Xenostrongylus sp.
Biologie
Cet insecte ressemble à un méligèthe « poilu » de grande taille (2.8 à 3.8 mm). Il a été observé en premier lieu dans les Yvelines en 2009 puis dans la Marne autour de Chalons en Champagne. Cet insecte semble en expansion puisqu’il a été observé dans de nouveaux secteurs ces dernières années.
Cet insecte est actuellement considéré comme peu nuisible mais est à surveiller. Une enquête est actuellement en ligne pour connaître sa répartition exacte. Les résultats en temps réels sont disponibles ici.
Source : Chapelin-Viscardi J.D., Bouyon H., Moncoutier B. 2018. Les espèces du genre Xenostrongylus Wollaston, 1854 de France métropolitaine (Coleoptera Nitidulidae). L’Entomologiste. 74(4) : 245-249.
Présence d'un Xenostrongylus deyrollei sur boutons de colza
L'adulte peut être observé dans les cuvettes jaunes ou sur les plantes, sur une plage un peu décalée par rapport aux méligèthes : premières manifestations plus tardives, et présence possible jusqu'au-delà de la floraison. Les larves (mineuses) et symptômes peuvent être observés ensuite sur les feuilles et pourraient être à l'origine de chutes brutales de feuilles.
Larves de Xenostrongylus sp. sur feuilles de colza
Les symptômes sont assez caractéristiques avec la présence de petites tâches blanches sur le bord des feuilles.
Pour en savoir plus : se référer à la fiche BSV – Annexe XI.
Surveillance et lutte contre le puceron cendré
| Secteur | Fréquence | Nuisibilité potentielle |
| Sud & Ouest | Forte | Moyenne à forte |
| Autre | Moyenne si hiver doux | Faible à moyenne |
Description et biologie
Les pucerons cendrés forment des colonies constituées d’individus aptères (sans ailes) et ailés. Les individus aptères qui sont les plus fréquents, sont jaunâtres mais produisent une sécrétion cireuse qui leur donne un aspect gris cendré. Ils sont pourvus d’antennes, de pattes et de cornicules plutôt courts et restent toujours regroupés en colonies serrées.
En hiver, les pucerons subsistent dans les cultures sous forme d’œufs ou d’adultes aptères.
Si l’hiver est doux, les aptères qui ont hiverné peuvent se multiplier de bonne heure et former rapidement des colonies. Lorsque les pucerons d’une colonie sont trop nombreux et que les conditions d’alimentation sont défavorables, il apparait des individus ailés qui vont infester d’autres plantes.
Leur croissance est ensuite d’autant plus rapide que les températures sont élevées et la pluviométrie limitée.
Dégâts
Les prélèvements de nourriture et la salive toxique des pucerons cendrés sont d’autant plus pénalisants que les attaques sont précoces (hiver doux) et que les colonies de pucerons cendrés se densifient précocement. En fin de cycle les colonies peuvent provoquer des avortements et de l’échaudage ce qui est plus fréquent dans le Sud et l’Ouest de la France où les températures sont élevées et la pluviométrie limitée.
Lorsque les attaques sont tardives, les avortements de siliques sont plus limités et les capacités de compensation entre plantes sont plus importantes.
Une colonie de pucerons cendrés du chou Colonie qui s'est développée en manchon
Intervention
| Période de surveillance et de sensibilité | Méthodes d’observation | Vol | Seuil |
| De la reprise au printemps à 1 mois avant la récolte | Observation sur plante. | Temps chaud et sec | De la reprise à la floraison : pas de seuil (voir ci-dessous) |
| Être particulièrement vigilant dans le Sud-Ouest et l’Ouest dès la reprise | Floraison à 1 mois avant récolte : 2 colonies* par m2 |
*Attention ne pas confondre colonie et manchon. Une colonie peut être seulement constituée de quelques individus et passer inaperçue. Lorsque la colonie devient importante elle se transforme en manchon.
** Aucune résistance du puceron cendré aux insecticides n’est connue à ce jour.
Protection
Entre début mars et la floraison, il n’existe pas vraiment de seuil de traitement mais à titre d’indicatif, il est possible de se baser sur le critère de 1 colonie tous les 10 mètres linéaires pour envisager une intervention. Si les colonies sont sous forme de foyers, il est possible de traiter spécifiquement les foyers.
De la floraison jusqu’à un mois avant la récolte (lorsque la dessication des colzas est avancée), le seuil d’intervention est de 2 colonies par mètre carré. En cas de forte infestation et de présence de manchons, il faut choisir une association comme Mavrik Jet utilisable en floraison et production d'exsudats.
Avant floraison et en l'absence d'exsudats, en présence de manchons utiliser Karaté K. Mavrik Jet ne peut s’utiliser qu’à partir du stade BBCH 59 (Les premiers pétales sont visibles mais les fleurs sont toujours fermées).
Avant toute intervention spécifique, vérifier la présence des auxiliaires. En effet les pucerons sont régulés par de nombreux auxiliaires (syrphes, coccinelles, névroptères, parasitoïdes…). Leur présence peut limiter le développement des colonies.
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Symptômes de carence en soufre, phosphore et bore à floraison
Symptômes de carence en soufre
Décoloration (blanchissement) des fleurs. Les symptômes foliaires sont parfois fugaces ou peu prononcés. Ils apparaissent d'abord dans les tournières, les ruptures de pente et dans toutes les zones où la minéralisation et l'enracinement sont mauvais.
Fleurs pâles, avortées
Symptômes de carence en phosphore
A ce stade, il n’est plus possible de corriger les carences sur la culture en place. Etre attentif au raisonnement de la fertilisation sur les cultures suivantes, surtout si elles sont très exigeantes, pour éviter l’apparition de nouvelles carences.
Avec et sans fertilisation phosphatée, essai Terres Inovia
Symptômes de carence en bore
L'association de plusieurs symptômes est nécessaire pour conclure à une carence en bore
- épaississement du pivot et du collet, et éventuellement moelle nécrosée dans la partie supérieure,
- régression et disparition des bourgeons terminaux ; départ très bas des ramifications ; port buissonnant,
- fentes longitudinales sur la tige en croissance active (stade D2) en "coups de rasoirs",
- pincement de la tige sous les boutons floraux de la hampe principale et des ramifications,
- siliques peu nombreuses, plus ou moins vides, souvent en crochet.
Bloquage de la croissance des siliques
Risque de confusion
- dégâts de gel entraînant la pourriture du bourgeon terminal
- dégât de charançon du bourgeon terminal
- éclatement de l'épiderme des tiges, lié à une croissance trop rapide au printemps
- attaque de charançon de la tige entraînant une nécrose de la tige
- carence en soufre et siliques vides.
Méthodes de correction
Le stade est trop tardif pour réaliser une correction.
Les maladies du lupin
Anthracnose
L’anthracnose (Colletotrichum sp.) est la maladie du lupin la plus préjudiciable. Elle est transmise par les semences et les résidus de cultures contaminés. Les plantes atteintes présentent des tiges avec une courbure en crosse et des chancres roses auréolés de brun. En cas de forte attaque elle peut provoquer le dessèchement de la plante. Des chancres peuvent également se développer sur les gousses.
Elle apparait généralement en foyers, à partir d’avril-mai sur lupin d’hiver et de printemps. En cas de forte attaque, les tiges cassent, la plante flétrit. Un temps chaud et humide au printemps favorise le développement de la maladie.
Nuisibilité
Elle peut être élevée en cas d’attaque précoce et importante.
L’utilisation de semences saines est primordiale dans la prévention de la maladie.
Botrytis
Le botrytis (Botrytis cinerea) peut être observé sur lupin. Il provoque une pourriture brun-gris. La maladie se développe le plus souvent en conditions humides à partir de la floraison.
Nuisibilité
Elle est moyenne à élevée en fonction des conditions climatiques.
Rouille
La rouille (Uromyces lupinicolus) apparaît à partir de la floraison lorsque les températures sont élevées. Elle se présente sous forme de pustules de couleur brun-rouge, principalement sur la face inférieure des feuilles.
Nuisibilité
Elle peut être élevée en cas d’attaque précoce et de temps chaud et sec.
Maladie des taches brunes
La maladie des taches brunes (Pleiochaeta setosa) est moins fréquente et se développe principalement sur lupin d’hiver. Des taches violacées brunes à noirâtres ponctiformes peuvent évoluer en nécroses plus ou moins irrégulières sur les feuilles, les tiges et les gousses. Les graines atteintes sont de taille réduite, tâchées et déformées. Des températures modérées (10-15°C) et une humidité importante favorisent le développement de la maladie.
A noter que le champignon peut également attaquer le système racinaire, provoquant des lésions noires sur les racines, et entrainant le flétrissement de la plante.
Nuisibilité
peut être élevée pour les semis d’automne.
Sclérotinia
Le sclérotinia (Sclerotinia sclerotiorum) peut être observé sur lupin. C’est le même parasite que celui observé sur pois, féverole, colza, tournesol ….
Un mycélium blanc et des sclérotes de forme ovoïde se développent à l’intérieur de la tige et entraînent le dessèchement de la plante.
Un printemps humide et la présence d’autres cultures oléo-protéagineuses au sein de la rotation sont des facteurs favorables à son apparition.
Nuisibilité
Elle est généralement faible
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Diagnostiquer les maladies présentes au moment de la floraison du colza
Sclérotinia
Sur les feuilles, une pourriture se développe à partir d’un pétale collé sur le limbe.
Sur la tige, des taches blanchâtres et encerclantes se développent à l’aisselle des feuilles ; des sclérotes apparaissent par la suite dans et sur les tiges.
Mycosphaerella
En conditions favorables, il est nécessaire de bien surveiller les parcelles dès la floraison pour éviter, en cas de présence de la maladie, la montée sur siliques. Dans les cas les plus extrêmes, les pertes de rendement peuvent atteindre 15 %.
Levier fongicide : Il n'existe aucune solution homologuée à ce jour sur ce pathogène. Toutefois, les traitements (famille triazoles) ciblés sur oïdium permettent d'en limiter l'impact.
Attention aux semences de ferme (le champignon peut aussi se conserver sur les semences). En présence de maladie, la rotation ne doit pas comprendre d’autres crucifères sensibles à la maladie et il est préférable que le colza ne revienne que tous les 3-4 ans.
Oïdium : est-il nécessaire de réaliser un traitement fongicide ?
Plus les attaques sont tardives, moins la nuisibilité est importante, la lutte contre l’oïdium n’est donc pas systématique (sauf dans le sud méditerranéen).
- Traiter au stade G1 (chute des premiers pétales) si les premiers symptômes ont été observés début floraison (F1).
- Traiter dès l'apparition des symptômes si ceux-ci apparaissent après le stade G1. Le prothioconazole (JOAO, PROSARO) est la substance active la plus efficace.
- Utiliser un traitement adapté au sclérotinia si nécessaire.
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Sclérotinia : est-il nécessaire de réaliser un traitement fongicide ?
La contamination du colza par le sclérotinia se fait par l’intermédiaire des pétales. En conséquence la période de risque débute à partir de la chute des premiers pétales.
Pour décider d’une intervention, il convient :
- d’évaluer le risque sclérotinia,
- d’intervenir si nécessaire à la date du stade optimal G1 (chute des premiers pétales)
Evaluer le risque sclérotinia
Les bulletins de santé du végétal (BSV) alertent sur le niveau régional du risque sclérotinia.
Le niveau de risque parcellaire peut être évaluer a priori selon :
- le nombre de cultures sensibles au sclérotinia dans la rotation culturale,
- les attaques subies lors des années antérieures,
- le temps humide avant la floraison, favorable à la production d’inoculum,
- la densité du couvert et l’enherbement qui, par un maintien d’humidité, favorisent le développement de la maladie.
Reconnaître le stade optimal d’intervention
Intervention
Les solutions fongicides autorisées sont efficaces si elles sont appliquées préventivement au stade G1.
Le choix du fongicide doit tenir compte de l’évolution de la résistance du sclérotinia aux fongicides SDHI (famille chimique du boscalide / Pictor Pro) :
- éviter l’emploi d’un fongicide à base de SDHI seul (Pictor Pro, Haregi)
- limiter la fréquence d’intervention à une application unique de SDHI par campagne.
Pour gérer durablement cette résistance, il est recommandé d’alterner les modes d’action à la parcelle de colza ou d’utiliser un produit associant différents modes d’action d’efficacités équivalentes.
Utiliser un traitement adapté à l’oïdium si nécessaire.
Sclerotinia : caractérisation d'une résistance
Recherche d’une résistance de Sclerotinia par la mise en croissance du champignon sur un milieu de culture contenant un fongicide.
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Adapter l'itinéraire technique du colza pour optimiser l'usage des fongicides
Cette formation s’adresse aux techniciens et agriculteurs qui souhaitent diminuer l'usage des fongicides colza, sans pour autant pénaliser les performances de la culture.
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Sclérotinia du colza : KIT Pétales
Ce KIT Pétales constitué de 10 boites de Petri permettant de détecter la présence de sclérotinia sur fleurs de colza. Ce kit permet de déterminer le pourcentage de fleurs contaminées en début de floraison.
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Cylindrosporiose : est-il nécessaire de réaliser un traitement fongicide ?
La protection fongicide s'adresse uniquement aux variétés sensibles.
Si la maladie est présente à partir de la montaison, coupler la protection avec celle du sclérotinia, en choisissant un fongicide efficace vis-à-vis des deux maladies, pour éviter un passage de la cylindrosporiose sur siliques.
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Maladies du lupin : sclérotinia
Description
Le sclérotinia (Sclerotinia sclerotiorum) peut être observé sur lupin. C’est le même parasite que celui observé sur pois, féverole, colza, tournesol...
Un mycélium blanc et des sclérotes de forme ovoïde se développent à l’intérieur de la tige et entraînent le dessèchement de la plante.
Un printemps humide et la présence d’autres cultures oléo-protéagineuses au sein de la rotation sont des facteurs favorables à son apparition.
Nuisibilité
Elle est généralement faible
Méthode de lutte
La lutte biologique à l’échelle de la rotation est possible, grâce à LALSTOP CONTANS® WG. Il détruit les sclérotes dans le sol : soit incorporé au sol en pré-semis à 2 kg/ha en première utilisation (50 €/ha), soit apporté sur la culture (moindre efficacité) entre 2 et 4 kg/ha, soit apporté sur les résidus de récolte contaminés à la dose de 1-2 kg/ha.
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Ravageurs secondaires : pucerons et punaises
Les attaques de pucerons (vecteurs de viroses) sont peu fréquentes.
La présence de punaises peut être observée sur les parcelles de lupin ; elles sont peu préjudiciables à la culture.