Travail du sol avant implantation des colzas : observer et s’adapter aux conditions sécheresse des sols
Des récoltes de céréales très précoces dans des contextes de sécheresse globale voire extrême des sols
En région Centre-Val de Loire et Poitou-Charentes, les récoltes se terminent, tandis qu’elles sont en cours en Ile de France et en Normandie et déjà bien entamées en Pays de la Loire et Bretagne.
Comme il est coutume de le dire, « les années se suivent mais ne se ressemblent pas… » Cette phrase pourrait parfaitement résumer les conditions de récolte de cette année 2025, complètement opposées à l’année précédente, mais non sans conséquences sur les travaux de sols des futures implantations de colza. Dans un contexte de structures de sols pouvant avoir été dégradées lors des implantations des céréales de l’automne dernier, les conditions sèches et chaudes depuis plusieurs mois ont rendu les sols dans un état de sécheresse pouvant être extrême dans certains secteurs. Les perturbations et orages de ces dernières semaines ont été très hétérogènes selon les secteurs, dont nombre d’entre eux ont été très peu arrosés par la perturbation des derniers jours, comme le montre la carte ci-dessous.
Ainsi, il devient très difficile de réaliser à la fois des observations des structures des sols, mais également de pouvoir anticiper les travaux de sols qui peuvent éventuellement s’envisager dans des secteurs où le sol se trouve à des états d’humidité favorables. Au-delà de la capacité à démarrer les travaux de sol, l’état d’humidité des sols va donc être l’élément clé permettant d’obtenir ou non un travail du sol de qualité, c’est-à-dire qui répond aux objectifs de correction de la structure de sol et de préparation du futur lit de semence.
Comment observer la structure des sols ? Quels sont les objectifs et les enjeux du travail du sol avant les semis de colza ? Quels peuvent être les impacts sur la réussite de la culture du colza ?
Voici quelques éléments pour vous permettre de répondre de la meilleure manière possible à ces interrogations.
Les enjeux de l’implantation pour obtenir un colza robuste
La réussite de l’implantation du colza est devenue une phase cruciale pour obtenir une culture robuste, à même d’exprimer son potentiel et peu sensible aux insectes d’automne. Pour parvenir à ces objectifs, la qualité de la structure du sol et du semis sont des éléments essentiels à l’atteinte de la robustesse du colza. La gestion du travail du sol avant le semis du colza doit permettre d’assurer la porosité verticale de la parcelle, et de répondre à deux objectifs majeurs :
- Obtenir une structure du sol favorable à un bon enracinement du colza : il est donc préférable avant le semis de restaurer une qualité structurale optimale à l’enracinement du colza sur 15 à 20 cm de profondeur. Il est important de déterminer à quelle profondeur se situe l’éventuelle compaction. Aucune obligation de travailler à 20 cm, si le souci est seulement à 8 cm. En l’absence de pluies significatives dans les prochaines semaines permettant de réhumecter l’ensemble de la profondeur de sol nécessitant un travail de sol, une question risque de se poser : l’enracinement du colza peut- il se mettre en place de manière optimale si l’on réalise uniquement un travail de sol de surface pour préparer le lit de semence ? L’expérimentation en bandes mise en place dans le Berry l’été dernier visant à comparer la réussite du colza dans des contextes de structures de sol favorables ou défavorables montre bien que, malgré un semis précoce et une croissance optimale durant tout l’automne, l’état structural aura un impact sur l’homogénéité et la profondeur de l’enracinement, et plus particulièrement la capacité que pourra avoir le colza à avoir une majorité de pivots atteignant au moins 15cm de profondeur (voir graphique ci-dessous).
Plateforme implantation colza Syppre Berry 2025 : répartition des longueurs des pivots en entrée d’hiver
selon l’état structural du sol en situation de semis précoce (08/08)
- Préserver et/ou favoriser l’humidité en profondeur pour permettre une germination des graines et un développement rapide des plantes à l’automne : il faut veiller à ne pas faire de travail superflu pour limiter la profondeur et le nombre d’interventions au strict nécessaire.
- Préparer un lit de semence permettant un positionnement optimal de la graine : l’ensemble des opérations de travail du sol doit permettre d’obtenir une bonne proportion de terre fine et de paille pour favoriser le contact « terre – graine » lors du semis du colza.
Observer la structure du sol avant toute intervention
Avant de décider de toute intervention mécanique, il est important et nécessaire d’observer la structure de sol dans la globalité de la parcelle, c’est-à-dire dans les zones les plus représentatives, mais également dans les zones de textures de sol différentes.
Dans un contexte d’implantations délicates des céréales à l’automne dernier en conditions humides, l’objectif est de pouvoir caractériser l’état structural du sol, et de déterminer la profondeur et le choix des outils pour les interventions de travail du sol.
L’observation de la structure du sol peut se faire grâce à un test bêche sur l’horizon de travail du sol habituel (en général entre 0 et 20 à 25 cm de profondeur), ou par un profil 3D que l’on réalise à l’aide d’un télescopique.
Les photos ci-dessous ont été prises sur la plateforme SYPPRE Berry après les récoltes d’orge d’hiver et de blé tendre en contexte de sol argileux. Elles présentent des situations de qualités structurales différentes, conduisant à différentes gestions des interventions de travail du sol.
1ère situation : absence complète de zone de compaction sur l’horizon 0-20cm
Comme le montrent les deux photos ci-dessous, on ne retrouve aucune délimitation d’horizons présentant différents niveaux de friabilité ou de compaction des mottes. Dans cette situation, aucun travail profond ne sera nécessaire pour garantir un bon enracinement du colza. Seuls des travaux de sol sur l’horizon de surface pourront être envisagées dans le cadre de la gestion de la paille, des repousses de céréales et de la gestion du lit de semence. En cas de répartition homogène de la paille, le semis direct au semoir à dents pourra également parfaitement s’envisager.
Photos 1ère situation : absence de zone de compaction (Crédit photo : M. Loos)
2ème situation : présence de zones de compaction sur l’horizon 0-20cm avec des mottes poreuses et friables
Dans ces situations, comme le montrent les photos de la page suivante, une ou plusieurs zones peuvent se délimiter, montrant des niveaux de friabilité ou de compaction des mottes différentes. L’objectif est de bien identifier les différentes profondeurs de ces zones, et de vérifier le niveau de compaction par une observation plus fine de la taille et de la fissuration des mottes. L’enjeu est de vérifier si l’enracinement du colza peut être compromis, et si une intervention mécanique doit se justifier afin de permettre la descente des racines. La photo prise de l’état de fissuration des mottes, et de bonne friabilité par la présence d’une bonne porosité racinaire, indique que le niveau de compaction reste léger, et ne présente pas un frein au développement racinaire du colza.
Dans ces situations, les travaux de sols et de préparation du semis pourront être équivalents à la situation décrite précédemment.
Photos 2ème situation : présence de zones de compaction légères mais friables friables (Crédit photo : M. Loos)
3ème situation : présence de zones de compaction sur l’horizon 0-20cm avec des mottes dures, très peu friables et sans trace de porosité
Il s’agit de situations pouvant résulter de tassements par les moissonneuses après les forts cumuls de pluie précédemment aux récoltes, ou de la présence de zones de compaction plus anciennes n’ayant pas été gérées avant l’implantation de la culture précédente. Comme le montrent les photos ci-dessous, les mottes qui composent les différents horizons de compaction présentent de fortes difficultés à leur émiettement en restant grossières. L’absence de porosité racinaire ne permet pas d’obtenir une certaine friabilité des mottes, notamment sur l’horizon 8-13cm. Le niveau de compaction ne permettra pas un développement optimal des racines du colza, risquant ainsi de limiter la profondeur d’enracinement du colza ainsi que son développement automnal. Dans ces situations, un travail du sol sera donc nécessaire pour corriger les défauts de la structure du sol et permettre un bon enracinement du colza.
Photos 3ème situation : présence de zones de compaction fortes difficilement friables (Crédit photo : M. Loos)
Adapter le travail du sol et le choix de l’outil au diagnostic de la structure du sol
Après l’observation de la structure du sol et la nécessité ou non de réaliser un passage d’outil, il est primordial de se projeter sur l’implantation des colzas.
- Si l’humidité du sol le permet, réaliser les différents passages le plus tôt possible après la récolte et en amont du semis, et rouler. Le premier passage doit avoir lieu au plus près de la récolte du précédent, ce qui permet de bénéficier de l’humidité résiduelle et de maintenir les remontées capillaires, et donc de limiter le dessèchement des horizons plus profonds.
- En cas de conditions sèches sur l’ensemble du profil de sol, mieux vaut ne rien faire et patienter que de travailler le sol coûte que coûte avec un outil dont le résultat ne permettra pas d’obtenir l’objectif initial. L’amélioration de l’état structural par le travail du sol peut ne pas être atteinte lors d’un travail en conditions humides (risque de lissage et de tassement), mais également en conditions sèches (création de mottes grossières ne permettant pas d’obtenir un état de porosité optimal).
- Vérifier le travail réalisé par l’outil lors du travail du sol : au-delà du fait que chaque outil de travail du sol doit être utilisé à sa bonne profondeur d’utilisation (en fonction de son dégagement sou bâti et de son écartement entre dents), il doit également répondre à l’objectif de l’intervention. De même, réduire la profondeur de travail pour passer coûte que coûte en conditions sèches avec un outil qui n’est pas adapté ne permettra pas d’obtenir une structure de sol. Il ne suffit pas de seulement observer le travail de l’outil par son résultat depuis la cabine du tracteur…
Effet du travail du sol en conditions d’humidité non optimale au regard de l’état de surface ou en profondeur : si l’état de surface semble satisfaisant (gestion de la paille et des mottes), le passage des dents en profondeur ne parvient pas à créer une porosité mécanique optimale et homogène sur l’ensemble de la largeur de l’outil (Crédit photo : M. Geleon).
Adapter la gestion des repousses de céréales en fonction de leur dynamique de levées :
si l’humidité du sol le permet, le travail du sol, qu’il soit superficiel ou plus profond, risque de favoriser les levées d’adventices et plus particulièrement des repousses de céréales de la culture précédente. Plus ces levées seront précoces, et plus ces dernières risquent d’assécher le sol en profondeur. Leur destruction doit donc être anticipée afin de maintenir le plus d’humidité dans le sol. En cas de sol sec, et de décalage du travail du sol, veiller à ce qu’un maximum de repousses de céréales puisse lever et être détruite à un stade jeune en amont du semis, afin que ces dernières ne puissent pas entrer en concurrence avec le colza par un assèchement du sol lors de sa levée.
En cas d’implantation en semis direct, il est primordial d’avoir des outils performants pour gérer les résidus pailleux (chasses- paille et herse à paille pour répartir les résidus). Les semoirs à dents offrent dans la plupart des situations une meilleure réussite du semis, en positionnant la graine sous le mulch de paille, en contact avec la terre fine. Le mulch protège le sol et limite l’évaporation. L’absence de travail évite la germination des adventices, surtout des dicots, à condition de semer à vitesse réduite (<6 km/h). Dans ces situations, la croissance précoce est souvent plus lente, ce qui milite pour un semis plus précoce.
En résumé
Les pratiques d’implantation permettent de préparer les conditions essentielles d’un colza robuste : une levée précoce et homogène, des pieds vigoureux avec une profondeur d’enracinement homogène comprise entre 15 et 20cm, une croissance dynamique et continue à l’automne et une reprise dynamique en sortie d’hiver.
- Observer l’état structural et les conditions d’humidité de sons sol pour décider de travailler ou non, choisir le type d’intervention avec le bon outil et optimiser la profondeur de travail du sol.
- Anticiper les travaux de sol pour préserver au mieux l’humidité du sol ou favoriser l’effet des pluies potentielles avant le semis.
- Optimiser le travail du sol : limiter le nombre de passages et de profondeur de travail au strict nécessaire pour gérer la structure du sol, les résidus du précédent ou les bioagresseurs.
- Adapter la gestion des repousses de céréales (levée et destruction) afin de maintenir la fraicheur au semis et éviter la concurrence par un assèchement du sol à la levée du colza.
Matthieu Loos - m.loos@terres.inovia.fr - Chargé de développement Centre & Ouest
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Campagne colza 2025/26 : un nouveau guide de culture colza et le choix variétal disponible sur myvar
Terres Inovia met à disposition des producteurs et des conseillers deux outils essentiels pour réussir la campagne colza 2025/26. L’Institut a mis à jour son guide de culture colza, un support complet pour les guider à chaque étape de l’itinéraire technique de la culture. L’outil en ligne et libre d’accès myvar, édité par Terres Inovia, propose également le choix variétal en colza en prenant en compte le rendement et l’agronomie.
Le guide de culture colza 2025
Organisé en chapitres thématiques, cet outil présente les critères de choix variétal et les diverses phases par lesquelles passe le colza, jusqu’à la récolte et à la conservation. Comme chaque année, l’intégralité des rubriques a été revue à l’aune des nouveaux acquis des experts de Terres Inovia. Certaines thématiques du guide ont été plus largement étoffées et revues.
Guide de culture colza 2025
Dans la partie variétés, les critères indispensables et complémentaires sont expliqués pour choisir au mieux sa variété de colza sur Myvar ou dans les tableaux du guide. Dans ces derniers, sont mentionnées les caractéristiques agronomiques et de productivité par zone ou région de toutes les variétés commercialisées en France et évaluées par l’Institut.
La rubrique colza associé présente les mélanges commerciaux de couverts associés actuellement disponibles sur le marché, ainsi que les conseils techniques pour conduire avec succès un colza associé, en particulier pour la gestion du désherbage. Les intérêts à associer le colza avec des légumineuses sont aussi rappelés.
Un focus sur le stockage des graines a été réalisé : humidité, température, ventilation… tous les critères clés de conservation sont rappelés, avec des conseils concrets comme le nettoyage des cellules pour garantir une qualité optimale jusqu’à la commercialisation.
Le guide de culture colza 2025 peut être téléchargé gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’Institut. Le guide en version imprimée est également gratuit, seule une participation aux frais de port est demandée.
Choix variétal en colza : l’outil myvar prend en compte le rendement et l’agronomie
Afin d’aider producteurs et conseillers à sélectionner les variétés de colza les plus adaptées à leurs objectifs technico-économiques et à leurs contraintes de production, Terres Inovia propose myvar, l’outil gratuit et libre d’accès d’aide au choix variétal. Les données sont issues d’évaluations rigoureuses obtenues en conditions réelles. Chaque variété est classée selon un compromis entre sa productivité (rendement) et ses caractéristiques agronomiques (vigueur, tolérance aux maladies, à la verse, à l’élongation automnale, aux larves d’altises...), le tout compilé dans un indicateur unique : le mérite agronomique.
Les informations détaillées sur les variétés ainsi que la fonctionnalité permettant de comparer les profils variétaux restent accessibles.
myvar est disponible gratuitement et est consultable sur smartphone et ordinateurs.
Colza 2025-2026 : Boostez vos chances de réussite dès l’implantation
Réussir l’implantation de son colza est primordiale pour permettre le développement d’une culture robuste, a même de mieux supporter les attaques de ravageurs et autres aléas climatiques.
Les récoltes de céréales sont terminées,sur notre zone portées par un printemps plus sec et des températures particulièrement élevées ces dernières semaines.
Les préparations de sols en vue de l’implantation des colzas peuvent débuter dans de bonnes conditions, à condition de bien gérer l’humidité souvent limitée des horizons superficiels. En effet, le risque de dessèchement rapide des sols peut compromettre la qualité de la préparation et l’implantation du colza si les interventions ne sont pas réalisées au bon moment.
Si les désherbages ont été globalement efficaces cette année, la précocité des récoltes offre une fenêtre intéressante pour réaliser un faux semis. Cette pratique permettra de stimuler les levées d’adventices estivales et d’en éliminer une partie avant le semis du colza, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise du salissement pour la campagne 2025.
Adapter la préparation du sol au contexte pédo-climatique
La préparation du sol est à adapter à chaque contexte (humidité, sècheresse…) et parcelles (type de sol).
Les objectifs à atteindre :
- Un mélange de terre fine et petites mottes en surface pour optimiser les conditions de germination
- Une structure permettant un enracinement en profondeur, sans zone de tassement sur au moins 20 cm
- Maintenir au maximum l’humidité du sol pour assurer une bonne installation de la culture, en limitant le nombre de passage, et autant que possible en refermant, notamment par du roulage derrière les passages
Les différents passages de travail du sol sont à réaliser le plus tôt possible après la récolte, afin de préserver la fraicheur et l’humidité du sol. Pour les sols bien structurés en profondeur, un simple travail superficiel peut s’envisager. Pour les sols déstructurés et/ou tassés, un travail en profondeur sera indispensable. Le type d’outil utilisé pourra être adapté en fonction de la profondeur de tassement (décompacteur, chisel, etc.).
A retenir:
- Un travail du sol efficace est effectué au plus près de la récolte du précédent, pour profiter de l’humidité résiduelle et pour être prêt à semer dès que possible. L’objectif étant d’avoir terminé le travail du sol début août.
- Quel que soit le travail du sol, veiller à assurer une répartition homogène des pailles dans le profil, et éviter la présence de résidus sur la ligne de semis.
- Les outils animés peuvent accentuer le dessèchement du sol et favoriser l’apparition de zones de compaction très superficielles ayant un impact sur l’enracinement des colzas. Si nécessaire, il conviendra de limiter cet outil aux sols particulièrement humides (mais ressuyés).
- Adopter une stratégie du juste minimum, c’est-à-dire éviter les interventions répétées, qui n’apportent rien à la structure et qui assèche le sol. Une attention toute particulière dans les 15 jours avant le semis, où l’on effectuera une simple reprise du lit de semence seulement si nécessaire.
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La structure de sol pour le colza est primordiale pour la suite du cycle. En effet, un mauvais enracinement, qui se traduit par un pivot court (< 15cm, photo ci-contre), coudée ou fourché, entraîne de multiples risques pour la réussite de la culture par la suite. Les plus importants sont l’hydromorphie hivernale, la mauvaise absorption des éléments minéraux (joue sur la biomasse et le rendement) ou encore des difficultés à entrer en floraison. |
Ajuster les paramètres de semis à votre situation
Date de semis :
Après une préparation du sol adaptée, la date de semis sera à raisonner en fonction des pluies annoncées, du type de sol et du climat. La date de semis doit permettre d’atteindre une levée suffisamment précoce pour passer le stade de sensibilité aux bioagresseurs de début de cycle le plus rapidement possible, c’est-à-dire l’atteinte du stade 4 feuilles.
Une pluie de 7-10mm après le semis peut suffire à faire lever les colzas dans de bonnes conditions, et assurer ensuite un développement avec l’humidité déjà présente dans les horizons inférieurs.
- Sur le secteur Sud-Ouest: la période de semis s’étend du 10 août au 20 août, voire au 30 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncées, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
- En Auvergne et nord Rhône-Alpes la période s’étend du 05 août au 15 août, voire au 20 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote.
- Sur les secteurs plus au Sud (vallée du Rhône, PACA) les semis pourront s’étendre du 10 août au 25 août. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncée, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
Dans les situations où l’irrigation est possible, il ne faut pas s’en priver. En effet, un passage d’une quinzaine de millimètres sur la culture, c’est l’assurance de faire lever le colza dans les meilleures conditions, sans pertes de pieds.
Densité de semis
La densité de semis doit être choisie en fonction du type de sol et du mode de semis. Le peuplement viser doit permettre d’obtenir des pieds robustes. Une sur densité de semis n’est donc pas forcément recommandée car elle peut favoriser l’obtention de pieds chétifs. (Voir l'article dédié: Densité semis Colza)
(Extrait du Guide Colza)
Profondeur de semis
L’état d’humectation du sol est déterminant pour choisir une profondeur de semis adapté :
- Si les conditions d’humidité sont correctes, un semis à 2 cm permettra une levée optimale.
- Pour les sols secs sur les 3 à 4 cm de surface, et frais en dessous, il conviendra de semer jusqu’à 4cm au plus près de la zone de fraicheur.
- Au-delà de 5cm de sol sec, cibler un semis avant une pluie pour permettre de réhumecter le sol. Prévoir un semis à 2cm dès qu’une pluie de 10mm ou plus est annoncée. Si pas de pluies annoncées, semer à 4-5cm pour attendre une pluie significative qui pourra permettre la germination. Si les précipitations sont inférieures aux 7-10 mm annoncés et s’il n’y a pas de relais de pluie dans les jours qui suivent, il y a un risque de dessèchement du grain en cours de germination.
Garantir la disponibilité en azote et phosphore à l’automne
Azote :
Dans les parcelles à faibles disponibilités en azote, un apport au semis peut être envisagé, d’autant plus pour les semis précoces, afin de permettre une croissance continue des colzas à l’automne. La culture précédente (protéagineux, blé dur), peut également contribuer à la fourniture en azote du sol.Les apports peuvent se faire sous forme de fertilisants organiques avant le semis (fientes, lisiers, digestats, fumiers peu pailleux) ou par application d’engrais azoté (max 10 U d’azote en localisé ou 30 U en plein). Attention au respect de la réglementation notamment dans les zones concernées par la directive nitrates.
Phosphore :
Le colza étant une culture très sensible aux carences en phosphore, un apport au semis est conseillé, d’autant plus dans les sols avec une faible disponibilité. Le phosphore peut-être particulièrement peu disponible dans les sols argilo-calcaire. Une analyse de terre déterminera si le sol de la parcelle est pauvre ou bien pourvu en phosphore et permettra d’adapter la dose.
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Pour aller plus loin
Point technique Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Réussir l'implantation des couverts d'été
Implanter des couverts en été après une paille peut s'avérer difficile en raison de l’humidité du sol parfois insuffisante, de la présence importante de débris végétaux qui complique la tâche de certains semoirs, de la difficulté logistique à organiser les chantiers de semis rapidement après la moisson. Voici quelques stratégies gagnantes.
Afin d’identifier les meilleures stratégies de semis de couverts après une paille, Terres Inovia et Arvalis ont implanté des essais durant les étés 2021, 2022 et 2023, lesquels croisent techniques et dates de semis. La synthèse des résultats observés montre qu’il n’y pas de technique incontestablement meilleure mais une palette de solutions adaptées à chaque situation.
Le semoir à dents permet de semer rapidement dans un gros volume de paille
tous types de semences, à la date souhaitée.
Les semis autour de la moisson lèvent bien
La date de semis impacte le pourcentage de levées des couverts. Le semis à la volée anticipé affiche les moins bonnes valeurs, toutes espèces confondues. Les graines en surface n’ne sont pas rapidement recouvertes par un mulch après le semis et les plantules peuvent être soumises à la concurrence hydrique de la céréale. Le semis à la volée réalisé juste avant la moisson donne des résultats plus satisfaisants. En revanche, en moyenne, on constate très peu d’écarts entre le semis à la volée avant la moisson, le semis direct après la moisson et le semis sur déchaumage après la moisson.
Lire la suite de l'article sur le site de Perspectives agricoles :
https://www.perspectives-agricoles.com/conduite-de-cultures/semis-couverts-apres-une-paille
Contact : D. Jamet, d.jamet@terresinovia.fr
Graminées dans le colza : adopter la bonne stratégie
La pression des graminées augmente dans le colza, le ray-grass et le vulpin deviennent des cibles prioritaires. Leur gestion durable passe par l’activation et la combinaison de leviers agronomiques à l’échelle de la rotation. Un labour opportuniste, la réalisation de faux semis et l’alternance des dates de semis avec des cultures de printemps et d’hiver permettent de réduire la pression des graminées hivernales.
Vulpin dans colza - Crédit photo : L. Jung
En cas de fortes pressions, une application d’herbicide en prélevée devient incontournable. Elle permet de :
- Maîtriser les populations d’adventices ;
- Limiter la concurrence précoce des graminées et préserver le potentiel d’un colza robuste ;
- Patienter pour réaliser l’application de propyzamide dans des conditions météorologiques adéquates ;
L’application de napropamide à 900 g/ha en présemis incorporé (COLZAMID) ou l’application de métazachlore à 750 g/ha restent les références. Dans les situations où le métazachlore est soumis à une restriction d’application une année sur trois, la dose maximale autorisée diminue à 500 g/ha. Dans ces cas, le renforcement de la dose réduite en associant du dmta-P, du dimétachlore ou encore de la napropamide assure un niveau d’efficacité comparable à la pleine dose de métazachlore. Pour ces applications, l’effet des conditions d’application, en particulier la pluviométrie, domine largement sur l’effet dose. En présence de fortes pressions de ray-grass, dans la mesure du possible, l’application doit être positionnée juste après une pluie avant la levée du colza et des ray-grass. L’application en postlevée précoce présente des failles et est à proscrire. A contrario, en cas de fortes pressions vulpin, un repositionnement de l’application en postlevée précoce est possible et présente des gains d’efficacité de 20 à 30%.
Graphique 1 : Gradient d’efficacité et de régularité des solutions herbicides contre le ray-grass et le vulpin.
Maintenir des bonnes conditions d’efficacité de la propyzamide
L’application en postlevée de propyzamide (KERB FLO, IELO, etc.) reste un élément majeur dans la gestion des graminées et assure, dans la plupart des cas, une efficacité finale supérieure à 90%. Pour optimiser l’efficacité de la substance active, l’application doit être réalisée sur un sol humide et frais (température du sol inférieure à 10-12°C) de novembre à décembre au plus tard. Enfin, il est préférable d’éviter les applications avant des précipitations importantes pour limiter l’impact sur la qualité de l’eau.
Gestion des dicotylédones : adapter les programmes à la flore observée
L’application d’un herbicide de prélevée, selon les molécules choisies et la flore présente, assure un contrôle partiel à quasi-total. La majorité des dicotylédones peuvent toutefois être contrôlées en postlevée. L’action foliaire des herbicides est plus régulière et l’observation de la flore adventice permet de mieux adapter son programme et son coût à la flore adventice réellement présente. L’application pivot de MOZZAR à 0.25 l/ha, à 4 feuilles, dès le 1er octobre, assure une efficacité régulière sur un large spectre de dicotylédones. Si besoin, le programme peut être complété par une deuxième application de MOZZAR à 0.25 l/ha ou de IELO, FOX, CALLISTO ou ATIC-AQUA en fonction des espèces visées.
L’intégralité des programmes herbicides détaillés est disponible sur le site de Terres Inovia : Les stratégies herbicides pour le colza
| Flore problématique | Présemis/prélevée | Postlevée | Coût (€ HT/ha) |
| Forte pression graminées (ray-grass/ vulpin) | Napropamide incorporé 900 g | KERB FLO 1,875 l/ha | 90-95 |
| Métazachlore 750 g | KERB FLO 1,875 l/ha | 100 | |
| Faible pression dicotylédones | MOZZAR 0.25 l/ha | 37-38 | |
Forte pression dicotylédones | Métazachlore, COLZOR TRIO, ALABAMA, SPRINGBOK, … | MOZZAR 0.25 l/ha | 82-126 |
| MOZZAR 0.25 l/ha + (MOZZAR 0.25 l/ha ou IELO 1.5 l/ha ou FOX 1 l/ha ou CALLISTO 0.15 l/ha ou ATIC-AQUA 1-2 l/ha) | 125-192 |
Les coûts sont indicatifs et exprimés en euros hors taxes par hectare.
Gestion des repousses de colza grêlé : que faire (et ne pas faire) ?
Devant l'ampleur des dégâts provoqués par les deux orages violents du 13 et 25 juin en Normandie tout particulièrement, la gestion des repousses de colza mérite une attention particulière. Le conseil de base est de laisser germer le maximum de graines tombées au sol avant toute opération de travail du sol post-moisson.
Quel que soit le niveau de gravité des orages de grêle, il convient de prendre toutes les dispositions possibles pour limiter dès à présent le salissement ultérieur des cultures par des repousses de colza indésirables.
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Recommandations après récolte de colza grêlé :
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Penser à bien référencer, à l’échelle du parcellaire, les ilots concernés par du colza grêlé. Ceci vaut encore plus pour les agriculteurs producteurs de colza éruciques désireux de basculer vers du non-éruciques à l’avenir (et inversement).
Une ampleur et une intensité insolites des intempéries en juin 2025
Les parcelles impactées, pour certaines anéanties, se situent essentiellement dans les régions suivantes : Pays d’Ouche (environs de Bernay tout particulièrement), Lieuvin, Roumois, entre Caux et Vexin, pointe du Caux, plateau du Neubourg, sud de l’Eure (Nonancourt, Verneuil), Pays de Lyons, pays d’Argentan et d’Alençon, Caen-Sud, bocage Ornais, sud des Yvelines. La surface globale touchée pourrait atteindre 4 000 à 7 000 ha de colza dont au moins 1 500 à 2 000 sévèrement dégradés.
Les pertes de rendement seront très variables, jusqu’à 50-80 % en règle générale pour des colzas très grêlés. Certaines parcelles sont totalement ruinées, c’est insolite. En cas de grêle à 100 %, pour un potentiel de 30 à 45 q/ha, le nombre de graines/m² tombant au sol fluctue entre 50 000 et 90 000 graines/m² ! Une part non négligeable de graines sera non viable en raison de leur immaturité ou des prédateurs, maladies, conditions de sol en surface, etc.
Message Terres Inovia co-signé par :
Cotylédons de colza après l’orage du 13/06/2025 – Lignerolles (27) - photo du 27/06/2025
Après l’orage du 25/06/2025 – Le Plessis- Sainte-Opportune (27) photo du 27/06/2025
Après l’orage du 25/06/2025, destruction totale – Valailles (27) photo du 27/06/2025
Jean LIEVEN - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ouest Ile-de-France
Face à la hernie des crucifères : protéger son colza, c’est possible !
La hernie des crucifères est une maladie racinaire qui prend de l’ampleur ces dernières années. Les dégâts causés par la hernie peuvent engendrer jusqu’à 100% de pertes de rendement. Face à cette maladie, aucun levier seul ne suffit : la clé, c’est la combinaison.
Une maladie qui s’exprime davantage avec le changement climatique
Ces dernières années, les températures douces et des précipitations importantes à l’automne ont créé des conditions idéales au développement de cette maladie racinaire. Des conditions qui risquent de se réitérer plus souvent avec l’évolution du climat. La hernie des crucifères est causée par le parasite obligatoire Plasmodiophora brassicae. La maladie se traduit dès l’automne, au niveau racinaire, par des boursouflures hypertrophiées sur les racines aussi appelées galles. Des flétrissements peuvent également être visibles sur la partie aérienne, souvent répartis en foyer, pouvant aller jusqu’à la perte de pieds. La conséquence est la perte de rendement.
Un fois installée dans la parcelle, la maladie s’accroche, et peut y rester plus de 10 ans. Mieux vaut donc anticiper.
Galle de hernie sur colza - Crédit photo : L. Jung
Des conditions à risque bien identifiées
La hernie se développe préférentiellement dans les sols limoneux à pH acide, hydromorphe et battant. Les abats d’eau sur des sols chauds au début de l’automne créent des conditions favorables à l’expression de la maladie.
D’autre facteurs sont également favorables à son développement :
- Retour fréquent de crucifères sur la parcelle (colza ou crucifères dans les couverts d’interculture type CIPAN)
- Mauvais désherbage, notamment des crucifères ou des repousses de colza
- Mauvais drainage de la parcelle
- Absence de chaulage pour les sols acides
Si vous cochez plusieurs de ces cases, la vigilance est de mise.
En savoir + sur la localisation de la maladie : Carte de recensement des parcelles avec de la hernie des crucifères
Des leviers à combiner pour limiter l’impact
La combinaison de leviers vise à réduire la dissémination de l’agent pathogène, mais aussi réduire l’expression de la maladie et sa nuisibilité, tout en maximisant la durabilité de l’efficacité du levier génétique.
La lutte variétale : premier rempart
L’utilisation d'une variété résistante reste la voie la plus efficace pour contenir la maladie. Le profil des variétés est souvent caractérisé lors de l’inscription des variétés au catalogue français (symbolisée par une étoile sur le tableau suivant), à la demande de l’obtenteur sur un panel de pathotypes (P1, P1*, P2*) de hernie représentatifs en France. Cette caractérisation est gage de confiance. Le profil étant similaire, il y a peu d’erreurs à choisir l’une ou l’autre de ces variétés.
Nouveauté pour la campagne : des variétés avec un nouveau profil, résistance à P1*, arrivent sur le marché. Elles présentent un intérêt pour les cas de contournement déjà observés, avec la présence de P1* dans la parcelle.
Effet de la variété sur la hernie des crucifères – Crédit photo : L. Jung
Y’a-t-il un intérêt à mélanger des variétés résistantes et sensibles ?L’intérêt est nuancé à faire des mélanges uniquement pour réduire la perte de rendement engendrée par l’utilisation seule de variétés résistantes. Ces dernières peuvent présenter un déficit de rendement comparé à des variétés sensibles (-9% en 2017 et de -6% en 2023 en moyenne, sur un réseau de parcelles sans hernie), mais ce n’est pas toujours le cas. Le gain de rendement du mélange par rapport au colza résistant seul est aussi difficile à prédire (variabilité inter-annuelle, phénomène de compensation selon le type de sol…). Bon à savoir : un mélange de variétés R+S peut augmenter l’inoculum dans le sol, mais aucun élément ne permet de dire si cela va favoriser ou limiter l’apparition de pathotypes contournants. Ainsi avant de réaliser un mélange, il est important de prendre en compte les différentes contraintes de production et de leur importance. |
Associer les pratiques agronomiques : vos alliées de fond
Pour réduire le potentiel infectieux de la parcelle, on évite le retour fréquent de crucifères (en culture principale ou intermédiaire comme les CIPAN). Le désherbage de la parcelle doit être soigné, notamment si la flore adventice est composée de crucifères. Les repousses de colzas doivent être détruites.
Les sols acides créent des conditions favorables au développement de la maladie. Si le pH de la parcelle est inférieur à 7,2, réaliser un chaulage.
En cas de sols hydromorphes, mettre en place du drainage pour éviter l’accumulation de l’eau dans la parcelle.
Prévention, des réflexes à adopter
En cas de suspicion de hernie dans la parcelle, notamment en sol acide et hydromorphe et dans des régions où la présence de hernie est confirmée, il est possible un réaliser dépistage. Le test du chou chinois permet de vérifier si votre sol est contaminé par la hernie.
En savoir + : Réussir un colza sous pression de hernie
On veille à éviter les contaminations entre parcelles (transport de sols, équipements, fumier, etc.)
Enfin, on n’hésite pas à saisir l’enquête en ligne « hernie des crucifères » pour nous aider à lutter collectivement contre cette maladie : Déclarer en ligne une parcelle avec de la hernie
Préparer la campagne colza : réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
L’implantation du colza conditionne la robustesse de ce dernier vis-à-vis des agresseurs et des aléas climatiques. Pour cela, des pratiques clés sont à privilégier afin d’obtenir une levée précoce, une croissance continue au cours de l’automne et une reprise dynamique en sortie d’hiver.
Crédit photo : L. Jung
Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour obtenir un colza robuste et atteindre ses états clés : atteindre le stade 4 feuilles avant l’arrivée des altises adultes, une biomasse de 1,5 kg/m² et de 45 g/plante en entrée hiver ainsi qu’un pivot d’au moins 15 cm à cette même période le tout en maximisant l’alimentation de la culture au cours de l’automne pour éviter les faims d’azote.
Limiter l’assèchement du sol et permettre un bon enracinement du pivot
La réussite de l’implantation du colza repose sur des observations simples et des pratiques optimisées, en particulier avec les conditions humides rencontrées lors des semis des précédents culturaux en 2024. En effet, il est nécessaire d’identifier les problématiques de structure de sol dès le printemps pour optimiser le travail du sol à réaliser au cours de l’interculture. Le choix d’un précédent avec peu de résidus, libérant les sols précocement et pouvant restituer de l’azote pour le colza sera un plus pour la culture.
Lire aussi : L’implantation du colza commence dès maintenant !
Être prêt à semer tôt
La précocité du semis est à adapter en fonction de sa zone géographique, de la disponibilité d’azote des sols mais également de la disponibilité du matériel, des semences et de la main d’œuvre. Une fois les plages de semis identifiées (voir carte), le déclenchement du semis se fera avant un épisode de pluie. Il est préférable de semer dans un sol sec et d’attendre une pluie d’idéalement 7 à 10mm que d’assécher le sol lors d’un semis après une pluie. La réactivité est donc indispensable pour positionner son semis au plus proche des précipitations.
Pour aider dans la prise de décision, un outil de prévision probabiliste du cumul des précipitations est à retrouver ici.
Un semis homogène sans surdensité
Pour éviter l’apparition de pieds chétifs, il est essentiel de limiter les surdensités en visant un peuplement levé compris entre 20 et 35 plantes/m².
Afin de minimiser les pertes à la levée et d’obtenir une densité de colza proche de celle semée, deux éléments sont à prendre en compte : le type de semoir utilisé avec un avantage au semoir monograine, grâce à une levée plus homogène, rapide et une meilleure répartition des plants que les semoirs à céréales ou directs ; la nature du sol ainsi que son niveau de risque lié aux limaces.
Lire aussi : Densité de semis : éviter les surdensités
Une croissance continue au cours de l’automne
Pour soutenir la nutrition et la croissance du colza, plusieurs leviers peuvent être mis en place : l’association avec des plantes compagnes, le précédent légumineuse à graine ou encore l’apport d’engrais organiques ou minéraux.
Lire aussi : Plantes compagnes colza : une association de bienfaiteurs !
Idéalement, l’utilisation de produits résiduels organiques (PRO) permet un apport progressif et continu en éléments nutritifs, soutenant ainsi la croissance du colza tout au long de l’automne. Cependant, en l’absence de PRO disponibles, un apport d’azote minéral au moment du semis reste possible, à condition de respecter la réglementation en vigueur (pas d’apport d’engrais azoté minéral après le 31 août).
Ne pas oublier la fertilisation phosphatée
Le colza est l’une des espèces de grandes cultures les plus exigeantes en phosphore. Cela signifie que son rendement est très affecté en cas de carence. Le phosphore est en particulier impliqué dans la mise en place du système racinaire. Il est donc indispensable dès la mise en place de la culture même si la phase de plus forte absorption se situe au printemps. La fertilisation phosphatée doit donc de préférence être réalisée au semis, en particulier dans les situations les plus carencées.
METALLIN
FranceAgriMer
784 746,67€
42 mois Oui NationalLes enjeux
Des études indiquent une contamination au cadmium plus ou moins forte des bassins de production du lin oléagineux. En 2022 et 2023, des rejets de lots français de graines de lin de l’ordre de 60% pour cause de non-conformité de teneur en cadmium ont été enregistrés pour les graines à destination de l’alimentation humaine. Les organismes stockeurs et les agriculteurs craignent de s’engager pour des débouchés en alimentation humaine, sans garantie que leurs graines seront conformes. Le risque de déclassement vers l’alimentation animale, avec une valorisation tarifaire inférieure, est trop important. Or, les réglementations évoluent rapidement pour prévenir les risques sanitaires. Cette lacune entrave la mise en place de stratégies de sélection efficace et souligne ainsi l’urgence d’intensifier la recherche dans cette thématique et de construire un modèle pertinent pour orienter les programmes de sélection.
Les objectifs
- Dresser le bilan des contaminants métalliques dans les sols et les récoltes des différents bassins de production du lin oléagineux ;
- Comprendre les déterminants des fortes et faibles accumulations des éléments traces métalliques (ETM) contaminants (As, Cd, Ni, Pb) par les graines de lin en France en lien avec les pratiques agricoles ;
- Mettre en place un outil de prédiction du risque de non-conformité à destination des agriculteurs ;
- Identifier les variétés de lin les moins accumulatrices de contaminants métalliques pour les recommander aux agriculteurs et aux filières ;
- Evaluer le potentiel génétique des lignées en cours de sélection vis-à-vis du potentiel d’accumulation de As, Cd, Ni, Pb ;
- Trouver des marqueurs moléculaires pour accélérer la sélection des lignées génétiques les moins accumulatrices de ces contaminants ;
- Participer au Plan de Surveillance des Oléo-protéagineux (PSO) et de se préparer aux durcissements de la réglementation sur les contaminants métalliques.
Les résultats attendus
- Mise en place d’un outil d’analyse des risques de non-conformité
- Orientation des programmes de sélection pour anticiper les évolutions réglementaires
Le rôle de Terres Inovia
Partenaire
- Expertises liées à l’expérimentation du lin
- Connaissances du marché et des données économiques
- Animation de réseaux d’essais pour l’évaluation des ETM sur les variétés commercialisées de lin oléagineux
- Collecte de graines et de terres sur des parcelles agriculteurs pour alimenter l’outil d’analyse des risques
- Infrastructures pour l’expérimentation au champ et connaissances pratiques
- Evaluations aux champs
- Communication et transfert des résultats du projet
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Les cultures intermédiaires, cultivées entre deux cultures de rente et non récoltées, peuvent fournir de nombreux services écosystémiques à condition qu’elles s’implantent rapidement pour pouvoir être compétitives vis-à-vis des mauvaises herbes et produire une bonne quantité de biomasse. L'hypothèse principale du projet RICIN est que certaines espèces s'établissent mieux que d'autres lorsqu'elles sont semées en été dans des conditions non optimales (stress hydrique, lit de semis grossier avec ou sans mulch).
Pour tester cette hypothèse, une douzaine d'espèces appartenant à quatre grandes familles (Poacées, Fabacées, Hydrophyllacées et Brassicacées), peu ou pas étudiées à ce jour, seront identifiées et comparées sur la base des caractéristiques de leurs semences et de plantules ainsi que de leur tolérance au stress hydrique et aux contraintes mécaniques.
Le phénotypage bas et haut débit des cultures intermédiaires étudiées permettra d'acquérir des connaissances pour l'optimisation des performances. Outre la production des ressources scientifiques et techniques, le projet permettra de développer un outil d'aide à la décision ainsi que d’accroître la possibilité des collaborations avec (notamment) les semenciers sur ce front de recherche représenté par la caractérisation de la croissance hétérotrope de cultures intermédiaires.
Les objectifs
Le projet s’attache à mieux comprendre les facteurs qui affectent la réussite d‘implantation des cultures intermédiaires. L'hypothèse principale de Ricin est que certaines espèces de ces cultures s'établissent mieux que d'autres lorsqu'elles sont semées en été dans des conditions non optimales (stress hydrique, lit de semis grossier avec ou sans mulch).
Ainsi, le projet vise à acquérir des connaissances écophysiologiques sur une dizaine d’espèces de liées à la croissance hétérotrophe (germination des semences et émergence des plantules) par une étude d'écophysiologie comparative afin de mieux comprendre leur capacité à s’implanter, notamment dans des conditions hydriques limitantes.
Il vise également à déterminer le lien potentiel entre la qualité de l'implantation et le potentiel de production de biomasse dans des conditions de gestion contrastées (différents modes de semis, régimes d'irrigation, profondeur de semis etc.).
Il permettra également de proposer le développement d’un OAD pour déclencher les semis en prenant en compte un cumul de pluie nécessaire à la levée en fonction des espèces et de l’état du sol (structural et hydrique)
Les résultats attendus
- Production de données écophysiologiques sur la croissance hétérotrophe (germination des semences et émergence des plantules) de 9 espèces de couvert végétaux, dans des conditions environnementales contrastées (stress hydrique et mécanique).
- Identification et hiérarchisation des facteurs influençant la qualité d’implantation sur 3 sites expérimentaux.
- Création d’un prototype d’Outil d’aide à la décision.
Le rôle de Terres Inovia
Partenaire
Terres Inovia apporte ses compétences scientifiques et techniques sur l’agrophysiologie des cultures intermédiaires et sur l’optimisation de leur implantation.
Les réalisations et les retombées
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