Soja de France : une charte pour valoriser les graines made in France non OGM
Pour valoriser les graines de soja produites sur l’hexagone, une charte a été élaborée par Terres Univia, l’interprofession des huiles et des protéines végétales. Objectif : garantir la qualité de la production d’un soja français non OGM, tracé et durable. Explications.
Le soja est une culture pleine de promesses. Ces dernières années, ces surfaces ont fortement progressé en France, passant de 76 000 à 154 000 entre 2014 et 2018. L’hexagone est, en effet, le deuxième pays producteur de cette culture dans l’Union Européenne, avec 410 000 tonnes produites en 2017, derrière l’Italie (978 000 tonnes).
Le tourteau de soja, première source en protéines concentrées
Le potentiel du soja n’a pas encore complétement été exploité. En alimentation animale, le tourteau de soja constitue la première source de protéines concentrées, en particulier pour les volailles En France, plus de 3,5 millions de tonnes de tourteaux de soja sont consommés par an, dont 450 000 tonnes de tourteaux de soja non OGM pour des filières animales sous cahier des charges. Mais une grande majorité de ces tourteaux est importée. Or, l’import non OGM pourrait être substituée par la culture française de plus de 200 000 ha de soja. L’enjeu d’une démarche de certification de graines de soja de qualité et non OGM est donc de taille. Du côté de l’alimentation humaine, on note une croissance continue des débouchés soyfoods (tofu pour les plats traiteurs notamment) et un développement possible à l’export.
Des premières graines certifiées depuis fin 2018
Pour valoriser les atouts et la qualité de la filière du soja français, la Charte Soja France a été créée par l’interprofession des huiles et des protéines végétales en 2018. Elle a été élaborée avec les semenciers, agriculteurs, collecteurs de graines, premiers transformateurs et utilisateurs industriels de la filière française du soja.
Lancée en 2018, cette démarche de certification en filière repose sur quatre engagements : des graines et des produits issus du soja d’origine France, non OGM, tracés et durables. Elle engage les trois maillons de la filière : la production de graines, la collecte et la première transformation.
Les producteurs de soja se sont engagés, dès novembre 2018, à produire les premiers lots de graines certifiés Charte Soja de France. Les garanties de traçabilité et du caractère non OGM seront facilitées par l’utilisation de semences certifiées françaises. Dans le cas d’un recours aux graines de ferme -pour lequel le producteur s’engage à déclarer la surface implantée auprès de la SICASOV et payer une redevance de 15€/ha-, le contrôle non OGM via l’analyse PCR sera demandé. Les engagements de durabilité reposent notamment sur le respect des bonnes pratiques techniques, sanitaires, environnementales et sociales à toutes les étapes de la filière. La traçabilité est, elle, garantie par de nombreux engagements, et notamment par la ségrégation des lots.
Le soja français a tout bon !
Le soja français a tout bon ! Il est important de rappeler qu’il est non-OGM, car sur le territoire français, la culture d'OGM est interdite. Comme nous savons que de nombreuses interrogations se posent autour de cette culture, il nous a paru essentiel d’y répondre. De l’agriculteur jusqu’aux produits alimentaires, chaque acteur met tout en œuvre pour garantir un soja de qualité, bon pour les Hommes, nos animaux et l’environnement. Rencontrez Didier Gorse, producteur du Sud-Ouest, Xavier Grosjean, éleveur de vaches montbéliardes, et tous les acteurs qui transforment le soja français en tourteaux, tofu, jus, desserts, plats cuisinés... Chacun a voulu témoigner de son travail et mettre en avant les savoir-faire français au service d’une alimentation de qualité.
Terres Oléopro, juin 2018
Irriguer pour régulariser le rendement et la teneur en protéines à un niveau élevé
Le soja a des besoins élevés en eau. Un niveau de rendement supérieur à 35 q/ha ne peut être atteint qu'avec une disponibilité hydrique supérieure à 400/450 mm.
Le soja a des besoins élevés en eau
L’alimentation en eau est le principal facteur limitant de la production chez le soja. La période de floraison et de nouaison d'une part, et la phase de remplissage des graines, d'autre part, sont très sensibles au déficit hydrique.
Une bonne alimentation de la plante en eau, c’est aussi concourir à son alimentation azotée, l'absorption de l'azote par voie symbiotique étant très sensible au déficit hydrique.
Un niveau de rendement supérieur à 35 q ne peut être atteint qu’avec une disponibilité hydrique (pluies, contribution du sol et irrigation) supérieure à 400/450 mm.
Irriguer en apportant la juste dose pour une marge optimale
Une bonne gestion de l’irrigation permet d’atteindre un résultat économique optimum. Bien conduite, elle permet de gagner 8 à 10 q/ha pour 100 mm apportés et de sécuriser la teneur en protéines. Mal maitrisée, elle peut cependant parfois favoriser voire occasionner des accidents en culture comme la verse, le sclérotinia ou des avortements de fleurs. Eviter tout gaspillage des ressources en eau et préserver la qualité de l’eau.
Ne pas commencer trop tôt
Le déclenchement de la première irrigation sera largement fonction de la réserve en eau du sol et de la pluviométrie, il se situe souvent au moment de la floraison. Retarder le premier apport en cas de pluies abondantes en mai-juin et l’avancer en situation inverse.
Effectuer le premier arrosage :
- en sols superficiels, au stade R1 (apparition des premières fleurs), vers le 25 juin/1er juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II ;
- en sols profonds, 12 à 15 jours après l’apparition des premières fleurs, vers le 10-15 juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II.
Poursuivre jusqu’à l’apparition des premières gousses mûres
L’alimentation en eau en fin de cycle permet de finir le grossissement des graines, essentiel pour l’élaboration d’un haut rendement et d’une forte teneur en protéines.
En l’absence de pluie, réaliser le dernier arrosage au stade R7 (premières gousses mûres, de couleur marron-beige, avec des graines arrondies à l’intérieur).
Ce stade se situe environ trois semaines avant la récolte, vers le 10-15 septembre pour un semis de mi-avril à début mai.
Conduite de l’irrigation en année moyenne
Objectif de rendement = 35 à 40 q/ha
| Type de sol | Région | Apports totaux en irrigation | Nombre d'apports | Durée des tours d'eau (jours) | Dose (mm) |
| Sols superficiels | Sud-Est, Rhône-Alpe | 250 à 300 mm | 8 à 10 | 6-7 | 30-35 |
| Midi-Pyrénées | 200 à 250 mm | 7 à 8 | 6-7 | 30 | |
| Alsace | 150 à 250 mm | 5 à 8 | 7 | 30 | |
| Aquitaine | 150 à 200 mm | 5 à 7 | 6-7 | 30 | |
| Centre, Poitou-Charentes | 180 à 210 mm | 6 à 7 | 7 | 30 | |
| Bourgogne, Franche-Comté | 120 mm | 4 | 7-8 | 30 | |
| Sols profonds | Sud-Est | 150 à 200 mm | 4 à 6 | 8-10 | 40-45 |
| Midi-Pyrénées | 100 à 150 mm | 3 à 4 | 10-12 | 35-40 | |
| Alsace | 100 à 150 mm | 3 à 5 | 8-10 | 30 | |
| Aquitaine | 50 à 100 mm | 2 à 3 | 10-12 | 35-40 | |
| Centre, Poitou-Charentes | 80 à 120 mm | 2 à 3 | 12 | 40 | |
| Bourgogne, Franche-Comté | 80 mm | 2 | 10-12 | 40 |
Pourquoi et comment irriguer le Soja ? (Chambre d'Agriculture de la Gironde)
Arnaud Micheneau, ingénieur de développement à Terres Inovia, présente la filière Soja, l’intérêt de l’irrigation sur cette culture, ses besoins en eau et les outils d’aide au pilotage de l’irrigation (IrriSoja et Irrélis).
Des outils en ligne pour une bonne gestion de l'irrigationQuand démarrer le premier tour d'eau ? Quand reprendre l'irrigation après une pluie significative ? Quand arrêter d'irriguer la parcelle ? Deux outils en ligne peuvent vous aider dans votre gestion de l'irrigation du soja. Irré-LIS® Soja : un bilan hydrique en ligne simple d'utilisation pour anticiper et décider des stratégies d'irrigation à la parcelle. IRRIsoja : pour piloter l'irrigation de parcelles équipées de sondes Watermark, au plus près des besoins du soja, en valorisant toute la réserve en eau du sol disponible.
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Pas d’engrais azoté sauf en cas de défaut de nodulation
Exceptionnellement, en cas d’échec de la nodulation, réaliser un apport d’azote en végétation*.
Vérifier l’état du soja et la présence de nodosités sur les racines à la mi-juin, pour décider d’apporter ou non de l’azote. Si la végétation de la parcelle présente globalement un aspect jaunâtre et si plus de 30 % des plantes ne portent pas de nodosités, un apport d’azote est exceptionnellement recommandé.
Apporter, en une ou deux fois, 80 à 150 unités entre le stade R1 (début floraison) et le stade R3 (premières gousses), si possible avant une irrigation. Préférer la forme perlurée.
*Attention, en zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. Toutefois certaines régions ont obtenu des dérogations avec des apports possibles en cas de défaut de nodulation, quelles que soient les formes d'azote ou uniquement sous forme minérale. Les doses apportées doivent être conformes aux arrêtés préfectoraux de votre région.
Ne pas commencer les irrigations trop tôt
Le soja a des besoins élevés en eau. Dans le sud de la France, l’irrigation est indispensable pour obtenir des rendements élevés.
Une irrigation bien conduite permet de gagner 8 à 10 q/ha pour 100 mm apportés et de sécuriser la teneur en protéines.
La date de début d’irrigation est à moduler en fonction du climat de l’année. Retarder le premier apport en cas de pluies abondantes en mai-juin et l’avancer en situation inverse.
Effectuer le premier arrosage :
- en sols superficiels, au stade R1 (apparition des premières fleurs), vers le 25 juin/1er juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II ;
- en sols profonds, 12 à 15 jours après l’apparition des premières fleurs, vers le 10-15 juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II.
Pourquoi et comment irriguer le Soja ? (Chambre d'Agriculture de la Gironde)
Jamais d’engrais azoté pendant la phase végétative
En brefEn zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. |
Pendant son cycle, le soja absorbe l'azote du sol et fixe l’azote de l’air contenu dans le sol, grâce aux bactéries situées dans les nodosités de ses racines.
Cette double activité permet à la culture de s’alimenter en azote sans qu’il soit nécessaire d’apporter des engrais azotés.
Attention ! Un apport d’engrais azoté aux alentours du semis est nuisible car il empêche les nodosités de s’installer et de fonctionner, ce qui pénalise la culture durant tout son cycle.
Jamais d’engrais azoté au semis
En brefEn zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. |
Cette double activité permet à la culture de s’alimenter en azote sans qu’il soit nécessaire d’apporter des engrais azotés.
Attention ! Un apport d’engrais azoté aux alentours du semis est nuisible car il empêche les nodosités de s’installer et de fonctionner, ce qui pénalise la culture durant tout son cycle.
Irriguer est souvent nécessaire dans le Sud pour sécuriser les rendements
Dans le Sud-Ouest et en agriculture conventionnelle, le soja en sec n'est compétitif que dans des sols très profonds (sols argilo-limoneux de fond de vallée avec une réserve utile supérieure ou égale à 150 mm) et dans les zones les moins contraintes au niveau hydrique (sud de l'Aquitaine, sud-ouest du Gers).
Dans ces situations, les rendements moyens de soja en sec sont le plus souvent compris entre 20 et 25 q/ha, avec une variabilité entre années supérieure au soja irrigué.
Dans le Sud, hormis les situations peu contraintes en eau, le risque d'obtenir des rendements de soja inférieurs à 15 q/ha est élevé en sec. L'irrigation, avec un nombre suffisant de tours d'eau, est alors nécessaire pour sécuriser et augmenter ces rendements.
| Réserve utile en eau du sol | Rendement moyen du soja conduit avec une irrigation optimale | Rendement moyen du soja en sec (q/ha)* | Rendement moyen du soja en sec obtenu sur 5 années parmi les 10 plus sèches (q/ha) |
| Sol profond (RU=150 mm) | 35 - 40 q/ha | 21 | 14 |
| Sol intermédiaire (RU=100 mm) | 35 - 40 q/ha | 15 | 9 |
* étude fréquentielle sur la station de Blagnac-31, période 1990-2003, données climatiques Météo-France, rendements estimés en fonction de la disponibilité en eau sur le cycle du soja.
Punaises vertes : prévenir les pullulations
Biologie
Description
Adulte : punaise de 12 à 16 mm de long, de couleur verte en printemps-été et brun violacé en automne-hiver avec un écusson triangulaire à l’arrière du thorax. Présence de 3 petits points clairs, parfois 5, à la base de l’écusson.
Larves : 5 stades larvaires se succèdent.
- Stade 1 : couleur brun rouge
- Stade 2 : couleur noire
- Stade 3 : verte, ponctuée de blanc, de jaune et de noir
- Stade 4 : verte avec de larges zones encore noires
- Stade 5 : verte
Œufs : ils sont pondus par groupes, en rang serrés, le plus souvent sous les feuilles.
Cycle de vie
La punaise verte (Nezara viridula) peut se développer aux dépens de nombreuses plantes hôtes. Elle réalise deux générations par an. La première est réalisée sur divers cultures hôtes à partir de mars/avril. Fin juin, la nouvelle génération d’adultes investit le soja, dès la floraison.
Les femelles peuvent pondre plusieurs centaines d’œufs, par plaques de 30 à 80 œufs, sur la face inférieure des feuilles. Les « larves » passent par 5 stades de couleurs variées. Les stades 1 à 3 sont grégaires. Les stades 4 et 5 se répartissent progressivement dans le champ. Les punaises passent ensuite l’hiver sous forme adulte.
Les adultes puis les larves, sont généralement peu nombreux dans les premières semaines de la floraison. Mais des conditions favorables et des pontes abondantes peuvent faciliter l'envahissement progressif des parcelles et conduire à de véritables pullulations dans les 4-6 dernières semaines de végétation jusqu’à la récolte.
Œufs de punaises groupés | Punaises au stade 4 | Punaise adulte
Dégâts sur gousses et graines
Les dégâts sont liés aux prélèvements alimentaires effectués par les adultes et les larves sur les organes de la plante, surtout les gousses et les graines. Il s’ensuit :
- une perte de rendement par avortement de gousses, de graines, diminution du poids des graines
- une chute de la qualité germinative des graines
- un risque de transport de maladies fongiques, bactériennes ou virales
- une instabilité des graines au stockage
Symptômes sur gousses
Les attaques sur jeunes gousses entraînent des malformations, des dessèchements prématurés et même des avortements complets de gousse.
1. Ponctuations brunes en surface correspondant à des piqûres dans les graines - 2. Gousse avortée
Symptômes sur graines
Suivant le stade de développement et l’intensité de la ponction par la punaise, la graine peut aller jusqu’à l’avortement.
Diminution du poids des graines (de gauche à droite)
1. Graines saines
2. Légère attaque
3. Graines très touchées
Nuisibilité
Les punaises vertes plus présentes jusqu’à il y a quelques années dans la moitié sud, sont aujourd’hui aussi observées dans d’autres régions.
L’importance des populations est variable selon les années. Lors d’années à fortes attaques les pertes de rendement s’élèvent en moyenne à 2-4 q/ha, jusqu’à 10 q/ha, avec un impact fort sur la qualité.
Gestion : plusieurs stades de développement sont nuisibles
Règle de décision
Compte tenu du nombre d'oeufs par ponte et de la tendance des jeunes à rester groupés, une observation ponctuelle de nombreuses punaises sur quelques plantes ne constitue pas une information déterminante.
Une fois par semaine de mi-juillet à mi-août, observez la culture sur plusieurs zones de la parcelle en bordure et à l’intérieur du champ (6 à 8 points de quelques mètres carrés).
Si présence de quelques punaises (2 à 3 minimum) sur plus d’un point d’observation sur deux, un traitement est conseillé.
Les larves L2 et L3 font déjà des dégâts. Les larves L4 et L5 sont les plus dommageables. Les adultes causent aussi des dégâts très importants .
Choix des insecticides
Une seule substance active est utilisable, la lambda-cyhalothrine (liste non exhaustive : Karaté Zéon, Karaté Xflow, Ninja Pro, Kusti, Karaïbe Pro, Sentinel Pro, Lambdastar, Estamina à 0,075 l/ha….) avec un délai d’emploi avant la récolte de 35 jours.
Le traitement à base de lambda-cyhalothrine visant la punaise a une certaine efficacité contre les vanesses présentes. En revanche, l'efficacité sur noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) n'est pas garantie car certaines populations sont résistantes.
Identifier et lutter contre les chenilles défoliatrices
Identifier les chenilles défoliatrices
Le soja abrite plusieurs chenilles défoliatrices dont la vanesse de l'artichaut (Vanessa carduii) et la noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera).
Chenille de vanesse | Chenille de noctuelle de la tomate
| Adulte | Larve (chenille) | |
| Noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) |
Papillon nocturne |
-3 à 3.5 cm de long en fin de développement -corps jaunâtre ou verdâtre, ligne blanche tout le long du flanc soulignée en dessous par une zone plus foncée -tête jaune-brunâtre -6 pattes thoraciques et 10 fausses pattes abdominales |
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Vanesse du chardon |
-envergure de 40 à 70 mm -ailes fauve orangé ponctuées de taches noires et blanches |
-longues épines beiges à extrémité noire -corps gris clair avec bandes noires dorsales et bande jaune ininterrompue sur les flancs |
Cycle de vie
La vanesse de l’artichaut migre d’avril à juin depuis le nord de l’Afrique ou de l’Espagne jusqu’à la Scandinavie avec un retour inverse à l’automne. Elle présente 2 à 3 générations par an en Europe, la dernière migrant vers le Sud. On observe les larves de vanesses dans les sojas à partir des premières feuilles trifoliées pour la 1ère génération, puis en juillet-Août pour la 2nde génération. Les œufs sont déposés individuellement sur les feuilles de la plante hôte. Les larves se nourrissent entre 2 et 6 semaines avant de se nymphoser. Cette dernière étape dure entre 7 et 17 jours.
Les premiers vols de noctuelle de la tomate (surtout présente dans le Sud de la France), sont détectés à partir de mai et se poursuivent jusqu’en octobre. Certaines populations sont sédentaires et d’autres sont migratrices. Plusieurs générations se succèdent. Les femelles peuvent pondre plusieurs centaines d’œufs sur tous les organes de la plante. A l’issue de son développement la chenille s’enfonce en profondeur dans le sol pour entrer en diapause jusqu’au printemps suivant.
Dégâts
Les adultes sont inoffensifs contrairement aux chenilles qui dévorent les limbes des feuilles généralement avant la floraison. Les attaques peuvent parfois sembler spectaculaires. La noctuelle de la tomate peut aussi attaquer les gousses.
Nuisibilité
La nuisibilité des chenilles défoliatrices est généralement faible sur soja, sauf ponctuellement en cas de pullulation. Des vols spectaculaires avec pullulation ont pu être observés à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années. De fortes attaques d’Helicoverpa armigera sur gousses peuvent nuire fortement au rendement des parcelles.
Gestion des chenilles phytophages du soja
Les vols de noctuelles ne sont pas réguliers et difficiles à anticiper. Les températures élevées favorisent leur apparition et intensifient leur pression. Le stade de la culture n’influence pas le choix de de la noctuelle de la tomate pour sa plante hôte (pas de lien floraison / arrivée des noctuelles).
L’observation régulière en cours de culture et la pose de piège à phéromones sont les seuls moyens de repérer les vols d’Helicoverpa armigera et ainsi de déclencher un traitement sur les chenilles encore jeunes et peu nombreuses.
Les solutions à base de bactéries Bacillus thuringiensis var. kurstaki ou Bacillus thuringiensis var. aizawai (usage « traitements généraux ou usage soja et traitement des parties aériennes des chenilles phytophages ») sont efficaces sur les jeunes chenilles de noctuelles défoliatrices comme Helicoverpa armigera (stades larvaires 1 et 2) et autorisées en agriculture biologique.
Exemples (environ 30€/ha)
- Dipel DF® 1,0 kg/ha ou CostarWG® - Bacillus thuringiensis var. kurstaki
- XenTari® 1.0 kg/ha - Bacillus thuringiensis var. aizawai
Helicovex® est un insecticide à base de baculovirus utilisable en agriculture biologique qui doit être positionné sur les œufs et jeunes larves (stade larvaire 1) d’Helicoverpa armigera et s’utilise à 0.2 l/ha – 39 €/ha (usage soja « traitement des parties aériennes chenilles phytophages »).
Bien que spectaculaires, les attaques de vanesses sont le plus souvent sans incidence. Leur pullulation peut entrainer une dégradation poussée du feuillage mais seules les infestations massives et précoces peuvent nécessiter une intervention. Certaines préparations à base de bactéries Bacillus thuringiensis sont alors les seules solutions autorisées.