Le fauchage du chanvre en mode battu
En mode battu, les graines (chénevis) sont récoltées les premières.
La récolte du chènevis
Le chènevis est une graine très fragile, qui s’oxyde rapidement. De plus, les inflorescences du chanvre contiennent beaucoup de petites feuilles qui se détachent au battage. Les réglages des machines doivent tenir compte de ces deux paramètres.
Il est préconisé d’utiliser une faible vitesse de battage (400 à 500 tours par minute) et de procéder à un nettoyage des grilles énergique.
Ces caractéristiques imposent que le chènevis soit séché dans les 6 heures suivant la récolte. Le non-respect de cette exigence conduit à un échauffement de la graine qui entraîne des pertes de qualité. Le chènevis conventionnel doit se trouver à moins de 9 % d’humidité.
Selon les systèmes de récolte, le battage et la fauche se feront en un ou deux passages.
Battage et fauche en deux passages
Dans ce cas, la récolte peut s’effectuer avec des moissonneuses batteuses conventionnelles ou axiales. Le tablier de coupe doit être positionné juste au-dessous des inflorescences, le plus haut possible pour qu’un minimum de matière passe dans la machine. Comme pour la moisson des céréales, les volumes de paille importants réduisent la vitesse d’avancement et plus il y a de paille qui entre dans la machine plus les risques d’usure et de bourrage sont élevés.
Le réglage de la machine a une incidence sur la qualité du chènevis.
Il faut utiliser une faible vitesse de battage :
- Moissonneuse batteuse à secoueurs +/- 400 à 500 tours/min
- Moissonneuse batteuse Axial +/- 300 à 350 tours/min
Il est nécessaire de desserrer largement les contres batteurs (en se laissant une marge en cas de bourrage) et de procéder à un nettoyage (grilles et vents) énergique (maximum d’impuretés < 25 %). La vidange de la trémie se fera avec un débit modéré.
1. Fauche de la paille en brins longs à la busatis suite à une moisson du chénevis - 2. Fauche de la paille en brins courts à l’ensileuse
Une fois la moisson du chènevis réalisée, la paille peut être fauchée. Le matériel de fauche doit permette de couper le chanvre écrasé par les roues de la moissonneuse et répondre aux exigences des transformateurs sur la taille des brins (longs ou courts). Pour des raisons pratiques, la faucheuse circulera préférentiellement en sens inverse de celui de la moissonneuse. Pour limiter l’écrasement de la paille par les roues de la moissonneuse, des diviseurs peuvent y être adaptés. Deux systèmes sont actuellement utilisés :
- la faucheuse à sections (photo 1 ci-dessus), le système conventionnel qui nécessite le moins d’investissements et peut être géré individuellement par les agriculteurs
- l’ensileuse modifiée équipée d’un bec Kemper (photo 2 ci-dessus). Cette deuxième solution, contrairement à la première, permet une récolte en brins courts mais entraîne des coûts de récolte très élevés pour les agriculteurs.
Battage et fauche en un seul passage
Deux types de machines combinées ont été développés dans différentes zones de production. Elles permettent, en un seul passage, la récolte du chènevis, la coupe de la paille en brins de longueur égale (autour de 50 cm) et son andainage. Mais l’investissement est lourd et implique une gestion collective de la récolte.
La moissonneuse modifiée avec un bec Kemper
Mise au point par l’industriel de défibrage allemand BAFA, est souvent dédiée exclusivement à la récolte du chanvre car les modifications faites sont importantes. Son débit de chantier moyen est de 1,3 ha/h. Cependant, toute la matière transitant à l’intérieur de la machine, des problèmes peuvent survenir dans les parcelles dont le rendement avoisine ou dépasse les 10 tonnes de matière sèche par hectare (réduction des débits de chantier, bourrages de matière). Par ailleurs des difficultés de triage et de propreté du chènevis peuvent être observés.
Un prototype de récolte double voie
Il a été développé pour être adapté sur des moissonneuses-batteuses conventionnelles. Ce système permet des débits de chantiers de 4 ha/h. Seules les extrémités des tiges passent dans la machine permettant un meilleur tri du chènevis et une meilleure adaptation sur les parcelles à fort potentiel de rendement.
Un prototype de récolte de la graine grâce à un système d’aspiration
Il a été développé pour être adapté sur une ensileuse équipée d’un bec Kemper. Cette innovation mise au point par un producteur de chanvre est actuellement en phase de test.
Le fauchage du chanvre en mode non battu
Paille de chanvre
Une qualité difficile à maîtriser
Laissant plus de souplesse dans le choix de la date de récolte qu'en mode battu, le mode non battu est plus confortable en termes d’organisation du travail sur les exploitations. Cependant, une qualité optimale de paille est plus difficile à obtenir en mode non battu car les tiges ont un niveau de maturité inférieur et contiennent davantage d’eau. Des pailles présentant un niveau de rouissage excessif (pailles noires) ou au contraire un rouissage insuffisant (pailles vertes) sont plus fréquentes qu’en mode battu.
Les différents systèmes de fauche
Les lamiers à section à un ou plusieurs niveaux de coupe sont les plus performants (photos A et B). Ils permettent une coupe nette qui préserve la qualité des produits. Mais ils imposent une récolte en brins longs qui ne sont pas toujours acceptés par les usines de première transformation.
Les faucheuses conditionneuses ou les faucheuses-andaineuses automotrices (photo C) nécessitent des adaptations, ajouts de diviseurs pour guider la végétation, avancement des barres de poussés, déflecteurs, protection d’organes en rotation. Achetés sur le marché de l’occasion, avec des pièces de rechange parfois difficiles à trouver, ces matériels souvent anciens et peu accessibles pour les nouveaux producteurs ne représentent pas des solutions pérennes pour la récolte du chanvre.
Les ensileuses avec rotors modifiés (photo D) équipées de bec kemper représentent un système performant pour la récolte en mode non battu. Généralement sur une largeur de travail de 4,5 m, le bec guide la paille vers le rotor (équipé d’un ou deux couteaux) dont la vitesse de rotation réduite permet la coupe de la paille en brins courts de 20 à 80 cm. La paille est directement andainée à la sortie du rotor. Cependant, ce système de récolte engendre des investissements importants difficilement supportables par des producteurs individuels mais envisageables dans une organisation collective de la récolte.
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A. Lamier à sections à un seul niveau de coupe |
B. Lamier à sections à trois niveaux de coupe |
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C. Faucheuse-andaineuse automotrice |
D. Ensileuse avec rotor modifié |
Quand récolter le chanvre ?
Une influence sur le rendement en graines mais pas en paille
Pour une variété donnée, la date de récolte a peu d’influence sur le rendement paille, sauf, bien sûr, si elle intervient avant la fin de la floraison. Par contre, plus la date est tardive, plus le rendement graines est élevé.
Attention : la graine de chanvre est très déhiscente. Si la récolte est trop tardive, le rendement peut s'effondrer suite à un coup de vent ou une forte pluie.
Chanvre en période de récolte
En mode non battu, mais attention aux récoltes trop précoces
Récolte du chanvre avec ensileuse
La récolte peut s’effectuer dès la fin de la floraison, lorsque l’optimum de rendement en paille est atteint. Néanmoins, à ce stade, les tiges encore très vertes, et la masse foliaire importante peuvent entraîner les conséquences suivantes :
- augmentation du temps de séchage au sol,
- augmentation non contrôlée du rouissage (pourrissement possible car les tiges contiennent beaucoup d'eau),
- fibres et chènevotte de couleur verte, peu prisées par les industriels (défibrage difficile),
- qualité de fibre non optimisée. En effet, les fibres continuent à se rigidifier après la floraison des plantes parallèlement à la maturation des graines, au jaunissement de la tige et à sa défoliation.
En revanche, plus les tiges sont jaunes et défoliées, plus leur fauchage est difficile.
En mode battu au stade optimal de maturité du chènevis
La date de récolte est liée à la précocité de la variété. La récolte du chènevis s’effectue environ 4 à 6 semaines après la date de pleine floraison, communiquée par l’obtenteur variétal.
Cependant, pour une même plante, les graines n’arrivent pas à maturité en même temps. Ainsi, il est admis que le stade de récolte est atteint lorsque les enveloppes des graines les plus basses de l’inflorescence commencent à tomber, que les graines en haut de l’inflorescence sont au stade pâteux et que les tiges sont quasiment totalement défoliées (du 5 septembre pour les variétés les plus précoces au 15-20 septembre pour les plus tardives). Cette date reste un compromis entre la quantité de chènevis mature et les conditions météorologiques qui, si elles se dégradent, peuvent provoquer un égrenage ou la germination sur pied impactant fortement le rendement en chènevis et compromettant la qualité de la paille.
Le mode de récolte se prévoit dès le semis
Le choix du système de récolte est déterminé par le contrat signé entre le producteur et l’industriel de 1ère transformation. Il doit prendre en compte les objectifs de récolte (récolte du chènevis ou non), l’organisation collective ou individuelle de la récolte, les contraintes à l’usine et les débouchés visés. Les différences existantes entre les différents modes de récolte concernent principalement la fauche avec la récolte ou non du chènevis.
L’organisation collective de la récolte permet d'investir dans des machines très performantes mais la réactivité du chantier peut être pénalisée si le nombre de machines disponibles est faible.
A retenirLes dates de récolte dépendent :
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Récolte et stockage de la lentille
Récolte
La récolte s’échelonne généralement sur le courant du mois de juillet jusqu’à mi-août pour les parcelles en altitude.
Elle débute lorsque le taux d’humidité des graines passe en dessous de 16 %.
Aucun matériel spécifique n’est nécessaire : intervenir quand les conditions le permettent pour limiter l’humidité dans la récolte (ne pas intervenir trop tôt le matin en parcelle) mais aussi minimiser l’égrainage des gousses et la casse du grain (éviter les très fortes chaleurs de l’après midi). Un réglage lent du batteur permet également de limiter la casse des graines.
Une vidange méticuleuse des machines est indispensable afin d’éviter le mélange avec des graines de céréales.
Un pré-nettoyage post récolte et avant stockage garantit une bonne conservation au silo.
Stockage
Assurer une bonne conservation des graines en ventilant avec l’air ambiant dès la mise au silo pour abaisser la température à 18-20°C.
La gestion de la bruche
La gestion de la bruche peut se faire au stockage, l’adulte sortant alors des graines. Il est alors possible d’intervenir pour éliminer le ravageur. Pour cela, plusieurs solutions sont disponibles :
- La fumigation à la phosphine (phosphure d’aluminium ou de magnésium) qui élimine les bruches à l’extérieur et à l’intérieur des graines sans laisser de résidus ; cette intervention est à réaliser le plus rapidement possible après la récolte pour limiter au maximum les nouveaux envols de bruches dans l’environnement. Cette opération doit être réalisée par un opérateur agréé dans des silos étanches.
- L’insecticide de stockage KObiol UVL élimine les bruches par contact. Son utilisation n’est donc recommandée qu’en combinaison avec la fumigation car les bruches n’ayant pas encore émergé lors de l’application ne seront pas éliminées.
En agriculture biologique sont également utilisés
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La destruction des déchets issus du pré-nettoyage et du tri des lots avant ou en cours de stockage est indispensable afin de réduire au maximum les foyers d’émergence des insectes à proximité des lieux de stockage lors de la campagne suivante.
Article co-rédigé avec
Quelle est la période optimale pour récolter le lupin ?
Récolte optimale à 14-15 % d’humidité
Les gousses de lupin ne s’ouvrent pas à maturité sur la plante, ce qui facilite la récolte.
Cette dernière est possible dès 20 % d’humidité, mais l’optimum est de récolter à 14-15 % afin de favoriser une bonne conservation des graines.
En cas de graines très sèches (teneur en eau inférieure à 10-12 %) ou de forte chaleur, battre plutôt le matin pour limiter l’éclatement des gousses au contact des rabatteurs.
Dates de récolte
Récolte du lupin
Le lupin d’hiver se récolte à partir de fin juillet.
Le lupin de printemps se récolte de mi-août à mi-septembre pour les zones les plus tardives. La maturité peut être retardée en cas d’été frais et humide.
La coupe avancée, pour les agriculteurs qui en ont une, est un vrai avantage.
Ce sont les deux premiers étages de gousses qui font l’essentiel du rendement du lupin.
Les rendements du lupin varient en général entre 20 q/ha et 45 q/ha. Cette variation est souvent liée aux conditions sanitaires de l’année, ainsi qu’à la disponibilité en eau en fin de cycle.
Quelques valeurs indicatives de composantes de rendement en conventionnel
| Type de lupin | Hiver | Printemps |
| Plantes/m² | 20 | 40 |
| Etages de gousses | 3 à 4 | 2 à 3 |
| Nb de gousses/plante | 15 à 20 | 10 |
| Graines/m² | 800-1000 | 700-850 |
| PMG | 290-330 | 270-330 |
| Rendement (q/ha) | 25-30 | 20-25 |
Source : Terrena
Récolte du colza : le triage et le nettoyage
Ensemble de nettoyage
Le triage
Les prégrilles
Les réglages constructeurs préconisent une ouverture de pré-grilles identique pour la plupart des cultures (blé, orge, avoine, triticale, colza, etc.). Ces réglages variant en fonction de chaque modèle, il est important de consulter le manuel d’utilisation de la machine.
NB : certaines moissonneuses ne sont pas équipées de pré-grilles.
Les grilles supérieures
Les constructeurs préconisent des réglages d’ouverture allant de 4 à 9 mm. Les moissonneuses-batteuses équipées d'extensions de grilles doivent fermer celles-ci au maximum.
Les grilles inférieures
Le réglage des grilles inférieures s'effectue de manière à garder un rapport entre les grilles supérieures et les grilles inférieures de 50 % (de1 à 4 mm). Pour les machines équipées de grilles à trous, leur diamètre doit être compris entre 3 et 5 mm.
La ventilation
Les ventilateurs à pales ou les turbines ne doivent pas souffler de graines à l’extérieur de la machine : régler le régime de 450 à 500 tr/mn depuis le poste de pilotage ou en changeant la gorge d’une courroie sur une poulie.
Le déplacement de la courroie entraîne la modification de la fréquence du mouvement alternatif du caisson de nettoyage, permettant ainsi de réduire le phénomène d’éjection de graines hors de la machine. Orienter la ventilation vers l'arrière des grilles.
Le traitement des résidus
L'éparpilleur de menue paille
Plus l’éparpilleur est proche des grilles plus la portée de l’éparpillage sera importante. Ne pas perdre de vue l’hétérogénéité de répartition inévitable des résidus. C’est sur le milieu de la machine que le volume de pailles ou de graines éjectés est le plus important. Le flux de graines est approximativement 4 fois plus important au centre que sur les bords, d’où la structure en andain des repousses après la pluie. Pour les pailles leur poids est 3 fois plus important au centre de la machine également.
Courbe de répartition sur machine classique des graines et pailles à l’arrière de la machine
Le broyeur
Pour réduire la puissance nécessaire au broyage des résidus (pailles, siliques, ramification, etc.), desserrer le réglage du broyeur au maximum ou retirer les contre-couteaux du broyeur.
Récolte du colza : faire les réglages à la coupe
Les réglages suivants concernent toutes les moissonneuses-batteuses, conventionnelles et non conventionnelles.
Accouplement de l'extension de coupe spécifique colza
Placer la courroie d’entraînement sur les poulies appropriées. (Certains modèles de rallonge peuvent être équipées d’un autre système de transmission : mécanique ou hydraulique)
Installer les différents capots et carénages sur la coupe pour éviter des retenues de végétation sécuriser l'équipement vis-à-vis des utilisateurs.
Les réglages
Les peignes
Les peignes doivent être inclinés le plus en avant possible, de façon à aller chercher au plus loin dans la végétation.
Les rabatteurs
La hauteur des rabatteurs doit être comprise entre 20 et 40 cm (distance mesurée entre l’extrémité des peignes inférieurs et la tôle de fond de la rallonge).
Les rabatteurs doivent être positionnés dans l’axe des sections de la rallonge.
La vitesse périphérique doit être légèrement inférieure à la vitesse d'avancement
La vis d’alimentation
La hauteur : augmenter la distance entre le fond de la coupe et les spires de la vis (4 à 5 cm).
La vitesse : réduire la vitesse de la vis. Certaines coupes sont équipées d’un second entraînement (poulie, pignon, etc.) permettant de réduire la vitesse de rotation de la vis d’alimentation. (NB : un grand diamètre de vis est préférable). La hauteur des spires a un effet sur la vitesse de dégagement de la végétation.
Les doigts escamotables
Régler la sortie des doigts très rapide afin d'agripper la végétation le plus tôt possible.
Le convoyeur
Régler le rouleau inférieur en position basse (soit la position céréales à paille).
Documents à télécharger
Les réglages du battage à prévoir dans un système conventionnel
Le batteur
Le régime de rotation du batteur doit être faible : 600 à 650 tr/min pour un batteur de diamètre 603 mm (18 à 20 m/s). Ce faible régime permet de limiter la casse des graines. Le réglage s'effectue depuis la cabine sur la plupart des moissonneuses-batteuses.
Attention : chaque moissonneuse-batteuse a son régime de rotation.
Le contre-batteur
L'ouverture du contre-batteur est supérieure à l'avant : 20 mm contre10 -15 mm à l'arrière.
Le tire-paille
Il n’y a pas de réglages spécifiques (2/3 de la vitesse du régime du batteur).
Il n’existe qu’un seul réglage important : l’augmentation de l’écartement entre le tire-paille et le contre-tire-paille.
Le séparateur rotatif
Le séparateur rotatif est le dernier élément en rotation avant les secoueurs. Son régime doit être réduit pour la récolte du colza. Un changement de gorge de la courroie d’entraînement est nécessaire pour avoisiner les 400 tr/min.
La position du contre-séparateur rotatif : séparation (tire-paille et séparateur rotatif) 2 positions, grande ouverture.
L’accélérateur de paille
De plus en plus de moissonneuses batteuses sont équipées d’un 4ème élément rotatif qui améliore la capacité de la machine dans des conditions de récolte spécifique (ex : les pailles humides du maïs grain).
Ce système directement relié au séparateur rotatif possède le même régime de rotation (400 tr/min). D’un plus petit diamètre que le séparateur rotatif, sa vitesse linéaire plus faible lui permet de conserver un flux de paille constant et d’éjecter la paille au plus loin sur les secoueurs (utile dans les récoltes ou les pailles présentent des concentrations de graines moins importantes, comme le maïs, le tournesol, etc.).
Les secoueurs
Il n’y a aucun réglage à prévoir.
Le retour des ôtons
Il existe deux types de système de battage d’ôtons :
- le battage d’ôtons séparé, avec un ou deux batteurs à ôtons situés sur les côtés de la moissonneuse- batteuse (exemple : New Holland, Deutz, Braud, etc.)
- le système classique avec le retour des ôtons sur le batteur.
Remplacer le contre-batteur à ôtons crantés (à droite) par le contre-batteur lisse (à gauche) pour le colza (système New Holland)
Pour les retours à ôtons classique sur le batteur, il n'y a pas de réglage particulier.
Pour le colza, le retour des ôtons est très limité, peu de présence de graines.
Système de battage non conventionnel ou "axial"
Les réglages coupe, convoyeur, grilles sont identiques.
Le rotor
Augmenter au maximum l’écartement entre le rotor et les contre-rotors sur la première partie (le battage), Il n’est pas nécessaire de changer les contre-rotors pour la récolte du colza.
Pour la deuxième partie, l’écartement des contre-grilles de séparation est inchangé.
Certains concessionnaires préconisent l’ajout d'une tôle sur la dernière contre-grille afin de limiter la présence de siliques vides sur les grilles.
Le régime de rotation doit être abaissé à son minimum, ce réglage s’effectue généralement depuis la cabine, ou par le déplacement d’un levier sur le côté droit de la moissonneuse-batteuse.
Afin de diminuer la distance parcourue par le colza autour du rotor et d'augmenter la vitesse d'avancement, il est conseillé de modifier l’inclinaison des déflecteurs de flux (barres hélicoïdales) situés haut-dessus des contre-rotors et des contre-grilles.
Les différents équipements d’extension des coupes
Les extensions de coupes adaptables
Elles sont composées d’une lame de coupe, de deux diviseurs animés et d’un tablier de profondeur variable qui s’adapte sur l’ensemble des machines commercialisées.
Ce type de coupe a été testée en expérimentation et représente les équipements les plus simples, les moins onéreux et les plus performants en matière de pertes récolte. Les tabliers sont de profondeurs variables selon les constructeurs mais globalement de profondeurs supérieures aux coupes télescopiques et à tapis (voir plus bas).
La rallonge permet de contenir la volumineuse végétation spécifique du colza et s’adapte également au besoin de pouvoir couper une plante de taille plus élevée qu’une céréale. Plus la végétation sera haute plus une profondeur de coupe élevée sera adaptée.
Longueurs des rallonges de coupe disponibles sur le marché
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L’extension de la coupe de colza : les avantages de la barre de coupe avancée
Equiper sa machine avec une extension de coupe spécifique colza s’avère un investissement très vite rentabilisé. Le gain va jusqu’à pratiquement 3 q/ha, tout en augmentant le débit de chantier et en réduisant la probabilité d’avoir à gérer des repousses dans la rotation.
Limiter les pertes à la coupe
Rallonger le tablier de coupe permet d'éviter une grande partie des éjections de graines qui tombent au sol à l’avant de la machine. Cela permet aussi d’approvisionner le convoyeur par un flux de végétation régulier, et d'amorcer la chaîne des opérations de battage en optimisant son approvisionnement.
Pertes selon le type de coupe utilisé
| Type d'équipement | Pertes observées |
| Coupe classique | 0,5 à 3 q |
| Extension de coupe | 0 à 0,5 q |
Source : Terres Inovia 2002 à 2004 (20 essais coupe classique, 7 essais coupe avancée)
Améliorer le débit de chantier
Si le colza nécessite classiquement un temps de récolte supérieur aux céréales, les extensions de coupe permettent de rétablir l’équilibre. La répartition de la végétation à l’avant de la machine étant plus homogène, l’avancée de la moissonneuse batteuse est plus régulière et le gain de vitesse est appréciable. Le débit de chantier est amélioré d'environ 30%.
Une meilleure qualité de récolte
Le meilleur conditionnement de la végétation occasionne des gains d’efficacité au batteur avec une régularité de travail supérieure. Ceci se traduit par une vitesse d’avancement régulière de la machine et un triage optimisé permettant de réduire le taux d’impuretés de la récolte.
Taux d'impureté selon le type de coupe utilisé
| Type d'équipement | Taux d'impuretés |
| Coupe classique | 0,7 à 2,25 % |
| Extension de coupe | 0,55 à 1,25 % |
Source : Terres Inovia 2003 à 2005 (10 essais coupe classique, 7 essais coupe avancée
Un investissement vite amorti
Etant donné les niveaux de pertes couramment mesurés, l’équipement est assez rapidement amorti. Nos calculs montrent que, pour des pertes moyennes de 1,5 q/ha avec un amortissement sur 5 ans, une récolte de seulement 20 ha par an suffit.
Ces calculs ne tiennent pas compte des économies induites par des taux de repousses plus faibles dans la rotation, et d’une baisse du taux d’impureté dans la récolte.
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