Le soja français a tout bon !
Le soja français a tout bon ! Il est important de rappeler qu’il est non-OGM, car sur le territoire français, la culture d'OGM est interdite. Comme nous savons que de nombreuses interrogations se posent autour de cette culture, il nous a paru essentiel d’y répondre. De l’agriculteur jusqu’aux produits alimentaires, chaque acteur met tout en œuvre pour garantir un soja de qualité, bon pour les Hommes, nos animaux et l’environnement. Rencontrez Didier Gorse, producteur du Sud-Ouest, Xavier Grosjean, éleveur de vaches montbéliardes, et tous les acteurs qui transforment le soja français en tourteaux, tofu, jus, desserts, plats cuisinés... Chacun a voulu témoigner de son travail et mettre en avant les savoir-faire français au service d’une alimentation de qualité.
Terres Oléopro, juin 2018
Etat des résistances selon la région et le ravageur
Terres Inovia organise le suivi de l’évolution des résistances au sein des populations de coléoptères ravageurs du colza, avec le soutien financier du Ministère de l’Agriculture*. Ce monitoring a révélé l’existence de plusieurs mécanismes de résistance au sein des principales espèces de ravageurs du colza.
*projet France Agrimer RESIST financé par le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire ; la responsabilité du Ministère ne saurait être engagée.
Grosse altise : les mécanismes de résistance pouvant conférer des niveaux de résistances élevés continuent d’être détectées dans de nouveaux départements (figure 1).
Sur altise d’hiver, plusieurs mécanismes de résistances existent et peuvent cohabiter dans une même population. L’ensemble du territoire est concerné.
Deux types de résistance ont été détectés pouvant expliquer le manque d’efficacité des pyréthrinoïdes sur grosses altises (mutation de cible et détoxification).
La résistance par mutation « kdr » qui confère un faible niveau de résistance est la plus répandue. Ce mécanisme est surtout présent dans le Nord, l’Ouest, le Centre et le Sud-Ouest. Les pyréthrinoïdes (lambdacyhalothrine, deltaméthrine, cypermethrine et l’étofenprox) restent efficaces contre les adultes. Sur larves privilégier la lambdacyhalothrine.
Dans certains départements de l’Est (l’Yonne, l’Aube, la Haute-Marne, la Côte d’Or, la Nièvre, le Jura, la Haute-Saône, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, les Vosges et l’ouest de la Moselle), une autre mutation, dite « super kdr », est généralisée ou dominante. Les mécanismes impliqués confèrent une forte résistance des populations d’altises aux pyréthrinoïdes. Les pyréthrinoïdes sont alors inefficaces.
Dans les départements où les premiers cas de « super kdr » ont été identifiés, Il reste possible de protéger son colza avec un pyréthrinoïde (départements hachurés figure 1).
Aujourd’hui, la mutation « skdr » est identifiée sur grosse altise dans 46 départements répartis sur l’ensemble du territoire et elle est considérée généralisée ou quasi généralisée dans 11 départements, tous situés dans le quart Nord-Est de la France.
Figure 1 : Niveau de résistance des populations de grosses altises en 2024 (mise à jour juillet 2024)
Charançon du bourgeon terminal : des mutations KDR bien installées sur le Centre et une partie du Nord Est (figure 2).
Sur charançon du bourgeon terminal, l’efficacité des insecticides est très variable selon les populations. Les populations avec les plus faibles taux de mortalité dans nos tests laboratoires présentent 2 mécanismes de résistance : mutation de cible KDR et détoxification. Il n’est donc pas possible de distinguer la résistance induite par la mutation KDR de la résistance par détoxification. Nous ne pouvons pas non plus faire faire un lien direct entre présence de mutation KDR et efficacités au champ.
Dans nos essais au champ, en présence de mutation KDR, l’efficacité des pyréthrinoïdes (lambdacyhalothrine, deltamethrine et cyperméthrine) est de l’ordre de 40-50%.
Contrairement à la grosse altise, aucune mutation super KDR n’a été mise en évidence.
Quelques cas de mutation KDR, ont été détectées dans le Sud-Ouest.
Figure 2 : Niveau de résistance des populations de charançon du bourgeon terminal en 2024 (mise à jour en juillet 2024).
Autres ravageurs du colza
Des mutations « kdr » et « super kdr » ont été détectées dans quelques populations de charançons des siliques. Des mutations « kdr » ont également été détectés dans quelques populations de charançons de la tige du colza et du chou. Aujourd’hui, aucune perte d’efficacité des pyréthrinoïdes n’a été observé au champ.
La résistance du puceron vert aux pyréthrinoïdes par mutation de cible (par ex KDR) est considérée comme généralisée depuis de nombreuses années. La résistance au pirimicarbe (mutation de cible MACE) a été confirmée dans le Nord-Est de la France et semble très répandue depuis la fin des années 2000. Un autre mécanisme de résistance dit métabolique est également connu pour ce puceron et il peut induire une résistance à un large spectre . Quant aux méligèthes, ils sont résistants à la plupart des pyréthrinoïdes actuels en « ine », hormis l’etofenprox (ex TREBON 30 EC) et le tau-fluvalinate (ex. MAVRIK SMART) qui échappent à la rapide métabolisation par les insectes et conservent leur potentiel d’efficacité.
S'adapter aux résistances !
Les suivis de résistance sur les coléoptères ravageurs du colza par Terres Inovia et ses partenaires se poursuivent. Plusieurs mécanismes de résistance aux pyréthrinoïdes sont impliqués, certains conférant des niveaux de résistance très importants en particulier sur altise d’hiver. Dès à présent, il faut limiter au maximum les interventions sur charançon du bourgeon terminal et grosse altise par un respect des seuils d’intervention basé sur une observation précise des infestations et le choix de l’insecticide adapté aux résistances présentes ou suspectées. Consultez www.terresinovia.fr pour les dernières mises à jour. Evaluez en quelques clics le risque altise adulte, larves d'altises et charançon du bourgeon terminal grâce à des observations simples en parcelles. Les outils disponibles gratuitement en ligne sur www.terresinovia.fr vous indiqueront le niveau de risque et la stratégie de traitement la plus adaptée à votre contexte de résistance
Insectes ravageurs : caractérisation de la sensibilité aux pyréthrinoïdes
Détermination de la sensibilité à la lambda-cyhalothrine de populations de grosses altises, de petites altises, de méligèthes, de différentes espèces de charançons du colza, et de différentes espèces de bruches (de la féverole, du pois ou de la lentille).
Nous contacter
Colza, de nouvelles stratégies pour limiter l’usage des insecticides
Face à la résistance des ravageurs aux pyréthrinoïdes, et au retrait de molécules, il est nécessaire de mettre en œuvre des pratiques visant la robustesse de la culture, mais également de favoriser la régulation naturelle des ravageurs par les auxiliaires des cultures.
S'inscrire à la formation
Insectes ravageurs : caractérisation de la résistance aux pyréthrinoïdes par mutation kdr
Recherche par analyse moléculaire de mutations sur le gène du canal sodium responsables de baisse d’efficacité des pyréthrinoïdes chez des populations de grosses altises, de méligèthes, de différentes espèces de charançons du colza ou de bruches de la féverole.
Nous contacter
La régulation naturelle des ravageurs du colza
Le colza, une culture très riche en arthropodes (insectes et araignées)
Les insectes phytophages sont nombreux sur colza. Il s’agit d’une problématique bien connue pour les agriculteurs qui certaines années ne savent plus où donner de la tête entre les altises, méligèthes et autres charançons. Ce qui est moins connu, c’est que le colza abrite également une grande diversité d’arthropodes qui passent souvent inaperçus. Certains d’entre eux sont particulièrement bénéfiques dans la mesure où ils participent à la régulation des populations de bioagresseurs : il s’agit des auxiliaires entomophages.
Sur colza, les auxiliaires se divisent en deux grandes catégories, les prédateurs et les parasitoïdes. Parmi les prédateurs, on distingue les prédateurs généralistes et d’autres s’attaquant spécifiquement aux pucerons.
Les prédateurs
Les prédateurs du sol :
Ces prédateurs se rencontrent dans tous les champs cultivés et vivent principalement au niveau du sol. Ils présentent la particularité d’être peu spécifiques et de consommer une large gamme de proies en grand nombre afin d’assurer leur développement. Ces arthropodes sont des opportunistes, ce qui signifie qu’ils vont s’attaquer aux proies qu’ils rencontrent au hasard de leurs déplacements. Cependant, chaque espèce présente des préférences alimentaires et la taille des proies est corrélée à la taille du prédateur considéré. Parmi les prédateurs généralistes, on distingue les carabes, les staphylins et les araignées.
1. Carabe sur siliques - 2. Staphylins - 3. Araignée sur colza
La majorité de ces prédateurs sont actifs au niveau du sol et ne montent pas sur les plantes. Comment vont-ils atteindre les ravageurs du colza tels que les méligèthes que l’on voit, bien visibles au niveau des inflorescences ?
Les altises d’hiver et les limaces pondent leurs œufs au niveau du sol, ce qui les rend vulnérables aux prédateurs. Les limaces adultes peuvent également être attaquées par les prédateurs de grande taille. Cependant, les ravageurs du colza sont surtout prédatés à un moment bien précis de leur cycle de vie. Les larves des coléoptères ravageurs du colza se développent dans ou sur les plantes de colza (selon les espèces). Au cours du développement des coléoptères ravageurs du colza, les larves âgées tombent au sol pour terminer leur cycle développement avant de réémerger plusieurs semaines plus tard sous forme adulte. C’est ce que l’on appelle la nymphose. Les larves de ravageurs sont ainsi prédatées lorsque les larves tombent au sol pour se nymphoser.
Les prédateurs de pucerons
Parmi les prédateurs de pucerons certains sont bien connus, les coccinelles notamment. Cependant seules certaines espèces sont aphidiphages, c’est-à-dire qu’elles consomment des pucerons. Les adultes sont de bonnes prédatrices mais les larves sont encore meilleures. Les syrphes et les chrysopes sont sans doute moins connus. Les syrphes adultes avec leurs rayures jaunes et noires, peuvent être confondues avec des abeilles ou des guêpes. Ce sont pourtant des mouches. La forme adulte consomme uniquement du nectar, contrairement aux larves qui sont de très bonnes prédatrices. Chez les chrysopes, ce sont également les larves qui assurent le service de régulation et sont très voraces. Les larves de ces deux groupes d’insectes peuvent manger plusieurs centaines de pucerons en quelques jours. Ces auxiliaires participent activement à la réduction des populations de pucerons. Il n’est pas rare de les observer sur les plantes s’attaquant aux pucerons.
|
Pour en savoir plus sur la biologie de ces auxiliaires et apprendre à les identifier, vous pouvez consulter : Le site du CASDAR ARENA |
Les parasitoïdes
Si les prédateurs sont peu visibles, ce n’est rien en comparaison des parasitoïdes. Sur colza, il s’agit principalement de petites guêpes de quelques millimètres que l’on peut apercevoir dans les cuvettes jaunes ou autour des inflorescences au cours de la floraison. Il s’agit d’insectes dont les larves ont la particularité de vivre au dépend d’un hôte et surtout de le tuer à l’issu du processus. Ces insectes sont souvent spécifiques d’un (ou quelques) hôtes et s’attaquent à un stade bien particulier. Sur charançon des siliques, 22 espèces de parasitoïdes ont été décrites. Certaines s’attaquent aux œufs, d’autres aux adultes ou aux larves. Cependant, pour la très grande majorité des insectes ravageurs du colza les parasitoïdes sont des endoparasitoïdes larvaires c’est-à-dire qu’ils réalisent leur développement à l’intérieur des larves de ravageurs. La femelle adulte de parasitoïde cherche une larve pour pondre. Une fois trouvée, elle va déposer son œuf dans la larve du ravageur. Si la larve est cachée dans la tige, elle sera même capable en captant les vibrations émises par celles-ci de déposer son œuf exactement dans l’hôte. La larve de ravageurs va alors continuer son développement comme si de rien n’était. Le parasitoïde va reprendre son développement lorsque le ravageur réalise sa nymphose dans le sol. Il va alors consommer la nymphe de ravageur et ainsi la tuer.
|
Pour en savoir plus sur la biologie de ces auxiliaires et apprendre à les identifier, vous pouvez consulter : Le site du CASDAR COLEOTOOL |
Bien que leur action passe souvent inaperçu, les prédateurs et les parasitoïdes limitent les pullulations d’insectes.
L’action des auxiliaires sur les populations de pucerons peut-être rapide. Cependant, sur colza, la très grande majorité des auxiliaires entomophages s’attaquent aux larves, après que les dégâts aient été engendrés sur la culture. Leur action n’en est pas moins très importante. Des taux de parasitisme de plus de 90% ne sont pas rares. Ces taux sont cependant très variables et dépendent de nombreux facteurs qui sont difficiles à évaluer. Le taux de mortalité des ravageurs liés aux prédateurs du sol est plus difficile à quantifier. Ces prédateurs et parasitoïdes permettent néanmoins et de façon importante de réguler la nouvelle génération de populations de ravageurs et évite ainsi les phénomènes de pullulation à l’échelle d’un territoire. Cette action passe souvent inaperçue dans la mesure où les ravageurs quittent les parcelles et sont capables d’en coloniser de nouvelles à plusieurs kilomètres de distance.
Comment les favoriser ?3 leviers permettent de les favoriser dans l’environnement Limiter le travail du sol :De nombreuses espèces passent au moins une partie de leur vie dans le sol, c’est le cas par exemple des hyménoptères parasitoïdes qui se nymphosent dans les premiers centimètres du sol. Selon les auxiliaires considérés, le travail du sol peut les tuer, engendrer des déplacements de populations ou perturber les équilibres entre espèces. Le travail du sol après colza, même superficiel, est particulièrement impactant. Limiter les traitements insecticides :Certains auxiliaires sont présents en permanence dans les parcelles. Même si les différents insecticides présentent des toxicologies variables et que leur impact sera plus ou moins marqué en fonction du moment de l’application et des espèces d’auxiliaires considérés, chaque traitement peut leur nuire. Les insecticides peuvent tuer par contact s’ils sont appliqués directement sur les insectes auxiliaires ou par ingestion s’il y a consommation d’aliments contaminés (pollen, nectar, miellat). Les auxiliaires volants comme les syrphes, chrysopes et les hyménoptères parasitoïdes y sont particulièrement sensibles. Pour les préserver, éviter les traitements en pleine journée, notamment au moment du pic d’activité des auxiliaires volants qui sont les plus exposés et préférer ceux en soirée. Offrir des ressources alimentaires et des abris :La plupart des auxiliaires consomme du nectar ou du pollen au moins à un moment de leur cycle de développement. La préservation des espaces semi-naturels (haies, bosquets, arbres isolés), la gestion des bords de champs pour favoriser la présence de dicotylédones et la mise en place de bandes fleuries avec des espèces annuelles (féverole, vesce, sarrasin…) ou pérennes (carotte sauvage, achillée millefeuille, bleuet, lotier…) sont des leviers importants pour maintenir ces organismes dans le milieu et renforcer leurs performances de régulation. Des ressources accessibles doivent être présentes toute l’année (complémentarité entre espèces pour étaler la floraison) et le maillage suffisamment fin pour permettre le déplacement des auxiliaires sur le territoire et la colonisation des parcelles agricoles. |
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
Acheter
Irriguer pour régulariser le rendement et la teneur en protéines à un niveau élevé
Le soja a des besoins élevés en eau. Un niveau de rendement supérieur à 35 q/ha ne peut être atteint qu'avec une disponibilité hydrique supérieure à 400/450 mm.
Le soja a des besoins élevés en eau
L’alimentation en eau est le principal facteur limitant de la production chez le soja. La période de floraison et de nouaison d'une part, et la phase de remplissage des graines, d'autre part, sont très sensibles au déficit hydrique.
Une bonne alimentation de la plante en eau, c’est aussi concourir à son alimentation azotée, l'absorption de l'azote par voie symbiotique étant très sensible au déficit hydrique.
Un niveau de rendement supérieur à 35 q ne peut être atteint qu’avec une disponibilité hydrique (pluies, contribution du sol et irrigation) supérieure à 400/450 mm.
Irriguer en apportant la juste dose pour une marge optimale
Une bonne gestion de l’irrigation permet d’atteindre un résultat économique optimum. Bien conduite, elle permet de gagner 8 à 10 q/ha pour 100 mm apportés et de sécuriser la teneur en protéines. Mal maitrisée, elle peut cependant parfois favoriser voire occasionner des accidents en culture comme la verse, le sclérotinia ou des avortements de fleurs. Eviter tout gaspillage des ressources en eau et préserver la qualité de l’eau.
Ne pas commencer trop tôt
Le déclenchement de la première irrigation sera largement fonction de la réserve en eau du sol et de la pluviométrie, il se situe souvent au moment de la floraison. Retarder le premier apport en cas de pluies abondantes en mai-juin et l’avancer en situation inverse.
Effectuer le premier arrosage :
- en sols superficiels, au stade R1 (apparition des premières fleurs), vers le 25 juin/1er juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II ;
- en sols profonds, 12 à 15 jours après l’apparition des premières fleurs, vers le 10-15 juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II.
Poursuivre jusqu’à l’apparition des premières gousses mûres
L’alimentation en eau en fin de cycle permet de finir le grossissement des graines, essentiel pour l’élaboration d’un haut rendement et d’une forte teneur en protéines.
En l’absence de pluie, réaliser le dernier arrosage au stade R7 (premières gousses mûres, de couleur marron-beige, avec des graines arrondies à l’intérieur).
Ce stade se situe environ trois semaines avant la récolte, vers le 10-15 septembre pour un semis de mi-avril à début mai.
Conduite de l’irrigation en année moyenne
Objectif de rendement = 35 à 40 q/ha
| Type de sol | Région | Apports totaux en irrigation | Nombre d'apports | Durée des tours d'eau (jours) | Dose (mm) |
| Sols superficiels | Sud-Est, Rhône-Alpe | 250 à 300 mm | 8 à 10 | 6-7 | 30-35 |
| Midi-Pyrénées | 200 à 250 mm | 7 à 8 | 6-7 | 30 | |
| Alsace | 150 à 250 mm | 5 à 8 | 7 | 30 | |
| Aquitaine | 150 à 200 mm | 5 à 7 | 6-7 | 30 | |
| Centre, Poitou-Charentes | 180 à 210 mm | 6 à 7 | 7 | 30 | |
| Bourgogne, Franche-Comté | 120 mm | 4 | 7-8 | 30 | |
| Sols profonds | Sud-Est | 150 à 200 mm | 4 à 6 | 8-10 | 40-45 |
| Midi-Pyrénées | 100 à 150 mm | 3 à 4 | 10-12 | 35-40 | |
| Alsace | 100 à 150 mm | 3 à 5 | 8-10 | 30 | |
| Aquitaine | 50 à 100 mm | 2 à 3 | 10-12 | 35-40 | |
| Centre, Poitou-Charentes | 80 à 120 mm | 2 à 3 | 12 | 40 | |
| Bourgogne, Franche-Comté | 80 mm | 2 | 10-12 | 40 |
Pourquoi et comment irriguer le Soja ? (Chambre d'Agriculture de la Gironde)
Arnaud Micheneau, ingénieur de développement à Terres Inovia, présente la filière Soja, l’intérêt de l’irrigation sur cette culture, ses besoins en eau et les outils d’aide au pilotage de l’irrigation (IrriSoja et Irrélis).
Des outils en ligne pour une bonne gestion de l'irrigationQuand démarrer le premier tour d'eau ? Quand reprendre l'irrigation après une pluie significative ? Quand arrêter d'irriguer la parcelle ? Deux outils en ligne peuvent vous aider dans votre gestion de l'irrigation du soja. Irré-LIS® Soja : un bilan hydrique en ligne simple d'utilisation pour anticiper et décider des stratégies d'irrigation à la parcelle. IRRIsoja : pour piloter l'irrigation de parcelles équipées de sondes Watermark, au plus près des besoins du soja, en valorisant toute la réserve en eau du sol disponible.
|
Pigeons : des attaques au stade végétation localement très nuisibles pour le colza
Déclarez vos dégâts d’oiseauxDéclarez vos dégâts est important pour une reconnaissance de l’enjeu au niveau national, et pour informer les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage qui proposent le classement « susceptible d’occasionner des dégâts » de certaines espèces. Cela permet aussi de réaliser des études pour mieux comprendre les variations des attaques et ainsi mettre au point des méthodes de prévention plus performantes. |
Les pigeons peuvent attaquer les limbes des feuilles et touchent parfois le bourgeon terminal ce qui entraine la perte du plant.
Dans le meilleur des cas, seules les ramifications secondaires seront capables de se développer à la sortie de l’hiver, entraînant un retard de maturation. Les dégâts restent habituellement localisés sur des parcelles à risque (situation isolée en plaine près de bosquets) mais peuvent être sévères.
Dégâts d'oiseaux sur colza
Des moyens de lutte limités
Les pigeons ramiers sont chassables pendant la période hivernale, selon les modalités propres à chaque département. L’utilisation d’effaroucheurs est envisageable mais ces dispositifs ne présentent pas une garantie d’efficacité absolue. Le principal problème est l’accoutumance des oiseaux qui peut être contrebalancée par les mesures suivantes :
- Eviter une utilisation préventive et systématique sur une trop longue période
- Ne pas hésiter à déplacer les effaroucheurs sur la parcelle tous les 2/3 jours.
- Pour les effaroucheurs sonores faire varier les signaux et les intervalles de diffusion.
- Observer le paysage avoisinant les cultures attaquées pour orienter les effaroucheurs en direction d’une alimentation alternative (comme des feuilles vertes, des baies, des glands, etc.).
- Envisager une combinaison d’effaroucheurs peut réduire l’accoutumance telle que l’utilisation de canons à gaz associés aux ballons/cerfs-volants ou associés aux moyens pyrotechniques par exemple.
Epouvantail posé lors du semis
De nombreux modèles d’effaroucheurs sont disponibles utilisant des signaux visuels ou sonores.
L’usage des effaroucheurs sonores est soumis à des règles de bon voisinage qui peuvent être rappelées par des arrêtés municipaux.
Pas d’engrais azoté sauf en cas de défaut de nodulation
Exceptionnellement, en cas d’échec de la nodulation, réaliser un apport d’azote en végétation*.
Vérifier l’état du soja et la présence de nodosités sur les racines à la mi-juin, pour décider d’apporter ou non de l’azote. Si la végétation de la parcelle présente globalement un aspect jaunâtre et si plus de 30 % des plantes ne portent pas de nodosités, un apport d’azote est exceptionnellement recommandé.
Apporter, en une ou deux fois, 80 à 150 unités entre le stade R1 (début floraison) et le stade R3 (premières gousses), si possible avant une irrigation. Préférer la forme perlurée.
*Attention, en zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. Toutefois certaines régions ont obtenu des dérogations avec des apports possibles en cas de défaut de nodulation, quelles que soient les formes d'azote ou uniquement sous forme minérale. Les doses apportées doivent être conformes aux arrêtés préfectoraux de votre région.
Reconnaître les symptômes de carence en bore sur tournesol
A ce stade, il est trop tard pour réaliser un apport de bore. De plus, la carence s'exerçant avant que les symptômes ne se manifestent, il est inutile d'intervenir après leur apparition car il n'y a pas d'action curative.
Les symptômes de carence en bore
La carence s’exprime sur les feuilles du tiers supérieur de la plante, 10 à 15 jours après un défaut d’alimentation, par un gaufrage puis une décoloration et une grillure sèche de la base du limbe (zones internervaires, côté pétiole). La surface foliaire, essentielle au remplissage des graines, est alors réduite.
Dans les cas graves, des crevasses transversales avec émission de gomme conduisent parfois au cisaillement de la tige et à la chute du capitule, dès le stade bouton dégagé. Des graines vides peuvent également être observées.
Des déficiences précoces (lors de l'initiation florale) peuvent entraîner des malformations de capitules (fleurs ligulées ou bractées au centre du capitule).
1. Grillure de la base du limbe - 2. Cisaillement de la tige - 3. Malformation de pièces reproductrices
Risques de confusion
- Symptômes de sécheresse : les bords du limbe sont alors flétris.
- Dégâts liés au vent : couleur vert foncé.
- Maladie (phomopsis) : attaque à partir du bord du limbe en suivant une nervure.
Ne pas commencer les irrigations trop tôt
Le soja a des besoins élevés en eau. Dans le sud de la France, l’irrigation est indispensable pour obtenir des rendements élevés.
Une irrigation bien conduite permet de gagner 8 à 10 q/ha pour 100 mm apportés et de sécuriser la teneur en protéines.
La date de début d’irrigation est à moduler en fonction du climat de l’année. Retarder le premier apport en cas de pluies abondantes en mai-juin et l’avancer en situation inverse.
Effectuer le premier arrosage :
- en sols superficiels, au stade R1 (apparition des premières fleurs), vers le 25 juin/1er juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II ;
- en sols profonds, 12 à 15 jours après l’apparition des premières fleurs, vers le 10-15 juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II.
Pourquoi et comment irriguer le Soja ? (Chambre d'Agriculture de la Gironde)
Irriguer son tournesol à bon escient pour assurer les quintaux
Par climat sec et sur terres à réserve en eau limitée, 2 apports d'eau de 35 à 40 mm à partir de la floraison garantissent un gain de 8 q/ha et de 2 à 4 points d'huile.
Une culture très tolérante aux conditions sèches
Si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d'exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m), et d'extraire la totalité de l'eau disponible, là où d'autres cultures ne peuvent extraire que les 2/3 de la réserve utile.
Le tournesol est également une plante qui répond bien à l’irrigation surtout si sa croissance végétative est modérée avant la floraison. Du tout début floraison à la fin du remplissage de la graine, le tournesol doit consommer 230 mm d’eau pour assurer un rendement de 30 q/ha. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée à cette période, lorsque la réserve en eau du sol est épuisée. Les essais et les observations en culture ont montré des gains moyens de l’ordre de 8 q/ha pour des apports de 100 mm avec une irrigation bien gérée.
Rendement du tournesol (q/ha) et intensité de la sécheresse estivale
Niveau de remplissage de la réserve d'eau utile du sol le 21 juillet en %
Lors d'années humides (2007 ou 2011), les rendements nationaux ont pu atteindre 27 q/ha
Lors d'années sèches (2006 ou 2010), les rendements moyens ont stagné à 22-24 q/ha.
Un à trois tours d'eau suffisent
Le tournesol irrigué présente deux atouts majeurs particulièrement intéressants lorsque l’eau disponible pour l’irrigation est limitée ou lorsque le calendrier d’irrigation de l’exploitation est chargé :
- de faibles volumes d’eau requis : 30 à 120 mm d’eau d’irrigation suffisent ;
- une période d’irrigation centrée sur juillet et début août.
Débuter l’irrigation suivant l’état végétatif du tournesol
Le choix de la date de début d’irrigation dépend de l’état de croissance végétative du tournesol avant la floraison et de l’état des réserves en eau du sol. Il est en effet nécessaire d’éviter l’exubérance des plantes avant la floraison : l’efficacité des arrosages s'en trouve améliorée. Arrêter l’irrigation quand le dos du capitule vire du vert au jaune citron.
Pilotage de l'irrigation
| Croissance au stade bouton | A disposition : | ||
| 1 tour d'eau 30/40 mm | 2 tours d'eau 60/80 mm | 3 tours d'eau 90/120 mm | |
|
Faible à modérée
|
Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent |
Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent Fin floraison |
Sols superficiels : Bouton étoilé Début floraison Fin floraison* Sols profonds : Début floraison Fin floraison 10 jours plus tard |
|
Normale à exubérante
|
Fin floraison |
Fin floraison 10 jours plus tard |
Ne pas dépasser 2 tours d'eau |
En sol profond, l’irrigation est justifiée uniquement en année sèche. Un tour d’eau en fin floraison est conseillé.
* Dans le Sud-Est (vallée du Rhône et bordure méditerranéenne), la forte évapotranspiration et la faible pluviométrie justifient souvent un tour d’eau supplémentaire 10 jours après la fin de la floraison.
Après la première irrigation, la durée du tour d’eau recommandée est d’une dizaine de jours, tant qu’il ne pleut pas. Après une pluie, décaler le tour d’eau d’un jour par tranche de 5 mm. Préférer des doses de 30-35 mm à chaque tour d’eau à des apports plus faibles et plus rapprochés.
Attention au sclérotinia et au phomopsis
- Ne pas irriguer en pleine floraison si le temps est humide, pour éviter les attaques de sclérotinia du capitule.
- Veiller particulièrement au phomopsis en choisissant une variété très peu sensible ou peu sensible, protégée si nécessaire par un traitement en végétation.
Jamais d’engrais azoté pendant la phase végétative
En brefEn zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. |
Pendant son cycle, le soja absorbe l'azote du sol et fixe l’azote de l’air contenu dans le sol, grâce aux bactéries situées dans les nodosités de ses racines.
Cette double activité permet à la culture de s’alimenter en azote sans qu’il soit nécessaire d’apporter des engrais azotés.
Attention ! Un apport d’engrais azoté aux alentours du semis est nuisible car il empêche les nodosités de s’installer et de fonctionner, ce qui pénalise la culture durant tout son cycle.