Tournesol : bilan de campagne 2024 (Poitou-Charentes/Vendée/Limousin)
Quelle campagne tournesol atypique et chaotique !
Les rendements sont tellement variables qu’il est difficile de se prononcer sur une moyenne, toutefois estimée autour de 24 q/ha. Le cycle cultural se décompose selon les évènements suivants :
- période de semis (25 mars – 30 juin) majoritairement retardée (proportion élevée de surfaces semées en mai voire début juin) par l’attente du ressuyage pour préparer les sols et implanter en conditions instables, les levées sont disparates, les températures fraîches ralentissent le développement,
- phase végétative humide favorable au développement et à la croissance, cependant la biomasse des tournesols est fortement liée à la date de semis,
- phase de floraison en conditions plutôt favorables, même si les précipitations sont limitées, les ETP sont assez faibles, la fécondation est régulière,
- phase de maturation en conditions douces, plus ou moins arrosée, la qualité est détériorée avec le retard des récoltes en conditions humides.
Les peuplements sont satisfaisants au regard des conditions de préparation de sol et d’implantation difficiles. Les attaques de limaces sont fréquentes et certains producteurs se font surprendre par l’intensité et la rapidité des dégâts. Les oiseaux sont également bien présents et plus localement lièvres, taupins et noctuelles terricoles. Seuls les pucerons verts restent discrets.
L’absence de stress thermique et hydrique marqués permet une bonne nouaison des graines. Leur remplissage est influencé par les pluies de fin de cycle. A floraison et/ou en post-floraison, l’irrigation bien positionnée est un réel bonus en sol superficiel et assure un résultat supérieur.
Malgré un climat favorable, le taux de parcelles attaquées par le mildiou est assez stable et les faibles attaques restent majoritaires. Le verticillium est de plus en plus fréquent et ses symptômes sont repérés précocement dès le stade bouton floral. Néanmoins il est difficile d’évaluer son impact sur le rendement. L’enherbement semble maîtrisé et l’effort de binage est maintenu malgré un climat instable. Les chardons poursuivent leur propagation ainsi que les tournesols sauvages.
Les récoltes sont tardives et se déroulent dans des conditions exécrables, les réglages des moissonneuses batteuses sont complexes. Les graines sont humides et les taux d’impuretés parfois élevés avec des capitules touchés par le botrytis voire le sclérotinia. Certaines parcelles sont versées. Les séchoirs n’arrivent pas à fournir vu les volumes très conséquents à traiter.
Pour les récoltes de septembre, les rendements sont moyens à bons alors que pour celles d’octobre-novembre, les rendements sont moyens à mauvais. Le retard de la date de semis en majorité sans adaptation de la variété (plus précoce), voire les implantations en dehors de la période préconisée, positionne bon nombre de parcelles en contexte dérobé. Les températures sur la campagne tournesol étant légèrement plus fraîches que la normale, certaines situations n’arriveront pas à maturité. Malgré le réchauffement climatique, ce n’était pas la bonne année pour jouer : les tournesols dérobés, c’est risqué !
► Télécharger le bilan de campagne tournesol 2024, région Poitou-Charentes/Vendée/Limousin
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Région Poitou-Charentes/Vendée/Limousin
Taupins et noctuelles terricoles en tournesol : évaluer le risque pour mieux adapter la lutte
Les larves de taupins peuvent attaquer le tournesol mais la nuisibilité est beaucoup plus faible que sur maïs. En effet, malgré un peuplement faible, le tournesol ne subit généralement pas de dégâts apparents importants par pertes de plantules car la phase sensible est brève (semis à 2 feuilles) et intervient souvent en période peu favorable à une bonne activité des larves de taupins. Les leviers d’action possibles sont la protection au semis avec des microgranulés, le travail du sol, la date et densité de semis. Lorsque le microgranulé insecticide est nécessaire en cas de risque avéré taupin, il faudra aussi tenir compte d’un autre ravageur, la noctuelle terricole encore appelée vers gris.
Bien identifier les parcelles à risques taupins
Les dernières enquêtes de Terres Inovia ont révélés que 15% des parcelles avaient eu des dégâts de taupins, en légère progression par rapport aux années antérieures. Les régions Sud-Ouest, Ouest, Poitou-Charentes et Bretagne sont les plus concernées. Plusieurs espèces de taupins sont présentes du genre Athous et Agriotes, ce dernier étant plus nuisible. Les différents stades larvaires se succèdent dans le sol et le cycle larvaire est plus ou moins long, entre 2 et 4 ans en général. L’observation de dégâts de taupins avec présence de larves dans la parcelle est le premier critère pour identifier les parcelles à risque. Les taupins aiment les régions humides ainsi que les sols humides avec des débris végétaux frais comme les prairies, jachères ou parcelles riches en matière organique.
Quelques leviers agronomiques simplesEn interculture, en fin de printemps ou d’été (période de ponte des taupins), un travail du sol superficiel en conditions séchantes occasionnera un surcroît de mortalité parmi les œufs et les jeunes larves de taupins mais n’aura pas ou peu d’impact sur les larves plus âgées qui mobiles, migrent en profondeur en cas de sécheresse et de températures élevées. |
Pour les cas les plus exposés, il existe des microgranulés insecticides, mais comment les choisir ?
Les conditions d’emploi diffèrent selon les 3 substances actives autorisées que sont la lambda-cyhalothrine, la téfluthrine et la cyperméthrine.
Les microgranulés à base de lambdacyhalothrine et de téfluthrine doivent être incorporés respectivement à 4 et 3 cm de profondeur minimum et donc sans diffuseur.
Les microgranulés à base de cyperméthrine peuvent être incorporés dans la raie de semis grâce à un diffuseur.
Pour Trika Lambda 1, Trika Super et Trika Perfect, la lambdacyhalothrine est associée à un fertilisant starter et un biostimulant.
| Spécialité commerciale de référence | Seconds noms commerciaux | Substance active | Dose homologation usage traitement du sol ravageurs du sol | Incorporation / diffuseur | Fertilisant starter et biostimulant | Prix ha € HT |
| Ercole | Karaté 0.4 GR | Lambdacyhalothrine 0.4% | 15 kg/ha | 4cm /non | non | 64 |
| Trika Lambda 1 | Trika Expert+ | Lambdacyhalothrine 0.4% | 15 kg/ha | 4cm /non | oui | 80 |
| Trika Super | Dekiel | Lambdacyhalothrine 0.24% | 25 kg/ha | 4cm /non | oui | 115 |
| Trika Perfect | Extra P | Lambdacyhalothrine 0.15% | 40 kg/ha | 4cm /non | oui | 130 |
| Force 1.5G | Viking | Téfluthrine 1.5% | 10kg/ha | 3cm /non | non | 61 |
| Belem 0.8MG | Daxol, Malis | Cyperméthrine 0.8% | 12 kg/ha | -/ oui* | non | 51 |
(*) application possible avec un diffuseur (QDC-DXP,…)
Le tournesol est moins sensible qu’un maïs
La question taupin en tournesol n’est pas récente. Des essais taupins anciens avaient été réalisés dans les années 2008 et 2009 dans le Sud-ouest (Landes, Lot et Garonne, Pyrénées Atlantiques) dans des parcelles réputées infestées de taupin Agriotes Sordidus lorsqu’une culture de maïs non traitée y est implantée ou après prairie.
Dans les témoins non protégés de 4 essais la perte moyenne de pieds au stade BBCH14-18 (4 à 8 feuilles du tournesol) est de 40% alors qu’une une protection microgranulés avec Belem 0.8MG à 12 kg/ha et incorporé à 3-4 cm avec diffuseur a permis de réduire ces pertes à 20% ; 2 essais avaient été récoltés mais aucun écart significatif de rendement n’avait été observé.
Le tournesol est moins sensible que le maïs : dans cet essai Terres Inovia 2008 (Pyrénées Atlantiques), la durée d’action du Curater était suffisante pour protéger le tournesol jusqu’à 2 feuilles mais n’avait pas été suffisante sur maïs.
Les résultats d’Arvalis sur maïs ont montré que l’efficacité des microgranulés appliqués sans diffuseur sont réduits de moitié comparé à des applications avec diffuseurs. Cette comparaison n’est pas disponible sur tournesol à ce jour, les attaques étant trop faibles pour différencier les efficacités des solutions dans les essais disponibles.
Noctuelles terricoles encore appelées vers gris2 espèces de noctuelles peuvent occasionner des dégâts sur tournesol. Agrotis segetum et Agrotis ipsilon. Agrotis ipsilon est une noctuelle migratrice qui vient d’Afrique et qui disparait quasi totalement en France en hiver. Agrotis segetum, elle, peut être considérée comme sédentaire. |
Les attaques des noctuelles terricoles sont-elles prévisibles et comment adapter la protection au semis ?
Les attaques dues en général à Agrotis ipsilon sont difficiles à prévoir mais restent habituellement modérées en intensité et localisées. En cas de disparition de pieds entre la levée et le stade 2 feuilles, assurez-vous de leur présence en grattant le sol au pied des plantes.
- Cas général : la présence de vers gris n’est que très rare ou ne s’est jamais manifestée. En cas de présence avérée du ravageur, intervenez rapidement dès les premiers signes d’infestation avec une pulvérisation à base de cyperméthrine (uniquement Sherpa 100EW, Aphicar 100EW, Cyperfor 100EW, Scipio 100EW). Le volume de la bouillie est d’au moins 500 l/ha. Traitez le soir (activité nocturne).
- Cas particulier prenant en compte la lutte taupin et la lutte contre noctuelle terricole : en Poitou-Charentes, depuis 2-3 ans une montée de la fréquence des attaques est signalée. Si le risque taupins est avéré et que des dégâts de noctuelles sont très régulièrement observés dans les parcelles, il est conseillé de choisir un microgranulé à base de cyperméthrine (Belem 0,8 MG/Daxol) appliqué avec un diffuseur. Cette application sera efficace contre les attaques précoces de noctuelles terricoles qui font des dégâts plus en surface
Faut-il choisir un microgranulé associant un fertilisant starter et un biostimulant ?
Un essai de Terres Inovia en 2024 en Poitou Charentes à Rom (79) a montré un effet positif sur la vigueur des plantes avec Trika lambda1/Trika Expert+ (cf. photos) associant la lambda-cyhalothrine à un biostimulant et un engrais starter. Le semis de l’essai (bandes avec répétitions) a été réalisé avec le semoir de l’agriculteur. Les pertes liées aux taupins étaient faibles : les microgranulés ont permis de conserver 10% de peuplement supplémentaire. L’essai a été récolté et les microgranulés ont permis d’améliorer le rendement avec un léger gain en faveur de Trika lambda1/Trika Expert+ comparé à la référence Belem 0.8MG (rendement mesuré avec remorque auto-peseuse, figure ci-dessous). Cette différence en végétation n’avait pas été constatée dans un autre essai de 2024 et historiquement en tournesol, les engrais starter n’avaient pas montré d’effet sur le rendement du tournesol.
Ces microgranulés (Trika lambda1/Trika Expert+) étant plus coûteux (+30 €/ha), il faut poursuivre les essais sur tournesol pour s’assurer du gain de vigueur et/ou de rendement. De nouveaux essais sont prévus dès ce printemps 2025.
Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Graines de ferme issues de tournesol hybride : Attention aux mauvaises surprises !
Certains agriculteurs s’interrogent sur la possibilité de faire de la graine de ferme avec des tournesols hybrides soit pour économiser sur le poste de charge semences, soit pour pallier des difficultés d’approvisionnement, soit pour re-semer au pied levé un bout de champ détruit. Au-delà de l’interdiction réglementaire, cette pratique a des conséquences importantes sur la récolte : rendement systématiquement réduit, hétérogénéité de la maturité, dégradation de la qualité.
A gauche les graines de ferme, à droite les semences certifiées
Figure - Vue de l’essai variété tournesol conduit par Terres Inovia en 2024 à Villers-en-Haye (54). A gauche une modalité graines de ferme qui présente un peuplement hétérogène (hauteur, stade, développement végétatif) avec environ 20% de pieds polyflores. A droite, la même variété en semences certifiées. Photo Aurore Baillet
Une perte de rendement systématique de l’ordre de -23%
Les conséquences agronomiques et économiques de l’usage de graines de ferme issues de tournesols hybrides ont pu être chiffrées grâce à un réseau d’essais mis en place par Terres Inovia dans l’Est de la France en 2023 et 2024 avec la participation des coopératives EMC2 et LORCA (9 essais avec 3 variétés d’origine génétique différente).
Dans tous les essais, le rendement des graines de ferme est inférieur à celui des mêmes variétés en semence certifiée. La perte de production moyenne est de l’ordre de -23%. Elle peut varier de -17% à -29%. Dans notre référentiel d’essais, cela correspond à 8 q/ha perdus en moyenne en utilisant des graines de ferme issues de tournesol soit une moins-value de l’ordre de 250 €/ha pour un tournesol payé 450 €/t.
Tableau – Performances des tournesols issus de graines de ferme ou de semences certifiées. Synthèse des résultats du réseau d’essai Terres Inovia et partenaires 2023 et 2024
| Type de semence | Rendement moy. ajustée (groupe stat) |
Humidité moy. ajustée (groupe stat) |
Impuretés moy. ajustée (groupe stat) |
Huile moy. ajustée (groupe stat) |
Ac. oléique moy. ajustée (groupe stat) |
| Graines de ferme | 27.0 q/ha (A) | 11.8 % (A) | 5.9 % (A) | 43.6 % (A) | 79.9 % (A) |
| Semences certifiées | 35.3 q/ha (B) | 9.7 % (A) | 4.9 % (A) | 45.1 % (B) | 88.4 % (B) |
D’autres conséquences préjudiciables
La perte de rendement n’est pas la seule conséquence de l’usage de graines de ferme issues de tournesols hybrides. Nous avons constaté dans nos essais des humidités à la récolte et des taux d’impureté en tendance plus élevés. Cela peut occasionner des frais de séchage et de nettoyage et ajouter une difficulté supplémentaire dans un contexte de récolte tardive. Nous avons également constaté une forte dégradation de la qualité des graines avec des teneurs en huile et en acide oléique plus faibles voire inférieures aux normes de commercialisation dans notre référentiel.
Enfin, il faut noter que le comportement des variétés vis-à vis des maladies ne peut plus être garanti. Les gènes de résistances spécifiques sont perdus pour une partie de la population ; ce qui peut avoir des conséquences graves en particulier pour le mildiou. Dans un contexte favorable aux maladies en 2023 et 2024, nous avons pu constater dans les essais une légère dégradation du comportement variétal vis-à-vis du phomopsis et du sclérotinia capitule.
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Une pratique interdite La réglementation sur la protection des obtentions végétales ne permet pas la pratique des graines de ferme pour les hybrides. Celle-ci est expressément exclue du régime de protection des obtentions végétales par le Règlement (CE) No 2100/94 DU CONSEIL du 27 juillet 1994 instituant un régime de protection communautaire des obtentions végétales. |
Réussir l’implantation du tournesol débute par un travail du sol raisonné
Le tournesol est une plante à pivot et à cycle court, ce qui rend cette culture très exigeante vis-à-vis de la qualité d’implantation, notamment pour assurer l’installation du peuplement et mieux supporter les périodes de stress hydrique par un bon enracinement. Tout défaut d’enracinement entraine une perte de rendement (jusqu’à 10 q/ha) et de qualité (% d’huile).
Le travail du sol se raisonne en fonction :
- De l’état structural,
- De la présence de résidus végétaux en surface,
- De la qualité du lit de semence
ATTENTION : avant de réaliser un travail du sol, vérifier son état d’humidité en profondeur pour éviter tout tassement et lissage liés au passage des outils. Cette observation se fait à l’aide d’une bêche. La présence de mottes encore humides entre 15 et 20 cm de profondeur vous incitera à décaler l’intervention de quelques jours pour permettre le ressuyage et limiter la création d’une zone non favorable à la croissance de la racine. Cette année, cette observation est d’autant plus importante, compte tenu des précipitations hivernales.
Assurer un bon état structural
L’objectif du travail du sol est de corriger les défauts de structure pour ameublir le sol et permettre un bon enracinement. L’idéal est de viser 15 cm de structure poreuse (cf. illustration ci-dessous).
Un bon enracinement aidera la plante à s’adapter aux périodes de stress hydrique, notamment durant la floraison.
Dans les sols fragiles (<15% d’argile ou à faible teneur en matière organique) ou tassés (récolte du précédent en conditions humides), une restructuration du sol en profondeur est nécessaire (15 à 20 cm). Dans ces situations, un labour ou un passage de décompacteur / fissurateur est réalisé (en automne – hiver en sol argileux et en sortie hiver en sol limoneux). Le labour aura également pour effet d’enfouir les graines, ce qui est un plus dans la lutte contre les adventices (graminées notamment).
Dans les autres types de sol, un travail plus superficiel (5 à 15 cm) avec des outils à dents peut suffire mais peut tout de même limiter la qualité d'enracinement. Les techniques d’implantation plus superficielles (< 5 cm) sont trop aléatoires pour être conseillées.
L’adaptation du tournesol aux différents modes d’implantation est récapitulée dans le tableau ci-dessous.
Gérer la destruction du couvert d’interculture
L’objectif est de gérer les résidus du couvert végétal et du précédent pour :
- Limiter les risques d’encombrement au moment du semis,
- Favoriser le contact sol/graine,
- Limiter les risques de limaces.
Le couvert végétal doit être détruit au minimum 2 mois avant l’implantation du tournesol.
En étant opportuniste avec les précipitations, un travail du sol ou un broyage a été réalisé durant l’hiver. Dans les autres situations, un roulage du couvert au moment des périodes de gel a été effectué.
Le travail du sol aujourd’hui a pour objectif de mulcher les résidus encore en surface et/ou de détruire les couverts non encore suffisamment détruits.
Assurer un lit de semence optimal
Un passage d’outils quelques jours avant le semis aura pour objectif :
- De détruire les nouvelles levées d’adventices,
- De participer au ressuyage du sol,
- De réchauffer le sol,
- De niveler et affiner le lit de semence.
Ce travail est réalisé avec des outils à dents ou des outils animés type herse rotative.
EXEMPLE DE TRAVAIL DU SOL EN SOL ARGILO-CALCAIRE
Expérimentation implantation tournesol 2024
Retour sur la plateforme multi partenariale Tournesol 360 (Syngenta, Adama, RAGT, Chambre d’Agriculture de la Nièvre, Soufflet Agriculture, Terres Inovia), où différentes méthodes d’implantation ont été testées.
Les rendements sont récapitulés dans le graphique ci-dessous :
Même si dans les conditions de l’année, nous n’avons pu récolter qu’un seul bloc sur les 3 (problèmes de limaces), il en ressort plusieurs enseignements qui vont dans le sens de nos expérimentations précédentes.
Il est important d’assurer un travail du sol homogène sous la racine. En effet, le labour présente ici le rendement le plus important car toute la profondeur de sol est travaillée par l’outil. Dans les situations de travail simplifié, nous voyons un différentiel entre 1 passage de décompacteur et 2 passages. L’objectif n’est pas de dire que le labour est plus efficace que 1 passage de décompacteur. L’idée est de parler en termes de résultat attendu, à savoir un sol poreux de façon homogène sur la ligne de semis ! En travail simplifié, il faut attendre le ressuyage de la parcelle et vérifier après le passage de l’outil que nous ayons bien une structure poreuse homogène dans le profil, pour ne pas pénaliser l’implantation du tournesol.
Sur la photo ci-dessus, nous voyons qu’après un passage de décompacteur en condition non suffisamment ressuyée (ou un travail pas assez profond en fonction de l’écartement des dents), le passage unique de décompacteur n’a pas suffi pour assurer une porosité homogène sous tous les pieds de tournesol, mais a plutôt déstructuré en créant des mottes mélangées à de la terre humide. Dans cette situation, un deuxième passage est recommandé en croisé pour assurer une homogénéité, permettant ainsi un gain de rendement de 4 q/ha !
Le passage de StripTill en permettant ce travail homogène sur la ligne de semis présente également un bon niveau de rendement.
La structure du sol était déjà bonne en sortie hiver, ce qui explique que le rendement en travail superficiel tire également son épingle du jeu. Cette préparation superficielle a permis un ressuyage et a moins déstructuré le sol par rapport au passage plus profond, notamment le passage unique réalisé trop précocement par rapport au ressuyage de la parcelle.
Tournesol : les clés pour un semis réussi
La bonne implantation de la culture est essentielle pour obtenir un tournesol robuste, capable de mieux supporter les stress biotiques (ravageurs, maladies) et abiotiques (facteurs climatiques) tout au long de son cycle. Si une préparation minutieuse du sol est essentielle pour garantir un lit de semences de qualité, la réussite de l’implantation dépend également d’un semis soigné, réalisé dans des conditions optimales. Retour sur les étapes clés pour réussir cette phase cruciale.
• Semez sur un sol suffisamment réchauffé et ressuyé
La température minimale du sol pour déclencher le semis est de 8°C à 5 cm de profondeur. L’objectif est d’assurer une croissance rapide et dynamique du tournesol pour sécuriser l’installation du peuplement et limiter l’impact des ravageurs (limaces, taupins, oiseaux).
• Adaptez la date de semis pour une levée au plus tard au 1er mai
Selon la région et la précocité de la variété, la date de semis optimale se situe entre le 20 mars si le sol est suffisamment réchauffé et fin avril. Pour les semis retardés en mai, les variétés très précoces seront à privilégier afin d’éviter les récoltes trop tardives.
• Visez un seuil de 50 000 plantes/ha levées.
50 000 plantes levées à l’hectare est l’objectif à atteindre pour sécuriser la production et la teneur en huile ! Pour tenir cet objectif, adaptez votre densité de semis à votre contexte pédoclimatique (type de sol, contrainte hydrique, irrigation).
Accéder aux guides tournesol et tournesol bio
• Semez dans le frais
Visez un semis à 2-3 cm de profondeur en sol frais. Si les conditions sont plus sèches, un semis à 4-5 cm est conseillé pour aller chercher de la fraicheur.
• Semez lentement pour un peuplement homogène
Semez à 5 km/h maximum. Une vitesse de semis réduite améliore la régularité de peuplement et la profondeur de semis pour éviter les pertes à la levée. Si vous êtes équipés d’un semoir de précision rapide, vous pouvez augmenter la vitesse de chantier.
• Préférez un écartement à 40-60 cm, qui permet de gagner entre 1 et 4 q/ha par rapport à un écartement large de type maïs (75-80 cm). Cette largeur favorise l’interception du rayonnement et l’exploitation des ressources du sol.
Levée de tournesol - Crédit photo : Laurent Jung
Quel choix variétal en soja en Auvergne Rhône-Alpes en 2025 ?
Terres Inovia s’appuie en 2024, en Auvergne Rhône-Alpes sur les résultats de 9 essais conduits en collaboration avec ses partenaires, pour accompagner les producteurs dans leur choix variétal.
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Pour choisir la précocité, il est essentiel de considérer à la fois le débouché et la situation pédoclimatique. Le groupe de précocité 00 s'avère le plus adapté à la région Sud-Est. Selon l'altitude, le climat et le type de sol, il est possible d'opter pour différents groupes de précocité. Dans les zones d'altitude ou sous des climats continentaux, les variétés doivent être précocifiées pour éviter des récoltes trop tardives, susceptibles d'être affectées par des épisodes pluvieux. Le long de la vallée du Rhône, le climat méditerranéen permet une plus grande diversité de précocité, avec des variétés provenant des groupes 0, voire du groupe I, au sud de Rhône-Alpes.
Classification des variétés testées dans le réseau Terres Inovia en 2024 en Auvergne Rhône-Alpes
13 variétés du groupe 00 ont fait l’objet d’une évaluation à travers 5 essais, tandis que 8 variétés du groupe 0 ont été testées sur 4 essais en 2024 (voir Tableau 1).
Il convient de noter que deux essais ont été réalisés cette année avec les groupes de précocité 000 ainsi qu’un essai avec les groupes de précocité I. Les résultats de ces essais ne sont pas inclus dans cette étude en raison d'un manque de données suffisantes. Pour obtenir les résultats spécifiques, vous pouvez les consulter respectivement aux pages 7 et 16 de la synthèse variétale nationale soja 2024.
Groupe 00
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Tableau 1 : classification des variétés 00 et 0 dans le réseau variétal Terres Inovia 2024 en Auvergne Rhône-Alpes La longueur des barres illustre la régularité de la variété par rapport à l’ensemble des variétés évaluées ; elle est égale à 2 écarts types (ET). Plus la barre est longue, plus la variété est irrégulière. |
Relation protéines-productivité des variétés 00 de soja en Auvergne Rhône-Alpes en 2024
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Le rendement moyen des cinq essais en soja de groupe 00 s’élève à 34,3 q/ha, tandis que la teneur moyenne en protéines sur matière sèche atteint 41,3 % sur quatre essais.
En tête du classement, la variété ANNABELLA se distingue par sa combinaison optimale de rendement et de teneur en protéines, affichant également une excellente régularité au cours des cinq essais de 2024.
Les variétés LID CONSTRUCTOR et LID EDUCATOR montrent de belles performances en matière de productivité, bien qu'elles présentent des écarts-types plus importants et soient moins performantes en termes de teneur en protéines. LID EDUCATOR, étant une variété de fin de groupe 00 et début de groupe 0, est la plus tardive de la série.
ADELFIA se distingue par une bonne productivité, avec un indice supérieur à 100, ce qui signifie qu'elle dépasse la moyenne des cinq essais, tout en maintenant une teneur en protéines satisfaisante, c’est une valeur sûre de par ses performances depuis 5 ans.
Au coude à coude en termes de productivité, AMEVA et SU ADEMIRA affichent des rendements et des teneurs en protéines conformes à la moyenne des essais. Juste en dessous de la moyenne en rendement, on trouve RGT STUMPA, suivi de SOFLO, bien que RGT STUMPA soit largement en retrait en ce qui concerne la teneur en protéines.
En termes de rendement, PROLIX, SQUADRA et SUZA se positionnent en retrait, avec SUZA se démarquant par sa bonne richesse en protéines. Attention toutefois à relativiser la performance de PROLIX qui présente des densités plus faibles dans 2 essais sur 5.
Enfin, en bas du classement des rendements, la variété historique ES MENTOR, bien qu'elle soit dépassée en rendement, demeure une valeur sûre en matière de teneur en protéines.
Groupe 0
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La variété ES ADVISOR est présente dans ce réseau en tant que témoin de précocité à maturité, mais elle n’est plus commercialisée.
Les nouvelles variétés, telles que LID BOUTONDOR et ARTESIA, se classent parmi les meilleures en termes de productivité.
En deuxième position, la variété GL LILAS se distingue par sa bonne régularité et son excellente teneur en protéines. Cependant, il convient de noter que GL LILAS est la plus tardive du groupe. Elle est quasiment charnière 0/I.
Parmi les variétés proches, RGT SICILIA et RGT STARBELA se démarquent par leur productivité et leur teneur en protéines, qui dépasse 43,5% MS. Elles affichent également une précocité intéressante, proche de la moyenne des essais au 02/10. Elles offrent la meilleure combinaison rendement/protéines/précocité. Ce sont les valeurs sûres de la série.
En revanche, les variétés RGT SPEEDA et CAMERON accusent un recul en rendement. CAMERON est également en retrait en termes de teneur en protéines, tandis que RGT SPEEDA présente une teneur élevée.
Préconisations du choix variétal en soja en Auvergne Rhône-AlpesLes recommandations du choix variétal en Auvergne Rhône-Alpes, ci-dessous, sont basées sur les résultats pluriannuels du réseau Terres Inovia et permettent d’orienter les producteurs vers des variétés adaptées aux contextes locaux et aux exigences de qualité des débouchés. Pour le groupe 00:La variété ADELFIA présente à la fois une productivité et une teneur en protéines élevées, tout en étant une des plus précoces du groupe. Les nouvelles variétés SOFLO et LID EDUCATOR combinent également un bon rendement et une richesse en protéines, bien que plus tardives, LID EDUCATOR se situant même à la limite entre les groupes 00 et 0. Côté rendement, ACARDIA et ALTONA affichent les meilleures performances. ANNABELLA et LID CONSTRUCTOR, tout comme la nouveauté SQUADRA, offrent un bon compromis entre productivité et teneur en protéines. Pour un objectif orienté protéines, ES MENTOR reste une référence malgré un rendement désormais plus limité, tandis que RGT SIROCA et la nouveauté PROLIX assurent un bon niveau protéique avec une meilleure stabilité en rendement. Enfin, ABIOLA se démarque par la plus forte teneur en protéines du groupe. Du côté du groupe 0:RGT SICILIA et GL LILAS se démarquent en alliant productivité élevée et bonne richesse en protéines (> 43 %), faisant d’elles des choix stratégiques pour maximiser la valorisation des grains. RGT SICILIA se distingue par une insertion de première gousse plus haute, et est plus précoce que GL Lilas. Les nouvelles variétés comme LID BOUTONDOR et ARTESIA montrent un fort potentiel productif bien qu’à confirmer sur plusieurs années, tandis que RGT SPEEDA, plus tardive, se distingue par sa stabilité et sa teneur en protéines élevée. |
Votre contact régional
Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)
Choisir sa variété de soja zone Sud-Ouest: résultats des essais 2024
Terres Inovia s’appuie en 2024 sur les résultats de 56 essais conduits en collaboration avec ses partenaires, pour accompagner les producteurs dans leur choix variétal. Les résultats présentés ici, correspondent aux groupes de précocités les plus appropriés au secteur Sud Ouest, c’est-à-dire les groupes de précocités I et 0 (variétés du groupe II également présentées car série commune aux groupes I).
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Classification des variétés 0, I et II
9 variétés du groupe 0 ont fait l’objet d’une évaluation sur 8 essais en 2024, ainsi que 8 variétés du groupe I, et 1 variété dite charnière I/II (précocité intermédiaire entre les groupes I et II) sur 9 essais.
Tableau 1 : Classification des variétés de soja en série 0 et série I/II, évaluées en 2024 dans le réseau Terres Inovia
Variétés des groupes I et II : productivité et teneur en protéines
En tête du classement sur le critère de productivité nous retrouvons ES Connector, variété la plus tardive de la liste variétale testée, charnière entre les groupes I et II, suivie par Avatar. Toutes les 2 confirment leurs bons résultats obtenus en 2022 et 2023. Au-delà de sa première place, ES Connector se distingue par sa très bonne régularité, affichant un rendement supérieur à l’indice 100 (c’est-à-dire supérieur à la moyenne de chaque essai) dans les 9 essais retenus. Avec un résultat supérieur à 100 dans 7 essais sur 9, Avatar affiche une régularité de bon niveau.
En troisième position ES Pallador se maintient en haut du classement (déjà second en 2023) malgré des performances en léger retrait en 2022 (98.5) et 2021 (99.1).
RGT Stocata présente également un rendement moyen légèrement supérieur à la moyenne, au même titre que RGT Sinema malgré une plus forte variabilité inter-essai. Toutes les deux affichent en 2024, leur meilleur résultat depuis les 3 dernières années d’évaluation.
A l’inverse, les 4 dernières variétés du classement affichent en 2024 leur moins bons résultats depuis les 3 dernières années.
RGT Straviata alors première en 2023 est très légèrement inférieure à la moyenne (99.0) en 2024. Elle s’établit proche de son niveau de performance enregistrée entre 2019 et 2022 systématiquement entre 101% et 102%
Même constat pour ES Generator, 2ème en 2022 et qui recule dans le classement depuis 2 ans.
ES Conqueror et Isidor ferment la marche.
Teneurs en protéines
Depuis 3 ans le même trio de variétés occupe les 3 premières places du classement de la teneur en protéines, dans un ordre variable et des écarts très resserrés. Cette année RGT Stocata avec 44.2% est à quasi-égalité avec ES Conqueror (44.1%) suivi d’Isidor (43.9%). Derrière ce trio, nous retrouvons RGT Sinema en quatrième position tout comme en 2023.
La teneur en protéines sur matière sèche moyenne, s’établit à 43.4% sur les 7 essais retenus.
Tableau 2 : Synthèse des résultats rendement et protéines des variétés de la série I/II évaluées en 2024
Variétés du groupe 0 : Productivité et teneur en protéines
Le rendement moyen des essais en groupe 0 s’établit à 43.8 q/ha.
Rendements des variétés ayant plusieurs années d’évaluation
En 2024, GL Lilas, RGT Sicilia et RGT Starbela occupent les 3 premières places du classement. Bien qu’en léger retrait par rapport à 2024, RGT Sicilia confirme la régularité de son niveau de performance avec une troisième année consécutive supérieure à la moyenne. GL Lilas réalise sa meilleure performance depuis 3 ans, jusqu’ici évaluée à hauteur de la moyenne, voire en léger retrait en 2022. Sa régularité en 2024 avec un rendement supérieur à la moyenne dans 7 essais sur 7 est à remarquer. Son comportement particulièrement tardif en fin de cycle sur cette campagne est à souligner également. Starbela, à son avantage en 2024, se montrait en retrait sur les 2 dernières campagnes.
Cameron évaluée pour la première fois en 2023 avec un indice de 105%, décroche en 2024 autour de 95%. On retiendra également une très grande variabilité selon les situations traduite par un écart type élevé. Ces résultats sont à relativiser car la variété présente des densités significativement plus faibles que les autres dans au moins un essai sur deux.
Rendements des variétés évaluées pour la première fois
Lid Boutondor, pour sa première année d’évaluation, se distingue à deux égards. D’une part, par son niveau de productivité élevé avec un indice de 108%, soit le meilleur résultat de l’ensemble des variétés évaluées dans la série 0. D’autre part, sa régularité, étant supérieure à la moyenne dans 6 essais sur 7, et égale à la moyenne sur 1 essai. Une performance à confirmer en 2025.
Artesia présente également une performance intéressante à 105%, bien que nous pourrions noter un peu plus de variabilité dans ses résultats.
Abiza requalifiée en groupe 0 après une évaluation l’an passé avec les variétés du groupe I, apparait en retrait avec un indice légèrement inférieur à 100%, mais s’est toutefois montrée assez régulière, toujours proche de la moyenne (entre 96% et 103%).
Teneur en protéines :
La teneur moyenne en protéines s’affiche à 42.7%.
A l’exception d’Abiza, Artesia et à plus forte raison Cameron (toutes les trois inférieures à 42%), l’ensemble des variétés sont supérieures à 43% ou très proche (Lid Boutondor à 42.9%).
GL Lilas, offre la meilleure teneur avec 43.9% et offre par conséquent le meilleur rapport rendement/teneur en protéines. RGT Speeda présente également un très bon niveau de teneur en protéines à 43.7%. Retenons également, RGT Starbella et RGT Sicilia, qui présentent également un très bon compromis entre le rendement et la teneur en protéines. Pour rappel, en 2023, RGT Starbella, GL Lilas et RGT Sicilia étaient ressorties en tête, et confirment en 2024 ces bon résultats.
Lid Boutondor, bien qu’en léger retrait sur le critère de teneur en protéines par rapport aux premières variétés, se démarque toutefois, avec là aussi un rendement protéinique intéressant. Il sera nécessaire de confirmer ce résultat.
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Les préconisations pour 2025 sur les secteurs du sud AquitaineAutant que possible, il sera préférable de privilégier des implantations à partir de mi-fin avril avec une variété de groupe I et d’orienter son choix en fonction du débouché recherché. Pour les semis plus tardifs, les régions plus froides du piémont pyrénéen ou encore l’ensemble des situations avec une crainte sur les conditions de récolte, le groupe 0 sera mieux indiqué. Variétés de groupe ISur le critère rendement, Lorsqu’une teneur élevée en protéines est recherchée, les 3 mêmes variétés que l’an passé se distinguent sur ce critère. Il s’agit de RGT Stocata, ES Conqueror et Isidor. RGT Sinema conserve par rapport à l’an passé sa quatrième place. Dans le cas d’une recherche de compromis Rendement/Protéines RGT Stocata apparait comme la variété la plus pertinente, offrant également un intérêt vis-à-vis du sclérotinia. Variétés de groupe 0Sur le critère rendement, pour la troisième année consécutive, RGT Sicilia inscrit son bon niveau de performances dans la durée, et apparait aujourd’hui comme une valeur sûre. Arrivée en tête en 2024, GL Lilas fait également preuve de régularité, mais s’est montrée inférieure à RGT Sicilia en 2022 et 2023. Toutes les 2 sont comparables vis-à-vis des risques de verse (peu sensibles) et avec un bon comportement face au sclérotinia. RGT Sicilia se distingue par une insertion de première gousse plus haute, et est un peu plus précoce que GL Lilas |
Les incontournables de la préparation du sol avant les semis du tournesol
Assurer une bonne implantation est essentiel pour obtenir un tournesol robuste. La préparation du sol avant le semis est une étape déterminante qui doit être réalisée dans des conditions idéales d’humidité.
Deux enjeux majeurs pour la préparation au semis
1-Préserver l’état structural du sol
Sur sols argileux, les opérations d’automne ont dû permettre l’obtention d’une structure ouverte sur les 20-30 premiers centimètres de sol, afin que les pivots du tournesol soient le moins possible coudés ou fourchus, et qu’ils atteignent au moins 20cm de profondeur. Cet état structural doit absolument être préservé durant la préparation au semis. Aussi, en fin d’hiver, le travail profond des sols argileux est à éviter, hormis en conditions exceptionnelles de parfait ressuyage sur la profondeur de travail qui peuvent ponctuellement être rencontrées et offrir des possibilités de fissuration et d’aération du sol.
Pour les sols limoneux, un travail profond de fissuration ou un labour peuvent, s’ils sont nécessaires, être envisagés même tardivement, juste avant le semis du tournesol.
2-Obtenir un lit de semence qui comporte au moins autant de terre fine que de mottes pour assurer un bon contact terre-graine.
Attention, un trop grand nombre de passages peut générer de la terre fine en excès, ce qui peut être préjudiciable dans les sols sensibles à la battance ou à l’érosion.
Raisonner le type d’outils, nombre de passages est indispensable
La préparation des parcelles en sortie d’hiver s’appuie sur plusieurs piliers :
- Travailler des sols ressuyés, à consistance friable sur tout le profil travaillé. C’est le cas si les mottes, pétries dans la main, s’émiettent sans coller et donnent de la terre fine. Cette règle fondamentale invite à un suivi régulier du sol, pour déclencher les opérations de reprise dans les meilleures conditions d’humidité possibles. Si la fin d’hiver est pluvieuse, l’expérience de la campagne 2024 est encore bien présente dans les esprits, il s’agit de ne pas rater les premiers créneaux favorables et d’être prêt à semer dès le début du mois d’avril.
- Le choix et les conditions d’utilisation des outils de travail du sol. Outre l’état du sol au moment de l’intervention, ces deux autres critères s’avèrent déterminants pour réussir la préparation au semis.
- Privilégier les outils à dents non animés pour préparer le lit de semences. Si 2 passages sont envisagés, le 1er peut être réalisé à 10-15cm de profondeur, sans rouleau pour favoriser le réchauffement du sol. Le 2ème passage à 6-8cm aura pour objectif principal de niveler et d’affiner
- Combiner les outils pour limiter le nombre de passages
- Lutter contre la compaction du sol, en utilisant des équipements de type roues jumelées ou pneus basse pression. En l’absence de tels équipements, vérifier et adapter la pression des pneumatiques.
Dans quel cas réaliser des faux semis printaniers ?
Sur des flores printanières et estivales qui lèvent tôt en saison comme l’ambroisie, la renouée liseron, le xanthium ou même un peu plus tardivement le datura, le faux-semis peut s’avérer efficace pour réduire les infestations dans le tournesol.
Le faux-semis consiste à réaliser un travail superficiel du sol assez tôt en saison pour faire lever les adventices, bien rappuyé avec un rouleau et positionné de préférence avant une pluie.
1 à 3 semaines après, on détruira ces levées, soit chimiquement dans les situations où le glyphosate est autorisé, soit mécaniquement, en veillant à remuer le sol le moins possible pour éviter de provoquer de nouvelles germinations. Cette stratégie s’accompagne souvent d’un décalage de la date de semis du tournesol de 15 à 20 jours, nécessaire à la réalisation de ces interventions.
Attention, des semis tardifs de tournesol, au-delà du 1er mai, peuvent pénaliser les résultats de la culture. Un compromis est donc à trouver entre bénéfices retirés du faux-semis, et risques occasionnés pour le tournesol. Ce décalage de la date de semis est à réserver aux situations où il est prioritaire d’alléger la pression exercée par les flores dites « problématiques », car difficiles à détruire et exerçant une forte concurrence sur la culture.
Votre contact régional
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte-d’Azur Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie
Vidéo - L'implantation des pois de printemps en zone Nord&Est
Les conditions pluvieuses de ce début d'année compliquent/retardent les chantiers de préparation de sols et de semis des pois de printemps. Michael GELOEN revient sur 3 points en vidéo. L'importance d'une bonne préparation du sol Les règles de réussite du semis (précocité, densité, profondeur) La gestion de la nutrition du pois de printemps (azote et phosphore)
Tournesol : bilan de campagne 2024 (Centre-Val de Loire)
A l’échelle nationale, la tendance est la même avec un rendement moyen proche de 20 q/ha. Il n’y a que 2016 au niveau national pour laquelle une valeur plus faible avait été enregistrée.
Retour sur cette année catastrophique !
Comme pour le colza, les précipitations enregistrées depuis la préparation des sols jusqu’à la récolte expliquent ces résultats plus que décevants dans la grande majorité des situations. Les pluies en avril-mai ont perturbé les semis, à la fois sur les qualités d’implantation avec un effet direct sur les enracinements pouvant être pénalisant par la suite, et sur les dates de semis souvent trop tardives dont l’impact est non-négligeable sur le potentiel. En effet, l’optimum pour maximiser le potentiel est de pouvoir semer courant avril, ce qui a pu être le cas pour environ 1/3 des surfaces. Une autre partie a été semée en mai pour là aussi 1/3 des surfaces et le reste a été réalisé en juin. Hormis l’impact de la date de semis sur le potentiel, on considère qu’à partir du 20-25 mai, il est déconseillé de semer du tournesol en région Centre-Val de Loire en raison du risque d’atteinte de maturité, alors trop tardive voire jamais atteinte. Pour aggraver la situation des semis tardifs, l’ensemble du cycle est dans la norme vis-à-vis du cumul thermique jusqu’à fin août et plutôt frais voire froid en septembre pénalisant fortement l’évolution de la maturité. Il faut ajouter à cela des pluies très importantes sur septembre, empêchant les parcelles à maturité d’être récoltées en temps et en heure. Les pluies se sont poursuivies sur octobre et novembre. Quand la portance des sols le permettait, les récoltes ont pu se faire entre les pluies mais avec des humidités de graines élevées engendrant des coûts de séchage importants. Le chiffrage est difficile mais un certain nombre de parcelles n’ont pas pu être récolté.
Les rendements sont compris entre 0 et près de 40 q/ha pour les parcelles ayant pu être semées tôt, dans la grande majorité les rendements sont compris entre 18 et 22 q/ha. Malgré l’excès d’eau, le déficit hydrique de l’été a pénalisé le rendement des parcelles les plus superficielles, un comble dans le contexte d’humidité de l’année !
Malgré tout, toutes les situations n’ont pas été catastrophiques, à l’image de cette parcelle semée en avril en Eure-et-Loir à la frontière avec l’Eure qui affiche un rendement de 35 q/ha sur 27 ha pour une récolte le 28 septembre à 14,5 d’humidité. Le tournesol étant dans le contexte de la campagne 2024, la meilleure marge de l’exploitation.
► Télécharger le bilan de campagne tournesol 2024, région Centre-Val de Loire
Vous pouvez retrouver plus d'éléments dans les diaporamas Bilan Tournesol accessible avec le lien ci-joint :
- Bilan de campagne tournesol 2024 Centre-Val de Loire en illustrations
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
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