Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Normandie / Ouest Ile-de-France
2025 a offert un très bon voire un excellent bilan technico-économique aux producteurs de colza en Normandie et dans l’Ouest de l’Ile-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et 2022.
Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha -38 à 48 q/ha si on resserre davantage.
Les moyennes départementales vont de 40 à 46 q/ha. C’est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale. De plus, les teneurs en huile sont en tendance bien plus élevées qu’en 2024.
Ce bilan résulte d’un excellent nombre de graines/m² et d’aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois, ce qui est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste positif.
Couplés à un bon prix de marché, les résultats ont de quoi réjouir, mais n’effaceront pas de la mémoire collective l’ampleur des dégâts provoqués à divers endroits par les orages de grêle les 13 et 25 juin.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Normandie / Ouest Ile-de-France
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Centre-Val de Loire
Après la campagne dernière que l’on peut classer parmi les années compliquées, marquées par de nombreux défis, la campagne qui s’achève avec un rendement régional qui pourrait approcher les 35 q/ha, se place parmi les années positives. Cette moyenne convenable cache comme tous les ans, une certaine hétérogénéité avec des déceptions comme des parcelles à potentiel ayant du mal à atteindre les 30 q/ha et à contrario des parcelles à potentiel limité fleurtant les 50 q/ha.
Quelques pistes peuvent être évoquées en préambule comme, les deux dernières campagnes très humides impactant les préparations de sols de l’été 2024 et donc la qualité de l’enracinement, la variabilité des pluies au cours de la campagne à la fois en quantité et selon la période.
Les autres éléments abiotiques étant relativement similaires à l’échelle régionale. Coté facteur biotique, sauf cas particulier, l’année peut être classée parmi les années à faible pression ravageurs et maladies. Certains secteurs ont été malheureusement concernés par des averses de grêle avec des dégâts pouvant atteindre les 100 %.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Pour ce bilan de campagne 2025, une sélection de stations météorologiques et d’illustrations a été réalisée. Vous pouvez retrouver plus d’éléments dans les diaporamas Bilan Colza et Bilan BSV accessibles avec les liens ci-joints :
- Bilan de campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire en illustrations
- Bilan BSV campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Région Centre-Val de Loire
Colza : point sur les récoltes en Normandie & Ouest Ile-de-France
Des performances régulièrement très bonnes, voire excellentes clôturent la campagne 2025. Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha -38 à 48 q/ha si on resserre davantage. C’est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale.
La moisson 2025 offre donc finalement un bon voire un excellent bilan aux producteurs de colza en Normandie et dans l’Ouest de l’Ile-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et de 2022.
Ce bilan résulte d’un excellent nombre de graines/m² et d’aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois*, c’est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste dans l’ensemble positif.
Les résultats, couplés à un bon prix de marché, ont de quoi réjouir, mais n’effaceront pas de la mémoire collective l’ampleur des dégâts provoqués par les orages de grêle les 13 et 25 juin 2025, en Normandie tout particulièrement.
Les premiers échos indiquent par ailleurs des teneurs en huile élevées, à consolider dans les jours à venir.
* nous écartons bien sûr les cas d’intempéries. L’étendue des dégâts concerne l’Eure en particulier et d’autres secteurs normands ou du sud des Yvelines. Les parcelles les plus abîmées par les orages de grêle en juin termineront entre 5 et 20 q/ha.
Premiers estimatifs de rendements parcellaires (moyennes indicatives)
Ouest Ile-de-France :
-
autour de 40 q/ha dans l’Essonne, pour des récoltes achevées avant la mi-juillet. Des résultats qui ne doivent pas éclipser des fortes irrégularités (28-50 q/ha) ;
-
42 q/ha dans les Yvelines avec un peu d’hétérogénéité aussi : les conditions assez clémentes en fin de cycle ont succédé à des excès d’eau importants en fin d’hiver, au sud du département notamment ;
-
très bons résultats dans le Val d’Oise, concentrés autour de 44-46 q/ha.
Haute-Normandie :
-
autour de 42 q/ha dans l’Eure, si on écarte les parcelles grêlées. Les très bons rendements (43-48 q/ha) s’observent dans le Roumois, Lieuvin, plateau du Neubourg, Vexin Normand. Le Pays d’Ouche jusqu’aux secteurs de Verneuil d’Avre-et-Iton, réalise souvent des performances de 40-42 q/ha. Les plateaux d’Evreux et St-André, vallées de l’Eure et plateaux de Madrie sortent majoritairement entre 38 et 42 q/ha (32-35 q/ha pour les cas de contre-performances) ;
-
44-46 q/ha en moyenne en Seine-Maritime dans une fourchette de 38 à 58 q/ha. Les excellents résultats concernent aussi les terres crayeuses, exposées plein sud, comme dans les vallées du Pays de Bray. Les zones du littoral de Dieppe, Eu, Fécamp et surtout le Havre frôlent ou battent des records (plus de 46 q/ha).
Basse-Normandie :
-
39-41 q/ha en moyenne dans l’Orne. Comme dans le sud 27, nul doute que la fin de cycle a quelque peu pénalisé le poids des graines, au regard des rendements constatés selon les profondeurs de sols. Mais pour la plus grande satisfaction des producteurs, les rendements peuvent monter jusqu’à 50 q/ha et plus. D’une façon générale, c’est 7 à 10 q/ha de plus qu’escompté ;
-
Côté Calvados et Manche, les apparences n’étaient pas trompeuses. Les hauts rendements sont au rendez-vous : plus de 45 q/ha dans le Sud Manche, le Bessin et le Nord de Caen, entre 42 et 45 q/ha dans le Pays d’Auge et un peu moins de 40 q/ha en moyenne dans le terroir de Falaise.
Article récent qui pourrait vous intéresser : résultats PROVISOIRES des essais variétés colza 2024-25
Prochaines infos à venir : bilans détaillés et résultats définitifs des variétés colza 2024-25
Jean Lieven (j.lieven@terresinovia.fr) - Normandie, Ouest Ile-de-France
En savoir plus sur la cylindrosporiose du colza
Agent pathogène et hôte
La cylindrosporiose est une maladie causée par l’agent pathogène Cylindrosporium concentricum (forme anamorphe) et Pyrenopeziza brassicae (forme téléomorphe). Il s’agit d’un champignon ascomycète hétérotallique qui possède un cycle de vie polycyclique.
Cette maladie a été signalée pour la première fois en France en 1978 et de fortes épidémies ont été observées dans les années 1980 et 2000. Elle est surtout très présente en Angleterre, favorisée par un climat doux et humide où la cylindrosporiose engendre plus de dégâts que le phoma du colza.
Concernant les hôtes de la cylindrosporiose, cet agent pathogène est capable d’infecter différents types de B. oleracea et d’autres espèces ou sous-espèces apparentées de Brassicacées. Il s’agit notamment du chou de Bruxelles, chou, chou-fleur, brocoli, navet, chou chinois et moutarde noire. Cette maladie est capable de se disséminer entre ces différentes espèces hôtes. En effet, il a été montré que des isolats provenant de choux-fleurs et choux de Bruxelles sont capables d’infecter le colza sans effet de spécificité d’hôte.
Symptômes
Les symptômes sur feuilles se caractérisent par une plage de décoloration légère (bleutée, vert pâle) parsemée de petits points blancs (acervules), qui sont localisés là où l’eau stagne le plus longtemps sur le limbe.
Par la suite, les feuilles vont se déformer et des taches de type brûlure, de couleur beige à fauve (aspect liégeux), vont apparaitre. Des acervules entourant la tache pourront être observées. Les feuilles attaquées par la maladie restent attachées à la tige.
Sur tige, les symptômes se présentent sous forme d’un brunissement de l’épiderme, entrainant des taches allongées, beige à marron clair, affichant des craquèlements transversaux et d’aspect liégeux. Les contours de ces taches peuvent être plus ou moins délimités avec une présence ou non d’acervules.
Sur les siliques, la cylindrosporiose entraine des taches diffuses beiges à blanchâtre, avec un craquèlement de l’épiderme, donnant aux taches un aspect liégeux. En cas de forte attaque, les siliques peuvent se déformer et présenter une forme arquée. Une nécrose liégeuse sur pédoncule peut également se produire, et entrainer ainsi la chute des siliques. Ce sont les symptômes sur siliques qui entrainent les pertes de rendement.
Importance
La maladie est majoritairement présente dans le nord de la France. Très peu de pertes ont été enregistrées depuis plus de 5 ans. Cependant, de nombreuses attaques sur feuilles/tiges mais également sur siliques, ont été reportées en 2024.
Une forte infection précoce durant l’automne/hiver peut entrainer la mort des plantules, une baisse de la vigueur ainsi qu’une augmentation de la sensibilité aux dégâts du gel, mais ces phénomènes ne sont observés que très rarement.
Les lésions présentent sur les feuilles et les tiges n’entrainent pas de perte de rendement. Cependant, lorsque la maladie touche les siliques, des pertes de rendement peuvent être observées. En arrivant à maturité, les siliques vont se déformer et éclater précocement provoquant une baisse du rendement.
Les pertes de rendement provoquées par cette maladie sont de l’ordre de 8q/ha mais peuvent aller jusqu’à 15q/ha en cas de forte attaque.
Cycle de vie
Le début du cycle de la cylindrosporiose sur colza se produit à l’automne, par la libération d’ascospores (spores sexuées) provenant majoritairement des résidus de cultures, il s’agit de la phase saprophyte du champignon. La contamination peut également provenir de semence contaminée mais cela ne représente qu’1%. Les ascospores vont être disséminées par le vent et aller contaminer le colza. Ces spores vont germer et pénétrer dans les tissus de la feuille pour effectuer leur phase endophyte et on ne constate aucun symptôme visible à ce stade. Après s’être développé à l’intérieur des tissus foliaires, le champignon va produire des conidies (spores asexuées) dans des structures de fructification appelées acervules (petits points blancs à la surface des feuilles), il s’agit ici de la phase parasitique du champignon. Ces conidies vont être dispersées par la pluie (splashing), ce qui constitue l’inoculum secondaire de cette maladie. Ces conidies vont pouvoir aller infecter d’autres plantes à proximité, mais également d’autres parties de la plante comme la tige, puis les siliques. Les conditions optimales pour la germination et la pénétration des conidies sont une température de 15°C et une humidité relative de 100% pendant 48h.
La contamination des tiges constitue une source importante d’inoculum pour l’initiation de l’épidémie la saison suivante.
Diversité de l’agent pathogène
Les populations de cylindrosporiose possèdent une forte diversité génétique. En effet, cet agent pathogène effectue de la reproduction sexuée ce qui augmente la diversité génétique. Néanmoins, ces populations ne sont pas caractérisées sur notre territoire.
Facteurs favorables
Des températures comprises autour de 15°C ainsi qu’une humidité élevée sont des facteurs environnementaux favorables au développement de la maladie. Le ruissellement des eaux de pluies, les éclaboussures ainsi que le vent sont les principaux vecteurs de propagation des spores du champignon. Ainsi, des automnes humides et froids, des hivers doux et des printemps pluvieux forment une parfaite combinaison pour l’épanouissement de la cylindrosporiose.
Des pratiques culturales peuvent également favoriser la maladie. Le non-enfouissement des résidus de cultures constituent des foyers pour les contaminations primaires. La cylindrosporiose étant capable de se conserver 3 ans, une courte rotation est favorable au développement de la maladie.
Leviers de lutte
Le premier levier de lutte à prioriser contre la cylindrosporiose est le levier génétique. En effet, des expérimentations CTPS sont pratiquées, ce qui permet de classifier les variétés selon leur résistance/sensibilité à la cylindrosporiose. Des variétés peu sensibles et très peu sensibles sont ainsi disponibles (consulter le site internet www.myvar.fr pour plus de détails) et sont préconisées dans les zones à risques.
Le levier de lutte agronomique est aussi efficace contre la cylindrosporiose. Le broyage des débris de récolte et leur enfouissement avant la levée des nouvelles cultures permet de réduire l’inoculum primaire de la maladie.
Enfin, la lutte fongicide est à utiliser en dernier recours. Si des symptômes de la maladie sont déclarés, l’objectif principal est la protection des siliques. En effet, seuls les dommages causés aux siliques sont préjudiciables pour le rendement. Avec les variétés actuelles de colza, le traitement visant le sclérotinia à G1 est en général suffisant contre la cylindrosporiose. Néanmoins, en cas d’attaque grave dès la reprise de la végétation, il est recommandé d’appliquer un traitement sans attendre la floraison et d’alterner les familles chimiques pour une meilleure efficacité et d’éviter l’apparition de résistances.
En savoir plus sur le phoma du colza
Agent pathogène et hôte
Leptosphaeria maculans, agent pathogène responsable du phoma du colza aussi connu sous le nom de la galle du collet, est un champignon ascomycète hémibiotrophe qui alterne entre les modes de vie saprophyte, endophyte, biotrophe et nécrotrophe. La gamme d’hôte du phoma est large, en effet cet agent pathogène est capable de s’attaquer à toutes les brassicacées.
Cette maladie est apparue pour la première fois en France il y a de nombreuses années, une sévère épidémie proche de Paris a été observée dans les années 1950. Dès 1968, le phoma est présent dans la quasi-totalité des régions françaises.
Symptômes
Les symptômes provoqués par le phoma du colza sont assez facilement identifiables. Ils apparaissent en premier lieu sur les cotylédons et les feuilles, à l’automne, lorsque le colza est au stade rosette. Les symptômes observés sur les parties foliaires sont appelés macules. Ce sont des taches plutôt arrondies, mesurant de 5 à 15mm de diamètre, de couleur gris cendré avec une marge plus ou moins fine. Ces macules sont composées de nombreux points noirs proéminents appelés pycnides. Autour de cette tache il n’y a que peu ou pas présence d’un halo jaune, ce qui permet de différencier le phoma d’autres maladies du colza. Les symptômes foliaires peuvent être confondus avec ceux de la pseudocercosporellose, néanmoins, les taches de cette maladie ne présentent pas de pycnides contrairement aux macules du phoma.
Les symptômes présents sur les feuilles sont sans conséquence directe sur le rendement du colza.
En revanche, ce sont les symptômes présents au niveau du collet qui sont préjudiciables pour le rendement. Ils apparaissent à la sortie de l’hiver, sous la forme d’une nécrose grise à noire, au niveau du collet, pouvant entrainer le dessèchement prématuré de la plante, jusqu’à la cassure complète du pied, entrainant ainsi des pertes de rendement importantes.
Importance
Jusqu’à la mise à disposition de résistances variétales efficaces, le phoma du colza était la principale maladie. Actuellement, cette maladie est bien contrôlée mais l’utilisation de variétés sensibles ou le contournement des gènes de résistances, peuvent entrainer des pertes de rendements pouvant atteindre plusieurs quintaux par hectare en cas de forte attaque et même être supérieur à 50% dans certains cas. Les symptômes observés sur les feuilles n’entrainent pas de perte de rendement, mais la perte se produit dans le cas d’une attaque au collet.
Cycle de vie
Le phoma est une maladie monocyclique possédant un cycle infectieux complexe puisqu’il alterne entre plusieurs modes de vie et possède l’avantage d’être synchronisé avec le cycle de culture du colza. L’inoculum primaire résulte des résidus de culture contaminés, ce champignon étant capable de demeurer vivant et actif dans ces résidus pendant une période d’au moins 3-4 ans. A la fin de l’été, le champignon se développe sur les résidus de culture sur lesquels il effectue sa reproduction sexuée, il s’agit de la phase saprophyte. Au terme de cette phase, les organes de fructification, périthèces, vont produire des ascospores, qui une fois arrivées à maturité, vont être expulsées et disséminées par le vent. A l’automne, à la suite de températures favorables et de la pluie, les ascospores vont aller infecter les plantules de colza dès le stade cotylédonaire. Ces ascospores vont germer et coloniser l’espace intercellulaire du limbe, le champignon est alors dans sa phase biotrophe. Par la suite, les macules foliaires vont se former à la surface des feuilles (phase nécrotrophe), dans lesquelles seront formées les pycnidiospores (asexuées), qui pourront aller infecter d’autres feuilles par des phénomènes de splashing. Les hyphes du champignon vont progresser de façon systémique en direction du pétiole des feuilles et dans l’apoplasme des cellules. En hiver, la progression se poursuit le long de la tige et vers de collet de la plante. A ce stade, aucun symptôme n’est visible au niveau de la tige, le champignon est dans sa phase endophyte. A l’été, la phase nécrotrophe reprend et entraine la formation de nécrose au niveau du collet. Cette nécrose du collet entraine une perturbation de l’alimentation hydrique de la plante pouvant entrainer la cassure du pied et par conséquent, des pertes de rendement importantes.
Facteurs favorables
Plusieurs facteurs peuvent favoriser la présence du phoma du colza. Parmi ceux-ci, les conditions environnementales, non contrôlables, jouent un rôle. Une hygrométrie importante ainsi que des températures douces en automne/hiver, sont des conditions propices au développement de la maladie.
Il existe également des pratiques agronomiques qui peuvent favoriser l’apparition de la maladie. Des rotations courtes avec colza ou avec d’autres brassicacées favorisent la maladie.
La date de semis joue également un rôle sur le développement de la maladie, un semis trop tardif entrainera des conditions plus favorables.
Une densité de semis élevée créera des conditions d’humidité nécessaires au développement du champignon, car l’infection est avant tout limité par l’humidité, plus que part la température.
L’apport de fertilisation azotée est également à contrôler. En effet, cela peut entrainer une forte élongation des pieds de colza, les rendant plus sensibles à la maladie.
Diversité de l’agent pathogène
A l’échelle du territoire national, il existe une surveillance du phoma du colza. Plusieurs campagnes ont été réalisées depuis la fin des années 1990 (Unité BIOGER INRAE Paris-Saclay). Pour chaque campagne, une variété sans gène de résistance ou possédant un gène de résistance déjà contourné est semée. À l’automne, des feuilles portant des macules typiques de phoma sont prélevées, les isolats sont récoltés puis inoculées sur une gamme d’hôte différentielle portant différents gènes de résistance. Cette gamme permet d’identifier les virulences des isolats et ainsi de les classer en races (selon leur profil d’allèle d’avirulence). Par exemple, la race Av1-2-4-7 est composée d'isolats possédant les allèles Avr AvrLm1, AvrLm2, AvrLm4 et AvrLm7. Ce survey permet de suivre l’évolution des populations de cet agent pathogène, mais également de détecter le contournement de gènes de résistance. Il a pu mettre en évidence l’effondrement rapide du gène Rlm1 en seulement 3 ans mais également l’érosion beaucoup plus lente de la résistance du gène Rlm3 et Rlm7 observable ces dernières années.
Pour une gestion optimale des gènes R, il est donc nécessaire de disposer de connaissances actualisées sur la structure des populations de l'agent pathogène, basées sur le phénotypage des isolats. Ce survey permet de mettre en évidence les gènes de résistance toujours efficaces dans les variétés.
Leviers de lutte
La gestion durable du phoma du colza passe par une protection intégrée où tous les leviers de lutte doivent être raisonnés à la parcelle, dans la rotation, et pour le long terme.
Dans le cas de cet agent pathogène, l’utilisation de fongicides n’est pas recommandée car peu efficace, cela étant dû au cycle de vie du phoma. Une protection efficace nécessiterait une application régulière de fongicide au moment clé de la libération des ascospores, un moment qui est compliqué à déterminer.
Pour limiter les impacts du phoma, il existe plusieurs solutions. Parmi elles, il est possible d’enfouir les résidus de cultures, le champignon étant conservé sur les résidus. Cependant, cette pratique est de moins en moins utilisée.
Le levier de lutte le plus efficace et le plus utilisé pour lutter contre le phoma du colza est l’utilisation des résistances variétales. Cette résistance est basée sur l’utilisation de gènes de résistance Rlm ou LepR, dans les variétés commercialisées. Elle peut être de type qualitative (résistance totale), ou quantitative (résistance partielle). La résistance quantitative est réputée plus durable car elle impose une très faible pression de sélection à l’agent pathogène, malgré la présence de macules, les variétés possédant cette résistance sont peu impactées par le phoma. Les variétés peuvent à la fois posséder la résistance qualitative et quantitative et ainsi rester résistantes même si elles sont porteuses d’un gène Rlm contourné.
Compte tenu de l'évolution des populations de phoma sur le territoire, les résistances spécifiques Rlm3 et Rlm7 ne sont plus considérées comme efficaces à ce jour, seules les résistances spécifiques RlmS et LepR1 sont efficientes pour lutter contre le phoma, en plus des résistances quantitatives.
Il est donc essentiel d’utiliser des variétés très peu sensibles au phoma (TPS) en alternance avec les gènes spécifiques RlmS, LepR1 et la résistance quantitative, tout en se tenant au courant de l’évolution des populations de cet agent pathogène et ainsi, de l’érosion des résistances. Les variétés TPS sont répertoriées sur le site www.myvar.fr.
Faut-il déclencher le semis des colzas ?
La levée précoce (avant le 1er septembre pour atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre) est une des clés pour obtenir un colza robuste, ce qui est à rechercher notamment dans les contextes concernés par les problématiques d’insectes d’automne. De ce fait, et dans un contexte de sols parfois frais et de faibles cumuls de pluie annoncés dans les 15 prochains jours, des questions se posent sur la pertinence de déclencher les semis de colza dans les jours à venir. Terres Inovia fait un état des lieux des situations et des éléments à prendre en compte pour vous aider à prendre la décision de déclencher les semis.
L'actualité complète est disponible en PDF ici.
Quelle est la situation aujourd’hui ?
Des cumuls de pluviométries hétérogènes depuis les deux dernières semaines
La situation est très hétérogène en fonction des secteurs :
- Dans la moitié nord de la France : des cumuls de pluie parfois importants ont été enregistrées depuis le 15 juillet (30 à 60 voire plus de 100 mm). Dans le nord des Hauts de France et en bordure maritime, des récoltes sont encore en cours et les pluviométries actuellement observées ne rendent pas les semis de colza d’actualité.
- Dans la zone centre : nous observons une forte hétérogénéité des cumuls de pluie depuis le 15 juillet en lien avec des passages orageux (10 à 60, voire 100 mm).
- Dans la zone sud : les cumuls de pluie sont dans la grande majorité inférieurs à 30 voire 10 mm. Les sols sont trop secs pour envisager un semis.
Des parcelles pas toujours prêtes à être semées !
Dans les situations de récolte précoce, les interventions de préparation du sol pour les semis (restructuration éventuelle en profondeur et préparation du lit de semence) se sont terminées ces derniers jours ou sont en cours de finalisation. Dans ce contexte, nous observons un dessèchement du lit de semence, défavorable au déclenchement des semis.
Seules les parcelles prévues en semis direct ou travaillées tôt après la récolte du précédent et roulées maintiennent leur fraîcheur, dans la mesure où la pluviométrie a été suffisante.
Par ailleurs, il convient d’intégrer le risque lié aux repousses de céréales. Hormis dans les situations de travail précoce après la moisson, les repousses de céréales ne sont pas encore toutes levées. Les semis de colza risquent de stimuler leur levée et ainsi concurrencer les colzas, notamment dans un contexte de fortes températures et de faibles disponibilités en eau.
Quels sont les besoins en pluviométrie pour faire lever les colzas ?
Les besoins en eau pour faire lever les colzas sont fonction de l’état de surface et de la fraicheur déjà présente.
| Besoin en précipitation (mm) pour faire lever le colza | |
| - Sol bien affiné en surface - Présence de fraîcheur dans les 30 premiers centimètres du sol (souvent des sols de limon travaillés superficiellement) | - Sol motteux en surface - Sol sec dans les 30 premiers centimètres du sol (souvent des sols argileux avec travail profond) |
| 10 mm | 30 mm |
Quelles perspectives pour les prochains jours ?
Les prévisions météorologiques prévoient une hausse des températures jusqu’au 18 août, avec des maximales avoisinant les 40°C. Ce phénomène amplifiera l’assèchement du sol, notamment dans les premiers centimètres du sol !
Parallèlement, les cumuls de pluie prévus dans les 15 jours à venir sont globalement très faibles : aucun secteur n’excède 50% de probabilité de cumuler plus de 10mm de pluie d’ici au 18 août.
Raisonnement du déclenchement des semis
Deux situations sont possibles :
- Dans les secteurs ayant cumulés 40 à 50 mm de pluie depuis les deux dernières semaines : si votre sol est prêt à être semé (= lit de semence bien affiné), que le risque de levée des repousses de céréales après le semis est faible, que l’humidité du sol sur l’horizon 0-30 cm est suffisante et que vous bouleversez peu ou pas le sol au semis (semis direct ou semoir de précision), alors un semis dans les prochains jours est possible avec une levée assurée par l’humidité présente au semis. Il y aura une incertitude sur la réussite de cette levée en fonction de l’intensité des températures à venir. Afin de maximiser les chances de réussir, il convient de semer assez profondément (environ 4 cm).
- Dans les autres situations : attendre le prochain épisode pluvieux significatif pour déclencher le semis. En effet, avec des cumuls de pluie hétérogènes depuis les deux dernières semaines, l’état d’humidité du sol est peut-être limitante. Le semis avec des outils bouleversant le sol (herse rotative ou outils à dents), ou le risque de levées des repousses de céréales après le semis risquent d’entrainer un assèchement rapide du lit de semence compte tenu des températures annoncées d’ici la fin de semaine prochaine. Si besoin, profiter de cette période pour finaliser les préparations et rouler le sol pour garder la fraîcheur. Nous referons un point dans quelques jours.
Nous rappelons que l’objectif est d’avoir un colza au stade 4F au 20 septembre (arrivée des adultes de grosses altises). Pour cela, le colza doit être levé au 1 septembre. Il n’y a donc pas d’urgence à semer les colzas début août dans un contexte climatique très hétérogène.
Vous pouvez consulter le site Aleapluie pour visualiser les probabilités de cumuls de pluie à 15j actualisées quotidiennement.
Recommandations au semis
Si vous décidez de semer vos colzas, quelques recommandations sont à prendre en compte :
- Dans un contexte de sol frais et d’absence de pluie significative annoncée post-semis, conserver la fraicheur : semer dans la foulée en cas de travail du sol et rouler après le semis (en sol sensible, attention au risque de battance en cas de pluie tardive si les levées ne sont pas rapides ou échelonnées, en fonction de la régularité de la profondeur de semis).
- Ne pas semer superficiellement : l’objectif est de positionner la graine au plus près de la fraicheur, même à 4-5cm, tout en l’éloignant de la zone superficielle de risque d’assèchement (horizon 0-4cm selon la méthode de semis utilisée). Attention, en cas de semis de plantes compagnes avec le colza, les semis profonds peuvent pénaliser la levée des petites graines (trèfles notamment).
- Privilégier les semis au semoir monograine.
- Adapter sa stratégie désherbage : en cas de travail du sol, les conditions de fraicheur du sol après le semis seront favorables à l’absorption des produits racinaires de prélevée (surtout dans les programmes contre le ray-grass). En situation de semis direct avec présence de paille, et/ou de stratégie contre le vulpin, et/ou de présence de plantes compagnes : possibilité de décaler les applications d’herbicide racinaire en post levée précoce. Attention à l’absence de sélectivité des programmes de pré-semis incorporé (napropamide) sur les plantes compagnes en dehors de la féverole.
- Surveiller les limaces : les conditions de forte humidité du sol au printemps et la forte présence de résidus de paille sont particulièrement favorables à la multiplication et à l’activité des limaces. Evaluer le niveau de risque par observation ou si nécessaire par piégeage avant le semis.
Zone Nord & Est : Bilan de campagne colza 2024-2025
La campagne colza 2024-2025 s’est illustrée par de très bons rendements dans la région Nord-Est. Après des semis globalement réussis, bien que localement perturbés par les pluies estivales, le colza a profité de conditions automnales et hivernales favorables à son développement, avec des biomasses élevées et peu de carences azotées. La pression des ravageurs a été globalement faible, hormis la déprédation par les limaces, et plus localement des infestations de larves d’altises et de charançon du bourgeon terminal voire de tenthrèdes. La floraison s’est déroulée dans de bonnes conditions, soutenant une bonne nouaison. Les fortes chaleurs de juin ont accéléré la sénescence des siliques et écourté le remplissage des grains, en particulier dans le sud de la zone. Malgré cela, les rendements sont très satisfaisants dans les parcelles qui n’ont pas connu d’accidents.
Lire le bilan de campagne colza 2024-2025 complet ici : Bilan de campagne colza 2024-2025
CLIMODIF
FranceAgriMer – AAP CASDAR Connaissances
515 051€
36 mois Non NationalLes enjeux
Face aux contraintes liées au changement climatique, les systèmes agricoles vont devoir s’adapter et évoluer pour assurer leur pérennité ainsi que celle de leur environnement. Il apparaît comme essentiel que ce secteur développe davantage de pratiques durables, économes en eau et réduise les pollutions qu’il peut engendrer. Cette adaptation des systèmes agricoles ne pourra se faire sans la connaissance des évolutions du climat dans le futur et les conséquences de ces évolutions, ainsi que sans une recherche accrue d’innovations adaptées à chaque territoire.
Dans le projet CLIMODIF, le territoire d’étude choisi, le barrois lorrain et champenois, situé en zone intermédiaire, est déjà très impacté par le changement climatique actuel (sécheresse, excès d’eau, fortes températures), auquel s’ajoute des problèmes sévères d’enherbement. L’enjeu, pour les agriculteurs de ce secteur, est de trouver des solutions agronomiques à court, moyen et long terme pour la pérennité de leur exploitation.
Les objectifs
Ce projet a pour ambition de proposer une méthodologie robuste et générique permettant l’évaluation de stratégies d’adaptation au changement climatique, traduites en leviers techniques à actionner à l’échelle de l’itinéraire technique ou de la rotation, garantissant la durabilité et la multiperformance des systèmes de culture associés.
Cette méthodologie, déjà initiée sur blé tendre, consiste à quantifier les impacts économiques, environnementaux, sociaux de combinaisons de leviers d’adaptation au changement climatique afin d’identifier, par analyse multicritère, les plus pertinentes à moyen et long terme. Les travaux seront conduits sur la base d’une rotation colza, blé, orge, avec présence possible de pois et de tournesol.
Cette méthode pourra ensuite être étendue à n’importe quel site en France ainsi qu’à une vaste gamme de cultures, de types de sol et de leviers agronomiques, sous réserve de disposer des modèles et référentiels associés.
Les résultats attendus
- Inventaire des facteurs limitants et indicateurs associés pour les cultures étudiées.
- Recherche de leviers agronomiques en co-construction avec un groupe d’agriculteurs adhérents de VIVESCIA.
- Impacts du climat futur sur le potentiel de rendement dans les systèmes actuels via la modélisation et des tests des leviers pour atténuer les effets du changement climatique.
- Guide méthodologique pour faciliter le déploiement de la démarche à d’autres territoires et systèmes.
- Création d’un simulateur et son cahier des charges pour faciliter la visualisation des résultats du projet, une notice d’utilisation ainsi qu’un accord cadre pour encadrer son usage dans le cadre du projet.
Le rôle de Terres Inovia
Partenaire
- Apport d’expertise sur les aspects agronomique, économique et environnementaux.
- Connaissances écophysiologiques (définition et calculs d’indicateurs) sur les cultures de Terres Inovia (colza, tournesol et pois).
- Mise en oeuvre des modèles de cultures associés à ces 3 cultures et alimentés par les données du climat futur.
- Tests de leviers d’adaptation au changement climatique.
Vous avez une question ?
Contactez notre spécialiste qui répondra rapidement à votre demande.
Nos partenaires
Ces projets pourraient vous intéresser
Voici d'autres projets abordant les mêmes thématiques.
-
Colza
Tournesol
Pois de printemps
Pois d'hiver
Pois chiche
Lentille
Soja
Chanvre
Féverole d'hiver
Féverole de printemps
Lin d'hiver
Lin de printemps
Lupin d'hiver
Lupin de printemps
Cameline
Biodiversité
Herbi1&NoPhy
Expérimentations de systèmes agroécologiques pour un usage des pesticides en ultime recours
Siloselect
Outil d’aide à la reconnaissance des principales espèces de ravageurs dans les silos de céréales
Ricin
Vers une meilleure compréhension des facteurs affectant la réussite d‘implantation de cultures intermédiaires
W-Solent
Combiner les leviers pour maîtriser l'enherbement et adapter leur conduite aux contextes pédoclimatiques de l'Ouest de la France en soja et lentille
Sébastien Gervois - s.gervois@terresinovia.fr
01 novembre 2023 S'adapter au changement climatique Arvalis En cours NonZoom sur Séléopro : accompagner la recherche semencière
Ce dispositif de soutien à la recherche semencière est un levier stratégique pour développer des variétés plus performantes pour le colza et le tournesol. Au moment où Séléopro publie son rapport d’activité, coup de projecteur sur le rôle central de Terres Inovia, avec Martine Leflon, responsable du département génétique et protection des cultures de Terres Inovia.
Lors du Carrefour tournesol de Séléopro, organisé à Auzeville (31), les 10 et 11 février 2025
Séléopro vient de publier son rapport d’activité. Pouvez-vous nous dire quel est l’objectif de ce dispositif ?
Sa vocation est d’orienter et de soutenir les travaux des équipes de recherche sur des thématiques d’importance pour le colza et le tournesol pour favoriser l’innovation variétale et permettre à ces deux cultures d’être plus compétitives.
Comment, concrètement, ce dispositif est un levier stratégique pour soutenir la recherche semencière ?
Le dispositif finance et oriente les actions de recherche, par le biais de ses appels à projets et de son comité scientifique. L’objectif est d’apporter des connaissances et des outils pour améliorer les variétés ou les méthodes de sélection. Financé par Sofiproteol pour le compte du Fonds d’Actions Stratégiques des Oléagineux et Protéagineux (FASO), Terres Univia, Terres Inovia et l’Union Française des Semenciers, c’est un lieu d’échanges entre les acteurs de la filière, la recherche publique et les entreprises privées comme les semenciers. Ce dispositif permet de créer ce lien précieux pour faire avancer la recherche sur les variétés. Cette synergie, c’est la force de Séléopro, et c’est ça qui permet de rendre nos cultures plus compétitives grâce à la recherche.
Quel est le rôle de Terres Inovia ?
En plus d’être co-financeur du dispositif, Terres Inovia participe au comité scientifique, qui sélectionne les projets dans le cadre de ses appels à projets. Mais surtout, notre rôle est d’encourager les échanges entre les équipes de recherche publique et les sélectionneurs pour créer des communautés de recherche sur ces deux cultures : nous animons au sein de Séléopro une commission colza et une commission tournesol, auxquelles ne participent que des volontaires, privés ou publics, pour partager des visions sur les travaux à mener ou des informations sur des actions en cours. Nous organisons chaque année les carrefours de la sélection (colza et tournesol) qui permettent via du partage d’informations et des échanges informels, de créer et de maintenir une réelle communauté de recherche sur ces cultures, avec à la clé de nouvelles idées et de nouvelles collaborations.
Quatre grands thèmes de recherche
|
Pour en savoir plus sur Séléopro
Séléopro : la recherche semencière au coeur des enjeux de Terres Univia
Séléopro, moteur d'une recherche semencière oléagineuse ciblée et collaborative
La présentation synthétique de Séléopro
Revivez les Carrefours du colza et du tournesol 2025
Ray-grass dans le colza : adopter la bonne stratégie
La pression des graminées augmente dans le colza, le ray-grass et le vulpin deviennent des cibles prioritaires. Leur gestion durable passe par l’activation et la combinaison de leviers agronomiques à l’échelle de la rotation. Un labour opportuniste, la réalisation de faux semis et l’alternance des dates de semis avec des cultures de printemps et d’hiver permettent de réduire la pression des graminées hivernales.
Les enjeux du contrôle précoce
Dans les situations à pression ray-grass modérée à forte, une application d’herbicide en prélevée est incontournable. Elle permet de maîtriser les populations d’adventices. Ce premier contrôle est partiel et fluctuant selon les conditions de l’année. Dans ces essais, Terres Inovia évalue l’efficacité moyenne des solutions les plus performantess autour de 60% toutes situations confondues.
Ce premier contrôle, bien que partiel, est essentiel pour limiter la concurrence précoce exercée par les graminées sur les jeunes plantes de colzas. En conséquence le colza, sera plus poussant et plus robuste face aux risques de début de cycles en particulier faces aux altises.
Quelles solutions sont à privilégier ?
L’application de napropamide à 900 g/ha en présemis incorporé (COLZAMID) offre depuis plusieurs années les meilleurs résultats en termes d’efficacité et d’efficacité. L’incorporation de la napropamide, bien que contraignante, offre une meilleure régularité de l’efficacité en conditions sèches
L’application de métazachlore à 750 g/ha comme le Sultan à 1.5 l/ha restent les références pour le contrôle précoce des ray-grass. Ce type de solution s’établi au même niveau que les doses modulées de métazachlore renforcées avec une autre molécule, comme par exemple le dmta-p (Springbok 2l ou Alabama à 2l par exemple). Solutions permettant de substituer le métazachlore par d’autre substances, telles que le dimétachlore à 625g/ha et napropamide 625 g/ha associés, avec Colzor Trio 3.3 l/ha présentent également un niveau d’efficacité comparable.
Rappelons qu’en cas d’usage du métazachlore 1 an sur 3 sur la même parcelle, la dose est plafonnée à 500 g/ha/an.
Au-delà de l’importance du choix de la solution et de la dose, il est à noter que ce sont les conditions d’application qui jouent le rôle le plus déterminant sur l’efficacité. Autant que possible, nous rechercherons une application de post-semis prélevée sur sol humide. Les applications de post-levée précoces se traduisent généralement par des pertes d’efficacité. Les ray-grass ayant la capacité à germer en même temps que le colza, ces applications de post levée perdent une partie de leurs effets anti-germinatifs.
Maintenir des bonnes conditions d’efficacité de la propyzamide
L’application en postlevée de propyzamide (KERB FLO, IELO, etc.) reste un élément majeur dans la gestion des graminées et assure, dans la plupart des cas, une efficacité finale supérieure à 90%. Pour optimiser l’efficacité de la substance active, l’application doit être réalisée sur un sol humide et frais (température du sol inférieure à 10-12°C) de novembre à décembre au plus tard. Enfin, il est préférable d’éviter les applications avant des précipitations importantes pour limiter l’impact sur la qualité de l’eau.
Gestion des dicotylédones : adapter les programmes à la flore observée
En plus des bénéfices attendus sur graminées, les solutions de prélevées sont d’un intérêt non négligeable pour le contrôle des dicotylédones. Les chloroacétamides (en particulier métazachlore ou dmta-p plus complets que diméthachlore ou péthoxamide) constituent la base des efficacités contre les dicotylédones. Les spectres de ces bases sont renforcés et équilibrés par les molécules comme le quinmérac (gaillet, coquelicot voire helminthie) la clomazone (gaillet ou quelques estivales comme la mercuriale) ou la napropamide (géranium tige grêle et disséqué, laiteron). A noter, l’intérêt du dmta-p sur géranium.
La majorité des dicotylédones peuvent toutefois être contrôlées en postlevée. L’action foliaire des herbicides est plus régulière et l’observation de la flore adventice permet de mieux adapter son programme et son coût à la flore adventice réellement présente. L’application pivot de MOZZAR à 0.25 l/ha, à 4 feuilles, dès le 1er octobre, assure une efficacité régulière sur un large spectre de dicotylédones. Si besoin, le programme peut être complété par une deuxième application de MOZZAR à 0.25 l/ha ou de IELO, FOX, CALLISTO ou ATIC-AQUA en fonction des espèces visées.
Retrouvez les pages du guide Colza 2025 consacrées au Désherbage
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA