Le tournesol est une plante à pivot et à cycle court, ce qui rend cette culture très exigeante vis-à-vis de la qualité d’implantation, notamment pour assurer l’installation du peuplement et mieux supporter les périodes de stress hydrique par un bon enracinement. Tout défaut d’enracinement entraine une perte de rendement (jusqu’à 10 q/ha) et de qualité (% d’huile).
Le travail du sol se raisonne en fonction :
- De l’état structural,
- De la présence de résidus végétaux en surface,
- De la qualité du lit de semence
ATTENTION : avant de réaliser un travail du sol, vérifier son état d’humidité en profondeur pour éviter tout tassement et lissage liés au passage des outils. Cette observation se fait à l’aide d’une bêche. La présence de mottes encore humides entre 15 et 20 cm de profondeur vous incitera à décaler l’intervention de quelques jours pour permettre le ressuyage et limiter la création d’une zone non favorable à la croissance de la racine. Cette année, cette observation est d’autant plus importante, compte tenu des précipitations hivernales.
Assurer un bon état structural
L’objectif du travail du sol est de corriger les défauts de structure pour ameublir le sol et permettre un bon enracinement. L’idéal est de viser 15 cm de structure poreuse (cf. illustration ci-dessous).
Un bon enracinement aidera la plante à s’adapter aux périodes de stress hydrique, notamment durant la floraison.
Dans les sols fragiles (<15% d’argile ou à faible teneur en matière organique) ou tassés (récolte du précédent en conditions humides), une restructuration du sol en profondeur est nécessaire (15 à 20 cm). Dans ces situations, un labour ou un passage de décompacteur / fissurateur est réalisé (en automne – hiver en sol argileux et en sortie hiver en sol limoneux). Le labour aura également pour effet d’enfouir les graines, ce qui est un plus dans la lutte contre les adventices (graminées notamment).
Dans les autres types de sol, un travail plus superficiel (5 à 15 cm) avec des outils à dents peut suffire mais peut tout de même limiter la qualité d'enracinement. Les techniques d’implantation plus superficielles (< 5 cm) sont trop aléatoires pour être conseillées.
L’adaptation du tournesol aux différents modes d’implantation est récapitulée dans le tableau ci-dessous.
Gérer la destruction du couvert d’interculture
L’objectif est de gérer les résidus du couvert végétal et du précédent pour :
- Limiter les risques d’encombrement au moment du semis,
- Favoriser le contact sol/graine,
- Limiter les risques de limaces.
Le couvert végétal doit être détruit au minimum 2 mois avant l’implantation du tournesol.
En étant opportuniste avec les précipitations, un travail du sol ou un broyage a été réalisé durant l’hiver. Dans les autres situations, un roulage du couvert au moment des périodes de gel a été effectué.
Le travail du sol aujourd’hui a pour objectif de mulcher les résidus encore en surface et/ou de détruire les couverts non encore suffisamment détruits.
Assurer un lit de semence optimal
Un passage d’outils quelques jours avant le semis aura pour objectif :
- De détruire les nouvelles levées d’adventices,
- De participer au ressuyage du sol,
- De réchauffer le sol,
- De niveler et affiner le lit de semence.
Ce travail est réalisé avec des outils à dents ou des outils animés type herse rotative.
EXEMPLE DE TRAVAIL DU SOL EN SOL ARGILO-CALCAIRE
Expérimentation implantation tournesol 2024
Retour sur la plateforme multi partenariale Tournesol 360 (Syngenta, Adama, RAGT, Chambre d’Agriculture de la Nièvre, Soufflet Agriculture, Terres Inovia), où différentes méthodes d’implantation ont été testées.
Les rendements sont récapitulés dans le graphique ci-dessous :
Même si dans les conditions de l’année, nous n’avons pu récolter qu’un seul bloc sur les 3 (problèmes de limaces), il en ressort plusieurs enseignements qui vont dans le sens de nos expérimentations précédentes.
Il est important d’assurer un travail du sol homogène sous la racine. En effet, le labour présente ici le rendement le plus important car toute la profondeur de sol est travaillée par l’outil. Dans les situations de travail simplifié, nous voyons un différentiel entre 1 passage de décompacteur et 2 passages. L’objectif n’est pas de dire que le labour est plus efficace que 1 passage de décompacteur. L’idée est de parler en termes de résultat attendu, à savoir un sol poreux de façon homogène sur la ligne de semis ! En travail simplifié, il faut attendre le ressuyage de la parcelle et vérifier après le passage de l’outil que nous ayons bien une structure poreuse homogène dans le profil, pour ne pas pénaliser l’implantation du tournesol.
Sur la photo ci-dessus, nous voyons qu’après un passage de décompacteur en condition non suffisamment ressuyée (ou un travail pas assez profond en fonction de l’écartement des dents), le passage unique de décompacteur n’a pas suffi pour assurer une porosité homogène sous tous les pieds de tournesol, mais a plutôt déstructuré en créant des mottes mélangées à de la terre humide. Dans cette situation, un deuxième passage est recommandé en croisé pour assurer une homogénéité, permettant ainsi un gain de rendement de 4 q/ha !
Le passage de StripTill en permettant ce travail homogène sur la ligne de semis présente également un bon niveau de rendement.
La structure du sol était déjà bonne en sortie hiver, ce qui explique que le rendement en travail superficiel tire également son épingle du jeu. Cette préparation superficielle a permis un ressuyage et a moins déstructuré le sol par rapport au passage plus profond, notamment le passage unique réalisé trop précocement par rapport au ressuyage de la parcelle.
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