Réussir son implantation pour limiter la sévérité des maladies sur pois de printemps
Un pois bien implanté sera moins vulnérable aux maladies.
Il est donc indispensable de respecter les dates de semis préconisées, de semer sur un sol bien réssuyé et d’éviter tout facteur de tassement du sol.
Il est également essentiel de ne pas semer trop dense afin de ne pas créer un microclimat favorable au développement des maladies aériennes (ascochytose, mildiou, botrytis).
L’implantation du lin de printemps, l’étape clé de la bonne conduite de la culture !
Choisir sa parcelle
Enfin, le lin est une culture peu couvrante et sensible à la concurrence des adventices et disposant de peu de solutions chimiques pour le désherbage. Il est fortement conseillé de l’implanter sur une parcelle à très faible enherbement.
Dans les régions concernées, les parcelles infestées en orobanche rameuse peuvent être implantées en lin de printemps. Le lin de printemps est une espèce faux hôtes de l’orobanche rameuse : elle stimule la germination des graines d’orobanches par ses exsudats racinaires, mais celles-ci ne peuvent se fixer aux racines du lin et dépérissent rapidement, on parle de « germination suicide ».
Apporter un soin particulier à la préparation du lit de semences
L’objectif est d’obtenir une bonne structure de sol pour assurer un enracinement optimal. Le lin oléagineux de printemps est une plante assez exigeante en eau au cours de la floraison, il est important que la culture puisse exploiter au mieux la réserve hydrique du sol (ses racines peuvent explorer plus de 90 cm de profondeur).
Une levée rapide et homogène du lin sera facilitée par une structure superficielle, fine et aplanie, si possible rappuyée pour optimiser le contact sol-graine (Rester vigilant face aux phénomènes de battance qui peuvent pénaliser la levée). Il est également conseillé d’éviter au maximum les amas de débris végétaux (veiller à la bonne destruction des couverts végétaux et à la bonne répartition des résidus avant le semis du lin). Cette levée rapide permet également de limiter l’impact des altises du lin, qui consomment les cotylédons du lin.
Date de semis
Les dates de semis optimales pour le lin de printemps sont à adapter à la zone géographique.
Attention aux décalages de dates de semis trop importants par rapport aux dates optimales : les semis les plus tardifs seront potentiellement plus sensibles aux conditions de sec de l’été. Les stress hydriques et thermiques pendant la floraison peuvent directement impacter le potentiel de rendement.
En agriculture biologique, retarder le semis (fin-mars à mi-avril) pour que le sol soit suffisamment réchauffé. Une levée rapide de la culture permettra de limiter les dégâts d’altises.
Maitriser la densité, la profondeur et la vitesse de semis
En agriculture biologique, il est conseillé de semer entre 75 et 80 kg/ha pour une meilleure couverture du sol et anticiper les pertes liées au désherbage mécanique.
Calculer la densité de semis (en kg/ha) selon le PMG du lin de printemps
| PMG (g) | Nombre désiré de graines / m2 | |
| 650 | 800 | |
| 5 | 33 | 40 |
| 5.5 | 36 | 44 |
| 6 | 39 | 48 |
| 6.5 | 42 | 52 |
| 7 | 46 | 56 |
| 7.5 | 49 | 60 |
| 8 | 52 | 64 |
*Lecture du tableau : pour un PMG de 7 g, semer environ 46 kg/ha pour avoir 650 graines / m² en lin de printemps.
Semer à 1-2 cm de profondeur, au semoir à céréales. Une vitesse de semis réduite favorise la bonne répartition des graines sur la ligne de semis.
En cas de faible densité, le lin est capable de compenser en émettant des tiges supplémentaires. Cependant, le lin de printemps ramifie moins que le lin d’hiver (0 à 1 ramification en moyenne par plante). Avec 300 plantes/m², correctement réparties, le potentiel de la culture est affecté mais la parcelle peut généralement être conservée si les adventices sont maîtrisées.
Fertilisation azotée
Le lin n’est pas une culture exigeante en azote et supporte mal les surplus d’azote. L’excès d’azote augmente le risque de verse et peut altérer la qualité finale de la récolte en impactant les teneurs en oméga 3 de la graine. Il est donc fortement conseillé de réaliser une analyse de reliquats d’azote avant lin de printemps et de prendre en compte l’azote que pourra restituer le couvert intermédiaire pour calculer la dose d’azote prévisionnelle.
Il est recommandé d’apporter la dose d’azote au semis en incorporé. Si la dose à apporter est supérieure à 80 unités, fractionner en deux l'apport pour limiter le risque verse : 30 à 50 unités au semis et le complément, sous forme solide, à l'apparition des boutons floraux.
Si la parcelle reçoit régulièrement des apports de matière organique, réduire la dose d’azote à apporter d’environ 30 à 40U (selon types d’effluents et l’historique d’apports sur la parcelle).
► Se référer aux règles de calcul des doses d’azote à apporter dans vos régions.
Fertilisation en Zinc, en cas général, l’enrobage de la semence suffit
Le lin exporte beaucoup de zinc, de l’ordre de 300 g/ha d’élément pur. Le calcaire actif bloquant le zinc, éviter de réaliser un chaulage avant une culture de lin. Le lin de printemps est plus sensible aux carences en zinc que le lin d’hiver.
► Cas général : l’enrobage des semences avec du zinc est suffisant, mais en l’absence d’enrobage, procéder à l’application de sulfate ou du chélate de zinc (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (= 2 cm).
► Dans les situations à risque de carence (sols superficiels argilo-calcaires, sols sableux, pH supérieur à 7,5, apports de chaux et de résidus d’origine agro-industrielle) : opter pour des semences enrobées et prévoir l’application de sulfate de zinc ou du chélate de zinc (forme plus sélective en conditions gélives ou en présence de morsures d’altises) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha).
► Ne pas faire d'applications en cas de risque de gelées nocturnes
Et le choix de ma variété ?
Consultez la synthèse variétale de lin de printemps 2023 sur le site
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin et lentilles zone Centre & Ouest
Choix de la variété de pois chiche et provenance
Terres Inovia et ses partenaires en région évaluent chaque année les variétés commercialisés sur le territoire français. La première synthèse variétale est publiée depuis l’automne 2019 (à retrouver en fin d'article). On y retrouve : la performance des variétés, leur principale caractéristique ainsi que des critères qualités.
Graines de pois chiche
La valorisation de cette espèce est fortement liée à son mode de mise en marché. Pour assurer un équilibre entre la production et la demande à long terme, Terres Inovia engage vivement à se rapprocher d'un organisme stockeur pour échanger sur les volumes possibles, le prix de vente et la possibilité d’établir un contrat de production. En ce sens, la variété peut être un point inscrit sur le contrat.
Attention à la provenance des graines semées !
Le principal mode de conservation de l’ascochytose (anciennement anthracnose), maladie la plus fréquente sur pois chiche, s’effectue sur graine. La prise de risque est forte lorsqu’on réutilise ces graines contaminées. En effet, on s’expose à une contamination primaire des plantes, dès la levée, avec des pertes associées estimées entre 25 et 75 % du rendement.
Terres Inovia participe à la 1ère Conférence européenne sur la diversification des cultures
Semis du colza : le semis direct adapté en sols bien structuré
Intérêt du semis direct :
- Limite les levées d’adventices, surtout des dicotylédones, en limitant le flux de terre et les levées de dormance
- Contribue à améliorer la stabilité structurale en surface : meilleure portance, moindre sensibilité à la battance, l’érosion et le ruissellement
- Gain de temps et de carburant
Colza associé semé au semoir de semis direct : implantation réussie (photos de gauche à droite : fin août, début septembre et début octobre) et sol protégé par le mulch pailleux (photos G Sauzet)
Conditions d’adaptation :
- Structure du sol poreuse sur 0-20cm pour garantir un bon enracinement du pivot : réaliser impérativement un test bêche dans la culture précédente pour vérifier la qualité structurale
- Absence de rongeurs dans la culture précédente et faible risque limace
- Equipement pour gérer les résidus de la culture précédente (herse à paille si besoin de répartir les résidus, chasses débris efficaces pour semer sur une ligne dégagée)
Herse à paille (à gauche) et chasse débris (à droite)
Mise en œuvre :
- Vérifier la qualité structurale dans la culture précédente : voir l’article "Evaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté"
- Gestion des résidus du précédent :
- Si possible, récolter quand la paille est bien sèche à 20cm de hauteur environ
- En cas de mauvaise répartition des résidus : utiliser un outil type herse à paille pour les répartir
- Chasses débris efficaces souvent utiles et indispensables si les résidus sont abondants
- Semis précoce car les levées sont généralement plus lentes et à moins de 6 km/h pour limiter le flux de terre
Adapter le travail du sol au type de sol
Le choix du travail du sol est déterminant pour garantir la réussite de la levée, indispensable pour obtenir un colza robuste.
Ce choix dépend des problématiques à gérer (voir article ‘décider du travail du sol à privilégier en intégrant toutes les problématiques’) et doit être adapté au type de sol.
- Pour tous les types de sol : pas de travail superflu pour préserver l’humidité. Limiter la profondeur et le nombre d’intervention au strict nécessaire. Si le sol est travaillé, intervenir au plus tôt après la récolte, avant les pluies, si possible, et rouler. Éviter tout travail du sol dans les 15 jours avant semis pour favoriser le réhumectation en cas de pluie
Exemple d’un travail du sol post moisson permettant de bénéficier et de préserver l’humidité résiduelle
- En sols argileux (teneur > 22-25%) :
- Risques à éviter : création de mottes à cause d’un travail sur sol sec ou compacté
- Solution à privilégier : éviter le travail du sol en profondeur et notamment le labour et intervenir juste après récolte et le plus en amont du semis possible. Il est alors indispensable d’avoir anticipé pour avoir une structure du sol poreuse ne nécessitant pas de fragmentation (exemple restructurer le sol avant l’implantation de la culture précédente puis éviter les tassements)
Exemple d’une levée perturbée en sol argileux à cause la création de mottes par du travail profond
- En sols limono-sableux (sols dits ‘fragiles’) :
- Risques à éviter : battance du sol à cause d’une préparation trop fine et difficultés d’enracinement à cause de sol pris en masse.
- Solutions : fragmentation du sol souvent utile (outil à dent ou labour repris à la dent), en évitant de multiplier les passages et la création de trop de terre fine. Le strip-till est particulièrement bien adapté à ces conditions et peut être simultané avec le semis.
Parcelle de colza ennoyée à la sortie de l’hiver, à cause d’un sol battu dû à une préparation trop fine
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
Acheter ou télécharger le point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
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Travail du sol avant soja
Adapter la préparation à l’état de votre sol
Sol bien structuré : toutes les techniques sont envisageables.
Les interventions de type labour ou travail profond avec un outil à dents, sur un sol ressuyé, sont possibles mais peuvent être facultatifs si les résidus (couverts d’interculture) sont dégradés. La période optimale d’intervention dépend du type de sol.
Les préparations superficielles, qui aèrent, nivellent puis rappuient le sol, sont déterminantes. Elles peuvent être réalisées juste avant le semis. Des interventions de travail du sol superficielles peuvent également être réalisées dans les 2 mois qui précèdent la date prévue de semis du soja pour réaliser un ou plusieurs fauxsemis et réduire le stock de graines d’adventices dans le sol.
Le semis direct ou le travail unique de la ligne de semis sont possibles si le sol est bien structuré en profondeur, pour un enracinement satisfaisant du soja. Dans tous les cas, il est nécessaire de dégager la ligne de semis d’éventuels résidus (couvert, précédent) et de positionner la graine dans suffisamment de terre fine.
Un travail profond, à plus de 15 cm, est nécessaire quand la structure du sol est dégradée (tassement en profondeur).
Sol avec une structure dégradée
Travailler le sol sur l’horizon 0-20 cm, soit en labourant, soit avec un outil à dents, dans un sol ressuyé dans tous les cas. En sol argileux, cette intervention doit avoir lieu de préférence tôt, entre la fin d’été et l’automne. Dans les sols fragiles (limons battants), travailler le sol en conditions ressuyées en essayant de conserver une structure grossière, soit en période hivernale soit juste avant le semis pour éviter une réhumectation trop importante de la terre fine par des pluies, qui retarderait l’entrée dans la parcelle pour réaliser le semis.
Préparer un lit de semences fin
Privilégier la combinaison d’outils à dents moyennement profondes (vibroculteur, herse).
Limiter le nombre de passages d’outils et intervenez toujours sur un sol ressuyé afin de limiter les tassements
En sols battants, éviter de créer un lit de semences trop fin afin de limiter le risque de formation d’une croûte de battance.
Veiller à obtenir un bon nivellement du lit de semences pour limiter les pertes de gousses basses lors de la récolte.
En sol argileux motteux, effectuer un roulage après le semis et veiller au bon réglage des chasse-mottes. Un lit de semences aéré et suffisamment affiné garantit une levée rapide et homogène, avec un développement important de nodosité.
Intervenir toujours sur sol réssuyé
Le soja est globalement bien adapté aux techniques simplifiées d’implantation
La rusticité de la plantule, sa sensibilité modérée aux attaques de limaces et ses capacités de ramification font du soja une culture globalement bien adaptée aux techniques très simplifiées d’implantation, y compris au semis direct, ainsi qu’à la technique du “strip-till” (travail du sol localisé sur la ligne de semis). Le semis direct ne peut s’envisager qu’avec un semoir adapté, équipé notamment d’un chasse débris à l’avant de l’élément semeur, dans un sol sans tassement, avec de la terre fine et parfaitement nivelé pour la récolte des gousses basses. La technique du strip-till peut être associée à l’implantation en fin d’été de couverts végétaux. En sol à comportement argileux, le passage de strip-till à l’automne peut être renouvelé avant le semis, sur un sol parfaitement ressuyé, soit avec une dent passée de façon plus superficielle, soit à l’aide d’un disque mulcheur. Ce second passage a un intérêt si la zone travaillée à l’automne n’est pas assez émiettée et réchauffée au printemps. Dans le cas contraire (sol émietté), un passage unique de strip-till à l’automne suffit. En sol à comportement limoneux, le passage de strip-till aura lieu uniquement au printemps, juste avant ou combiné au semis.
Optimiser le peuplement du soja pour maximiser son rendement et sa rentabilité
Le peuplement d’une parcelle de soja va fortement influencer le comportement de chaque plante qui la compose (accès à la lumière, accès à l’eau et aux nutriments, etc.). Le soja est une plante à la structure très plastique ; au gré de nombreux facteurs, dont la densité et la structure du peuplement dans lequel elle évolue, la plante mettra en place plus ou moins de ramifications, de gousses puis de graines (appelées composantes de rendement).
Cette plasticité est fortement conditionnée par la variété utilisée (et son groupe de précocité) et par l’alimentation en eau de la culture au cours de son cycle.
Terres Inovia a ainsi conçu une grille de conseil de densité de semis, en fonction de ces deux facteurs majeurs, actualisée en 2019 après un travail de synthèse et d’analyses complémentaires de différents essais conduits de 2012 à 2017.
Ainsi, pour maximiser la marge, en visant un rendement élevé tout en maîtrisant les charges de semences, respectez les doses de semis conseillées ci-dessous :
Tableau : densités de semis conseillées (données issues des travaux de terres Inovia – 2019)
| Groupe de précocité | Contrainte hydrique* | Objectif de peuplement (pl./m2) | Densité de semis conseillée (graines/m2)** | ||
| Conditions de semis optimales (levée - 90%) | Conditions de semis correctes*** (levée= 80%) | Conditions de semis dégradées (levée=60%) | |||
| 000 | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 50 | 55 | 65 | 85 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 50 | 55 | 65 | 85 | |
| 00 | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 50 | 55 | 65 | 85 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 40 | 45 | 50 | 70 | |
| 0 | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 40 | 45 | 50 | 70 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 30 | 35 | 40 | 50 | |
| I/II | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 40 | 45 | 50 | 70 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 30 | 35 | 40 | 50 | |
* Risque de stress hydrique moyen à élevé: conduite en sec sur sol à réserve utile (RU) moyenne ou avec une irrigation limitée ; risque de stress hydrique faible à nul : dans les parcelles semées dans des sols à forte réserve utile (sols profonds) en secteur arrosé ou avec une irrigation non limitante par rapport aux besoins de la culture
** Etude économique basée sur des coûts de semences certifiées
*** Cas général
Ajuster le peuplement recherché à la conduite hydrique envisagée
Dans des situations où la culture subit un stress hydrique prononcé (en sec sur sol à RU moyenne ou avec une irrigation limitée), les plants moins développés, ramifient moins et prennent moins de place pour couvrir le rang (phénomène de compensation diminué). Cette perte de potentielle peut être compensée par une augmentation du peuplement recherché selon les conseils ci-dessus.
Attention tout de même à ne pas semer au-delà des densités préconisées : cela entraînerait une concurrence excessive entre plantes pour l’accès à l’eau.
Dans les parcelles semées dans des sols à forte RU en secteur arrosé ou avec une irrigation non limitante, des peuplements plus élevés que ceux préconisés augmentent les risques de maladie (sclérotinia) et de verse.
Anticiper les pertes à la levée
Des forts taux de perte à la levée sont souvent observés sur la culture du soja. Les facteurs de pertes doivent être anticipés autant que possible dans le calcul des densités à semer :
| Facteur de perte | Niveau de perte | Recommandations |
| Faculté germinative liée à variété et au lot de semences | De 5 à 20% | La FG des semences de soja est garantie à plus de 80%. Il peut toutefois être réalisé un simple test de germination peu de temps avant le semis. Augmenter la densité de semis avec les résultats du test de FG. |
| Hétérogénéité de la profondeur de semis et de la répartition sur le rang | De 2 à 10% | Utiliser un semoir monograine pneumatique ou augmenter la densité de semis avec un semoir céréales. Abaisser la vitesse de semis : pas plus de 4-5 km/h pour assurer la régularité de positionnement sur le rang et la régularité de la profondeur. |
| Attaques de ravageurs (mouche de semis, etc.) | De 2 à 10% | Préparation de sol inadéquate et/ou semis dans sol froid, augmenter la densité de semis |
| Type de sol | De 0 à 20% | Augmenter la densité en sols battants. Rouler le sol après semis surtout si sol motteux pour renforcer le contact terre-graine. |
| Travail du sol | De 2 à 10% | Augmenter de la densité en semis direct |
| Désherbage mécanique | De 5 à 10% | Augmenter la densité de semis de 5 à 10% si l'utilisation d'une herse-étrille est envisagée |
Semoir monograine ou semoir céréales : adapter ses densités
Comparativement à l’utilisation d’un semoir céréales, un semoir monograine garantira une plus grande régularité du positionnent de la graine dans la ligne de semis et ainsi une meilleure qualité de levée. De plus, dans les situations à risque de sclérotinia, les écartements larges (au-delà de 50 cm) permettent une meilleure aération du couvert et réduisent le risque d’attaque. Les pertes à la levée sont par ailleurs plus faibles qu’avec un semoir céréales (5% contre 10 à 20%). A noter cependant que les fortes densités semées au semoir monograine perdent en régularité, la capacité des disques semeurs atteignant leurs limites.
Effet du peuplement sur la hauteur de la 1ère gousse
La hauteur de la 1ère gousse augmente avec la densité, surtout au-delà de 40 pl/m². Pour les variétés tardives, on n’observe pas cette valeur seuil, la hauteur de 1ère gousse augmente avec la densité et la largeur de l’écartement (plus de plantes sur le rang).
Fortes densités : quels risques ?
Semer à forte densité peut sembler être une garantie de réussite de la culture. Cependant, en plus d’alourdir les charges en semences, la culture est davantage exposée aux risques de verse et de sclérotinia (surtout chez les variétés tardives). La compétition plante à plante pour l’eau et les nutriments sera également exacerbée.
Interactions densité/ écartements
Pour des sojas tardifs semés avec des écartements larges au monograine (40 à 80 cm), il n’y a pas d’adaptation de la densité à prévoir selon la largeur du rang.
Pour des semis de soja précoces, il ressort que les écartements réduits (entre 10 et 30 cm) tels que pratiqués avec le semoir à céréales soient préférables aux écartements larges pour une même densité.
Peuplements faibles et retournement
La répartition des plantes, autant sinon plus que la densité de pieds à condition que celle-ci reste dans une norme acceptable, détermine la décision de garder ou ressemer une parcelle en cas de pertes importantes à la levée.
Semis du soja : adopter les bonnes pratiques
Préparation du sol et du lit de semences, date de semis respectée, semis soigné et densité adaptée, sont les clés d’une implantation de soja réussie.
Semer en sol suffisamment réchauffé
Il est conseillé de semer dans un sol suffisamment réchauffé (environ 10°C).
En conduite bio particulièrement, mieux vaut retarder légèrement le semis que de semer dans un sol insuffisamment réchauffé qui mettrait la culture dans une situation de démarrage difficile.
| Période optimale de semis par groupe de précocité | ||
| Région | Groupe de précocité | Période de semis |
| Lorraine, Normandie, Picardie, Bretagne | 000 | du 25 avril au 5 mai |
| Champagne-Ardenne | 000 | du 20 avril au 15 mai |
| Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté, nord Rhône-Alpes, vallées alpines | 000 | du 1er au 31 mai |
| 00 | du 20 avril au 20 mai | |
| Centre, Alsace | 000 et 00 | du 1er au 15 mai |
| Pays de la Loire | 000 et 00 | du 15 avril au 15 mai |
| Poitou-Charentes | 00 | du 10 au 30 mai |
| 0 | du 10 avril au 10 mai | |
| Région lyonnaise | 00 | du 1er au 31 mai |
| 0 | du 20 avril au 20 mai | |
| Moyenne vallée du Rhône
|
I | du 20 avril au 31 mai |
| II | du 20 avril au 15 mai | |
| Bordure pyrénéenne, sud et ouest de l'Aquitaine | 0 et 00 | du 1er au 20 juin en semis très retardé |
| I | du 15 avril au 31 mai | |
| Midi-Pyrénées et ouest audois (sauf bordure pyrénéenne) | 0 | du 1er au 20 juin en semis très retardé |
| I | du 10 avril au 31 mai | |
| II | du 10 avril au 20 mai | |
| Sud méditerranéen | I | du 15 avril au 10 juin |
| II | du 15 avril au 31 mai | |
Semer peu profond et lentement
Pour faciliter la récolte des gousses basses, anticiper dès le semis en nivelant au mieux la surface du sol, sauf en terre battante.
Semer :
- à 2 cm en semis précoce, terre froide ou battante,
- à 3 ou 4 cm en semis plus tardif, terre chaude, ou sèche et motteuse,
- à une vitesse de 6 km/h maxi, quel que soit le semoir.
Semer à 4-5 cm de profondeur si un étrillage agressif en prélevée ou post-levée précoce est envisagé, en conduite bio par exemple.
Adapter l’écartement au groupe de précocité
Choisir un écartement entre les lignes :
- 18 à 30 cm pour les groupes 000 ;
- 18 à 50 cm pour les groupes 00;
- 25 à 60 cm pour les groupes 0, I et II.
Privilégier un écartement large (50 à 60 cm) en situation à risque sclérotinia, ce qui permet une meilleure aération du couvert.
En conduite biologique, privilégier un écartement suffisamment large pour pouvoir biner : en effet, le binage reste le moyen le plus efficace pour maitriser les adventices. ; Les semoirs monograines, adaptés aux « grands » écartements (55cm ou plus) sont à privilégier car ils assurent une bonne qualité de levée, eent offrent en plus de l’avantage de pouvoir biner le soja par la suite. Néanmoins, il est possible d’utiliser un semoir à céréales, en fermant un rang sur 2 (ou sur 3), si l’on dispose de la bineuse adaptée à ces dimensions d’inter-rang.
Adapter la densité de semis aux conditions de culture
La densité de semis sera évaluée au regard du groupe de précocité de la variété, des pertes attendues, et des risques de stress hydrique.
Variétés de féverole de printemps
Une composition variable
En France, la majorité des féveroles actuellement cultivées est à fleurs colorées. Parmi celles-ci, certaines ont une faible teneur en vicine-convicine (composés anti-nutritionnels). Ce sont les plus intéressantes pour l’ensemble des débouchés.
Quelques variétés à fleurs blanches (absence de tanins) existent, mais représentent un très faible pourcentage de la sole, car elles ont une productivité inférieure à celle des fleurs colorées.
Féverole d’hiver ou féverole de printemps ?
La féverole d’hiver est cultivée essentiellement dans la moitié ouest de la France, dans les régions d’élevage. Il s’en cultive aussi un peu dans la région Centre, alors que les variétés de printemps sont davantage présentes dans un grand tiers nord. Le type hiver présente l’intérêt d’être récolté plus précocement que la féverole de printemps, juste après les blés. Cela limite les risques de stress hydrique et thermique en fin de cycle.
Variétés de féverole de printemps
Essai de féverole.
MyvarTout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts. |
Les variétés de féverole de printemps ont été évaluées par Terres Inovia de 2015 à 2018.
Sur l’ensemble des quatre dernières campagnes, la variété FANFARE sort en tête, avec un indice de rendement supérieur à la moyenne des autres variétés et peu variable en fonction des années. SCOOP et TRUMPET, qui avaient déjà été remarquées les deux dernières années pour leurs performances élevées, confirment également leur bon potentiel dans des situations variées et constituent également des valeurs sûres. À l’inverse, la variété TIFFANY, à faible teneur en vicine-convicine, apparaît très instable. Elle a en effet obtenu des résultats très élevés en 2016, année à printemps humide, mais s’est beaucoup moins bien comportée les années plutôt chaudes et sèches. ESPRESSO, moyenne en 2018, est dépassée en rendement par des variétés plus récentes, tandis que NAKKA déçoit pour la troisième année consécutive. Enfin, VICTUS, nouvelle variété à faible teneur en vicine-convicine, s’est plutôt bien classée pour cette première année.
- Rendement : la moyenne nationale varie de 30 à 50 q/ha. Le rendement de la féverole de printemps est très variable entre années et entre régions. Il est très dépendant des conditions d’alimentation hydrique au printemps et en été et des niveaux de température. En 2018, comme en 2015 et 2017, les rendements ont été pénalisés par des températures élevées à partir de fin mai combiné à une absence de précipitation sur la même période. En 2016, année à printemps humide, le rendement moyen était supérieur.
- Résistance aux maladies : la féverole de printemps est moins attaquée par les maladies (ascochytose, botrytis, rouille) que la féverole d’hiver.
Nématodes : ne pas utiliser de graines infestéesLes nématodes des tiges peuvent causer d’importants dégâts sur la féverole pouvant aller jusqu’à 70%. Les plantes issues de graines infestées meurent prématurément et répandent l’infection aux plantes voisines. Or ces parasites peuvent persister jusqu’à 10 ans dans le sol. Les graines infestées ne doivent pas être utilisées en semences. Utiliser des semences dont la qualité sanitaire est vérifiée. |
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