Les incontournables de la préparation du sol avant les semis du tournesol

Assurer une bonne implantation est essentiel pour obtenir un tournesol robuste. La préparation du sol avant le semis est une étape déterminante qui doit être réalisée dans des conditions idéales d’humidité.

Deux enjeux majeurs pour la préparation au semis 

1-Préserver l’état structural du sol

Sur sols argileux, les opérations d’automne ont dû permettre l’obtention d’une structure ouverte sur les 20-30 premiers centimètres de sol, afin que les pivots du tournesol soient le moins possible coudés ou fourchus, et qu’ils atteignent au moins 20cm de profondeur. Cet état structural doit absolument être préservé durant la préparation au semis. Aussi, en fin d’hiver, le travail profond des sols argileux est à éviter, hormis en conditions exceptionnelles de parfait ressuyage sur la profondeur de travail qui peuvent ponctuellement être rencontrées et offrir des possibilités de fissuration et d’aération du sol.
Pour les sols limoneux, un travail profond de fissuration ou un labour peuvent, s’ils sont nécessaires, être envisagés même tardivement, juste avant le semis du tournesol.

2-Obtenir un lit de semence qui comporte au moins autant de terre fine que de mottes pour assurer un bon contact terre-graine.

Attention, un trop grand nombre de passages peut générer de la terre fine en excès, ce qui peut être préjudiciable dans les sols sensibles à la battance ou à l’érosion. 

Raisonner le type d’outils, nombre de passages est indispensable   

La préparation des parcelles en sortie d’hiver s’appuie sur plusieurs piliers :

  • Travailler des sols ressuyés, à consistance friable sur tout le profil travaillé. C’est le cas si les mottes, pétries dans la main, s’émiettent sans coller et donnent de la terre fine. Cette règle fondamentale invite à un suivi régulier du sol, pour déclencher les opérations de reprise dans les meilleures conditions d’humidité possibles. Si la fin d’hiver est pluvieuse, l’expérience de la campagne 2024 est encore bien présente dans les esprits, il s’agit de ne pas rater les premiers créneaux favorables et d’être prêt à semer dès le début du mois d’avril.
  • Le choix et les conditions d’utilisation des outils de travail du sol. Outre l’état du sol au moment de l’intervention, ces deux autres critères s’avèrent déterminants pour réussir la préparation au semis.
  • Privilégier les outils à dents non animés pour préparer le lit de semences. Si 2 passages sont envisagés, le 1er peut être réalisé à 10-15cm de profondeur, sans rouleau pour favoriser le réchauffement du sol. Le 2ème passage à 6-8cm aura pour objectif principal de niveler et d’affiner
  • Combiner les outils pour limiter le nombre de passages
  • Lutter contre la compaction du sol, en utilisant des équipements de type roues jumelées ou pneus basse pression. En l’absence de tels équipements, vérifier et adapter la pression des pneumatiques. 

Dans quel cas réaliser des faux semis printaniers ?

Sur des flores printanières et estivales qui lèvent tôt en saison comme l’ambroisie, la renouée liseron, le xanthium ou même un peu plus tardivement le datura, le faux-semis peut s’avérer efficace pour réduire les infestations dans le tournesol. 
Le faux-semis consiste à réaliser un travail superficiel du sol assez tôt en saison pour faire lever les adventices, bien rappuyé avec un rouleau et positionné de préférence avant une pluie.  

1 à 3 semaines après, on détruira ces levées, soit chimiquement dans les situations où le glyphosate est autorisé, soit mécaniquement, en veillant à remuer le sol le moins possible pour éviter de provoquer de nouvelles germinations. Cette stratégie s’accompagne souvent d’un décalage de la date de semis du tournesol de 15 à 20 jours, nécessaire à la réalisation de ces interventions.

Attention, des semis tardifs de tournesol, au-delà du 1er mai, peuvent pénaliser les résultats de la culture. Un compromis est donc à trouver entre bénéfices retirés du faux-semis, et risques occasionnés pour le tournesol. Ce décalage de la date de semis est à réserver aux situations où il est prioritaire d’alléger la pression exercée par les flores dites « problématiques », car difficiles à détruire et exerçant une forte concurrence sur la culture.   

Votre contact régional

  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte-d’Azur Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie

Fiche couverts

Préparation de campagne Implantation Est Occitanie Sud Aquitaine Normandie et Ouest Ile-de-France Auvergne Rhônes-Alpes Préparation du sol Implantation Tournesol Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Vidéo - L'implantation des pois de printemps en zone Nord&Est

Les conditions pluvieuses de ce début d'année compliquent/retardent les chantiers de préparation de sols et de semis des pois de printemps. Michael GELOEN revient sur 3 points en vidéo. L'importance d'une bonne préparation du sol Les règles de réussite du semis (précocité, densité, profondeur) La gestion de la nutrition du pois de printemps (azote et phosphore)

Préparation de campagne Implantation Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Implantation Pois de printemps Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

Comment assurer la bonne implantation de la lentille ?

​​​​​​​Les semis de lentille pourront démarrer à partir de mi-février dans les secteurs les plus précoces, et début mars sur la majorité des bassins de production. Les objectifs d’une implantation correcte de la lentille sont la levée rapide et homogène de la culture et un enracinement suffisant pour la bonne mise en place de la nodulation.​​​​​​​​​​​​​​

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​​​​​​​Bien choisir sa parcelle : le pré-requis pour réussir la culture de la lentille​​​​​

​​​Les sols superficiels sont bien adaptés pour la culture de la lentille

La culture de la lentille est idéale pour valoriser les sols superficiels présentant une réserve utile faible à moyenne.
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L’objectif sera de cibler des parcelles de sols argilo calcaires superficiels, moyens ou des sols volcaniques et granitiques. Il est recommandé de privilégier des sols drainants, aérés et appuyés dont les réserves azotées sont modérées. Les sols à forte réserve utile sont à éviter car ils favorisent une végétation exubérante, augmentant le risque de verse. La mise en place de la nodulation peut être négativement impactée par des sols à forts reliquats azotés et les sols compactés. Enfin, les sols très caillouteux peuvent compliquer les chantiers de récolte.

Limiter les risques biotiques dès le choix de la parcelle

La lentille présente des sensibilités aux champignons telluriques, tels que Aphanomycès euteiches, ou des complexes de Fusarium spp et Pythium spp. Ces pathogènes pénètrent et impactent l’appareil racinaire, caractérisés par des symptômes de nécroses. L’appareil végétatif pourra présenter un jaunissement, un retard de croissance ou des flétrissements foliaires. La lutte contre ces pathogènes est préventive, en évitant le retour trop fréquent de la lentille sur une même parcelle.
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Pour Aphanomyces euteiches, le délai de retour de la lentille préconisé est d’au moins 5 ans​​​​​​​. La sensibilité à ce ravageur des autres légumineuses est également à prendre en compte. Les autres cultures sensibles à ces pathogènes, (pois, luzerne, certains trèfles…) sont également à prendre en compte dans la rotation (voir tableau ci-dessous).

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​​​​​​​Sensibilité des légumineuses à Aphanomyces euteiches (Source : Anne Moussart, Terres Inovia)

L'évaluation du potentiel infectieux des parcelles peut être réalisée avant l'implantation :
Aphanomycès du pois : test du potentiel infectieux d'un sol

Privilégier également des parcelles indemnes de flore adventice difficile, telles que le datura, l’ambroisie, le bleuet ou l’ortie royale. En effet, les solutions de désherbage sur lentille restent limitées ce qui complique la gestion de certaines flores. De plus, la présence de certaines adventices (morelles, xanthium, ambroisie ou encore datura) peut entrainer un déclassement de la récolte vers l’alimentation animale.

Un semis précoce dans un sol ressuyé

Les semis des parcelles de lentille commencent dès mi-février dans les bassins du Sud-Ouest, de la côte atlantique et du Sud-Est, ils se poursuivent jusqu’en mi-avril pour le Centre-Val de Loire, le bassin Champenois ainsi que les nouveaux secteurs de production du Nord et Est. Enfin, les secteurs d’altitudes, comme le Cantal ou la Haute-Loire, réalisent des implantations plus tardives jusqu’à fin mai.
 

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Le sol de la parcelle doit être ressuyé et suffisamment réchauffé afin d’éviter les tassements. La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 6°C pour favoriser une germination rapide.  

La préparation d’un lit de semence aéré et meuble sur les 15 premiers cms est un facteur important pour une bonne implantation de la lentille. En effet, la culture possède un système racinaire fasciculé peu puissant : un travail du sol adéquat permettra une exploration racinaire favorable à une bonne alimentation hydrique lors des périodes plus sèches au cours du cycle.

Semer entre 2 et 3 cm de profondeu
r avec un semoir à céréales et viser 220-250 plantes/m² levées. Attention aux semis trop denses qui favorisent le développement de maladies et augmentent le risque de verse.

Semis précoces Semis tardifs En altitude
270 gr/m2​​​​​​​ 300 gr/m2​​​​​​​ 300-320  gr/m2​​​​​​​


En conduite biologique, les densités de semis sont majorées si un désherbage mécanique est prévu. Selon les terroirs, cette majoration varie entre +10 % et +30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel.

Un écartement entre 12 et 17cm sera optimal pour éviter un trop grand salissement de la parcelle. En cas de présence de cailloux, un roulage des parcelles post semis est recommandé pour niveler le sol, il peut être réalisé jusqu’au stade 5-6 feuilles.​​​​​

La lentille requière une vigilance pour le désherbage mais est peu exigeante en fertilisation.

Lors des premiers stades de son développement, la croissance de la lentille est lente, ce qui limite sa compétitivité avec les adventices. La mise en place d’un programme de désherbage est recommandée pour limiter la croissance de ces adventices.

Pour faire le point sur le désherbage, n'hésitez pas à consulter cet article complet : Le désherbage de la lentille : allier prélevée et post-levée pour optimiser la maitrise de la flore adventice

La nodulation de la lentille avec Rhizobium leguminosarum, naturellement présent dans les sols permet à la culture la fixation de l’azote atmosphérique. Elle est peu exigeante :  pour un rendement de 15 à 25q/ha, apporter 30 à 50 unités de P2O5, 60 à 80 unités de K2O et 20 à 25 unités de Mg.

Et le choix de la variété ?

Consultez les résultats complets des essais variétés 2024 sur le site :​​​​

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Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin et lentilles zone Centre & Ouest

Préparation de campagne Implantation Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Implantation Lentille Zoé Le Bihan

Implantation de la féverole de printemps - campagne 2025

L’implantation de la féverole de printemps approche. De la réussite de ce chantier dépend une bonne partie du bon développement végétatif de la culture, et de l’expression de son potentiel final. Rappel des principales règles de réussite de l’implantation.

Choisir une parcelle à bonne réserve hydrique et bien structurée 

La féverole de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques faibles (<100mm) car la fin de son cycle s’expose souvent à des stress hydriques (juin-juillet). Privilégier les parcelles possédant une bonne réserve utile. 

Également, éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement de la féverole et de ses nodosités en début de cycle. 

Même si la féverole possède un pivot puissant, il reste nécessaire de faciliter son enracinement et sa nodulation en s’assurant de la bonne structuration du sol sur les 15-20 cm, profondeur où se développent la plupart de ses nodosités ainsi que ses radicelles, garantes de l’essentiel de son alimentation en nutriments. Ses racines doivent pouvoir atteindre le second horizon afin de mieux valoriser l’eau.  

Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillé avant toute implantation. 

 

La féverole s’adapte bien à des préparations grossières du lit de semence, la rendant accessible à de nombreux types d’implantation (du labour au semis direct). Attention, cependant, à bien assurer le positionnement de la graine à une bonne profondeur. 

 

Semer tôt sur un sol ressuyé pour éviter les stress climatiques 

 

Pour réussir une féverole de printemps, il faut opérer une implantation dans des conditions correctes. L’objectif est d’obtenir une levée homogène, mais surtout un développement optimal des racines et des nodosités afin d’assurer les besoins de la culture par la suite. Tout ennoiement et tassement sont des facteurs de risque pouvant ralentir voire bloquer le développement de la féverole. 

Si la météo le permet, (absence de pluie, sol ressuyé ou gelé portant) il est recommandé de semer tôt, au début des plages de semis conseillées (cf. carte). Semer tôt permet d’avancer le cycle de la féverole et de diminuer les stress en fin de cycle permettant de sécuriser son potentiel de rendement. 

 

 

 

Maitriser le peuplement et la profondeur de semis pour mieux maitriser le potentiel 

La féverole de printemps se sème à 6-7 cm de profondeur pour un semis précoce en février et/ou sur sol gelé. La profondeur passe à 5cm pour un semis courant mars. Dans les situations de semis sur sol gelé ou de semis avant une faible gelée, vigilance à bien enfouir la graine à 7 cm de profondeur pour la protéger du froid. 

La féverole peut se semer avec un semoir à céréales. Cependant, la qualité du semis est meilleure avec un semoir monograine, permettant d’abaisser de 5 grains/m² la densité. Avec un grand écartement (45cm et +), l’introduction du binage et des interventions localisées sont possibles. 

Il est important de respecter les densités de semis selon les sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité des produits de contact contre certains ravageurs et augmente la compétition hydrique

Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence. 

Conseils pour un taux de germination de 90%

  Sol limoneux  Sol argileux ou caillouteux 
40 à 45 graines/m²  45 à 50 graines/m² 
PMG 400g  160 à 180 kg/ha  180 à 200 kg/ha 
PMG 450g  180 à 200 kg/ha  200 à 225 kg/ha 

 

Préparation de campagne Implantation France entière Implantation Féverole de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Implantation du pois de printemps - campagne 2025

L’implantation du pois de printemps approche. De la réussite de ce chantier dépend une bonne partie du bon développement végétatif de la culture et l’expression de son potentiel final. Rappel des principales règles de réussite de cette étape.

Choisir une parcelle à bonne réserve hydrique et bien structurée 

Le pois de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques faibles (<100mm) car la fin de son cycle s’expose souvent à des stress hydriques (juin-juillet). Privilégier les parcelles possédant une bonne réserve utile.

Également, éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement des pois et de leurs nodosités en début de cycle. 

Le système racinaire des pois reste sensible au tassement du sol et à tout phénomène d’anoxie. Ces phénomènes freinent son enracinement et sa nodulation, affectant son alimentation et son autonomie en azote. Afin d’assurer un développement optimal du système racinaire et des nodosités, le pois doit bénéficier d’un sol aéré sur 15-20 cm. Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillée avant toute implantation. 

Le lit de semence du pois demande une bonne préparation et d’être rappuyé si nécessaire. 

 Cependant, n’hésitez pas à ne pas trop affiner la structure du lit de semence et à laisser des mottes (2-3 cm) dans des cas de risques de battance. 

 

 

 

 

 

Assurez-vous de l’absence de risque d’aphanomyces 

Par son cycle printanier, le pois de printemps est très sensible à l’aphanomyces, pathogène tellurique propagé par diverses légumineuses sensibles (pois, lentille, gesse, luzerne, certaines variétés de vesces et de trèfles ...) 

Si les sols calcaires tels que les craies sont moins réceptifs à la maladie, ce n’est pas le cas des autres sols où l’insertion du pois doit être raisonnée par rapport à l’historique des légumineuses sensibles. 

Afin de conforter son choix, Terres Inovia a développé l’outil EVA, permettant d’établir une première évaluation de risque.  

L’outil EVA est disponible à ce lien

 

Semer tôt sur un sol ressuyé pour éviter les stress climatiques 

Pour réussir un pois de printemps, il faut opérer une implantation dans des conditions correctes. L’objectif est d’obtenir une levée homogène, mais surtout un développement optimal des racines et des nodosités afin d’assurer les besoins de la culture par la suite. Tout ennoiement et tassement sont des facteurs de risque pouvant ralentir, voire bloquer le développement du pois. 

 

Si la météo le permet (absence de pluie, sol ressuyé ou gelé portant), il est recommandé de semer tôt, au début des plages de semis conseillées (cf. carte). Semer tôt permet d’avancer le cycle du pois et de diminuer les stress en fin de cycle permettant de sécuriser son potentiel de rendement.
Dans les situations de semis sur sol gelé ou de semis avant une gelée, vigilance à bien enfouir la graine à 5 cm de profondeur pour la protéger du froid. 

 

Un pois robuste commence par une densité de semis sans excès 

Le pois de printemps se sème à 5 cm de profondeur pour les semis précoces et 4 cm pour les semis plus tardifs.  L’écartement peut aller de 12 à 25cm.  

Il est important de respecter les densités de semis selon les sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité des produits de contact contre certains ravageurs et augmente la compétition hydrique

Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence. 

Conseils pour un taux de germination de 90%
  Sol limoneux  Sol argileux ou caillouteux  Sol de craie
70 à 80 graines/m²  90 graines/m²  105 graines/m² 
PMG 230g  160 à 180 kg/ha  205 kg/ha  240 kg/ha 
PMG 260g  180 à 210 kg/ha  235 kg/ha  275 kg/ha 

 

Niveler son semis pour plus de sécurité

Le roulage permet de sécuriser la récolte et de limiter les risques de phytotoxicité des produits de prélevée. 
Rouler les pois de printemps entre le semis et la levée, avant l'application de l'herbicide de prélevée. Si le roulage n'a pas été réalisé avant la levée, attendez le stade 3-4 feuilles pour de le faire, avec un rouleau lisse à faible vitesse et en conditions ressuyées. Patientez au moins 8 jours avant d'appliquer un herbicide. 

Préparation de campagne Implantation France entière Implantation Pois de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Implantation du soja: Les points essentiels pour la réussite de la culture

La réussite d’une culture de soja commence bien avant la levée des premières plantules. À l’approche des semis, il est essentiel de garder en tête les étapes clés pour assurer une implantation optimale et poser les bases d’un rendement satisfaisant. Faisons le point sur les 6 points clés.

1. Choix de la parcelle

Tout d’abord, le choix de la parcelle est déterminant et se fera en prenant en compte le type de sol et les possibilités d’irrigation. Le soja peut se conduire en sec dans des sols profonds (RU>120mm) et intermédiaires mais avec une prise de risque sur l’atteinte du potentiel de rendement. Les sols superficiels (RU<80mm) pourront recevoir du soja à condition d’avoir accès à l’irrigation. Tout comme le maïs, le soja a des besoins en eau similaires estimés à 430 mm (mais pas au même moment) pour une production de 35 q/ha, la disponibilité en eau est donc cruciale dans le choix de la parcelle. 

Voir le tableau comparatif des performances technico-économiques des cultures d'été selon les types de sols et la disponibilité en eau

D’autres critères sont à prendre en compte pour le choix de la parcelle. Une attention particulière doit porter également sur les caractéristiques du sol, l’historique sanitaire, son historique soja et sa flore adventice.  

  • La capacité du sol à se réchauffer rapidement : un atout qui permettra un démarrage rapide du soja. Les risques liés aux attaques fongiques (Pithium, Rhizoctone et autres Fusarium) y sont réduits, contrairement aux sols froids ou battants où les attaques sont plus communes.  
  • L’historique de la parcelle en matière de sclérotinia est également en prendre en compte, pour limiter les risques.  

Avantage aux parcelles qui ont déjà porté du soja, car elles sont déjà colonisées par les bactéries spécifiques et indispensables à la fixation d’azote par les nodosités. Dans ces situations la nodulation est alors facilitée. 

2. Le travail du sol : clé de voûte d'une implantation réussie du soja 

La réussite du soja repose sur une préparation soignée du sol, adaptée aux conditions de la parcelle.  L’objectif est d’obtenir un lit de semences fin et nivelé, garantissant un bon contact entre la graine et le sol sans favoriser la formation de croûtes superficielles. Il est également essentiel de préserver une structure aérée dans les 15 premiers centimètres du sol afin de favoriser la symbiose entre le soja et les bactéries fixatrices d’azote. Une bonne porosité facilite l’installation de ces bactéries et assure une nodulation efficace, indispensable à la nutrition du soja et à son autonomie en azote. En sols argileux, une fissuration peut améliorer l’infiltration de l’eau. Enfin, toute intervention doit être réalisée sur un sol ressuyé afin d’éviter le tassement et préserver la structure. Un sol bien structuré permet d’envisager des techniques simplifiées, limitant le nombre de passage, tandis qu’un sol compacté nécessite un travail plus profond pour favoriser son aération et l’enracinement. Lorsque toutes les conditions sont réunies, le semis direct est possible. 

3. L’inoculation des graines : des précautions à prendre

Un inoculum est un produit biologique fragile, prenez des précautions : Après achat, le produit inoculant doit être conservé à température fraiche et à l’abri de la lumière, pour conserver sa qualité.  Semer dans le délai permis par la spécialité après l'ouverture du sachet d'inoculum .

Pas d’azote au semis !  Outre la qualité du produit, la nodulation est souvent soumise à deux facteurs limitants : le manque d’eau et l’excès d’azote minéral du sol, ce dernier ayant pour effet d’inhiber la nodulation. Ainsi, tout apport d’azote au semis est déconseillé car il empêche les nodosités de s’installer et de fonctionner.  

Pour aller plus loin:

 

4. Date de semis, précocité variétale et situation pédoclimatique : le trio décisif pour sécuriser la récolte

Il s’agit en effet d’assurer une récolte dans de bonnes conditions, en tenant compte des risques d’arrière-saison humide.

  • Sud-Ouest, Sud-Est :  Le choix de précocité est globalement libre sur ce secteur.  Privilégier des semis d’avril dans les secteurs les plus chauds d’Occitanie ou du Sud du Lot-et-Garonne où les arrière-saisons permettent d’envisager des récoltes sans trop de craintes. 
  • Pour les départements sous plus forte influence océanique, les secteurs de piémont pyrénéens ou les zones froides, des groupes I seront mieux adaptés sur les dates de semis classiques jusqu’à début mai. En cas de semis plus tardif sur ces zones, il sera plus sécurisant de recourir à un groupe 0, voire 00 pour la Dordogne et le nord Gironde, où le retour de conditions humides en fin de cycle peut perturber les chantiers de récolte à partir de fin septembre.  
  • Auvergne-Rhône-Alpes : Le groupe de précocité 00 s'avère le plus adapté à cette région, on ciblera des dates de semis classiques de début mai. Selon l'altitude, le climat et le type de sol, il est possible d'opter pour différents groupes de précocité. Dans les zones d'altitude ou sous des climats continentaux, les variétés doivent être précocifiées pour éviter des récoltes trop tardives, susceptibles d'être affectées par des épisodes pluvieux. Le long de la vallée du Rhône, le climat méditerranéen permet une plus grande diversité de précocité, avec des variétés provenant des groupes 0, voire du groupe I, au sud de la région (secteur Montélimar) où les arrière-saisons permettent d’envisager des récoltes sans trop de craintes.  

5. Densité de semis : tenir compte des pertes à la levée  

La densité de semis doit tenir compte du taux de faculté germinative et les conditions de semis, pour estimer les pertes, ainsi que la disponibilité en eau au cours du cycle.
Un test de germination est fortement recommandé pour un semis avec des graines de ferme. Si le taux de facultés  germinatives est inférieures à 80%, l’augmentation des densités de semis peut se retrouver incompatible avec un semis au semoir monograine. Dans ces situations, il est préférable de privilégier les semoirs céréales, en bouchant une descente sur 2, de façon à tendre vers un peuplement optimal.

D’autres facteurs influençant le taux de levée, comme le type de sol, le travail du sol, ou encore le risque d’attaques de ravageurs du sol, influencent le taux de levée et sont à prendre en compte pour ajuster la densité de semis.

6. Écartement et bonnes conditions de semis : des choix déterminants 

Le semis, moment clé de l’implantation, doit être réalisé dans de bonnes conditions. Pour garantir une levée rapide et homogène, la température du sol doit atteindre au moins 10°C sur les 5 premiers cm, dans les 24 à 48h après le semis. En dessous de cette température, la germination peut être affectée. Une profondeur de semis comprise entre 2 et 4 cm est idéale pour assurer une bonne émergence tout en limitant les risques de dessèchement des graines.  

L’écartement des rangs joue également un rôle important et doit être adapté à la variété et aux conditions hydriques. Les variétés des groupes 0, I et II supportent des espacements de 25 à 60 cm, avec une meilleure capacité de ramification pour les plus tardives. Un écartement de 80 cm est envisageable pour le groupe I, bien que moins optimal. 

Les essais de Terres Inovia (2014-2016) montrent que 60 cm est l’écartement le plus performant, notamment en conditions irriguées où le soja exprime mieux son potentiel. Cet avantage est encore plus marqué en sols profonds ou bien alimentés en eau. 

Enfin, pour limiter le risque de sclérotinia, il est conseillé de privilégier des écartements d’au moins 50 cm afin d’améliorer l’aération du couvert et réduire les conditions favorables à la maladie. 

Voir aussi : Optimiser le peuplement pour maximiser rendement et rentabilité

Vos contacts régionaux
Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie
Laura Cipolla - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA

Implantation Auvergne Rhônes-Alpes Implantation Soja Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)

Semer ses protéagineux de printemps en mars ?

Les pluies régulières de sortie d’hiver compliquent toujours l’accès à de nombreuses parcelles et retardent les chantiers de semis des protéagineux de printemps. Si Terres Inovia conseille des implantations précoces pour esquiver certains stress climatiques et améliorer son rendement, qu’en est-il cette année si la météo n’est pas propice ?

Toujours privilégier un sol ressuyé pour une bonne implantation

Il est essentiel de privilégier un semis dans un sol ressuyé. Les bénéfices d’une date de semis précoce sont annulés si le semis est effectué dans un sol peu portant. Semer dans de bonnes conditions sur sol ressuyé permet de garantir un meilleur enracinement, une bonne nodulation ce qui favorise la robustesse de la culture. Elle sera capable de s’alimenter même en cas de stress hydrique et thermique et de compenser si les conditions redeviennent favorables.

Liens vers l’article implantation pois de printemps et implantation féverole de printemps

Des semis tardifs mais des conditions optimales pour la nodulation cette année

A l’inverse d’autres années telles que 2020 et 2022 présentant un manque d’eau précoce dès le début du cycle des protéagineux, les fortes pluviométries de janvier et février 2024 assurent un début de cycle avec une réserve utile pleine et de bonnes conditions d’humidité dans le premier horizon. Cette humidité est un atout. Elle est essentielle pour le développement et le fonctionnement des nodosités, qui se mettent en place entre 2-3 feuilles et début floraison. Les nodosités assurent 60% à 80% de l’alimentation en azote des protéagineux ; leur activité impacte directement le rendement final ! (cf. graphique 1).
Pour illustrer la qualité de la nodulation et l’intérêt de conditions humides en début de cycle, on peut observer l’indice de nutrition azotée (INN) à début floraison. Cet indicateur traduit une alimentation azotée optimale si la valeur observée est ≥1. En dessous de 0.8, on considère que la plante est en carence azotée. Des mesures d’indice de nutrition azotée (INN) réalisées en 2021, 2023 (années à printemps humides) et 2022 (à printemps sec) montrent des INN plus élevés en faveur des printemps humides (cf. graphique 2).

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Les risques climatiques à semer tardivement

Les dates de semis précoces visent principalement à limiter l’exposition à des stress hydriques et thermiques tardifs durant la floraison et le début du remplissage. Lorsqu’il n’est pas possible de semer tôt dans de bonnes conditions, les risques de stress climatiques impactant pour le rendement augmentent. Ils sont estimés en simulant le cycle des pois de printemps selon la date de semis.

Le stress hydrique : les risques vont principalement dépendre de la réserve utile (RU) des sols. Si en fréquence les sols profonds s’en sortent bien dans la plupart des situations, cela est plus nuancé en sol intermédiaire. Pour des semis tardifs vigilance à s’orienter de préférence sur des sols profonds (RU ≥ 120mm) pour ne pas impacter le potentiel des pois et féveroles.

Le stress thermique : le potentiel commence à être affecté dès 20°C cumulés au-delà de 25°C en température maximale journalière durant la phase de floraison et le début remplissage. Les simulations sur le nord de la France montrent que des semis du 15 mars sont encore possibles en limitant le risque dans la plupart des secteurs. Seuls certains secteurs du Centre-Est présentent des risques plus importants de stress thermique. Dans ces secteurs à risque thermique élevé, un semis du 15 mars reste possible en pois sous réserve d’un sol à bonne réserve utile permettant de compenser les pertes d’eau par évapotranspiration.​​​​​​​​​​​​​​

Des semis au 25 mars (carte de droite) sont plus risqués, si ce n’est sur l’extrême nord de la France et les bordures maritimes. Dans ces cas, privilégier également une bonne réserve utile.

Quelles dates de semis limites pour le pois et la féverole ?

Le pois de printemps se sèmera de préférence avant le 15 mars dans la moitié Nord de la France, modulo le positionnement dans des terres profondes. Par la suite, le Nord-Ouest pourra pousser les semis avec les mêmes recommandations jusqu’à fin mars à moindre risque. Les semis tardifs dans le Centre-Est restent possibles jusqu’à fin mars en connaissance d’une possible réduction du potentiel final selon l’année climatique.
La féverole de printemps sera plus contrainte, liée à son cycle plus tardif que le pois l’exposant d’avantage aux risques climatiques. Si des semis début mars conviennent pour l’ensemble du territoire, seul le Nord-Ouest pourra pousser les dates de semis plus tardivement et uniquement en sols profonds sans contrainte majeur.​​​​​​​

Nord-Ouest : Hauts-de-France, Ile de France, Normandie, Bretagne, Nord des Pays de la Loire et du Centre
Centre-Est : Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Sud des Pays de la Loire et du Centre
Pour le Poitou-Charentes, les semis de protéagineux de printemps sont déconseillés en mars au regard de nos résultats d’essais dates de semis en pois et du risque de stress thermique et hydrique en périodes sensibles de floraison-remplissage.

Préparation de campagne Implantation Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Implantation Pois de printemps Féverole de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr) et Agathe PENANT (a.penant@terresinovia.fr)

Travail du sol pour l'implantation du colza : les vrai-faux du colza robuste

La réussite de l’implantation du colza est devenue une phase cruciale pour obtenir une culture robuste, à même d’exprimer son potentiel et peu sensible aux insectes d’automne. Pour parvenir à ces objectifs, la qualité de la structure du sol et du semis sont des éléments essentiels à l’atteinte de la robustesse du colza. Avec l’impact du changement climatique sur l’hétérogénéité des précipitations estivales, certaines idées reçues peuvent circuler au sujet de la gestion du travail du sol, Terres Inovia fait le point.

Il ne faut plus travailler les sols en profondeur avant les semis de colza pour garder de la fraîcheur

 

Le travail du sol n’est pas un tabou : il doit permettre d’obtenir une structure du sol favorable à un bon enracinement du colza si le sol est tassé. Il est donc préférable avant le semis de restaurer une qualité structurale optimale à l’enracinement du colza pour garantir sa robustesse plutôt que de remettre cette opération plus tard.

Cependant, il faut veiller à ne pas faire de travail superflu pour préserver l’humidité : limiter la profondeur et le nombre d’interventions au strict nécessaire. Il faut donc bien diagnostiquer en amont pour décider et s’adapter aux conditions climatiques.

Si le sol est travaillé, réaliser les différents passages le plus tôt possible après la récolte et en amont du semis, si possible avant les pluies et rouler.
Le premier passage doit avoir lieu dans les 24h suivant la récolte du précédent, ce qui permet de bénéficier de l’humidité résiduelle et de maintenir les remontées capillaires, et donc de limiter le dessèchement des horizons plus profonds.

 

La réussite du semis de colza commence après la récolte du précédent

 

Oui toute anticipation est bonne mais l’anticipation des semis de colza commence dès l’implantation de la culture précédente. En effet, toute restauration/réparation de la qualité structurale entre 0 et 20 cm, si elle est anticipée dans l’interculture du précédent, laissera la possibilité de n’intervenir qu’en superficiel avant le colza, et de limiter les risques de pertes de fraicheur dans le sol. Il convient malgré tout de vérifier l’état structurale avant la récolte du précédent pour s’assurer du travail du sol à réaliser avant colza, notamment si les conditions d’implantation ou de récolte du précédent ont été faites en conditions humides.

 

Le dernier passage de travail du sol doit être anticipé bien avant le semis pour garder de la fraîcheur

  

Le travail du sol avant colza, qu’il soit superficiel ou plus profond, risque de favoriser les levées d’adventices et plus particulièrement des repousses de céréales de la culture précédente. Plus ces levées seront précoces, et plus ces dernières risquent d’assécher le sol en profondeur. Leur destruction doit donc être anticipée afin de maintenir le plus d’humidité dans le sol : éviter tout travail du sol dans les 15 jours avant semis pour favoriser la ré-humectation en cas de pluie. Le labour avant colza peut s’envisager dans de situations de sols plutôt légers à tendance limoneuse, qui limiteront la formation de mottes risquant de pénalisé la qualité de l’implantation du colza. Dans ces situations, selon les conditions d’humidité du sol, le labour peut être réalisé en anticipation après la récolte du précédent suivi d’un roulage, où juste avant le semis après une pluie significative.

 

Le colza en semis direct est une technique très risquée, avec une réussite très aléatoire

 

Le colza est adapté au semis direct :

  • s’il n’y a pas de risque limaces ou rongeurs,
  • si l’équipement permet un bon positionnement de la graine en présence de résidus,
  • si la structure du sol est poreuse et sans tassement sur profondeur d’enracinement du colza.

Il convient donc de vérifier l’état structural et d’avoir des outils performants pour gérer les résidus pailleux (chasses paille et herse à paille pour répartir les résidus). Les semoirs à dents offrent dans la plupart des situations une meilleure réussite du semis, en positionnant la graine sous le mulch de paille, en contact avec la terre fine. Le mulch protège le sol et limite l’évaporation. L’absence de travail évite la germination des adventices, surtout des dicots, à condition de semer à vitesse réduite (<6 km/h). La croissance précoce est souvent plus lente, ce qui milite pour un semis plus précoce.

 

Il ne faut pas semer une graine de colza à plus de 2 cm de profondeur pour réussir la levée 

 

La semence doit être placée là où elle a le plus de chances de germer, en fonction de là où se situe la fraîcheur. Déclencher le semis avant une pluie permet de maximiser les chances de réussir la levée. Le choix de la profondeur de semis dépend de l’état d’humectation du sol :

  • En condition optimale d’humidité avec un sol frais très superficiellement, semer à 2 cm.
  • En sol sec sur 3-4 cm et frais en dessous, semer plus profondément, jusqu’à 4 cm, pour positionner la graine sur la zone fraîche. La jeune racine pourra croître dans une zone restée fraîche.
  • En sol sec sur 5 cm et plus, la graine germera dès que le sol sera réhumecté. La profondeur de semis est donc fonction de la quantité de pluie potentiellement annoncée :
    • Pluie annoncée de 10 mm et plus : semer à 2 cm de profondeur pour profiter d'une germination rapide.
    • Pas de pluie annoncée : semer à 4 - 5 centimètres pour attendre une pluie significative pour favoriser la germination.

 

Même avec le risque de ne pas avoir assez d’eau, je ne modifie pas ma densité de semis 

 

Il ne faut pas semer plus dense pour compenser les éventuelles pertes à la levée. La densité de peuplement est un critère essentiel pour obtenir un colza robuste. Une sous densité ne permet pas d’atteindre le rendement potentiel, surtout en sols à faible potentiel mais une sur densité favorise l’élongation, l’obtention de pieds chétifs et peu robustes, vulnérables aux dégâts de ravageurs et pénalise le rendement, surtout en sols à bon potentiel. Semer très dense en espérant garantir un peuplement suffisant en cas de dégâts est une stratégie très risquée et souvent perdante.

 

En associant des plantes compagnes avec le colza, je limiterai les dégâts des insectes d’automne 

 

Le colza associé à des légumineuses permet une croissance dynamique et continue à l’automne qui atténue les dégâts durant l’hiver et au printemps par les larves d’insectes d’automne : plus la croissance est soutenue, moins les larves parviennent à progresser vers l’aisselle des feuilles et le cœur des plantes et donc à perturber la croissance du colza. MAIS, si le nombre de larves est plus souvent réduit avec un couvert associé au colza, ce couvert doit être relativement développé pour jouer ce rôle d’atténuation du risque larvaire : il faut viser 300 à 500g/m² de couvert associé. Afin de garantir un effet sur les larves, Il ne suffit donc pas de semer les espèces en association, mais il faut réussir leur implantation et leur levée avec le colza.

 

A RETENIR

  • Si elles sont optimisées, les pratiques d’implantation permettent de préparer les conditions essentielles d’un colza robuste : une levée précoce et homogène, des pieds vigoureux, une croissance dynamique et continue à l’automne et une reprise dynamique en sortie d’hiver.
  • Anticiper pour assurer un bon état structural avant l’implantation du colza restructurer le sol si nécessaire avant l’implantation de la culture précédent le colza , puis préserver la structure jusqu’à la récolte = moins d’intervention en profondeur à faire dans l’interculture du colza pour préserver au mieux l’humidité du sol avant le semis !
  • Observer l’état structural de son sol avant la récolte du précédent pour décider de travailler ou non, choisir le type d’intervention et optimiser la profondeur de travail du sol.
  • Optimiser le travail du sol :
    • Limiter le nombre de passages et de profondeur de travail au strict nécessaire pour gérer la structure du sol, les résidus du précédent ou les bioagresseurs.
    • En sol argileux et à texture équilibrée, travailler le sol au plus près de la récolte du précédent et éviter tout travail dans les 15j avant le semis pour favoriser la ré-humectation par les éventuelles pluies.
  • Eviter les surdensités de semis.
  • Positionner la graine au plus près de la zone la plus fraîche et à 5cm maximum.
VRAI et FAUX

Le colza associé à des légumineuses permet une croissance dynamique et continue à l’automne qui atténue les dégâts durant l’hiver et au printemps par les larves d’insectes d’automne: plus la croissance est soutenue, moins les larves parviennent à progresser vers l’aisselle des feuilles et le cœur des plantes et donc à perturber la croissance du colza. MAIS, si le nombre de larves est plus souvent réduit avec un couvert associé au colza, ce couvert doit être relativement développé pour jouer ce rôle d’atténuation du risque larvaire : il faut viser 300 à 500g/m² de couvert associé. Afin de garantir un effet sur les larves, Il ne suffit donc pas de semer les espèces en association, mais il faut réussir leur implantation et leur levée avec le colza.

A RETENIR

  • Si elles sont optimisées, les pratiques d’implantation permettent de préparer les conditions essentielles d’un colza robuste : une levée précoce et homogène, des pieds vigoureux, une croissance dynamique et continue à l’automne et une reprise dynamique en sortie d’hiver.
  • Anticiper pour assurer un bon état structural avant l’implantation du colza => restructurer le sol si nécessaire avant l’implantation de la culture précédent le colza , puis préserver la structure jusqu’à la récolte = moins d’intervention en profondeur à faire dans l’interculture du colza pour préserver au mieux l’humidité du sol avant le semis !
  • Observer l’état structural de son sol avant la récolte du précédent pour décider de travailler ou non, choisir le type d’intervention et optimiser la profondeur de travail du sol.
  • Optimiser le travail du sol :
    • Limiter le nombre de passages et de profondeur de travail au strict nécessaire pour gérer la structure du sol, les résidus du précédent ou les bioagresseurs.
    • En sol argileux et à texture équilibrée, travailler le sol au plus près de la récolte du précédent et éviter tout travail dans les 15j avant le semis pour favoriser la ré-humectation par les éventuelles pluies.
  • Eviter les surdensités de semis.
  • Positionner la graine au plus près de la zone la plus fraîche et à 5cm maximum.

 

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N'hésitez pas à rouler vos semis

Implantation Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Implantation Pois de printemps Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

Biostimulants en enrobage de semences sur tournesol : quels bénéfices en attendre ?

 

Le tournesol est une culture dont la phase de début de cycle est particulièrement sensible car sa levée est soumise aux conditions de semis (sol réchauffé et frais, levée irrégulière) mais également aux attaques de différents ravageurs (lièvres, limaces, oiseaux…). Dans ce contexte, un tournesol avec une bonne vigueur au démarrage et semé dans de bonnes conditions, passera d’autant plus vite les stades sensibles (levée --> B4) et les dégâts de ces ravageurs seront limités. Ainsi Terres Inovia vous propose un retour sur les biostimulants testés sur leurs essais et leur intérêt sur les critères de productivité et de vigueur à la levée.

 

Fonctionnement des biostimulants

Il arrive que, malgré toutes les précautions prises, le début de cycle du tournesol soit impacté. Dans ces situations, l’utilisation de produits permettant de booster la plante au démarrage peut l’aider à surmonter cette phase critique : c’est le cas notamment des biostimulants. Pour rappel, un biostimulant est un produit qui stimule le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’il contient. Cette stimulation vise précisément un ou plusieurs processus :

  • L’amélioration de la disponibilité des éléments nutritifs dans le sol et/ou leur absorption et leur utilisation par la plante, 
  • ou encore une meilleure tolérance aux différents stress abiotiques.

Ces biostimulants peuvent être utilisés sur une végétation déjà développée avec des produits appliqués en foliaire en tout début de cycle (cotylédons à B2) ou avec des produits appliqués directement sur la semence. L’avantage de ce mode d’application est que le biostimulant peut agir dès la germination, pour stimuler la croissance racinaire et/ou agir sur la mise à disposition des éléments nutritifs au contact de la rhizosphère.

 

Zoom sur les expérimentations menées en enrobage de semences

Afin de valider l’intérêt de ce type de produits en enrobage de semences, Terres Inovia a conduit depuis 2019 plusieurs expérimentations. Ces dernières visent à évaluer l’intérêt de ces produits (i) sur la dynamique de croissance du tournesol en début de cycle et (ii) sur les performances finales du tournesol (rendement et qualité). Huit essais ont ainsi été conduits ces dernières années en Charentes Maritimes, Côte d’Or, Haute-Garonne et dans l’Indre.

2 biostimulants testés :

  • Starcover : combinant la bactérie Bacillus amyloliquefaciens IT45t et un extrait de plante.
  • Fortify : enrobage à base de phosphore, potassium, magnésium et zinc.

Les deux biostimulants revendiquent un effet sur la stimulation de la croissance racinaire, permettant une levée plus rapide et homogène, ainsi qu’une croissance aérienne renforcée.

Chacun de ces produits a été proposé dans les essais en association avec une variété particulière, sous forme d’une combinaison « variété – biostimulant ». En conséquence, l’effet de chaque produit a été testé face à une graine sans biostimulant de la même variété et issu du même lot de semences. Les résultats de chaque produit sont ainsi comparés dans le reste du document à un témoin spécifique noté « Témoin_Fortify » et « Témoin_Starcover ».

 

Aucun effet significatif observé sur la phase démarrage

Sur les trois années d’expérimentation, aucun effet significatif des biostimulants n’a été noté sur les dates de levées, peuplement à la levée et notes de vigueur sur les différents essais, quel que soit les conditions de levée. L’analyse en regroupement d’essais met en évidence des tendances mais sans impact réel car les différences observées sont minimes. Les conditions de températures du sol à l’implantation, la qualité de la semence et le cumul de degrés jours, restent les points cruciaux pour favoriser la vigueur.

Sur 2020, un suivi de l’évolution de la couverture du sol par le tournesol a été réalisé via des prises de vues par drones à différents stades (B2 puis B4). On observe que la couverture du sol (exprimé en % de couverture/plant) reste faible aux stades B2 et B4, même si un écart est constaté entre ces deux stades (pas plus de 1 à 2% de couverture). Cet écart est plus lié à la variété testée qu’au couple d’une même variété avec ou sans biostimulant.

 

Figure 1 - Evolution du % de couverture du tournesol estimé par plant entre les stades B2 et B4 – 
essai mené dans l'Indre en 2020

 

Aucun effet significatif observé sur le rendement

Les écarts de rendements observés sont contenus et non significatifs. De fortes différences existent entre les sites en positif (gain) ou négatif (perte). Le Starcover ne permet pas de gain en moyenne, toutefois il permet un gain sur la majorité des essais. Enfin, le Fortify conduit en tendance à une légère perte de rendement sur la quasi-totalité des essais.

  Gain moyen (en % du témoin) Nb d’essais ou le gain > 0% Gain maxi
Fortify -4% 01 juin 5%
Starcover 1% 05 août 4%

Gain moyen et maxi obtenus par les biostimulants

 

Des gains de rendement à relativiser face au choix variétal

Comme chaque biostimulant était associé à une variété différente, ces essais permettent d’apprécier le poids de l’effet des biostimulants relatif à celui des variétés choisies. Le tableau suivant montre les écarts de rendements (mini-maxi) obtenus en jouant sur le levier variétal d’une part et les biostimulants d’autres parts. Comparativement aux gains octroyés par les biostimulants, le gain obtenu par le « bon » choix variétal apparaît être largement supérieur. Dans la réussite du tournesol, le choix variétal (ré)apparaît comme étant la priorité.

  Dpt 17 (2020) Dpt 31 (2020) Dpt 36 (2020) Dpt 17 (2020) Dpt 17 (2021) Dpt 31 (2021) Dpt 36 (2021)
Gain de rendement maximal octroyé par le choix variétal 0.68 1.60 3.39 3.82 4.92 8.19 8.63
Gain de rendement maximal obtenu avec l’usage d’un des biostimulants 0.9 1.7 3.2 0.7 1.0 1.9 2.0

 

 

Les effets observés sur la qualité des graines

Aucun effet significatif n’a été observé ni même en tendance.

Le marché des biostimulants étant aujourd’hui en plein essor, de nombreuses innovations sont disponibles. Parmi les modalités de biostimulants en enrobage de semence testées en 2020 et 2021, nous n’avons pas mis en évidence un intérêt quant à l’usage de ce type de solution dans nos essais. Terres Inovia reste mobilisé autour de cette thématique pour affiner les références techniques.  

Préparation de campagne Implantation Implantation Tournesol Tournesol Tournesol Cécile Le Gall (c.legall@terresinovia.fr), Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)