1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90,91,92,93,94,95
Le désherbage du soja évolue avec l’autorisation à titre dérogatoire de l’ISARD
Autorisation de Mise sur le Marché
Suite à la demande portée par Terres Inovia, Unilet et Légumes de France le 10 février dernier, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a accordé le 23 avril, à titre dérogatoire, une autorisation de mise sur le marché 120 jours pour ISARD /SPECTRUM / ENCARIT (art53 – REG 1107/2009). Cette autorisation porte notamment sur la culture de soja du 22/04/2025 au 14/08/2025.
Cette dérogation s’inscrit dans le cadre du retrait du S-métolachlore dont le délai de grâce a pris fin au 23/07/2024 pour les dernières utilisations. Tandis que la gestion par voie racinaire des fortes pressions de graminées estivales, apparait aujourd’hui préférable en soja, aucune solution homologuée ne constitue une réelle alternative, alliant spectre d’efficacité et sélectivité au niveau du s-métolachlore.
ISARD bénéficie d’une AMM sur soja à la dose de 1.2 l/ha (recommandations d’usage de 0.7 à 0.9l/ha, voir ci-après)
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ISARD est composé de dmta-P à 720 g/l, apportera une réponse efficace aux pressions de graminées en particulier estivales, voire en ray-grass de manière plus partielle, avec quelques bénéfices en dicotylédones, notamment chénopodes, morelles ou encore laiterons. Les recommandations d’usage varient selon les situations, de 0.9 l/ha en utilisation seule et/ou forte pression graminées, à 0.7 l/ha en pression faible à modérée, ou utilisation associée à une autre solution de pré-levée. |
Il est accompagné des mentions :
- Protection des organismes aquatiques
Spe3 - Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres par rapport aux points d'eau.
- Protection des arthropodes et des plantes non cibles
Spe3 - Pour protéger les plantes non ciblées, respectez une zone tampon non traitée de 5 mètres par rapport à la zone non cultivée adjacente.
- Protection de l’eau et de l’environnement
Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit
ou tout autre produit contenant du diméthénamide-P plus d’une fois tous les 2 ans sur la même parcelle.
Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas utiliser sur une parcelle située dans le périmètre de protection d’un captage pour l’alimentation en eau potable.
Cette dernière restriction sur les périmètres, mise en place par le Ministère est inhabituelle dans les AMM et s’applique aux captages de prélèvements en eaux souterraines. Elle concerne les périmètres de captage en eaux souterraines dans leur différents niveaux (immédiat, rapproché et éloigné) qui représentent en général des surfaces restreintes (sauf certains périmètres en zones karstiques). Cette restriction ne présage pas du contenu des futurs renouvellements d’AMM ou des AMM par extension (ex : tournesol et soja) toujours en attente (ANSES). L’information sur ces périmètres de captage de prélèvement d’eau souterraine
est à rechercher auprès des Chambres départementales d’Agriculture ou des DRAAF-SRAL.
Alternatives à l’Isard dans les périmètres prioritaires de captage en :
L’usage de l’Isard n’est pas permis dans ces situations, ce qui complexifie indéniablement la gestion des graminées. Par conséquent, les alternatives envisageables sont :
- Successor 600 à base de péthoxamide, 1,5 à 2 l/ha. Performante en sétaire et digitaire, cette solution reste en retrait sur panic.
- Les solutions à base de pendiméthaline telles que Atic-Aqua, Prowl. Face au risque de manque de sélectivité en sols filtrant, bien tenir des recommandations de doses.
- Les anti-graminées foliaires (Stratos Ultra, Agil, Fusilade Max, etc.). Afin d’éviter tout risque d’antagonisme, il est préférable de dissocier l’application de Pulsar et d’antigraminées foliaire avec un intervalle d’une semaine (Pulsar ou Corum puis antigraminées foliaire).
Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr)
Ingénieur de Développement. Lutte contre la flore adventice. - Responsable herbicides
Lutte contre le puceron vert de la lentille sèche en agriculture biologique - dérogation 120 jours FLIPPER ®
Le puceron vert (Acyrthosiphon pisum) peut s’attaquer à la lentille, dès les stades de développement précoces de la culture, et impacter le potentiel de rendement sur les parcelles touchées. Ils peuvent impacter directement la lentille, en consommant la sève, ce qui retarde la croissance de la culture et freine la floraison. L’impact des pucerons peut également être indirect, par la transmission de virus, virus qui ont été détectés sur lentille en 2020 et 2021 dans le cadre des diagnostics réalisés par Terres Inovia.
Acyrthosiphon pisum sur lentille. Crédit : A. Penant
Les conditions climatiques douces au printemps favorisent la présence de ce ravageur. Il est nécessaire d’aller observer les parcelles pour diagnostiquer le plus tôt possible l’arrivée des pucerons.
Afin d’éviter que les producteurs de lentille sèche en Agriculture Biologique ne se retrouvent dans une impasse, une demande de dérogation 120 jours (art 53 REG 1107/2009) déposée par Terres Inovia et Terres Univia auprès du Ministère de l’Agriculture a reçu un avis positif. La spécialité commerciale FLIPPER (AMM 2160527, distribué par De Sangossse) bénéficie d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025 (du 15 avril au 13 août 2025) pour la lentille sèche au sein de l’usage légumineuses potagères sèches* traitement des parties aériennes*pucerons.
FLIPPER® est composé de sels de potassium d’acides gras C7 à C20 (479.8 g/l).
FLIPPER® est autorisé à la dose maximale d’emploi de 7.5 l/ha des stades BBCH10 à BBCH89 en 6 applications maximum.
Délai de rentrée : 24 heures Délai avant récolte : 1 jour
SPe 8 : Peut être dangereux pour les abeilles. Application possible durant la floraison, les périodes de production d’exsudat et sur les zones de butinage, en dehors de la présence d’abeilles, dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil ou les 3 heures suivant le coucher du soleil.
SPe 3 : Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres comportant un dispositif végétalisé permanent non traité d'une largeur de 20 mètres en bordure des points d'eau.
FLIPPER® agit par contact comme dessicant et suffocant. Utilisable également en production conventionnelle, il n’a pas l’action choc d’un pyréthrinoïde ou du flonicamid et son efficacité sera donc inférieure. Il faut donc appliquer FLIPPER® en tout début d’infestation, dès les premiers pucerons.
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Dose FLIPPER® à appliquer : 5 l/ha |
La persistance d’action est assurée par la répétition des applications. Renouveler l’application au bout de 7 jours. Deux applications minimums sont nécessaires.
Pour plus d’information sur les ravageurs de la lentille pendant la floraison, n’hésitez pas à consulter cet article sur le site de Terres Inovia : Les ravageurs de la lentille en période de floraison
Franck Duroueix - f.duroueix@terresinovia.fr - Responsable Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin
Réduction de la phytotoxixcité herbicide par les biostimulants, pas d’intérêt observé dans les essais Terres Inovia
Ces dernières années, l’association de l’herbicide de post levée à un biostimulant visant à réduire l’impact de la phytotoxicité de l’herbicide, s’est installée de façon généralisée dans le sud-ouest. L’intérêt de ces solutions suggère deux préalables. D’une part l’impact négatif sur le rendement de l’herbicide de post-levée et d’autre part la compensation par un biostimulant de cette perte supposée. Sur ces deux aspects, Terres Inovia a souhaité apporter des premiers éléments de réponses par la mise en place d’essais expérimentaux en 2023 et 2024
Evaluation de l’impact de l’imazamox sur les performances du soja
L’application d’un herbicide n’est jamais neutre pour la culture qui le reçoit. Les conséquences pour la culture s’observent selon 3 critères visuels : la réduction de vigueur, la décoloration et la déformation des plantes. Un quatrième critère, le plus important mais non observable à l’œil, est celui de la diminution de rendement.
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Figure 1 : Symptôme de décoloration du soja consécutif à une application d'imazamox |
Ce dernier critère est d’autant plus difficile à évaluer autrement que par la pesée, qu’il n’est pas toujours corrélé aux critères visuels. Dans le cas du soja, les symptômes liés à l’application des herbicides telles que l’imazamox ou la bentazone peuvent être fréquemment observés. Dans le cas de la bentazone, des marquages blancs de
Figure 2 : Réduction de vigueur du soja suite à une application d'imazamox (à droite) par rapport au témoin non traité ( à gauche)
5 essais ont été conduits depuis 2016 afin d’évaluer l’impact de l’imazamox sur le soja, dans des conditions variées du sud-ouest (4 essais) et de la Côte d’Or (1 essai), plus ou moins favorables au manque de sélectivité de l’imazamox. La réduction de vigueur et la décoloration du feuillage sont observées de façon systématique. Le fractionnement de la dose en 2 applications à 0.625 l/ha avec adjuvantation induit des symptômes plus marqués qu’une application unique à 1.25 l/ha non adjuvantée. Ces symptômes notés 15 jours après le premier passage (dans le cas du fractionnement), s’estompent déjà lors de la seconde application 10 jours plus tard. Les résultats obtenus sur 3 essais en 2023 et 2024 ne font pas apparaitre d’impact significatif du Pulsar 40 aux doses des 0.625 l/ha +huile ni à 1.25 l/ha, sur le rendement comparativement au témoin non traité (désherbage manuel), confirmant ainsi les résultats déjà obtenus sur 2 essais en 2016.
Graphique 1 : Notes de sélectivité du Pulsar 40 en double application (0,625l/ha + huile) 0 15 jours après le T1 (à gauche) puis 15 jours après le T2 (à droite)
Graphique 2 : Comparaison de rendement du soja entre témoin non traité (désherbage manuel) et modalités avec Pulsar 40 en double application (0,625 l/ha + huile) ou simple application à 1,25 l/ha.
Aucun bénéfice mesuré des biostimulants évalués
En 2024, 2 essais (département 31 et 64) ont permis d’évaluer l’effet de 4 biostimulants sur les symptômes de phytotoxicité causés par l’imazamox aux doses de 1.25 l/ha et en double application à 0.625 l/ha + huile. Il s’agit des produits Kaïshi ; Delfan, Agroptim Sunset et Megafol (dont l’allégation vis-à-vis des stress induits par la phytotoxicité n’est plus soutenue à ce jour par la firme). A noter qu’un seul essai (dans le 64) est retenu pour l’analyse du rendement, l’essai du 31 n’étant pas statistiquement valide. Ces essais viennent enrichir les références obtenues sur 2 essais en 2023, étudiant essentiellement le Kaïshi associé au Pulsar aux mêmes doses.
Concernant les réductions des symptômes de phytotoxicité, il n’apparait pas de bénéfices apportés par les solutions testées, pas même dans les situations où les marquages d’imazamox ont été les plus importants (départements 47 en 2023 (uniquement Kaïshi évalué en 2023) et 64 en 2024).
Les rendements mesurés en 2023 et 2024 sur 3 essais ne font apparaitre aucun bénéfice lié à l’utilisation du Kaïshi en 2023 et 2024 sur 3 essais, ni de Delfan, Agroptim Sunset et Mégafol en 2024, sur 1 essai, bien qu’ayant visuellement fortement réagit aux marquages d’imazamox.
En conclusion
Alors que des symptômes marqués d’imazamox peuvent survenir sur soja, il n’apparait pas d’impact significatif sur le rendement, dans des conditions d’application proches des recommandations voire au-delà (résultats 2023 non présentés avec Pulsar 1l/ha + huile). De même, aucun effet additionnel sur le rendement n’a pu être obtenu à partir des solutions de biostimulants évaluées. En conséquence, ces résultats ne permettent pas de justifier l’investissement de 25-30€ par hectare dans les solutions testées, visant à préserver le rendement d’une éventuelle perte de rendement liée aux applications d’imazamox.
Enfin, rappelons que le respect des bonnes conditions d’application des herbicides de prélevée, en termes de dosage, stade de la culture et conditions de milieu, reste la clé d’un équilibre préservé entre efficacité et sélectivité de la culture.
Graphique 3: Notes finales de sélectivité comparées entre Pulsar en double application utilisé seul ou associé aux solutions de biostimulants 15 jours après le T2 (NB : tendance équivalente lors de la première note de sélectivité à T1 + 15 jours).
Graphique 4 : Rendement obtenu sur soja après double application de Pulsar 60 (0,625 l/ha) utilisé seul, ou associé à différentes solutions de biostimulants
Votre contact régional
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
- Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) - AURA & PACA
Les comités régionaux d’Adaptacol² à l’honneur
Pour apporter des solutions alternatives, en priorité non chimiques, face à l’interdiction possible d’un certain nombre de substances actives, les pouvoirs publics ont lancé, dès le printemps 2023, un plan d’action destiné à identifier de nouveaux leviers de gestion des bioagresseurs : le Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (PARSADA).
Terres Inovia participe à plusieurs projets intégrés dans ce plan : Gramicible, Decclic, Parad et ACOMPLI, ASAP, ARDECO en tant que partenaire, ainsi que Gramicombi en tant que porteur. D’autres projets sont en phase d’évaluation : COLEOFAST et ALTIFAST.
PARSADA : réfléchir aux approches méthodologiques
Les 3 et 4 avril, l’Acta avait organisé un séminaire sur « Comment optimiser l’impact des projets PARSADA ? ». Objectif : réfléchir aux stratégies de déploiement et aux approches méthodologiques à privilégier pour optimiser l’appropriation des innovations pour les projets de R&D. Le séminaire a mixé apports théoriques, témoignages, retours d’expériences et ateliers de travail sur les cibles et les impacts.
L’animation de comités régionaux dans le cadre du projet Adaptacol² a été présentée comme un exemple inspirant pour augmenter l’impact sur un programme de R&D, en l’occurrence le Plan d’action de sortie du phosmet. « La création de comités régionaux a permis de mobiliser une centaine d’acteurs sur le territoire et d’obtenir des résultats concrets, avec par exemple 420 essais mis en place, 34 plateformes de démonstration et 109 conseillers formés notamment », a précisé Aurore Baillet, ingénieure de développement de Terres Inovia et animatrice des comités régionaux, lors de ce séminaire.
Visionner la présentation
En savoir plus sur les projets
Mais aussi :
- ACOMPLI : Acquisition d’Outils et Méthodes de Protection des cultures contre les Lépidoptères en Interfilières (porteur : UNILET)
- ASAP : Anticipation et Surveillance de l’Adaptation des bioagresseurs aux méthodes de lutte en période de diminution du nombre de substances actives Pesticides (INRAE)
- ARDECO : Anticiper les Retraits des substances phytosanitaires par le Développement d’une infrastructure distribuée d’Ecologie Chimique Opérationnelle, générique et haut débit (porteur : INRAE )
- COLEOFAST : Fédérer et Accompagner la recherche de Solutions Techniques innovantes pour protéger les cultures contre les COLEOptères (porteur : FNAMS )
- ALTIFAST : Fédérer et Accompagner la recherche de Solutions Techniques innovantes pour protéger les cultures contre les ALTises (porteur : Terres Inovia )
FILEG : le point sur les actions phares de 2024
Plus de 50 personnes étaient présentes au lycée agricole de Carcassonne le 18 mars 2025 pour participer à l'assemblée générale de FILEG. A l'occasion de l'assemblée générale, l'Agence de l'eau Adour-Garonne et la Région Occitanie ont souhaité rappeler leur soutien constant, notamment d'un point de vue financier et l’intérêt d’une démarche collective comme celle de FILEG pour répondre aux enjeux du territoire. Le conseil d'administration a été renouvelé et le président, Édouard Cavalier - Arterris, réélu pour 3 ans.
Terres Inovia coordonne ce projet ambitieux et structurant, qui vise à créer une filière de légumineuses à graines en Occitanie.
Découvrez la synthèse complète de l'assemblée générale de FILEG
Syppre Picardie : du nouveau sur la plateforme pilotée par Terres Inovia
Les ingénieurs de Terres Inovia ont diffusé des résultats mis à jour pour la plateforme Syppre Picardie et une analyse de la multiperformance du système est également proposée.
Chaque année, les expérimentateurs du projet Syppre en limons profonds de Picardie font un bilan des résultats et enseignements, de la campagne écoulée, et en pluriannuel depuis le début de l’expérimentation.
- Rendez-vous sur le site de Syppre pour consulter les résultats annuels mis à jour : ici ;
Par ailleurs, l’équilibre entre performances techniques et environnementales ; et performances économiques et de productivité est difficile à trouver sur la plateforme picarde.
- Toutes les explications sont sur le site de Syppre : ici.
Contact : D. Jamet, d.jamet@terresinovia.fr
Limiter les dégâts d'oiseaux sur tournesol : état des lieux de la recherche et développement
Fin mars, Terres Inovia et ses partenaires se retrouvaient pour un colloque de restitution sur le projet Lido, dont l'objet est la limitation des dégâts d'oiseaux.
Lancé début 2022 et piloté par Terres Inovia, le projet Lido touche à sa fin. Un colloque de restitution s'est tenu le 25 mars à l'Asiem (Paris 7). Dans l'assistance étaient présents des firmes privées et des acteurs de la recherche et du développement agricoles de France, Suisse et Belgique.
La matinée s'est articulée autour de plusieurs présentations.
- Introduction : un enjeu important mais un sujet encore trop négligé par Christophe Sausse (Terres Inovia)
- Résultats du projet Lido :
- Observatoires territoriaux : quels liens entre dégâts et paysages ? par Lucie Zgainski (Terres Inovia et UMR-Agronomie de l'Inrae)
- Etude sur les déplacements du corbeau freux et lien avec les dégâts, par Michel Bertrand (UMR-Agronomie de l'Inrae ; en photo ci-dessous) et Olivier Crouzet (Offrice français pour la biodiversité)
- Caméras : fréquentation des parcelles et détection automatique, par Michel Bertrand
- Co-conception de stratégies de prévention, par Lucie Zgainski
- Résultats de tests au champ, par Lucie Zgainski
- Peut-on prédire les risques de dégâts ? par Christophe Sausse
- Perspectives scientifiques et appliquées, par Christophe Sausse
Des solutions actuelles peu efficaces face aux dégâts d’oiseaux
L’effarouchement a une efficacité partielle en raison de l’habituation des oiseaux. Contrairement au maïs, aucun usage répulsif oiseau n’est autorisé sur tournesol. Des produits à allégation répulsive en traitement de semences ou en plein sont néanmoins commercialisés mais ceux testés par Terres Inovia ne montrent pas d’efficacité pratique.
Tirs et piégeages peuvent avoir un effet dissuasif local, mais sont conditionnés par le classement des espèces et la disponibilité des chasseurs. Le resemis ne doit être envisagé qu’en dernier recours après vérification des symptômes létaux sur tige.
Hormis le déploiement de l’application de déclaration de dégâts des chambres d’Agriculture, peu d’avancées ont été notées sur le terrain depuis le colloque organisé fin 2022 ans sur le sujet. Le constat est toutefois différent pour la R&D.
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Ce colloque de restitution fait suite à l'état des lieux qui avait été proposé fin 2022 et dont les conclusions peuvent être consultées ici : Dégâts d'oiseaux aux cultures : quelles solutions ? |
Mieux comprendre l’écologie des oiseaux pour trouver une stratégie de gestion efficace
A problème complexe, stratégie simple : pas de solutions sans connaissance en éthologie et écologie. Le projet Lido (financement ANR et Semae) a produit quelques résultats.
- Les facteurs de risque (forêts, tournesol isolé, dates de semis décalées…) sont mieux objectivés. L’intégration des données dans un modèle "boite noire" permet de prédire les risques en fonction du paysage et d’affiner cette prévision en début de campagne en précisant la météo et les intentions de semis. Il s’agit encore d’un concept technologique testé localement et dont la généralisation dépend de la remontée de données de terrain pour améliorer les modèles.
- Une étude connexe sur des corbeaux freux équipés de GPS en lien avec l’Office français de la biodiversité a montré qu’ils élargissent leur aire de prospection autour de la corbeautière une fois l’élevage des jeunes terminé. Cela signifie que les parcelles les plus éloignées des corbeautières, qui ont dépassé le stade sensible à cette période de l’année, ont moins de chances d’être attaquées.
- La constitution d’une banque d’images sur les oiseaux posés a permis de mieux décrire la fréquentation des parcelles selon les espèces. Ces images sont utilisées pour entrainer des modèles de reconnaissance à même d’avertir l’agriculteur ou de déclencher automatiquement l’effarouchement.
Les avancées en R&D
Le développement de répulsifs à base de substance naturelle suit son cours. Sauf surprise, ces produits ne constitueront pas une garantie en cas de forte pression. La R&D sur les effaroucheurs progresse sur les signaux (ex : laser), la réactivité (reconnaissance optique) et l’utilisation de drones. L’intégration de ces briques technologiques est en cours, mais il faudra aborder des questions réglementaires et résoudre l’équation économique avant d’aboutir à des produits commerciaux : faut-il mutualiser ? développer des drones multifonctions ?
Ce bref panorama indique la voie : utiliser des modèles de prédiction pour adapter la protection ; combiner des solutions à efficacité partielle à la parcelle ; et à terme développer des stratégies territoriales pour éviter de déplacer et concentrer les dégâts.
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Signaler les dégâts est important pour informer les pouvoirs publics et produire des connaissances. L’application des chambres permet de le faire en quelques clics
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Le replay du colloque est désormais accessible.
Contact : C. Sausse, c.sausse@terresinovia.fr
Légumineuses : entre agriculture durable et sensibilité au déficit hydrique
Le 19 mars, à l'occasion d'une séance à l'Académie d'agriculture de France, coordonnée par Xavier Pinochet (Terres Inovia), la vulnérabilité des légumineuses au stress hydrique a été explorée avec des experts dont Véronique Biarnès (Terres Inovia).
Les légumineuses sont souvent présentées comme une solution clé pour une agriculture plus durable : fixation de l’azote atmosphérique, réduction des besoins en engrais minéraux, diversification des cultures, protéines végétales… Pourtant, leur culture reste limitée, une des causes est qu’elles sont sensibles au déficit hydrique.
- Un constat clé : la fixation de l’azote par les nodosités est affectée par le manque d’eau, ce qui impacte directement les rendements.
- Des solutions à explorer : adapter les variétés et les territoires de culture, gérer une irrigation au stade critique d’installation des nodosités, renforcer la sélection variétale pour une meilleure résilience.
Enjeux à ne pas négliger : la pression des ravageurs et pathogènes, les filières de valorisation et les défis de la PAC. Les légumineuses ne sont pas une panacée, mais leur intégration raisonnée reste un levier fort pour une agriculture plus durable !
Retrouvez toutes les informations et présentations sur le site de l'Académie de l'agriculture de France : ici.
Contact : V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr
Récolte 2024 : la qualité des graines pour le tournesol et le pois
Terres Univia et Terres Inovia analysent chaque année la qualité des graines dans le cadre d'un l’Observatoire piloté par Terres Univia et mis en œuvre par Terres Inovia. Voici, pour la récolte 2024, les résultats pour le pois et le tournesol.
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Tournesol : un rendement en retrait et une qualité dans les norme
La récolte 2024 fait état d’une légère baisse de la surface de tournesol par rapport aux deux campagnes précédentes en raison des conditions pluvieuses au printemps. Le rendement national est inférieur à la moyenne quinquennale mais la qualité reste dans la norme.
Télécharger la fiche sur la qualité des graines du tournesol
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Pois : une bonne qualité des graines et un rendement moyen national en baisse
Les graines issues de la récolte 2024, s’avèrent d’une qualité très satisfaisante. Le rendement, en revanche, est inférieur à celui de la campagne précédente en raison des fortes précipitations qui ont à la fois impacté l’implantation des pois d’hiver et de printemps et renforcé la pression maladie.
Limiter les dégâts d'oiseaux sur tournesol : état des lieux de la R&D
Les semis de tournesol approchent. C’est l’occasion de présenter les méthodes actuelles et futures de prévention des dégâts de colombidés et de corvidés sur la culture.
Des solutions actuelles peu efficaces face aux dégâts d’oiseaux
L’effarouchement a une efficacité partielle en raison de l’habituation des oiseaux. Aucun usage répulsif oiseau n’est autorisé sur tournesol. Des produits à allégation répulsive en traitement de semences ou en plein sont néanmoins commercialisés mais ceux testés par Terres Inovia ne montrent pas d’efficacité pratique. Tirs et piégeages peuvent avoir un effet dissuasif local, mais sont conditionnés par le classement des espèces et la disponibilité des chasseurs. Le resemis ne doit être envisagé qu’en dernier recours après vérification des symptômes létaux sur tige. Hormis le déploiement de l’application de déclaration de dégâts des Chambres d’agriculture, peu d’avancées ont été notées sur le terrain depuis le colloque organisé il y a 2 ans sur le sujet. Le constat est toutefois différent pour la R&D.
Mieux comprendre l’écologie des oiseaux pour trouver une stratégie de gestion efficace
A problème complexe, stratégie simple : pas de solutions sans connaissance en éthologie et écologie. Le projet LIDO (LImitation des Dégâts d’Oiseaux) sur financement ANR et SEMAE a ainsi produit quelques résultats, notamment :
- Les facteurs de risque (forêts, tournesol isolé, dates de semis décalées…) sont mieux objectivés. L’intégration des données dans un modèle « boite noire » permet de prédire les risques en fonction du paysage et d’affiner cette prévision en début de campagne en précisant la météo et les intentions de semis. Il s’agit encore d’un concept technologique testé localement et dont la généralisation dépend de la remontée de données de terrain pour améliorer les modèles.
- Une étude connexe sur des corbeaux freux équipés de GPS en lien avec l’OFB a montré qu’ils élargissent leur aire de prospection autour de la corbeautière une fois l’élevage des jeunes terminé. Cela signifie que les parcelles les plus éloignées des corbeauti ères, qui ont dépassé le stade sensible à cette période de l’année, ont moins de chances d’être attaquées.
- La constitution d’une banque d’images sur les oiseaux posés a permis de mieux décrire la fréquentation des parcelles selon les espèces. Ces images sont utilisées pour entrainer des modèles de reconnaissance à même d’avertir l’agriculteur ou de déclencher automatiquement l’effarouchement.
Les avancées en R&D
Le développement de répulsifs à base de substance naturelle suit son cours. Sauf surprise, ces produits ne constitueront pas une garantie en cas de forte pression. La R&D sur les effaroucheurs progresse sur les signaux (ex : laser) la réactivité (reconnaissance optique) et l’utilisation de drones. L’intégration de ces briques technologiques est en cours, mais il faudra aborder des questions réglementaires et résoudre l’équation économique avant d’aboutir à des produits commerciaux : faut-il mutualiser ? développer des drones multifonctions ?...
Ce bref panorama indique la voie : utiliser des modèles de prédiction pour adapter la protection ; combiner des solutions à efficacité partielle à la parcelle ; et à terme développer des stratégies territoriales pour éviter déport et concentration des dégâts.
Signaler les dégâts est important pour informer les pouvoirs publics et produire des connaissances. L’application des chambres permet de le faire en quelques clics
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