La réussite du Plan protéines passe par trois leviers essentiels :  

• Renforcer l’investissement pour les entreprises engagées dans l’amélioration de la souveraineté protéinique.  
• Amplifier l’émergence des innovations à très court terme et leur transfert sur le terrain.  
• Produire les informations utiles aux opérateurs pour leurs prises de décisions et pour valoriser leurs produits vers les consommateurs.  

C’est ce troisième levier que se propose de renforcer ce projet.  

• Produire et diffuser des informations technico-économiques originales (diagnostic de filières, construction des prix, analyse des coûts, efficience de la logistique…) pour inciter à la production des plantes riches en protéines dans des filières structurées aux échelles territoriales.  
• Evaluer la faisabilité de renforcer l'offre de protéines locales, notamment pour l’alimentation humaine, sur l’île de la Réunion.  
• Concevoir et diffuser une application mobile pour restituer et simuler des informations sur les offres et demandes en protéines végétales pour l’alimentation animale et humaine.  
• Concevoir les conditions optimales de collecte et de traçabilité des données valorisant, depuis la production jusqu’à l’achat par le consommateur, les filières durables des légumineuses françaises ;  
• Créer un observatoire sur l'utilisation et la consommation des protéines végétales.  
• Assurer la coordination et la communication pour l’ensemble du programme.  

• Assurer une cohérence des actions du Plan protéines.
• Sensibiliser et informer les opérateurs économiques, pouvoirs publics et de formation sur les objectifs et les résultats du programme.
• Diffuser aux producteurs de grandes cultures les références et les outils techniques.  
• Renseigner les opérateurs des filières de l’intérêt à produire et transformer les plantes riches en protéines.  
• Obtenir un premier standard de données agricoles appliqué au soja français.  
• Permettre aux opérateurs et aux pouvoirs publics de suivre l’évolution des utilisations et de la consommation des protéines végétales dans la filière agro-alimentaire.

L'agriculture contribue significativement aux émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en Europe et des mesures doivent être prises pour réduire ces émissions tout en maintenant la production. Il est donc crucial d'augmenter la capacité d'adaptation, renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité au changement climatique dans le secteur agricole. Or, les agriculteurs doivent être soutenus pour adopter des pratiques durables sans compromettre leur viabilité économique. 

Le projet Climate Farm Demo vise à créer un réseau européen de fermes pilotes pour démontrer les possibilités d’adaptation des pratiques agricoles face au climat afin de réduire les émissions de GES de 35% et renforcer la résilience climatique dans le secteur agricole, tout en soutenant économiquement les agriculteurs. 

• Créer un réseau de 1 500 fermes pilotes à travers 27 pays européens pour partager les connaissances et les expériences sur les pratiques agricoles à mettre en place pour relever le défi du changement climatique.
• Atteindre une réduction de 35% des émissions de GES durant la durée du projet.
• Organiser 4 500 événements de démonstration pour promouvoir ces pratiques durables auprès des agriculteurs, ce qui peut toucher potentiellement 150 000 producteurs en Europe.
• Mettre en place 10 Living Labs pour développer et tester de nouvelles solutions durables dans diverses régions pédoclimatiques européennes.
• Élaborer une méthodologie harmonisée pour l'évaluation du bilan carbone et des indicateurs environnementaux et analyser les mécanismes de valorisation économique pour les agriculteurs adoptant des pratiques durables.  

L’enjeu du projet CARINA est de diversifier durablement les systèmes agricoles des pays de l’Union européenne par l’introduction de deux cultures mineures de graines oléagineuses, Brassica Carinata (moutarde d’Abyssinie) et Camelina Sativa (cameline). La spécificité de ces cultures est leur capacité à bien valoriser les terres marginales dans une large gamme de contextes pédoclimatiques du fait de leur relative rusticité, et de pouvoir s’insérer en dérobé dans des systèmes de double culture, grâce à leur cycle court. Ces cultures offrent donc des perspectives intéressantes pour la diversification des systèmes. 

• Favoriser le développement de systèmes de culture diversifiés, multi-performants et durables par l’introduction de la cameline et de B. Carinata, des cultures adaptées au contexte pédoclimatique européen et nord-africain et qui sont résilientes.
• Développer le secteur de la bioéconomie grâce à des cultures qui induisent un faible risque de changement d’affectation des sols indirect (CASI), avec une huile de haute qualité et dont les co-produits peuvent être valorisés en produits biosourcés innovants.  
• Adopter une approche participative impliquant les agriculteurs et l’ensemble des parties prenantes des filières pour développer conjointement des solutions adaptées aux conditions environnementales, techniques et sociales spécifiques à chaque territoire européen.
• Fournir un ensemble de recommandations politiques pour promouvoir le déploiement de systèmes agricoles durables pour la bioéconomie.
• Faciliter le transfert de connaissances et les meilleures pratiques pour assurer l'adoption et le succès des nouvelles cultures.
• Mettre en place des mécanismes de certification pour les nouvelles cultures afin de garantir leur acceptation et leur intégration dans les systèmes agricoles existants.
• Collaborer avec un consortium multi-acteurs de 20 partenaires et plus de 6 entités affiliées de 13 pays européens et associés pour partager des connaissances, des ressources et des innovations. 

• Une introduction réussie de nouvelles cultures en identifiant des modes d’insertion dans les systèmes de culture les plus favorables et adaptés à chaque contexte ; ainsi que la production de références et recommandations techniques associées.
• Le développement de systèmes de culture multiperformants intégrant de la cameline ou la Brassica Carinata (avec une rentabilité économique et la réduction des impacts environnementaux).
• Le développement de produits biosourcés innovants (bioherbicide, biostimulant, bioinsecticide…)  
• Une meilleure valorisation des tourteaux, riches en protéines et non impactés par des facteurs antinutritionnels.
• Des recommandations techniques et politiques pour favoriser le développement de ces nouvelles filières.
• L’implication active des agriculteurs et des parties prenantes dans le développement et l'adoption des nouvelles pratiques agricoles.
• Une augmentation de la compétitivité des systèmes agricoles européens grâce à l'introduction de cultures innovantes, peu exigeantes en intrants et résilientes vis-à-vis du changement climatique. 

Aujourd’hui, l’agriculture et l’élevage sont directement confrontés à des bouleversements environnementaux, économiques et sociaux. Le changement climatique, la fluctuation des prix des matières premières et des intrants et la dégradation de la qualité des sols sont autant d’enjeux auxquels les agriculteurs et éleveurs doivent faire face. Les événements climatiques extrêmes qui ont eu lieu dans les Hauts de France ces dernières années montre l’urgence d’agir.

Depuis trois ans, les travaux réalisés par Earthworm Foundation avec 60 agriculteurs adhérents de Noriap sur l’agriculture régénératrice et 50 éleveurs sur les alternatives au soja importé ont mis en évidence le besoin et la nécessité d’accompagner les agriculteurs à améliorer la résilience de leurs exploitations agricoles au travers de deux axes prioritaires : diminuer la dépendance des élevages aux protéines importées et développer la fertilité naturelle des sols. D’un autre côté, les acteurs de l’aval souhaitent, eux, réduire leur empreinte carbone.  

C’est pourquoi ce projet propose de rassembler ses partenaires, de l’amont à l’aval, pour mutualiser les actions au niveau du territoire et relier l’offre et la demande en protéines. 

• Lever les freins technico-économiques et sociaux au développement des légumineuses dans les Hauts-de-France, et plus précisément en accompagnant et formant les agriculteurs et les techniciens de la coopérative, pour améliorer l’offre en protéines végétales sur le territoire.
• Développer et sécuriser une demande en protéines végétales locales à destination de l’alimentation animale, afin d’assurer un débouché rémunérateur aux agriculteurs.
• Evaluer les impacts techniques, économiques et environnementaux, diffuser les résultats auprès d’autres acteurs pour une réplicabilité de la démarche sur d’autres territoires, comme la Normandie et le Grand-Est. 

• Améliorer la valorisation économique des productions et apporter des débouchés rémunérateurs aux cultures de légumineuses.  
• Apporter des connaissances sur les leviers à actionner en fonction de différents contextes pédoclimatiques sur les Hauts-de-France. Il permettra également de générer de la connaissance sur l’impact de l’intégration d’une légumineuse dans les rotations des agriculteurs (engagés ou non dans les pratiques d’agriculture régénératrice).  
• Contribuer à l’amélioration du métier d’éleveur et d’agriculteur et sensibiliser les consommateurs à des pratiques achats plus responsables. 

Dans un contexte de transition agroécologique, le développement de filières locales et durables des légumineuses comme source d’azote, de diversification pour les systèmes de cultures et de souveraineté territoriale en aliments protéiques est au cœur de l’émergence d’un nouveau système agroalimentaire. Le projet FiLoLéG répond à trois enjeux :  

• Structurer la dynamique collective autour des filières protéines par la création d’une structure d’échange régionale.
• Aider au développement de contrats entre les acteurs de la filière.
• Engager une réflexion collective autour de la notion de prix équitable pour assurer la juste répartition de la valeur ajoutée sur la chaîne de valeur. 

La Finalité de FiLoLéG est la mise en place d’un espace d’échange et de concertation entre acteurs, permettant d’organiser la relocalisation de la production des légumineuses à graines en Hauts-de-France et de faciliter la structuration de filières à destination de l’alimentation humaine. Le projet vise deux objectifs :  

• Animer un réseau d’acteurs régional
• Etablir le potentiel de productions et technico-économiques des légumineuses à graines à destination de l’alimentation humaine dans les Hauts de France 

• Produire des résultats concrets, agronomiques et économiques, utiles aux différents acteurs de la filière, de la production à la consommation en passant par la transformation.
• Organiser la relocalisation de la production des légumineuses à graines en Hauts de France et faciliter la structuration de filières à destination de l’alimentation humaine  
• Produire et partager un contrat de filière  

La sclérotiniose est une maladie majeure pour la culture de colza. Elle constitue un risque pour les producteurs car, sans traitement, elle peut affecter fortement le niveau de productivité du colza, avec des pertes de rendement très importantes de plus de 15 q t/ha pour les cas sévères et pouvant aller jusqu’à la destruction de la parcelle.

Le levier fongicide reste le premier moyen de contrôle du champignon. Pour réduire l’usage de ces traitements, la mise en place de variétés résistantes au sclérotinia peut constituer un levier intéressant dans le cadre de pratiques agricoles durables. Pour anticiper les futures inscriptions au CTPS et demandes de CEPP, un projet collaboratif est proposé pour développer un protocole d’évaluation variétale de la résistance du colza au champ face au sclérotinia. 

Ce projet fournira une méthode de caractérisation standardisée des variétés de colza pour la résistance au sclérotinia, qui, à ce jour, n’existe dans aucun des processus d’inscription européen. Il contribuera à valoriser les efforts des sélectionneurs sur ce critère et à favoriser les inscriptions au catalogue français. 

• Protocole de caractérisation des variétés de colza vis-à-vis du sclérotinia utilisable dans les processus d’inscription au CTPS
• Mise en œuvre du protocole et accompagnement des obtenteurs dans leur demande de CEPP 

Le lin constitue une culture de diversification qui, sans être trop exigeante en azote et en eau, améliore grâce à son système racinaire pivotant la structure du sol et favorise l’implantation de la culture suivante. Or, l’accroissement des surfaces en lin ces dernières années (174 000 ha en 2020) favorise l’émergence et la multiplication des bioagresseurs de cette culture. Parmi eux, la septoriose est un champignon qui s’attaque à toutes les parties de la plante et occasionne d’importantes pertes de rendement.  

Dans le contexte du plan Ecophyto+ prônant une réduction de l’emploi des produits chimiques, le seul moyen capable de réduire les traitements fongicides réside dans le levier génétique, avec des variétés résistantes à ce champignon. Or, les études réalisées dans le cadre d’un précédent projet, SeptoLin, ont permis de mettre en évidence des différences de sensibilité à la septoriose entre les variétés. Le développement de protocoles d’évaluation officiel des variétés de lin pour la résistance vis-à-vis de la septoriose trouve donc tout son intérêt.  

Cette information contribuera à i/valoriser le progrès génétique pour conseiller les agriculteurs sur le meilleur choix variétal dans la lutte contre la septoriose, ii/développer une stratégie de protection intégrée de la culture combinant levier génétique et recours limité à une protection fongicide, permettant ainsi de contribuer à la réduction des fongicides sur cette culture. 

Ce projet fournira une méthode de caractérisation standardisée des variétés de lin pour la résistance à la septoriose, qui à ce jour n’est pas prise en compte dans le processus d’inscription au Catalogue français, dans le cadre des études VATE.  

Etablir un protocole de caractérisation des variétés de lin vis-à-vis de la septoriose utilisable dans les processus d’inscription au CTPS, publié sur le site du GEVES, avec :  

• Des témoins CTPS (variété sensible et à bon comportement)  
• Une méthode d’inoculation  
• Une méthode de notations  
• Une classification  

Le protocole pourra être mis en œuvre par les obtenteurs pour un bon comportement du lin à la septoriose pour valoriser le progrès génétique.  

Les classements variétaux obtenus par la mise en œuvre de la méthodologie alimenteront les référentiels des prescripteurs. Pour Terres Inovia, une mention « résistance à la septoriose » sera indiquée dans les supports de communication de type brochure culture et MyVar.

Les résultats seront valorisés à travers différents supports de communications écrits/oraux.  

La diminution des surfaces de colza entre 2018 et 2021 a été engendrée par des difficultés à gérer des populations très importantes de ravageurs à l’automne, combinées à des conditions d’implantation difficiles. Les ravageurs sur colza sont en effet de plus en plus difficiles à gérer notamment du fait du développement de résistances à la principale famille insecticide utilisée, les pyréthrinoïdes. Bien que des leviers agronomiques soient de plus en plus mobilisés préventivement, dans certains contextes, le recours à un insecticide reste nécessaire. L’enjeu de ce projet est d’apporter des éléments de connaissances sur les niveaux et les mécanismes de résistance au sein des populations pour adapter les conseils de gestion des ravageurs du colza et proposer, lorsque c’est nécessaire, un insecticide efficace. Cela contribue à éviter des traitements inutiles.  

L’objectif du projet est de permettre aux agriculteurs et aux prescripteurs d’adapter au mieux les stratégies de gestion insecticides de l’altise d’hiver et du charançon du bourgeon terminal à leur contexte de résistance afin de développer des pratiques durables et performantes. Ce projet aboutira à la mise à jour des conseils techniques à destination des agriculteurs : quelles stratégies insecticides utiliser en fonction du contexte de résistance et éviter des traitements inutiles ? 

• Evaluer les niveaux de résistance dans les territoires sur altise d’hiver, charançon du bourgeon terminal et méligèthes
• Evaluer au champ l’efficacité de plusieurs solutions chimiques et de différentes stratégies de traitement en fonction du contexte de résistance
• Construire des règles de décision pour le choix du traitement adapté aux différents contextes
• Alimenter les Outils d’Aide à la Décision disponibles sur le site de Terres Inovia pour fournir un conseil adapté à l’échelle départementale 

Ces dernières années, la culture du colza est confrontée à de nombreuses difficultés liées à des infestations d’insectes (en particulier l’altise d’hiver) de plus en plus difficiles à gérer, combinées avec des conditions d’implantation défavorables.  Le développement de variétés résistantes à l’altise d’hiver, mobilisables dans le cadre d’une stratégie de protection intégrée, serait une solution complémentaire pour faire face à cet insecte.   

L’objectif du projet RESALT, soutenu dans le cadre du Plan de sortie du phosmet, est de fournir des ressources pour la construction de variétés résistantes à l’altise par la combinaison de différents mécanismes génétiques et biochimiques susceptibles d’affecter les étapes clés du cycle de vie des altises en interaction avec le colza.  

• Développer un ensemble de méthodologies de phénotypage en conditions contrôlées et au champ capable d’évaluer quantitativement les réponses de la plante aux différents stades phénologiques de l’interaction avec un débit satisfaisant pour l’évaluation de larges panels de diversité.
• Identifier chez le colza et au sein de la diversité sauvage et cultivée de ses deux espèces parentales (B. oleracea et B. rapa) des sources de résistance pour chaque stade phénologique de l’interaction.  
• Identifier des facteurs génétiques et métaboliques impliqués dans le contrôle de chacune de ces étapes clés de l’interaction. 

La grosse altise (Psylliodes chrysocephala) est devenue le ravageur le plus problématique du colza et les solutions curatives à base d’insecticides montrent leurs limites. L’enjeu de ce projet est de contribuer, dans le cadre du Plan de sortie du phosmet, à la recherche de solutions opérationnelles contre la grosse altise en apportant des connaissances nouvelles sur l’écologie de ce ravageur et d’amorcer le développement de nouvelles stratégies de lutte. Les interactions entre cet insecte et ses plantes hôtes permettent, en effet, d’imaginer le développement de nouveaux leviers basés sur la manipulation comportementale.  

Ce projet, qui fait partie du Plan de sortie du phosmet, propose de mobiliser les plantes hôtes du colza comme plantes de service à des périodes stratégiques du cycle de ce ravageur et/ou les signaux (les composés organiques volatils aussi appelés COV) qu’elles émettent et qui les rendent attractives ou stimulantes pour détourner une partie des populations d’altise des cultures de colza et ainsi fortement diminuer les dommages infligés. 

• Identifier d’autres brassicacées plus attractives que le colza ou dont les odeurs stimulent davantage l’alimentation ou la ponte de la grosse altise
• Identifier par des approches d’écologie chimique classiques les composés organiques volatils (COV) responsables
• Tester le potentiel de ces plantes de service et/ou des COV pour détourner ce ravageur du colza à différentes échelles spatiales et temporelles de son cycle
• Combiner ces leviers comportementaux avec d’autres leviers agroécologiques pour proposer une stratégie globale de gestion de la grosse altise