Récolte du colza : les équipements télescopiques et à tapis
Les coupes télescopiques
L’extension télescopique a l’avantage de pouvoir être manœuvrée depuis le poste de conduite. Il faut néanmoins, au changement de culture, installer ou démonter les scies verticales à chaque extrémité de la coupe. Elles sont globalement de profondeurs inférieures aux extensions de coupes adaptables.
Les coupes à tapis
C’est un équipement commercialisé par différents constructeurs de moissonneuses batteuses. Des tapis roulants sont disposés sur le tablier entre la lame de coupe et la vis d’approvisionnement du convoyeur. Ils ont pour objectif d’accélérer le flux de végétation. Chez certains constructeurs, une vis additionnelle peut être rajoutée au-dessus de la vis d’alimentation classique afin de forcer l’entrée du colza dans le convoyeur. La vitesse de récolte est naturellement augmentée mais l’augmentation de vitesse d’arrivée du flux de végétation grâce au tapis roulant génère des éjections de graines non contrôlées par la profondeur de la coupe.
Longueurs des coupes téléscopiques et à tapis disponibles sur le marché
Les coupes à tapis transversaux
Un nouveau type de coupe est maintenant importé en Europe. Ce sont des coupes à tapis transversaux. Au lieu que la végétation soit acheminée par une vis sans fin dans la coupe, la végétation est transportée vers le milieu de la machine par deux tapis qui transportent la végétation de l’extérieur de la machine vers le milieu de celle-ci. Ensuite, au milieu de la machine un troisième tapis qui tourne d’avant en arrière reprend cette végétation pour l’amener vers le convoyeur.
Le transport est très efficace et moins brutal qu’avec une vis sans fin classique. La profondeur de la coupe est significative (environ 1,10 m). Le point délicat est l’étanchéité du tapis central qui réceptionne l’ensemble de la végétation et une masse de graine provenant des éclatements de siliques, consécutif à la pression dans la masse végétative. Aucun essai d’évaluation de pertes de graines sur ce type de coupe n’ont été réalisés à ce jour.
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Récolte du colza : le triage et le nettoyage
Ensemble de nettoyage
Le triage
Les prégrilles
Les réglages constructeurs préconisent une ouverture de pré-grilles identique pour la plupart des cultures (blé, orge, avoine, triticale, colza, etc.). Ces réglages variant en fonction de chaque modèle, il est important de consulter le manuel d’utilisation de la machine.
NB : certaines moissonneuses ne sont pas équipées de pré-grilles.
Les grilles supérieures
Les constructeurs préconisent des réglages d’ouverture allant de 4 à 9 mm. Les moissonneuses-batteuses équipées d'extensions de grilles doivent fermer celles-ci au maximum.
Les grilles inférieures
Le réglage des grilles inférieures s'effectue de manière à garder un rapport entre les grilles supérieures et les grilles inférieures de 50 % (de1 à 4 mm). Pour les machines équipées de grilles à trous, leur diamètre doit être compris entre 3 et 5 mm.
La ventilation
Les ventilateurs à pales ou les turbines ne doivent pas souffler de graines à l’extérieur de la machine : régler le régime de 450 à 500 tr/mn depuis le poste de pilotage ou en changeant la gorge d’une courroie sur une poulie.
Le déplacement de la courroie entraîne la modification de la fréquence du mouvement alternatif du caisson de nettoyage, permettant ainsi de réduire le phénomène d’éjection de graines hors de la machine. Orienter la ventilation vers l'arrière des grilles.
Le traitement des résidus
L'éparpilleur de menue paille
Plus l’éparpilleur est proche des grilles plus la portée de l’éparpillage sera importante. Ne pas perdre de vue l’hétérogénéité de répartition inévitable des résidus. C’est sur le milieu de la machine que le volume de pailles ou de graines éjectés est le plus important. Le flux de graines est approximativement 4 fois plus important au centre que sur les bords, d’où la structure en andain des repousses après la pluie. Pour les pailles leur poids est 3 fois plus important au centre de la machine également.
Courbe de répartition sur machine classique des graines et pailles à l’arrière de la machine
Le broyeur
Pour réduire la puissance nécessaire au broyage des résidus (pailles, siliques, ramification, etc.), desserrer le réglage du broyeur au maximum ou retirer les contre-couteaux du broyeur.
Récolte du colza : faire les réglages à la coupe
Les réglages suivants concernent toutes les moissonneuses-batteuses, conventionnelles et non conventionnelles.
Accouplement de l'extension de coupe spécifique colza
Placer la courroie d’entraînement sur les poulies appropriées. (Certains modèles de rallonge peuvent être équipées d’un autre système de transmission : mécanique ou hydraulique)
Installer les différents capots et carénages sur la coupe pour éviter des retenues de végétation sécuriser l'équipement vis-à-vis des utilisateurs.
Les réglages
Les peignes
Les peignes doivent être inclinés le plus en avant possible, de façon à aller chercher au plus loin dans la végétation.
Les rabatteurs
La hauteur des rabatteurs doit être comprise entre 20 et 40 cm (distance mesurée entre l’extrémité des peignes inférieurs et la tôle de fond de la rallonge).
Les rabatteurs doivent être positionnés dans l’axe des sections de la rallonge.
La vitesse périphérique doit être légèrement inférieure à la vitesse d'avancement
La vis d’alimentation
La hauteur : augmenter la distance entre le fond de la coupe et les spires de la vis (4 à 5 cm).
La vitesse : réduire la vitesse de la vis. Certaines coupes sont équipées d’un second entraînement (poulie, pignon, etc.) permettant de réduire la vitesse de rotation de la vis d’alimentation. (NB : un grand diamètre de vis est préférable). La hauteur des spires a un effet sur la vitesse de dégagement de la végétation.
Les doigts escamotables
Régler la sortie des doigts très rapide afin d'agripper la végétation le plus tôt possible.
Le convoyeur
Régler le rouleau inférieur en position basse (soit la position céréales à paille).
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Les réglages du battage à prévoir dans un système conventionnel
Le batteur
Le régime de rotation du batteur doit être faible : 600 à 650 tr/min pour un batteur de diamètre 603 mm (18 à 20 m/s). Ce faible régime permet de limiter la casse des graines. Le réglage s'effectue depuis la cabine sur la plupart des moissonneuses-batteuses.
Attention : chaque moissonneuse-batteuse a son régime de rotation.
Le contre-batteur
L'ouverture du contre-batteur est supérieure à l'avant : 20 mm contre10 -15 mm à l'arrière.
Le tire-paille
Il n’y a pas de réglages spécifiques (2/3 de la vitesse du régime du batteur).
Il n’existe qu’un seul réglage important : l’augmentation de l’écartement entre le tire-paille et le contre-tire-paille.
Le séparateur rotatif
Le séparateur rotatif est le dernier élément en rotation avant les secoueurs. Son régime doit être réduit pour la récolte du colza. Un changement de gorge de la courroie d’entraînement est nécessaire pour avoisiner les 400 tr/min.
La position du contre-séparateur rotatif : séparation (tire-paille et séparateur rotatif) 2 positions, grande ouverture.
L’accélérateur de paille
De plus en plus de moissonneuses batteuses sont équipées d’un 4ème élément rotatif qui améliore la capacité de la machine dans des conditions de récolte spécifique (ex : les pailles humides du maïs grain).
Ce système directement relié au séparateur rotatif possède le même régime de rotation (400 tr/min). D’un plus petit diamètre que le séparateur rotatif, sa vitesse linéaire plus faible lui permet de conserver un flux de paille constant et d’éjecter la paille au plus loin sur les secoueurs (utile dans les récoltes ou les pailles présentent des concentrations de graines moins importantes, comme le maïs, le tournesol, etc.).
Les secoueurs
Il n’y a aucun réglage à prévoir.
Le retour des ôtons
Il existe deux types de système de battage d’ôtons :
- le battage d’ôtons séparé, avec un ou deux batteurs à ôtons situés sur les côtés de la moissonneuse- batteuse (exemple : New Holland, Deutz, Braud, etc.)
- le système classique avec le retour des ôtons sur le batteur.
Remplacer le contre-batteur à ôtons crantés (à droite) par le contre-batteur lisse (à gauche) pour le colza (système New Holland)
Pour les retours à ôtons classique sur le batteur, il n'y a pas de réglage particulier.
Pour le colza, le retour des ôtons est très limité, peu de présence de graines.
Système de battage non conventionnel ou "axial"
Les réglages coupe, convoyeur, grilles sont identiques.
Le rotor
Augmenter au maximum l’écartement entre le rotor et les contre-rotors sur la première partie (le battage), Il n’est pas nécessaire de changer les contre-rotors pour la récolte du colza.
Pour la deuxième partie, l’écartement des contre-grilles de séparation est inchangé.
Certains concessionnaires préconisent l’ajout d'une tôle sur la dernière contre-grille afin de limiter la présence de siliques vides sur les grilles.
Le régime de rotation doit être abaissé à son minimum, ce réglage s’effectue généralement depuis la cabine, ou par le déplacement d’un levier sur le côté droit de la moissonneuse-batteuse.
Afin de diminuer la distance parcourue par le colza autour du rotor et d'augmenter la vitesse d'avancement, il est conseillé de modifier l’inclinaison des déflecteurs de flux (barres hélicoïdales) situés haut-dessus des contre-rotors et des contre-grilles.
Les différents équipements d’extension des coupes
Les extensions de coupes adaptables
Elles sont composées d’une lame de coupe, de deux diviseurs animés et d’un tablier de profondeur variable qui s’adapte sur l’ensemble des machines commercialisées.
Ce type de coupe a été testée en expérimentation et représente les équipements les plus simples, les moins onéreux et les plus performants en matière de pertes récolte. Les tabliers sont de profondeurs variables selon les constructeurs mais globalement de profondeurs supérieures aux coupes télescopiques et à tapis (voir plus bas).
La rallonge permet de contenir la volumineuse végétation spécifique du colza et s’adapte également au besoin de pouvoir couper une plante de taille plus élevée qu’une céréale. Plus la végétation sera haute plus une profondeur de coupe élevée sera adaptée.
Longueurs des rallonges de coupe disponibles sur le marché
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Récolter son colza au bon stade
Il est essentiel de ne pas récolter son colza trop tôt pour limiter le risque de perte de graines pour les récoltes sur pailles encore trop vertes. Vidéo explicative de Jean-Louis Lucas, de Terres Inovia, et de M. Damongeot, agriculteur.
Récolte du colza : conduite et pilotage de la coupe et de la machine
Pilotage de la coupe
Ne prélever avec la machine que ce qui est nécessaire … Couper jusqu’à 80 cm de haut !
Plus la coupe sera haute, plus les pailles seront sèches et facilement séparées dans la machine. Un repère pour fixer cette hauteur : au minimum 50 % de la taille du colza.
Impact de la hauteur de coupe sur le volume passé dans la machine et son humidité
En fauchant le colza le plus haut possible :
- On réduit significativement la masse végétale masse qui va passer dans le compartiment de battage.
- On évite de rentrer dans la machine la partie la plus humide des pailles, d’autant plus si l’on est à sous maturité.
A ne pas négliger : plus le colza est haut plus le volume de tige est important.
Au final, si le battage, le triage et le nettoyage sont optimisés : c’est plus de quintaux !
Rendement selon la hauteur de coupe pour 2 parcelles de colza (hauteur totale végétation 1,40 m ou 1,60 m)
L’optimisation du rendement de la machine a une incidence sur le volume de la récolte.
Conduite de la machine :
Adapter la vitesse d'avancement de la machine. En augmentant la hauteur de coupe la vitesse peu être ajustée à la hausse.
Réglage des détecteurs de pertes :
aux secoueurs (à gauche) aux grilles (à droite)
La sensibilité des capteurs présents à l'extrémité des secoueurs ou à l'arrière des grilles doit être réglée sur petites graines (soit sur le capteur, soit en cabine).
Attention : l'absence de détection de pertes par les capteurs n'est pas une garantie de pertes maîtrisées pour le colza.
Le contrôle des graines perdues derrière la machine avec un bac jeté à l’arrière de la machine permet d’étaloner le capteur de pertes avec les pertes réelles observées.
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Andainage : une alternative nécessaire dans certaines situations
Par rapport à la récolte directe avec une moissonneuse batteuse, l’andainage nécessite un passage supplémentaire. Ceci étant, il peut se justifier lorsque les conditions de cultures ne permettent pas de faire une récolte directe dans de bonnes conditions : végétation et graines trop humides).
Travail andaineuse poste inversé
Les cas de récoltes anticipées peuvent être provoquées par les situations suivantes :
- Régions côtières ou ventées, régions à orages très fréquents. Avec une aggravation de la situation en présence de culture à faible densité ou avec un mauvais état sanitaire de fin de cycle.
- Situations de parcelles très hétérogènes avec des différences de maturité marquées au sein de la parcelle
- Situations avec un enherbement mal contrôlé devenant envahissant à la récolte.
- Situations de colzas associés avec des plantes compagnes n’ayant pas été contrôlées par le gel ou un herbicide ciblé et qui envahissent la culture lors de la maturation.
- Variété reconnue très sensible à l’égrenage naturel, mais ce n’est plus le cas des variétés classiques actuelles.
Pratique de l’andainage :
Le colza est coupé dès que les graines dans les siliques passent du vert au rouge brun (graine autour de 35 % d’humidité). Repérer le stade avec les siliques à mi-hauteur de la plante. En année chaude, les graines brunissent plus rapidement avant d’arriver à 35 % d’humidité. Aucun égrenage ne peut avoir lieu à ce stade. Il sera ensuite possible d’andainer tant que les siliques n’ont pas tendance à s’égrener (graines à 25 % d’humidité).
Couper haut afin de laisser de l’air passer sous l’andain (0,50 à 0,60 minimum). Andain de l’ordre de 2 m de large pour une coupe de 6 à 7 m.
Reprise de l’andain :
Il suffit de reprendre l’andain avec une moissonneuse batteuse équipée d’une coupe suffisamment profonde spécifique colza afin de supprimer toute possibilité d’éjection de graines en dehors du tablier de la coupe de la machine. La végétation coupée sur une largeur importante se trouve regroupée en andain, la densité de siliques est supérieure à celle d’une culture récoltée en plein et l’éjection de graines est en proportion.
L’ajout de doigts releveurs d’épi est possible afin de ramasser la végétation qui peut être plaquée au sol.
La pratique de l’andainage permettra de récolter de façon plus précoce le colza (autour d’une semaine de différence par rapport à une récolte classique)
Avant de récolter avec la moissonneuse batteuse, le passage d’un broyeur entre les andains permet de supprimer la montée dans la machine des bouts de tiges vertes présents sur les côtés de l’andain. Ces volumes de tiges vertes sont des entraves à l’optimisation du triage sur les grilles.
Ceci n’est pas nécéssaire pour la reprise d’un andain avec un pick up, outil spécifique de la reprise d’andains. Nous n’avons pas à ce jour réalisé de tests de cet équipement vis-à-vis des pertes qu’il pourrait engendrer pour la récolte du colza.
Le seul handicap de l’andainage est la nécessité de prévoir un chantier supplémentaire avant récolte et le coût économique. Différents types d’équipements existent :
- Andaineuse Honey Bee
- Andaineuse Equip Agri
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Andaineuse Pulvé Import 21 MAMECCE
Andaineuse Honey Bee
Andaineuse Equip Agri
Andaineuse Pulvé Import 21 MAMECCE
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