Identifier la présence de mildiou dans le tournesol
Le mildiou provoque des symptômes d’autant plus graves que l’attaque est précoce. Petit tour de piste des symptômes en tout début de campagne…
Si le mildiou peut engendrer une fonte de semis, les symptômes les plus courants en début de cycle se révèlent dès le stade plantule.
Le mildiou aime l’eau !
Ces symptômes sont le fruit de contaminations dites primaires : le mildiou s’installe dans la radicule qui émerge de la semence, grâce à la présence d’eau libre. Cette eau, qui s’écoule librement dans la porosité du sol, permet aux spores mobiles de l’agent pathogène d’atteindre les radicules des plantules. Les risques sont donc particulièrement élevés lors qu’un épisode pluvieux important (50 mm) se déclenche dans les 10 jours encadrant le semis. Pas d’eau libre, pas de mildiou !
Dans ce cas, une visite en début de campagne permet de faire le point sur l’état de santé « mildiou » de la parcelle. Cette visite précoce présente le grand avantage de ne pas passer à côté des symptômes de mildiou, qui peuvent être plus difficiles à repérer lorsque le couvert se développe et les plantes grandissent. Souvent, un petit foyer de mildiou se déclare à l’entrée de parcelle, là où le passage du matériel agricole a créé des zones de tassement favorables à l’accumulation d’eau libre. N’hésitez pas à rentrer plus avant dans la parcelle afin de compléter votre diagnostic !
Des symptômes faciles à reconnaître
En début de cycle, les plantules contaminées présentent un retard de croissance, elles apparaissent « rabougries », montrent des cotylédons jaunes. Des zones décolorées vert plus clair sont visibles sur les feuilles, dont la face inférieure est recouverte d’un feutrage blanc plus ou moins intense : ce feutrage correspond aux sporulations du mildiou, à partir desquelles pourront se déclarer des contaminations secondaires mais surtout « se fabriquer » l’inoculum pour les campagnes suivantes. Le mildiou va peu à peu coloniser tous les tissus de la plante et « monter dans les étages » : on dit qu’il est systémique et son développement à l’intérieur de la plante entraîne un nanisme caractéristique : les entre-nœuds sont raccourcis.
Nanisme, décoloration et feutrage blanc sont les révélateurs d’une attaque primaire de mildiou sur tournesol.
La nuisibilité de ces attaques primaires est globalement estimée à 1% de perte de rendement pour 1% de plantes nanifiées. Elle est donc significative en cas d’attaque généralisée ou par grands foyers mais quasi-nulle lorsque quelques pieds isolés sont touchés, ou qu’un petit foyer est présent à l’entrée de la parcelle.
Dans tous les cas, la présence de symptômes signifie que le mildiou est là, bien présent dans la parcelle, et que le stock d’inoculum va grossir pour les prochaines campagnes. Allongement de la rotation, semis hors période pluvieuse annoncée et choix variétal adapté sont vos alliés pour la prochaine campagne !
Ne pas confondre mildiou et rouille blanche (anciennement albugo) !
Des attaques précoces de rouille blanche peuvent parfois se manifester : celles-ci n’occasionnent pas de nanisme. Des cloques de couleur vert clair se développent sur les feuilles. Sur leur face inférieure, les sporulations du champignon forment des croûtes et non un feutrage homogène.
Absence de nanisme, cloques et croûtes : les bons indices pour distinguer la rouille blanche du mildiou.
Note commune 2022 sur le mildiou du tournesol
Réussir un tournesol sous pression de sclérotinia
Le sclérotinia peut attaquer de nombreuses cultures et touche toutes les zones de production du tournesol. Capable de se conserver pendant de longues années dans le sol sous forme de sclérotes, il constitue une menace permanente pour la culture. Ce champignon est à l’origine de symptômes sur tous les organes de la plante : collet, bouton, feuille/tige et capitule.
Pour être efficace, LALSTOP CONTANS® WG doit être mis en contact direct avec les sclérotes. Pour cela, LALSTOP CONTANS® WG peut être appliqué en présemis avec incorporation superficielle, notamment après une attaque antérieure sur capitule, à 2 kg/ha en première utilisation (efficacité variable dans nos essais, allant jusqu'à 70 %). La dose peut ensuite être réduite à 1 kg/ha lors des applications ultérieures dans la rotation.
LALSTOP CONTANS® WG est biocompatible avec certaines spécialités phytosanitaires. Ne pas mélanger LALSTOP CONTANS® WG avec les engrais liquides. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société LALLEMAND SAS – 4 Route de Beaupuy – 31180 Castelmaurou. Tél : 05 34 27 67 80.
LALSTOP CONTANS® WG est un produit vivant, qui nécessite de bien respecter les précautions de stockage et d'emploi : la germination des spores du champignon contenu dans LALSTOP CONTANS® WG est optimale entre 7 et 24 °C et les conditions au-delà de 30 °C lui sont défavorables.
| La spécialité LALSTOP CONTANS® WG est autorisée en mode biologique, par la directive européenne 2092/91. |
Phomopsis sur tournesol : ne traiter que si nécessaire
La décision de traiter doit tenir compte du risque phomopsis dans la région, de la variété choisie, de la situation de la parcelle et des Bulletins de santé du végétal (BSV), selon la stratégie suivante
Répartition régionale du risque phomopsis
Carte et tableau issus du Guide culture tournesol 2022
Dans des régions à risque de phomopsis fréquent et des parcelles favorables au phomopsis, un traitement fongicide, peut être appliqué selon le BSV, jusqu’au stade limite de passage du tracteur (LPT), soit une hauteur de végétation de 55 à 60 cm, sur les variétés PS (peu sensibles) et exceptionnellement sur les variétés TPS.
La dimoxystrobine (FILAN SC) est désormais retirée du marché (cf. date de fin d’utilisation du tableau ci-dessous). De nouvelles solutions sont désormais accessibles : REVYDAS et BELANTY, l’évaluation de leur efficacité est en cours au sein de Terres Inovia. La référence historique AMISTAR GOLD est toujours disponible. Dans le contexte actuel d'un réel progrès génétique vis-à-vis du phomopsis, cette efficacité est satisfaisante. Également efficaces contre le phoma (attention : BELANTY n’est pas homologué sur phoma), leur utilisation doit être raisonnée d’abord pour le risque phomopsis, maladie la plus nuisible. Vous pouvez profiter de ce traitement pour réaliser un apport de bore si nécessaire.
Tableaux issus du Guide culture tournesol 2025
Carence en bore : Fertilisation du tournesol: carence en bore, intervenir préventivement en cas de risque
Maladies du tournesol : diagnostiquer les maladies sur tige
|
|
| Phomopsis précoce | Sclérotinia au collet |
Phomopsis
En début de cycle, dans les situations à risques, des conditions très humides peuvent permettre l’installation du phomopsis très tôt, sur les cotylédons ou la première paire de feuilles. Ces attaques passent alors rapidement sur tige, formant une nécrose brun-rougeâtre typique, qui peut occasionner la casse de la plante.
Sclérotinia
Le sclérotinia peut être à l’origine d’attaques au collet se déclarant avant la floraison : issues de la contamination du système racinaire, elles se traduisent par le flétrissement de la plante atteinte. Une pourriture humide beige clair s’est installée au collet, elle se couvre d’un abondant mycélium blanc lorsque les conditions sont humides. Des sclérotes noirs et dodus finissent par apparaître dans et sur le bas de tige.
Maladies du tournesol : diagnostiquer les symptômes foliaires
Mildiou
Les plantes atteintes de mildiou sont nanifiées, avec des entre-nœuds raccourcis, ce qui signale une infection systémique de mildiou issue de contaminations primaires par voie racinaire, ou secondaires précoces par voie apicale survenues avant le stade 2-4 feuilles. La hauteur des plantes n’excède rarement 30 cm.
Sur feuilles, on observe des taches chlorotiques localisées le plus souvent le long des nervures principales, donnant un aspect en “aile de fougère”. A la face inférieure des feuilles, les taches sont tapissées d’un feutrage blanc qui correspond aux fructifications de l’agent pathogène.
Phomospsis
La contamination par le phomopsis se produit en bordure des feuilles où se forme une tache triangulaire brune dont la pointe progresse par une nervure vers le pétiole puis la tige. La nécrose est souvent entourée d’une marge jaune et toujours en avance sur la nervure par rapport au limbe sur la face inférieure de la feuille.
Phoma
Les symptômes de phoma se présentent sous forme de petites lésions noires, discontinues ou non, le long des nervures. Souvent, ces lésions se développent à la jonction des 3 nervures principales de la feuille, formant une « patte d’oie ». Un sillon noir progresse ensuite le long du pétiole pour gagner rapidement le point d’insertion de la feuille sur la tige.
Verticillium
Les premiers symptômes de verticillium apparaissent sur les feuilles de la base des plantes et progressent du bas vers le haut. Ils se manifestent le plus souvent lors de la floraison mais peuvent apparaître avant, au stade bouton. A partir de petites taches, la maladie progresse en larges chloroses d'un jaune intense qui se développent entre les nervures. Ces lésions évoluent rapidement en larges nécroses brunes entourées d'une marge jaune. Les feuilles atteintes se trouvent le plus souvent d'un seul côté de la tige. Ne pas confondre avec les symptômes de Verticillium avec ceux de carence en magnésie ou de carence en bore.
L'alternia
L'alternaria se manifeste sur feuilles par de petites taches irrégulières brunes à noires de forme irrégulière, le long des nervures et sur le limbe. Sur les jeunes feuilles, ces taches sont entourées d'une marge décolorée jaune. Lorsqu’elles sont nombreuses, ces petites taches peuvent se rejoindre et entraîner une grillure de la feuille. Contrairement à la septoriose (qui par ailleurs reste cantonnée au tiers inférieur des plantes), on n’observe pas (avec une loupe !) de petits points noirs sur les taches d’alternaria (qui correspondent à des fructifications dans la cas de la septoriose), mais uniquement des cercles concentriques.
La rouille blanche
La rouille blanche (anciennement appelée Albugo) est caractérisée par des pustules vert-jaune, boursouflées, le plus souvent localisées dans la partie apicale de la feuille. A la face inférieure de la feuille et au niveau des cloques, se forment des croûtes blanc crème qui correspondent aux fructifications du champignon. Parfois, les taches foliaires peuvent apparaître en bordure des nervures principales et ressembler à des symptômes de mildiou.
Sclérotinia
Les attaques de sclérotinia sur feuilles sont rares. Une nécrose beige à gris clair, plutôt humide (pourriture), envahit le limbe et les nervures. Elle progresse vers le pétiole et pourra atteindre la tige. En conditions humides, un mycélium blanc peut apparaître, et s’agglomérer pour former des sclérotes noirs, forme de conservation du champignon.
Evaluer la pertinence du retournement du colza
Quels sont les critères à prendre en compte
Il est important d’évaluer l’incidence du retournement par rapport au maintien de la culture : l'investissement déjà engagé, les aspects réglementaires en cas de contrat, la faisabilité de la culture de remplacement selon les herbicides utilisés.
Il faut estimer d'une part les capacités de compensation du colza, la biomasse fraîche (poids vert exprimé par m²) et la densité du peuplement et d'autre part les facteurs aggravants, l’hydromorphie, l’enherbement, un défaut d’enracinement, des dégâts de ravageurs, un peuplement hétérogène... et tenir compte également des conditions intra-parcellaires. Il est inutile de laisser des surfaces en mauvais état à l’intérieur de parcelles qui risquent de se salir rapidement au printemps et ont un potentiel de rendement très limité.
Sol superficiel, contexte défavorable à la compensation
Sol profond, contexte favorable à la compensation
|
retournement à envisager |
|
| potentiel altéré, tenir compte des facteurs aggravants pour décider du retournement | |
| potentiel peu altéré, culture à conserver | |
|
potentiel intact, culture à conserver |
Documents à télécharger
Destruction et remplacement : Le colza récupère !
Les accidents climatiques ou parasitaires peuvent donner des inquiétudes sur la viabilité et le potentiel de la culture.
Pourtant, dans la plupart des cas, malgré la dégradation du feuillage et la perte de plantes, le colza présente des capacités de récupération étonnantes dans la mesure où le système racinaire n'a pas été affecté et si le peuplement restant est suffisant et réparti de façon homogène sur une parcelle propre.
Le remplacement du colza doit rester exceptionnel
Dans la plupart des cas, il est préférable d’attendre la sortie d’hiver avant de prendre la décision de retourner ou non.
- A l’automne, le retournement ne se justifie qu’en cas de très mauvaise levée ou de destruction de la culture (par des limaces par exemple). Une reprise profonde du sol peut alors élargir le choix des cultures de remplacement possibles, en limitant les risques de phytotoxicité des herbicides déjà appliqués.
- En sortie d’hiver, le maintien de la culture est possible si le contrôle des adventices est correct et si la densité est voisine de 5 à 10 plantes par m2, réparties de façon homogène.
- Adapter la conduite de la culture (fertilisation azotée, protection) à son potentiel estimé.
Dans tous les cas, poursuivre son suivi technique sans l’intensifier en voulant compenser.
- Ne pas « rapiécer » avec du colza de printemps une parcelle de colza d’hiver. Ce serait s’exposer à une pression importante des insectes, notamment des méligèthes et des pucerons, et à une difficulté de récolte liée au décalage des stades de maturité (récolte en 2 temps).
- Le pouvoir de récupération du colza est étroitement lié à la climatologie future et au potentiel naturel de la parcelle. Plus ce dernier est élevé plus les chances de déboucher sur un niveau de rendement satisfaisant sera important pour un même état initial.
Accidents climatiques sur colza : le manque ou l'excès d'eau
Le manque d'eau
A l'automne, des conditions climatiques sèches et un sol desséché sont synonymes de levées très irrégulières et/ou tardives. Elles peuvent limiter le potentiel de la culture du fait d'un peuplement trop faible et/ou de plantes insuffisamment développées avant l'hiver.
Sécheresse à l'automne et à la floraison
De tels peuplements sont plus exposés aux risques climatiques (gel) ou aux facteurs biotiques (ravageurs, maladies dont phoma). Une irrigation de 20 à 30 mm peut s'avérer très bénéfique.
Au printemps, le manque d'eau limite le développement des plantes et handicape l’absorption des éléments fertilisants. Dans les cas extrêmes les boutons floraux et les plantes dépérissent.
La sensibilité est forte entre le début de la floraison et G4 + 10 jours. En fin de cycle la sécheresse limite le PMG sans possibilité de compensation.
Dans ces situations :
- Préserver au maximum l'eau de la parcelle de colza après la récolte du précédent, en limitant autant que possible l'évaporation pendant la phase de travail du sol.
- Un resemis peut être envisagé en cas de mauvaise levée si la date envisagée n’est pas en dehors des périodes de semis conseillées, et en tenant compte des désherbants déjà appliqués.
En bref
|
L’excès d’eau
A la levée, les croûtes de battance dues à des abats d’eau handicapent la culture. Mais c’est surtout par la suite, en fin d’automne, en hiver ou au printemps, que l’excès d’eau pénalise les plantes en diminuant la croissance et la production de matières sèches aérienne et surtout racinaires.
1. Parcelle de colza ennoyée et 2. Pourrissement des racines
Si l’ennoiement des parcelles dure, le système racinaire pourrit, accompagné d'odeurs nauséabondes caractéristiques, et les pieds disparaissent. Les plantes qui survivent sont sensibilisées au stress hydrique en fin de cycle et à la verse.
Dans ces situations :
- Resemer en cas de croûte de battance si le peuplement est trop faible et si la date de resemis est compatible avec les dates conseillées.
- Favoriser l’évacuation de l’eau dans les parcelles (drainage, rigoles).
- Eviter de faire du colza dans les parcelles trop humides ou régulièrement submergées.
Destruction et remplacement d'une parcelle de colzaLa parcelle peut avoir besoin d'être retournée, suite à un accident climatique ou parasitaire. Pour cela il est nécessaire d'évaluer la pertinence avant d'effectuer le retournement. |
Accidents climatiques sur colza : dégâts de grêle
La grêle a surtout un impact en fin de cycle, quand elle s'abat sur des siliques vertes ou à maturité.
Du semis à la floraison, des compensations sont toujours possibles sauf cas extrême. Les récupérations ne sont plus possibles avec des siliques arrachées, endommagées ou égrenées.
1. Grêle à floraison 2. Dégâts sur siliques
Dans ces situations :
- En amont du problème, s’assurer contre les risques de grêle,
- En cas d’égrenage, gérer l’interculture pour faire lever un maximum de repousses de colza.
Destruction et remplacement d'une parcelle de colzaLa parcelle peut avoir besoin d'être retournée, suite à un accident climatique ou parasitaire. Pour cela il est nécessaire d'évaluer la pertinence avant d'effectuer le retournement. |
Accidents climatiques sur colza : gelées printanières
Au printemps, des températures légèrement négatives ou des gelées blanches provoquent des recourbements de tige qui prennent parfois une coloration violacée, sans conséquence grave pour les plantes.
Lorsque les températures descendent sous -5°C, sur une végétation très turgescente, des symptômes plus marqués peuvent survenir avec des destructions de feuilles (blanchiment) voire de hampes. Les boutons et les fleurs avortent avec des températures négatives mais des compensations sont possibles tardivement. Durant la formation des siliques, le gel provoque une diminution du nombre de graines par silique.
Dans ces situations :
- Ne pas confondre les colorations violacées avec des carences en azote ou en soufre,
- Conduire la culture normalement (ni abandon ni surprotection).