Les colzas présentent dans l’ensemble un état de croissance plutôt satisfaisant à ce jour, sans atteindre celui de 2023 et 2022, à la même époque. Si ce n’est déjà fait, ou prévu par des outils munis de capteurs et d’analyses d’images, il est essentiel d’estimer l’azote absorbé en entrée d’hiver, via les pesées au champ. Dans le même temps, assurez-vous que la pression larvaire ne présente pas de risque pour les mois à venir.
Les dynamiques de croissance sont moins importantes que l’automne dernier
Sur le plan agronomique, on notera des reliquats post-récolte du précédent souvent élevés et une minéralisation des sols modérée, plutôt décalée sur octobre/novembre. De même, les apports organiques ou minéraux semblent davantage avoir profité du redoux en octobre. Les levées ont pu être tardives et, le cas échéant, les jeunes plantes de colza ont souvent été abimées par des attaques de ravageurs (limaces, etc.). Dans l’ensemble, la croissance des colzas reste globalement correcte mais, somme toute, variable, reliée aux dates de semis, qualité et vigueur de levées et contexte de disponibilité en azote. Les valeurs de biomasse seront indéniablement plus faibles en tendance que l’an passé. Les pesées directes au champ et les estimations par télédétection restent, sans conteste, les moyens les plus sûrs de ne pas se tromper pour les estimations d’azote absorbé avant hiver.
Larves d’altises : deux précautions valent mieux qu’une
Dans le but de décider si un traitement est nécessaire, les niveaux d’infestation sont à évaluer par la méthode Berlèse au moins jusqu’à mi-décembre.
Qu’est-ce qu’un colza « robuste » ? Les repères à avoir en tête
- Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse à l’entrée de l’hiver a absorbé 75 U N (1 kg de matière verte / m² en entrée hiver = 50 U N absorbé)
- Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse ou 60 g de biomasse par plante est plus apte à faire face aux infestations larvaires (altises et charançons du bourgeon terminal)
- Un colza ayant majorité de pivots droits et d’une longueur de 15 cm est “robuste” : il a plus de chances de tolérer les aléas sanitaires ou climatiques à venir
- Un colza dont la rosette ne présente pas de signes de rougissement est bien alimenté en azote : pas de faim d’azote, pas de problème racinaire (mouches du chou, hydromorphie...)
- Pour les colzas associés aux légumineuses, une biomasse de légumineuses ayant atteint 200 à 300 g/m² avant hiver est synonyme de réussite d’implantation. Des bénéfices agronomiques peuvent être attendus à partir de ce moment.
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Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr – Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
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