16,17,19,23,79,85,86,87

Récolte de la lentille : les premières moissons commenceront fin juin, que faut-il garder en tête avant de se lancer ?

Alors que les premières moissons de lentilles ont débuté la semaine dernière pour les secteurs les plus précoces, il est crucial de bien se préparer pour garantir une récolte optimale. Des conditions météorologiques aux techniques de récolte en passant par la gestion des adventices, découvrez les étapes essentielles pour maximiser votre rendement.

Stade des lentilles​​​

Dans les bassins les plus précoces de la façade atlantique ouest et sud, les gousses se mettent en place et se remplissent correctement. Les premiers semis terminent leur maturité via la vague de chaleur.  

Dans les bassins localisés au nord, les parcelles ont souffert d’un manque de pluviométrie, en particulier pour les semis réalisés à partir de la deuxième quinzaine de mars. La couverture du sol n’est pas totale et les défauts de désherbage (manque de pluviométrie) ont entrainé des salissements parfois importants. Pour les autres parcelles, le couvert végétal est bien développé, ayant permis une floraison correcte et les gousses se remplissent normalement. Les pics de températures actuels entrainent un arrêt de la floraison (les fleurs de lentille ne supportent pas les températures supérieures à 28°C). 

Enfin, dans les bassins d’altitude, la croissance et la floraison se poursuivent normalement. Les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour l’évolution de la maturité des parcelles. 

La fin de cycle peut être très rapide sur les lentilles ! Une surveillance sera nécessaire dès la remontée des températures pour ne pas subir d’égrainage. 

Récolte de la lentille

Récoltez dès que la teneur en eau des lentilles atteint 15-16 % d’humidité, afin de limiter la casse des grains et de préserver leurs facultés germinatives (normes d'humidité de la lentille = 14 %). Les parcelles prennent une couleur jaune-beige, signe de la maturité des plants.  

Quelques repères visuels :  

  • A maturité, il reste toujours quelques plantes vertes dans la parcelle car la lentille est une culture indéterminée qui peut poursuivre sa croissance végétative même pendant la maturité. 
  • En dessous de 11 % d’humidité, les grains deviennent fragiles et cassants. 

Conduite de chantier :

En fin de cycle, les plants de lentilles peuvent s’affaisser, il est possible d’équiper la moissonneuse de doigts releveurs et d’une barre anti-cailloux sur la barre de coupe pour faciliter la récolte.

Travailler à vitesse lente pour minimiser la remontée de terre et cailloux dans la coupe et réduire le nombre de gousses laissées à terre.

Les releveurs, installés tous les 3 doigts (22 cm d’écartement), permettront de relever les lentilles versées et ainsi de faciliter la récolte. Un sol bien nivelé, ainsi qu’une végétation et un sol secs faciliteront également votre travail.

Il peut être également utile de récolte la lentille « à rebrousse-poil » afin de permettre une alimentation de la coupe régulière.

En cas de fortes chaleurs, récoltez les lentilles de préférence en matinée, l’après-midi le risque de casse des graines augmente et les gousses ont tendance à être plus déhiscentes, augmentant le risque de pertes de graines. 

Quid du fauchage-andainage ?

Le fauchage-andainage peut être mis en place sur des parcelles de lentilles, pour avancer les récoltes, gérer les adventices en fin de cycle, homogénéiser le séchage des graines et faciliter la récolte en permettant un battage plus rapide.  

Cette pratique doit être anticipée, afin de réserver l’intervention d’un prestataire une dizaine de jours avant la récolte pour éviter un égrenage lors de la fauche et du séchage de l’andain. La période de séchage de l’andain recommandée est de 4 à 5 jours de temps sec.  

Les andaineuses avec un andain central sont à privilégier (lentille = culture avec peu de biomasse faisant des petits andains), à une hauteur de coupe entre 2 et 3 cm. Si l’intervention de fauche est trop tardive, le risque d’égrainage peut être très important, il est alors plus sûr de sécuriser la récolte par moisson directe.  

Dans le cadre du projet W-Solent, porté par Terres Inovia et des partenaires du Grand-Ouest, des travaux sur le fauchage-andainage ont pu être conduits : zoom sur les résultats obtenus.

Le fauchage-andainage pour faciliter la récolte de la lentille ? La méthode est efficace mais JAMAIS en intervention pompier !

Le fauchage-andainage en lentille se pratique de plus en plus. Il permet d’avancer la récolte, d’homogénéiser la qualité des graines et de sécher les adventices encore vertes pouvant gêner la récolte.

Cependant, la lentille étant très sensible à l’égrainage le fauchage-andainage doit être ANTICIPÉ !
Le projet W-SoLENT a permis de mettre en place 2 essais sur lentille en 2023 (secteur 86). La fauche a été réalisée tardivement, lorsque les gousses et les graines de la lentille sont à une humidité de 22 et 15% respectivement. Ce stade est manifestement trop avancé pour faucher et andainer car cette modalité a perdu une partie non négligeable du rendement (non significatif cependant).

L’essai montre aussi une baisse de la teneur en impuretés grâce au fauchage-andainage.
Des travaux sont à mener pour identifier le meilleur stade d’intervention.

► W-SoLent : les résultats du projet d'accompagnement des producteurs de soja et de lentille
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Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux

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Préparation de campagne Période hivernale Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Récolte Lentille Zoé Le Bihan

Optimiser la récolte du colza

La récolte du colza approche pour les secteurs les plus précoces allant du sud Ile-de-France au Poitou-Charentes en passant par la région Centre Val de Loire et les Pays de Loire. Le moment est venu de rappeler quelques conseils de base.

  • Vérification de la maturité : Assurez-vous que les siliques sont mûres et que les graines atteignent environ 9 % d'humidité. Les enveloppes des siliques doivent être matures, de couleur brun clair, et les tiges de colza doivent avoir des pailles sèches (moins de 20 % d'humidité) pour éviter les pertes de rendement dues à des siliques non battues.
  • Réglage optimal de la moissonneuse-batteuse : Un réglage précis de la machine est essentiel pour minimiser les pertes. Contrôlez la vitesse du batteur, ajustez la hauteur de coupe pour optimiser le secouage des parties sèches de la végétation, et vérifiez la ventilation pour éviter les pertes arrière.
  • Gestion des tiges vertes : Limitez la présence de tiges vertes à moins de 20 % pour assurer une récolte efficace. Les tiges non matures peuvent entraîner des pertes importantes lors du battage. 
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​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Dans les parcelles infestées de graminées… 

Prendre le temps de nettoyer sa moissonneuse-batteuse après la récolte de parcelles infestées permet d’éviter de disséminer des graines d’adventices sur de nouvelles parcelles. Si le temps manque pour un nettoyage minutieux, il faudra récolter les parcelles les plus sales en fin de moisson pour éviter au maximum des contaminations entre parcelles. Plus facile à dire qu’à faire, certes, mais cela reste une règle de bon sens.

► Comment bien nettoyer sa moissonneuse-batteuse
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► S'assurer de la maturité du colza avant de récolter
​​​​​​​►​​​​​​​ Récolte du colza : faire les réglages à la coupe

 

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
​​​​​​​Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest

Préparation de campagne Maturité/récolte Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Récolte Colza Equipe Zone Centre & Ouest

Récolte des protéagineux : anticiper pour éviter les difficultés

Les protéagineux approchent de la récolte, notamment celle des pois et féveroles d’hiver, accélérée par des contextes de manque d’eau. La phase de récolte est toujours un chantier délicat pour les légumineuses, nécessitant de prendre son temps. Il est important d’intervenir au bon moment et avec les bons réglages afin de minimiser les pertes à la récolte et la casse de graines, risques non négligeables sur ces cultures. Voici quelques conseils techniques.

Moins de risques à récolter trop tôt que trop tard 

Les protéagineux nécessitent de bonnes conditions de récolte et de bien anticiper ses réglages pour éviter des difficultés (bourrage, pertes de gousses, casse de grains, etc.). 

Pour rappel, le grain se récolte entre 15 % et 20 % d’humidité, mais l’optimum est situé entre 16% et 18% d’humidité.  

Dans l’hypothèse d’une récolte en conditions très sèches, en dessous de 15 % de teneur en eau, le manque d’humidité peut entrainer de la casse de graines. Ce facteur est non négligeable dans la capacité germinative des graines pour les contrats de semences et les utilisateurs de graines de fermes. C’est également rédhibitoire pour l’alimentation humaine si plus de 10 % de graines cassées sont présentes.  

A l’inverse, en cas de fin de cycle humide, il est possible de récolter les pois et féveroles jusqu’à 20 % d’humidité, sous conditions de ventiler la récolte par la suite. Privilégier les récoltes en début ou fin de journée pour éviter les fortes chaleurs pouvant favoriser l’ouverture des gousses. 

Pois d'hiver à l'approche de la maturité - Crédit photo : B. Remurier

La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.  

 

Attention à ne pas attendre que les dernières traces de vert disparaissent. La maturité de l’ensemble des organes est rarement homogène sur une parcelle, souvent en lien avec l’hétérogénéité de la parcelle et avec le prolongement du cycle occasionné par des pluies autour de la maturité. N’hésitez pas à débuter la récolte même si quelques traces de vert persistent. En cas de planning serré, n’hésitez pas à débuter la récolte 1-2 jours plus tôt que prévu si nécessaire, une récolte plus humide est moins dommageable qu’une récolte trop sèche. 

Astuce visuelle : lorsque le grain se raye légèrement sous l’ongle, la graine approche des 20 % d’humidité, la récolte peut se déclencher dans les jours qui suivent. 

 

Quelques conseils pour récolter son pois 

La récolte du pois s’opèrera avec un contre-batteur à céréales. Selon la tenue de tige, lié à la maitrise du peuplement et aux intempéries, la récolte s’envisagera de différentes manières 

Récolte en situation favorable (majorité des pois) : dans les parcelles bien portantes, favoriser une coupe à profondeur variable ou à tapis qui faciliteront la récolte. L’équipement de scies latérales permettra d’éviter les bourrages. Les diviseurs peuvent être enlevés si on arrache la culture. 

Récolte en situation versée (quelque parcelles) : Pour des pois un peu versés, la barre de coupe classique équipée de releveurs tous les 3 doigts et d’une barre anti-cailloux suffit. Dans les situations où la verse est plus marquée, n’hésitez pas à récolter uniquement face à la verse. 

Récolte en situation plaquée et/ou avec forte pression adventice (cas rares) : Si les conditions devaient être extrêmes, avec des pois plaqués au sol après une longue période pluvieuse, le pick-up spécial pois (type Sund), équipé de peignes à doigts souples qui soulèvent la végétation et cassent les tiges au ras du sol, peut sauver des récoltes. Également, en situation impactée en plus par le salissement, il est possible de faucher précocement le pois à 5-10 cm et de l’andainer par la suite. La reprise de l’andain sera à réaliser une fois les graines plus dures à l’aide d’un pick-up ou d’une moissonneuse équipée de doigts releveurs sur la largeur de l’andain. 

  

Quelques conseils pour récolter sa féverole 

La récolte de la féverole s’opérera de préférence avec une coupe avancée ou à profondeur variable. Des releveurs sont recommandés tous les 3-4 doigts et ceux même en situation non versé. Positionner 1 rabatteur sur 2. La seule particularité de la féverole est l’utilisation d’un contre-batteur mixte ou à maïs, le contre-batteur à céréales étant insuffisant. 

 

Dans toutes les situations (pois comme féverole), veillez à récolter lentement, les graines sont sensibles à la casse et la perte de grains en conditions difficiles est élevée. L’équipement d’un réducteur de régime est fortement conseillé. 

 

Les réglages de sa moissonneuse à privilégier selon la culture et la situation : 

Source FNAMS-SEMAE-GNIS PoisFéverole 
Batteur et contre-batteurLe battage doit être lent d’autant plus si la végétation est sèche. Les protéagineux se battent facilement mais la graine est fragile et sensible à la casse ou la fissuration. Il est généralement conseillé de s'équiper d'un réducteur de régime du batteur pour atteindre les vitesses requises 
Diamètre du batteur (cm) Vitesse de rotation (tours/min) Vitesse de rotation (tours/min) 
45380-640380-470
60280-480390-350
76230-380230-280
 
Le serrage batteur/contre-batteur doit être convergent : plus étroit à l'arrière qu'à l'avant
Batteur type conventionnel 20 mm avant et 10 mm arrière 25 mm avant et 12 mm arrière 
Batteur type axial 10-15 mm 20-32 mm 
 
Le contre batteur type céréales convient en pois mais est insuffisant pour la féverole nécessitant un contre-batteur mixte ou à maïs 
Espace entre-fils >10mm >14 mm 
 
Barre de coupeVeillez à ne pas manquer les gousses du bas en cas de faible hauteur ou de verse. N'hésitez pas à récolter face à la verse. 
Culture non verséeBarre de coupe à profondeur variable ou à tapis 
Scies latérales pour éviter le bourrage 
Barre de coupe avancée ou à profondeur variable 
releveurs tous les 3-4 doigts 
Positionner 1 rabatteur sur 2 
Culture versée Barre de coupe avec releveurs tous les 3 doigts + barre anti-cailloux 
 
Caisson de nettoyage Le bon réglage du caisson permet de limiter les pertes à l'arrière et le renvoie des graines à l'avant. Veiller à régler la grille inférieure juste au-dessus du diamètre des plus grosses graines. 
La ventilation est recommandée. 
Grille supérieure 12-18 mm 15-18 mm 
Grille inférieure 8-12 mm 8-12 mm 

 

Période hivernale Maturité/récolte Centre-Val de Loire Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Récolte Pois d'hiver Pois de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps Lupin d'hiver Lupin de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Lin oléagineux d’hiver : Bilan Pré-floraison 2024-2025

Réseau 2024-2025

Le réseau lin oléagineux d’hiver repose sur des parcelles observées entre le 17 et le 30 avril 2025. Les observations sont retranscrites dans le bilan de pré-floraison.

Ce bilan correspond à la synthèse des observations remontées par les structures partenaires suivantes : AXEREAL, CA 36, CA 37, CA 45, CA 41, CA 28, FDGEDA 18.

Etat des lieux des stades

​​​​​​​La majorité des parcelles de lin d’hiver observée est passée à son développement reproductif. L’avancement des stades est particulièrement homogène entre les parcelles.  Le stade E5, c’est-à-dire le stade corymbe (voir photo ci-dessous), est atteint pour 44% des parcelles, enfin 56% des parcelles sont au stade F1 laissant apparaitre les premières fleurs.
Ces dates d’atteinte sont similaires à celles de la campagne précédente.

Les dates de floraison estimées s’étalent du 21 avril au 30 avril avec une dominante des parcelles sur la dernière semaine d’avril. Les premières dates de floraison sont 3 jours plus tardives que les dates estimées sur la campagne précédente. Ce décalage peut s’expliquer par des périodes froides plus marquées que lors de la campagne précédente.

Aucune parcelle ne présente de problématique de verse. Ce constat peut être expliqué par plusieurs facteurs, l’utilisation de la variété ATTILA sur une majorité de parcelles qui est très résistante à la verse, ainsi que l’utilisation appropriée de régulateurs de croissance (application de TOPREX fin mars et début avril pour limiter le développement exubérant de la culture).

► Lin oléagineux d’hiver : Bilan Pré-floraison 2024-2025

Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lentille et lin oléagineux

Floraison Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Centre-Val de Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Lin d'hiver Zoé Le Bihan

Etat des cultures – Lentille bio – Visites d’implantation du 27 mars au 3 avril 2025

En Poitou-Charentes, les lentilles semées entre fin février et mi-mars sont au stade 3 à 6 feuilles. Les enracinements sont bons et les premières nodosités sont déjà formées pour la plupart des parcelles.

Globalement, les peuplements sont satisfaisants et respectent l’objectif de 220 à 250 plantes levées / m². Surveillez toutefois les limaces en ce début de saison car ces dernières ont provoqué une perte de pieds importante sur certaines parcelles Des limaces sur légumineuses de printemps

​​​​​​​​​​​​​​À l’exception des limaces, aucun dégât de ravageurs ou de maladies n’est à déplorer pour le moment sur la lentille. En revanche, une forte pression d’altises est observée sur les camelines et les lins associés.
Côté enherbement, les principales adventices observées sont la renouée liseron, la mercuriale, la moutarde des champs, le ray-grass et le chardon. Les adventices sont encore jeunes et restent en dessous du couvert mais constituent un fort potentiel d’infestation pour les semaines à venir. Un ou plusieurs passages de herse étrille sont possibles à partir du stade 3-4 feuilles si les parcelles concernées ne contiennent pas trop de cailloux.

Pour aller plus loin :

►​​​​​​​ Le désherbage mécanique de la lentille
► ​​​​​​​Le désherbage mécanique et mixte de la lentille
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Guillaume Lamy - Ingénieur Stagiaire - Lentille et Pois chiche zone Centre & Ouest

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Préparation de campagne Début de cycle / croissance Floraison Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Lentille Oui Guillaume Lamy

Etat des parcelles – Visite floraison

Le lupin d’hiver atteint le stade floraison en Poitou-Charentes, avec apparition des boutons floraux du deuxième étage dans les parcelles les plus avancées. La floraison a été favorisée par le temps ensoleillé et chaud de début avril.

Lupin en floraison (Agathe Penant – TI)

Le lupin est de taille plus petite que l’année dernière, mais reste dans la moyenne des années précédentes. Son développement a été freiné pendant l’hiver par l’hydromorphie. Il couvre donc moins le sol, ce qui favorise un salissement des parcelles.
Les peuplements sont satisfaisants, restant dans l’objectif de 15 à 20 plantes/m².

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Positionnement annuel de 2015 à 2025 en cumul de pluies et sommes de températures

​​​​Le temps plus frais que l’année dernière, mais aussi plus sec, a moins favorisé le développement des maladies : on observe des débuts d’anthracnose seulement sur quelques parcelles. Même si un fongicide a été appliqué à la floraison, il est recommandé d’en appliquer un deuxième entre la deuxième et la troisième floraison, pour prévenir son apparition et son développement.  
Après la floraison, le lupin est moins sensible aux ravageurs. Des encoches de sitones sont présentes sur les feuilles, ainsi que des larves dans les nodosités, sans conséquence sur le lupin. Le gibier (chevreuil, lièvre) occasionne quelques dégâts mineurs, le lupin étant très appétant à floraison.

 

Laurine Gazuit - l.gazuit@terresinovia.fr - Apprentie Ingénieure zone Centre & Ouest 
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Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest 


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Préparation de campagne Floraison Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Centre-Val de Loire Lupin d'hiver Laurine Gazuit & Agathe Penant

Mycosphaerella dans les colzas : passage de relai ?

Le mycosphaerella est moins intense que l’an passé à cette même période. Cependant les colzas sont aussi entrés en floraison plus tardivement ce qui a décalé les interventions fongicides pivot sur la 1ère décade d’avril. Faut-il envisager une protection relai ?

Pendant l’automne et en sortie hiver, les tâches de mycosphaerella étaient assez présentes sur les vieilles feuilles. L’inoculum était bien là, mais les symptômes ont peu évolué sur le 1er trimestre. Maladie fréquente en Poitou-Charentes/Vendée ces dernières années, elle est souvent prise en compte pour le choix du fongicide pivot appliqué au stade G1 – 10 premières siliques de moins de 2 cm.

L’hygrométrie dans le couvert semblait suffisante (rosée fréquente et maintenue par les belles biomasses) ; c’est certainement le manque de température courant mars qui a limité la progression des nécroses sur les étages foliaires supérieurs. Rappelons qu’il faut 2 jours avec de l’eau libre sur les feuilles pour entrainer la germination des spores puis 25 jours à 17°C pour rendre visible la maladie en conditions contrôlées. Des organes apparemment sains (sans symptômes aujourd’hui) sont potentiellement déjà contaminés.

L’humidité apportée par les pluies du weekend de Pâques et les températures douces annoncées sont favorables à l’évolution du mycosphaerella dans les colzas.

Le mycosphaerella est aujourd’hui concentré au niveau des feuilles, temporairement bloqué par le fongicide de début avril. La hauteur des nécroses est variable selon les parcelles. Le relai fongicide contre les maladies de fin de cycle a pour objectif de protéger les premières siliques formées et celles en cours de formation. Des siliques saines pourront jouer pleinement leur rôle photosynthétique pendant le remplissage et contribuer à la mise en place du PMG.

Les fongicides disponibles ont majoritairement une action préventive. En présence de mycosphaerella et en considérant la météo favorable aux contaminations : appliquez au moins 80 % de la dose homologuée du fongicide 10 à 15 jours après le traitement pivot (stade G1). Privilégiez les spécialités à base de triazole en variant les substances actives par souci d’alternance, par rapport aux autres traitements déjà réalisés.

En traitement relai, le prothioconazole reste la substance active la plus efficace sur mycosphaerella suivi par le difénoconazole et le metconazole, voire le tébuconazole. Attention à vérifier la présence de l’usage « Maladies fongiques des siliques » pour les génériques qui ne l’ont pas tous ! Les solutions disponibles sont JOAO (à base de prothioconazole), PASSERELLE, DIFCOR 250 EC (à base de difénoconazole), CARAMBA STAR, METCOSTAR 90 (à base de metconazole), voire de ULYSSES, COLNAGO, BALMORA (à base de tébuconazole). Attention aux DAR des spécialités (56 à 63 jours) et au stade limite d’application plus restrictif pour certaines. En période de floraison, respectez les horaires d’application.

Photo : Mycosphaerella sur feuilles (témoin non traité), 18 avril 2025, La Jarrie (17)
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En présence de tâches de mycosphaerella, afin de limiter sa progression sur les étages supérieurs et les siliques, 10 à 15 jours après le traitement pivot (stade G1) :​​​​​​​

  • Si le tiers inférieur des plantes est touché, protégez avec au moins 80 % de la dose homologuée du fongicide (cas général dans les scteurs historiques),
  • Si la moitié inférieure des plantes est déjà atteinte, la pleine dose du fongicide est recommandée (cas peu fréquent en 2025).


Pour aller plus loin :

​​​​​​​► Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison


​​​​​​​Elodie Tourton - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Gwénola Riquet - Chargée mission Protection intégrée cultures Intrants&Biocontrôle

 

Maturité/récolte Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Maitrise des maladies Colza Elodie Tourton & Gwénola Riquet

Désherbage de la lentille : Dérogation 120 jours NIRVANA S

La demande de dérogation 120 jours (art53 REG 1107/2009) déposée le 27 janvier 2025 par Terres Univia et Terres Inovia au niveau des services du ministère de l’Agriculture a reçu un avis positif.

La spécialité commerciale NIRVANA S bénéficie donc d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025 (du 15 mars au 13 juillet 2025) pour la lentille au sein de l’usage légumineuses potagères (sèches)*désherbage.

NIRVANA S est alors homologué pour une utilisation en 2 (prélevée puis postlevée) ou 3 applications (prélevée puis postlevée fractionnée en deux applications) à la dose maximale de 2.2 l/ha en cumulé. Le stade maximal d’application est BBCH 16 (6 feuilles) et le délai avant récolte (DAR) de 63 jours. Nous recommandons de ne pas dépasser la dose de postlevée de 0.5 l/ha et de fractionner l’application en post levée en 2 applications de 0.25 l/ha.

Attention : Contrairement aux conditions d’emploi en prélevée stricte de la spécialité, la DGAL stipule dans le cadre de cette dérogation :​​​​​​

  • une ZNT de 20 m accompagné d’une DVP de 20 m
  • une ZNT arthropodes et plantes non-cibles : 5m
  • une Distance Sécurité Riverains : 5m
  • de ne pas appliquer ce produit sur sols artificiellement drainés ayant une teneur en argile supérieure ou égale à 45%​​​​​​​

Les autres conditions sont identiques.

Chaque bassin de production ayant des problématiques spécifiques, nous vous recommandons fortement de vous rapprocher de votre opérateur de terrain habituel avant toute intervention sur votre culture. 

Des risques éventuels de tassement/décoloration en végétation ne sont pas exclure et l’utilisation de NIRVANA S se raisonne sur une priorité d’infestation de type ortie royale ou renouée liseron en forte pression. Cet usage ayant été obtenu à la demande de Terres Univia et Terres Inovia pour lever des impasses techniques, la firme décline toute responsabilité sur ces éventuels risques de sélectivité. 

Appliquer NIRVANA S, seul (associations non conseillées) en post levée sur une végétation sèche et en bon état végétatif (absence de stress hydrique, de carences). L’application sera efficace sur de jeunes adventices, 2-3 feuilles maximum.

Pour rappel, sont autorisés sur lentille en post-levée :

  • ​​​​​​​CHALLENGE 600 : autorisé en postlevée à 1 l/ha/an (la dose totale prélevée + postlevée doit être de 4 l/ha maximum) - application entre le stade 4 et 7 feuilles. Fractionnable en 2 applications maximum de 0,5 l/ha par application.
     
  • LENTAGRAN : autorisé à 2 kg/ha/an (dose pleine non recommandée du fait de manques de sélectivité) – application en post levée jusqu’au stade BBCH 33 (formation du 3ème entre-nœuds), fractionnable en 2 applications. ​​​​​​​
    • Conseil : 2 applications à 0,5 kg/ha par application à 8-10 jours d’intervalle. Mélange possible avec CHALLENGE 600 à 0.5 l/ha.
    • Attention, des manques de sélectivité peuvent parfois survenir selon les conditions d’application et de croissance des lentilles.
  • ​​​​​​​​​​​​NIRVANA S : autorisé en postlevée à 0.5 l/ha. Respecter un cumul maximum pré levée + post levée de 2 l/ha/an - application entre le stade 2 et 6 feuilles. Fractionnable en 2 ou 3 applications (pré-levée incluse). ​​​​​​​​​​​​​​
    • Conseil :  2 applications de 0,25 l/ha par application à 8-10 jours d’intervalle.
  • CORUM : fortement déconseillé à cause du manque de sélectivité sur lentille.

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​​​​​​​​​​​​​​​​Franck Duroueix - Responsable Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle - f.duroueix@terresinovia.fr
​​​​​​​Gwenola Riquet - Responsable fongicides et biocontrôle - Désherbage des légumineuses à graines - g.riquet@terresinovia.fr​​​​​
Zoé Le Bihan - Ingénieur de développement - Référente nationale lentille et lin oléagineux - z.lebihan@terresinovia.fr

Préparation de campagne Implantation Début de cycle / croissance Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Désherbage Maitrise des adventices Lentille Franck Duroueix, Gwenola Riquet, Zoé Le Bihan

Des limaces sur légumineuses de printemps ? Cela peut arriver lors des printemps humides, surveillons-les !

Ce printemps est relativement humide, avec des pluies parfois faibles mais fréquentes, qui entretiennent l’hygrométrie sur les parcelles et des températures plutôt douces. Le maintien de fraicheur en surface est favorable à la présence de limaces sur les légumineuses de printemps.

Habituellement absentes sur les lentilles, les limaces ont fait une arrivée fracassante sur la culture au printemps dernier, avec des parcelles parfois complètement consommées lors de la levée de la culture. Ces dégâts irréversibles ont entrainé des re-semis plus tardifs, dans des conditions moins favorables pour la culture. En effet, si les limaces sont peu problématiques lorsque la culture est assez développée, il faut les éviter lors du semis et du développement des premières feuilles de la culture. La lentille étant peu développée sur ses premières phases de cycle, l’impact peut être assez marqué. Leur présence est pour l’instant identifiée sur le bassin Poitou-Charentes.

Concernant les pois de printemps, les dégâts peuvent être tout aussi importants, même si la culture se développe plus rapidement que la lentille.

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Si une intervention est nécessaire, appliquez un anti-limaces à base de métaldéhyde ou phosphate ferrique qui sont les 2 substances actives autorisées.

Tableau des principaux anti-limaces

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Les anti-limaces qui contiennent du métaldéhyde sont soumis à la RPD. A part Techn’o Intens et Metarex Duo, leur concentration est égale ou supérieure à 3 % ce qui a un impact sur leur stockage et leur utilisation. Les solutions à base de phosphate ferrique uniquement ne sont pas soumis à ces contraintes et sont utilisables en production biologique.

 

Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent national protéagineux
​​​​​​​Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest

Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux

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Tournesol : bilan de campagne 2024 (Poitou-Charentes/Vendée/Limousin)

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Quelle campagne tournesol atypique et chaotique !

Les rendements sont tellement variables qu’il est difficile de se prononcer sur une moyenne, toutefois estimée autour de 24 q/ha. Le cycle cultural se décompose selon les évènements suivants :

  • période de semis (25 mars – 30 juin) majoritairement retardée (proportion élevée de surfaces semées en mai voire début juin) par l’attente du ressuyage pour préparer les sols et implanter en conditions instables, les levées sont disparates, les températures fraîches ralentissent le développement,
  • phase végétative humide favorable au développement et à la croissance, cependant la biomasse des tournesols est fortement liée à la date de semis,
  • phase de floraison en conditions plutôt favorables, même si les précipitations sont limitées, les ETP sont assez faibles, la fécondation est régulière,
  • phase de maturation en conditions douces, plus ou moins arrosée, la qualité est détériorée avec le retard des récoltes en conditions humides.

Les peuplements sont satisfaisants au regard des conditions de préparation de sol et d’implantation difficiles. Les attaques de limaces sont fréquentes et certains producteurs se font surprendre par l’intensité et la rapidité des dégâts. Les oiseaux sont également bien présents et plus localement lièvres, taupins et noctuelles terricoles. Seuls les pucerons verts restent discrets.
L’absence de stress thermique et hydrique marqués permet une bonne nouaison des graines. Leur remplissage est influencé par les pluies de fin de cycle. A floraison et/ou en post-floraison, l’irrigation bien positionnée est un réel bonus en sol superficiel et assure un résultat supérieur.
Malgré un climat favorable, le taux de parcelles attaquées par le mildiou est assez stable et les faibles attaques restent majoritaires. Le verticillium est de plus en plus fréquent et ses symptômes sont repérés précocement dès le stade bouton floral. Néanmoins il est difficile d’évaluer son impact sur le rendement. L’enherbement semble maîtrisé et l’effort de binage est maintenu malgré un climat instable. Les chardons poursuivent leur propagation ainsi que les tournesols sauvages.

​​​​​​​Les récoltes sont tardives et se déroulent dans des conditions exécrables, les réglages des moissonneuses batteuses sont complexes. Les graines sont humides et les taux d’impuretés parfois élevés avec des capitules touchés par le botrytis voire le sclérotinia. Certaines parcelles sont versées. Les séchoirs n’arrivent pas à fournir vu les volumes très conséquents à traiter.

Pour les récoltes de septembre, les rendements sont moyens à bons alors que pour celles d’octobre-novembre, les rendements sont moyens à mauvais. Le retard de la date de semis en majorité sans adaptation de la variété (plus précoce), voire les implantations en dehors de la période préconisée, positionne bon nombre de parcelles en contexte dérobé. Les températures sur la campagne tournesol étant légèrement plus fraîches que la normale, certaines situations n’arriveront pas à maturité. Malgré le réchauffement climatique, ce n’était pas la bonne année pour jouer : les tournesols dérobés, c’est risqué !

Télécharger le bilan de campagne tournesol 2024, région Poitou-Charentes/Vendée/Limousin

Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Région Poitou-Charentes/Vendée/Limousin

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