Ricin
Plant2Pro
Non communiqué
36 mois Non NationalLes enjeux
Les cultures intermédiaires, cultivées entre deux cultures de rente et non récoltées, peuvent fournir de nombreux services écosystémiques à condition qu’elles s’implantent rapidement pour pouvoir être compétitives vis-à-vis des mauvaises herbes et produire une bonne quantité de biomasse. L'hypothèse principale du projet RICIN est que certaines espèces s'établissent mieux que d'autres lorsqu'elles sont semées en été dans des conditions non optimales (stress hydrique, lit de semis grossier avec ou sans mulch).
Pour tester cette hypothèse, une douzaine d'espèces appartenant à quatre grandes familles (Poacées, Fabacées, Hydrophyllacées et Brassicacées), peu ou pas étudiées à ce jour, seront identifiées et comparées sur la base des caractéristiques de leurs semences et de plantules ainsi que de leur tolérance au stress hydrique et aux contraintes mécaniques.
Le phénotypage bas et haut débit des cultures intermédiaires étudiées permettra d'acquérir des connaissances pour l'optimisation des performances. Outre la production des ressources scientifiques et techniques, le projet permettra de développer un outil d'aide à la décision ainsi que d’accroître la possibilité des collaborations avec (notamment) les semenciers sur ce front de recherche représenté par la caractérisation de la croissance hétérotrope de cultures intermédiaires.
Les objectifs
Le projet s’attache à mieux comprendre les facteurs qui affectent la réussite d‘implantation des cultures intermédiaires. L'hypothèse principale de Ricin est que certaines espèces de ces cultures s'établissent mieux que d'autres lorsqu'elles sont semées en été dans des conditions non optimales (stress hydrique, lit de semis grossier avec ou sans mulch).
Ainsi, le projet vise à acquérir des connaissances écophysiologiques sur une dizaine d’espèces de liées à la croissance hétérotrophe (germination des semences et émergence des plantules) par une étude d'écophysiologie comparative afin de mieux comprendre leur capacité à s’implanter, notamment dans des conditions hydriques limitantes.
Il vise également à déterminer le lien potentiel entre la qualité de l'implantation et le potentiel de production de biomasse dans des conditions de gestion contrastées (différents modes de semis, régimes d'irrigation, profondeur de semis etc.).
Il permettra également de proposer le développement d’un OAD pour déclencher les semis en prenant en compte un cumul de pluie nécessaire à la levée en fonction des espèces et de l’état du sol (structural et hydrique)
Les résultats attendus
- Production de données écophysiologiques sur la croissance hétérotrophe (germination des semences et émergence des plantules) de 9 espèces de couvert végétaux, dans des conditions environnementales contrastées (stress hydrique et mécanique).
- Identification et hiérarchisation des facteurs influençant la qualité d’implantation sur 3 sites expérimentaux.
- Création d’un prototype d’Outil d’aide à la décision.
Le rôle de Terres Inovia
Partenaire
Terres Inovia apporte ses compétences scientifiques et techniques sur l’agrophysiologie des cultures intermédiaires et sur l’optimisation de leur implantation.
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Il n’existe pas à ce jour de solution efficace aux dégâts d’oiseaux à la levée des grandes cultures et la recherche s’est peu investie sur cette thématique. Le désarroi des producteurs s’accroit depuis une quinzaine d’année et peut conduire à l’abandon de têtes de rotations jugées trop risquées (tournesol, légumineuses à graines, maïs). En conséquence, les dégâts d’oiseaux ont un impact sur la diversité des cultures et indirectement sur plusieurs aspects de la durabilité des systèmes de culture, y compris les pratiques de traitements. L’impact économique peut être particulièrement important en production de semences. Les approches centrées sur la parcelle sont insuffisantes et les processus écologiques sous-jacents justifient une approche hiérarchique : le problème doit aussi être considéré aux niveaux du paysage et de la région.
Les objectifs
L’objectif du projet la production de connaissances pour la mise au point et le test d’une démarche de gestion concertée à l’échelle de territoires. Les travaux seront réalisés en lien étroit avec les acteurs de territoires pilotes concernés à la fois par des dégâts de colombidés et de corvidés: la Beauce, le Gâtinais, l'Yonne, la Drôme et la Vendée (semences). Indirectement, le projet contribuera à apaiser le débat sur la destruction des nuisibles, en le reformulant autour d’une gestion intégrée intégrant des leviers agronomiques.
Les résultats attendus
- Une meilleure connaissance des processus à l’origine des dégâts
- Une démarche de prévention collective documentée et évaluée
- Une boite à outils pour la collecte et le partage d’informations territoriales
Le rôle de Terres Inovia
Coordinateur
Terres Inovia coordonne le projet et participe au suivi dans l’Yonne et à l’analyse globale des résultats.
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01 janvier 2022 Renforcer la souveraineté en huiles et protéines Terres Inovia Terminé NonTravail du sol avant implantation des colzas : observer et s’adapter aux conditions sécheresse des sols
Des récoltes de céréales très précoces dans des contextes de sécheresse globale voire extrême des sols
En région Centre-Val de Loire et Poitou-Charentes, les récoltes se terminent, tandis qu’elles sont en cours en Ile de France et en Normandie et déjà bien entamées en Pays de la Loire et Bretagne.
Comme il est coutume de le dire, « les années se suivent mais ne se ressemblent pas… » Cette phrase pourrait parfaitement résumer les conditions de récolte de cette année 2025, complètement opposées à l’année précédente, mais non sans conséquences sur les travaux de sols des futures implantations de colza. Dans un contexte de structures de sols pouvant avoir été dégradées lors des implantations des céréales de l’automne dernier, les conditions sèches et chaudes depuis plusieurs mois ont rendu les sols dans un état de sécheresse pouvant être extrême dans certains secteurs. Les perturbations et orages de ces dernières semaines ont été très hétérogènes selon les secteurs, dont nombre d’entre eux ont été très peu arrosés par la perturbation des derniers jours, comme le montre la carte ci-dessous.
Ainsi, il devient très difficile de réaliser à la fois des observations des structures des sols, mais également de pouvoir anticiper les travaux de sols qui peuvent éventuellement s’envisager dans des secteurs où le sol se trouve à des états d’humidité favorables. Au-delà de la capacité à démarrer les travaux de sol, l’état d’humidité des sols va donc être l’élément clé permettant d’obtenir ou non un travail du sol de qualité, c’est-à-dire qui répond aux objectifs de correction de la structure de sol et de préparation du futur lit de semence.
Comment observer la structure des sols ? Quels sont les objectifs et les enjeux du travail du sol avant les semis de colza ? Quels peuvent être les impacts sur la réussite de la culture du colza ?
Voici quelques éléments pour vous permettre de répondre de la meilleure manière possible à ces interrogations.
Les enjeux de l’implantation pour obtenir un colza robuste
La réussite de l’implantation du colza est devenue une phase cruciale pour obtenir une culture robuste, à même d’exprimer son potentiel et peu sensible aux insectes d’automne. Pour parvenir à ces objectifs, la qualité de la structure du sol et du semis sont des éléments essentiels à l’atteinte de la robustesse du colza. La gestion du travail du sol avant le semis du colza doit permettre d’assurer la porosité verticale de la parcelle, et de répondre à deux objectifs majeurs :
- Obtenir une structure du sol favorable à un bon enracinement du colza : il est donc préférable avant le semis de restaurer une qualité structurale optimale à l’enracinement du colza sur 15 à 20 cm de profondeur. Il est important de déterminer à quelle profondeur se situe l’éventuelle compaction. Aucune obligation de travailler à 20 cm, si le souci est seulement à 8 cm. En l’absence de pluies significatives dans les prochaines semaines permettant de réhumecter l’ensemble de la profondeur de sol nécessitant un travail de sol, une question risque de se poser : l’enracinement du colza peut- il se mettre en place de manière optimale si l’on réalise uniquement un travail de sol de surface pour préparer le lit de semence ? L’expérimentation en bandes mise en place dans le Berry l’été dernier visant à comparer la réussite du colza dans des contextes de structures de sol favorables ou défavorables montre bien que, malgré un semis précoce et une croissance optimale durant tout l’automne, l’état structural aura un impact sur l’homogénéité et la profondeur de l’enracinement, et plus particulièrement la capacité que pourra avoir le colza à avoir une majorité de pivots atteignant au moins 15cm de profondeur (voir graphique ci-dessous).
Plateforme implantation colza Syppre Berry 2025 : répartition des longueurs des pivots en entrée d’hiver
selon l’état structural du sol en situation de semis précoce (08/08)
- Préserver et/ou favoriser l’humidité en profondeur pour permettre une germination des graines et un développement rapide des plantes à l’automne : il faut veiller à ne pas faire de travail superflu pour limiter la profondeur et le nombre d’interventions au strict nécessaire.
- Préparer un lit de semence permettant un positionnement optimal de la graine : l’ensemble des opérations de travail du sol doit permettre d’obtenir une bonne proportion de terre fine et de paille pour favoriser le contact « terre – graine » lors du semis du colza.
Observer la structure du sol avant toute intervention
Avant de décider de toute intervention mécanique, il est important et nécessaire d’observer la structure de sol dans la globalité de la parcelle, c’est-à-dire dans les zones les plus représentatives, mais également dans les zones de textures de sol différentes.
Dans un contexte d’implantations délicates des céréales à l’automne dernier en conditions humides, l’objectif est de pouvoir caractériser l’état structural du sol, et de déterminer la profondeur et le choix des outils pour les interventions de travail du sol.
L’observation de la structure du sol peut se faire grâce à un test bêche sur l’horizon de travail du sol habituel (en général entre 0 et 20 à 25 cm de profondeur), ou par un profil 3D que l’on réalise à l’aide d’un télescopique.
Les photos ci-dessous ont été prises sur la plateforme SYPPRE Berry après les récoltes d’orge d’hiver et de blé tendre en contexte de sol argileux. Elles présentent des situations de qualités structurales différentes, conduisant à différentes gestions des interventions de travail du sol.
1ère situation : absence complète de zone de compaction sur l’horizon 0-20cm
Comme le montrent les deux photos ci-dessous, on ne retrouve aucune délimitation d’horizons présentant différents niveaux de friabilité ou de compaction des mottes. Dans cette situation, aucun travail profond ne sera nécessaire pour garantir un bon enracinement du colza. Seuls des travaux de sol sur l’horizon de surface pourront être envisagées dans le cadre de la gestion de la paille, des repousses de céréales et de la gestion du lit de semence. En cas de répartition homogène de la paille, le semis direct au semoir à dents pourra également parfaitement s’envisager.
Photos 1ère situation : absence de zone de compaction (Crédit photo : M. Loos)
2ème situation : présence de zones de compaction sur l’horizon 0-20cm avec des mottes poreuses et friables
Dans ces situations, comme le montrent les photos de la page suivante, une ou plusieurs zones peuvent se délimiter, montrant des niveaux de friabilité ou de compaction des mottes différentes. L’objectif est de bien identifier les différentes profondeurs de ces zones, et de vérifier le niveau de compaction par une observation plus fine de la taille et de la fissuration des mottes. L’enjeu est de vérifier si l’enracinement du colza peut être compromis, et si une intervention mécanique doit se justifier afin de permettre la descente des racines. La photo prise de l’état de fissuration des mottes, et de bonne friabilité par la présence d’une bonne porosité racinaire, indique que le niveau de compaction reste léger, et ne présente pas un frein au développement racinaire du colza.
Dans ces situations, les travaux de sols et de préparation du semis pourront être équivalents à la situation décrite précédemment.
Photos 2ème situation : présence de zones de compaction légères mais friables friables (Crédit photo : M. Loos)
3ème situation : présence de zones de compaction sur l’horizon 0-20cm avec des mottes dures, très peu friables et sans trace de porosité
Il s’agit de situations pouvant résulter de tassements par les moissonneuses après les forts cumuls de pluie précédemment aux récoltes, ou de la présence de zones de compaction plus anciennes n’ayant pas été gérées avant l’implantation de la culture précédente. Comme le montrent les photos ci-dessous, les mottes qui composent les différents horizons de compaction présentent de fortes difficultés à leur émiettement en restant grossières. L’absence de porosité racinaire ne permet pas d’obtenir une certaine friabilité des mottes, notamment sur l’horizon 8-13cm. Le niveau de compaction ne permettra pas un développement optimal des racines du colza, risquant ainsi de limiter la profondeur d’enracinement du colza ainsi que son développement automnal. Dans ces situations, un travail du sol sera donc nécessaire pour corriger les défauts de la structure du sol et permettre un bon enracinement du colza.
Photos 3ème situation : présence de zones de compaction fortes difficilement friables (Crédit photo : M. Loos)
Adapter le travail du sol et le choix de l’outil au diagnostic de la structure du sol
Après l’observation de la structure du sol et la nécessité ou non de réaliser un passage d’outil, il est primordial de se projeter sur l’implantation des colzas.
- Si l’humidité du sol le permet, réaliser les différents passages le plus tôt possible après la récolte et en amont du semis, et rouler. Le premier passage doit avoir lieu au plus près de la récolte du précédent, ce qui permet de bénéficier de l’humidité résiduelle et de maintenir les remontées capillaires, et donc de limiter le dessèchement des horizons plus profonds.
- En cas de conditions sèches sur l’ensemble du profil de sol, mieux vaut ne rien faire et patienter que de travailler le sol coûte que coûte avec un outil dont le résultat ne permettra pas d’obtenir l’objectif initial. L’amélioration de l’état structural par le travail du sol peut ne pas être atteinte lors d’un travail en conditions humides (risque de lissage et de tassement), mais également en conditions sèches (création de mottes grossières ne permettant pas d’obtenir un état de porosité optimal).
- Vérifier le travail réalisé par l’outil lors du travail du sol : au-delà du fait que chaque outil de travail du sol doit être utilisé à sa bonne profondeur d’utilisation (en fonction de son dégagement sou bâti et de son écartement entre dents), il doit également répondre à l’objectif de l’intervention. De même, réduire la profondeur de travail pour passer coûte que coûte en conditions sèches avec un outil qui n’est pas adapté ne permettra pas d’obtenir une structure de sol. Il ne suffit pas de seulement observer le travail de l’outil par son résultat depuis la cabine du tracteur…
Effet du travail du sol en conditions d’humidité non optimale au regard de l’état de surface ou en profondeur : si l’état de surface semble satisfaisant (gestion de la paille et des mottes), le passage des dents en profondeur ne parvient pas à créer une porosité mécanique optimale et homogène sur l’ensemble de la largeur de l’outil (Crédit photo : M. Geleon).
Adapter la gestion des repousses de céréales en fonction de leur dynamique de levées :
si l’humidité du sol le permet, le travail du sol, qu’il soit superficiel ou plus profond, risque de favoriser les levées d’adventices et plus particulièrement des repousses de céréales de la culture précédente. Plus ces levées seront précoces, et plus ces dernières risquent d’assécher le sol en profondeur. Leur destruction doit donc être anticipée afin de maintenir le plus d’humidité dans le sol. En cas de sol sec, et de décalage du travail du sol, veiller à ce qu’un maximum de repousses de céréales puisse lever et être détruite à un stade jeune en amont du semis, afin que ces dernières ne puissent pas entrer en concurrence avec le colza par un assèchement du sol lors de sa levée.
En cas d’implantation en semis direct, il est primordial d’avoir des outils performants pour gérer les résidus pailleux (chasses- paille et herse à paille pour répartir les résidus). Les semoirs à dents offrent dans la plupart des situations une meilleure réussite du semis, en positionnant la graine sous le mulch de paille, en contact avec la terre fine. Le mulch protège le sol et limite l’évaporation. L’absence de travail évite la germination des adventices, surtout des dicots, à condition de semer à vitesse réduite (<6 km/h). Dans ces situations, la croissance précoce est souvent plus lente, ce qui milite pour un semis plus précoce.
En résumé
Les pratiques d’implantation permettent de préparer les conditions essentielles d’un colza robuste : une levée précoce et homogène, des pieds vigoureux avec une profondeur d’enracinement homogène comprise entre 15 et 20cm, une croissance dynamique et continue à l’automne et une reprise dynamique en sortie d’hiver.
- Observer l’état structural et les conditions d’humidité de sons sol pour décider de travailler ou non, choisir le type d’intervention avec le bon outil et optimiser la profondeur de travail du sol.
- Anticiper les travaux de sol pour préserver au mieux l’humidité du sol ou favoriser l’effet des pluies potentielles avant le semis.
- Optimiser le travail du sol : limiter le nombre de passages et de profondeur de travail au strict nécessaire pour gérer la structure du sol, les résidus du précédent ou les bioagresseurs.
- Adapter la gestion des repousses de céréales (levée et destruction) afin de maintenir la fraicheur au semis et éviter la concurrence par un assèchement du sol à la levée du colza.
Matthieu Loos - m.loos@terres.inovia.fr - Chargé de développement Centre & Ouest
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Colza 2025-2026 : Boostez vos chances de réussite dès l’implantation
Réussir l’implantation de son colza est primordiale pour permettre le développement d’une culture robuste, a même de mieux supporter les attaques de ravageurs et autres aléas climatiques.
Les récoltes de céréales sont terminées,sur notre zone portées par un printemps plus sec et des températures particulièrement élevées ces dernières semaines.
Les préparations de sols en vue de l’implantation des colzas peuvent débuter dans de bonnes conditions, à condition de bien gérer l’humidité souvent limitée des horizons superficiels. En effet, le risque de dessèchement rapide des sols peut compromettre la qualité de la préparation et l’implantation du colza si les interventions ne sont pas réalisées au bon moment.
Si les désherbages ont été globalement efficaces cette année, la précocité des récoltes offre une fenêtre intéressante pour réaliser un faux semis. Cette pratique permettra de stimuler les levées d’adventices estivales et d’en éliminer une partie avant le semis du colza, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise du salissement pour la campagne 2025.
Adapter la préparation du sol au contexte pédo-climatique
La préparation du sol est à adapter à chaque contexte (humidité, sècheresse…) et parcelles (type de sol).
Les objectifs à atteindre :
- Un mélange de terre fine et petites mottes en surface pour optimiser les conditions de germination
- Une structure permettant un enracinement en profondeur, sans zone de tassement sur au moins 20 cm
- Maintenir au maximum l’humidité du sol pour assurer une bonne installation de la culture, en limitant le nombre de passage, et autant que possible en refermant, notamment par du roulage derrière les passages
Les différents passages de travail du sol sont à réaliser le plus tôt possible après la récolte, afin de préserver la fraicheur et l’humidité du sol. Pour les sols bien structurés en profondeur, un simple travail superficiel peut s’envisager. Pour les sols déstructurés et/ou tassés, un travail en profondeur sera indispensable. Le type d’outil utilisé pourra être adapté en fonction de la profondeur de tassement (décompacteur, chisel, etc.).
A retenir:
- Un travail du sol efficace est effectué au plus près de la récolte du précédent, pour profiter de l’humidité résiduelle et pour être prêt à semer dès que possible. L’objectif étant d’avoir terminé le travail du sol début août.
- Quel que soit le travail du sol, veiller à assurer une répartition homogène des pailles dans le profil, et éviter la présence de résidus sur la ligne de semis.
- Les outils animés peuvent accentuer le dessèchement du sol et favoriser l’apparition de zones de compaction très superficielles ayant un impact sur l’enracinement des colzas. Si nécessaire, il conviendra de limiter cet outil aux sols particulièrement humides (mais ressuyés).
- Adopter une stratégie du juste minimum, c’est-à-dire éviter les interventions répétées, qui n’apportent rien à la structure et qui assèche le sol. Une attention toute particulière dans les 15 jours avant le semis, où l’on effectuera une simple reprise du lit de semence seulement si nécessaire.
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La structure de sol pour le colza est primordiale pour la suite du cycle. En effet, un mauvais enracinement, qui se traduit par un pivot court (< 15cm, photo ci-contre), coudée ou fourché, entraîne de multiples risques pour la réussite de la culture par la suite. Les plus importants sont l’hydromorphie hivernale, la mauvaise absorption des éléments minéraux (joue sur la biomasse et le rendement) ou encore des difficultés à entrer en floraison. |
Ajuster les paramètres de semis à votre situation
Date de semis :
Après une préparation du sol adaptée, la date de semis sera à raisonner en fonction des pluies annoncées, du type de sol et du climat. La date de semis doit permettre d’atteindre une levée suffisamment précoce pour passer le stade de sensibilité aux bioagresseurs de début de cycle le plus rapidement possible, c’est-à-dire l’atteinte du stade 4 feuilles.
Une pluie de 7-10mm après le semis peut suffire à faire lever les colzas dans de bonnes conditions, et assurer ensuite un développement avec l’humidité déjà présente dans les horizons inférieurs.
- Sur le secteur Sud-Ouest: la période de semis s’étend du 10 août au 20 août, voire au 30 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncées, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
- En Auvergne et nord Rhône-Alpes la période s’étend du 05 août au 15 août, voire au 20 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote.
- Sur les secteurs plus au Sud (vallée du Rhône, PACA) les semis pourront s’étendre du 10 août au 25 août. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncée, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
Dans les situations où l’irrigation est possible, il ne faut pas s’en priver. En effet, un passage d’une quinzaine de millimètres sur la culture, c’est l’assurance de faire lever le colza dans les meilleures conditions, sans pertes de pieds.
Densité de semis
La densité de semis doit être choisie en fonction du type de sol et du mode de semis. Le peuplement viser doit permettre d’obtenir des pieds robustes. Une sur densité de semis n’est donc pas forcément recommandée car elle peut favoriser l’obtention de pieds chétifs. (Voir l'article dédié: Densité semis Colza)
(Extrait du Guide Colza)
Profondeur de semis
L’état d’humectation du sol est déterminant pour choisir une profondeur de semis adapté :
- Si les conditions d’humidité sont correctes, un semis à 2 cm permettra une levée optimale.
- Pour les sols secs sur les 3 à 4 cm de surface, et frais en dessous, il conviendra de semer jusqu’à 4cm au plus près de la zone de fraicheur.
- Au-delà de 5cm de sol sec, cibler un semis avant une pluie pour permettre de réhumecter le sol. Prévoir un semis à 2cm dès qu’une pluie de 10mm ou plus est annoncée. Si pas de pluies annoncées, semer à 4-5cm pour attendre une pluie significative qui pourra permettre la germination. Si les précipitations sont inférieures aux 7-10 mm annoncés et s’il n’y a pas de relais de pluie dans les jours qui suivent, il y a un risque de dessèchement du grain en cours de germination.
Garantir la disponibilité en azote et phosphore à l’automne
Azote :
Dans les parcelles à faibles disponibilités en azote, un apport au semis peut être envisagé, d’autant plus pour les semis précoces, afin de permettre une croissance continue des colzas à l’automne. La culture précédente (protéagineux, blé dur), peut également contribuer à la fourniture en azote du sol.Les apports peuvent se faire sous forme de fertilisants organiques avant le semis (fientes, lisiers, digestats, fumiers peu pailleux) ou par application d’engrais azoté (max 10 U d’azote en localisé ou 30 U en plein). Attention au respect de la réglementation notamment dans les zones concernées par la directive nitrates.
Phosphore :
Le colza étant une culture très sensible aux carences en phosphore, un apport au semis est conseillé, d’autant plus dans les sols avec une faible disponibilité. Le phosphore peut-être particulièrement peu disponible dans les sols argilo-calcaire. Une analyse de terre déterminera si le sol de la parcelle est pauvre ou bien pourvu en phosphore et permettra d’adapter la dose.
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Pour aller plus loin
Point technique Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Préparer la campagne colza : réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
L’implantation du colza conditionne la robustesse de ce dernier vis-à-vis des agresseurs et des aléas climatiques. Pour cela, des pratiques clés sont à privilégier afin d’obtenir une levée précoce, une croissance continue au cours de l’automne et une reprise dynamique en sortie d’hiver.
Crédit photo : L. Jung
Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour obtenir un colza robuste et atteindre ses états clés : atteindre le stade 4 feuilles avant l’arrivée des altises adultes, une biomasse de 1,5 kg/m² et de 45 g/plante en entrée hiver ainsi qu’un pivot d’au moins 15 cm à cette même période le tout en maximisant l’alimentation de la culture au cours de l’automne pour éviter les faims d’azote.
Limiter l’assèchement du sol et permettre un bon enracinement du pivot
La réussite de l’implantation du colza repose sur des observations simples et des pratiques optimisées, en particulier avec les conditions humides rencontrées lors des semis des précédents culturaux en 2024. En effet, il est nécessaire d’identifier les problématiques de structure de sol dès le printemps pour optimiser le travail du sol à réaliser au cours de l’interculture. Le choix d’un précédent avec peu de résidus, libérant les sols précocement et pouvant restituer de l’azote pour le colza sera un plus pour la culture.
Lire aussi : L’implantation du colza commence dès maintenant !
Être prêt à semer tôt
La précocité du semis est à adapter en fonction de sa zone géographique, de la disponibilité d’azote des sols mais également de la disponibilité du matériel, des semences et de la main d’œuvre. Une fois les plages de semis identifiées (voir carte), le déclenchement du semis se fera avant un épisode de pluie. Il est préférable de semer dans un sol sec et d’attendre une pluie d’idéalement 7 à 10mm que d’assécher le sol lors d’un semis après une pluie. La réactivité est donc indispensable pour positionner son semis au plus proche des précipitations.
Pour aider dans la prise de décision, un outil de prévision probabiliste du cumul des précipitations est à retrouver ici.
Un semis homogène sans surdensité
Pour éviter l’apparition de pieds chétifs, il est essentiel de limiter les surdensités en visant un peuplement levé compris entre 20 et 35 plantes/m².
Afin de minimiser les pertes à la levée et d’obtenir une densité de colza proche de celle semée, deux éléments sont à prendre en compte : le type de semoir utilisé avec un avantage au semoir monograine, grâce à une levée plus homogène, rapide et une meilleure répartition des plants que les semoirs à céréales ou directs ; la nature du sol ainsi que son niveau de risque lié aux limaces.
Lire aussi : Densité de semis : éviter les surdensités
Une croissance continue au cours de l’automne
Pour soutenir la nutrition et la croissance du colza, plusieurs leviers peuvent être mis en place : l’association avec des plantes compagnes, le précédent légumineuse à graine ou encore l’apport d’engrais organiques ou minéraux.
Lire aussi : Plantes compagnes colza : une association de bienfaiteurs !
Idéalement, l’utilisation de produits résiduels organiques (PRO) permet un apport progressif et continu en éléments nutritifs, soutenant ainsi la croissance du colza tout au long de l’automne. Cependant, en l’absence de PRO disponibles, un apport d’azote minéral au moment du semis reste possible, à condition de respecter la réglementation en vigueur (pas d’apport d’engrais azoté minéral après le 31 août).
Ne pas oublier la fertilisation phosphatée
Le colza est l’une des espèces de grandes cultures les plus exigeantes en phosphore. Cela signifie que son rendement est très affecté en cas de carence. Le phosphore est en particulier impliqué dans la mise en place du système racinaire. Il est donc indispensable dès la mise en place de la culture même si la phase de plus forte absorption se situe au printemps. La fertilisation phosphatée doit donc de préférence être réalisée au semis, en particulier dans les situations les plus carencées.
Densité de semis tournesol
L'outil d'aide à la décision "densité de semis du tournesol" permet d’évaluer le nombre de graines à semer pour atteindre l’objectif de densité levée défini.
L’outil permet de visualiser :
- Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
- Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)
Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.
L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.
L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.
L’implantation de la cameline
Que ce soit en culture principale ou en dérobé estivale, la réussite du semis est la clé du succès.
Que ce soit en culture principale ou en dérobé estivale, la réussite du semis est la clé du succès.
Généralités
La petite taille de la graine, dont le PMG varie de 0.7 à 1.8 g, représente un défi pour la réussite de l’implantation. Le travail du sol ainsi que le mode de semis doivent permettre d’obtenir un lit de semence propice à un bon contact entre la graine et la terre, tout en limitant l’impact des résidus de la culture précédente.
Implantation de la cameline en interculture estivale
Le succès de la cameline en interculture estivale repose en grande partie sur la rapidité de son implantation. Cette étape cruciale passe par une levée rapide, homogène et vigoureuse. Il convient donc de tout mettre en place pour que le cycle s’effectue le plus rapidement possible afin de permettre une récolte à une date acceptable pour maximiser les chances de récolter la cameline dans des conditions climatiques favorables et ne pas avoir d’impact sur la culture suivante.
Pour maximiser les chances de levée précoce, il est crucial de choisir un précédent cultural adapté, permettant une récolte avant le 10 juillet, date limite pour le semis de la cameline. La date de semis optimale se situe plutôt avant début juillet. Les cultures les plus propices vont être le pois protéagineux ou de conserve ainsi que l’orge d’hiver.
Précédent pois
Le semis doit être réalisé le plus proche possible après la récolte du précédent, idéalement dans les 24 à 48 heures suivantes, pour profiter de l’humidité du sol encore présente.
Le semis direct à dent est fortement conseillé. En cas de déchaumage superficiel, ne pas aller au-delà de 3 cm de profondeur pour maintenir l’humidité du sol.
Profondeur de semis :
- Semis direct : semis à 3 cm de profondeur
- Semis avec travail du sol : semis à 1-2 cm de profondeur
- Semis en surface : à proscrire
Concernant la densité de semis, il est conseillé de semer à 8 kg/ha avec un écartement entre rangs de 12.5 – 15 cm, pour viser un peuplement d’environ 200 pieds/m2.
Si vous disposez d’irrigation, il est fortement recommandé de mettre 10-20 mm juste après le semis pour booster la levée
Précédent orge d’hiver
La seule différence par rapport au précédent pois concerne la récolte, qui doit être réalisée le plus haut possible (entre 25 et 30 cm).
Il est important de retirer les pailles, car elles peuvent consommer de l’azote en se décomposant et nuire à la qualité du semis en perturbant le contact entre la graine et le sol.
Les menues pailles doivent également être bien réparties sur toute la surface.
Toutes les autres recommandations pour l’implantation restent identiques à celles appliquées au pois précédent.
Implantation de la cameline en culture principale
Le semis doit être réalisé dans un sol bien aéré et non compacté. En raison de la petite taille de ses graines, la cameline exige une préparation du lit de semences particulièrement soignée, fine et bien rappuyée. Le travail du sol doit viser à obtenir un profil homogène, sans zones de tassement marquées, avec une surface comparable à celle requise pour un semis de colza.
Pour la cameline de printemps, le sol doit être travaillé lorsqu’il est bien ressuyé. Pour limiter les risques de tassement, il est conseillé de réduire autant que possible le nombre de passages de tracteurs, en privilégiant l’usage d’outils combinés. Un roulage préalable au semis peut être envisagé afin d’uniformiser le lit de semences et d’assurer un bon contact entre la graine et le sol, condition favorable à une germination réussie.
Le semis s’effectue entre la fin mars et le début avril, à l’aide d’un semoir à céréales avec un faible écartement entre rangs (12,5 à 15 cm). La densité de semis recommandée est de 5 kg/ha, afin de viser une population minimale de 200 plantes/m². La profondeur de semis doit être comprise entre 1 et 1,5 cm. Si besoin, les semences peuvent être mélangées à du sable ou de la semoule pour faciliter une répartition homogène.
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Cameline : choix de la parcelle pour la dérobée estivale
Il est essentiel de raisonner à l’échelle de la succession culturale pour maximiser les chances de réussite de la cameline en dérobée estivale. Son implantation se réfléchit et s’anticipe donc dès la conduite de la culture principale.
Il est essentiel de raisonner à l’échelle de la succession culturale pour maximiser les chances de réussite de la cameline en dérobée estivale. Son implantation se réfléchit et s’anticipe donc dès la conduite de la culture principale.
Critères de choix
- Culture principale récoltée tôt (orge d'hiver, pois d'hiver ...)
- Privilégiez les légumineuses pour faire l'impasse sur la fertilisation
- Évitez les parcelles avec un programme herbicide au printemps à risque
- Privilégiez les parcelles exemptes d'adventices
Après quelle culture principale ?
Le premier critère est de choisir un précédent récolté tôt, permettant d’implanter la cameline entre le 20 juin et le 10 juillet, pour garantir une récolte avant fin octobre. Les principales cultures candidates sont donc le pois d’hiver ou l’orge d’hiver, mais d’autres cultures récoltées précocement peuvent également convenir : le pois de conserve, l’ail, l’oignon…
La carte ci-dessous, qui présente la date d’atteinte de la maturité pour les variétés à cycle très court en fonction de différentes dates de levée, illustre l’importance de semer tôt. Par exemple, pour une levée le 1 juillet, la cameline arrive à maturité avant le 10 octobre sur l’ensemble de la France, alors que pour une levée au 8 juillet, elle arrive à maturité après le 10 octobre sur la zone nord de la France, et pour une levée au 15 juillet elle arrive à maturité après le 20 octobre sur près de la moitié nord de la France.
Implanter la cameline après une légumineuse (pois d’hiver par exemple) est particulièrement intéressant car cela permet de limiter voire de faire l’impasse sur la fertilisation azotée, et réduit ainsi les charges opérationnelles de l’ITK.
Point d’attention sur le programme herbicide de la culture principale
La cameline en dérobée estivale est sensible à la rémanence de certains herbicides, principalement ceux du groupe 2 (inhibiteur d’ALS1) avec les herbicides de la famille des sulfonylurées type metsulfuron, mésosulfuron, etc ainsi que l’imazamox (appliqué sur pois d’hiver). Elle semble également être sensible aux herbicides du groupe 14 (inhibiteur de la PPO2 type bifenox) et ceux du groupe 32 (inhibiteurs de la solanesyl diphosphate synthase, avec comme substance l’aclonifen, appliqué sur pois d’hiver).
Il existe donc un risque de phytotoxicité (décoloration des feuilles, pertes de pieds…) pour la cameline lorsque ces herbicides sont appliqués au printemps sur la culture principale, risque d’autant plus important en conditions sèches, en cas d’application tardive et lorsqu’il n’y a pas ou peu de travail du sol entre la récolte de la culture principale et l’implantation de la cameline. Malgré tout, les effets de ces herbicides peuvent varier selon différents facteurs (précipitation, type de sol, travail du sol, date et dose d’application…) et reste encore peu connus et quantifiés aujourd’hui.
Pression adventice sur la parcelle
Bien implantée, la cameline est une culture qui concurrence bien les adventices. Malgré tout, sur le terrain, la pression adventices reste l’un des principaux facteurs limitants de la cameline en dérobée d’été, il est donc primordial de mettre en œuvre tous les leviers possible pour gérer efficacement les adventices.
Il est recommandé de choisir une parcelle exempte d’adventices au moment du semis. En cas de présence d’adventices lors de la récolte de la culture principale et de volonté de semer en direct, un passage de glyphosate peut s’avérer utile pour gérer les adventices avant semis.
1ALS : acétolactate synthase
2PPO : protoporphyrinogène oxydase
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[A VENIR] Quand semer pour récolter son tournesol
Estimez la période de récolte du tournesol, selon votre localisation, à partir de votre choix variétal et votre date de semis envisagée.
L’outil permet de visualiser :
- Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
- Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)
Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.
L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.
L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.
Les modes d’insertion de la cameline dans les systèmes de culture
Adaptée à une large gamme de contextes pédoclimatiques, la cameline est cultivée sur l’ensemble du territoire en France. Elle peut s’insérer facilement dans une diversité de systèmes de culture, aussi bien en agriculture conventionnelle qu’en agriculture biologique.
Adaptée à une large gamme de contextes pédoclimatiques, la cameline est cultivée sur l’ensemble du territoire en France. Elle peut s’insérer facilement dans une diversité de systèmes de culture, aussi bien en agriculture conventionnelle qu’en agriculture biologique.
Une particularité de la cameline est la durée de son cycle, très court, qui lui permet aussi d’être cultivée en interculture.
La cameline en culture principale
En culture pure
La cameline peut être cultivée en pur en culture principale, avec des variétés de type hiver et de type printemps. Dans les zones où le climat est doux (températures hivernales ne dépassant pas -10°C), les variétés de type printemps peuvent également être implantées à l’automne.
En culture principale, la part de cameline produite en agriculture biologique est particulièrement importante, en lien avec son caractère rustique et sa résistance aux bioagresseurs, et aux opportunités de valorisation de l’huile en alimentation humaine.
Dans certains pays du sud du bassin méditerranéen, la cameline est cultivée sur des terres dites “marginales” à faible potentiel, qu’elle valorise bien.
En association
La cameline se prête bien aux associations de culture, particulièrement en agriculture biologique. L’association lentille-cameline est notamment largement pratiquée, la cameline jouant un rôle de plante tuteur, ce qui permet de limiter le risque de verse de la lentille.
De plus, si les conditions d’implantation sont favorables, la cameline se développe rapidement et présente un fort pouvoir concurrentiel vis-à-vis des adventices au stade rosette, à l’inverse du développement initial généralement lent des légumineuses, ce qui contribue à une meilleure maîtrise des adventices. Les autres associations cameline – légumineuses mentionnées dans la littérature sont la cameline associée au pois, au lupin ou au pois chiche.
Des références existent également sur la cameline associée à l’orge ou au blé, mais celles-ci évoquent la compétition entre les deux espèces et des pertes de rendement associées (thèse de M. Leclère sur l’insertion de cameline en Picardie).
En interculture
La durée du cycle de cameline, d’environ 3 mois pour les variétés à cycle court, lui permet d’être cultivée en interculture (= en dérobé). L’évolution récente du cadre réglementaire ouvre des opportunités de débouchés importantes pour la cameline cultivée en interculture, comme le carburant durable à destination de l’aviation.
En interculture d’été
Si la cameline s’adapte bien à une large gamme de contextes pédoclimatiques, différentes conditions doivent néanmoins être réunies pour maximiser les chances de réussite de la cameline en interculture d’été : des précipitations suffisantes sur la période de l’implantation (fin juin – début juillet), peu de jours à forte température (35°C – 40°C) pendant la floraison, et enfin une somme de température suffisante (1700°J en base 0) pour atteindre la maturité avant mi-octobre. Ces critères excluent les zones très au Nord et au Sud de la France.
Pour maximiser les chances de réussite, la cameline en interculture d’été doit être implantée après un précédent récolté précocement, comme l’orge ou le pois d’hiver.
En interculture d’hiver
Il est également possible de cultiver la cameline en interculture d’hiver, avant une culture de printemps semée tardivement telle que le tournesol ou le sorgho. L’enjeu pour ce type de succession est d’arriver à récolter la cameline assez précocement, pour ne pas trop décaler le semis de la culture suivante et impacter son potentiel de rendement.
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