Ne pas commencer les irrigations trop tôt
Le soja a des besoins élevés en eau. Dans le sud de la France, l’irrigation est indispensable pour obtenir des rendements élevés.
Une irrigation bien conduite permet de gagner 8 à 10 q/ha pour 100 mm apportés et de sécuriser la teneur en protéines.
La date de début d’irrigation est à moduler en fonction du climat de l’année. Retarder le premier apport en cas de pluies abondantes en mai-juin et l’avancer en situation inverse.
Effectuer le premier arrosage :
- en sols superficiels, au stade R1 (apparition des premières fleurs), vers le 25 juin/1er juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II ;
- en sols profonds, 12 à 15 jours après l’apparition des premières fleurs, vers le 10-15 juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II.
Pourquoi et comment irriguer le Soja ? (Chambre d'Agriculture de la Gironde)
Irriguer son tournesol à bon escient : un exemple en région Rhône-Alpes
Le bénéfice de l'irrigation du tournesol mesuré par Terres Inovia et le CREAS
Terres Inovia et le CREAS (Centre Régional d'Expérimentation agricole de Satolas - 69) ont mesuré les gains de rendement et de teneur en huile de tournesols "raisonnablement" irrigués.
Les résultats de ces 7 années d'expérimentations n'ont jamais été démenti depuis.
14 q/ha de plus pour 100mm
L’eau est le premier facteur limitant du rendement dans la plupart des parcelles à réserves faibles à moyennes du Sud-Est. L’irrigation pour une culture de tournesol implantée dans les situations à réserve limitée est justifiée 6 années sur 8.
On gagne de l’ordre de 5 quintaux par tour d’eau de 40 mm quelle que soit la période d’apport, durant la phase de sensibilité, avec effet cumulatif, soit une valorisation de 12 à 14 quintaux par 100 mm apportés, pour un témoin sec à 20 q/ha.
L'eau, principal facteur limitant du rendement
Expérimentation Terres Inovia/CREAS, Lyon St Exupéry
Sol de graviers profonds - 1 tour d'eau = 40 mm.
2 apports d’eau : 1 avant et 1 après la floraison
Deux tours d’eau, positionnés avant et après la floraison, constituent la meilleure solution pour augmenter le rendement avec une efficacité maximale de l'eau apportée.
Dans un contexte de disponibilité en eau restreinte et de faible développement végétatif, une seule irrigation avant ou après floraison donne un gain de rendement comparable. Mais dans ce cas il est préférable d’irriguer en post-floraison car on améliore considérablement la teneur en huile (+ 4 points).
Un gain de 3 points d'huile en moyenne
Outre le rendement, l'irrigation améliore la teneur en huile, sans changer la teneur en acide oléique.
Irrigation CREAS de 2000 à 2007 - Moyenne 2000-2006 pour 1 à 4 tours d'eau, 0 en 2007
Expérimentation Terres Inovia/CREAS, Lyon St Exupéry
Sol de graviers profonds - 1 tour d'eau = 40 mm.
Irriguer son tournesol à bon escient pour assurer les quintaux
Par climat sec et sur terres à réserve en eau limitée, 2 apports d'eau de 35 à 40 mm à partir de la floraison garantissent un gain de 8 q/ha et de 2 à 4 points d'huile.
Une culture très tolérante aux conditions sèches
Si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d'exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m), et d'extraire la totalité de l'eau disponible, là où d'autres cultures ne peuvent extraire que les 2/3 de la réserve utile.
Le tournesol est également une plante qui répond bien à l’irrigation surtout si sa croissance végétative est modérée avant la floraison. Du tout début floraison à la fin du remplissage de la graine, le tournesol doit consommer 230 mm d’eau pour assurer un rendement de 30 q/ha. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée à cette période, lorsque la réserve en eau du sol est épuisée. Les essais et les observations en culture ont montré des gains moyens de l’ordre de 8 q/ha pour des apports de 100 mm avec une irrigation bien gérée.
Rendement du tournesol (q/ha) et intensité de la sécheresse estivale
Niveau de remplissage de la réserve d'eau utile du sol le 21 juillet en %
Lors d'années humides (2007 ou 2011), les rendements nationaux ont pu atteindre 27 q/ha
Lors d'années sèches (2006 ou 2010), les rendements moyens ont stagné à 22-24 q/ha.
Un à trois tours d'eau suffisent
Le tournesol irrigué présente deux atouts majeurs particulièrement intéressants lorsque l’eau disponible pour l’irrigation est limitée ou lorsque le calendrier d’irrigation de l’exploitation est chargé :
- de faibles volumes d’eau requis : 30 à 120 mm d’eau d’irrigation suffisent ;
- une période d’irrigation centrée sur juillet et début août.
Débuter l’irrigation suivant l’état végétatif du tournesol
Le choix de la date de début d’irrigation dépend de l’état de croissance végétative du tournesol avant la floraison et de l’état des réserves en eau du sol. Il est en effet nécessaire d’éviter l’exubérance des plantes avant la floraison : l’efficacité des arrosages s'en trouve améliorée. Arrêter l’irrigation quand le dos du capitule vire du vert au jaune citron.
Pilotage de l'irrigation
| Croissance au stade bouton | A disposition : | ||
| 1 tour d'eau 30/40 mm | 2 tours d'eau 60/80 mm | 3 tours d'eau 90/120 mm | |
|
Faible à modérée
|
Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent |
Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent Fin floraison |
Sols superficiels : Bouton étoilé Début floraison Fin floraison* Sols profonds : Début floraison Fin floraison 10 jours plus tard |
|
Normale à exubérante
|
Fin floraison |
Fin floraison 10 jours plus tard |
Ne pas dépasser 2 tours d'eau |
En sol profond, l’irrigation est justifiée uniquement en année sèche. Un tour d’eau en fin floraison est conseillé.
* Dans le Sud-Est (vallée du Rhône et bordure méditerranéenne), la forte évapotranspiration et la faible pluviométrie justifient souvent un tour d’eau supplémentaire 10 jours après la fin de la floraison.
Après la première irrigation, la durée du tour d’eau recommandée est d’une dizaine de jours, tant qu’il ne pleut pas. Après une pluie, décaler le tour d’eau d’un jour par tranche de 5 mm. Préférer des doses de 30-35 mm à chaque tour d’eau à des apports plus faibles et plus rapprochés.
Attention au sclérotinia et au phomopsis
- Ne pas irriguer en pleine floraison si le temps est humide, pour éviter les attaques de sclérotinia du capitule.
- Veiller particulièrement au phomopsis en choisissant une variété très peu sensible ou peu sensible, protégée si nécessaire par un traitement en végétation.
Irriguer est souvent nécessaire dans le Sud pour sécuriser les rendements
Dans le Sud-Ouest et en agriculture conventionnelle, le soja en sec n'est compétitif que dans des sols très profonds (sols argilo-limoneux de fond de vallée avec une réserve utile supérieure ou égale à 150 mm) et dans les zones les moins contraintes au niveau hydrique (sud de l'Aquitaine, sud-ouest du Gers).
Dans ces situations, les rendements moyens de soja en sec sont le plus souvent compris entre 20 et 25 q/ha, avec une variabilité entre années supérieure au soja irrigué.
Dans le Sud, hormis les situations peu contraintes en eau, le risque d'obtenir des rendements de soja inférieurs à 15 q/ha est élevé en sec. L'irrigation, avec un nombre suffisant de tours d'eau, est alors nécessaire pour sécuriser et augmenter ces rendements.
| Réserve utile en eau du sol | Rendement moyen du soja conduit avec une irrigation optimale | Rendement moyen du soja en sec (q/ha)* | Rendement moyen du soja en sec obtenu sur 5 années parmi les 10 plus sèches (q/ha) |
| Sol profond (RU=150 mm) | 35 - 40 q/ha | 21 | 14 |
| Sol intermédiaire (RU=100 mm) | 35 - 40 q/ha | 15 | 9 |
* étude fréquentielle sur la station de Blagnac-31, période 1990-2003, données climatiques Météo-France, rendements estimés en fonction de la disponibilité en eau sur le cycle du soja.
Irriguer le tournesol : un intérêt accru dans les sols superficiels et intermédiaires
Une culture très tolérante aux conditions sèches…
Si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d'exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m) et d'extraire une plus grande quantité d’eau disponible du sol que d’autres cultures. Au niveau technico-économique, c’est une culture robuste, relativement à d’autres cultures d’été conduites en sec, amortissant particulièrement bien les aléas climatiques.
… et valorisant de quantités limitées d’eau d’irrigation
Le tournesol est également une plante qui répond bien à une irrigation modérée en quantité, surtout si sa croissance végétative est limitée avant la floraison. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée entre le tout début floraison et la fin du remplissage des graines, lorsque la réserve en eau du sol est en phase d’épuisement. Les besoins en eau d’irrigation du tournesol sont le plus souvent inférieurs à 100 mm (1000 m³/ha).
L’irrigation du tournesol est la mieux valorisée dans les sols superficiels et intermédiaires. Les essais et les observations en culture ont montré un gain moyen de l’ordre + 1.2 à + 1.4 q/ha par tranche de 10 mm d’apport dans les sols superficiels (RU ≈ 80 mm), + 0.8 à + 1 q/ha dans les sols intermédiaires (RU ≈ 130 mm) et de + 0.5 q/ha dans les sols profonds (Réserve utile ≈ 180 mm).
Deux apports d’eau, l’un avant et l’autre après la floraison : une stratégie gagnante
Comme l’illustrent notamment des essais conduits dans des sols filtrants de Rhône-Alpes, deux tours d’eau, positionnés avant et après la floraison, constituent la solution optimale pour augmenter le rendement avec un volume d’eau limité (80mm).
Dans ce contexte de disponibilité en eau restreinte, une seule irrigation de 40mm fin floraison apporte déjà un gain de rendement de 5q/ha par rapport à une conduite sans irrigation. Le positionnement de cet apport unique à fin floraison, par rapport à la préfloraison, permet d’augmenter à la fois le rendement et la teneur en huile (+ 4 points).
A noter que l’irrigation n’a aucun effet sur la teneur en acide oléique du tournesol.
Résultats essai CREAS/TERRES INOVIA 2006
Contexte : stress hydrique précoce et prolongé en sol superficiel
Des marges améliorées
Au niveau économique (marge intégrant les coûts de l’eau d’irrigation), le tournesol irrigué en culture principale est bien positionné relativement à d’autres espèces irriguées de printemps (pois) ou d’été (soja, sorgho, maïs) dans les sols superficiels voire intermédiaires selon le contexte de prix de vente des graines et de coût d’achat de l’eau, toutes les espèces étant irriguées avec des mêmes volumes restreints (1 à 3 tours d’eau avec un volume total inférieur ou égal à 100 mm). Toujours en relatif, l’irrigation du tournesol est moins bien valorisée dans les sols profonds où des espèces plus exigeantes en eau, comme le soja ou le maïs, se positionnent mieux au niveau économique.
La simulation économique présentée ci-dessous illustre l’intérêt de l’irrigation du tournesol dans les sols superficiels : dans ce contexte défini, le tournesol irrigué fait partie des cultures d’été à meilleure marge en conduite irriguée et volumes restreints.
Hypothèses retenues
Avec les hypothèses retenues, les gains de marge permis par l’irrigation du tournesol, pour un coût total de l’eau à 0.30 €/m³, sont compris entre +150 et +200 €/ha dans les sols superficiels pour 100 mm de dose totale. Ce gain n’intègre par l’effet de l’augmentation de teneur en huile sur le prix de vente des graines, effet le plus souvent valorisé à l’échelle de l’organisme de collecte.
Les coûts de l’eau sont très variables selon le contexte de chaque exploitation agricole irrigable (selon l’origine de l’eau, les modes de pompage et d’aspersion, l’amortissement plus ou moins avancés des équipements, etc.). De même, les prix de vente du tournesol et des autres cultures peuvent fortement différer d’une campagne à l’autre. Ainsi selon votre contexte de production, les gains de marge à attendre grâce à l’irrigation du tournesol sont très variables : voir les deux tableaux suivants (sols superficiel et sol intermédiaire).
Irrigation indispensable pour le tournesol en double culture
Dans le Sud de la France, le tournesol peut être cultivé en double culture (ou culture dérobée), juste après une orge précoce par exemple. Dans ce cas, l’irrigation est indispensable pour assurer une levée rapide dès fin juin – début juillet et accompagner la culture dans un contexte où la réserve en eau du sol est fortement entamée après la culture d’hiver.
L’irrigation du tournesol peut être très rentable pour l'exploitation !1. Lorsque la ressource en eau est limitée Mettre du tournesol dans l’assolement présente un intérêt pour les exploitations avec irrigation où les quantités d’eau disponibles ne permettent pas d’irriguer à l’optimal, sur toute la surface, les autres cultures, en particulier les plus exigeantes en eau. 2. Lorsque l’interdiction d’irrigation est précoce Les exploitations soumises à des arrêts précoces d’irrigation (début à mi-août) peuvent trouver avec l’irrigation du tournesol un moyen de valoriser l’eau à l’époque où elle est encore disponible. 3. Tout particulièrement dans les sols superficiels et intermédiaires |
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L’irrigation du chanvre
Une pratique qui doit rester ponctuelle
Le chanvre est une culture rustique dont les besoins en eau sont de 30 à 40 mm/t de matière sèche. Il ne nécessite pas d’irrigation systématique, car il tolère assez bien la sécheresse grâce à son système racinaire profond, pivotant et fasciculé.
L’irrigation est une pratique exceptionnelle dans le cas du chanvre. Irriguez dans les zones à risque important de sécheresse afin de sécuriser le peuplement et d’assurer des rendements corrects en paille et en graines.
Le chanvre valorise bien l’irrigation en zones sèches.
Les gains de rendement possibles
Quand les conditions sont bonnes (sol profond et pluies fréquentes), l’irrigation n’est pas nécessaire et la valorisation de cette eau serait nulle.
En revanche, dans les zones à fort risque de sécheresse, l’irrigation est conseillée pour :
Augmenter le rendement en paille
Deux tours d’eau sont plutôt bien valorisés. Quelle que soit la période des apports, plus de 3 t/100 mm d’eau sont gagnés en moyenne. Un bonus est également observé sur le diamètre des tiges. Le gain de rendement est moins aléatoire dans le cas des apports d’eau précoces (avant ou pendant la floraison) que tardifs (post-floraison)
Augmenter la production de chènevis
En moyenne, deux tours d’eau permettent de gagner environ 2 q/ha de graines (grande variabilité de 0 à 10 q/ha selon les essais). Les apports tardifs (fin floraison à post-floraison) peuvent faire espérer une majoration du rendement de 6,5 q/100 mm.
Le parcours optimum de l’irrigation du chanvre dépend de l’objectif de rendement fixé au semis ou à la signature du contrat avec l’industriel de première transformation.
Économiquement, les gains de rendement (en paille et chènevis) couvrent les frais d’irrigation.
L’irrigation du colza en période de floraison
Au printemps, le manque d'eau limite le développement des plantes et handicape l’absorption des éléments fertilisants. Dans les cas extrêmes les boutons floraux et les plantes dépérissent.
Un stress hydrique marqué en floraison est fréquent dans le Sud-Est et a pour conséquence une réduction de la production.
La sensibilité est forte entre le début de la floraison et G4 + 10 jours. En fin de cycle la sécheresse limite le PMG sans possibilités de compensation. Les résultats d’essais montrent qu'en cas de stress important à cette période, l'irrigation peut être rentable, surtout sur des sols à réserve faible à moyenne, avec des gains d'environ 8 q/ha pour 100 mm apportés et de 1,5 à 2 points d'huile.
L’irrigation, l’une des clés du rendement
L'irrigation entre F1 et G4 fait gagner près de 8 q/ha en cas de stress hydrique marqué.
Surveiller les prévisions météo pour les sols limoneux
Pour les sols limoneux battants surveiller les prévisions météo !
Si une irrigation est nécessaire, réaliser les apports d’eau avant le semis pour éviter les croûtes de battance qui handicaperaient la culture.
Exemple de croûtes de battance
Irrigation : préserver l’eau de la parcelle
Préserver au maximum l'eau de la parcelle de colza après la récolte du précédent, en limitant autant que possible l'évaporation pendant la phase de travail du sol.
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