliques vertes par plante non battue | Perte en % | Perte en q/ha |
| 5 | 3,3 | 1,4 |
| 10 | 6,4 | 2,6 |
| 15 | 9,6 | 4,2 |
| 20 | 12,8 | 5,7 |
Parcelle composée de plantes avec 170 siliques/plante en moyenne ; rendement de l'ordre de 45 q/ha.
Les tiges, quant à elles, doivent être bien sèches, avec un taux d’humidité inférieur à 20 %. Si les machines modernes peuvent intervenir même avec des teneurs en eau très élevées (jusqu’à 60 %), l’efficacité du battage et du triage s’en trouve réduite.
À l’inverse, une végétation trop sèche (moins de 8 %) peut provoquer des pertes à l’avant de la machine. Mieux vaut alors récolter tôt le matin avec une moissonneuse équipée d’une extension de coupe pour le colza.
Optimiser la coupe et les réglages pour limiter les pertes
Une coupe haute facilite le battage en permettant une meilleure séparation des pailles sèches. Visez au moins 50 % de la hauteur du colza comme repère. Plus la coupe est haute, plus les tiges récoltées sont sèches et les pertes réduites. Idéalement, coupez le plus haut possible tout en conservant les ramifications. Outre la hauteur de coupe, un réglage précis de la moissonneuse est indispensable pour limiter les pertes, notamment la vitesse du batteur et la ventilation. De plus, ces réglages doivent être adaptés en fonction de l’heure de la journée, car les conditions évoluent entre le matin et l’après-midi.
Andainage : une alternative nécessaire dans certaines situationsL’andainage implique un passage supplémentaire et engendre un coût additionnel. Il peut toutefois se justifier dans certaines situations, notamment en cas d’enherbement mal maîtrisé ou lorsque la parcelle présente une forte hétérogénéité, avec des différences marquées de maturité. |
Colza en Normandie et Ouest Ile-de-France : des intempéries bousculent la dernière ligne droite avant récolte
Les orages violents du 13 juin ont localement saccagé les cultures. La campagne colza s’était déroulée sans grande difficulté en Normandie et Ouest-Ile-de-France. Retours sur les points marquants de l’année.
Les dégâts considérables causés par la grêle après ce vendredi 13 apocalyptique sont sporadiques (voir encadré). Plus largement, les rafales de vent et les fortes pluies laisseront des traces et des incertitudes… alors que les espoirs d’une bonne récolte de colza étaient ancrés dans les esprits. Retour sur les derniers mois écoulés avant le verdict de la future moisson.
Une fin d’hiver et un printemps 2025 plutôt calmes et tranquilles
Les nerfs étaient parfois un peu à vif en début de campagne en raison des limaces, des pluies abondantes en septembre / octobre, ou à cause de problématiques telles que la hernie. L’arrière-saison était plus favorable, la croissance en biomasse avant hiver atteignait en moyenne 1.2 kg/m². La reprise du colza après les pluies abondantes en janvier s’est réalisée « normalement », ni trop lentement, ni trop rapidement. A quelques exceptions près, les larves d’altises – moins abondantes qu’à l’accoutumée- ont épargné la culture. Même constat pour les charançons du bourgeon terminal puis les charançons de la tige. La fertilisation azotée a quant à elle été bien valorisée en mars / avril.
Des indicateurs physiologiques très corrects dans l’ensemble…
Photo 12/06/2025 secteur Tôte (76)
Jusqu’à début floraison, la culture a fait bonne figure, menée par un temps sec, assez ensoleillé et légèrement plus doux que la normale, sans excès. Pas de déferlante de méligèthes à déplorer en 2025. Seuls les charançons des siliques ont fait douter, compte tenu de leur arrivée précoce avant même l’apparition des siliques. Des températures douces et un très bon cumul de rayonnement entre avril et début juin (le plus haut depuis 2021) ont contribué à la bonne mise en place des fleurs, siliques et graines. Les faibles pluies et le vent d’Est ont écarté tout risque de maladies dans notre région. Le potentiel à la mi-juin semble donc prometteur.
.…à nuancer dans certains secteurs
Dans certains sols du Pays d’Ouche, du Pays d’Auge, de Falaise, Verneuil et Saint-André, le manque d’eau du 20 avril au 20 mai aura sans doute altéré un peu le potentiel. Dans le Sud-Est de l’Ile-de-France, l’impact a davantage concerné la fin du remplissage des graines, à compter de début juin. Des pucerons cendrés ont par ailleurs colonisé les parcelles, à un moment où il était déjà tard pour intervenir. Dans ces secteurs, les chaleurs actuelles ont d’ores-et-déjà sonné le début imminent ou très prochain des moissons.
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Orages du 13 juin, bourrasques de pluies, de vent et localement averses de gros grêlons Les intempéries ont été impressionnantes : grêlons de 2-3 cm, rafales de vent de plus de 100 km/h, pluies jusqu’à 40-50 mm en quelques heures... Des parcelles dévastées sont signalées dans le Sud de l’Eure (secteurs Nonancourt, Breteuil, Verneuil, Lignerolles), l’Orne (secteurs Flers, La Ferté-Macé, Alençon), le Calvados (secteurs Vire, Condé-en-Normandie, Douvres-la-Délivrande) et le sud des Yvelines (secteur Ablis). Les coups de vent associés à de fortes pluies ont également pu abîmer les cultures dans de nombreux autres secteurs avec des niveaux de sévérité très variables : tiges brisées, pliées, versées ou juste meurtries, siliques éclatées ou juste endommagées. Quasiment toute la région a été balayée par les caprices de la météo. |
Photo 18/06/2025 secteur La Madeleine de Nonancourt (27)
Jean LIEVEN - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ouest Ile-de-France
Optimiser la récolte du colza
La récolte du colza approche pour les secteurs les plus précoces allant du sud Ile-de-France au Poitou-Charentes en passant par la région Centre Val de Loire et les Pays de Loire. Le moment est venu de rappeler quelques conseils de base.
- Vérification de la maturité : Assurez-vous que les siliques sont mûres et que les graines atteignent environ 9 % d'humidité. Les enveloppes des siliques doivent être matures, de couleur brun clair, et les tiges de colza doivent avoir des pailles sèches (moins de 20 % d'humidité) pour éviter les pertes de rendement dues à des siliques non battues.
- Réglage optimal de la moissonneuse-batteuse : Un réglage précis de la machine est essentiel pour minimiser les pertes. Contrôlez la vitesse du batteur, ajustez la hauteur de coupe pour optimiser le secouage des parties sèches de la végétation, et vérifiez la ventilation pour éviter les pertes arrière.
- Gestion des tiges vertes : Limitez la présence de tiges vertes à moins de 20 % pour assurer une récolte efficace. Les tiges non matures peuvent entraîner des pertes importantes lors du battage.
Dans les parcelles infestées de graminées…
Prendre le temps de nettoyer sa moissonneuse-batteuse après la récolte de parcelles infestées permet d’éviter de disséminer des graines d’adventices sur de nouvelles parcelles. Si le temps manque pour un nettoyage minutieux, il faudra récolter les parcelles les plus sales en fin de moisson pour éviter au maximum des contaminations entre parcelles. Plus facile à dire qu’à faire, certes, mais cela reste une règle de bon sens.
► Comment bien nettoyer sa moissonneuse-batteuse
► S'assurer de la maturité du colza avant de récolter
► Récolte du colza : faire les réglages à la coupe
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Récolte du tournesol : choisir un matériel adapté et maximiser la marge
La récolte est une étape essentielle. Parmi les points clés figurent le réglage adéquat de la moissonneuse-batteuse, le choix du bon stade et d’un système de coupe adapté au contexte de production. Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique.
Les suivis de chantiers de récolte du tournesol, réalisés par Terres Inovia entre 2020 et 2022 avec des conditions satisfaisantes (absence de verse, humidité des graines proches des normes commerciales de 9%), montrent des niveaux de pertes de graines libres et de capitules réduites, à la fois au niveau de la coupe et à l’arrière de la moissonneuse-batteuse.
Exemple de coupe standard aménagée avec des plateaux. Ici, les doigts des rabatteurs ne sont pas recouverts d’une plaque. Celle-ci limiterait le risque de « piquer » des capitules, qui peuvent alors être éjectés de la coupe. La forme arrondie et convexe du diviseur limite les phénomènes de « blocage » des plantes. Celui-ci entraîne leur verse à côté de la coupe. Il est à l’origine de l’essentiel des pertes (capitules au sol) lors d’un chantier de récolte. Crédit : Terres Inovia
Dans des conditions satisfaisantes de récolte, avec un réglage optimal de la machine et une coupe standard aménagée pour le tournesol, les pertes – sous forme de capitules éjectés au sol ou de tiges sectionnées ou écrasées avec le capitule – ont été comprises entre 10 et 1000 capitules/ha, soit un maximum de 80-100 kg/ha, équivalent à une perte maximale de 40 (en conventionnel) à 80 (en agriculture biologique) €/ha (1). Dans le cas de tournesols versés, les pertes peuvent être beaucoup plus élevées si le système de coupe n’est pas adapté à cette situation délicate mais exceptionnelle.
Ainsi, pour être récolté, le tournesol nécessite une adaptation de la coupe classique destinée à la récolte des céréales à paille.
Choisir un système de coupe adapté
Les coupes standards aménagées avec des plateaux sont une adaptation d’une coupe à céréales à paille et sont le premier équipement à s’être développé pour récolter le tournesol. L’investissement est limité puisqu’elles ne nécessitent pas l’achat d’une coupe spécifique et elles permettent de récolter des tournesols avec différents écartements entre rangs. En revanche, le débit de chantier est limité (plafond conseillé de surface récoltée estimé à 50 ha/an selon les constructeurs) et elles ne permettent pas de récolter des tournesols versés.
Les coupes intégrales spécifiques au tournesol peuvent être équipées d’un broyeur de cannes positionné sous la coupe. Dernièrement, ce type d’équipement est en progression en France. Le débit de chantier est important grâce à une vitesse d’avancement élevée (8 à 15 km/h), elles offrent un confort de récolte et de larges coupes (≥ 6 m), elles sont capables de récolter du tournesol avec différents écartements entre rangs et, pour certains modèles, de récolter et broyer en un seul passage. En revanche, l’investissement dans ce type de coupe spécifique au tournesol est important [avec un prix indicatif de 3 à 7 k€ HT (2) par mètre linéaire en 2024 ainsi qu’un surcoût significatif du broyeur ou d’une coupe pliable]. De plus, elles ne permettent pas de récolter des tournesols versés.
Les conditions de battage peuvent être différentes selon les parcelles et les variétés. Pour minimiser les pertes et obtenir une récolte propre, après avoir réalisé un premier réglage souvent automatique des différents organes de battage, il est essentiel de faire des ajustements durant le chantier de récolte. Crédit : Terres Inovia
Parmi les coupes intégrales, les coupes de type « stripper » ont un rouleau cranté sous la coupe qui tire les tiges pour une coupe juste au-dessous du capitule. Elles sont destinées à la récolte de grandes surfaces grâce à leur débit de chantier élevé. Avec des largeurs de coupes réduites, elles sont par ailleurs utilisées en tournesol de semences. En limitant la quantité de matière à battre, elles facilitent la récolte d’une culture encore humide, situation fréquente en production de semences.
Les becs cueilleurs sont soit de type maïs grain avec l’ajout d’un kit d’adaptation pour la récolte du tournesol, soit spécifiques à l’oléagineux. L’écartement entre les becs cueilleurs doit correspondre à l’écartement entre rangs du semoir. Cela peut être une limite pour les entrepreneurs de travaux agricoles qui récoltent chez différents clients qui possèdent des semoirs de divers écartements entre rangs. Ce type d’équipement permet de récolter des tournesols versés et, de façon générale, d’être particulièrement adapté à la récolte de tournesol hauts et végétatifs. S’agissant des kits adaptatifs, l’investissement dans un kit adaptateur est limité et cela permet de disposer d’un seul cueilleur pour le maïs grain et le tournesol. Les becs cueilleurs spécifiques au tournesol permettent un débit de chantier élevé. Ils représentent quant à eux un investissement significatif, de l’ordre de 3,5 à 5 k€ HT par rang.
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Pour aller plus loin |
(1) Hypothèse de prix de vente du tournesol : 400 €/t en conventionnel et 800 €/t en agriculture biologique.
(2) k€ = 1000 €.
Contact : V. Lecomte, v.lecomte@terresinovia.fr
Et pour lire l'article dans Arvalis & Terres Inovia, c'est ici.
Récolte des protéagineux : anticiper pour éviter les difficultés
Les protéagineux approchent de la récolte, notamment celle des pois et féveroles d’hiver, accélérée par des contextes de manque d’eau. La phase de récolte est toujours un chantier délicat pour les légumineuses, nécessitant de prendre son temps. Il est important d’intervenir au bon moment et avec les bons réglages afin de minimiser les pertes à la récolte et la casse de graines, risques non négligeables sur ces cultures. Voici quelques conseils techniques.
Moins de risques à récolter trop tôt que trop tard
Les protéagineux nécessitent de bonnes conditions de récolte et de bien anticiper ses réglages pour éviter des difficultés (bourrage, pertes de gousses, casse de grains, etc.).
Pour rappel, le grain se récolte entre 15 % et 20 % d’humidité, mais l’optimum est situé entre 16% et 18% d’humidité.
Dans l’hypothèse d’une récolte en conditions très sèches, en dessous de 15 % de teneur en eau, le manque d’humidité peut entrainer de la casse de graines. Ce facteur est non négligeable dans la capacité germinative des graines pour les contrats de semences et les utilisateurs de graines de fermes. C’est également rédhibitoire pour l’alimentation humaine si plus de 10 % de graines cassées sont présentes.
A l’inverse, en cas de fin de cycle humide, il est possible de récolter les pois et féveroles jusqu’à 20 % d’humidité, sous conditions de ventiler la récolte par la suite. Privilégier les récoltes en début ou fin de journée pour éviter les fortes chaleurs pouvant favoriser l’ouverture des gousses.
Pois d'hiver à l'approche de la maturité - Crédit photo : B. Remurier
La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.
Attention à ne pas attendre que les dernières traces de vert disparaissent. La maturité de l’ensemble des organes est rarement homogène sur une parcelle, souvent en lien avec l’hétérogénéité de la parcelle et avec le prolongement du cycle occasionné par des pluies autour de la maturité. N’hésitez pas à débuter la récolte même si quelques traces de vert persistent. En cas de planning serré, n’hésitez pas à débuter la récolte 1-2 jours plus tôt que prévu si nécessaire, une récolte plus humide est moins dommageable qu’une récolte trop sèche.
Astuce visuelle : lorsque le grain se raye légèrement sous l’ongle, la graine approche des 20 % d’humidité, la récolte peut se déclencher dans les jours qui suivent.
Quelques conseils pour récolter son pois
La récolte du pois s’opèrera avec un contre-batteur à céréales. Selon la tenue de tige, lié à la maitrise du peuplement et aux intempéries, la récolte s’envisagera de différentes manières
Récolte en situation favorable (majorité des pois) : dans les parcelles bien portantes, favoriser une coupe à profondeur variable ou à tapis qui faciliteront la récolte. L’équipement de scies latérales permettra d’éviter les bourrages. Les diviseurs peuvent être enlevés si on arrache la culture.
Récolte en situation versée (quelque parcelles) : Pour des pois un peu versés, la barre de coupe classique équipée de releveurs tous les 3 doigts et d’une barre anti-cailloux suffit. Dans les situations où la verse est plus marquée, n’hésitez pas à récolter uniquement face à la verse.
Récolte en situation plaquée et/ou avec forte pression adventice (cas rares) : Si les conditions devaient être extrêmes, avec des pois plaqués au sol après une longue période pluvieuse, le pick-up spécial pois (type Sund), équipé de peignes à doigts souples qui soulèvent la végétation et cassent les tiges au ras du sol, peut sauver des récoltes. Également, en situation impactée en plus par le salissement, il est possible de faucher précocement le pois à 5-10 cm et de l’andainer par la suite. La reprise de l’andain sera à réaliser une fois les graines plus dures à l’aide d’un pick-up ou d’une moissonneuse équipée de doigts releveurs sur la largeur de l’andain.
Quelques conseils pour récolter sa féverole
La récolte de la féverole s’opérera de préférence avec une coupe avancée ou à profondeur variable. Des releveurs sont recommandés tous les 3-4 doigts et ceux même en situation non versé. Positionner 1 rabatteur sur 2. La seule particularité de la féverole est l’utilisation d’un contre-batteur mixte ou à maïs, le contre-batteur à céréales étant insuffisant.
Dans toutes les situations (pois comme féverole), veillez à récolter lentement, les graines sont sensibles à la casse et la perte de grains en conditions difficiles est élevée. L’équipement d’un réducteur de régime est fortement conseillé.
Les réglages de sa moissonneuse à privilégier selon la culture et la situation :
| Source FNAMS-SEMAE-GNIS | Pois | Féverole | |
| Batteur et contre-batteur | Le battage doit être lent d’autant plus si la végétation est sèche. Les protéagineux se battent facilement mais la graine est fragile et sensible à la casse ou la fissuration. Il est généralement conseillé de s'équiper d'un réducteur de régime du batteur pour atteindre les vitesses requises | ||
| Diamètre du batteur (cm) | Vitesse de rotation (tours/min) | Vitesse de rotation (tours/min) | |
| 45 | 380-640 | 380-470 | |
| 60 | 280-480 | 390-350 | |
| 76 | 230-380 | 230-280 | |
| Le serrage batteur/contre-batteur doit être convergent : plus étroit à l'arrière qu'à l'avant | |||
| Batteur type conventionnel | 20 mm avant et 10 mm arrière | 25 mm avant et 12 mm arrière | |
| Batteur type axial | 10-15 mm | 20-32 mm | |
| Le contre batteur type céréales convient en pois mais est insuffisant pour la féverole nécessitant un contre-batteur mixte ou à maïs | |||
| Espace entre-fils | >10mm | >14 mm | |
| Barre de coupe | Veillez à ne pas manquer les gousses du bas en cas de faible hauteur ou de verse. N'hésitez pas à récolter face à la verse. | ||
| Culture non versée | Barre de coupe à profondeur variable ou à tapis Scies latérales pour éviter le bourrage | Barre de coupe avancée ou à profondeur variable releveurs tous les 3-4 doigts Positionner 1 rabatteur sur 2 | |
| Culture versée | Barre de coupe avec releveurs tous les 3 doigts + barre anti-cailloux | ||
| Caisson de nettoyage | Le bon réglage du caisson permet de limiter les pertes à l'arrière et le renvoie des graines à l'avant. Veiller à régler la grille inférieure juste au-dessus du diamètre des plus grosses graines. La ventilation est recommandée. | ||
| Grille supérieure | 12-18 mm | 15-18 mm | |
| Grille inférieure | 8-12 mm | 8-12 mm | |
Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos
Le numéro régionalisé de juin d'Arvalis & Terres Inovia infos est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeables ci-dessous).
A découvrir dans ce numéro :
OLÉOPROTÉAGINEUX
- Colza d’hiver : les variétés évaluées par Terres Inovia
- Colza associé à des légumineuses : une stratégie validée par les agriculteurs du Sud-Ouest
- Ravageurs du soja : Terres Inovia intensifie ses recherches en 2024
- Récolte du tournesol : choisir un matériel adapté et maximiser la marge
- Lupin d’hiver : les clés de réussite de l’implantation du protéagineux
Bonne lecture !
Documents à télécharger
Le guide de culture soja 2025 est disponible pour accompagner producteurs et conseillers lors de la prochaine campagne
Terres Inovia a mis à jour son guide de culture soja. Ce nouveau support complet, qui accompagnera les producteurs, est téléchargeable gratuitement sur le site internet de Terres Inovia et peut également être commandé en version imprimée*.
Le soja est un pourvoyeur de performances agronomiques pour l’exploitation. C’est un excellent précédent ; il est économe en intrants, en temps et en matériel ; il est adapté à de nombreux systèmes de culture dont l’agriculture biologique ; etc.
Le guide de culture soja 2025
Ce guide de culture permet de tout savoir sur l’itinéraire technique du soja, jusqu’à la conservation. L’ensemble des rubriques de l’ouvrage ont été actualisées, telle que la présentation des variétés évaluées dans le réseau Terres Inovia.
A noter, toutefois, que la rubrique « Couvert végétal avant soja » a été enrichie avec les dernières connaissances de l’institut sur le choix optimal des espèces, le mode d’implantation et de destruction des couverts… Parallèlement, une nouvelle version de l’outil Acacia a été développée pour aider les agriculteurs à constituer leur mélange.
Pour la partie « Désherbage », les modifications portent essentiellement sur deux produits à base de pendiméthaline, que sont le Prowl 400 et l’Atic-Aqua. La principale évolution porte sur leurs conditions d’application, puisqu’elles comportent une DVP de 20 mètres et une ZNT de 50 mètres.
Le guide de culture soja 2025 peut être téléchargé gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’institut. Le guide en version imprimée est également gratuit, seule une participation aux frais de port est demandée. Il sera envoyé à partir du 02 juin 2025.
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