Le mycosphaerella est moins intense que l’an passé à cette même période. Cependant les colzas sont aussi entrés en floraison plus tardivement ce qui a décalé les interventions fongicides pivot sur la 1ère décade d’avril. Faut-il envisager une protection relai ?
Pendant l’automne et en sortie hiver, les tâches de mycosphaerella étaient assez présentes sur les vieilles feuilles. L’inoculum était bien là, mais les symptômes ont peu évolué sur le 1er trimestre. Maladie fréquente en Poitou-Charentes/Vendée ces dernières années, elle est souvent prise en compte pour le choix du fongicide pivot appliqué au stade G1 – 10 premières siliques de moins de 2 cm.
L’hygrométrie dans le couvert semblait suffisante (rosée fréquente et maintenue par les belles biomasses) ; c’est certainement le manque de température courant mars qui a limité la progression des nécroses sur les étages foliaires supérieurs. Rappelons qu’il faut 2 jours avec de l’eau libre sur les feuilles pour entrainer la germination des spores puis 25 jours à 17°C pour rendre visible la maladie en conditions contrôlées. Des organes apparemment sains (sans symptômes aujourd’hui) sont potentiellement déjà contaminés.
L’humidité apportée par les pluies du weekend de Pâques et les températures douces annoncées sont favorables à l’évolution du mycosphaerella dans les colzas.
Le mycosphaerella est aujourd’hui concentré au niveau des feuilles, temporairement bloqué par le fongicide de début avril. La hauteur des nécroses est variable selon les parcelles. Le relai fongicide contre les maladies de fin de cycle a pour objectif de protéger les premières siliques formées et celles en cours de formation. Des siliques saines pourront jouer pleinement leur rôle photosynthétique pendant le remplissage et contribuer à la mise en place du PMG.
Les fongicides disponibles ont majoritairement une action préventive. En présence de mycosphaerella et en considérant la météo favorable aux contaminations : appliquez au moins 80 % de la dose homologuée du fongicide 10 à 15 jours après le traitement pivot (stade G1). Privilégiez les spécialités à base de triazole en variant les substances actives par souci d’alternance, par rapport aux autres traitements déjà réalisés.
En traitement relai, le prothioconazole reste la substance active la plus efficace sur mycosphaerella suivi par le difénoconazole et le metconazole, voire le tébuconazole. Attention à vérifier la présence de l’usage « Maladies fongiques des siliques » pour les génériques qui ne l’ont pas tous ! Les solutions disponibles sont JOAO (à base de prothioconazole), PASSERELLE, DIFCOR 250 EC (à base de difénoconazole), CARAMBA STAR, METCOSTAR 90 (à base de metconazole), voire de ULYSSES, COLNAGO, BALMORA (à base de tébuconazole). Attention aux DAR des spécialités (56 à 63 jours) et au stade limite d’application plus restrictif pour certaines. En période de floraison, respectez les horaires d’application.
Photo : Mycosphaerella sur feuilles (témoin non traité), 18 avril 2025, La Jarrie (17)
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En présence de tâches de mycosphaerella, afin de limiter sa progression sur les étages supérieurs et les siliques, 10 à 15 jours après le traitement pivot (stade G1) :
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Pour aller plus loin :
► Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison
Elodie Tourton - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Gwénola Riquet - Chargée mission Protection intégrée cultures Intrants&Biocontrôle
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